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Sujet : Bilan et autopsie du Mouvement 5 étoiles

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El-Tigrou El-Tigrou
MP
Niveau 10
25 janvier 2020 à 22:30:11

La démission du chef qui avait amené le mouvement anti-système au pouvoir, Luigi di Maio, vient entériner sa faillite. Pourtant, le M5S avait connu une croissance spectaculaire et attiré l’attention des analystes de sciences politiques du fait de ses aspects inédits et de ses ambitions révolutionnaires affichées.
Je décrirai ces caractéristiques remarquables dans une première partie avant d’évoquer les facteurs de son succès, puis ceux de sa chute.

I/ Un mouvement révolutionnaire et unique en son genre

1) Sur le plan institutionnel, Rousseau, l’ouvre boite et la révolution numérique

Premier trait particulier du M5S : son origine extra-partisane et non politicienne. La source du mouvement se retrouve dans des listes « citoyennes » aux élections, des comités militants comme celui constitué contre la ligne de TGV Turin-Lyon (qu’on peut décrire comme un Notre Dame des Landes puissance 10) et l’action emblématique de l’humoriste Beppe Grillo qui est parfois comparé à Coluche. Le M5S a ainsi pu être assimilé à des mouvements comme les Indignatos ou Occupy Wall Street, même si son évolution diffère profondément de ceux-ci. Les règles du M5S sont au départ conçus pour préserver cet aspect, interdisant par exemple à ses membres d’enchainer plus de deux mandats.

La virulence du M5S vis-à-vis de ces partis et plus largement du « système » se traduit dans sa communication outrancière, faite d’insultes ad hominem et d’irrévérence. Une matrice du M5S sera ainsi des journées évènements façon meeting-géant organisées par Grillo et intitulées Vaffanculo Day (je pense que la traduction n’est pas nécessaire :hap:).

Mais ce qui fait la spécificité du M5S, c’est leur vision des institutions et leur rapport au numérique. Leur réflexion dans ce domaine fut menée par Roberto Casaleggio, et poursuivit par son fils après son décès. Casaleggio a prétendu répondre au paradoxe jadis mis en lumière par Rousseau : alors que la démocratie sans représentant est la seule correspondant à l’idéal démocratique, on ne peut s’en sortir sans représentant passée l’échelle d’une cité. Le numérique et ses plateformes permettraient justement de recueillir la parole de chacun comme dans une agora et de procéder à des vote en direct sur toutes sortes de sujet. C’est ainsi que l M5S s’est démarqué en se dotant d’une plateforme web conçue par Casaleggio et justement nommé Rousseau. Cette plateforme est censée permettre aux militants de gérer directement eux même le mouvement à tous les niveaux, même si je mettrai un article en bibliographie montrant les travers de ce système.

Le M5S relie alors cela à son essence anti-parti et anti-politique représentative et propose de transformer les institutions en mettant en place des référendums d’initiative populaire dans tous les domaines puis, à terme, une démocratie numérique. La numérisation de l’école et autres domaines de la société est aussi un leitmotiv originel du mouvement.

Le rôle des parlementaires M5S a alors été décrit par la direction comme un "ouvre boite" : entrer dans le parlement pour l’ouvrir à la société et, in fine, détruire ce qui est volontiers décrit comme un régime obsolète.

2) La création d’un mouvement véritablement « populiste ».

J’ai déjà pu le dire ici, je n’aime pas ce terme qui est souvent mal défini et sert surtout d’insulte. Pourtant le M5E lui a donné une forme de réalité : réunir très largement sur un discours dont la seule constante est une contestation des élites.

Le parti ne peut être classé autrement que comme post-idéologique. L’illustration en a été donné lorsqu’il s’est agi de choisir un groupe au parlement européen : après avoir hésité en 2014 entre les verts et le groupe de Farage et compagnie (!), le M5S est cette fois passé de ce groupe à… un soutien en faveur de Ursula Von der Leyen. Des incohérences du même ordre se retrouvent au niveau national, mais j’y reviendrai.

