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Sujet : Le Gardhabani

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Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
26 août 2016 à 12:32:17

Artapaz errait à travers le jardin d’ossements. Sous ses pas hésitants crissaient des grains de verre aux arêtes tranchantes, et au-dessus de sa tête brillait un grand soleil noir dans un ciel cadavérique. Autour de lui s’élevaient les carcasses démesurées de monstres antiques, dont les côtes blanchies s’élevaient vers le firmament comme autant de doigts griffus : impossible de se repérer dans ce chaos d’os et de silice, et l’homme était à chaque instant d’avantage accablé par le sentiment de tourner en rond.
Il y avait aussi les mouches. Leur bourdonnement gras faisait vibrer l’air lourd de la plaine morte ; avides et insatiables, elles tournoyaient autour d’Artapaz, cherchant à sucer le sang de ses plaies brûlantes, tentant de pénétrer dans ses narines, ses oreilles, ses yeux. Avec lassitude il esquissait parfois un geste pour les chasser, mais aussitôt l’essaim revenait à la charge, avec la même pugnacité et la même hargne. Pourtant il continuait à avancer, bien qu’il ignorât sa destination.
Finalement le sol changea sous ses pieds, et la vallée laissa place à une dune qui s’élevait jusqu’aux cieux, chauffée à blanc par le soleil noir et tordant l’atmosphère en volutes iridescentes. L’homme entama sa douloureuse ascension, sur ses deux jambes d’abord puis très vite à quatre pattes. Le sable incandescent ruisselait à chacun de ses mouvements, ajoutant sa morsure de braise aux piqûres des insectes, et quand il laissa échapper un cri de souffrance, les grains s’engouffrèrent dans sa bouche.
Les mains et les genoux couverts de cloques rapidement déchirées, le dos brûlé par le feu du soleil, l’escalade d’Artapaz dura une éternité. Quand enfin il atteignit le sommet de la dune, il leva ses yeux dont les larmes ne parvenaient plus à couler, et c’est alors qu’il la vit. Irradiant de sa lueur maléfique, figure ensanglantée dans le ciel de poussière : la lune écarlate. L’homme hurla.

Quand il rouvrit ses paupières encroûtées, l’astre sinistre avait disparu. A sa place se tenait un visage trop bien connu, au regard absent et au sourire distrait.
« Démons du neuvième enfer », grinça Artapaz d’une voix rauque.

*

Les deux éclaireurs de la Patrouille suivaient la piste laissée par une caravane. Ils étaient pareillement vêtus du grand manteau des Patrouilleurs, teint d’indigo, portaient les mêmes casques de bronze poli et les mêmes lances à hampe de frêne. Tous deux étaient juchés sur de petits chevaux nadrassanis, à l’œil vif et aux jambes fines : les coursiers des plaines septentrionales étaient réputés pour leur vitesse et pour leur endurance, et leurs capacités de survie dans le désert en avaient fait des auxiliaires irremplaçables des Patrouilleurs.
Les montures filaient d’un bon pas sur le sable rouge, profitant de la fraîcheur du matin d’Amarah, quand de concert les cavaliers ralentirent l’allure. Au loin, derrière les dunes, étaient apparues des nuées de charognards dont les ailes noires se découpaient de façon sinistre sur le ciel azur.
« Baraz ! » jura le premier éclaireur qui cracha sur le sol.
Le second déclara :
« Trop de vautours. Autant de cadavres, ce n’est pas un accident ou une simple échauffourée… Et nous arrivons trop tard. »
Sans se soucier de lui répondre, le premier homme battit les flancs de son cheval et repartit à vive allure. Après un bref soupir, son compagnon fit de même et les deux Patrouilleurs s’en furent au galop vers les dunes.

Les éclaireurs s’étaient attendus à trouver un champ de bataille. Ce qu’ils découvrirent était un charnier.
Les brigands ne manquaient pas à Amarah. Les Amarantes eux-mêmes, bien sûr, étaient connus pour être un peuple de voleurs et de bandits, n’assurant leur subsistance que par la rapine et le brigandage. Le désert attirait aussi toute la lie de l’empire, détrousseurs, pillards, déserteurs et coupe-jarrets, espérant échapper à la justice du Darshah et pensant pouvoir agir impunément loin de la civilisation. Mais quels qu’ils fussent, ceux qui s’en prenaient aux convois caravaniers avaient généralement soin d’épargner les vies de leurs victimes : il était trop dommage de gaspiller leur valeur, quand la demande ne cessait de croître sur les marchés aux esclaves du Kanbaragan ou de Yazmangar.
Aussi les deux hommes de la Patrouille ne parvenaient-ils à comprendre ce qui avait pu se passer. Plus d’une douzaine de corps humains jonchaient le sol, au milieu des paquetages éventrés et des carcasses de chameaux dont la puanteur emplissait l’atmosphère. Les vautours, interrompus dans leur festin par l’arrivée des Patrouilleurs, s’écartèrent en sautillant gauchement, mais les milliers de mouches à viande ne paraissaient nullement perturbées par leur présence, continuant de grouiller avec excitation dans les cavités abdominales béantes.
Les deux éclaireurs mirent pied à terre et commencèrent à inspecter les lieux du massacre, capharnaüm de chair morte, de toile déchirée et de marchandises éparpillées sur le sable. Les cadavres, pour autant qu’il fût possible d’en juger après le passage des charognards, semblaient essentiellement être des caravaniers. Certains avaient été dévêtus, sans doute pour permettre de récupérer leurs tuniques matelassées ou leurs broignes, d’autres avaient eu les membres tranchés pour être plus facilement dépouillés de leurs bijoux. Pas d’Amarantes ; la facture des javelots retrouvés encore fichés dans leurs victimes les désignaient cependant comme responsables de l’attaque.
« Cela a dû se passer cette nuit, fit l’un des Patrouilleurs, rompant le silence macabre. Juste avant l’aube peut-être, avant qu’ils empaquettent les tentes.
— Foutus raques ! gronda l’autre. Y a qu’eux d’assez cons pour faire un tel carnage. Non mais regarde-moi ça ! »
L’éclaireur exhiba à son compagnon une large pièce de tissu lacérée et tâchée de sang.
« Du coton shoranite, baraz ! Y en a pour au moins six drachmes sur le marché de Karmandar. Mais pas dans cet état… »
Avec dégoût, l’homme se débarrassa de sa trouvaille, puis reprit ses fouilles pour s’assurer qu’aucun objet de valeur n’avait échappé aux bandits.

