Il faisait froid. L'air n'était pas particulièrement frais, mais un léger vent lui glaçait l'échine. Ses cheveux étaient soulevés çà et là par la brise, ainsi que quelques grains de sable qui venaient irriter ses yeux et gêner sa vue. Le soleil était à son zénith et la chaleur à son paroxysme, mais tout ce qu'il pouvait ressentir, c'était la sécheresse glaciale de ce désert de gypse, si froide qu'elle semblait lui lacérer la peau. Les quelques bourrasques qui soufflaient lui donnaient l'impression d'être assailli par des lames de rasoir, d'être persécuté par de longs couteaux effilés. Il se sentait mal. Il était perdu. Des dunes de sable bien plus hautes que les autres se tenaient à quelques centaines de mètres. Ses pas avaient finis par le conduire au pied de cet erg immaculé, de ces milliers de collines qui l'entouraient comme un seul rempart et l'observait comme un seul oeil. Désemparé par l'absence d'un quelconque repaire, il décidait bientôt d'entamer l'ascension de cette montagne. L'effort le faisait suer à grosses gouttes et pourtant, il avait toujours aussi froid. Peut-être était-ce à cause de la couleur de ce sable aussi pur que la neige. Les tons blancs de ce grand désert semblables à ceux d'une toundra gelée et du vent qui soufflait toujours, lui donnant parfois l'impression qu'il allait tituber, tomber puis qu'il devrait recommencer son escalade. Il ne devait surtout pas glisser tant l'asencion lui demandait des efforts. Plus il progressait et plus il devait prêter attention au vent qui semblait vouloir le précipiter au bas de la colline, comme pour l'empêcher de découvrir ce que ces dunes cachaient. Que pouvaient-elles bien dissimuler d'ailleurs ? Un immense océan azur ? Une grande plaine ? Un marais humide ? Ou toujours plus de sable ? Finalement, il se rapprochait du sommet. Le vent n'était pas parvenu à le faire vaciller. Le soleil s'était déplacé dans le ciel, si bien que ses rayons agressaient ses yeux. L'intensité du sable l'aveuglait et lui donnait des vertiges. Ce déferlement de lumière l'empêchait de voir l'horizon jusqu'à ce qu'apparaissent devant lui les ruines d'une civilisation éteinte.
Il scrutait cette désolation du haut de son barkhane. Les vestiges se dessinaient sur la ligne de l'horizon. Il pouvait y distinguer des restes d'immeubles aux faces érodées, grignotées par le temps, par le sable et par le vent. Une mégapole fantôme trônant au beau milieu du désert. La curiosité le poussait à s'y rendre. Après quelques minutes à contempler ce paysage insolite, il s'allongeait et dévalait la pente comme il l'aurait fait avec une luge. En un instant, il se trouvait là, seul être vivant au milieu des restes ravagés de cette cité de grès. Il semblait minuscule à côté des grandes tours grises qui se tenaient tout autour de lui. Le vent qui s'engouffrait dans les rues désertes soulevait de la poussière. Le soleil était caché par les constructions. Il faisait sombre et froid. La plupart des bâtiments étaient condamnés. Il avait l'impression qu'une ombre hostile planait au-dessus de sa tête, telle une épée de Damoclès qui finirait par le faire partir en courant. Tout cela l'oppressait mais il n'avait pas envie de fuir. Au contraire, il voulait vagabonder et percer les mystères de cette triste métropole. Il cherchait quelque chose parmi les décombres, quelque chose qui pouvait expliquer ce naufrage urbain, et bien qu'il fouillait chaque recoin de la ville qui lui était accessible, il ne trouvait pas le moindre indice. Il persévérait cependant comme il l'eut fait plus tôt lors de son escalade. Sa ténacité le poussait à entrer dans la gueule de ces bâtiments inamicaux. Là, à sa grande stupéfaction, quelque chose se montra à lui.
Un petit être en ivoire, une statue anthropomorphe animée, un androïde muet qui se contentait de le regarder avec ses yeux bleus fluorescents en penchant parfois la tête comme s'il ne parvenait pas à comprendre la situation.
"Qui es-tu ? Pourquoi es-tu seul ?"
Ses mots résonaient sans qu'aucune réponse ne lui parviennent.
"Tu veux bien me suivre ?"
Le petit automate basculait sa tête en avant en guise de réponse. Ils sortaient tous les deux dans la rue. La nuit était tombée. Le ciel était moucheté de milliers d'étoiles. Des milliers d'yeux lumineux qui scrutaient le monde entier.
"Tes maîtres sont morts ? Ont-ils fait la guerre ? Ont ils fui ? Pourquoi cette ville est abandonnée ?"