De fait, le mouvement compte aussi bien des personnes voulant plus de politiques sociales, d’autres moins de bureaucratie et d’impôt, aussi bien des pro que des anti-migrants, des européistes ou des partisans de l’Italexit, des ouvriers syndicalisés du Nord comme des personnes favorables à l’abolition des syndicats, des écologistes radicaux, des néo-fascistes, des centristes ou des nostalgiques du PCI. Il ne s’est jamais vraiment doté d’un corpus idéologique ou d’une grille de lecture consistante.

A ce titre, le M5S ne peut être comparé qu’aux gilets jaunes en France. Bien que très incohérent sur le plan idéologique, il coagule avant tout des sentiments contestataires divers : celui de l’habitant des régions ouvrière du nord, celui des nombreux pauvres du sud de la botte victimes des inégalités territoriales, celui de l’écolo qui veut contester un projet d’aménagement, celui du membre de la classe moyenne victime de la mondialisation, celui du citoyen excédé par la corruption généralisée ou encore celui des antivaccins
Cette union très large et hétéroclite a fait la force électorale du M5S en le faisant monter jusqu’à 34% des suffrages mais a constitué in fine une faiblesse majeure.

II/Les facteurs d’un succès

-Un certain vide dans l’offre politique avec le PD (équivalent du PS francais) qui s’est très centrisé, l’inexistence de force de gauche plus dure, Berlusconi qui est passé de mode et, avant 2018, la Lega qui reste relativement limitée.

-Un discrédit profond des partis politiques, du personnel politique en place, des institutions et des corps intermédiaires dont peu profiter un mouvement aussi contestataire. A noter qu’il s’agit d’une situation récurrente depuis les années 90, à tel point que je vais sans doute lui faire un topic dédié. Le M5S joue initialement la carte du renouvellement politique en choisissant des candidats « issus de la société civile » et qui se trouvent souvent êtres des jeunes et des femmes (voir les mairesses que le M5S a triomphalement fait élire à Rome et Turin, elles cumulent ces trois caractéristiques), profils rarissimes dans le paysage politique transalpin.

-La nature « attrappe tout » du mouvement qui lui permet, comme dit plus haut de ratisser large.

-La situation socioéconomique, qu’elle soit structurelle (fracture Nord/Sud…) ou du à la gestion de la crise de 2008 dans le cadre de laquelle le mouvement a explosé.

-Une utilisation novatrice du numérique et des réseaux sociaux.

-Et surtout, le rôle de ses deux chefs successifs : Grillo et Di Maio. C’est surtout le charisme personnel de Grillo qui permettra au mouvement de prendre de l’ampleur à ses débuts puis de devenir premier parti du pays (et si on file la comparaison avec les gilets jaunes, il leur a peut-être justement manqué un Grillo). Mais le M5S restait confronté à un phénomène de plafond de verre. C’est Di Maio qui permettra de passer ce cap en adoucissant les prises de position sur des sujets comme l’UE, quitte à brouiller un peu plus le projet du mouvement. Di Maio a d’ailleurs un profil plus « mainstream » ou similaire aux professionnels de la politique habituel. Son action comme chef politique a ainsi été souvent désignée comme une des causes de l’effondrement que le mouvement va connaitre après les victorieuses élections législatives de 2018.

III/Les causes du désastre :

-Le M5S connait des affaires judiciaires qui sont destructrices étant donné qu’il en avait fait des tonnes concernant celles touchant ses opposants. Plus largement, les élus au niveau national comme municipal font preuve d’un amateurisme complet et, à l’image de Di Maio sont finalement vu comme des opportunistes. C’est le contrecoup de leurs thématiques initiales, « au final ils sont comme les autres ».