« Hé, Zal ! Dépêche-toi ! »
Ledit Zal se redressa prestement, alerté par le ton de son comparse. Celui-ci avait soudain adopté une posture de combat, la lance pointée d’un air menaçant vers… un vieil homme adossé à un chameau, au milieu des charognes. Il n’était pas loin de paraître mort lui-même, couvert de poussière et le visage parcouru par de grosses mouches vertes qui ne déclenchaient aucune réaction de sa part ; mais ses yeux ouverts clignaient lentement.
« Alors Naddad, railla Zal après l’avoir rejoint, c’est ça qui te fait peur ? Il en a plus pour très longtemps, il risque pas de te faire grand mal !
— Qui es-tu ? demanda impérieusement Naddad, qui n’avait pas baissé son arme.
L’inconnu ne répondit pas, mais après un long instant il commença à sourire doucement.
— Ton nom ! l’enjoignit à nouveau le Patrouilleur. Ton nom, tu m’entends ? Parle, ou je t’embroche ! »

« Naralediw ! »
Poussant un cri, Zal bondit en arrière, et Naddad manqua lâcher sa lance dans sa stupeur. L’un des cadavres avait bougé !
« Artapaz… entendirent-ils murmurer. Nous sommes de Gardhaban… Artapaz est mon nom… »
La voix s’était élevée du corps le plus proche du vieil homme, vers lequel celui-ci tourna son regard. La surprise passée, les Patrouilleurs s’en approchèrent, et purent rapidement constater que ce n’était qu’une question de temps avant que leur surprenant locuteur ne fut effectivement mort. Plus jeune que le précédent mais grièvement blessé, ses habits en loque laissaient paraître des plaies noires et suintantes, à l’odeur suffocante ; sa barbe broussailleuse était toute mêlée de sang coagulé, et sa peau avait déjà la pâleur de celle d’un défunt. Les deux éclaireurs le dégagèrent du sable et vinrent l’appuyer contre la carcasse du chameau, aux côtés de son énigmatique compagnon d’infortune. Son agonie avait dépassé de loin le stade d’où des soins auraient pu le ramener, mais Naddad fit tout de même couler un peu d’eau de sa gourde sur les lèvres craquelées.
« Gardhaban… reprit péniblement celui qui avait dit s’appeler Artapaz. L’istandar m’a remis une missive… pour le spahbad… la Patrouille…
— C’est nous la Patrouille, le brusqua Zal. Quelle missive ? De quoi tu parles ?
— Pour le spahbad… de l’istandar… Cet homme… il confie cet homme à la Patrouille… Tout est dit dans la missive…
— Quel homme ? intervint Naddad. Ce vieillard ? Quel est son nom, et que devons-nous en faire ?
— La lettre », gémit encore le mourant.

Zal entreprit de le fouiller, le débarrassant sans ménagement de ses oripeaux à la recherche d’un sac ou d’un étui. Naddad, lui, sortit son couteau pour fendre chaque morceau de tissu, vérifiant que rien n’était cousu dans les doublures. La respiration de l’étranger se faisait de plus en plus chaotique, et quand le dernier lambeau de ses vêtements fut arraché, les deux Patrouilleurs durent se rendre à l’évidence : le document était introuvable.
« Où ça, ta lettre ? gronda Zal en empoignant l’homme à l’agonie. Puis, se tournant vers le vieillard qui souriait toujours distraitement : Et toi ? Dis quelque chose, par tous les diables !
— On perd notre temps, soupira Naddad. Le soleil a dû lui taper sur la tête, et son compère n’a pas l’air en état de nous en dire plus. Laissons-les un moment, ils ne s’envoleront pas : on devrait plutôt chercher si on ne trouve pas une trace de la direction dans laquelle les bandits se sont repliés. »

*

Les deux éclaireurs se retrouvèrent sur le lieu de l’attaque, environ une heure plus tard.
« J’ai retrouvé ce qu’il restait de la caravane, annonça Naddad en descendant de cheval. L’attaque a bien eu lieu aux premières heures : l’un des groupes était à la traîne pour le démontage du camp quand ils ont été assaillis par toute une troupe d’Amarantes. Les autres ont pris peur et ont préféré filer. Et ils ne sont pas revenus chercher s’il y avait des survivants…
— Ha ! répondit Zal. Et nos deux gaillards ?
— Personne ne les connaissait. Le maître de caravane a juste su me dire qu’ils les avaient rejoints il y a deux semaines à Karmandar, et qu’ils se rendaient effectivement à la citadelle d’Argishah. Et de ton côté ?
— Les raques se sont égaillés dans tous les sens, tous malins qu’ils se croient, mais il y a un de leurs villages à un ou deux jours au sud-ouest. Si le capitaine m’en croit, on brûlera quelques cahutes et ça les convaincra de nous dire où sont partis leurs petits amis.
— Très bien, dit Naddad. Ne reste plus qu’à voir si notre énergumène est toujours à sa place.
— Pour en faire quoi ? » grogna Zal.

Sans se préoccuper de son camarade, Naddad retourna là où ils avaient trouvé les deux Gardhabanis un peu plus tôt. Comme il s’y attendait, celui qui avait prétendu être messager de l’istandar avait fini par succomber à ses blessures ; ce qui ne paraissait aucunement gêner le plus âgé, toujours aussi impassible devant le spectacle des vautours revenus à la charge.
« Lève-toi », lui intima le Patrouilleur.
A sa surprise, le vieil homme obéit, se dressant sur ses jambes maigres.
« Qu’est-ce que tu comptes en faire ? demanda Zal.
— Mais, le prendre avec nous, bien sûr.
— Tu es fou ? Qu’est-ce que tu veux qu’on en fasse ? Il est tellement sénile qu’il a oublié son propre nom !
— L’istandar de Gardhaban nous l’a confié.
— Pas l’istandar, baraz ! tonna Zal. Juste un autre cinglé, tout délirant de fièvre, qui ne portait ni sceau, ni lettre pour prouver ses dires ! Rien, hich !
— Cette histoire n’a rien de très clair, je l’admets, déclara Naddad posément, aussi ce sera au capitaine de décider ce qu’il convient de faire.
— De toute façon nos chevaux ne peuvent porter qu’un cavalier, rétorqua Zal avec aigreur, sentant qu’il perdait du terrain.
— Tu désires donc rester ici jusqu’à ce que l’on repasse te chercher ? »
Trop estomaqué pour concevoir une réponse appropriée, l’éclaireur se retourna furieusement et partit enfourcher sa monture.
« Que les démons t’emportent, Naddad ! cria-t-il alors qu’il s’éloignait déjà. Tu seras seul responsable de notre retard ! »

ggiot ggiot
MP
Niveau 10
26 août 2016 à 18:13:27

Coucou Ardui ! J'ai lu tout ça, je suis bien content de te retrouver dans ton univers :-).

