CONNEXION
  • RetourJeux
    • Tests
    • Soluces
    • Previews
    • Sorties
    • Hit Parade
    • Les + attendus
    • Tous les Jeux
  • RetourActu
    • Culture Geek
    • Astuces
    • Réalité Virtuelle
    • Rétrogaming
    • Toutes les actus
  • RetourHigh-Tech
    • Actus JVTECH
    • Bons plans
    • Tutoriels
    • Tests produits High-Tech
    • Guides d'achat High-Tech
    • JVTECH
  • RetourVidéos
    • A la une
    • Gaming Live
    • Vidéos Tests
    • Vidéos Previews
    • Gameplay
    • Trailers
    • Chroniques
    • Replay Web TV
    • Toutes les vidéos
  • RetourForums
    • Hardware PC
    • PS5
    • Switch
    • Xbox Series
    • Overwatch 2
    • FUT 23
    • League of Legends
    • Genshin Impact
    • Tous les Forums
  • PC
  • PS5
  • Xbox Series
  • PS4
  • One
  • Switch
  • Wii U
  • iOS
  • Android
  • MMO
  • RPG
  • FPS
En ce moment Genshin Impact Valhalla Breath of the wild Animal Crossing GTA 5 Red dead 2
Etoile Abonnement RSS

Sujet : Aux heures de printemps.

DébutPage précedente
1
Page suivantePage suivante
Ed_Wick Ed_Wick
MP
Niveau 10
18 mars 2015 à 01:56:28

Bon, j'ai rien écrit depuis plus de deux ans, alors je me sens un peu rouillé. Mais j'ai eu envie d'écrire ce petit texte, ou plutôt ce long paragraphe, au sujet du temps et de ce qu'il condamne. Je ne sais pas si je l'intégrerai dans un roman. J'aimerais bien, mais je ne sais pas si je suis capable d'écrire davantage. Et si je dois attendre deux ans pour chaque paragraphe, ça va pas le faire. Bref.

Aux heures de printemps

Et la vie devient autre. Dans une multitude de détails simultanés faisant succéder une époque à une autre. C'est dans la brusquerie que le temps s'écoule, rattrapant en quelques mois son retard de plusieurs années. Tout ce qui était sur le point de changer mais n'avait pas encore changé ou tardait à le faire, change enfin. L'hibernation du temps qui nous avait nous aussi plongé dans une somnolence rassurante s'estompe soudain, réveillant avec fracas ses prisonniers comme un geôlier qui vous jetterait de l'eau à la figure alors que vous étiez justement en train de rêver que vous aviez réussi à vous enfuir.

Une réalité en supplante une autre, et vous vous souvenez alors de tous les détails qui annonçaient sa venue et que vous refusiez pourtant de voir. Vous titubez dans cette nouvelle réalité, comme un nouveau né. Et c'est ce que vous êtes. Vous êtes mort en même temps que vous renaissez. Vous regardez des photos de vous enfant et ce n'est plus tout à fait vous. Le garçon qui s'agitait au moment où la photo a été prise et qui s'est retrouvé figé par l'appareil, vous apparaît comme un étranger. Vous vous regardez mourir en vieillissant, non pas de manière abstraite, mais de la façon la plus douloureusement tangible qui soit : votre enfance est morte, bientôt suivie de votre adolescence et ensuite de votre jeunesse toute entière.

Dans votre obstination à vivre davantage, vous ne cessez de vous tuer, laissant des cadavres de vous-même sur votre route, auxquels appartiennent des époques révolues. Où sont contenues toutes ces choses qui, bien que parfois toujours existantes, sont dans l'incapacité de partager votre réalité. Des chansons que vous écoutiez des années en arrière, condamnées à demeurer de simples réminiscences de cette période-là. Ou bien encore des lieux, comme les trois marches devant cette église, où vous avez un soir de mai rencontré une fille que vous aimerez mais que vous oublierez. Jamais elles n'auront d'autre signification que ces quelques innocentes heures de printemps, arrachées au temps, libres dans l'éternel souvenir qu'elles engendreront, et en même temps assassinées par celui-ci, puisque à jamais contenues dans un coin de votre mémoire.

Vous le faites resurgir quand vous retournez vous y asseoir, permettant illusoirement au passé de s'emparer du présent en fermant les yeux. Mais comme cette photographie qui vous rend faussement immortel et vous emprisonne, ces quelques marches sont empoisonnées. Elles semblent se replier sur vous et vous étouffer avec la force du plus pierreux des serpents. Vous suffoquez et cette suffocation devient de plus en plus insoutenable. Et puis vous arrêtez, et c'est l'histoire de votre vie.

tintinskywalker tintinskywalker
MP
Niveau 7
19 mars 2015 à 13:30:59

Mouais, proustien quoi... Je préfère tes anciens récits sf :oui:

Scarytaupinet Scarytaupinet
MP
Niveau 10
23 mars 2015 à 13:04:36

J'ai vraiment bien aimé, de belles images et un beau propos.

Y a deux-trois trucs auxquels j'ai pas accrochés comme le ton un peu trop psycho-analytique parfois et une phrase que j'ai trouvé trop longue "L'hibernation du temps qui nous avait nous aussi plongé dans une somnolence rassurante s'estompe soudain, réveillant avec fracas ses prisonniers comme un geôlier qui vous jetterait de l'eau à la figure alors que vous étiez justement en train de rêver que vous aviez réussi à vous enfuir.". Il manque une pause quand même, j'trouve.

Mais franchement j'ai vraiment bien aimé l'ambiance mélancolique du texte, c'est beau, le vocabulaire est bien choisi, les phrases sont bien rythmées :oui:

Ed_Wick Ed_Wick
MP
Niveau 10
14 avril 2015 à 15:13:58

(Je répondrai à vos commentaires plus tard, mais merci à vous pour vos retours).

Deuxième partie, dans la même lignée et sur le même ton.

:d)

Il arrive que l'on se mette à imaginer un futur, tangible dans notre esprit, au sein duquel on se projette, que l'on considère presque comme acquis, et qui finalement se détourne au dernier moment et ne sera jamais. Comme lorsqu'en rêve vous êtes amoureux de cette femme et qu'elle vous rend votre amour ; que vous discernez ses traits avec plus de précision que ceux des êtres qui vous sont les plus chers. Et qu'au réveil vous vous apercevez avec stupeur que cette personne n'existe pas, que son visage était une de vos cruelles inventions. Lorsque ce futur souhaité et fantasmé laisse place à un présent d'une tout autre nature, c'est comme si le cours de votre vie s'était déréglé, qu'une erreur s'était glissée sournoisement pour venir perturber la suite logique de votre existence. Vous êtes incapables d'accepter que c'est elle, la suite logique, alors vous fuyez dans votre passé pour revenir à ce moment de plus en plus éloigné dans le temps où vous pensiez, où vous saviez, que le futur serait identique à l'image que votre esprit s'en faisait. Et comme le visage de la femme que vous aimiez et qui vous aimait en rêve, il est toujours plus difficile d'y avoir accès. Les traits se dérobent, votre mémoire, malgré tous ses efforts, est incapable de lutter contre le temps et bientôt tout disparaît et alors, vous n'avez plus rien.

DébutPage précedente
1
Page suivantePage suivante
Répondre
Prévisu
?
Victime de harcèlement en ligne : comment réagir ?
La vidéo du moment