-L’alliance avec la Lega en 2018, et ce pour plusieurs raisons. Cette alliance est étrange dans le sens ou les deux alliés sont en concurrence permanente, cherchant chacun à siphonner l’autre. Or, Salvini va à ce titre écraser Di Maio, que ce soit en termes de charisme ou en surfant habilement sur les nouvelles thématiques dominantes (l’immigration et la sécurité évidemment, que Salvini va surexploiter avec son poste de ministre de l’intérieur). En outre, la frange du M5S issue de la gauche/extrême gauche digérera mal cette alliance avec un parti que tout oppose à elle.

-La sortie de l’ambiguïté qui accompagne l’arrivée au pouvoir. Forcé de prendre clairement position, le M5S ne peut plus satisfaire tout le monde.

-Des mesures clivantes. Plusieurs points de l’action du M5S dictés par sa base lui aliène plus de gens qu’ils n’en séduisent. Lorsqu’il arrête le chantier de la ligne Turin-Lyon pour satisfaire ses soutiens piémontais, il mécontente très profondément partout ailleurs. Lorsqu’il met en place une sorte de RSA italien qui ravit les régions pauvres du Sud, il mécontente fortement au nord et chez les autres classes sociales qui parlent d’assistanat et de pression fiscale excessive...

-Plus intéressant, le contrecoup de leur orientation numérique. Alors que la plateforme Rousseau était censée les ouvrir à la société, elle tend plutôt à les en couper. Les non membres de la plateforme voient les grillini comme une sorte de secte et le mouvement peine à s’implanter hors de certains endroits où il avait déjà une base locale. Si on veut élargir la réflexion sur le numérique en politique, les phénomènes 2.0 comme l’instantanéité et la personnification correspondent étroitement au parcours du mouvement.

-L’alliance avec le PD pour compenser la fin de l’alliance avec la Lega. C’était déjà un scénario aberrant étant donné que le M5S s’était construit en conspuant le PD, un peu comme si les gilets jaunes s’étaient alliés avec Macron et le PS après une alliance avec le RN. Elle a achevé de décrédibiliser Di Maio et le mouvement tout entier, tout en sonnant le glas de son élan contestataire.

-L’émergence de Giuseppe Conte. Ce juriste centriste proche du M5S avait été nommé premier ministre du temps de l’alliance avec Salvini pour servir d’homme de paille. Mais il est finalement devenu très populaire et siphonne une part du mouvement, concurrençant finement Di Maio. Le M5S se retrouve alors pris de toutes parts : il perd son électorat contestataire ou drotier siphonné par Salvini, son électorat centriste au profit de Conte et son électorat de gauche au profit du PD qui a retrouvé une posture un peu plus gauchisée et remonte la pente. Dans le nouveau paysage politique, on en vient à se demander à quoi sert encore le M5S.

Perspectives et conclusion :

En l’espace de moins de deux ans après les triomphales législatives de 2018 (34%), le M5S a ainsi subi une déroute aux européennes (17%), aux différentes élections régionales (souvent 10% voire moins, y compris dans des fiefs) et est donné autour de 15% en cas de nouvelles législatives. Di Maio a démissionné après cette séquence calamiteuse.

Que peut encore espérer le M5S ? Un hypothétique retour aux affaires de Grillo peut être, ou bien une prise de pouvoir de Di Battista qui incarne le courant le plus contestataire et virulent. Mais dans tous les cas, leur avenir proche semble très difficile, si ce n’est fatal.

Quant aux conclusions à en tirer, j’en vois déjà une : le « populisme » à l’état pur est vraiment un concept inconsistant et une stratégie inefficace pour un mouvement politique. Alors que les partisans du M5S rejoignaient les macronistes ou les éditocrates en tout genre pour annoncer la fin du clivage gauche/droite, l’avènement d’un clivage peuple/élite et prophétisaient un nouveau monde, le parcours et les déboires de ce mouvement montrent que les clivages idéologiques traditionnels existent toujours et doivent être pris en compte. On ne va pas bien loin avec une démarche post-idéologique. On peut aussi mettre en lumière les dérives systématiques d’une politique consistant à traduire en loi ce que des gens ont dit sur une plateforme numérique. La ministre de la santé 5 étoiles Giulia Grillo (fille de Beppe) qui a aboli plusieurs obligations de vaccins puis a du les rétablir après que quelques mois aient suffi à provoquer des problèmes sanitaires notables, en sait quelque chose.

