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Sujet : [fantastique] Matière Noire

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arcaghost arcaghost
MP
Niveau 10
14 février 2015 à 16:10:21

Bonjour,
le livre que je présente comporte pour l'instant 42 pages. je cherche des avis objectifs, constructifs. c'est mon 1er bouquin, je suis conscient qu'il doit être imparfait, et j'aimerai évoluer. les amis, la famille, sont tous enthousiastes, mais je me méfie...
Je vais déjà poster quelques chapitres, et attendre vos avis avant de poster la suite.
Allez, je m'offre à vous et à vos critiques. Bonne lecture!

arcaghost arcaghost
MP
Niveau 10
14 février 2015 à 16:10:52

J’ai une théorie spirituelle: bien loin de tous les courants de pensées communément acquis, de toutes les spéculations scientifiques de notre temps, de toutes les fois religieuses. Je pense, je sais que nous faisons parti d’un tout uniforme et lié. Les atomes qui composent notre corps ne sont-ils pas aussi vieux que le big bang, lui-même étant la résultante de quelque chose qui dépasse notre entendement? Tout existe déjà, ou a déjà existé, sous forme matérielle ou sous forme d’idée, de concept. L’intuition qui parcourt notre cerveau est un flux d’énergie, une idée qui se baladait par là, une prémonition d’un événement programmé, et que l’on capte, à un certain endroit, à un certain moment, parce qu’il ne pouvait en être autrement. Les fantômes, les cauchemars, l’enfer ou le paradis, ces autres vies parallèles théorisées mais dont l’impossibilité d’une certitude fait fantasmer, ces choses que l’on ne comprend pas, existent depuis la nuit des temps. Elles ne sont pas apparues d’elles même, juste parce que c’est Nous. Captées ou pas par notre esprit, elles nous entourent, attendant d’être découvertes. Tout n’est qu’une question de temps. Qu’en sera-t-il de nous dans 100000 ans? Aurons-nous colonisé d’autres planètes? Aurons-nous percé les mystères de l’univers? Serons-nous télépathes? La mort est-elle autre chose que la fin, ou comme les atomes qui nous composent et l’énergie qui les fait se muer, renaîtrons-nous dans une autre forme, dans un autre espace temps? Si vous pensez que je suis fou, que je ne peux rien prouver, je vous répondrai: prouvez-moi que j’ai tord. Cette idée, cette pensée n’est pas de moi. Elle existait avant moi. Elle a été captée jadis par mon mentor aujourd’hui décédé. J’ai ajouté ma pierre à l’édifice. J’ai réalisé des choses exceptionnelles. J’ai posé une nouvelle brique sur le mur des idées. Un jour peut être, elle deviendra loi. Je n’écris pas moi-même ce récit. Je ne le peux pas. Je suis «coincé», ailleurs… j’ai choisi quelqu’un de très réceptif aux intuitions, aux rêves, pour tenir la plume à ma place. De la préface de ce livre au dénouement final, il va poser ses mots sur une aventure incroyable que j’ai vécue. Faites lui confiance. Il sait quoi dire. Je m’appelle Vincent Beaury, et ceci est ma vie, mon histoire.

arcaghost arcaghost
MP
Niveau 10
14 février 2015 à 16:11:21

Chapitre 1
16 janvier 2013

«…. Fait divers macabre, un bus provenant d’un centre scolaire dans le Vaucluse est sorti de la route en Ardèche pour chuter dans un ravin. On dénombre 23 morts, le chauffeur et les 2 accompagnateurs, ainsi que les 20 adolescents qui occupaient le véhicule. Il n’y a malheureusement aucun survivant, le feu ne laissant aucune chance aux occupants. La route est réputée dangereuse, et le chauffeur aurait perdu le contrôle dans un virage. L’enquête de gendarmerie qui a déjà commencé déterminera les responsabilités éventuelles. Revenons maintenant sur l’information principale de notre journal: le président américain vient d’annoncer….

Chapitre 2
12 octobre 2012

-Bien.... voilà mon bilan après ces quelques séances: votre fils a du mal à appréhender notre monde comme un garçon de son âge devrait le faire. Il est très renfermé et a des difficultés à s’exprimer, dans le sens ou il ne communique pas sur ce qu'il ressent et perçoit. Ses terreurs nocturnes y sont probablement pour quelque chose: Elles s’immiscent dans le réel sans qu’il en soit conscient et troublent son développement normal. Rien qui ne soit traitable en fait, même si les terreurs nocturnes et le somnambulisme à son âge sont assez rares et peuvent être un peu préoccupants. Il faudrait qu’il s’ouvre un peu plus, mais comme il a peur… c’est aussi simple que ça. Vincent est un garçon intelligent, je dirais même au dessus de la moyenne, mais il est un peu perdu. Il doit faire face de lui-même à ce blocage, mais il a aussi besoin d’aide et il faudra le pousser un petit peu pour qu’il prenne conscience des efforts qu’il doit fournir…. J’ai peut être une idée, mais je voudrais dans un premier temps lui faire passer quelques examens, histoire de vérifier qu’il n’y a pas de causes physiologiques.
Le docteur Mangien, éminent neuro-pédopsychiatre réputé pour son travail sur les enfants et les adolescents, se servait d’une thérapie comportementale qu’il avait développée qui avait d’excellents résultats sur les plus récalcitrants de ses jeunes patients. Chaque parent inquiet savait pouvoir compter sur lui, et il n’avait jamais de mal à convaincre de l’importance de ce qu’il préconisait. Son air froid et distant n’avait d’égal que le sérieux qui émanait de son allure filiforme et élégante.
-très bien docteur. Faites ce qu’il faut pour Vincent. Tout ce que je souhaite, c’est qu’il ne dérape pas.
Mme Beaury était prête à tous les sacrifices pour son fils. Elle voulait simplement le bonheur de Vincent, et sentait dans ses trippes qu’il n’était pas heureux. Il y avait comme un voile chez lui qui l’empêchait d’évoluer normalement, comme une noirceur, un chagrin alourdissant son parcours, et elle savait qu’à quinze ans, ce n’est pas normal. Depuis longtemps, elle observait son fils. Son air égaré, son visage fermé et perdu lui faisait se poser depuis quelques temps des questions. Il lui était arrivé de penser que son fils souffrait d'une espèce d'autisme, comme si il était absent, inconscient de ce qui l'entourait. Elle avait subi ses crises de somnambulisme, ses cris dans la nuit, son mutisme à vouloir expliquer ce qu'il ressentait. Depuis plusieurs années, il semblait évoluer dans une sphère étrangère à la sienne, et cette incompréhension terrifiait cette mère amoureuse de son enfant,
D’un ton grave, elle ajouta:
-Trouvez ce qui ne va pas, docteur, je le sens m’échapper…et j’ai peur pour lui. Il se recroqueville sur lui-même, ne sort presque pas, je ne sais même pas s’il a des amis. Vous avez lu sa lettre?!
-oui je l’ai lu, et je pense que ce n’est que l’expression d’un mal être servi par une imagination fertile. Allons, allons, il ne faut pas dramatiser, Vincent est entre de bonnes mains. Vous êtes une mère attentive, et moi je suis le spécialiste de ce genre de cas. Faites-moi confiance!
Sans le dire à sa mère, le fait que Vincent souffre de déréalisation était un signe assez convaincant pour justifier la suite de ce que le docteur Mangien préparait. Il allait pouvoir passer à la phase «2» du programme.

Chapitre 3
Lettre de Vincent à lui même.