"Artapaz errait à travers le jardin d’ossements."

Une bonne introduction mais je doute du terme jardin, qui est antonyme au désert que tu nous décris par la suite. C'est le premier terme que tu emplois pour décrire ton environnement, et même si tu précises "d'ossements", cela peut perturber le lecteur dans son imagination. Je ne dis pas non, mais peut-être seulement après nous avoir clairement défini le lieu de l'action.

"Sous ses pas hésitants crissaient des grains de verre aux arêtes tranchantes, et au-dessus de sa tête brillait un grand soleil noir dans un ciel cadavérique."

Je trouve le "dans un ciel" un peu brutal, moins recherché que le reste de la phrase. "au milieu d'un ciel" ? C'est peut-être moi, hein.

"Autour de lui s’élevaient les carcasses démesurées de monstres antiques,"

Tu utilises déjà deux fois ton personnage pour décrire l'environnement à la phrase précédente : "sous ses pas" + "au dessus de sa tête" + "autour de lui". Il y a peut-être d'autres moyens, moins redondants.

"tentant de pénétrer dans ses narines, ses oreilles, ses yeux"

"... et ses yeux" ?

"Avec lassitude il esquissait parfois un geste pour les chasser"

Une virgule après "lassitude" ?

"Pourtant il continuait à avancer,"

J'ai encore envie de mettre une virgule, après "pourtant". Sinon, je mettrai "Il continuait pourtant à avancer". Cela sonne mieux à mon oreille.

"Finalement le sol changea sous ses pieds"

Même chose avec ce "finalement".

"sur ses deux jambes d’abord puis très vite à quatre pattes."

Je mettrai le "d'abord" en début de phrase.

"Le sable incandescent ruisselait à chacun de ses mouvements"

Je trouve le verbe recherché mais en même temps j'ai du mal à concevoir le sable comme un liquide. Pas d'autres solutions ?

"et quand il laissa échapper un cri de souffrance"

Le "il" fait ici référence au sable. Met un point et rajoute le prénom de ton personnage.

"l’escalade d’Artapaz dura une éternité."

"s'éternisa" ?

"« Démons du neuvième enfer », grinça Artapaz d’une voix rauque."

Il le grince ? J'ai l'impression qu'Artapaz est en colère quand il le dit. Mais il est exténué : cette déclaration devrait être pleine de surprise, de peur, de fatigue. Je vois Artapaz comme un homme faible dans ce désert hostile. Je ne connais pas le personnage, mais tu nous le décris au bord du gouffre, pour moi, il n'a à ce moment là pas la force d'être en colère devant cet élément semble-t-il supérieur.

"Les deux éclaireurs de la Patrouille suivaient la piste"

J’enlèverai "de la Patrouille", en sachant que tu notes à la phrase suivante "vêtus du grand manteau des Patrouilleurs", donc on comprend très bien l'infos.

"les mêmes lances à hampe de frêne"

"aux hampes" ?

les coursiers des plaines septentrionales étaient réputés pour leur vitesse et pour leur endurance,

Pas besoin du deuxième "pour".

"Au loin, derrière les dunes, étaient apparues des nuées de charognards"

Je suis pas fan de la construction, c'est haché. Le verbe être tombe trop durement.

"capharnaüm de chair morte, de toile déchirée et de marchandises éparpillées sur le sable."

N'en fais pas trop, tu as déjà mis en place ce cadre quelques lignes plus haut.

"Pas d’Amarantes ; la facture des javelots retrouvés encore fichés dans leurs victimes les désignaient cependant comme responsables de l’attaque."

Là je comprends pas. Tu veux dire que les morts ne sont pas amarantes, ou que les tueurs ne sont pas amarantes ? la suite de la phrase n'est toujours pas clair : que désignent "leurs" et "les" ?

En résumé, pour moi, c'est une entrée en matière un poil trop rapide (on aimerait en savoir plus sur Naddad et Zal avant de se lancer dans le vif du sujet) mais efficace.

Le premier paragraphe est très bon, avec cette ambiance crépusculaire et fantastique, voire infernale. Le reste du texte bénéficie d'ailleurs d'une aussi bonne ambiance, orientale et prenante.

La principale qualité du texte est ton univers, qui semble dense et travaillé.

Il faut quand même que tu fasses attention à être bien clair dans tes phrases, parce qu'à la fin du texte on est un peu déboussolé, comme s'il manquait des réponses à certaines questions pourtant élémentaires. J'ai relu une deuxième fois et ne suis pas sûr de ma bonne compréhension.

Sinon ça se lit facilement, il y a du vocabulaire, c'est agréable. J'ai noté quelques nuisances facilement rattrapables, mais aussi une oralité qui pourrait encore gagner en naturel.

Tout cela a attiré ma curiosité, et c'est le principal !

Merci pour le texte :merci: !

Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
26 août 2016 à 20:06:32

Merci pour ta lecture (très) attentive. :noel:
Il y a certaines modifications à faire oui, après sur des histoires de virgule ou d'ordre des mots je ne suis pas toujours forcément du même avis que toi. Mais là n'est pas l'essentiel. :-)

Que tu me dises que le texte est parfois peu clair m'inquiète un peu plus, mais la deuxième partie contiendra son lot d'explications sur l'univers et cela devrait éclaircir un certain nombre de points, par exemple qui sont les patrouilleurs (même si on s'en doute vu leur nom :hap: ), ce qu'est un istandar, qui est le spahbad... Une carte ne ferait pas de mal pour situer un peu mieux la géographie, j'essayerai d'en intégrer une centrée sur Amarah et les terres environnantes dès que j'aurai pu la réaliser. J'espère que cela lèvera les zones d'ombre qui peuvent persister à la fin de cette première partie.

Nato8888Rifs Nato8888Rifs
MP
Niveau 10
27 août 2016 à 15:37:02

Le "ciel cadavérique" au début m'a fait tiquer. Le soleil noir, la lune rouge, les os blanchis, le sable tranchant, on comprend bien que l'ambiance est lugubre, mais le ciel cadavérique, j'ai du mal à imaginer ça.