On peut aussi constater l’échec du renouveau annoncé dans les manières d’organiser un parti politique, la stratégie numérique du M5S s’est avéré aussi novatrice que peu efficace au-delà du court terme. Quant au bilan de l’outil numérique à l’échelle d’un parti, on peut déjà l’utiliser pour mettre en doute la démocratie numérique appliquée à un pays.

A propos de ce dernier sujet, un petit article du philosophe Michael Foessel : https://www.liberation.fr/debats/2018/03/08/la-faute-a-rousseau_1634755

Message édité le 25 janvier 2020 à 22:31:50 par El-Tigrou
CHAT0N_BARBARE CHAT0N_BARBARE
MP
Niveau 10
25 janvier 2020 à 22:53:08

C'est une vague de dégagisme, qui finit en ressac quoi.

Moi ce qui m'aurait bien intéressé ça aurait été que tu développes sur les affaires judiciaires du mouvement.

Pseudo supprimé
Niveau 10
25 janvier 2020 à 23:44:10

Cimer chef khey :cimer: tu viens selon moi de bien résumer les causes de la débâcle du M5Sn à vouloir contenter tout le monde ils ont finis par perdre une grande partie de leurs électorats :hap: , car être anti-système est une chose mais si a coté il n'y a pas de projet politique sérieux et cohérent cela est voué à l'échec le plus total :mort: https://image.noelshack.com/fichiers/2017/13/1490822982-fillon-nfrg.png

El-Tigrou El-Tigrou
MP
Niveau 10
26 janvier 2020 à 00:19:26

C'est une vague de dégagisme, qui finit en ressac quoi.

Après autant le M5S a une trajectoire en forme de vague autant le créneau protestataire est très profond en Italie. Depuis que les principaux partis ont disparu en un seul coup au début des années 90 (affaire mani pulite), c'est la recomposition politique permanente. Dans les années 90/2000 c'est Berlusconi qui jouait l'anti-système (sur le mode j'ai eu une vie réussie avant la politique/je vais gérer le pays comme ma boite/j'ai tellement de cash que je ne vous en volerai pas), le M5S dans les années 2010 et Salvini depuis l'an dernier. Je dis ça car c'est peut etre une différence avec la France ou le "dégagisme" théorisé par Mélenchon désigne quelque chose de beaucoup plus récent et brusque:(

Moi ce qui m'aurait bien intéressé ça aurait été que tu développes sur les affaires judiciaires du mouvement.

Je pensais surtout à Virginia Raggi, la mairesse de Rome. Elle devait prendre la ville pour en faire une vitrine du mouvement et a fait campagne sur le thème des élites municipales qui favorisent par leur corruption et leur clientélisme des problèmes sociaux comme la crise des déchets (point sur lequel elle était loin d'avoir tort). Depuis sa victoire c'est affaire de corruption sur affaire de conflit d’intérêt, elle les cumule sans arrêt et une grande partie de ses adjoints ou proches sont inquiétés par la justice ou ont du démissionner de ce fait. Ca marque très mal pour un parti qui exigeait la démission à chaque enquête sur un responsable politique adverse.

A part cela, concernant les affaire sur leurs parlementaires ou leurs cadres ils sont loin d’être plus inquiété qu'un autre parti italien. Mais chaque affaire leur fait plus mal qu'à un autre.

Message édité le 26 janvier 2020 à 00:20:56 par El-Tigrou
Monetarisme9 Monetarisme9
MP
Niveau 5
26 janvier 2020 à 00:33:43

Super topic. Cela dit j'ai du mal à comprendre comment Conte peut faire concurrence au M5S étant donné qu'il n'a pas de parti ou mouvement derrière lui.