Quelle est cette force qui me pousse certaines nuits à m’éloigner, à aller toujours plus loin de mon corps?
J’aimerai être simplement au milieu d’un mauvais rêve, mais tout est trop exacte, trop précis, trop réel.
Trop réel, et je ne contrôle rien. Je me laisse guider comme le dernier wagon d’un grand huit, ou comme un poisson prisonnier de son hameçon qui se laisse lentement ramener sur la berge par le pêcheur, soumis. Je ne me débats pas, je ne le peux pas, et la destination, quoique aussi effrayante que pour le pauvre poisson, est cependant incertaine.
Tout ce que je sais, c’est que j’ai peur. Une peur panique même. Ce sentiment d’habitude tant redouté par les gens est pour moi au final salvateur car il me réveille et me délivre, dans une pièce de la maison ou je ne devrais pas me trouver, me laissant juste un goût amer dans la bouche, et quelques images résiduelles qui m’empêchent de replonger sans crainte au plus profond du coma nocturne.
J’avais environs sept ans quand la première de ces marches a brisé la quiétude de mon sommeil. Chez moi, ce trouble se caractérise par une absence totale de volonté, mon corps se baladant dans la maison silencieuse, les yeux grands ouverts. Mais il faut préciser que quelque chose me ramène inlassablement dans la même pièce, une grande chambre haute de plafond au premier étage. Ma crise se termine invariablement par un réveil terrorisé, le bras levé et le doigt pointé vers le coin gauche en haut du mur du fond, un cri d’effroi encore dans la gorge qui réveille mes parents. Je vois ou je vais, j’en suis conscient mais malgré le mouvement mental de recul, impossible d’ordonner à mes jambes de faire demi tour. Mes muscles ayant leur propre volonté, je ne peux que subir ce mauvais film jusqu’au bout, attendant que la panique fasse imploser mon cerveau et me réveille. Pris au piège de mon propre corps, je me sens comme un pantin manipulé par une force obscure. Pourquoi flipper? Ici, il n’est pas question de monstre qui me poursuit alors que mes jambes restent mystérieusement collées au sol, ni de chute infinie, ni de mort…. Bien pire, pour moi, il s’agit de possession. Une puissance inconnue s’empare de ce que j’ai de plus cher, mon être de chair, de sang et d’âme, profite de mon sommeil, et mon esprit abusé ne comprend pas, ne veut pas, mais ne peut que se résigner devant plus fort que lui.
Après plusieurs centaines de voyages inconscients du même type, et autant de souffrance et d’épouvante, je me suis mis en tête d’analyser les faits, de reprendre le contrôle et d’agir en conséquence pour changer le cours de mes rêves et de mes marches nocturnes. J’ai remarqué que la crise possède des signes avant-coureurs, ou une sorte de «départ»: une vision sombre, en demi-teinte de l’intérieur de ma chambre, comme à travers un brouillard gris, une sensation de picotement rugueux dans la bouche, et un bourdonnement lancinant dans mon crâne, comme les paroles d’une voix basse très grave susurrées dans mes oreilles. Dès lors, occultant la peur qui m’assaillait chaque fois que ces signes étaient repérés, j’ai entrepris de me réveiller de l’intérieur même de mes songes. Chose bien évidemment extrêmement difficile qu’il m’a fallu dompter. Mais quel soulagement après tous ces efforts de dominer, enfin, ce que je croyais perdu! Faire s’éveiller un esprit embrumé par le sommeil paradoxal alors que l’on est en plein délire onirique n’est pas chose aisée, même quand on s’entraîne quasiment toutes les nuits. La bête (c’est comme ça que je l’appelle) a éprouvé ma nouvelle technique défensive pendant plusieurs semaines, gagnant des batailles, mais cédant peu à peu du terrain. Au début, je n’arrivais pas à me réveiller, et j’allais jusqu’au final tant redouté du «coin de mur dans la chambre du premier étage». Puis j’ai réussi à me réveiller devant la porte de cette chambre. J’aurai bien voulu que ce soit plus simple, plus rapide, mais la peur, l’habitude même de cette peur était telle qu’elle perturbait ma concentration, mes efforts. Je compris vite qu’il fallait s’armer de patience, s’acharner, et s’entraîner encore et encore. De toute façon, je n’avais pas le choix, la terreur devenait insupportable. Mes succès étant plus fréquents, c’est devenu de plus en plus facile, ragaillardi par l’assurance de briser la chaîne du cauchemar. Jusqu’au moment ou la «bête» n’eut plus assez de prise sur moi pour me faire sortir de ma chambre, ni même de mon lit. Elle a alors simplement disparu, après plusieurs années de sévices. Mais depuis quelques mois, je la sens revenir, attendant une faiblesse. Elle ne peut plus profiter de mon enveloppe, je m’en assure, mais maintenant elle m’apparaît directement dans mes rêves, floue, sombre, néfaste, et elle me parle…

arcaghost arcaghost
MP
Niveau 10
14 février 2015 à 16:12:12

Chapitre 4
20 octobre 2012

- allongez-vous sur la table Mr Beaury.
Le jeune homme s’exécuta sans broncher. Cet examen l’inquiétait un peu, mais comme à son habitude, il préféra garder ses états d’âme pour lui.
-mettez ces bouchons anti bruits dans les oreilles, l'appareil fait pas mal de boucan. Voilà... maintenant je vais vous sangler la tête, il ne faut pas que vous bougiez. Très bien. Mettez les bras le long du corps, et surtout ne bougez pas, c’est important pour l’examen. Je vous confie cette petite sonnette.
Elle lui mit une petite sonnette ronde et métallique, comme celle des vélos, dans la main droite en lui expliquant:
-si quelque chose ne va pas, faites la tinter et on arrête tout.
Peu après, la table mobile avança dans le cône de la machine IRM et l’examen commença. Vincent compris rapidement que si cet examen n’était pas douloureux, il n’en serait pas moins très désagréable. Le cercueil. Voilà comment il se sentait, au cœur de cette machine bruyante tubulaire, sanglé, prisonnier. Comme enterré vivant. Il repensa à ses cauchemars. Ceux qui l’avaient amené ici. Des cauchemars ou il était prisonnier de son propre corps, sanglé par la volonté d’il ne savait qui, ou quoi, prisonnier d'une espèce de folie qu'il ne comprenait pas. Il réprima un début de crise de claustrophobie, ferma les yeux, et s’évada dans ses pensées, la seule chose qu'il pouvait encore contrôler dans cet endroit stressant. Il ne fit pas tinter sa sonnette.
L’examen terminé, on renvoya Vincent dans une pièce fermée d'un long rideau et on lui demanda d’attendre. Il en avait assez d’attendre, de patienter, d’écouter, d’obéir. Il voulait prendre sa vie en main. Il voulait rentrer chez lui, dans son cocon familial, se lover dans sa solitude protectrice. Mais il voulait comprendre aussi. Il désirait par-dessus tout avoir toutes les pièces du puzzle en main et pouvoir les assembler pour réagir. Mais Vincent était apeuré, discipliné, soumis comme le poisson pris à l’hameçon. Il ne posa pas de questions, resta avec ses interrogations et fit ce qu’on lui ordonnait. Le conflit, l’interaction avec les autres n’était pas une option. Par habitude, s’effacer pour être tranquille, c’est comme ça qu’il fonctionnait.
Dans la salle, deux infirmières s’affairent pendant que l’analyste discute avec le pédopsychiatre de Vincent qui était venu pour l’examen.
-c’est comme les autres cas. Cerveau complètement normal…. Sauf cette zone: le thalamus, légèrement hypertrophié. Alors en gros, si j’ai bien compris, c’est encore un de tes patients capables d’être lucide en dormant?
-c’est pas si simple. Il dort…
-dans notre univers, mais il est éveillé, conscient dans un autre espace temps? Pff… allez arrête! Sur quoi tu travailles, pour de vrai?!
- je t’ai mis dans la confidence parce que tu es un ami… Et parce que j’avais trop bu ce soir là. Vu le peu de foi dont tu fais preuve envers mes recherches, j’en ai sûrement trop dit. Oublies tes préjugés, veux tu? Et fais-moi confiance. Ou alors oublies tout simplement ce que je t’ai révélé.
-et pourquoi j’accorderais du crédit à tes théories fumeuses? Ce n’est pas compliqué, le thalamus contrôle la déconnexion des sens lors du sommeil. Ton patient est somnambule, ça parait normal qu’il y ait un problème de ce côté-là du cerveau, non?
-tous les somnambules n’ont pas de problème de thalamus tu le sais bien.
-tous TES patients, si. De là à dire qu’ils…. J’arrive même pas à le dire tellement l’hypothèse est complètement farfelue!
-alors oublie.

