Bonsoir, je vous propose un court texte que j'avais déjà publié dans les esquisses du forum, mais que j'ai remanié et augmenté. Merci à Lepere qui avait commenté !
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Elle a des courbes de femmes. Érotiques.
L’Été, je vais la trouver près d’une rivière, où un ponton de bois est aménagé. Je m’y installe et la contemple durant de longues minutes, en profitant du soleil.
La rive adverse.
Couchée sur son flanc, son corps de verdure arbore des frontières que l’eau caresse tels des interdits féminins. Parfois, je surprends de sous sa peau verdoyante quelques côtes terreuses, piétinées par les ruminants venus s’abreuver. Si mon regard ose grimper ses hauteurs, je lui découvre un velours harmonieux ; des formes arrondies. Les grandes chaleurs l’étouffent, et il n’est pas rare qu’une légère brise se convainque de la rafraîchir. Elle glisse alors sur ses générosités, passe le liquide opaque du courant et me rejoint, emplie d’humides parfums.
Nous restons là, tous deux, à profiter l’un de l’autre. Jamais le silence ne nous importune : le verbe de ma berge est bien trop suave. Les poissons l’éclaboussent de leur vivacité, les clapotis taquinent ses plages, et les saules la courtisent de leurs bruissements. Peu sont d’ailleurs ses élus. Mais ma présence, elle, est acceptée. Je le vois au sourire qu’elle m’octroie. Il rayonne.
Elle est une contrée, un territoire, un monde.
Je plonge, et pars la retrouver.
Elle est un ventre dont je me sens l'enfant.
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Qu'en pensez-vous ? C'est un texte que je vais rendre pour mon atelier d'écriture, et qui sera surement intégré à un petit recueil : j'aimerais donc particulièrement connaitre vos avis de lecteurs.
Merci de votre lecture !
Beau texte, il ne me semble pas avoir vu de fautes.
C'est agréable à lire, peut-être quelques passages étranges
le verbe de ma berge
Je t'avoue avoir lu autre chose
générosités
Peut-être un autre mot aurait été plus judicieux, avec un son en [ceux], ou plus court
Je n'ai pas grand chose à dire, quel était le sujet donné ? ( si il y en avait un )
On va pas se laisser abattre par les caprices du modérateur, non mais :Noël: !
Tu m'as fait rire avec ton lapsus ! Merci de ta lecture.
On devait faire un texte sur un lieu que nous apprécions, en y insérant de nous même.
C'est très beau je trouve; au départ, dans la toute première phrase je pensais que tu parlais d'une femme puis après j'ai compris que non. C'est très bien écrit, je n'ai rien à y redire.
Bonne continuation !
C'est gentil, je vais cependant le revoir, j'ai eu des retours dessus pour peut être l'améliorer...
Puis-je vous demander si vous comprenez bien l'analogie que je fais entre ce paysage et la France ?
Lu.
Alors, cette phrase m'a fait un peu tiqué:
"L’Été, je vais la trouver près d’une rivière, où un ponton de bois est aménagé."
Tu commences avec une phrase brève et déconstruite, et t'enchaîne avec ça. C'est pas très joli.
Sinon, il n'y a que "générosité" qui m'a semblé être un mot un peu mal choisi. Et voila. C'était une lecture agréable, mais un peu court, et tout le principe de parler ainsi d'un lieu me laisse perplexe.
Merci de ta lecture Fatuite, je prendrai compte de tes remarques à la réécriture .
Je t'accorde la bizarrerie (quoique finalement c'est assez commun que d'antropomorphiser un paysage) du procédé, mais je me justifierai en disant que j'ai réellement fait cette association d'idée en regardant ce paysage que je côtoie depuis pas mal de temps maintenant.
Dans ma tête, ce paysage a dessiné des courbes féminines, que j'ai raccroché à mon pays, que l'on nomme Marianne, ou France. Je voyais mon pays, au travers des formes de sa terre, de ce qui la compose physiquement.
Après, je ne sais pas ce que cela pourrait bien dire en psychologie, mais ce serait surement intéressant en effet !
Hm, personnellement, non, je n'ai pas vraiment trouvé de référence à la France... Après que tu l'ai mentionné dans ta réponse, oui, mais avant, non, je pensais surtout au paysage dans lequel il aimait s'inclure. Mais si il y a un titre mentionnant plus précisément la France, ça sera donc compris dès la première lecture, je pense.