D'ailleurs, le désert comme tu nous le décris là parait bien surnaturel, reste à savoir s'il s’agit de magie ou simplement d'une insolation. Je sais que tu utilises ton monde et que pour un lecteur familier de ton univers, ça paraitra évident, mais là, j'ai dû essayer de me rappeler si le soleil était noir dans tes autres textes. Je pense que ça pourrait être bien de remettre une petite description du désert lorsque les deux patrouilleurs en parlent. Pas grand chose, simplement une mention des carcasses de monstres géants, ou leur absence, qu'on comprenne bien que les éléments présentés au début sont inhabituels.

Ensuite, fait attention au déluge de noms étrangers. On n'est qu'au début de l'histoire, les noms des personnages et des lieux ça fait déjà beaucoup. Si tu y rajoutes des titres et des jurons, tu risques de perdre certains lecteurs. "Artapaz, nadrassanis, Amarah, Baraz, Darshah, Kanbaragan, Yazmangar, Amarantes, shoranite, Zal, Naddad, Naralediw, Gardhaban, istandar, spahbad, hich" sur un texte aussi court, ça fait beaucoup. eventuellement, si tu avais présenté la plupart de ces mots, le lecteur pourrait peut-être mieux les assimiler. Là, ça fait trop de termes abstraits d'un coup.

Aussi, à moins qu'ils ne soient vraiment pas importants, ça aurait été bien de présenter tes deux patrouilleurs. On a leur noms mais peu ou pas de détails sur leur personnalité, un élément quelconque de leur passé, leur physique, enfin n'importe quoi qui permette de les graver dans l'esprit du lecteur.

Dans la dernière partie. Là c'est plus personnel, mais j'ai trouvé que t'avais un peu éludé la découverte des restes de la caravane. On ne sait pas comment le patrouilleur les a retrouvé, ni où, ou dans quel état. d'ailleurs, c'est surprenant qu'ils n'aient pas accompagné le garde pour revenir sur les lieux du massacre. Les survivants devaient bien avoir des proches parmi les morts, des marchandises qui ne soient pas saccagées. A moins que les caravanes marchandes de ton monde soient composées de travailleurs sans âme qui ont un horaire à respecter à tout prix et un règlement intraitable pour la vie humaine.

Sinon, ça se laisse lire, pas de soucis, c'est suffisamment intrigant pour qu'on veuille lire la suite et l'univers à toujours l'air aussi attrayant.

-Between -Between
MP
Niveau 10
27 août 2016 à 16:02:59

Artapaz errait à travers le jardin d’ossements. Sous ses pas hésitants crissaient des grains de verre aux arêtes tranchantes, et au-dessus de sa tête brillait un grand soleil noir dans un ciel cadavérique.

Je trouve que c'est une très bonne phrase d'introduction, juste le et, qui je trouve, ralentis un peu le rythme. L'emploi de "cadavérique" m'a également interpellé, étant en contraste avec le début de phrase qui est plus tranchant / vif.

Il fait chaud, très chaud, donc je ne ferai pas un commentaire aussi long que mes VDD's ! :hap:

J'ai bien aimé l'ambiance que tu installes, il y a juste l'emploi de et qui revient parfois un peu trop souvent ( dans les premiers paragraphes ) qui m'a gêné.
J'attends la suite avec impatience, en espérant que la météo me permettra de faire un commentaire plus long :noel:

Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
27 août 2016 à 16:06:05

Dans le premier paragraphe, on assiste au cauchemar du blessé qui délire dans sa fièvre, mais apparemment ça manque de clarté. :hap: Je pensais que c'était tellement fantasmagorique qu'on ne pouvait pas le prendre au pied de la lettre, mais je vais essayer de rendre ça un peu plus évident quand l'homme retrouve ses esprits.

Pour la multiplication des noms étrangers, je ne peux que plaider coupable. :-( Et encore j'en ai éludé une partie par rapport à ce qui était prévu initialement... Je vais encore expurger ce que je peux.
Comme dit plus haut il manque une carte (même si carte ou pas je ferais bien de ne pas en balancer trop à la fois), et une partie des explications viendra dans le chapitre suivant. Je comprends bien que ça fait tard, mais d'un autre côté j'ai peur de tout balancer dès le début et que ça fasse juste trop... Je n'ai pas encore trouvé de solution idéale.

Pour la caravane, c'est une remarque fort judicieuse. :hap: Au début je ne comptais pas laisser de survivants, d'un autre côté une caravane entière massacrée ça me paraissait juste énorme. Mais c'est vrai que du coup ça ne se tient pas trop... Je vais peut-être juste changer le "ils n'ont pas pensé à venir chercher les survivants" en "ils se sont cachés plus loin en attendant de revenir s'occuper de leurs morts". :o))

Et il faudrait effectivement que je présente un peu plus mes personnages, j'ai donc peut-être opéré un mauvais choix en utilisant une focalisation externe pour cette partie. D'un autre côté, il va y avoir bientôt beaucoup plus d'intervenants, Zal et Naddad ne sont que des protagonistes parmi d'autres... Je vais peut-être inclure quelques traits de description physique, histoire de bien les différencier.

Merci pour ta lecture et pour tes remarques !

Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
27 août 2016 à 16:14:01

Et merci Between pour ta lecture, je n'ai pas vu que tu avais posté pendant que je répondais à Nato. :coeur:

Nato8888Rifs Nato8888Rifs
MP
Niveau 10
27 août 2016 à 16:54:08

Oublie pas que dans une histoire, surtout au début, le lecteur prend pour vrai ce que l'auteur lui dit. Les animaux parlent, ok. Le ciel est vert, ok. Etc
Donc, soit Artapaz se dit à lui-même que le paysage n'est pas normal. Soit les deux patrouilleurs font un commentaire sur le désert qui montre qu'il est bien vide de tout squelette de monstre géant. Enfin, moi ça me choque, mais si ça ne dérange personne d'autre, tant mieux.

Pour les noms, je te l'ai dit, tu peux en mettre beaucoup (une dizaine par chapitre, c'est déjà beaucoup) mais alors faut les introduire. Le gros soucis du name dropping, c'est que les termes sonnent creux pour le lecteur. On a tendance à imaginer ce qu'on lit, d'où l'intérêt des descriptions, c'est tout le principe de l'immersion. Et des noms étrangers, ça permet de nommer ce qu'on découvre. Là, on a le nom mais souvent, on ne sait pas à quoi ça correspond.