Chapitre 5
27 octobre 2012

-Bonjour Mme Beaury. Votre mari ne veut toujours pas venir aux séances?
-il est très occupé, vous savez, et… je crois qu’il ne porte pas beaucoup les psys dans son cœur. Depuis qu’on a trouvé la fameuse lettre, il prend ses distances avec tout ça. Il a peur et ne sait pas comment réagir.
Le docteur Mangien se rappela qu’il s’était aperçu que les sujets avaient parfois un des deux parents ayant connu le même genre de pathologie. Une explication plausible au déni du «problème» de son fils. L’hérédité, l’atavisme, une explication plausible également au fait que de plus en plus de gens développent ces symptômes. Une piste à creuser, pensa t-il.
-revenons à nos moutons, si je puis dire. Je vous ai demandé de venir pour vous parler d’un traitement pour Vincent. J’ai un collègue qui dirige un centre un peu spécial dans le Vaucluse.
-spécial? Le coupa-t-elle.
- c’est un centre de réadaptation pour enfants qui ont des facultés particulières, et qui ne s’adaptent pas aux dogmes de notre société. Vous avez entendu parler de ces génies en échec scolaire? C’est un exemple du public visé par ce centre.
- dites-m’en plus, docteur?
Le pédopsychiatre savait d’expérience que son argument faisait toujours mouche auprès de parents fragilisés. Transformer d’un coup de baguette magique l’enfant à problème en génie faisait naître un sentiment de fierté qui effaçait pour un temps l’inquiétude d’avoir tout de même enfanté d’un être différent.
-et bien c’est un cursus en trois ans dans un établissement fermé. Il y a des cours magistraux comme dans toute école, mais cette «école» dispense également des savoirs plus spécifiques aux besoins de chacun des membres. Je ne peux pas vous en dire plus car chaque cas est particulier et demande une batterie de tests propres à l’école, et seuls les professeurs sont aptes à adapter ce qui leur sera enseigné.
-ça va pas lui plaire, siffla la mère de Vincent entre ses dents en regardant ses pieds. Je connais mon fils, il a peur du changement. Il a peur de tout, il a toujours préféré l'inertie à l'action....
-de prime abord, ça ne plaît jamais aux personnes qui ont le genre de problème qu’a votre fils. Mais le taux de réussite est de 100% pour ceux ayant fait un séjour complet au centre. Et personne ne s’en est plaint après coup.
-quels sont les risques si on le laisse vivre tranquillement avec un suivi standard?
-ça peut très bien se passer, il peut assumer son état et vivre avec. On a tous connu des gens un peu.... différents, mais qui vivent très bien comme ça… comme ça peut empirer: décrochage scolaire, perte de motivation, repli sur soi, dépression…
-suicide?
Le pédopsychiatre avait emmené cette mère apeurée ou il le souhaitait, il savait qu’il n’avait plus qu’à enfoncer le clou et conclu:
-éventuellement. Vous savez on ne sait jamais vraiment tout à fait ce qui se passe dans la tête de nos jeunes. Je serai bien présomptueux de vous assurer du complet rétablissement de votre fils sans traitement de choc. Mais je peux vous garantir que je ferai à mon niveau tout mon possible pour qu’une catastrophe n’arrive pas. Je préconise quand même un suivi plus poussé, avec une surveillance telle que peut lui apporter le centre, pour optimiser ses chances.
-je… nous pouvons y réfléchir?
-bien sûr, mais ne tardez pas trop, Vincent a bientôt l’âge limite pour y entrer. Vous savez, c’est un établissement d’excellence, et les critères sont sévères, autant que les places rares. En tout cas, l’une d’entre elles est dors et déjà réservée pour lui. Et comme il entre dans le cadre d’une étude clinique, les frais sont intégralement payés par le contribuable.

Chapitre 6
12 novembre 2012, 7h35

-tu verras, ça va bien se passer mon chéri. Et puis on se reverra bientôt…
Un sourire triste mais plein d’espoir parcourait le visage de Cécilia Beaury. Elle l'avait toujours couvé, et c’était la première fois qu’elle laissait son fils dans les mains d’inconnus. La pensée que c’était pour son bien n’atténuait pas le manque qu’elle commençait déjà à ressentir. Elle s’était apprêtée pour l’occasion, comme pour adoucir la séparation en laissant une image d’elle la plus plaisante possible. Sa robe blanche à bretelle illuminée par le soleil levant d’automne volait légèrement sous la poussée du vent de ce mois de novembre. A ses cotés, Mr Beaury, l’air fermé et impuissant, guettait nerveusement l’arrivée du bus.
-t’as réussi ton coup, t’as enfin réussi à te débarrasser de moi. Papa et toi vous allez enfin pouvoir souffler, vous aurez plus à vous inquiéter…. De toute façon, je serai plus tranquille comme ça, j’aurai plus à voir vos yeux de cockers quand vous me regardez comme une bête malade.
-tu n’as pas le droit de dire ça! Tu sais très bien qu’on fait tout ça pour toi! Même si tu n’en comprends pas la portée aujourd’hui, plus tard….
-ouais ouais, blablabla…
-tu préfères rester malheureux? Dis-moi que tout va bien chez toi et tu ne prends pas le bus. Dis-moi que c’est normal de rester enfermé dans sa chambre, dis moi que c’est normal de pas avoir d’amis, dis moi que c’est normal d’avoir l’air de subir la vie, de faire des cauchemars à répétition… on dirait que t’as un pied ici et l'autre… ailleurs. Et tu ne parles pas comme ça à ta mère, ça lui fait du mal, c’est mesquin de ta part.
Le ton était dur, la mâchoire crispée. Sébastien Beaury n’avait pas l’habitude de sortir de ses gonds. Il avait le calme des gens rudes. Son amour pour son fils ne pouvait pas être remis en cause, même si il avait souvent regretté de n’avoir pas su s’ouvrir plus à son fils. Mais Vincent savait toujours appuyer sur les bons boutons pour obtenir une réaction de ses parents. Ces deux dernières années lui avaient appris, dans le conflit, à «dialoguer» avec son père. Le mélange de l’adolescence et de son problème avait enfanté d’un cocktail explosif. Et puis après tout, on est souvent plus méchant avec les proches, surtout à son âge. Sébastien en était conscient, et laissait régulièrement passer les humeurs changeantes de son fils, ne communiquant que rarement avec lui, sauf quand il dépassait vraiment les bornes.
-il est un peu tard pour faire valoir ton droit paternel de m’engueuler, tu crois pas?
Le bus, qui arrivait, mis fin à la dispute.
-allez, j’me casse! Bon débarras.
-je t’aime, mon fils.
Aussi loin que sa mémoire pouvait remonter, c’était la première fois que Vincent recevait une marque d’amour aussi franche et spontanée de son père. Accusant le coup, décontenancé, une larme soulignant la tristesse de son sourire, il sauta dans les bras de ses parents.

Message édité le 14 février 2015 à 16:14:07 par arcaghost
arcaghost arcaghost
MP
Niveau 10
14 février 2015 à 16:13:25

Chapitre 7
12 novembre 1012, 7h59

L’intérieur du bus était éclairé d’une lumière bleuâtre, presque électrique, qui refroidissait une ambiance déjà très austère. Les quelques adolescents assis avaient tous l’air plus ou moins amorphes, comme paralysés, et regardaient le nouvel arrivant du coin de l’œil. Seul un grand blond très mince flanqué d’une veste en tweed verte trop large pour lui donnait le sentiment d’apprécier le voyage. Sans un mot, le chauffeur referma la porte et démarra. Vincent fit un dernier geste de la main à ses parents à travers la vitre et s’installa sur un siège, le plus loin possible des autres occupants. Il lui semblait d’ailleurs que chacun avait eu, consciemment ou pas, le même réflexe que lui, la dizaine de passagers étant éparpillés sur les sièges. Le grand blond se leva, parcourut en zigzaguant l’allée en direction de celui qui venait de s’asseoir, se posa sur le fauteuil du bord opposé du bus, et regarda Vincent jusqu’à ce que celui-ci, mal à l’aise, le fusille d’un regard interrogateur.
-quoi?!
-je m’appelle François-Xavier. Mais tout le monde m’appelle FX!
-D’accord?!?
-oui, je sais, c’est dur, c’est tout nouveau, inconnu… mais c’est l’aventure mon gars! T’as l’air angoissé?!
Le ton exalté et le grand sourire de FX étaient désarmants. Mais Vincent, peu coutumier des interactions avec ses semblables, resta méfiant et préféra se replier dans sa morne habituelle.
-c’est pas ça… c’est juste que je m’inquiète pour mes parents, ils ont eu du mal à me lâcher. C’est difficile pour eux.
-mouais, c’est çaaaaaa… tu savais que l’endroit ou on va n’est pas répertorié dans la base de données de l’éducation nationale? En fait, il est répertorié nulle part. Comme si il n’existait pas.
-et tu sais tout ça parce que…?
-j’suis un génie. De l’informatique entre autre. Je peux rentrer sur n’importe quel réseau crypté. Trop fastoche pour moi! J’ai piraté l’ordinateur de notre bon psychiatre quand il avait le dos tourné. Et toi, c’est quoi ton don? Tous ceux qui font le «programme» ont un don. Tu vois la fille derrière le chauffeur? Ben elle, elle est musicienne. Mais pas n’importe quelle musicienne, elle a l’oreille absolue. Bon, elle fait que ça, hein! Parce que niveau personnel, c’est plutôt l’hécatombe. Elle est jolie n’est-ce pas?! Le mec en face par contre…
-dis, tu respires jamais?
- c’est ma malédiction à moi. Je suis insupportable il parait.
Je confirme, pensa Vincent.
-on a tous un truc en plus, mais on a tous un truc qui va pas. Toi je sais pas. T’es le dernier inscris. Normalement y’avait plus de place. J’ai pas eu le temps de tout décrypter. T’es juste présent sur le trombinoscope. Chaque dossier a un cryptage différent, et ça prend un peu de temps à cracker. Ça m’intrigue quand même.
-je fais des cauchemars. C’est ça mon don. Et c’est ma malédiction aussi. Je suis un vrai pti’ chanceux dans mon genre.
-Ah? Bon! D’accord. Doit y avoir autre chose. Remarque j’ai pas trop compris pour moi: j’ai pas de problème relationnel comme vous autres. Pour moi tout va bien. C’est les autres qui m’acceptent pas, mais tant pis, j’aime bien tout le monde quand même. Après tout, ça doit pas être facile d’avoir en face de soi quelqu’un qui a réponse à tout. Je comprends.
Le sourire éclatant d’FX mis fin aux réticences de Vincent. La curiosité fut la plus forte. Peut être que ce nouvel ami pourrait lui apporter quelques réponses à certaines de ses interrogations.
-ils ont vraiment tous des capacités spéciales les autres?
-oui.
-alors qu’est ce que je viens faire là dedans? J’ai rien de particulier, moi. Le psy Mangien dit que je suis juste… genre timide, effacé...
-je sais pas, mais ce bon docteur fait le tour de France pour approvisionner sa bétaillère. Y’a bien une raison pour qu’il t’ai repéré et que tu fasses parti du programme.
-le piratage de leurs données t’as rien appris d’autre?
-Nan. Faut dire que c’est pire que la CIA leur truc. Au pire, on verra bien quand on sera là bas. Ça risque de prendre un peu de temps, on a encore douze personnes à récupérer, et on va pas faire beaucoup de ligne droite, un vrai parcours du combattant. On devrait arriver demain fin de matinée, si mes calculs sont bons.

