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Sujet : [Fantasy] Le jeune Stivassian ne prend pas de risques

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FatuiteR FatuiteR
MP
Niveau 10
26 septembre 2015 à 10:25:36

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonjour/bonsoir.

ça fait un petit temps que je suis revenu sur Ecriture, et je sais que nombre d'entre vous trépignent à l'idée que je leur offre un texte. Ce sera chose faite avec ce topic.

Donc, le jeune Stivassian ne prend pas de risques. C'est de la fantasy, avec des épées, des nains, des elfes, et toutes ces joyeusetés. Vous êtes joie, je le sais. J'ai visé une certaine forme de minimalisme, voire même de simplicité dans ce récit. De plus, ma manière de travailler avec la fantasy repose sur des jeux autours des codes, souvent des clichés, qu'on peut y trouver. Le texte fait quarante-sept pages, et raconte les aventures de... Stivassian. Qui est-il? Vous le saurez bien assez vite.

Petite note avant de vous livrer la première partie du texte: vous trouverez en bas des posts, quand je le jugerai pertinent, une balise "spoil". Kékiya là-dessous? Globalement, mes propres commentaires sur le passage livré. Vous consommez le commentaire comme vous le désirez. Mais mon conseil est de lire le passage, de commenter vous-mêmes, puis d'aller voir mon commentaire, et de réagir si vous le voulez. Mon but avec ce commentaire est de vous partager certaines de mes intentions, comment j'ai abordé certains points du récit, mais en aucun cas il ne doit vous influencer sur votre ressenti du texte. Ce qui est essentiel, c'est le texte, tout le texte, mais rien que le texte. Mon commentaire n'est là que pour faire de l'information, susciter des questions ou des réflexions de votre part et, si possible, engager le débat et l’interactivité (qui, pour un texte déjà écrit et terminé, serait très réduite sans cela).

Sans plus attendre, bonne lecture.

FatuiteR FatuiteR
MP
Niveau 10
26 septembre 2015 à 10:26:44

Le jeune Stivassian ne prend pas de risques

En se levant ce matin-là, Stivassian de la Thêverie se dit que c’était une bonne journée pour pester. Donc, il pesta. D’abord contre la rosée, qui avait trempé ses affaires et l’avait réveillé. Ensuite, contre son repas, maigre portion à peine suffisante, ses provisions étant désormais réduites à néant. Enfin, il pesta contre son cheval, qui broutait d’un air placide l’herbe. Quand Stivassian tenta de le monter, le cheval renâcla, s’ébroua, recula d’un sabot agité.
— Bien, s’écria le cavalier rejeté. Mais je te préviens, si nous ne sommes pas en ville à midi, je te cuisine !
La monture ne répondit, évidemment, rien face à la menace. Il se laissa conduire par les rênes, suivant son maître. Maussade, grommelant, et d’une humeur noire, Stivassian avança jusqu’à la route qu’il avait aperçue hier soir, avant d’établir un bivouac. Aujourd’hui, il y voyait clair, il apercevait les fumées au loin, de longs fils grisâtres s’extirpant des cheminées de petites maisonnées. C’était la destination idéale pour Stivassian. Là-bas, il trouverait les provisions nécessaires pour poursuivre son voyage. Et sans doute du travail. Enfin, il l’espérait en tout cas. Les différents villages qu’il avait traversés n’avait rien à lui proposer, et sa bourse était presque vide. Or, s’il y avait un certain charme à déambuler dans les campagnes en se nourrissant de ses trouvailles, Stivassian n’aurait pas refusé un repas chaud, un lit douillet dans une auberge, et tous les autres avantages qu’un voyageur fortuné avait sur un homme qui ne l’était pas.
Stivassian poursuivit sur le chemin. Bientôt, il vit les toits des premières maisons se dessiner à l’horizon. Il grogna, vit que ce n’était en rien une ville, mais un bourg. Petit, sans doute avec quelques services intéressants, tels qu’un forgeron et une taverne, le bourg présentait des avantages pour un voyageur las de sa marche. Néanmoins, le vagabond savait que c’était le dernier endroit qui recruterait sa lame. Il trouvait peu de travail dans ce genre de lieux, les paysans grommelant qu’ils n’avaient pas de quoi s’offrir ses services.
Dépité, Stivassian poursuivit toutefois. « Sait-on jamais » se dit-il. Sur la route, il remarqua bien vite que quelque chose n’allait pas. Les traces des voyageurs le précédant semblaient rebrousser chemin, à la vue du bourg. Certains coupaient à travers les champs, d’autres faisaient demi-tour. Il était clair qu’un très faible nombre d’itinérant se rendait sur les lieux. Stivassian se dit que c’était sans doute parce que le village n’avait rien à offrir, et qu’il n’y avait donc aucune raison de s’y arrêter.
Il entra dans l’endroit dans le début de l’après midi. Contrairement à ce qu’il avait affirmer ce matin, il n’avait pas cuisiné sa monture, celle-ci suivant d’un pas récalcitrant. Stivassian avisa les lieux, se demandant soudain si, au cours de ses aventures, il n’était pas déjà venu dans ce bourg. Après un moment de réflexion, il conclut que non. Son étonnement était dû au fait que le village ressemblait à beaucoup d’autres. Ses rues et avenues étaient en terre battue, à laquelle se mêlaient la poussière fine et le sable. Les maisonnées étaient faites de planches blanches et grises, bon marché, construction de paysans qui tapaient et retapaient sans cesse leur bicoque. Il y avait toutefois une bâtisse de pierre, différente. Stivassian l’observa, comprit que c’était l’atelier du forgeron. Celui-ci était enfermé chez lui, en témoignait les œillades inquiètes qu’il lançait à travers les rideaux. Ces coups d’œil furtifs, cachés, les habitants les lançaient tous, à l’abri dans leur maison, évitant la rue. Stivassian avança, conscient des dizaines de paires d’yeux qui l’épiaient. S’il ne les avait pas vues, il aurait pu penser qu’il était tombé dans un village déserté. Personne ne se trouvait sur sa route, les avenues vides, sans âme qui vive. Quand il arriva sur ce qui servait de place, le mystère s’épaissit. Là, il trouva une potence, bricolée par des mains maladroites, bancale et vacillante. Au bout de deux cordes se balançaient deux hommes, le visage bleui par des coups portés violemment. Stivassian les examina, particulièrement leur vêtement. C’était des soldats, des gardes du seigneur local. Ils portaient tous les deux un écusson témoignant de leur fonction, chargés de faire régner l’ordre. Et ils étaient pieds nus, les bottes volées quand on les avait passés à tabac.
Stivassian remarqua l’enseigne d’une auberge, pourvue d’une écurie. Il s’y dirigea, tendant l’oreille. Dans le silence apeuré qui régnait dans le bourg, il entendait les voix provenant de l’établissement. Des rires, des cris, des paroles fortes qui sentaient l’alcool. Stivassian attacha sa monture à l’abreuvoir, celle-ci renâclant de plus belle et lui lançant un regard mauvais. Le maître du canasson ne répondit rien, détachant son fourreau de la selle. Il passa son épée à sa ceinture et franchit la porte de l’auberge.
Le silence s’abattit sur les lieux, quand Stivassian entra. En plus de l’aubergiste, il y avait là un groupe de quatre individus. L’air patibulaire et franchement éméché, ils lançaient un regard noir au nouvel arrivant. Les yeux se posaient surtout sur la longue épée battant le flanc de l’inconnu. Cela les inquiétait, eux n’ayant que des coutelas et des gourdins, armes minables comparées à la lame. Un des quatre, au visage couvert de tâches de rousseur, claqua sa langue contre son palais, intimant le calme à ses comparses. Stivassian ne leur prêta pas plus d’attention, allant au comptoir.
L’aubergiste, un petit homme qui tordait et retordait une loque entre ses doigts couverts de graisse, écarquilla les yeux en voyant s’approcher l’inconnu. Il baissa le regard, n’osant pas observer le visage sévère que lui servait Stivassian. Le tenancier examina plutôt la légère armure de cuir, aux bras dénudés. Il vit également l’épée, un frisson puissant le saisissant. Troublé, il demanda à Stivassian, d’une voix brisée, de répéter sa commande. Repas chaud, bière brune, des provisions pour le voyage, et du fourrage pour son cheval. L’aubergiste opina, se préparant à quitter son comptoir. Mais Stivassian l’interrompit, lui demanda d’attendre un instant.
— Je suis chasseur de primes, fit la voix claire et détendue de Stivassian. Je recherche du travail, vous avez quelque chose ?
L’aubergiste balbutia quelques sons qui n’avaient pas de sens. Il tordit une nouvelle fois son torchon, pour se donner du courage, releva les yeux. Les bras dénudés du chasseur de primes portaient quelques cicatrices, de blessures anciennes et bien soignées. La plus sérieuse se trouvait au niveau de l’épaule gauche, et le tenancier frémit en la voyant. Des veines battaient, noires comme le charbon, l’ancienne plaie dissimulée derrière un tatouage, une rune inscrite à l’encre verdâtre. La sueur froide sur le dos de l’aubergiste perla à grosses gouttes, trempant sa chemise, et il lui fallut encore quelques secondes pour enfin parler :
— Je… j’ai entendu qu’une bête chassait dans les bois au sud d’ici. Mais je ne sais pas s’il y a une prime. Il faut aller au manoir du baron, on vous le dira sûrement.
— Bien. Y’a-t-il des primes plus proches d’ici ?
Le tenancier prit son courage à deux mains, une nouvelle torsion de torchons accompagnant son geste. Il leva les yeux, pour regarder Stivassian. Il examina sa face, et la cicatrice en étoile au coin du front du voyageur. Le visage anguleux, bien dessiné, du chasseur traduisait une certaine jeunesse. Mais les yeux gris disait autre chose, l’aubergiste y lisant une maturité bien formée. Il déglutit, sachant que l’épée au flanc du jeune avait dû prendre une grande part dans la formation de cette maturité. Il voyait même, dans les cheveux courts d’une blondeur de paille, des mèches blanches. L’aubergiste crut à tord que c’était la marque d’un âge avancé, dissimulé par une quelconque magie. Il ne l’exprima pas à Stivassian, qui ne put par conséquent le corriger, l’informer que ces mèches n’étaient pas dues à l’âge.
— Oui, déglutit la voix rauque de l’aubergiste. Oui, il y a… un contrat, plus proche. Enfin, nous n’avons pas encore décidé de… la récompense. Mais ces bêtes-là, maître, sont tel que tout le bourg se cotiserait, pour sûr, pour celui qui nous en débarrasserait.
— Je vois. Avez-vous de la liqueur naine ?
— Euh, fit l’aubergiste, médusé, je crois. Je dois avoir une bouteille à la cave.
— Allez me la chercher. Et prenez votre temps.
L’aubergiste obéit, disparaissant dans la cuisine. Le bruit d’une trappe ouverte d’une main tremblante s’éleva dans l’air. Les quatre, assis près de l’entrée, leur verre vide, regardèrent la scène, silencieux. Enfin, l’un d’eux, qui se curait les dents avec son couteau, prit la parole :
— Tu chasses les primes, étranger ? Tu es un tueur de monstres ?
— Entre autre, lui répondit Stivassian. Je chasse les bêtes et les bandits.
— T’es pas difficile sur ta proie, qu’on dirait.
— C’est une question pratique. Souvent, quand un monstre apparait, les gardes se focalisent sur lui. Du coup, ils ont des difficultés à gérer les bandits. Ceux-ci en profitent, pensant qu’ils peuvent agir sans être punis. Parfois, ils vont jusqu’à attaquer des villages, se disant que, si ça tourne mal, ils se cacheront parmi la populace. Ceux-là sont faciles à chasser.
— Ah ouais ? Et pourquoi ?
Les quatre se tendirent sur leur siège, les veines battantes au cou et aux tempes. Sous la table, ils commencèrent à sortir leurs armes, se préparant à l’assaut.
— Parce qu’on les reconnait à leurs bottes, répondit Stivassian, son épée jaillissant de son fourreau.
L’aubergiste, comme l’avait conseillé Stivassian, prit son temps pour trouver la bouteille. Et, même après l’avoir empoignée d’une main tremblante, il prit son temps pour remonter à l’étage. Si bien qu’il s’assit sur un tabouret, près d’un fût de bière, décidé à ne pas se lever avant la fin des temps. Là, il attendit, l’oreille tendue, incertain de ce qui se passait à l’étage. Il ne fallut pas longtemps pour qu’il entende. D’abord, le fracas des tables et des chaises, les hurlements des bandits qui se déployaient autour du mercenaire. Puis, le cliquetis de l’acier, des lames qui s’affrontent, vite interrompu par un grand cri perçant. D’autres suivirent, accompagnés par le son d’une masse molle s’effondrant sur le sol. L’aubergiste leva les yeux vers son plafond, se demandant quel était ce bruit répugnant. Il comprit, lorsqu’il vit un fin filet de sang s’écouler entre les planches au-dessus de son crâne. Enfin, un dernier fracas s’éleva, du bois qui cède sous un violent choc.

