Salut ! J'ai décidé d'écrire une petite histoire totalement improvisée donc c'est complètement wtf ça va nulle part mais j'ai pris du plaisir à l'écrire.
Concernant le monde dans lequel ça se passe imaginez un monde ou l'alchimie est quelque chose de courant, durant une période similaire à la fin du moyen-âge.
Voila c'est la première foi que j'écris quelque chose d'aussi long et j'ai essayé de corriger les fautes d'orthographe au max et j'espère que ça vous plaira et surtout dites moi ce que vous en pensez je suis ouvert à tous les commentaires, et un grand merci pour ceux qui ont pris le temps de tout lire!
La nuit était noire et profonde, le vent exhalait des odeurs de pourriture provenant des cadavres de mouettes longeant la grève en contrebas.
Sa pensée embrouillée n'était tournée que vers un objectif, trouver l'alchimiste en chef du village, son ancien maitre. Elle essaya de calculer le temps qu'elle avait passé sans liqueur, trop longtemps. Ou était donc ce maudit vaurien! Quel idiote elle faisait, elle avait vu ses réserves de liqueur s'ammenuiser considérablement ces dernières semaines et n'avait rien fait pour l'empêcher.
Elle repensa à son confort douillet de chez elle, à sa vie ces dernières années, elle se revoyait vautrée dans son fauteuil, aspirant par gouttelettes la puissante liqueur qu'elle avait auparavant fait réchauffer au fourneau pour en exhaler les vapeurs qui remplissaient la pièce d'une épaisse couche de fumée bleutée. Ces pensées apportèrent un réconfort à son esprit et elle ne reprit sa marche que plus ardemment.
Il était maintenant aux alentours de quatre heures de matin. Rania était allongée de tout son corps le long de la grève, elle sentait les petits rochers entailler lentement sa peau blanche. Elle avait perdu toute volonté de continuer, l'effort était trop épuisant. Elle s'imaginait voir le vieil alchimiste apparaitre devant elle et lui tendre un petit sachet de papier contenant les précieux cristaux nécessaires à la concoction de la liqueur.
C'est alors qu'un évènement qui paraissait inattendu se passa. Alors qu'elle roula sur le dos pour sentir les cailloux pénétrer doucement sa chair dans le but d'oublier la douleur terrible due au manque de liqueur, ses doigts touchèrent une matière dure et humide. En relevant son mince visage elle découvrit une petite boîte de bois noir, probablement perdue par un des nombreux bateaux qui longeaient la grève. Prise de curiosité elle tenta d'ouvrir la boîte et aperçut des petites boules ressemblant étrangement à des cerveaux. Une odeur putride émana du coffre et elle le referma immédiatement. Elle fut prise de vertiges.
Néanmoins la curiosité avait rallumé chez elle un brin de volonté et elle décida de ramener sa trouvaille chez elle pour de plus amples examinations.
Après avoir ajustée son masque de cuir qui lui servait à préparer toutes sortes de concoctions avec une sécurité relative, elle rouvrit le coffre. Son visage grimaça de surprise lorsqu'elle aperçut son contenu. Ces étranges boules d'un vert foncé n'étaient pas des cerveaux mais ressemblaient à des étranges créatures animées. Elle pouvait les entendre respirer. Ce qui la frappa le plus lorsqu'elle les examina de plus près était le fait qu'elles ne possédaient ni yeux ni nez mais étaient seulement pourvues d'une large fente contenant des piques extrêmement fines et acérées.
Rania n'avait aucune idée de ce que cela pouvait être ni comment elles avaient atterri là, mais elle était maintenant fascinée par ces bêtes au point d'en oublier sa douleur.Elle prit un morceau de viande séchée qui trainait au coin de son atelier et le posa délicatement dans le coffre, s'attendant à une réaction des petites créatures. Celles-ci restèrent immobiles. Elle enfila alors ses gants d'alchimie les plus épais et approcha lentement sa main d'une de ces boules.
En un éclair la bête avait refermé sa large bouche pourvue de milliers d'aiguilles sur ses doigts , transperçant aisément le cuir des gants. Elle cria de douleur mais presque immédiatement, celle-ci laissa place à une étrange sensation de plaisir. Ce plaisir devint intense, si intense qu'elle commença à relâcher les muscles de son corps presque complètement. Elle s'écroula alors sur son siège et perdit connaissance.
Lorsqu'elle revint à elle, elle était nue, la créature était toujours attachée à sa main qui avait prise une couleur bleutée et semblait avoir diminué de volume. Elle jeta un oeil à la boîte et s'aperçut qu'elle était vide. Elle sentit alors la mâchoire des créatures sur différentes parties de son corps.
Elle sentit la panique monter en elle mais aussitôt des vagues intenses de plaisirs la firent basculer et s'écrouler sur le sol poussiéreux. Les trois autres créatures avaient réussi à ramper sur son corps pour la mordre. La première s'était hissée le haut de son crâne, la deuxième s'était accrochée à son dos.