Chapitre 8
Arrivée au centre, le 13 novembre 2012, 11h48

-tout le monde descend!
Le chauffeur, qui n’avait pas quitté sa mine renfrognée du voyage, balança l’ordre comme un militaire met sa compagnie au garde à vous, et vingt trois jeunes descendirent dans le silence.
Une fois la troupe rassemblée sur la place centrale ou le bus s’était stoppé, l’homme qui les avait religieusement regardé descendre en file indienne les fit tous mettre face à lui:
-mesdemoiselles, messieurs. Voici le lieu ou vous passerez vos trois prochaines années. Nous sommes actuellement quatre vingt seize, équipe dirigeante comprise. Il y a en tout cinquante et un pensionnaires comme vous qui suivent notre enseignement. Vous apprendrez ici un savoir accessible à nulle autre personne ne répondant pas aux critères qui font que chacun de vous est unique. Vous apprendrez à développer vos capacités personnelles, et à les mettre en œuvre dans un but déterminé. Si mes paroles demeurent pour vous énigmatiques, vous comprendrez bien vite de quoi il retourne, et constaterez que votre place ne pouvait être qu’ici.
Il laissa un instant ses paroles s’évaporer.
-je m’appelle professeur Sylvain Megrit. Je suis le responsable de ce centre. On m’appelle «Monsieur», ou «monsieur Megrit», mais je sais qu’on me nomme «le Doc» quand je ne suis pas présent. Je vous invite maintenant à vous rendre à vos dortoirs pour vous installer: les bâtiments de gauche pour les garçons, ceux de droite pour les filles. On viendra vous chercher pour un briefing dans la grand ‘salle, qui est le grand bâtiment que vous pouvez voir au centre des bâtiments administratifs.
Voyant que personne ne bougeait, comme il avait l’habitude de le constater à chaque fois que de nouveaux arrivants assistaient à la présentation, il rajouta sur un ton doux et rieur en désignant les dortoirs de sa main ouverte:
-vous pouvez y aller.
Le groupe se scinda alors sans bruit en deux. Quatorze filles et neuf garçons partirent respectivement vers le foyer qu’ils intégraient pour trois années de leur vie. Tous aussi introvertis (sauf FX qui trépignait sur place), tous aussi fragiles, ils n’osaient qu’à peine lever les yeux vers les curieux bâtiments modernes, faits de béton, de verre et de ce qui semblait être une sorte d’assemblage de pierres polie couleur ambre, cachés dans cette forêt du Vaucluse. Seul FX sembla frappé en avançant vers les dortoirs par les hauts mûrs d’enceinte qui entouraient cette première partie du camp.
-t’as vu Vincent? C’est un camp fortifié ici!
-t’as l’air surpris. Je croyais que t’avais lu la brochure publicitaire avant de venir.
-y’avait pas de photo du camp.
François-Xavier avait perdu un peu de son sourire ravageur.
-c’est l’aventure mon gars, ironisa Vincent.
FX ne répondit pas, absorbé dans ses pensées.
-j’ai l’impression que ça va pas être de tout repos. Si y’a des murs aussi hauts, c’est pour nous retenir. S’ils ont peur qu’on se barre, c’est que doit y avoir des raisons de se barrer.
-ça c’est dans le meilleur des cas, marmonna FX pour lui même.

Chapitre 9
La grand’ salle, 13 novembre 2012, 18h45

La grand’ salle pouvait accueillir environs 200 personnes. Les plus anciens des pensionnaires avaient été placés debout, en retrait, au fond de la longue pièce rectangulaire, les nouveaux, assis aux premiers rangs sur des chaises dont on devinait qu’elles avaient été déplacées pour l’occasion. Des tables étaient rangées sur les cotés le long des mûrs.
Le professeur Megrit, dit le Doc, fit son apparition par la double porte d’entrée en aluminium, remonta la pièce par le centre sous les regards respectueux des anciens, et vint s’installer sur un fauteuil solitaire en cuir en face de l’assemblée. On aurait pu entendre une mouche voler. Le cadre imposait, de part son austérité architecturale intérieure et ses couleurs claires, une étrange impression de froideur monacale. Des fenêtres, mises en biais tournées vers le ciel, recevaient les rayons du soleil pour les diffuser à travers le bâtiment haut comme un immeuble de quatre étages. Mais c’est surtout la solennité du professeur Sylvain Megrit qui captaient les regards. Chacun de ses gestes semblait travaillé, maîtrisé, jusqu’à la manière dont il s’était assis, les jambes à moitié écartées, le buste penché en avant, les coudes sur ses genoux et les mains jointes.
FX pouffa un rire nerveux qu’il ne pu retenir. Le professeur Megrit lui jeta un regard, et lui fit un clin d’œil chaleureux.
-Bonjour. Je sais que vous vous posez beaucoup de questions. Deux questions en particulier vous brûlent les lèvres: qu’est ce que c’est que cet endroit, et pourquoi vous. Je ne répondrais pas à ces questions, vous allez le découvrir par vous-même dès demain. J’éclairerai juste un point particulier: je crois savoir que ceux qui sont comme vous sont peu enclins aux confidences; je pense même que vous vous êtes à peine parlé ou même dit bonjour depuis le début de votre voyage. Et bien sachez que notre point commun à tous, ici, ce qui nous unis, c’est que nous faisons d’horribles cauchemars. Des cauchemars tellement affreux qu’ils semblent prendre vie dans la nuit, et troublent d’une manière ou d’un autre notre vie.
Des têtes s’étaient relevées.
- Ces rêves sont le revers d’une médaille. Cette médaille est portée par des personnes exceptionnelles, mais ces personnes, vous, ne le savez pas encore.
Cette fois, toute l’assemblée des nouveaux était attentive, comme hypnotisée par des paroles attendues depuis longtemps. Ils n’étaient plus seulement des individualités en souffrance, mais un groupe réunis sous une même bannière. Les anciens, qui pouvaient se remémorer ces même paroles entendues avant, et le sentiment qui les avait tous parcourus en réalisant qu’ils n’étaient plus seuls, avaient presque tous un sourire d’approbation qui leur fendait le visage. Ils scrutaient les nouveaux, attendant de capter la moindre réaction révélatrice de surprise, cette même surprise qui les avait réveillés de leur vie subie autrefois.
-vous découvrirez ici en vous une force insoupçonnée, des capacités étouffées, drapées sous une couche d'incompréhension, et de ce que les «autres» nomment l'anormalité. Pour l’instant, vous vous sentez fragiles, mais bientôt, vous serez capables de surpasser, et même contrôler tout ce qui vous freinait. Je vous promets une chose: vous ne le regretterez pas!
Le Doc suspendit ses paroles, claqua dans ses mains, et déclara avec une mine joyeuse:
-maintenant il est l’heure de se restaurer. Un «Ancien» se chargera de vous guider dans les jours qui viennent. Mesdemoiselles, messieurs, je vous souhaite une bonne soirée.
Le professeur Megrit s’éclipsa comme il était venu. Une jeune fille et un jeune homme s’avancèrent vers le groupe, et donnèrent des instructions pour que les tables et les chaises soient remises en place pour le dîner.