(Je fais peut-être une erreur là, à l'avenir, il va mettre presque tous les noms en contexte, mais il y en aura trois fois plus. :peur: )

Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
27 août 2016 à 17:19:11

Dans la première version j'avais envie que mes persos lâchent des mots en persan dès qu'ils étaient un peu énervés. :rire: Je me suis un tout petit peu calmé heureusement. :hap:

Tu as raison sur le name dropping bien sûr, mais j'espère quand même que je peux distiller les infos au long du texte sans expliquer chaque terme dès que je l'emploie. Là c'est vrai qu'il y a beaucoup de vocabulaire exotique, mais ensuite ça va se calmer puisque l'essentiel des éléments importants pour la suite sont déjà là. Je vais quand même voir ce que je peux faire pour que ça n'égare pas complètement le lecteur. :-)

Message édité le 27 août 2016 à 17:24:01 par Arduilanar
Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
27 août 2016 à 17:40:16

Merci Brad ! :coeur:
Effectivement je ne suis qu'à moitié convaincu moi-même par l'usage des points de suspension, mais pour l'instant je n'ai pas trouvé de moyen plus esthétique de marquer la coupure et la surprise.

Suledhel Suledhel
MP
Niveau 10
27 août 2016 à 19:20:51

Nato qui fait des remarques sur le name dropping... Quelle ironie :noel: Bon, je tâche de lire ça pas dans trois ans, blague à part ^^

Nato8888Rifs Nato8888Rifs
MP
Niveau 10
27 août 2016 à 20:11:34

Elfi : Bah quoi ? J'aime bien les texte d'ardui, donc je commente. D'ailleurs, Ardui, faudrait en poster plus souvent, t'as une petite baisse d'activité sur le forum dernièrement.

(Oui, tiens, avec la nouvelle modération là ? Le troll, c'est toujours autorisé ou je me vais finir kické pour ironie insupportable à répétition ?)

Suledhel Suledhel
MP
Niveau 10
27 août 2016 à 20:41:17

Rooooh, mais non, ce que je trouvais ironique c'est que tu fasses des remarques sur le name dropping alors que t'en fais plein toi-même, petit sacripant :p)
Quant aux trolls, bah je sais pas, fais gaffe hein, tu sais ce qui arrive aux trolls qui restent dehors au lever du soleil ? :peur:

Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
27 août 2016 à 20:48:44

Nato : effectivement je n'ai quasiment rien écrit pendant un an, mais en fait ce n'est pas très différent de mon rythme habituel. :hap:

Je n'ai produit que ça cette année :
https://www.jeuxvideo.com/forums/42-58-46690379-1-0-1-0-nouvelle-le-duel.htm
Pas transcendant d'ailleurs, c'était histoire de me remettre en selle. :(

Ostramus Ostramus
MP
Niveau 24
28 août 2016 à 02:35:43

Tandis que je me servais une citronnade avec une cruche fendue, mon regard glissa vers un titre incompréhensible.

De la chair fraiche !

À table !

Artapaz errait à travers le jardin d’ossements.

La phrase d’entame est problématique. Autant, elle aurait pu être acceptable ailleurs, mais parce que c’est l’entame, elle nécessite d’imposer une image claire pour le début du récit, or il s’agit d’un oxymore faible dans le sens où ne connaissant pas encore l’univers, il n’est pas possible d’attribuer une image mentale. Soit elle devrait venir en conclusion d’une description préalable, soit elle devrait en amorcer une, mais ce n’est pas le cas ici.

Sous ses pas hésitants crissaient des grains de verre aux arêtes tranchantes, et au-dessus de sa tête brillait un grand soleil noir dans un ciel cadavérique.

Nul besoin de préciser que le soleil est au-dessus de sa tête puisque c’est l’évidence, sauf si ton récit présente des soleils terrestres ou si la scène a la qualité d’un rêve ou d’une hallucination (ce qui n’a rien d’évident si tel est le cas en dehors du soleil noir). Je trouve l’inversion du sujet et du complément lourd dans la première proposition.

Autour de lui s’élevaient les carcasses démesurées de monstres antiques,

Redondance de l’inversion qui alourdit davantage. « de lui » aurait pu être supprimé en utilisant simplement une virgule, et ça ferait l’économie de te servir à nouveau du personnage pour induire la description.

dont les côtes blanchies s’élevaient vers le firmament comme autant de doigts griffus

Petit secret du monde de l’édition confié par un membre du comité de lecture Grasset, le mot comme (comme bref ou très) est à proscrire. Bien des romans sont refusés pour le seul motif de leur utilisation.
De plus, il y a une répétition du verbe s’élever.

: impossible de se repérer dans ce chaos d’os et de silice, et l’homme était à chaque instant d’avantage accablé par le sentiment de tourner en rond.

La construction est assez improbable, et la dernière proposition manque d’allure. Dans la mesure où tu sembles être dans une logique contemplative, il eut été préférable de voir ton personnage soupirer, se prendre la tête, s’énerver, plutôt que de le dire explicitement.

Il y avait aussi les mouches. Leur bourdonnement gras faisait vibrer l’air lourd de la plaine morte ; avides et insatiables, elles tournoyaient autour d’Artapaz, cherchant à sucer le sang de ses plaies brûlantes, tentant de pénétrer dans ses narines, ses oreilles, ses yeux.

Nouvelle redondance dans la construction, puisque tu commences la phrase par une description, pour ensuite expliciter le propos, à la différence près que tu emploies cette fois un point-virgule contrairement aux deux points de la phrase précédente. Il eut été plus heureux d’utiliser une conjonction de coordination pour « ses yeux ».

Avec lassitude il esquissait parfois un geste pour les chasser

Il manque une virgule après « lassitude ».

, mais aussitôt l’essaim revenait à la charge,

Locution trop familière au sein d’un texte se voulant soutenu.

avec la même pugnacité et la même hargne.

Je trouve étrange d’attribuer pareils sentiments à des insectes, alors qu’il aurait été plus intéressant de montrer en quoi elles ne réfléchissent pas, elles agissent conformément à leur nature, ce qui appuierait le sentiment fataliste de l’atmosphère et éviterait au lecteur de projeter son esprit dans d’autres créatures pour rester concentrer sur le protagoniste.

Pourtant il continuait à avancer, bien qu’il ignorât sa destination.

Même problème de la virgule qui devrait être placé après « pourtant ». Il y a aussi une assonance avec « à avancer », ce qui aurait pu être évité en mettant par exemple « Pourtant, il continuait sa marche/progression/errance ».