Quant à la troisième, elle constata avec une certaine horreur qu'elle s'était accrochée à son entrejambe.
Mais, étrangement, elle n'essaya pas de les décrocher. Cela aurait été de toute façon impossible à moins d'arracher la chair par la même occasion.
Elle resta à même le sol durant de longues heures, contemplant la poussière et les impuretés qui tournoyaient autour d'elle. Son esprit sombrait lentement ce qui n'était pas un sentiment déplaisant, sa douleur due à la liqueur avait maintenant totalement disparue, à vrai dire elle n'y pensait plus. Elle se sentait en paix.
Les bêtes vidaient peu à peu Rania de ses fluide comme elles paraissaient aussi la vider des substances de son esprit. Ses pensées, ses souvenirs, s'estompaient peu à peu. Elle se demanda quel était le but de tout ceci mais décida que c'était dénué d'importance. Combien de temps était-elle restée ainsi par terre. Des heures? Des jours? Peu importe.
Le lendemain-matin, dans les six heures, elle fit un ultime effort, son dernier, elle se releva et trouva la force de se hisser jusqu'à son atelier, plus morte que vivante. Elle contempla alors une dernière fois ce qui restait de son corps, un squelette, un revenant. On pouvait y voir toutes les veines qui ressortaient par contraste à sa peau si fine qui se moulait à la courbure de ses os. Les créatures avaient maintenant pris une taille considérable, elles étaient d'un noir d'encre. Elle prit un vieux parchemin sur lequel étaient gribouillées des notes d'alchimie et saisit sa plume d'autruche qu'elle trempa dans une encre à moitié desséchée étalée sur la table.
Il fallait qu'elle raconte ce qui s'était passé, son frère qui devait passer en fin de semaine trouverarait la lettre et pourrait raconter au village les évènements.
Sa volonté vacillait dangereusement néanmoins elle réussit ce qu'elle considérait comme son dernier devoir envers sa communauté. Elle y écrivit aussi les regrets de ses choix de vie, son renvoi de la guilde des alchimistes et son addiction à la liqueur, elle demanda pardon au village et à sa famille.
Puis, arborant un sourire fatigué et contente d'avoir pu trouver l'énergie nécessaire pour cette dernière tâche, elle laissa tomber la plume à terre, elle qui avait tant failli à ses obligations durant son existence avait tout de même su trouver le courage d'écrire cette lettre.Rassurée par cette idée, elle se laissa glisser le long de son siège et entra dans un coma duquel elle ne se réveilla jamais.
Deux jours après ces évènements, un homme drapé de noir frappa à la porte de Rania. Ne recevant pas de réponse, il prit la liberté d'entrer dans la demeure de la défunte.
Lorsqu'il vit le cadavre complètement desséché et momifié qu'il reconnut comme un de ses anciens apprentis, il laissa échapper un étrange rire moqueur. Les petits monstres du début avaient quadruplé de volume et étaient gorgés de fluides corporels. L'homme s'installa à l'atelier de Rania et y plaça un grand récipient en métal. Il saisit une pince de cheminée près des braises encore chaudes et d'un mouvement rapide et agile attrapa une des bêtes entre les pinces. Il la souleva et la plaça dans le récipient. Il répéta l'opération avec les trois autres puis sortit de son sac un pilon en métal avec lequel il écrasa brutalement les bêtes contenues dans le mortier, des flaques de liquides atteignirent les vêtements du sombre personnage sans qu'il ne s'en soucie. Lorsqu'il fut satisfait de la bouillie laissée dans le récipient, il filtra son contenu à l'aide d'une louche trouée pour en extraire les pointes acérées puis, après avoir rallumé les braises de la cheminée y plaça la substance sur le feu.
Le liquide devint une pâte puis, après l'avoir sortit de la cheminée il l'aplatit et attendit encore quatre heures. Lorsque la pâte fut bien dure, il prit une petite machette sur l'atelier pour la couper en petits morceaux qui étaient maintenant devenus transparents et avaient pris la forme de petits cristaux colorés. Il les fourra dans son sac et s'apprêta à quitter la pièce lorsqu'il aperçut les écritures de son ancienne disciple sur la table. Il prit la lettre et la lut, au fur et à mesure qu'il lisait , un sourire grandissant se dessinait sur le visage du maitre.
"Et bien, cela m'aurait mis dans un sacré pétrin si cette lettre était arrivée jusqu'aux oreilles du comte. Les alchimistes de la cour auraient bien la reconnus l'oeuvre d'un des leurs et la police secrète n'aurait pas mis longtemps avant de remonter jusqu'à moi " .
Il jeta nonchalamment la lettre dans les flammes et contempla longuement le cadavre à ses pieds.
"Elle qui ne m'a apportée que des problèmes, que des misères", pensait-il. "Quelle ironie...si un jour j'avais pensé qu'elle me serait si utile!"
Il sortit de la maison, sifflotant un air du village tout en appréciant le vent frais de la grève qui claquait sur son visage.
"Quelle ravissante matinée".