Chapitre 10

L’heure du dîner. L’heure ou chacun est en face à face, l’heure où il est grotesque de passer le temps le nez plongé dans son assiette à ruminer sa nourriture, même pour des êtres comme eux. L’heure ou les langues se délient…
-je fais pas de cauchemars. Enfin si, j’en fais, mais des normaux, pas d’horribles cauchemars comme le Doc a dit. Tout le monde fait des mauvais rêves. Mais on n’est pas traumatisé par ça, hein?!
-c’est toi qui le dit. Pour moi, c’est pas des cauchemars. C’est…. Autre chose.
-tous les dossiers que j’ai pu pirater parlent de ça chez nos chers colocs’. Et apparemment ça implique des troubles du comportement chez vous.
-bienvenue chez dingueland. Merci FX, je sais maintenant que je suis dans un asile de fous. Et tenu par un fou faut croire. A l’écouter, ça va être l’extase, on va devenir les maîtres du monde…. C’est quand même bizarre que, de tous les gens avec qui j’ai fais le voyage, c’est le seul qui ne fait pas de cauchemars qui me scotche la jambe.
-ce qui est vraiment barge, c’est que de tous les gens que j’aurai pu approcher, c’est le plus con qui a retenu mon attention. Voilà, j’ai trouvé mon problème, je suis maso.
Vincent avait vraiment blessé François-Xavier, il le vit tout de suite et eu des remords, honteux d’avoir pris son nouvel ami pour cible.
-excuses-moi FX, je suis fatigué par tout ça. Tu sais, la route, la nouveauté… je crois que j’ai jamais parlé autant avec quelqu’un, à part mes parents. Et en général ça finissait toujours mal. Je suis pas habitué, je suis maladroit, il va me falloir un peu de temps.
La confession de Vincent adoucit la mauvaise humeur d’FX dont la rancune ne faisait pas partie de son vocabulaire.
-mouais… t’as l’air intelligent. Assez intelligent pour reconnaître tes tords.
Après quelques secondes d’un regard scrutateur, il ajouta, le visage tordu exagérément d’une moue faussement boudeuse :
- Tu me manipules hein?!
-moi? noooon! Tu es trop subtil pour que je me risque à faire ça. Vu la tête que tu fais quand tu es offensé, je voudrais surtout pas voir ce que ça donne quand t’es énervé!
Les deux adolescents affichaient maintenant un large sourire et des yeux rieurs, et ils estimèrent, sans se le dire, que ce serait peut être pas si mal, ces trois ans au centre.

arcaghost arcaghost
MP
Niveau 10
14 février 2015 à 16:15:28

Chapitre 11
Lettre de Vincent à lui-même 2

….Elle ne peut plus profiter de mon enveloppe, je m’en assure, mais maintenant elle m’apparaît directement dans mes rêves, floue, sombre, néfaste, et elle me parle…
Cela fait plusieurs semaines que je rêve d’une maison lugubre, en ruine. J’entre dans cette maison pour la visiter, poussé par un désir morbide, comme attiré, fasciné par l’appel de la peur. J’ai à peine passé le seuil que la porte claque, comme une bombe dans la nuit dont le bruit assourdissant me force à me retourner. Là, une voix grave mais tout bas, irréelle, me dis: «tu es à moi». Je panique et cours vers une sortie improbable au fond de la demeure. je file à toute vitesse à travers les pièces, braquant brusquement pour changer de direction, zigzaguant d’un élan brutal dans des couloirs défraîchis, le son de la voix d’outre tombe encore dans les oreilles, survolant le sol comme un esprit frappeur dans les films d’épouvante, jusqu’ à arriver devant une porte qui s’ouvre devant moi et laisse place à…. moi même au fond d’un lit, en train de dormir. Je vois une silhouette grise et vaporeuse qui est penchée sur mon corps allongé et qui susurre à mon oreille des choses que moi, observateur de la scène, je perçois mais dont je ne comprends pas le sens. Puis la chose me regarde quelques secondes, l’œil noir, et rentre par le haut du crâne dans ce corps inerte sous les draps…. C’est à ce moment que je me réveille et que la crise de tétanie commence….

Chapitre 12

Le même jeune homme qui les avait guidés toute cette première soirée vint les réveiller à l’aube après une nuit presque sans rêves. C’était un gaillard d’un mètre quatre vingt dix appelé Bertrand, avoisinant les dix neuf ans, qui faisait preuve d’une rare douceur et ne brusquait personne dans le clan des garçons. Les filles avaient le droit au même traitement, chapeautées par une jolie rousse dont Bertrand semblait très proche.
Bertrand avait le sens de la formule:
-allez messieurs, un réveil décidé annonce une belle journée! Vous allez tranquillement vous laver et faire votre lit, et dans trois quarts d’heure je reviens vous chercher pour aller au réfectoire. Après, vous me suivrez dans les salles de cours ou vous ferez connaissance avec votre professeur. C’est parti!
Le petit déjeuner englouti dans le silence, le groupe des nouveaux, fébrile, attendait impatiemment le retour de leurs chaperons, qui ne tardèrent pas. Le petit groupe longea le bord gauche de la grand’ salle dans une allée gravillonneuse cernée d’épais buissons jusqu’à se retrouver bloqué devant une haute palissade. Bertrand et la jolie rousse, en chefs de file, expliquèrent d’un ton solennel:
-nous voici arrivés devant l’entrée de la zone d’apprentissage. C’est ici que vous serez confrontés à la première phase de votre cursus.
-vos progrès vous feront avancer petit à petit, salle après salle, arène après arènes vers le «Fond» afin de passer le premier pallier de votre formation. Chacun son rythme, donc ne vous inquiétez pas si vous êtes à la traîne dans certaines salles. Je vous dis tout ça parce que les professeurs ne donnent que peu de détails sur la méthode. C’est à vous et à vous seuls de trouver vos repères. Mais nous seront toujours là comme référents en cas de coup dur. Maintenant, Bertrand va nous ouvrir le passage.
Bertrand se détourna du groupe pour fouiller dans sa poche, en ressorti une étrange clé de la même matière et couleur que les mûrs extérieurs polis des bâtiments, l’inséra dans la serrure de la porte-palissade et ouvrit.
-des arènes? Éructa FX, brûlé par le désir d’en savoir plus.
Bertrand eu un sourire et acquiesça:
-des arènes!
Puis il entra en invitant le groupe à le suivre.
Ils passèrent la porte et se retrouvèrent dans un dôme de la même matière que la clé, avec en son centre six petits bâtiments de pierre et de bois, de la taille d’une maison, alignés. De l’extérieur, on ne pouvait voir la moindre parcelle du dôme, caché à l’avant par la hauteur incongrue de la grand’ salle, et sur les côtés par les arbres immenses et les buissons touffus, tant et si bien que le groupe, ébahis, pensait arriver dans la cour de la grand’ salle que le petit chemin longeait, ou bien sur un autre chemin les menant à leurs salles de classe. De grands panneaux bleutés phosphorescents régulièrement espacés dans la coque du dôme illuminaient d’une ambiance électrique les lieux. Tous semblaient troublés de rentrer dans un espace fermé faisant plusieurs terrains de football de surface. Les yeux d’FX roulaient dans tous les sens. Il scrutait tout, et partout.
-ça n’a pas de sens. Grommela t-il en pensant que les chaperons leur avaient joué un tour: comment un si grand vide comblé par de si petits bâtiments pouvait abriter tant de salles et d’arènes promises?
Le groupe s’était maintenant stoppé à l’unisson, sans un mot, stupéfait par cette bulle dans laquelle un quartier de ville eut pu tenir.
-ça fait bizarre la première fois, hein? dit la jolie rousse dont personne ne connaissait le nom.
-tu m’étonnes….. dit lentement la fille musicienne à voix basse.
-c’est quoi ça? lança FX aux chaperons. On est dans un truc qui n’a aucun intérêt: un aussi grand volume fermé pour loger six maisons??? Des maisons dans un bâtiment? Center park sans la forêt?
FX n’arborait plus cette confiance en lui qui le caractérisait. Il semblait perdu.
-dans peu de temps tu comprendras.
FX ferma la bouche. Le groupe, qui d’habitude devant l’inconnu se serait fermé dans une attitude passive, libérait désormais des manifestations d’excitation par des sourires non contrôlés et des commentaires d’émerveillement entre eux. La peur était oubliée. Rassurés par une nouvelle cohésion créée par la découverte, ensemble, d’un univers mystérieux, ils s’extasiaient ouvertement.
Sans un mot, Bertrand et sa camarade sans nom marchèrent vers les bâtisses de pierre. L’air à l’intérieur de la bulle était tiède, sans mouvement perceptible, mais le groupe des nouveaux pouvait ressentir une énergie invisible parcourir le vide et les envelopper. Le sol, recouvert de gazon haut et de fleurs des champs colorées, bruissait sous les pas légers de l’escadron.
-vous voilà à la salle 1.vous n’avez plus qu’à entrer, un professeur vous attend. Nous reviendront vous chercher à la mi-journée pour le repas. En attendant, amusez vous bien!
Les sourires entendus des deux accompagnateurs ne firent qu’attiser la curiosité de Vincent qui frappa sans crainte à la porte.