FatuiteR FatuiteR
MP
Niveau 10
26 septembre 2015 à 10:27:05

Le tenancier s’arma d’une serpillière, et grimpa les marches menant à sa cuisine. Quand il jaillit derrière son comptoir, ses jambes manquèrent de défaillir. Il se rattrapa au chambranle de la porte, puis regarda à nouveau à ses pieds. L’aubergiste blêmit, retint son vomi qui remontait le long de son œsophage. Devant lui, trônant au sol dans une auréole écarlate, une main tranchée se tenait. Le propriétaire du dit-membre gisait quelques mètres plus loin, serrant son moignon contre lui en sanglotant. À ses côtés, un de ses camarades était agité de petits soubresauts, le visage pâle et les yeux vitreux, une main amorphe tentant de contenir le sang coulant de la trachée sectionnée. À côté des débris d’une table, un autre des bandits voyait venir la mort, dans ses entrailles répandues au sol, une entaille allant de la hanche à la clavicule ayant créé une sortie pour ses organes. À travers les restes de la porte fracassée, l’aubergiste vit le dernier des truands s’effondrer dans la poussière, la tête roulant à quelques mètres. Tremblant, le tenancier attendit, ayant toute les peines du monde à sortir la bouteille de liqueur naine de sa poche. Enfin, Stivassian entra dans l’auberge, essuyant son épée sur ses braies. Il rangea sa lame, prit la bouteille des mains du tavernier, et l’ouvrit. Il versa le liquide translucide, empestant l’alcool fort, sur une plaie sur son bras, soignant la légère blessure.
— Maintenant que c’est réglé, fit-il d’une voix rauque et essoufflée, rappelez-vous : un repas chaud, de la bière brune, des provisions pour le voyage, du fourrage pour mon cheval.
L’aubergiste obéit. Entre le moment où il entra dans sa cuisine, et celui où il en sortit, une assiette pleine et une choppe remplie dans les mains, Stivassian s’était installé. Il avait relevé une table et un tabouret, et s’était assis, attendant. Une fois qu’il l’eut servi, le tavernier ne traîna pas, bondissant au dehors. Il s’occupa de la monture du mercenaire, puis alla frapper à la porte du voisin. Les deux hommes s’échangèrent une série de paroles excitées, avant d’entrer dans l’auberge. Là, le voisin, un paysan au dos rond et aux mains calleuses, siffla, à la vue du spectacle.
— Hé ben, fit-il. C’est une scène.
— Maître-lame, dit, très bas, le tavernier, que devons-nous faire de lui ?
Il indiqua le bandit à la main tranchée, qui s’était évanoui, la douleur insupportable. Stivassian fit passer ses œufs brouillés avec une gorgée de bière, avant de répondre :
— Ce que vous voulez.
Bien embêtés, les deux villageois se jetèrent un regard en biais. Ils optèrent pour la solution la plus pratique, qui était d’attacher la victime dans un coin de l’écurie, et de s’en soucier plus tard. Une fois cela fait, ils revinrent, et commencèrent le nettoyage. Ils transportèrent les corps devant l’établissement, les empilant. Stivassian les regarda faire, sans intervenir, son repas étant sa première préoccupation pour l’instant. Après un sérieux coup de balai, pour évacuer les débris du mobilier, les deux hommes passèrent aux serpillières. À ce moment-là, un troisième personnage entra dans l’auberge. Stivassian, qui avalait la dernière bouchée, comprit au tablier noir qu’il s’agissait du forgeron. La peau rougie des avant-bras puissants du nouvel arrivant était un indice supplémentaire. Le bonhomme avait le poil et le regard noir, sa barbe hirsute tournée vers l’aubergiste. Sa colère retentit dans toute l’auberge lorsqu’il prit la parole :
— Qu’est-ce que c’est que ça ?
En parlant, il indiquait les trois corps empilés devant l’auberge. Le tavernier, qui maugréait silencieusement en passant la serpillière, tordit le torchon au-dessus de son seau, les mains rouges.
— De quoi ça a l’air, répondit-il d’un ton acerbe ?
— Putain, t’avais pas le droit ! C’était à moi de buter ces enfoirés !
Le forgeron tourna sa face écarlate vers Stivassian. À la vue des cicatrices, de l’armure et de l’épée, il comprit.
— C’est toi qui es responsable de cette boucherie ?
— Oui, fit la voix calme du chasseur.
— Et pourquoi t’as fait ça ?
— Pour la prime.
La réponse était mécanique, l’habitude prenant le pas sur toute réflexion. Stivassian comprenait pourtant que ce ne serait pas aussi simple.
— C’est ça, hein ? Putain d’étranger, au lieu des pièces, on te fouettera, ça t’apprendra à te mêler de ce qui te regarde pas !
— Monsieur, fit Stivassian, pour qui la menace était une parole sans conséquence, vous devriez peut-être vous expliquer. Je n’ai fait que remplir un contrat.
— Contrat de mon cul ! Ces bâtards s’en sont pris à ma fille ! La malheureuse fait que pleurer depuis qu’elle s’est fait prendre par ces salopards, elle est plus bonne à rien ! C’est mon droit de chercher vengeance !
Stivassian se maudit lui-même, intérieurement. Depuis le temps, il le savait qu’il ne fallait pas accepter n’importe quoi. L’hésitation de l’aubergiste aurait dû lui faire comprendre que des problèmes surviendraient. « Mais non, il a fallu que je fasse mon grand chevalier », se dit-il en réprimant un juron.
— Si vraiment vous devez exercer votre droit, il y a un bandit dans l’écurie, dit Stivassian, espérant que ça suffirait.
— Ah ouais ? Lequel ? C’est le grand aux tâches de rousseur qu’à besogner ma fille et lui a cassé les dents.
— Dans ce cas, j’ai bien peur que vous ne pourrez pas exercer votre droit.
— Et pourquoi donc ?
— Vous marchez dans ses tripes.
Remarquant qu’il était en effet au centre d’une flaque de sang, le forgeron recula d’un pas. Il leva un poing menaçant vers Stivassian, qui ne réagit pas. Il avait fait une sérieuse erreur, et il pensait avant tout à comment s’en sortir. Le forgeron n’avait pas l’air prêt pour un arrangement à l’amiable, ce qui était sans doute pour le mieux. Stivassian n’avait rien à lui offrir, après tout. Finalement, le voisin du tavernier fut celui qui intervint :
— Bon Dieu, Wilhelm ! T’en fais des histoires pour rien ! Ta fille se remettra, et nous, on a plus de bandits sur les bras. Arrête tes glapissements et aide-nous plutôt !
— Va te faire mettre ! On a bafoué mes droits et la tradition, c’est une affaire grave !
— Ta vengeance et tes droits, tu te les mets où je pense, et bien profond ! Te connaissant, t’aurais foutu le feu à l’auberge pour te venger et toute la rue serait partie en fumée ! C’est pour le mieux, j’t’le dis !
Les deux hommes s’apprêtaient à en venir aux mains. Stivassian les interrompit en se levant. Il prit la parole :
— Assez. Monsieur Wilhelm, prenez la prime qui m’a été promise, en dédommagement, et qu’on oublie cette affaire.
— Tu t’en sortiras pas comme ça ! J’échangerai pas mes droits contre des clopinettes ! Tu vas voir, le baron va arriver, et il te donnera ce que tu mérites, mécréant !
— Alors, j’attendrai l’arrivée du baron ici.
Stivassian se rassit, une boule anxieuse dans la gorge. Bafouer la tradition n’était pas un crime anodin, et il s’imaginait déjà en train de s’agiter sur la potence des bandits. Il se calma, se disant que le baron serait certainement prêt à un accord.