Finalement le sol changea sous ses pieds,

Au risque de paraître insistant, la virgule est à nouveau mal placé, et de surcroît, il y a une redondance dans la construction grammaticale. Un peu de variation serait bienvenue.

et la vallée laissa

Assonance avec la dernière syllabe de vallée et la première de laissa.

place à une dune qui s’élevait jusqu’aux cieux, chauffée à blanc par le soleil noir et tordant l’atmosphère en volutes iridescentes.

La construction est un peu poussive. Je me permets une suggestion de reformulation : « Une dune qui s’élevaient jusqu’aux cieux succéda à la vallée. Le soleil noir chauffait à blanc sa surface au point de tordre l’atmosphère en volutes irridescentes. »
Cela dit, le changement paysager me semble soudain. Qui dit vallée dit montagne, or des dunes en montagne, ce n’est pas monnaie courante, elles se forment plutôt dans des plaines très étendues ou en bord de mer. Outre cette considération géographique, c’est surtout le rythme de progression du personnage, pénible et fastidieuse, qui ne correspond pas au rythme de la narration qui change d’environnement en une seule phrase, alors même que tu cherches à instiller une ambiance lugubre et lente, notamment en usant de phrases longues.
Je m’interroge aussi sur l’heure où se passe ton histoire, car selon l’avancée dans le jour, qui dit montagne, dit ombre projetée où ton personnage pourrait marcher pour se protéger du soleil, ce qu’il ne semble pas faire.

L’homme entama sa douloureuse ascension, sur ses deux jambes d’abord

D’abord revêt un caractère pléonasmique en raison de l’utilisation du verbe entamer. Ou alors, il aurait fallu scinder les deux phrases pour rendre chaque proposition distincte.

Le sable incandescent ruisselait à chacun de ses mouvements, ajoutant sa morsure de braise aux piqûres des insectes, et quand il laissa échapper un cri de souffrance, les grains s’engouffrèrent dans sa bouche.

Je trouve qu’il manque une réaction du personnage. Disons que je trouve étrange de voir quelqu’un se brûler les mains à quatre pattes. Il eut été intéressant de le montrer suffoquer, voir la semelle, le cuir de ses chaussures foudres, sinon la peau commencer à partir en lambeau, appuyant la souffrance du personnage et en même temps sa mystérieuse obstination à vouloir poursuivre cette marche. Tu n’insistes pas assez à mon sens (je dis ça, parce qu’habitant Bordeaux et ayant monté plusieurs fois la dune du Pyla sous le soleil, ça reste pénible en absolu). J’aurais en effet mieux vu le sable s’infiltrer sans ses plaies, la friction lui arracher la chair jusqu’à sentir la chaleur presque jusqu’à l’or, plutôt que de grains dans sa bouche, d’autant que tu n’as pas évoqué jusqu’à maintenant de vent (son absence est préférable pour congédier tout effet de ventilation et appuyé la souffrance du protagoniste), ou le fait qu’il rampe sur le sol au point d’en ingérer.
De plus, la grammaire pose un problème puisque le pronom personnel « il » renvoie au sable, et non à ton personnage. C’est la preuve que tu fais des phrases longues quand elle devrait être courte, et réciproquement. Sans compter que tu parles de piqures alors que tu as évoqué des mouches, qui ne piquent pas (au passage, mettre « piqures d’insectes » auraient été plus léger que « piqures des insectes »).

Les mains et les genoux couverts de cloques rapidement déchirées, le dos brûlé par le feu du soleil, l’escalade d’Artapaz dura une éternité.

Tu es trop dans la description, pas assez dans le ressenti du personnage. « rapidement déchirées » casse le rythme. Je l’aurais bien vu trébucher, hélater, tenter de se remettre debout, voire creuser un peu pour avoir la fraîcheur de couches inférieures.

Quand enfin il atteignit le sommet de la dune,

Enfin est inutile. Disons que ça peut être « quand » ou « enfin », mais pas les deux à la fois.

il leva ses yeux dont les larmes ne parvenaient plus à couler, et c’est alors qu’il la vit.

Tu aurais pu couper après couler. La narration est dans l’action, tu peux faire des phrases plus courtes, ce qui augmente aussi l’intensité dramatique en augmentant l’attention du lecteur.

Ostramus Ostramus
MP
Niveau 24
28 août 2016 à 02:36:09

Irradiant de sa lueur maléfique, figure ensanglantée dans le ciel de poussière : la lune écarlate.

Redondance avec « iridescentes ». Cela dit, tout le passage gagnerait à être remanié. je me permets une nouvelle suggestion de reformulation : « Quand il gagna le sommet de la dune, Artapaz leva ses yeux secs dénués de larmes. Il vit alors la lune écarlate. Irradiant de sa lueur maléfique, l’astre ensanglantait le ciel de poussière. L’homme hurla. » Et encore, « alors » pourrait normalement être supprimé en raison du passé simple.

Quand il rouvrit ses paupières encroûtées, l’astre sinistre avait disparu.

Petit souci de sens. Hurler ne signifie pas perdre connaissance. De plus, tu as deux phrases proches qui commencent de manière identique avec « Quand ». Ou alors il ne perd pas connaissance et les types étaient déjà là…?

« Démons du neuvième enfer », grinça Artapaz d’une voix rauque.

Etrange de le voir parler, voir être en colère, alors qu’il est sensé être à bout de force.

Les deux éclaireurs de la Patrouille suivaient la piste laissée par une caravane.

« de la Patrouille » est oubliable. Ton univers est probablement plus vaste, mais si ça ne sert pas directement l’intrigue du texte, autant ne pas alourdir la phrase.

Ils étaient pareillement vêtus du grand manteau des Patrouilleurs, teint d’indigo, portaient les mêmes casques de bronze poli et les mêmes lances à hampe de frêne.

Cela valide ce que je disais précédemment puisque tu insistes par la suite sur cette information d’une autre manière.
Par ailleurs, ta phrase présente un faux zeugma puisque « étaient » est ici un auxiliaire du verte vêtir, autrement dit c’est du plus-que-parfait là où « portaient » est de l’imparfait, si bien que ça ne fonctionne pas d’un point de vue grammatical. Je te soupçonne d’avoir enlevé un « et » qui se trouvait là pour éviter la répétition avec celui juste après. Et puis, il y a un problème de nombre, puisque si on parle d’un même objet, cela ne doit pas être écrit au pluriel (sauf s’ils portent plusieurs casques et plusieurs lances).
Pourquoi pas écrire : « Ils portaient pareillement le grand manteau des Patrouilleurs, teint d’indigo, arboraient les mêmes casques de bronze poli et les mêmes lances à hampe de frêne », voire « Vêtus pareillement de la tenue de Patrouilleurs, ils portaient le même manteau teint d’indigu, le même casque de bronze poli et la même lance à hampe de frêne » ce qui appuie bien l’effet d’énumération qui ne fonctionne pas trop en l’état dans ta phrase.