Il avait beau parler, toutes ses questions restaient sans réelles réponses. Chaque interrogation se soldait par un banal hochement de tête, soit de haut en bas, soit de droite à gauche.
"Je me demande quel cataclysme a pu se produire. Sont-ils responsables de leur fuite ? Qui abandonnerait son foyer de cette manière ?"
A ces questions, il ne pouvait rien obtenir. Ni hochement, ni ronronnement mécanique.
Il décidait d'avancer jusqu'à la sortie de la ville. Il questionnait longuement le robot dans l'espoir peut être qu'il sortirait de son silence. Mais il demeurait muet. L'éther lui coupait le souffle. Il parlait désormais en pointant le ciel du doigt.
"Peut-être qu'ils sont allés sur la lune ? Qu'ils sont partis dans les étoiles ? Je me demande à quoi ça ressemble, là-haut, dans le cosmos."
Et concluant son monologue, il avançait au côté de ce compagnon d'ivoire sous la lumière céleste des astres, laissant derrière lui cette cité déchue pour disparaitre dans la nuit.
Il faisait froid. L'air n'était pas particulièrement frais, mais un léger vent lui glaçait l'échine.
Le premier point est dispensable. Remplace-le par une virgule. J'intervertirais les mots léger et vent et supprimerais l'adverbe particulièrement pour la fluidité et pour alléger la phrase.
Il faisait froid, l'air n'était pas frais mais un vent léger lui glaçait l'échine.
Edit: et en relisant elle fait difficilement sens, la négation pourrait aussi être supprimée.
Ses cheveux étaient soulevés çà et là par la brise, ainsi que quelques grains de sable qui venaient irriter ses yeux et gêner sa vue.
Il y a un problème de rythme sur cette phrase, elle est lourde. J’enlèverais la conjonction ainsi que (c'est pas très beau) la locution çà et là et la préposition qui. Toujours dans un soucis de fluidité de lecture.
Ses cheveux étaient soulevés par la brise et quelques grains de sables irritaient ses yeux, troublant sa vue.
Le soleil était à son zénith et la chaleur à son paroxysme, mais tout ce qu'il pouvait ressentir, c'était la sécheresse glaciale de ce désert de gypse, si froide qu'elle semblait lui lacérer la peau.
Il y a trop de virgules ici et je remplacerais la conjonction mais par un adverbe.
Le soleil était à son zénith et la chaleur à son paroxysme, pourtant tout ce qu'il pouvait ressentir c'était la sécheresse glaciale de ce désert de gypse, si froide qu'elle semblait lui lacérer la peau.
Les quelques bourrasques qui soufflaient lui donnaient l'impression d'être assailli par des lames de rasoir, d'être persécuté par de longs couteaux effilés.
Cette phrase est trop lourde encore une fois et la première image n'est pas extraordinaire.
Les bourrasques qui soufflaient persécutaient son visage comme de longues lames effilées.
Ses pas avaient finis par le conduire au pied de cet erg immaculé, de ces milliers de collines qui l'entouraient comme un seul rempart et l'observait comme un seul oeil.
Pas de S à fini et pourquoi ne pas utiliser la passé simple ? L'image n'est pas bonne et on ne visualise pas bien comment des milliers de collines pourraient former un seul œil. Et des milliers ça me semble quelque peu difficile à s'imaginer... va au plus simple !
Ses pas finirent par le conduire au pied de cet erg immaculé, de ces collines qui l'entouraient comme un immense rempart et semblaient l'observer.
Je ne vais pas reprendre chacune des phrases sur lesquelles j'ai buté pour ne pas dénaturer ton travail et parce que ça risquerait d'être laborieux pour moi. J'ai cependant des remarques plus générales sur ton texte. Selon moi tu utilises trop d'adverbes, de prépositions, etc. , ou en tout cas assez maladroitement, résultat la lecture n'est pas assez fluide. La syntaxe est parfois aléatoire et elle aussi nuit à une lecture fluide de ton texte. J'ai aussi remarqué que parfois tu perdais le fil entre les temps, là aussi ça nuit à la qualité globale du texte qui dans l'ensemble n'est pas mauvais, l'ambiance est plutôt bien retranscrite, on se prend facilement au jeu de ton récit et on s'interroge sur le déroulement futur de celui-ci, mais les points énoncés contrecarrent cet intérêt.
En somme, je pense que tu devrais alléger tes phrases et éviter d'utiliser trop d'adjectifs et d'adverbes pour le rythme des phrases et, par extension, du récit. Ton texte n'est cependant pas dénué de bons points: l'ambiance et le fil de l'histoire nous poussent à lire jusqu'au bout. Je pense que ton texte gagnerait à être épuré.