Alors, commentaire, quels sont les points que je trouve pertinent d'amener? Ici, nous sommes dans une introduction au personnage. J'ai retardé la description physique de Stivassian, préférant décrire du point de vue du tavernier, et en partie des bandits. Je voulais mettre une certaine emphase sur ce que Stivassian inspire aux autres, et je l'ai donc combiné avec la description factuelle, de ses traits. Le passage du point de vue de Stivassian aux points de vue des bandits/tavernier est peut-être quelque chose à remanier, étant donné que Stivassian, que le lecteur connait alors, devient subitement "l'inconnu". Deuxième point, la scène de combat. Toujours dans l'optique de rester sur le point de vue du tavernier, elle est passée, avec uniquement une description auditive pour son déroulement, et on ne reprend la description visuelle que pour le résultat. ça contribue à une part de "mystère" bien cheap, je l'accorde, mais ça passe.
Troisième point, Stivassian qui bouffe tranquille au milieu des abats de ses victimes. Je l'avais pas noté quand je l'avais écrit, mais en relisant, ça donne une vraie impression de froideur et de manque d'émotion de la part du mercenaire. Après, ça contribue à renforcer son image de professionnelle habitué à l'éventrement de bandits, je l'ai donc laissé.
Quatrième point, l'incohérence scénaristique mineure qu'on peut trouver dans ce passage, et qui est que les bandits n'ont pas pris les armes des gardes qu'ils ont assassiné. Avec beaucoup de mauvaise foi, ça se justifie, parce qu'ils ne savent pas manier les armes des gardes, ou qu'elles ont été cassées lors de l'affrontement. En vérité, c'est bel et bien un oubli de ma part. Néanmoins, je ne l'ai pas corrigé. Je ne voyais pas d'espace où je pouvais faire le commentaire explicatif, du moins, pas sans nuire à l'impression que suscitait Stivassian ou au rythme du récit. J'ai donc jugé que c'était un problème mineure qui pouvait rester irrésolu.
Et ce sera tout pour ce passage.

Message édité le 26 septembre 2015 à 10:27:35 par FatuiteR
Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
26 septembre 2015 à 10:43:06

Lu !

Effectivement, on ressent bien l'influence witcherienne, que ce soit dans la scène maintes fois exploitée du dialogue-avec-des-truands-dans-une-auberge, ou dans la délicieuse description anatomique des blessures ayant occasionné la mort. Jusque dans le caractère du personnage, à qui il ne peut échapper qu'il est face à ceux qui terrorisent le village, mais attend d'être sûr qu'il y a une prime sur leurs têtes - le bon sens même, d'ailleurs, on ne survit pas longtemps si l'on risque constamment sa peau par simple altruisme.
Je m'intéresserai de près à la suite, pour sûr.

Psyclo Psyclo
MP
Niveau 10
26 septembre 2015 à 11:43:12

" qui broutait d’un air placide l’herbe "
sans doute pour faire un effet de style, mais ça fait surtout un effet de cassage de rythme, en fait. Il broute l'herbe d'un air placide, il broute pas d'un air placide l'herbe :hap:

La scène de taverne, cousine de la scène de bar - que j'affectionne énormèment et que je place pratiquement dans tous mes romans :hap: - est sympatoche, ma foi, bien que très dans les clous. Pareillement, la scène de la main tranchée me rappelle celle du bras tranché dans Star Wars IV, c'est le bras de Punda Baba il me semble :hap:

Des veines battaient, noires comme le charbon, l’ancienne plaie dissimulée derrière un tatouage, une rune inscrite à l’encre verdâtre.
Je pense qu'il y a des problèmes dans cette phrase mais je ne suis pas sûr. [[sticker:p/1kki]]

" Stivassian se rassit, une boule anxieuse dans la gorge. "
Mouais, bof, une boule anxieuse dans la gorge, je sais pas trop. Un peu lourd.

Bon voilà, j'ai lu.
C'était agréable. Au final, la fantasy, c'est un peu le western du geek moderne :noel:
Non mais c'est vrai, on retrouve les même codes, le mercenaire solitaire, le bourg mal famé, le saloon puant...
Faudrait un jour que Tarantino réalise un truc dans ce genre, ce serait marrant.

Sinon, pour ce premier chapitre, inutile de te dire qu'on est dans la convenance la plus totale, tu ne réalises que des figures imposées, avec un classicisme maîtrisé mais pas très rafraîchissant. J'attends donc de voir ce que tu peux donner dans des scènes plus personnelles, si tant est que ce récit t'appartienne vraiment :hap: En dehors de ça, tu fais preuve d'une belle humilité, tu n'en fais pas beaucoup, mais ce que tu fais tu sais le faire.

Ce que j'espère pour la suite ? Qu'on entre dans la psychologie des personnages, avec un peu plus de prise de risque au niveau stylistique. Le défi en gros, c'est de franchir la frontière entre le récit de fan de jeux vidéo uniquement centré sur l'action et l'hommage rendu aux oeuvres sollicitées et le récit littéraire pur, avec des messages, des intentions... Je ne dis pas que l'un est supérieur à l'autre, c'est simplement ma préférence.

Concernant ta note de bas de page, je la trouve très bien et très approprié. Parfois on se retrouve face à des commentaires qui, à défaut d'éclairer l'auteur sur son oeuvre, cherche la petite bête et soulève des points de détails inutiles et surtout assez futile, lorsqu'il s'agit d'un premier chapitre. Perso, je ne fais pas ce genre de remarque blabla description physique, blabla incohérence pourquoi ils utilisent pas les armes des gardes.... la littérature, c'est aussi le hors-champ, c'est lâcher du lest, et certains ont dû mal à le comprendre, parfois...

donc la suite, j'essaierai de pas prendre de retard sinon ça va me démotiver.

see you, brah' !

ggiot ggiot
MP
Niveau 10
26 septembre 2015 à 13:23:39

Salut ! :)

Enfin, le week end, j'en profite pour bosser un peu ici, ce qui est toujours un plaisir. Y'a du neuf sur le forum, et de la Fantasy, en plus ! Allons-y !

"En se levant ce matin-là, Stivassian de la Thêverie se dit que c’était une bonne journée pour pester."

  • Je dis toujours cela, les longues phrases en entrée de jeu peuvent décourager le lecteur. Bon, celle-ci est assez simple dans l'idée, donc c'est pas méchant, mais j'ai quand même quelques remarques à formuler sur le contenu.
  • Je trouve le "se dit que c'était" assez moche. Je le trouve lourd, il ne coule pas : on sait que les "que/qui" sont à éviter dans les textes, de même pour le "c'était" : un verbe être dès la première phrase peut représenter une mauvaise qualité d'écriture de l'auteur, qui ne cherche pas à choisir des verbes appropriés. De plus, je pense que tu gagnerais en pertinence avec une phrase plus courte (surtout que tu enchaînes avec une phrase courte). Un truc du genre :

:d) "En se levant ce matin là, Stivassian de la Thêverie voulut pester."

  • Après il y a surement mieux que le verbe "vouloir". Et comme tu l'as remarqué, cela n'a plus le même sens, puisque j'ai zappé "la bonne journée" : il manque donc des éléments. Mais comme par la suite tu ne décris pas ce début de journée, cette partie de la phrase est dispensable (tu en aurais eu besoin si tu avais enchaîné avec une description).
  • D'ailleurs, le "Stivassian de la Thêverie", tu peux pas le refourguer ailleurs :hap: ? On a vraiment l'impression que tu nous le jettes à la gueule pour qu'on demande pas son nom ^^. J'opterai pour un :

:d) "En se levant ce matin là, Stivassian voulut pester. Donc, il pesta."

"D’abord contre la rosée, qui avait trempé ses affaires et l’avait réveillé. Ensuite, contre son repas, maigre portion à peine suffisante, ses provisions étant désormais réduites à néant. "

Tu instaures une organisation particulière dans la première phrase, que l'on s'attend à retrouver dans la 2nde. Il faudrait reformuler je pense pour que cela concorde :

:d) "D’abord contre la rosée, qui avait trempé ses affaires et l’avait réveillé. Ensuite contre son repas, maigre portion à peine suffisante, qui/que [+ quelque chose de ton invention]."

"Enfin, il pesta contre son cheval, qui broutait d’un air placide l’herbe."

Je rejoins Psyclo : "qui broutait l'herbe d'un air placide.".

"Quand Stivassian tenta de le monter, le cheval renâcla, s’ébroua, recula d’un sabot agité."