Chapitre 14

-bonjour à tous. Ne vous asseyez pas et rassemblez vous au fond
La pièce avait l’allure de n’importe quelle salle de cours, si ce n’est un accès fermé derrière le bureau du professeur, et un espace vide assez important entre ce bureau et les tables des élèves. Le groupe semblait déçu, après tant de surprises, de se trouver dans un environnement qui autrefois était synonyme de frustration et de souffrance.
-Je m’appelle Andrea Marge. Je serais votre unique professeur pour le premier cycle de votre formation. Ces tables et ces chaises ne sont pas pour vous. Voyez-vous cette légère ligne brillante au sol qui sépare la salle en deux? Vous ne devez pas passer au-delà.
Le regard de Mme Marge, aiguisé et froid, ne poussait pas à l’audace. Des masques interrogateurs apparaissaient sur les visages. Mme Marge se détourna de l’auditoire, pris un feutre et écrivit sur le tableau blanc brillant: Sésame, ouvre-toi!
Un grand panneau sur le sol délimitant l'espace vide entre le bureau du professeurs et les tables se mit à trembler doucement, et la dalle monta vers le plafond pour dévoiler ce qui semblait être un monte-charge dissimulé.
-vous avez vraiment cru que vous alliez apprendre quoi que ce soit votre fessier posé sur une chaise?
Le professeur Marge s’était métamorphosé. D’un abord stricte et hautain, elle s’était mue en gentil diable sortant de sa boite, riant de l’expression des nouveaux arrivants, dégustant avec amusement la situation qui mettait le groupe dans l’incompréhension totale. FX riait également, comme si il comprenait la chute de la meilleure blague qu’il eut entendu. La salle s’emplit d’un joyeux brouhaha, et tout le monde se regarda en dévoilant un large sourire.
Un doigt de la main du professeur essuya de sa joue humide une larme de rire.
-je ne me lasse pas de voir la tête des nouveaux le premier jour!
Mme Marge arborait une tenue stricte et le chignon porté haut d’une nanny anglaise. Ses lunettes étroites portées sur un nez fin et pointu, accentuaient l’air sévère du regard. Les lèvres étaient pincées mais ce n’était qu’un leurre. S’étant démasquée, le professeur affichait à présent une attitude qui augurait d’une décontraction certaine lors de son enseignement, voire d'un grain de folie.
-bon, tout va bien, je me reprends…. Montez dans l’ascenseur, s’il vous plaît.
Elle désigna d’un geste ample et détaché l’intérieur de la cabine. FX, ravi, fit les premiers pas, rapidement suivi par la cohorte. L’ascenseur s’enfonça, et ils virent le sol de la salle disparaître à travers la porte ajourée. Vincent ne pu s’empêcher de repenser à son épreuve dans la machine IRM et réprima nerveusement une grimace. Le silence était revenu, balayé par la lumière diffuse du monte-charge qui s’abaissait dans les entrailles de la terre.
L’ascenseur arrivé à destination, ils sortirent tous pour se trouver face à une salle ovale immense parée de plaques de métal boulonnées entre elles. Les lumières crues des lignes de néons intégrées au plafond illuminaient la pièce. De confortables fauteuils en cuir marron longeaient une des parois, laissant l’espace restant complètement vide.
Le professeur Marge se dirigea vers le centre et demanda aux élèves de s’installer.
-je vais vous faire aujourd’hui des révélations. Des choses que peu de gens connaissent sur cette planète.
L’auditoire était attentif, assoiffé par tant de promesses.
-le monde que vous croyez connaître est en réalité très différent de ce qu’on vous a appris. Tout ce qui vous entoure n’est qu’une mince couche de ce qui existe. Connaissez-vous la matière noire?
L’assemblée resta silencieuse, même Vincent qui, passionné par les sciences de l'univers, avait déjà lu quelques ouvrages de vulgarisation scientifique traitant du sujet.
-la matière noire est une espèce de matière invisible qui compose une grande partie de l’univers. Presque un quart de la matière en fait. Seul problème, cette matière est in-dé-tec-table! Et pour cause, elle n’existe pas dans notre plan cosmique. Elle va de pair avec l’énergie noire, ou énergie sombre, qui la dirige, la manipule, la contrarie comme une feuille balayée par le vent, en procédant sur elle comme une force répulsive. C'est en quelque sorte la force négative de la force gravitationnelle. Elle représenterait au moins les deux tiers de ce qui existe dans l'univers. Des scientifiques ont émis l’hypothèse de l’existence de ces composants car les lois universelles que nous connaissons ne répondent pas, n’expliquent pas tout dans le fonctionnement de notre univers. Il manque des choses dans l’équation. En effet, matière noire et énergie noire n’existent pas vraiment dans notre plan cosmique, mais elles ont une influence sur ce que nous connaissons du réel. Certains scientifiques se demandent si cette matière indétectable existe vraiment. Ils échafaudent différentes théories, mais tant qu'ils resteront bloqués sur l'idée d'un monde matériel et uniforme, ils ne risquent pas de découvrir grand chose.... Difficile de remplir une tête déjà remplie d'idées préconçues! Tout le monde me suit?
Le groupe était envoûte. Cette entrée en matière dès le premier cours était fascinante pour ces jeunes esprits. Si la fermeture aux autres était un symptôme de leur état, ils possédaient tous une intelligence supérieure et surtout une ouverture d’esprit exceptionnelle, qui leur faisait percevoir les choses au-delà du raisonnement habituel.
-bon… vous n’avez pas assez dormi ou quoi?!
-continuez, s’il vous plaît, lâcha une des filles.
Le professeur, l’air faussement contrarié repris son exposé.
-donc, la matière noire et l'énergie noire…. Vous, vous avez accès à cela. Vous ne le savez pas, mais vous les avez tous soit entendu, soit vu, soit touché….. Par l’intermédiaire de ce que vous croyez être des rêves. Vous avez la capacité, plus ou moins développée, d’avoir un pied dans chaque dimension. On va faire un petit tour de table. Comme ça vous vous présenterez et vous nous raconterez vos cauchemars. Moi j’expliquerai. Je commence par moi: je m’appelle Andréa Marge, je rêvait constamment d’eau qui me submerge. Je suis ce qu’on appelle vulgairement une télé kinésique. Cette eau dont je rêve, c’est en fait l’énergie noire qui nous enveloppe. J’ai depuis appris à la contrôler pour m’en servir dans notre monde.
Comme des visages réprobateurs et sceptiques lui faisaient face, Andréa Marge fit une démonstration. Elle tendit le bras vers le siège de Sibylle, la plus jeune du groupe des filles, ferma le point et ramena le bras vers elle d’un coup sec comme si elle tirait sur une corde. Ils virent tous avec stupeur le lourd fauteuil se déplacer de plusieurs mètres vers le centre de la salle.
-des questions?
Vingt trois bras se levèrent mais ce fut la plus jeune qui s’octroya la parole.
-je m’appelle Sibylle, j’ai treize ans et demi, et je rêve toutes les nuits de gens que je ne connais pas. Mais ce sont toujours les mêmes personnes, toutes les nuits, et elles me regardent et veulent m’attraper. Ça me fait très peur et je me réveille en hurlant. Je sens qu’elles me veulent du mal et, la journée, je passe tout mon temps à essayer de les identifier.
-tu ne crains rien ma chérie. Ils n’existent pas ici, sur notre Terre. Enfin, pas vraiment.
-ça veut dire quoi ce charabia?! Demanda Sébastian, un gaillard trapu et musclé d’environ 80kg mais dont le regard trahissait de l’angoisse. Je fais le même genre de rêve que Sibylle. Le même homme revenait toujours pour essayer de m’enlever. Une nuit il a réussi à m’emmener sur une autre planète ou un truc dans le genre. Au début ça me terrifiait. J’ai appris en grandissant à me défendre, à lui faire peur. Ils reviennent à trois maintenant. Toutes les nuits quasiment, et ce sont les mêmes gars.
-vous êtes ce qu’on appelle des voyageurs. Nous pouvons tous le faire, mais vous, vous possédez de meilleures prédispositions à vous transporter mentalement. Vous êtes donc plus soumis aux «attaques» parce que vous êtes beaucoup plus visibles, du fait que vos déplacements inconscients créent un déplacement d'énergie dans le voile universel. Pour anticiper vos prochaine questions, il faut que je vous explique les choses plus en profondeur, en commençant par le début. Je suis toujours pressée de passer aux travaux pratiques, mais il ne faut pas oublier les fondements, les bases qui expliquent la genèse de notre centre. En voici quelques explications:

arcaghost arcaghost
MP
Niveau 10
14 février 2015 à 16:18:11

:) petite pause dans le texte :)
je vous laisse digérer tout ça, en attendant vos critiques.
Je me rend compte que ma mise en page toute jolie sous Word ne donne pas pareil sur le topic... j'espère que vous me pardonnerez l'aspect pavé!