Monetarisme9 Monetarisme9
MP
Niveau 5
26 janvier 2020 à 00:35:21

+ Quels sont tes pronos et conséquences prévues pour l'élection du jour en Emilie-Romagne ? :noel:

Enriver Enriver
MP
Niveau 10
26 janvier 2020 à 00:54:23

Très intéressant. J'ai cependant du mal à comprendre les raisons de la popularité de Conte ?

El-Tigrou El-Tigrou
MP
Niveau 10
26 janvier 2020 à 02:09:28

Le 26 janvier 2020 à 00:33:43 Monetarisme9 a écrit :
Super topic. Cela dit j'ai du mal à comprendre comment Conte peut faire concurrence au M5S étant donné qu'il n'a pas de parti ou mouvement derrière lui.

Merci :hap:
C'est vrai qu'il s'agissait surtout d'une opposition entre la direction de Di Maio et Conte, qui est depuis le début un indépendant proche du mouvement. Conte avait satélisé des cadres et des ministres qui se disaient plus proches de lui que de Di Maio et a désormais une popularité par lui meme. Il avait aussi fortement poussé Di Maio a faire faire candidature commune au M5S avec le PD aux elections d'Ombrie quitte à ce qu'il perde des voix dans l'espoir que l'alliance de gouvernement sauve la face (ce qui n'a pas suffit).
Donc non bien vu, il ne concurrence pas le M5S dans le meme sens qu Salvini ou le PD. Apres à voir ce qu'il fera quand il y aura des elections et qui prendra la direction du M5S :(

Le 26 janvier 2020 à 00:35:21 Monetarisme9 a écrit :
+ Quels sont tes pronos et conséquences prévues pour l'élection du jour en Emilie-Romagne ? :noel:

Le seul prono qu'on peut faire est que ca sera serré, tous les sondages mettent les deux adversaires dans la marge d'erreur :hap:
Au niveau des conséquences: en cas de victoire du PD rien ne change pour l'instant, et en cas de défaite c'est le cataclysme pour eux avec possible démission de leur chef. Dans ce dernier cas, ça serait compliqué de continuer cette alliance qui leur fait perdre leurs régions historiques donc ils déclencheraient selon moi des législatives anticipées pour passer à autre chose, quitte à ce que la droite les gagnent. D'un autre coté je n'affirme plus rien tant ce qu'on voit là bas est déjà surréaliste:l'alliance PD_M5S j'aurais mis ma main à couper qu'elle n'aurait jamais lieu (et Salvini aussi visiblement :hap:).

Le 26 janvier 2020 à 00:54:23 Enriver a écrit :
Très intéressant. J'ai cependant du mal à comprendre les raisons de la popularité de Conte ?

Quand il est devenu president du conseil, il etait flanqué de Di Maio et Salvinj qui se tiraient dans les pattes en permanence et menaçaient la terre entière. Lui, c'etait le type calme qui trouvait des compromis et faisait des déclarations rassurantes.

Beaucoup de gens ont aussi aimé quand il a dénoncé frontalement Salvini l'été dernier en disant qu'il était irresponsable en créant une crise et en voulant des elections au moment où on était censés préparer le budget juste pour servir ses intérêts partisans, puis quand il a formé le nouveau gouvernement. Au delà de ça c'est quelqu'un donne l'impression de prendre de la hauteur et de refuser tout sectarisme:il travaille avec tout le monde et est pret à faire des choses comme venir visiter les sortes d'université d'été de Fratelli d'Italia pour échanger avec eux alors qu'il avait déja pris la tête de son gouvernement de centre gauche.

En bref, il est vu comme un homme d'Etat stabls dans un contexte tres tumultueux. Il est systématiquement loin en tete du classement des cotes de popularité, ce qui montre aussi bien sa popularité que le niveau auquel les autres sont clivants.