Inutile de répéter "le cheval", un "il" passerait, un "celui-ci" serait encore mieux.

"Aujourd’hui, il y voyait clair, il apercevait les fumées au loin, de longs fils grisâtres s’extirpant des cheminées de petites maisonnées."

Répétition du "il", je pense que tu t'embêtes pour rien : "Aujourd'hui, il y voyait clair, et apercevait les fumées au loin : de longs fils grisâtres s'extirpant des cheminées de petites maisonnées.". Tu pourrais même mettre un point entre "clair" et "apercevait". Je pense que reformuler rendrait les choses meilleures ici.

"C’était la destination idéale pour Stivassian."

"... pour lui", non ? On imagine que c'est pas pour le cheval, et tu as déjà cité "Stivassian" plus haut.

"Or, s’il y avait un certain charme à déambuler dans les campagnes en se nourrissant de ses trouvailles, Stivassian n’aurait pas refusé un repas chaud, un lit douillet dans une auberge, et tous les autres avantages qu’un voyageur fortuné avait sur un homme qui ne l’était pas."

Très grande phrase, peu digeste. Tu places trois fois le verbe "avoir", dans celle-ci (sans parler du être à la fin). Il faut tailler le gras et fignoler les contours. Les auxiliaires peuvent être remplacé par des verbes plus précis, qui seront plus pertinents à la lecture.

"Il grogna, vit que ce n’était en rien une ville, mais un bourg. Petit, sans doute avec quelques services intéressants, tels qu’un forgeron et une taverne, le bourg présentait des avantages pour un voyageur las de sa marche."

S'il grogne, on s'attend à ce qu'il ne trouve rien d'intéressant. Or, tu écris exactement le contraire par la suite. On peut mettre ça sur le caractère du personnage, mais personnellement, je trouve cela contradictoire.

"Les maisonnées étaient faites de planches blanches et grises"

Je pense que tu peux au moins mettre le "grises" avant le "blanches", histoire de nous éviter le "planches blanches".

"Au bout de deux cordes se balançaient deux hommes"

:hap:

"L’aubergiste blêmit, retint son vomi qui remontait le long de son œsophage."

Il "monte", mais ne "remonte" pas. A moins qu'il n'est voulut déjà vomir une fois auparavant.

Bon, du coup je trouve ça assez classique, même déjà vu (j'imagine que tu es d'accord). Mais finalement c'est pour le style que j'ai le plus de mal, il y a selon moi beaucoup de maladresses. Tu utilises la ponctuation d'une façon qui ne m'est pas agréable (ça ne regarde que moi une fois de plus), et j'ai aussi remarqué l'utilisation outrée des phrases sans verbe, qui m'ont particulièrement repoussées. Donc bon, je me retrouve pour ce début avec un cliché de Fantasy et un style qui ne me convient pas. Peut être que la suite portera plus de qualités. Tant que tu assumes ton écrit, le problème est moindre.

Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
26 septembre 2015 à 16:41:53

Est-il seulement besoin de le préciser ? :hap:

Les héros de fantasy étant dans leur grande majorité des voyageurs plutôt que des sédentaires, il est logique qu'ils fréquentent les auberges, lieu d'accueil tout naturel que ce soit en ville ou à la campagne... Secondairement, ce sont aussi des lieux de rencontre, permettant donc de créer ou faire avancer l'intrigue.

ggiot ggiot
MP
Niveau 10
26 septembre 2015 à 17:10:30

Tout le monde va à l'auberge : si le héros réalise une action dans une ruelle, personne ne le voit. Si il la réalise dans une auberge, c'est généralement tout le village, voire la ville qui est au courant. C'est une façon d'indiquer au lecteur la portée de l'acte décrit je pense.

Rares sont les endroits où se côtoient tout le monde. Si vous cherchez à changer de l'éternelle auberge, vous pouvez tester le marché/l'agora :noel: !

FatuiteR FatuiteR
MP
Niveau 10
26 septembre 2015 à 23:53:49

Merci pour les lectures Ardui, Psyclo et ggiot. :-)

Psyclo :d)

" Au final, la fantasy, c'est un peu le western du geek moderne"
J'irai pas jusqu'à classer tout le genre ainsi, mais dans ma manière d'écrire de la fantasy ça ressort clairement. Après, faut dire que, souvent, la fantasy, c'est soit le western à l'épée et aux boules de feu, soit les intrigues politico-dark à la game of thrones (ce qui, personnellement, me cassent un peu les nouilles).

"J'attends donc de voir ce que tu peux donner dans des scènes plus personnelles, si tant est que ce récit t'appartienne vraiment"
Mais à qui appartiendrait-il alors?
Plus sérieusement, je comprends l'idée, et aussi le côté "récit littéraire pur". Alors, là-dessus, je peux rien te promettre. Quelques unes de mes thématiques de prédilection se sont glissés ça et là mais je les trouve très "gimmick" dans l'idée plutôt que vraie problématique traitée. Il y a une grosse thématique introduite à un moment, avec laquelle d'ailleurs je n'avais jamais travaillé auparavant. C'est clairement pas exploré à fond, et l'auteur Fatuité ne prend pas de risques, en se contentant de faire des sous-entendus libres d'interprétation. On y reviendra au moment voulu :noel:
Concernant la note de bas de page, je m'auto-cite: "Mon boulot, c'est la rétention annale". :hap:

ggiot :d)

Je suis assez d'accord avec ton avis général (enfin, j'utiliserais pas le terme "maladresse", j'ai ma fierté, après tout), mais moins avec certaines de tes corrections. Alors, qu'on s'entende bien, si je corrige à ta façon, je suis sûr qu'il y aura un gain substantiel au niveau du style, qui sera alors plus travaillé. Mais le problème (enfin problème, tout de suite les grands mots, disons la peur que j'ai) qui se poserait alors, ce serait au niveau du ton général du récit. J'admets que j'ai un côté assez second degré dans ce récit, certaines scènes pouvant être même qualifiées de cocasses. Donc, la question que je me pose (et c'est une vraie question, hein, pas un outil rhétorique) est: si on appliquait les corrections au niveau du style, est-ce que l'on conserverait justement ce ton spécial qui permet certaines scènes plus légères, certaines situations absurdes (et aussi certaines techniques narratives bien cheap et trucs bien clichés qui, dans un ton plus sérieux, ferait vraiment tache, mais qui ici, dans ce côté rélâché, j't'parle comme j'veux, passe mieux à mon sens).
Et enfin: oui, j'assume mon récit.. Je suis clairement un auteur de série B, voire Z dans mes mauvais jours. Mais j'adore ça :noel:

BradWinin :d) Techniquement, l'auberge, c'est le café de notre vie de tous les jours: tout le monde y va, mais personne se rappelle jamais pourquoi :noel:

FatuiteR FatuiteR
MP
Niveau 10
28 septembre 2015 à 13:38:09

"C'est bizarre moi j'ai plutôt l'image de la fantasy comme le parcours d'un monde "fantastique" par un groupe de personnes dont un/plusieurs personnages sont des élus/personnages puissants/mages m'enfin bon :noel: "

:d) Ouais enfin, c'est jamais que les cavalieros qui partent conquérir l'ouest sauvage. Même si on a jamais vu Aragorn se mettre à couvert en hurlant: "Philippe!" :noel: Après, quel genre s'est inspiré de l'autre, difficile à dire. Un peu des deux j'imagine.

Merci de ta lecture en tout cas!

Et sur ce, la sweet. Rappelons que nous avions laissé Stivassian en attente de l'arrivée du baron, qui doit démêler la situation opposant le mercenaire au forgeron.