[_evo]Loscrazy [_evo]Loscrazy
MP
Niveau 10
14 février 2015 à 16:19:37

:(

Pseudo supprimé
Niveau 9
14 février 2015 à 19:04:25

Je ne viens pas souvent -jamais- sur le forum Écriture... T'es le premier que je lis :)

J'ai parcouru ton texte et il m'a l'air beaucoup plus inspiré par les Séries B que par de véritables romans. Je me trompe ?

Le fond est très "bout de ficelles" (groupes d'amis, phénomènes psychiques et scientifiques), la narration traite quasi exclusivement des actions des personnages et il y a BEAUCOUP de dialogues !!
En gros ,on sent en lisant que tu es attiré par les travaux pratiques et que tu as kiffé la série Twillight :hap: ...

C'est pas forcément des reproches hein !

arcaghost arcaghost
MP
Niveau 10
14 février 2015 à 19:48:29

salut Marie-Sybille,
effectivement, je suis plutôt inspiré "culture geek" que par la forme classique des romans. je visualise plutôt façon cinématographique ce que j'écris. c'est sûrement un ton particulier pour l'écriture, je le conçois...
Par contre, twilight, j'ai juste maté le 1er et le dernier, c'est surement pas ma source d'inspiration favorite!
D'autres critiques (bonnes ou mauvaises) a donner? je suis preneur.

SadX SadX
MP
Niveau 36
14 février 2015 à 19:49:30

J'viens de finir de lire le premier post après l'intro.
J'suis plutôt d'accord avec la place un petit peu trop importante des dialogues, mais en ce qui concerne les "actions"... Non, j'trouve que pour l'instant, coté psychologie, ça va...
... en tout cas dans la mesure où l'histoire est pour l'instant assez classique, c'est vrai. Peut-être pour ça, d'ailleurs, que le tout est raconté assez rapidement, pour vite embrayer sur les événements plus intéressants. Mais à la différence de Twilight, de ce que je sais, au moins, ton intrigue semble réaliste, beaucoup plus crédible, donc ça annonce du bon, je trouve.

MS :d) Fut un temps, le roman était considéré comme un genre de série Z de la littérature. 'gaffe à ta façon de cataloguer. ^^

arcaghost arcaghost
MP
Niveau 10
14 février 2015 à 19:56:50

merci SadX de prendre le temps de lire mes postes.

je reposterai dans la nuit d'autres chapitres (je vais pour l'instant aller mater un film cinoche). là, les bases sont posées, mais sans spoiler la suite, je peux annoncer que ça dérape pas mal coté action.

En tout cas, merci à ceux qui me lisent, je suis avide de critiques et de conseils!!!

Pseudo supprimé
Niveau 9
14 février 2015 à 21:04:37

Le 14 février 2015 à 19:49:30 SadX a écrit :
MS :d) Fut un temps, le roman était considéré comme un genre de série Z de la littérature. 'gaffe à ta façon de cataloguer. ^^

Je te parle de Série B au sens de "production de séries grand public contemporaine"... Je ne catalogue rien, j'assimile un "style" à un autre.

Après, je ne pense pas que le roman ait été à un moment ou à un autre "considéré comme un genre de série Z de la littérature"... Les érudits lettrés ont toujours eu connaissance de l'existence des romans grecs (les histoires de Lucien de Samosate par exemple) qui constituaient un genre assez pointu que tout le monde ne lisait pas....
C'est vrai qu'il y a eu des périodes où les romans qui sortaient n'étaient pas de bon goût (Moyen-âge, période classique, nos jours...), mais je le répète, les lettrés de toutes les époques respectaient des tas de romans, et donc le genre romanesque en général.

Message édité le 14 février 2015 à 21:06:10 par
SadX SadX
MP
Niveau 36
15 février 2015 à 10:13:43

Aïe, par contre, pour le post suivant, j'suis déjà clairement moins emballé.
Je saurai pas dire si c'est ton histoire qui met trop de temps à démarrer ou si c'est le départ que je lis qui ne me convient vraiment pas. J'en crierais presque au plagiat de X-men ou de Harry Potter (avec le coup du premier ami dans le bus/train...). En forçant, j'arrive à peine à ressentir de la fascination pour l'étrange sociabilité de FX... mais c'est vraiment tout !
J'lirai probablement le dernier post, un de ces jours, mais 'pas dit que je poursuive après... :-(

Sinon, j'ai aussi pris le temps cette fois de noter quelques erreurs plus précises :

  • "T’as l’air angoissé ?!" :d) Perso, j'mettrais "..." avant "?!", comme la phrase en elle-même n'est pas une question (on n'interroge pas un air, on ne fait que le constater, 'fin, du moins dans le contexte).

"Sa morne habituelle" :d) Euh... y manque pas un nom, avec les adjectifs ? :doute:
"L’endroit ou *où on va"
"Place centrale ou *où le bus s’était"

  • "Accessible à nulle autre personne ne répondant pas aux critères qui font que chacun de vous est unique" :d) Cette phrase est vraiment confuse, entre les deux négations et le changement inutile du centre d'intérêt, le mélange entre unité et collectivité... Pourquoi pas tout simplement "accessible seulement à des gens comme vous" ou quelque chose comme ça ??

"Le groupe se scinda alors sans bruit en deux" :d) "Sans bruit, le groupe se scinda alors en deux." (plus fluide) (attention à bien placer les compléments circonstanciels)
"Quatorze filles et neuf garçons partirent respectivement vers le foyer qu’ils intégraient *allaient intégrer (pour éviter la simultanéité avec l'action de partir) pour trois années de leur vie. :d) Euh... c'est voulu, le coté "administratif", dans la précision des quantités ? Un petit peu abrupt...
"FX ne répondit pas, absorbé dans ses pensées. - J’ai l’impression [...] - ça c’est dans le meilleur des cas, marmonna FX pour lui même." :d) Un reproche général dont ce passage est le meilleur exemple : ton texte comporte beaucoup de dialogues, mais très peu d'incises, ce qui nuit à la clarté, je trouve.

  • "Qu’il ne pu *put retenir."

"Mais ces personnes, vous, ne le savez pas encore." :d) "Ces personnes ne le savent pas" ou "vous ne le savez pas" ? Au vu de la ponctuation, on dirait que tu t'es emmêlé les pinceaux, ici. La formulation est maladroite, en tout cas.
"Seulement des individualités en souffrance, mais un groupe réunis sous une même bannière." :d) Phrase franchement pompeuse, et revirement trop brutal. Ou trop naïf... ? On guérit pas du sentiment d'exclusion aussi vite, 'faut pas déconner... ^^
"Vous découvrirez ici en vous une force insoupçonnée" :d) "Ici" ou "en vous" ? Cette phrase en perd presque tout sens ! :fou:
"La mauvaise humeur d’FX dont la rancune ne faisait pas partie de son *du vocabulaire." (redondance avec "dont")
"Tords" :d) *Tort
"Le visage tordu exagérément d’une moue faussement boudeuse" :d) "Le visage exagérément tordu [...]" (plus fluide aussi)

 
MS :d) Je savais pas, pour les romans grecs.
Bref, je réagissais surtout à ton évocation de "véritables romans", mais j'pense qu'on partage de toute façon le même avis.

Pseudo supprimé
Niveau 9
15 février 2015 à 14:24:50

Le 15 février 2015 à 10:13:43 SadX a écrit :

MS :d) Je savais pas, pour les romans grecs.
Bref, je réagissais surtout à ton évocation de "véritables romans", mais j'pense qu'on partage de toute façon le même avis.

Ah d'accord !
Oui, par "véritables romans" j'entendais plutôt "écriture romanesque". A vrai dire j'ai un peu de mal avec tous ces dialogues, cette psychologie rapide et ces actions qui s'enchainent dans la narration :peur:
En fait j'assimile plus ça à de l'écriture cinématographique qu'à de l'écriture romanesco-littéraire :o))

arcaghost arcaghost
MP
Niveau 10
15 février 2015 à 14:26:12

Merci encore Sadx pour tes critiques.

Il y a des choses que je découvre, d'autres malheureusement étaient plus ou moins identifiées, mais par souci d'avancement, il fallait passer à autre chose. faut pas rester bloquer pour un premier jet sur une idée, une phrase, au détriment du fond. Difficile d'exprimer ce que l'on a vraiment en tête!

pour la critique principale (le coté harry potter et x men), il est malheureusement difficile d"inventer", d"innover", tant le support "groupe de jeunes avec un destin particulier" a été utilisé. Les harry potter, x men, la stratégie ender, hunger game, divergente, percy jackson et autres, ont imposé un genre, avec ses codes, et il est compliqué de sortir du schéma "héros avec son ou ses amis". J'avoue que c'est la critique qui m'a le plus chagriné, mais je comprend, et je vais essayer d'y remédier, histoire que ces références ne sautent pas trop aux yeux, bien que le schéma change complètement lors des chapitres suivants. Le but est effectivement que le lecteur ne sorte pas du bouquin pour se dire "tient, ça me fait penser à ça...."