Tous deux étaient juchés sur de petits chevaux nadrassanis, à l’œil vif et aux jambes fines :

Un point est généralement préférable quand tu mets deux points. La façon dont tu l’utilises confère un aspect trop procédurier au texte.

les coursiers des plaines septentrionales étaient réputés pour leur vitesse et pour leur endurance, et leurs capacités de survie dans le désert en avaient fait des auxiliaires irremplaçables des Patrouilleurs.

Blablabla prologue déguisé blablabla information trop explicite blablabla rupture de narration.
Cela dit, tu as une répétition malheureuse de « et » et le second pour est superflu. Ensuite, je trouve perturbant de parler de la carafe de la Patrouille, du fait qu’ils ont un vêtement de Patrouilleurs, et que pourtant, ça ne soit pas des Patrouilleurs, mais des coursiers. Cela fait beaucoup d’information au même endroit, et pas forcément au bon moment.

Les montures filaient d’un bon pas sur le sable rouge, profitant de la fraîcheur du matin d’Amarah, quand de concert les cavaliers ralentirent l’allure.

Je trouve qu’il manque quelques détails, ou plutôt que tu ne te concentres pas sur les aspects du récit qui nécessiterait d’être montrés. Je pense qu’il y a un décalage entre ce que tu juges indispensable au récit, et dont le lecteur aurait besoin ou voudrait savoir, et les informations données/attendues ne coïncident pas toujours.

Au loin, derrière les dunes, étaient apparues des nuées de charognards dont les ailes noires se découpaient de façon sinistre sur le ciel azur.

Structure ampoulée.

« Baraz ! » jura le premier éclaireur qui cracha sur le sol.

Cracha au sol. C’est le prénom d’un des patrouilleurs ou un juron ? Je sais que tu mets l’incise « jura », mais ça prête à confusion, car vu le peu de détails que tu donnes, on peut être tenté de tirer les mauvaises conclusions.

« Trop de vautours. Autant de cadavres, ce n’est pas un accident ou une simple échauffourée… Et nous arrivons trop tard. »

Le « et » est de trop.

Sans se soucier de lui répondre, le premier homme battit les flancs de son cheval et repartit à vive allure.

Pourquoi se presser s’il n’y a plus rien à faire ? Soit c’est trop tard, et ça ne sert à rien de se presser, soit ils misent sur des rescapés pour leur venir en aide rapidement.

Les éclaireurs s’étaient attendus à trouver

Assonance de « t ».

un champ de bataille. Ce qu’ils découvrirent était un charnier.

Je ne comprends pas. Tu as fait quelques répliques pour montrer que le tas de cadavre était anormal, et qu’ils comprenaient que cela augurait autre chose, et pourtant ils sont surpris. Quelque chose m’échappe.

Les Amarantes eux-mêmes,

Eux-mêmes superflu.

à la justice du Darshah

Brekekekex, coax, coax ! Déjà que le titre est obscur, voilà un autre terme inconnu. Est-ce bien utile, du moins fondamentalement nécessaire à la compréhension du récit, d’avoir ce mot à ce moment ? Je trouve que ça appuie ce que je disais avant, à savoir que tu nous livres par le truchement d’une focalisation externe une information à tes yeux précieuses pour commettre d’en donner qui sont précieuses au lecteur. Tu ne donnes aucune indication sur le paysage, le climat, le nombre de victimes de l’attaque, et surtout, ce que ressentent tes personnages, la relation qu’ils entretiennent entre eux, et ce qu’ils faisaient à l’origine dans cette partie du désert.

Mais quels qu’ils fussent,

La conjonction de coordination est superflue.

avaient généralement soin d’épargner

prenaient soin

les marchés aux esclaves du Kanbaragan ou de Yazmangar.

Brekekekex, coax, coax !

Aussi les deux hommes de la Patrouille ne parvenaient-ils à comprendre ce qui avait pu se passer.

Ce qui aurait pu marcher, c’aurait été de faire un de tes coursiers, un peu novice, ou un peu profane de la région, l’autre lui expliquant ces détails à travers un dialogue. Cela permettrait de caractériser les personnages et les donner une distinction propre, tout en amenant du rythme et en donnant les informations de manière plus subtile.

Plus d’une douzaine de corps humains jonchaient le sol, au milieu des paquetages éventrés et des carcasses de chameaux dont la puanteur emplissait l’atmosphère. Les vautours, interrompus dans leur festin par l’arrivée des Patrouilleurs, s’écartèrent en sautillant gauchement, mais les milliers de mouches à viande ne paraissaient nullement perturbées par leur présence, continuant de grouiller avec excitation dans les cavités abdominales béantes.

Ce passage est jusqu’à maintenant le mieux écrit de tous, les phrases sont superbement construites et la narration se mêlent parfaitement à l’action induite par les personnages.
Toutefois, je ne sais pas s’il est possible de parler de charnier pour une douzaine de corps. Un charnier est une cavité, une fosse ou renfoncement dans le sol, généralement creusé à cet effet, où y sont entassés des cadavres. Or, dans ton texte, les corps jonchent le sol, ne sont pas regroupés, et il n’y pas l’ombre d’un trou creusés. Ce n’est pas un charnier, seulement une scène macabre.

Ostramus Ostramus
MP
Niveau 24
28 août 2016 à 02:36:45

Les deux éclaireurs mirent pied à terre et commencèrent à inspecter les lieux du massacre, capharnaüm de chair morte, de toile déchirée et de marchandises éparpillées sur le sable.

Tu t’éparpilles. Après avoir décrit le lieu, tu peux passer à l’action, l’image mentale est faite. Pas besoin d’en rajouter une couche et d’alourdir comme ici la phrase.

Les cadavres, pour autant qu’il fût possible d’en juger après le passage des charognards, semblaient essentiellement être des caravaniers.

Trop affirmatif. Sur quoi ils se basent pour savoir ça ? Autre détail : que viennent faire des caravanes dans une région peuplée de voleurs et de brigands ? Quel intérêt pour des caravanes de venir dans une contrée désertique au risque de griller sous le soleil et de se faire dépouiller, sachant que tu ne spécifies pas les éventuelles richesses ou le positionnement stratégique du site pouvant justifier une route commerciale ?