Message édité le 26 janvier 2020 à 02:13:00 par El-Tigrou
Julien-Gracq7 Julien-Gracq7
MP
Niveau 8
26 janvier 2020 à 09:43:28

Plus généralement, ne peut-on pas conclure sur le fait que pour l'accès au pouvoir, tous mouvements éminemment populaires et post-idéologiques, comme tu les as si bien désignés, ne peuvent atteindre le pouvoir qu'en s'associant avec un parti traditionnel, structuré, avant de se faire bouffer par ce dernier ?
Un peu comme les anarchistes, alliés puis mangés par les socialistes pendant la lutte contre Franco en Espagne ?

Pseudo supprimé
Niveau 10
26 janvier 2020 à 13:48:23

Intéressant :oui:
Donc quelles sont les réalisations concrètes du M5S au final à part un peu plus d'aide sociale au Sud ? :noel:
Le M5S avait eu pas mal de voix des jeunes diplômés universitaires précaires auparavant si je ne m'abuse , sont-ils repartis au PD tandis que les classes populaires/moyennes/ les indépendants qui votaient pour le populisme sont partis chez Salvini ?

-Plus intéressant, le contrecoup de leur orientation numérique. Alors que la plateforme Rousseau était censée les ouvrir à la société, elle tend plutôt à les en couper. Les non membres de la plateforme voient les grillini comme une sorte de secte et le mouvement peine à s’implanter hors de certains endroits où il avait déjà une base locale. Si on veut élargir la réflexion sur le numérique en politique, les phénomènes 2.0 comme l’instantanéité et la personnification correspondent étroitement au parcours du mouvement.

Oui j'avais entendu la statistique comme quoi sur 42 consultations, 40 sont allés dans le sens voulu par la tête du mouvement , le débat interne est donc assez verrouillé en réalité.
Et les mêmes problèmes qu'ailleurs se posent : il y a une partie des internautes qui est superactive et a beaucoup d'influence pour définir les thèmes , le vote tandis que la majorité silencieuse passive vote souvent comme le dicte le mouvement.

En l’espace de moins de deux ans après les triomphales législatives de 2018 (34%), le M5S a ainsi subi une déroute aux européennes (17%), aux différentes élections régionales (souvent 10% voire moins, y compris dans des fiefs) et est donné autour de 15% en cas de nouvelles législatives. Di Maio a démissionné après cette séquence calamiteuse.

ça montre l'importance de ne pas se focaliser sur les scores électoraux mais qu'il faut aussi bien étudier la sociologie électorale , les dynamiques , les sondages sur les sujets politiques, ... bref les fondamentaux comme on dirait dans le monde financier.

El-Tigrou El-Tigrou
MP
Niveau 10
26 janvier 2020 à 18:58:34

Donc quelles sont les réalisations concrètes du M5S au final à part un peu plus d'aide sociale au Sud ?

Leur RSA à l'italienne (appelé "revenu de citoyenneté") est leur principale réalisation en fait, en dehors de cela beaucoup de leurs projets ont avorté ou trainent.

Ils sont tout de meme revenu sur certains points du "job act" de Renzi qui précarisait le marché du travail et ont réduit le nombre de parlementaires. Il me semble qu'ils ont aussi réformé la législation concernant les partis politiques et allonger les délais de prescription sur les affaires de corruption mais je n'ai jamais creusé la question.

Ils comptaient surtout sur deux grands chantiers engagés pendant le gouvernement avec la ligue: une espèce de RIC à l'italienne et la création d'un salaire minimum. Le premier est enterré depuis l'alliance avec le PD et le second peut encore se réaliser mais on y est pas encore.

Après ils ont voté les mesures de leurs alliés: décrets anti-migrants, amnisties fiscales et facilitation des retraites anticipées du temps de l'alliance avec la ligue, baisse des cotisations sociales dans le cadre de l'alliance avec le PD.