-------------------------------------------------

L’homme arriva vers le milieu de l’après-midi. Un tonnerre de sabots résonna dans le bourg, qui avait repris de la vie. Tout le monde était venu admirer le spectacle devant la taverne. Les plus courageux étaient même entrés et avaient félicité le chasseur. Il avait répondu d’une voix de spectre, faible et altérée, en sirotant de l’eau. Il tenait à être au niveau optimal de ses capacités, pour traiter avec le noble. Quand les cavaliers arrivèrent, les badauds reculèrent, laissant la place à la garde et au baron. Accompagné de cinq hommes en armure légère, le seigneur était armé et paré pour la bataille. Quand il vit les cadavres, il pinça les lèvres, caressant la garde de sa masse, attachée à son flanc. Par la fenêtre, Stivassian vit le forgeron s’approcher, se fendant d’une révérence ridicule, et commencer à expliquer l’affaire. Le mercenaire sortit, prêt à répondre de ses actes.
Le baron était un homme corpulent. Il se tenait, droit et rigide, sur sa selle. Stivassian devina qu’il était autrefois soldat, où il avait gagné sa prestance. Toutefois, c’était avant. Maintenant, les années de règne sur ses terres l’avaient amolli, les muscles cédant la place à la graisse. Coiffé comme un moine, le seigneur arborait une expression sévère, quoique surprise. De toute évidence, il était venu traiter lui-même avec les bandits, et ne s’attendait pas à ce que l’affaire soit réglée sans son intervention. Le mercenaire s’inclina légèrement et se présenta :
— Je me nomme Stivassian et je suis un chasseur de prime.
Le forgeron, interrompu dans ses revendications, tourna une face rouge de colère vers lui :
— Silence, mécréant ! Tu parleras quand le seigneur te dira de parler !
— La ferme, Wilhelm, répondit le dit seigneur, avant de rendre la politesse à Stivassian. Je suis le baron Stardis, maître des lieux. Ce cloueur de fers à cheval prétend que tu lui as causé du tord. Dis-moi, mon garçon, que s’est-il passé ?
Stivassian raconta sa version des faits, d’une voix monotone et mesurée. Il expliqua donc son arrivée dans le village, la demande de l’aubergiste, et comment il s’était débarrassé des bandits.
— Et donc, tu as tué ces quatre vermines ?
— Oui. J’en avais blessé un, mais comme personne ne s’est occupé de lui, il est mort de la perte de sang, il y a une heure.
Le baron Stardis sembla considéré les faits, un silence respectueux tombant sur l’assistance. Quelques murmures s’élevèrent au bout d’un moment, tous approbateurs du comportement du mercenaire. Le forgeron, sentant sa cause se perdre, éleva la voix :
— Baron, il a bafoué mon droit à la vengeance, et donc nos traditions, vous devez le punir pour cela !
— Je t’ai dit de fermer ton clapet, sale rat, lui répondit le baron, levant sa cravache devant le visage du forgeron. D’où je me tiens, je vois que ce mercenaire t’a rendu un service. Ces brigands t’auraient écorché, et ta fille aurait deux fois plus de raison de pleurer. Alors, ferme-la, ingrat de mes deux, avant que je te fasse couper la langue !
Finalement, le baron parvint à un arrangement indiscutable.
— Chasseur de prime ! Nous allons traquer la bête qui hante les bois. Tu viens avec nous, et quand on l’aura abattu, le tiers de la prime sera dans ta poche. Tu en donneras cinq pièces d’or à Wilhelm, en dédommagement.
— Cinq pièces, fit le forgeron, indigné ?
— Oui, cinq pièces d’or, qui vient des mines d’or, travaillées par des artisans d’or ! Si tu protestes encore, je te ferai pendre par les pieds jusqu’à ce que l’envie de me contredire te passe !
Stivassian s’inclina vers le baron, indiquant qu’il acceptait l’accord. Il partit chercher son cheval qui, comme à son habitude, fit comprendre à son maître qu’il n’était pas d’humeur. Il se laissa pourtant faire, après que Stivassian lui eut promis la marmite. Rejoignant l’escorte, le mercenaire lança un dernier regard vers l’aubergiste. Celui s’inclinait, se répandait en remerciements et en excuses. Le mercenaire lui fit un signe, grimpa en selle, et partit avec les gardes, au galop.
Lorsqu’ils furent loin du bourg, ils passèrent au trot. Quand ils quittèrent la route, pénétrant dans des sentiers forestiers, ils allèrent au pas. Le baron fit signe à Stivassian de le rejoindre. En arrière, le mercenaire agita ses rênes, espérant que ça suffise. Bien évidemment, ça ne suffit pas, et il dut tapoter l’encolure de sa monture d’une main ferme pour se faire comprendre. La bête fit l’effort minimum pour rejoindre le baron, sans se presser.
— Tu sais quelque chose sur ce monstre, demanda le noble ?
— Non, je viens d’arriver dans la région.
— Les chasseurs qui l’ont traqué m’ont dit qu’il ressemblait à un gros chat. Tu sais ce que ça peut être ?
— Un puma ou un lion. Mais sans doute quelque chose de plus dangereux. Une manticore est le plus probable. Avez-vous déjà envoyé des escouades ?
— Oui, deux fois cinq gardes. Les chasseurs leur ont indiqué le territoire de la bête, et m’ont aussi ramené les os de mes hommes.
— Alors, ce n’est pas une manticore. Elles ne mangent pas le corps en entier.
Le baron n’ajouta rien. Stivassian cherchait dans sa mémoire une créature qui ne laissait que des os. La seule chose qu’il trouva était un lion particulièrement affamé, mais ce genre de bête ne tenait habituellement pas tête à cinq hommes d’un coup. Stardis interrompit sa réflexion :
— Tu as tué quatre hommes. Tu dois être bon à l’épée.
— Je me défends. Mais ça n’avait rien d’une prouesse. Ils étaient soûls, et deux ont été blessés par les hommes que vous leur aviez envoyés. De plus, ils n’avaient aucune expérience dans le maniement des armes.
— Ouais ? Et d’où venaient-ils alors ces bandits inexpérimentés ? La plupart du temps, ce sont des déserteurs des armées qui font ce genre de mauvaises professions.
— C’était vrai il y a quelques années. Maintenant, ce sont plus souvent des fils de paysans, qui ne veulent pas vivre comme leurs parents. C’était sans doute le cas ici.
— Putain, et moi qui ne croyais pas la vieille Irga quand elle m’a dit que ses fils avaient disparu…
Le baron se gratta la nuque. Il allait devoir annoncer à la femme ce qu’il était advenu de ses enfants. Et aussi s’excuser de l’avoir renvoyée, en lui disant que ses fils étaient juste partis se pinter la gueule dans un bordel.
— Qui t’a appris à manier la lame ?
— Mon père, répondit Stivassian. Il était soldat.
— Où ça ?
— Deuxième légion, première division.
Stardis éclata d’un rire gras, comprenant bien mieux la performance du mercenaire.
— Je vois. Leur maître d’armes était un elfe noir, expert dans leur escrime. Il était dur avec ses recrues. On disait même qu’il en avait tuées plus durant l’entraînement que d’ennemis sur le champ de bataille. Mais ses soldats étaient des machines à tuer, un commando d’élite qui brisait le front à lui seul.
Le baron regarda entre les arbres, le regard dans le vide, se remémorant ses années guerrières.
— Si tu sais te battre ainsi, dit-il à Stivassian, tu gâches tes talents en étant mercenaire. Tu devrais rejoindre l’armée.
— Non. Les armées compliquent les choses. Je préfère être chasseur de prime. C’est plus simple. Si c’est un monstre, je le tue. Si c’est un bandit, je lui demande de se rendre. Quand il refuse, je le tue. J’empoche la prime et fin de l’affaire. La simplicité même.
— Et ce n’est jamais plus compliqué que ça ?
— Toujours. Mais j’ai vite appris à me tenir à cette façon de faire et à ne pas me poser de question.
Quand Stivassian disait « vite », il fallait entendre : « dés mon premier contrat ».