Il
faisaitavait froid. L'air n'était pas particulièrement frais, mais un léger vent lui glaçait l'échine.
Dans ta deuxième phrase, on dirait que tu dis que le vent glace l'échine de l'air, ce qui n'a aucun sens.
Tu devrais remplacer "Il faisait froid" par "Il avait froid", ainsi on comprend dès le début que tu parles d'une personne.
J'ai lu !
Comme le disent mes vdd, il y a pas mal de maladresses, et la lecture n'est pas fluide. Pourquoi cet omniprésence de l'imparfait, jusque dans les actions des personnages ? Je me serai dirigé vers du passé simple.
M'enfin, je laisse ça de coté pour en venir au fond : j'ai tout d'abord été repoussé par ton début. Tu places ton personnage dans un désert, ce qui en soi ne m'a pas vraiment enthousiasmé (c'est un lieu très cliché, qu'on retrouve à toutes les sauces), d'autant plus que tu confrontes la froideur et la chaleur, ce qui m'a valu d'être perdu au sein de ton ambiance.
Cependant, la suite m'a plus accroché : tu nous entraînes vers le cliché de la ville moderne morte, mais cette fois tu nous présentes tes personnages, tu ne fais pas tout un plat sur l'insignifiance de l'homme, tu nous intrigues sur l'histoire de ce monde, ... tu finis avec une ouverture, et c'est ça que j'ai aimé. On voit un duo se former et une histoire débuter. Cela m'a donné envie d'en voir plus.
Donc pour moi c'est un texte avec beaucoup de défauts, mais s'il était retravaillé et simplifié, on aurait une ouverture sympa.
Lu
Je commence par la fin..:noel: :
Là, à sa grande stupéfaction, quelque chose se montra à lui.
Ici, je trouve la transition Recherche / Apparition, un peu trop brusque, rapide ? A la lecture ça m'a semblé bizarre.
J'aime également beaucoup la chute,
Et concluant son monologue, il avançait au côté de ce compagnon d'ivoire sous la lumière céleste des astres, laissant derrière lui cette cité déchue pour disparaitre dans la nuit.
J'aime beaucoup
Pour le début, il y a peut-être un peu beaucoup de métaphore / expression
Le soleil était à son zénith et la chaleur à son paroxysme
d'être assailli par des lames de rasoir, d'être persécuté par de longs couteaux effilés
comme un seul rempart et l'observait comme un seul oeil
Dès les trois premières lignes nous sommes un peu assaillis par ces passages qui peuvent couper / flouter la description de l'environnement dans lequel on se trouve;
Les transitions chaud / froid m'ont également interloqué ( peut-être parce que j'ai lu le commentaire de ggiot avant )
Etant concentré sur l'ambiance et le style, je n'ai pas vraiment fait attention au soi-disant problème de conjugaison
Bref, j'aime malgré tout ton style et attends une probable suite ?
+ ça m'a fait penser au tome 2 de Le labyrinthe ( = Terre brûlée )
Merci pour vos commentaires !
Je suis un peu déçu de ne pas avoir fait mouche avec le style d'écriture
C'était un parti prit artistique ce rythme un peu lancinant, limite lourd
Mais merci d'avoir lu en tout cas !
Lu.
J'ai bien aimé le style moi^^ Par contre je m'attendais a une chute, il n'y en a pas. Ce que tu as aimé, Between, c'est "une phrase de fin" tout au plus, mais il n'y a pas de chute. Du coup c'est un peu gênant parce qu'on se demande a quoi ca rime. Le début est (pour moi) maladroit. Soit tu explique pourquoi il a froid en plein désert et que la "chaleur est a son paroxysme" (ce qui peut se concevoir, mais il faut l'expliquer, est-il malade, par exemple? ) soit tu choisis. Un désert de nuit, et il fait froid, un désert de jour, et il fait chaud. La c'est les deux en même temps, ce qui peut se concevoir uniquement avec un minimum d'information sur le personnage, ce qui n'est pas le cas.
Bref, je reste sur ma faim a cause de l'absence de chute, mais j'ai bien aimé le style
Merci du commentaire Choco !
Je vois que vous avez tous été perturbé par le chaud / froid qui s'oppose, c'est bien, j'ai fais mouche
Lu.
Peu à dire qui n'ait été déjà dit. Si j'aime beaucoup le fond - l'aspect à la fois tragique/détruit/implacable de l'univers timidement mis en place face à la simplicité de la relation nouée entre ton héros et ce petit robot muet - le fond, quant à lui, n'est pas exempt de défauts. Maladresses, lourdeurs, tentatives ratées d'emphases qui nuisent tant au rythme qu'à la compréhension du texte par endroit.