Pour le reste, ce sont beaucoup de critiques sur la forme, et là je crie mon méa culpa. je suis novice, j'apprend au fur et à mesure de l'écriture. En tout cas tes remarques ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd!

essaie quand même de lire la suite, le ton n'est plus le même et ça rentre au cœur du sujet, avec de l'action et des revirements. et j'attends tes critiques avec impatience.

arcaghost arcaghost
MP
Niveau 10
15 février 2015 à 14:38:52

Marie-Sybille: effectivement, j'ecris en visualisant la scene comme au cinéma, d'ou l'écriture cinématographique. je n'ai pas la prétention de faire du Alastair Reynolds (que j'adore lire), j'en serais incapable. je souhaite que ce que j'écris soit dynamique (avec plus ou moins de bonheur, je rappelle que c'est mon 1er bouquin, je suis vraiment novice)

SadX SadX
MP
Niveau 36
16 février 2015 à 18:36:59

Je sais pas si c'est vraiment objectif, mais en tout cas j'suis d'accord pour le coup de se concentrer d'abord, quand on est novice, sur le fond, plutôt que sur la forme. Certains idiots pourraient trouver ça prétentieux, mais il n'empêche que c'est important, de faire quelque chose de valorisant quand on débute dans une activité. Quoi qu'il en soit, ça pousse toujours plus au progrès de signer plein de pavés sur des centaines de pages word, qu'un essai de trois paragraphes plus abstrait. :oui:
A partir de là, pour palier à ton statut de "débutant", et t'éviter d'autres chagrins, y a deux options d'après moi : celle de privilégier les nouvelles (soigner la forme et tâtonner dans le fond), ou, pour esquiver toute remarque sur la question du plagiat comme ici, de te tourner vers les fanfics, généralement plus longues. Sinon, bien sûr, tu peux continuer cette histoire, en sachant de quoi il en retourne. :)

A part ça, pour mon reproche principal, donc, c'est plus le coté "roman pour jeunes", voire même "roman pour jeunes étudiants isolés", qui me dérange. Au delà, évidemment, le coté "groupe / héros avec son ou ses amis / etc", c'est pas un problème, c'est même une nécessité, à moins de vouloir faire dans le huis-clos ou le thriller hardcore.
 

Voilà voilà, j'passe maintenant au com de ton dernier post. Je l'ai un peu mieux apprécié que le précédent, j'crois que ça vient du thème s'écartant ici légèrement de celui de la génétique dans X-men (parlons même pas d'atmosphère féérique comme dans les premiers Harry Potter ^^), pour faire un peu plus résonner un folklore... parapsychologique, j'dirais. ça modernise un peu. :)
Le problème que je vois, par contre, c'est un certain manque de réalisme dans le ton général, sur lequel je reviendrai ci-dessous. Pour rester global, j'ai l'impression que ce problème découle d'un choix inadéquat dans le démarrage de l'intrigue. C'est un peu ce qu'on pourrait appeler "le syndrome pavé de Star Wars", le coup de vouloir à tout prix donner un max d'info au lecteur / spectateur dans un ordre chronologique, quitte à bâcler l'embrayage du début.
C'est d'ailleurs à raccrocher au problème des dialogues : ils ont tendance à installer une certaine tension, une immersion du lecteur dans le moment de l'action... à des moments où il vaudrait mieux un résumé formel, vu l'insignifiance (au moins provisoire) de celle-ci. Contre ça, la parade classique, mais adéquate, reste le couple "départ in media res + flashbacks réguliers", qui pardonne les scènes manquant de dynamisme (et même de dialogue).

En détails, maintenant :

  • "Comme une bombe [...] me force à me retourner." :d) En une seule phrase, la porte claque, assourdit, puis force à se retourner. Perso, j'trouve ça beaucoup trop "pâteux", comme formulation, et la métaphore de la bombe dans la nuit (merci, on sait qu'il fait nuit ^^) vraiment inopportune. ça demande un effort de style, mais si y a bien un truc à éviter dans la littérature, c'est de trop s’étendre à décrire un moment de sursaut.

« Tu es à moi » :d) ça fait un peu simpliste, à mon goût, cette façon de revendiquer une possession. 'très subjectif, mais à ta place, j'mettrais mieux "tu m'appartiens". En tout cas, j'ai l'impression qu'on le prendra déjà plus au sérieux.
"braquant [...] pour changer de direction" :d) http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/braquer/ (sens 4) pléonasme. :hap:
"Comme un esprit frappeur dans les films d’épouvante, " :d) Là encore, ça manque un peu de sérieux par rapport à ce que j'aurais personnellement attendu d'un tel passage, et au vu du ton solennel de Vincent qui l'entoure. Si ce récit se prenait plus au sérieux, il rendrait compte du fait qu'il est déjà lui-même une histoire d'épouvante. :sarcastic:

  • "Un mètre quatre vingt dix quatre-vingt-dix" http://grammaire.reverso.net/5_3_02_trait_dunion_dans_les_numeraux.shtml (j'aurais aussi pu faire la même bourde)

"[...] Bertrand semblait très proche. Bertrand avait le sens de la formule" :d) Reproche général : tu n'emploies quasiment jamais de synonyme pour parler d'un même type / objet / lieu / etc... c'est dommage !
"Une étrange clé de la même matière et couleur que les mûrs extérieurs polis des bâtiments" :d) On part d'une clé pour arriver à des bâtiments, ça m'a filé le tournis ! :malade: Pas très claire, cette phrase... 'faudrait soit la synthétiser, soit la décomposer...
"Bertrand eu un sourire et acquiesça. - Des arènes !" :d) Eeeuuuuh... ! Dans le genre qui manque de réalisme : depuis quand c'est notoirement une bonne nouvelle que d'être envoyé dans une arène ?!? Pour un simple ado, en plus !?
"De la même matière que la clé" :d) Hum... pas très varié, tout ça... :hap: Dommage...
"De l’extérieur, on ne pouvait voir la moindre parcelle du dôme, caché à l’avant par la hauteur incongrue de la grand’ salle [...] dans la cour de la grand’ salle [...] les menant à leurs salles de classe." :d) Tu vois ce qu je veux dire par "manque de synonyme" ? Trop de "grand'", trop de "salle", dans une seule et même phrase...
"Phosphorescents [...] illuminaient d’une ambiance électrique" :d) Hum, c'est pas très clair... Phosphorescent ou électrique ? J'y connais peut-être rien, mais les deux me semblent pas très bien se marier...
"N'arborait plus cette confiance en lui qui le caractérisait" :d) "Cette assurance" plutôt que "confiance en lui" me paraîtrait alléger la phrase. :pf:
"sa camarade sans nom anonyme" (la pauvre, on se doute bien qu'elle a un nom ^^)

  • "La pièce avait l’allure [...] si ce n’est n'était un accès fermé " (concordance des temps)

"comme si il s'il comprenait la chute de la meilleure blague qu’il eut entendu" :d) Euh... c'est pas un petit peu exagéré, là, quand même ? :rire2: Bon, ça passe quand même.
" Un doigt de la main du professeur essuya de sa joue humide une larme de rire." :d) Qu'est-ce que ce doigt ou cette joue ont de si intéressants ??? "Le professeur essuya une larme de rire" tout simplement (on sait qu'elle pleure pas des omoplates) ! :p)
"Une nanny anglaise" :d) Pareil, ça fait un petit peu pléonasme... Si c'était français, on dirait "nounou". :doute:
"Monte-charge qui s’abaissait dans les entrailles de la terre." :d) Là encore, t'en fais trop, à ce stade, on se fout un peu des considérations écologiques de leur trajet !
"Même Vincent qui [...] de vulgarisation scientifique traitant du sujet." :d) Confuse aussi, cette phrase. Le minimum que j'verrais à éclaircir, ce serait déjà la nature du "sujet" en mettant "ce", voire "ce dernier" devant, qu'on se reporte tout de suite à ce qui a été dit dernièrement.
"Mais dont le regard trahissait de l’angoisse" :d) Je sais que, cette fois, c'est juste grammaticalement, mais la redondance apparente de "de" avec "dont" nuit quand même à la lisibilité, d'après moi.

 
Et voilà ! :)
J'lirai peut-être le ou les prochains chapitres par curiosité, mais par contre, je doute de prendre beaucoup le temps pour encore les commenter, comme je viens de le faire ici. Bonne continuation, donc ! :ok:

raptor[JVC] raptor[JVC]
MP
Niveau 10
18 février 2015 à 14:27:54

Ce texte est tout simplement ...original.

C'est vraiment très bien écrit, continue comme ça

arcaghost arcaghost
MP
Niveau 10
18 février 2015 à 20:11:45

merci raptor. je poste d'ailleurs la suite dès le prochain post!

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