FatuiteR FatuiteR
MP
Niveau 10
28 septembre 2015 à 13:38:54

C’était il y a quelques années, bien avant les maintes aventures qui avaient transformé le jeune impudent en mercenaire glorifié par le sang. Cela faisait deux semaines qu’il était sur les routes, allant à pied de ville en ville. Le ventre et la bourse vide, Stivassian n’avait plus que quelques fruits secs et des quignons de pains durs à se mettre dans l’estomac. L’appel de l’aventure, qui l’avait poussé à prendre la route, juste son épée et ses vêtements sur le dos, faisait place à la dure réalité. Itinérant ou sédentaire, tout homme doit se nourrir, et, sans or, c’était bien plus difficile qu’avec. Il avait envisagé de s’arrêter dans un bourg, prenant le temps de s’installer pour accomplir quelques menues corvées chez les fermiers du coin. Un travail qui, hélas, ne rapportait pas assez pour lui permettre de poursuivre son chemin, les paysans préférant payer avec le gîte et le couvert. La solution était venue d’un marchand, un conducteur de vieille chariote tirée par un mulet fatigué. Stivassian avait accepté de faire un brin de route avec lui, le vendeur considérant qu’un homme armé pouvait décourager les bandits qui pullulaient dans la région. Une fois au bout du chemin, l’homme remercia généreusement Stivassian de sa compagnie, et lui suggéra d’aller voir à l’auberge s’il n’y avait pas du travail pour une épée.
Dans le bourg en question, il n’y avait rien. Mais on lui dit qu’un citoyen du village d’à côté avait dit à un voyageur qu’il y avait un problème. Stivassian se remit en route, déterminé à embrasser la carrière de mercenaire. Il arriva donc dans le village de Piriotule, pittoresque et charmant comme il se devait. Le bourg se payait le luxe d’une barricade en bois, où patrouillait des hommes en bure brune, armés de pieux rudimentaires. Une croix pendait au cou de chacun, indiquant que c’était des moines. D’autres de ces guerriers de la foi patrouillaient entre les chaumières de paille et de torchis. Stivassian, en levant le nez, avisa sur une colline une bâtisse de pierre garnie d’un clocher. Le monastère dominait le bourg, indiquant qui avait l’autorité sur ces lieux. Le jeune homme eut droit à une vision triste, un bordel aux portes et fenêtres condamnées. Le mercenaire considéra l’établissement quelques instants, essayant de comprendre. Ce genre d’endroit n’avait pas la côte, sous la tutelle de la religion, et il était surprenant qu’il y en ait eu un. En s’approchant et en lisant une petite affichette clouée sur l’entrée, Stivassian comprit. L’annonce indiquait qu’un changement de régime avait eut lieu, les terres et le bourg cédés aux moines suite au décès sans héritier légitime du précédent seigneur. Le mercenaire poursuivit sa route à travers le vilage, l’absence de chemin défini l’obligeant à passer sur des pelouses bien fournies. Il slaloma entre quelques petits étals à la sauvette, les marchands essayant de l’intéresser dans des babioles et des légumes. Devant un vendeur de fruits, Stivassian sentit l’eau lui monter à la bouche. « Pas tout de suite » se dit-il « d’abord, le contrat ».
Il se dirigea vers une maisonnée classique, mais dont une enseigne disait qu’elle était la taverne locale. L’endroit était bondé, l’heure de la fin de journée approchant. Aucune table n’était disponible, et Stivassian dût zigzaguer avec adresse entre les clients pour parvenir au comptoir. En chemin, il manqua de renverser un jeune, d’à peine quatorze ans, les mains pleines de choppes. Le chasseur en devenir le laissa passer, observa sa direction. Quand il vit les choppes posées devant un homme imposant, garni d’une armure de plates, il comprit que l’enfant était un écuyer. Enfin, Stivassian posa ses mains sur le comptoir. L’aubergiste, un chauve qui portait une large cicatrice livide sur le cou, vint le trouver.
— Ce sera quoi ?
— Une bière brune, je vous prie.
Malgré le fait qu’il n’avait pas assez d’or pour se permettre de l’alcool, Stivassian voulait faire les choses correctement. C’était son premier contrat, après tout. Une fois servi, le jeune mercenaire déglutit et sortit la phrase qu’il avait préparée avec soin dans son esprit :
— Je suis chasseur de primes, j’ai entendu dire qu’il y avait du travail, par ici.
Le tavernier, qui essuyait des choppes d’un air désintéressé, leva un sourcil sur Stivassian. Il répondit :
— Ouais, c’est vrai. Il faudrait demander aux moines pour les détails, c’est eux qu’ont mis la prime.
— Ça n’a pas l’air de vous inquiéter plus que ça.
— Bah. C’est juste les bois du boursoufflé. Le vieux seigneur n’en faisait rien, parce que c’est du mauvais bois là-bas. Mais les moines, quand ils ont hérité, se sont dit qu’ils pouvaient en faire quelque chose. Ils ont envoyé des bûcherons, mais ils sont jamais revenus.
— On a retrouvé des restes ?
— Ouais, un d’entre eux. Ils l’ont ramené dans un charriot y’a deux jours, sous une bâche pour pas qu’on le voit. Mais bon Dieu, qu’est-ce qu’il puait, ce corps-là. Même le croque-mort est tourné pâle, quand il a senti.
— Merci de votre aide.
— J’vous en prie.
Stivassian sirota une nouvelle gorgée de sa bière. Bien qu’il désirait aller trouver un moine au plus vite, pour les détails du contrat, il voulait apparaître aussi composé et professionnel que possible.
Peu soucieux de la composition ou du professionnalisme de Stivassian, le chevalier Arkon des Lurioles s’agita sur son siège. Il ordonna à son écuyer de l’aider à se lever, avec un sourire satisfait, ayant trouvé ce qu’il lui fallait dans ce pays de bouseux. La vérité était que le chevalier Arkon des Lurioles était dans une fâcheuse position depuis quelques temps. Cela avait commencé il y a trois mois, dans une ville lointaine, où il avait engrossé une fille de joie. Ce n’était pas le problème, ce genre d’accident arrivait couramment. Non, le problème était que ça s’était su. L’opprobre de ses supérieurs n’avait pas tardé, chacun vociférant avec hypocrisie que c’était le déshonneur, la honte, et le blasphème des vœux. Pour se racheter, ils envoyèrent le chevalier en pèlerinage, devant faire preuve de sa foi dans les différents lieux saints du pays, avec interdiction d’enlever son armure. Ainsi, le chevalier Arkon des Lurioles était dans une fâcheuse position. Fort heureusement, il venait de trouver la solution : occire la bête qui terrorisait les moines. Le chevalier jubilait de ce qu’il pensait être une idée de génie. Après tout, vu les bouseux du coin, la créature ne devait être qu’un chien sauvage, voire, s’il manquait de chance, un loup enragé. En somme, un adversaire tuable avec aisance pour un chevalier entraîné au combat. Il n’avait qu’à trouver le monstre, crier « vive le Seigneur, vive le Christ ! » avant de transpercer l’ennemi, et il était bon, sa preuve de foi dans la poche, le pardon accordé pour sa bravoure. Mais évidemment, cela, il ne pouvait le faire que si personne ne s’occupait du monstre avant lui. Levé par son écuyer, le chevalier Arkon des Lurioles se dirigea vers Stivassian, qui terminait sa bière.
— Toi, mécréant, je t’interdis de tuer la bête, lui lança-t-il d’une voix forte et théâtrale. Moi, le chevalier Arkon des Lurioles, au nom du Seigneur et des saints, m’en chargerai !
Le jeune mercenaire fut surpris par le cri perçant du chevalier. Il renversa sa bière, répandant le fond du verre sur ses bottes. Il ramassa le godet, le posa sur le comptoir en s’excusant auprès d’un tavernier qui s’en foutait royalement. Stivassian se tourna vers le chevalier, prenant la parole :
— Pardon, sire ?
— Tu m’as entendu, va-nu-pieds ! Je suis chevalier, tenu par mon serment de protéger les innocents !
Impressionné par la stature, la voix puissante et le ton endiablé du chevalier, Stivassian eut beaucoup de difficultés à trouver ses mots. Tout autour de lui, il sentait les regards des clients de l’auberge, et une fine sueur lui coulait le long du dos.
— Sire, balbutia-t-il, je suis chasseur de primes, et je…
Le chevalier Arkon des Lurioles comprit bien vite le trouble du jeune homme et choisit d’en profiter. Il fit un large geste, appelant l’assistance à témoin :
— Entendez-vous cela, mes braves ? Un chasseur de primes ! Un vagabond sans honneur, qui en veut à votre argent ! Est-ce ceci que vous voulez comme défenseur, nobles gens ?
Des murmures s’élevèrent, entre les chopes copieusement entamées. Effectivement, beaucoup de personnes trouvaient l’idée d’engager un mercenaire, profession reconnue comme suspecte, face à un chevalier tenu par un serment, ridicule. Stivassian déglutit avec difficulté, et tenta de contre-argumenter :
— Je vois que vous êtes déterminé à traquer la bête, peut-être pourrions-nous arriver à un arrangement ?
— Un arrangement ? Pour qui te prends-tu, pour croire que tu peux traiter en égal avec un chevalier de la lumière sacrée, avec un serviteur dévot de l’Empire ? Va-t-en, vaurien, avant que je te claque le visage pour ton impertinence !
Une pointe de colère commença à s’élever chez Stivassian. Le cœur battant, il sentit sa main trembler, se rapprocher d’elle-même de son épée. Il se retint toutefois. Un coup d’œil à l’entrée lui apprit qu’il avait raison d’agir ainsi. Deux moines venaient d’arriver, armés de gourdins, pour enquêter sur l’origine du trouble.
— Puisque c’est ainsi, fit le mercenaire d’une voix qu’il tentait de maîtriser, bonne chasse, sire.
Il tourna les talons et passa entre les moines, qui le regardèrent s’éloigner d’un œil noir. Pestant et jurant, Stivassian se dirigea vers la sortie du bourg. Il marchait d’un pas furieux, qui suffisait à éloigner les badauds sur son chemin. Stivassian quitta Piriotule, et dans sa colère, il maudit le chevalier, les moines, et les habitants, leur promettant mille fléaux pour leur comportement.

Commentaire de cette partie:
La blague est faite! Ou, plus exactement, la structure du récit apparait pour ce qu'elle est pour la première fois. C'est-à-dire, une narration non-linéaire où l'on zigzague entre la chasse avec le baron et la narration des précédentes aventures de Stivassian. A ce titre, j'aime beaucoup la transition bien craignos entre les deux instants. Il y a un côté "pas sérieux" et presque poussé/artificiel que j'affectionne dans cette technique narrative. Question de goût personnel, j'imagine qu'on me rétorquera que ça fait maladroit et pas naturel, qu'il suffisait que je colle un "Et Stivassian se remémora son premier contrat", mais c'est pas pareil pour moi. Le focus changerait alors, et, au lieu d'être sur le récit, on serait sur le ressenti de Stivassian. La distance instaurée avec ce personnage m'est chère.
Autre point que j'affectionne particulièrement, le dialogue forgeron/baron et Stivassian/chevalier Arkon des Lurioles. Je parlais de "gimmick" au camarade Psyclo, on est dedans, la relation de domination instaurée par les positions sociales, avec en prime, l'arrogance et la violence assortie aux relations asymétriques. F*ck yeah. Dans la même veine: les fils de paysan devenus bandits.
Autre élément: Stivassian qui explique pourquoi il a déglingué quatre mecs à lui tout seul. Bon, on est sur les codes là, en particulier "le héros surpuissant". La légitimation du pouvoir se fait de diverses façons, j'ai fait à la mienne, sans vraiment faire de commentaire sur le code, si ce n'est peut-être dans le contenu (raisons circonstancielles, dans les blessures et l'alcoolémie, plus d'expérience, dans l'entraînement et le maniement des armes). C'est la seule fois du récit où je ferais ça, d'ailleurs.
Sinon, dernier élément que j'amène, la question de la foi particulière. Alors, ça ressort pas franchement. Mais bon, la croix et le Christ, c'est une puce à l'oreille, et il fut un temps où on me reprocha (avec virulence) d'avoir introduit la religion chrétienne dans un monde de fantasy. Donc, si certains sont particulièrement dérangés par cela... Attention les yeux pour ce qu'il va suivre: je n'ai pas à me justifier, parce que liberté créatrice. Je mets ce que je veux, point. C'est dur, ça fait un peu auteur-qui-s'en-fout-de-ses-lecteurs, mais voila. J'ai choisi d'introduire la religion chrétienne dans un monde de fantasy, que ça plaise ou non. Après, oui, y'a des particularités dues à l'univers, mais pas développées dans ce récit. Sur cette bonne note, c'est tout pour le commentaire.

Psyclo Psyclo
MP
Niveau 10
28 septembre 2015 à 15:19:21

Sympa, la thématique de la religion semble transparaître ici, j'espère qu'elle tiendra une place prépondérante dans ton récit.

rdv pour la suite, donc. [[sticker:p/1kkn]]

ErionDeFert ErionDeFert
MP
Niveau 5
28 septembre 2015 à 19:13:46

Intéressant même si je trouve que le seigneur à un comportement trop changeant en si peu de temps en passant par des réactions extrêmes surtout envers le forgeron

Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
28 septembre 2015 à 21:42:27

Lu !