Tout ayant déjà été dit, je ne vais faire que rabâcher, mais bon : sois simple, concis. Épure la forme, n'ai pas peur de viser la concision. Cela ne pourra que servir le fond, qui lui, a un énorme potentiel (si tu sais sortir des clichés).
Ca marche marty, merci beaucoup pour ton commentaire
Je vais tâcher de rendre tout ça un peu plus propre du coup
Lu
Alors, le problème principal, là c'est que ce n'est pas une nouvelle. C'est juste une scène, une situation initiale, prétexte à l'installation d'un univers. Au mieux, c'est le début d'un roman, quoi, mais tu ne peux pas te contenter de poser ça là et de partir comme ça, ce n'est pas fini.
Sinon, au niveau du style, j'ai trouvé ça plus digeste que la nouvelle du train (la fameuse ), on sent que tout est prétexte à description et, fort heureusement, elles sont plutôt bien menées, bien qu'un peu timide, encore, je sais pas...
Par contre je ne sais pas si c'est normal, l'imparfait est trop utilisé, notamment au moment ou le vagabond rencontre le petit androide.
Et la descente en luge sur la dune fait 'achement star wars VII
Merci pour ton commentaire
Le 20 février 2016 à 14:28:21 Reptilovitch a écrit :
Sinon, au niveau du style, j'ai trouvé ça plus digeste que la nouvelle du train (la fameuse ), on sent que tout est prétexte à description et, fort heureusement, elles sont plutôt bien menées, bien qu'un peu timide, encore, je sais pas...
Le fameux style alambiqué
Par contre je ne sais pas si c'est normal, l'imparfait est trop utilisé, notamment au moment ou le vagabond rencontre le petit androide.
ça va paraître con mais je voulais voir s'il était possible d'écrire tout un petit texte en utilisant que l'imparfait. Apparemment ça l'a pas trop fait
Et la descente en luge sur la dune fait 'achement star wars VII
Ah, maintenant que tu le dis J'y avais pas pensé en plus
Le 20 février 2016 à 14:33:01 Homm a écrit :
ça va paraître con mais je voulais voir s'il était possible d'écrire tout un petit texte en utilisant que l'imparfait. Apparemment ça l'a pas trop fait
Non mais t'as raison, faut tenter !
J'ai pensé la même chose pour Star Wars.
Sinon c'est sympa mais c'est une scène d'un récit ou un récit en entier ? Dans le dernier cas je lui reprocherais de ne pas apporter grand chose au final. Il n'y a que des questions sans réponses et pas de surprises, ni révélations à la fin.
Jay lu
Je suis pas très fan du premier paragraphe, un peu lourd à mon sens, le deuxième pique mon intérêt et la lecture devient fluide après
Il y a des passages où j'aurai plutôt vu du passé simple au lieu de l'imparfait.Après, je viens de voir que tu voulais essayer le full-imparfait
Merci pour vos commentaires les gars
Le 22 février 2016 à 17:12:18 Azech a écrit :
J'ai pensé la même chose pour Star Wars.Sinon c'est sympa mais c'est une scène d'un récit ou un récit en entier ? Dans le dernier cas je lui reprocherais de ne pas apporter grand chose au final. Il n'y a que des questions sans réponses et pas de surprises, ni révélations à la fin.
Il est écrit de sorte à ce que le lecteur se pose quand même quelques questions Mais ouais je comprend ce que tu veux dire, et normalement, une suite dans le même ton est prévue.
Le 23 février 2016 à 19:12:17 HelpingFR a écrit :
Jay luJe suis pas très fan du premier paragraphe, un peu lourd à mon sens, le deuxième pique mon intérêt et la lecture devient fluide après
Il y a des passages où j'aurai plutôt vu du passé simple au lieu de l'imparfait.Après, je viens de voir que tu voulais essayer le full-imparfait
Oui je voulais voir si le full-imparfait était envisageable, par simple curiosité en fait, ça me semblait être un temps plus lancinant pour la dimension que je voulais apporter au texte, même si je conçois que ça aurait peut-être été plus sympa à lire si c'était écrit dans les règles de l'art
Et cette suite elle arrive quand ?
Le 23 février 2016 à 22:00:55 -Between a écrit :
Et cette suite elle arrive quand ?
qd lé poule oron dé den lol
Quand je me serais entretenu avec mon illustrateur, puisqu'à la base c'est un projet "transsmédia" si on peut appeler ça ainsi