Je pense enlever ce propos (la dernière phrase en fait), parce que sur un si petit texte, c'est déjà assez difficile d'amener d'humaniser le paysage.
Je le réécris là, les choses vont bouger !
Merci Nogara .
DU coup dans cette version on comprend mieux ce qu'est "la rive adverse". Par contre je vois pas ce que ça a voir avec le texte ?
Je ne comprends pas ta question Lepere.
Merci pour la lecture en tout cas.
BAh la rive adverse, enfin on comprend pas trop
Pourrais tu être plus clair ? Dans ton premier message tu dis "on comprend mieux ce qu'est la rive adverse", et dans le dernier "enfin la rive adverse, on comprend pas trop"... que dois je comprendre ?
Me ferais-tu tourner bourrique ?
Je vous balance la dernière version du texte, que j'ai envoyé pour la mise en page du manuscrit de notre recueil (réalisé dans le cadre d'un atelier d'écriture, je le rappelle).
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Elle a des courbes de femme. Érotiques.
Je m’approche ; le soleil échauffe ma peau. L’été se reflète à la surface de l’eau et un ponton de bois y flotte paresseusement. Je dépose ma serviette sur ses lames et évite ses finitions ferreuses et brûlantes. Je m’assis et plonge mes pieds dans le courant : c’est froid et vivifiant.
Je la contemple.
Allongée sur son flanc, son corps de verdure exhibe quelques côtes terreuses, piétinées par les ruminants venus s’abreuver. La rivière caresse ses plages à l’image de courbes féminines. Mon regard effleure ces formes et je parcours alors son ventre velouté, dont certains se sentent les enfants.
En cette saison, les grandes chaleurs l’étouffent, et il n’est pas rare qu’un timide vent s’enhardisse à la rafraîchir. Il glisse alors sur ses galbes, passe le lit opaque de la rivière et me rejoint, empli d’humides parfums.
L’après-midi passe et nous demeurons ensemble, à entretenir notre passion l’un pour l’autre. Durant un instant, je m’assoupis aux chants de ses berges et entends alors les saules la courtiser de leurs bruissements. Peu sont ses élus. Mais ma présence, elle, est acceptée. Je le vois à son sourire ; il rayonne.
La rive adverse. La France.
Je plonge, et nage la retrouver.
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A force de réécriture, j'ai l'impression d'avoir perdu en pertinence...
Non, enfin ok, la rive adverse c'est la France, du coup tu parles du Rhin ? En fait je comprends ce qu'est la rive adverse, mais pas pourquoi elle est dans le texte
Tu te prends trop la tête Lepere !
Je décris une rive que je connais bien, et je la personnifie pour lui coller l'image de la France. Par sa description, je développe mon patriotisme.
Dernière version en date, finale et éditée.
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Elle a des courbes de femme. Érotiques.
Je m’approche ; le soleil échauffe ma peau. L’été se reflète à la surface de l’eau et un ponton de bois y flotte paresseusement. Je dépose ma serviette sur ses lames et évite ses finitions ferreuses et brûlantes. Je m’assois et baigne mes pieds dans le courant : c’est froid et vivifiant.
Je la contemple.
Allongé sur le flanc, son corps de verdure exhibe quelques côtes terreuses, piétinées par les ruminants venus s’abreuver. La rivière caresse ses plages à l’image de charmes féminins. Mon regard effleure ces formes et je parcours alors son ventre de velours, dont certains se sentent les enfants.
En cette saison, les grandes chaleurs l’étouffent, et il n’est pas rare qu’un timide vent s’enhardisse à la rafraîchir. Il glisse alors sur ses galbes, passe le lit opaque de la rivière et me rejoint, empli d’humides parfums.
L’après-midi passe et nous demeurons ensemble, à entretenir notre passion l’un pour l’autre. Durant un instant, je m’assoupis aux chants de ses berges et entends alors les saules la courtiser de leurs bruissements. Peu sont ses élus. Mais ma présence, elle, est acceptée. Je le vois à son sourire ; il rayonne.
Elle est la rive opposée. La France.
Je plonge, et nage la retrouver.
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Chapeau pour cette dernière version, qui est bien différente de la première ! Dans cette version finale, on sent vraiment un rythme, c'est lyrique quoi, très réussi !
Merci Lepere, j'avoue qu'après mes relectures, j'ai du mal à distinguer la musicalité du texte.
Content que ça te plaise .