Deux ou trois petites coquilles qui traînent :
"Ce cloueur de fers à cheval prétend que tu lui as causé du tord."
Du tort.

"Oui, cinq pièces d’or, qui vient des mines d’or, travaillées par des artisans d’or !"
Qui viennent

"Mais on lui dit qu’un citoyen du village d’à côté avait dit à un voyageur qu’il y avait un problème."
Deux fois dit. (Pas sûr que ce soit fait exprès.)

"Pour se racheter, ils envoyèrent le chevalier en pèlerinage"
Avaient envoyé, plutôt ?

Sinon, je trouve ça quasi irréprochable sur la forme, on se laisse mener et ça se lit tout seul. Mais quand on gratte un peu concernant le fond...
Le schéma narratif semble tout droit sorti d'une quête de TW3, pour l'instant. On pourrait plus ou moins remplacer "Stivassian" par "Geralt", et coller le récit au milieu d'un recueil de nouvelles de Sapkowski.
A ce compte, je crois que tu aurais pu gagner à carrément t'inscrire dans l'univers du Sorceleur, et proposer une histoire plus originale dans son schéma. D'ailleurs, pour l'instant, le peu que tu nous présentes de ton univers paraît également manquer d'originalité... Et pour faire écho à ton commentaire, c'est ton droit d'inclure les éléments que tu veux dans ton monde, mais personnellement je n'apprécie guère l'idée de ce pseudo-christianisme. C'est quand même facile de créer une religion fictive reprenant les éléments intéressants d'un culte réel, sans l'appeler de la même façon.

Donc, je continuerai à lire, mais pour l'instant je suis un poil déçu que tu ne t'écartes guère des schémas de TW3. A la rigueur, tu aurais pu assumer la fanfic et en faire quelque chose de plus original...

FatuiteR FatuiteR
MP
Niveau 10
30 septembre 2015 à 12:37:50

Merci pour les lectures Yugo, Erion et Arduilanar :-)

Erion :d) Euh... C'est-à-dire? Il m'a l'air plutôt cohérent vis-à-vis du forgeron, il le dénigre comme un gueux, point.

Ardui :d)
"Oui, cinq pièces d’or, qui vient des mines d’or, travaillées par des artisans d’or !"
Qui viennent

T'es sûr de ton coup? Parce que techniquement, c'est l'or qui vient des mines, pas les pièces.

"Mais on lui dit qu’un citoyen du village d’à côté avait dit à un voyageur qu’il y avait un problème."
Deux fois dit. (Pas sûr que ce soit fait exprès.)

Si, fait exprès. J'aurais pu y aller plus franco en mode : c'est l'histoire de l'homme qu'a vu l'homme qu'a vu l'homme qu'a vu l'ours, mais je me suis dit que ça allait comme ça.
Pour le machin sur l'univers, la bonne vieille excuse de sac a sa place ici: la suite exposera un peu plus l'univers. Effectivement, très peu d'éléments s'échappent du récit pour l'instant (y'a eu une guerre, y'a un empire, des elfes noirs). Mais chaque chose en son temps. D'ailleurs, c'est même pas plus exposé dans cette suite-ci.

Donc, la petite soeur, pour vous, nobles gens:

Stivassian s’en alla donc, son premier contrat derrière lui. Il dormit dans des fourrés bourrés d’épines, l’humeur noire, et un brin de tristesse dans le cœur. Il se demandait comment allait son père, qui l’avait mis en garde contre les troubles du monde, mais sans jamais lui signaler qu’il ne parlait pas que des bandits et des monstres. Il repensa à sa mère, qui contenait ses larmes dans leur dernière accolade, avant qu’il ne prenne la route. Enfin, il songea à son petit frère, qui promettait qu’un jour, lui aussi irait à l’aventure, plein de l’innocence de l’enfance.
Le lendemain, le jeune homme se réveilla courbaturé, frileux, et affamé. Il reprit la route, allant vers le prochain village, espérant qu’il y trouverait de quoi se sustenter. Son estomac grondait, digérant avec difficultés le pain moisi qu’il lui avait servi. Le chemin lui semblait long, le paysage taciturne et déprimant. Ce fut au milieu de la journée qu’il s’arrêta. Un bruit de galop retentissait derrière lui, un cavalier solitaire fonçait à sa rencontre. Stivassian se retourna, vit, au loin, le nuage de poussière poursuivant le cheval. Il posa une main sur son épée, s’écarta de la route, là où les fourrés gêneraient une charge, et où lui ne gênerait pas un voyageur pressé. Mais ce n’était pas un assaut, pas plus un routard qui devait aller vite. C’était l’écuyer du chevalier Arkon des Lurioles. L’enfant soufflait, comme si c’était lui qui avait couru pour rejoindre Stivassian. Sa monture, couverte de sueur, renâcla et hennit, signifiant qu’elle ne referait pas le chemin inverse à la même allure. L’écuyer salua le mercenaire, empli d’un respect surprenant. Stivassian répondit d’un signe de tête.
— Maître-lame, je vous trouve enfin… Je… Quelle joie, quelle…
— Qu’est-ce que tu me veux, le coupa Stivassian, pas d’humeur pour les politesses ?
— Je… Enfin, voyez-vous… Mon maître, après votre… discussion, hier, a réfléchi et a considéré que… hé bien, qu’il ne pouvait pas enlever son travail à un mercenaire. Ce n’est pas très… honorable. Il m’envoie donc vous quérir pour que je… Je vous mène à la tanière de la bête et…
En sus du respect et des politesses, il y avait une chose pour laquelle Stivassian n’était pas d’humeur : les bobards.
— Tu mens, écuyer. Qui t’a envoyé ? Réponds, ou je te claque la gueule.
Les genoux de l’écuyer commencèrent à trembler, ses mains se serrèrent sur ses rênes.
— Je vous assure que…
— Descends de ton cheval.
— Non, s’il-vous-plait ! C’est l’intendant, maître-lame. Il m’a demandé d’aller vous chercher, et de vous emmener terrasser la bête.
— Tu vois quand tu veux. Nous allons voir l’intendant, maintenant. En chemin, tu vas me raconter toute l’histoire, sans bobard. Et donne-moi les galettes dans tes bâts, tant qu’on y est.
L’écuyer obéit, et Stivassian fit demi-tour. Sur la route, l’enfant raconta que le chevalier Arkon des Lurioles n’avait pas réussi à terrasser la bête, malgré une lutte acharnée. Quelque peu indisposé suite au combat, il avait présenté ses excuses aux moines et à l’intendant, se retirant pour méditer longuement sur son échec. Stivassian ne répondit rien face à l’histoire qu’on lui servait, la devinant très largement enjolivée. Ils arrivèrent à Piriotule dans le début de la soirée, et Stivassian se laissa conduire jusqu’au monastère, où l’intendant avait ses quartiers. En chemin, il s’arrêta devant la boutique du croque-mort. L’homme était dans son atelier, préparant un cercueil, que le mercenaire devinait être d’une proportion plus grande que d’habitude.
Il entra dans le monastère par une petite porte sur le côté, évitant la grande cour. Ainsi, il fut directement amené dans un bureau austère. L’intendant de l’Empire, dépêché pour aider les moines dans la gestion du domaine, était là, assis derrière une table. Voyant entrer l’écuyer et le mercenaire, il demanda, oubliant toutes les politesses :
— Est-ce déjà fait ?
— Non, répondit d’une voix calme Stivassian, à côté d’un écuyer qui regardait ses pieds. Avant d’aller faire votre sale boulot, je me suis dit qu’il valait peut-être mieux parler des détails.
— Des détails, messire ? Oh, non, non, non. Nous n’avons pas le temps, la créature est dangereuse, vous savez, et…
— La prime, fit Stivassian, intransigeant.
Le petit visage de l’intendant se ternit d’une moue de mécontentement.
— Si ce n’est que cela… La prime originelle était de cent pièces d’or, elle tient toujours.
— Malgré l’échec d’un chevalier ?
— Oh, cela… un pur accident, vous savez. Le sire Arkon a glissé et s’est tordu la cheville. Sans cela, il aurait très aisément triomphé de la bête.
De toute évidence, l’intendant comptait sur l’inexpérience de son interlocuteur pour fixer un bas prix. Cette stratégie aurait certainement fonctionné la veille, lorsque Stivassian était presque excité de son tout premier contrat. Mais aujourd’hui, il avait en tête l’affront qu’il avait subi, et les réflexions qu’il s’était faites durant le voyage de retour.
— J’aimerais voir le chevalier Arkon, je vous prie, fit d’une voix froide, feignant le professionnalisme, Stivassian.
— Ce n’est pas possible, monsieur, il est… en convalescence. Il a besoin de se reposer et de…
Voyant à la figure rigide du mercenaire que ses mots n’avaient pas prises, l’intendant tourna son visage vers l’écuyer.
— Que lui as-tu dit, abruti ?
Pour toute réponse, l’enfant bredouilla des grommellements sans signification. Le mercenaire répéta sa demande, en insistant bien sur les mots :
— J’aimerais voir le chevalier Arkon.
L’intendant sauta au bas de sa chaise, tirant un trousseau de clés de sa poche. Aux murmures sombres que le fonctionnaire baragouinait, Stivassian comprit qu’il n’aimait pas la tournure des événements. Après une série de couloirs aux murs nus, le trio arriva dans une cellule. En pénétrant dans la pièce, les narines de Stivassian furent assaillis par la forte odeur, piquante et agressive. Il tituba légèrement, portant une main à son épaule gauche.
— Vous allez bien, maître-lame, fit, soucieux, l’écuyer ?
— Le corps se souvient.
— Pardon ?
— Non, rien.
Stivassian se reprit, s’ordonna de supporter l’odeur, au moins le temps de l’examen du corps. Celui-ci reposait sur le lit de pierre, recouvert d’un drap immaculé rougis par les plaies. Dans un coin de la pièce, le mercenaire vit le plastron du chevalier, percé en une dizaine d’endroits de petits trous entourés de rouille.
— Soulevez le drap, ordonna Stivassian à l’intendant.
— Êtes-vous sûr ? Je veux dire, l’odeur de décomposition, qui arrive si rapidement, s’imprègne si vite… Nous devrions peut-être partir le plus tôt possible.
Le regard froid de Stivassian, qui ne gobait pas le mensonge, fit comprendre à l’intendant qu’il devait obéir. Le mercenaire n’eut besoin que d’un examen superficiel pour saisir comment s’était déroulé le combat, et, surtout, à quelle créature il avait à faire. Le torse du chevalier était percé, de la même façon que son armure, et, autour des plaies, les réseaux de veines et de veinules étaient noirs comme le charbon. « Sale venin », se dit le chasseur. Il visualisait déjà la scène, le combattant sortant son épée devant le monstre, riant, croyant que son armure le protégerait des aiguillons. Une fois terrassé, le chevalier avait senti les effets du poison les uns après les autres. En premier lieu, la douleur insoutenable et la paralysie, comme le système nerveux était la première cible. Vint ensuite la fièvre et les sueurs glacées, le corps tentant de lutter contre le venin. Et, enfin, les lourdes remontées acides de l’estomac, l’hyper-oxygénation venant des poumons, et la crise cardiaque, la substance excitant les organes qu’elle touchait jusqu’à l’emballement totale. Le pire dans tout ça, c’était que cette dernière propriété empêchait de sombrer dans l’inconscience, le malade agité, parcouru de spasmes violents, mais toujours éveillé. Le retour de la tanière avait dû être un sacré périple, pour l’écuyer qui s’était fort intelligemment caché dans les fourrés lors de l’affrontement, et qui avait dû traîner son maître jusqu’au bourg.
— J’en ai assez vu, dit Stivassian. Retournons à votre bureau.
Une fois à nouveau installé à sa table, l’intendant se gratta l’arrière de la nuque.
— Bon, c’est vrai que je n’ai pas été tout à fait honnête. Doublons la prime et n’en parlons plus.
— Mille pièces d’or, fit la voix froide de Stivassian, qui ne se laisserait pas berner aussi aisément.
Les yeux de l’intendant s’écarquillèrent, et il manqua de s’étouffer dans sa salive.
— Combien, demanda-t-il, incertain d’avoir correctement entendu ?
— Mille pièces d’or. Non négociable. Pour une manticore, c’est un prix honnête.
— Allons, allons, maître. Nous parlons de pièces d’or, qui viennent des mines d’or, travaillées par des artisans d’or !
— Mille, répéta Stivassian.
— Six-cents !
— Mille.
— Sept-cents !
— Mille.
— Neuf-cents-quatre-vingt-dix-neuf, hurla l’intendant, pour qui c’était une question d’honneur.
— Mille. Non négociable.
Avec colère, se promettant mentalement de faire fouetter l’écuyer pour ce prix, l’intendant accepta.
— Cela sera tout, ou voudriez-vous d’autres compensations pour vos services, continua-t-il, amer ?
— Bien sûr que je vais prendre d’autres compensations. J’ai été renvoyé et traité de vaurien, alors que je voulais prendre la prime. J’ai été obligé de faire demi-tour après être parti. Pour ces affronts, vous m’offrirez un repas et une bonne nuit, afin que je sois frais et dispo pour partir à la traque.
Cette fois, l’intendant ne négocia pas. Il savait que, quitte à s’acquitter d’une somme pareille pour un chasseur, il valait mieux qu’il réussisse. Et la meilleure façon de s’en assurer, c’était de le laisser se préparer comme il le désirait.
Après un premier repas dans la soirée, une bonne nuit de repos dans les cellules du monastère, et un deuxième repas dans la matinée, Stivassian se mit en route pour les bois du boursoufflé. La gorge serrée, il s’interrogeait sur ses chances contre une manticore. Le venin ne l’inquiétait pas. Contrairement au chevalier, il n’avait pas d’armure, de simples vêtements sur le dos, et il pourrait donc aisément éviter les aiguillons. Toutefois, sans même une couche de cuir sur sa peau, il était peu protégé face aux crocs et aux griffes de la bête. Nerveux, il poursuivit dans la direction qu’on lui avait indiquée, pour tomber sur une petite exploitation fermière. Au devant de la bicoque, deux hommes buvaient un verre de liqueur, assis à une table. Stivassian regarda l’un d’eux, vêtus d’un gilet de laine, une canne de berger posée à côté de lui. L’individu était pâle comme un corps, et sanglotait auprès de son voisin, qui écoutait avec compassion. Stivassian s’approcha et demanda la raison de sa tourmente. Incapable de répondre, ce fut le fermier, le visage dur bouffée par une barbe grise et noire, qui prit la parole :
— Il a perdu son troupeau.
— Comment, fit Stivassian, qui se doutait que c’était lié à la manticore ?
— Il a été attaqué par la bête, maître-lame. Elle lui a bondi dessus et a pris un agneau. Le bougre a rien pu faire, si ce n’est prendre ses jambes à son cou.
Le berger ravala sa morve, tentant de formuler d’une voix affaiblie par la terreur une parole :
— Je dois aller les chercher.
— Non, ordonna Stivassian. Je vais chasser la bête. Si je survis, je reviendrai, et seulement à ce moment-là, vous pourrez aller chercher vos brebis.
Les deux hommes souhaitèrent une bonne chasse à Stivassian. Il reprit la route, la gorge nouée. La bête attaquait les pâturages, maintenant. Elle était sortie des bois. Sans doute que sa victoire sur le chevalier lui avait donné suffisamment de confiance pour élargir son territoire.
Le chasseur continua dans les fameux pâturages. Il trouva des traces de pattes, incontestablement celles de la manticore. La taille confirma sa première hypothèse, qui était que c’était une femelle. Plus large que leur contrepartie masculine, elles étaient considérées comme plus dangereuses, en raison de leur queue, qui ne se terminait pas en un dard unique, mais en une boule amassée de pointes qu’elles pouvaient projeter.
« J’ai le vent dans le dos » se dit Stivassian, sentant un souffle se lever. Son odeur allait être portée sur des kilomètres. La manticore le sentirait sûrement, mais, après un instant de réflexion, le mercenaire se dit que c’était pour le mieux. La bête ne fuirait pas, ses différentes rencontres avec les humains l’ayant confortée dans l’idée qu’elle était la chasseuse. Et dans les larges plaines verdâtres, elle ne pouvait pas attendre en embuscade. Elle était obligée de se présenter de face au mercenaire.
Il poursuivit sa route. Au terrain plat habituel des plaines, succéda une légère pente. Après avoir gravi la colline, Stivassian arriva à destination, l’orée de la forêt. Celle-ci se trouvait en contrebas, une falaise abrupte y menant, quatre mètres de dénivelé marquant la frontière entre les plaines et les bois. Sur cette falaise, se trouvait un rocher plat, et sur ce rocher plat, attendait la bête.

Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
30 septembre 2015 à 12:43:21

"T'es sûr de ton coup? Parce que techniquement, c'est l'or qui vient des mines, pas les pièces."

Ou alors, "travaillé par des artisans d'or". Parce que dire "qui vient" puis "travaillées", même si dans ton esprit il doit s'agir respectivement de l'or puis des pièces, ça ne colle pas. :(

"Si, fait exprès. J'aurais pu y aller plus franco en mode : c'est l'histoire de l'homme qu'a vu l'homme qu'a vu l'homme qu'a vu l'ours, mais je me suis dit que ça allait comme ça."
Dans ce cas justement, tu aurais peut-être dû y aller plus franchement dans l'exagération.

Je lis la suite bientôt.

ErionDeFert ErionDeFert
MP
Niveau 5
30 septembre 2015 à 13:24:26

Pour te répondre, c'est qu'il s'énerve de plus en plus contre le forgeron alors que dans le même temps, il reste neutre quand il s'adresse à Stivassian.
Je te détaillerai cela ce soir quand j'aurais accès à mon ordinateur et je commenterais la suite.

ErionDeFert ErionDeFert
MP
Niveau 5
30 septembre 2015 à 21:35:39

Complément à ma réponse précédente :
— Je me nomme Stivassian et je suis un chasseur de prime.
Le forgeron, interrompu dans ses revendications, tourna une face rouge de colère vers lui :
— Silence, mécréant ! Tu parleras quand le seigneur te dira de parler !
— La ferme, Wilhelm, répondit le dit seigneur, avant de rendre la politesse à Stivassian. Je suis le baron Stardis, maître des lieux. Ce cloueur de fers à cheval prétend que tu lui as causé du tord. Dis-moi, mon garçon, que s’est-il passé ?
:d) Le baron s'énerve au début de la phrase et après, il rend la politesse au mercenaire en se présentant, il se re-énerve contre le "cloueur de fer à cheval" pour enfin s'adoucir en appelant Stivassian : "mon garçon".

Arduilanar Arduilanar
MP
Niveau 10
30 septembre 2015 à 22:05:20

Je ne trouve pas que ça soit aberrant ; d'ailleurs, cette alternance de violence verbale envers un protagoniste et de civilité envers un second pourrait plutôt relever d'un ressort comique. En tout cas rien ne m'a gêné...

Message édité le 30 septembre 2015 à 22:07:30 par Arduilanar
ErionDeFert ErionDeFert
MP
Niveau 5
01 octobre 2015 à 10:59:32

Peut-être est-ce l'effet recherché mais cela n'est pas ce que je ressens. Mais bon, on va pas épiloguer trente ans sur trois lignes.

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