Et ils poussent depuis le début pour instaurer la peine de prison pour les fraudeurs et des sanctions pour les sociétés d'autoroutes (rapport à l'effondrement du viaduc de Gènes sur fond de négligence et de corruption) mais plus le M5S s'affaiblit, moins il semble en mesure de faire accepter cela à ses alliés.

Le M5S avait eu pas mal de voix des jeunes diplômés universitaires précaires auparavant si je ne m'abuse , sont-ils repartis au PD tandis que les classes populaires/moyennes/ les indépendants qui votaient pour le populisme sont partis chez Salvini ?

Pour les jeunes je n'ai rien lu à ce sujet mas ca me semble très palusible. Quant ai reste, c'est une certitude. A noter quand meme qu'une partie de l'électorat perdu par le M5S est aussi simplement (re)tombé dans l'abstention.

Oui j'avais entendu la statistique comme quoi sur 42 consultations, 40 sont allés dans le sens voulu par la tête du mouvement , le débat interne est donc assez verrouillé en réalité.
Et les mêmes problèmes qu'ailleurs se posent : il y a une partie des internautes qui est superactive et a beaucoup d'influence pour définir les thèmes , le vote tandis que la majorité silencieuse passive vote souvent comme le dicte le mouvement.

Exact, l'article de Foessel explique d'ailleurs bien comment ce genre de système se révèle finalement une illusion de démocratie directe: en contrôlant les algorithmes et la question posée on eut obtenir le résultat que l'on souhaite de la part des votants. Et less plus bruyants/habiles avec la plateforme y sont sur-représentés. A mon avis on peut relier ca aux réseaux sociaux qui avaient été présentés comme un espace de liberté facilitant l'expression de chacun et qui s'avèrent finalement propices aux biais et à la manipulation :(

El-Tigrou El-Tigrou
MP
Niveau 10
26 janvier 2020 à 19:34:43

Le 26 janvier 2020 à 09:43:28 Julien-Gracq7 a écrit :
Plus généralement, ne peut-on pas conclure sur le fait que pour l'accès au pouvoir, tous mouvements éminemment populaires et post-idéologiques, comme tu les as si bien désignés, ne peuvent atteindre le pouvoir qu'en s'associant avec un parti traditionnel, structuré, avant de se faire bouffer par ce dernier ?
Un peu comme les anarchistes, alliés puis mangés par les socialistes pendant la lutte contre Franco en Espagne ?

Je doute vraiment de la comparaison avec l'Espagne. Les anarchistes ne cherchaient pas à prendre le pouvoir par la voie légale et coexistaient plutot avec les forces de gauche parlementaires :hap:

Mais en tout cas, l'exercice du pouvoir d'un tel mouvement le rend forcément vulnérable vis à vis de partis mieux structurés et cohérents. Quand bien meme le M5S aurait pu accéder au pouvoir sans allié (imaginons des institutions différentes), il aurait du arbitrer entre ses courants et les différences entre sa base radicalisé et le reste de la société. Je pense qu'il aurait soit explosé soit été forcé de se réformer en renonçant à sa vocation transversale et sans idéologie des débuts.

-The[Flash]- -The[Flash]-
MP
Niveau 10
26 janvier 2020 à 22:22:08

Ce parti me plait énormément sur certains points.

Je souligne un certain coté anarchiste, sauf qu'ils laissent un pouvoir en place. Par exemple, si on veut une démocratie "pure", il ne doit plus à avoir de chef, d'état, de dirigeant, en tout cas rien de constant.

Peut-on dire aussi que la plupart des italiens n'étaient pas prêt ou ne voulaient pas de cela ?

Après, ils n'étaient pas très clair et étaient très éparpillés.

Ca devient un fourre-tout. Alors peut-être qu'ils sont libertaires, dans ce cas, il faut prendre des décisions libertaires. Ils avaient peut-être des idées socialistes libertaires principalement ? Mais ce n'était pas très clair et n'ont pas pris les meilleures décisions, ni la meilleure alliance.

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