Certains avaient été dévêtus, sans doute pour permettre de récupérer leurs tuniques matelassées ou leurs broignes, d’autres avaient eu les membres tranchés pour être plus facilement dépouillés de leurs bijoux.

Ta narration est pseudomnisciente. A priori elle est omnisciente, mais tu glisses des suppositions, alors qu’elles devraient émaner de la pensée de tes personnages, ce que tu ne précises pas.

Pas d’Amarantes ; la facture des javelots retrouvés encore fichés dans leurs victimes les désignaient cependant comme responsables de l’attaque.

J’avoue avoir buté sur cette phrase qui semble lourde de sens, mais qui pourtant prête à confusion. Déjà, les amarantes sont caravaniers ou pas ? Ensuite, si les Amarantes sont responsables de l’attaque, ça paraît évident qu’ils ne vont pas s’éterniser sur place. Je m’étonne que tes deux acolytes tiennent ce raisonnement (quoi qu’on n’en pas certain en raison de ta narration bizarre qui ne permet pas vraiment d’avoir les pensées des personnages), alors qu’ils savent que les Amarantes sont des voleurs. Si pleins de marchandises jonchent le sol, c’est que le mobile ne résidait pas le vol, donc que d’autres personnes sont à l’oeuvre.
C’est à se demander si tout ton laïus sur les Amarantes n’aurait pas à être supprimer. Le récit serait soudainement beaucoup plus intéressant si deux éclaireurs découvraient des corps, au milieu du désert, sans pouvoir avoir la moindre idée des responsables. Pas de description du peuple, pas d’hypothèses, seulement un mystère dans le désert, une interrogation macabre qui éveillera la curiosité de manière autrement plus efficace qu’en nous inondant de notions et de termes spécifiques ton monde.
Enfin, la construction de phrase est bancale avec un point virgule que rien ne justifie et une identification ambigu du sujet, si bien que le « leur » semble faire davantage référence aux Amarantes qu’aux javelots.

Petite remarque pour dire que toutes tes répliques ont des incises. C’est valide, mais à mes yeux, ça alourdit, et il y aurait moyen d’apporter un peu de fluidité, sinon de tourner les passages pour faire passer la tonalité soit par l’attitude, soit par le propos, plutôt que par l’incise.

« Du coton shoranite, baraz ! Y en a pour au moins six drachmes sur le marché de Karmandar. Mais pas dans cet état… »

Brekekekex, coax, coax !

Il n’était pas loin de paraître mort lui-même, couvert de poussière et le visage parcouru par de grosses mouches vertes qui ne déclenchaient aucune réaction de sa part ; mais ses yeux ouverts clignaient lentement.

Tiens par exemple, pourquoi avoir mis ici un point virgule au lieu d’une simple virgule ? Je veux bien comprendre que tu as ta propre vision de la typographie, seulement l’usage de point-virgule ou des deux points ne s’accompagnent jamais d’une conjonction de coordination comme tu le fais ici.
J’avoue être sincèrement curieux de connaître ce qui motive chez toi pareil usage erronée de la ponctuation.
Je me permets d’insister, car l’usage le plus répandu du point-virgule est la séparation entre deux propositions indépendantes au sein d’une même phrase, or tes propositions ne le sont pas, puisque tu utilises la conjonction de coordination « mais » qui met en relation les deux propositions puisque la seconde entre en opposition avec la première.

Le passage avec le vieux est étrange. Les Patrouilleurs sont pensés comme des soldats hautains et cassant ne se souciant pas du sort du seul rescapé d’un massacre, allant jusqu’à ne pas lui proposer d’eau ?

« Naralediw ! »

Brekekekex, coax, coax !

La voix s’était élevée du corps le plus proche du vieil homme, vers lequel celui-ci tourna son regard.

Un pronom relatif suivi d’un pronom démonstratif n’est pas ce qui se fait de mieux en grammaire…

La surprise passée, les Patrouilleurs s’en approchèrent, et purent rapidement constater que ce n’était qu’une question de temps avant que leur surprenant locuteur ne fut effectivement mort.

Ce serait pas plus simple de mettre « ne meurt » au lieu de « ne fut effectivement mort » ?

L’istandar m’a remis une missive… pour le spahbad… la Patrouille…

Brekekekex, coax, coax !

Naddad, lui, sortit

« lui » superflu, à moins que tu cherches délibérément à gâcher la phrase ?

Si le capitaine m’en croit, on brûlera quelques cahutes et ça les convaincra de nous dire où sont partis leurs petits amis.

Je ne comprends pas la forme réfléchie du verbe croire. Ensuite, je trouve présomptueux et assez invraisemblable que des deux personnages émettent l’idée de s’en prendre aux brigands, alors qu’ils ont découvert un charnier…

Je fais une remarque concernant les informations. Tu sembles plus attaché au fait de distiller des éléments de l’univers que des éléments du récit, or ce n’est pas parce qu’on connaîtra la signification de tous les mots que augmentera tangiblement la compréhension du récit, j’entends par là les enjeux. En fait, on a plus l’impression que ton texte est un prétexte pour nous présenter ton univers, dont tu te retiens presque de délivrer plus de détails. D’un point de vue narratif, il n’y a pas d’enjeux (hormis cette histoire de lettre, mais ça arrive tard et tu ne donnes pas aucune importance à la chose), pas d’objectifs, pas de protagoniste identifié, pas de menace, ni de mystère vraiment immense. Cela semble peu importait au regard de la manière dont tu manipules les personnages comme des pions pour nous faire une visite guider de ton univers, qui, mis à part un soleil noir et des noms imprononçables, ne présente rien d’original ou de significativement intriguant pour susciter l’intérêt.

Concernant le style, c’est torturé. Les phrases pâtissent de constructions étranges, forcées, à la ponctuation incertaine, et avec des structures qui reviennent souvent. Cela donne une impression d’insistance, comme si un guide dans un musée me tenait la tête pour me forcer à regarder les détails du tableau.

Peut-être certaines choses m’ont échappé, mais tu pourras m’éclairer.

pyro29 pyro29
MP
Niveau 10
28 août 2016 à 04:50:02

on a enfin une réponse. La nuit ostra ne dort pas, il corrige des textes :oui:

:hap:

-Chocobo[3]- -Chocobo[3]-
MP
Niveau 9
28 août 2016 à 06:13:53

S'il ne faisait que ca, alors peut-être, l'humanité pourrait dormir sans trouble.

pyro29 pyro29
MP
Niveau 10
28 août 2016 à 06:19:18

:rire: ostra c'est raptor jesus en fait :rire:

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