Il existe deux types de théoriciens. Le théoricien de l'erreur qui considère la politique comme une science, une technique ou une médecine. D'après lui l'État est malade et nous sommes tous des médecins qui se disputent pour le meilleur diagnostic et le meilleur remède. Certains d'entre nous ont de bonnes idées, d'autres ont de mauvaises idées qui n'aideraient pas, ou qui causeraient trop d'effets secondaires.
Le deuxième théoricien est celui du conflit qui considère la politique comme une guerre. Différents blocs aux intérêts divergents se battent sans cesse pour déterminer si l'État existe pour enrichir les élites ou aider le peuple.
Le théoricien de l'erreur considère le débat comme essentiel. Nous apportons tous différentes formes d'expertise et, une fois que nous comprenons la situation dans son ensemble, nous pouvons utiliser la sagesse des foules pour converger vers un traitement qui répond le mieux aux besoins de notre patient commun, l'État. Qui gagne sur une question particulière est moins important que de créer un environnement où la vérité peut généralement prévaloir à long terme.
Le théoricien du conflit considère que le débat a, au mieux, un rôle de clarification mineur. Vous pouvez "débattre" avec votre patron sur la question de savoir si vous obtenez ou non une augmentation, mais seulement avec la compréhension partagée que vous êtes naturellement de deux côtés opposés et que le "gagnant" sera déterminé moins sur des principes moraux objectifs que sur le pouvoir de chacun d'entre vous. Si votre patron fait trop souvent appel à des principes moraux objectifs, il vous préparer certainement un mauvais coup.
Le théoricien de l'erreur trait les différents protagonistes comme symétriques et non antagoniques. Il y a le côté qui veut augmenter le taux d'intérêt, et le côté qui veut le diminuer. Les deux camps comptent à peu près le même nombre de personnes. Les deux camps comprennent des experts dignes de confiance et des trolls avec de grande gueule. Les deux parties sont également motivées à essayer d'obtenir une bonne économie pour la société. La seule différence intéressante est qu'il s'avère (après que toutes les statistiques ont été vérifiées et que tous les points pertinents ont été débattus) qu'on a raison sur la question et que les autres ont tort.
Le théoricien du conflit considère l'asymétrie des parties comme son principe le plus important. Les Élites sont peu nombreuses, mais ont beaucoup d'argent et d'influence. Le peuple est nombreux et pauvre - et pourtant son esprit est indomptable et son cœur est pur. La stratégie des élites sera toujours de semer la discorde et la confusion; la stratégie du peuple doit être de rester uni. La lutte politique est gagnée ou perdu par la façon dont chaque camp joue sa main respective.
Quel type de théoricien êtes-vous ?
Du conflit mais je ne considère pas le cœur du peuple soit intrinsèquement pur ni indomptable, c'est une question de circonstances et d'éducation populaire.
Je tendrais plutôt à être Théoricien de l'erreur mais l'asymétrie des parties est indéniable. Le coeur du peuple n'est surement pas pur et semer la discorde chez le peuple n'est pas nécessairement une bonne stratégie à long terme ( Divisiser pour mieux régner a crée de nombreux situations non-souhaitées ex : Séparation Inde/Pakistan ).
Ah ouais l'intelligent et le marxiste quoi
Et il y a les théoriciens qui conçoivent le monde à travers deux grandes théories antagonistes.
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Et il y a les théoriciens qui conçoivent le monde à travers deux grandes théories antagonistes.
Pas les plus intelligent ceux la
Ah ouais l'intelligent et le marxiste quoi
Marx n'était pas le premier théoricien du conflit, en fait ce n'était même pas nouveau à l'époque de la Révolution française et pas plus à l'époque de la première "démocratie" athénienne.
L'erreur c'est de croire que le patient de la politique est l'État et que tous les conflits portent sur lui.
Au temps pour ta théorie.
Plutôt du conflit sur le terrain de l'identité. Tout ne se règle pas par la discussion, et le débat a d'utilité de dévoiler le camp de chacun.
Aucun des deux, la réalité est un mélange des deux.
De l'erreur bien sûr
C'est amusant que l'autre façon de voir soit typiquement marxiste alors que c'est la seule des deux qui ne parviendra jamais à une forme d'égalité ou d'entente, c'est la vision telle que décrite dans 1984, il y a celui qui piétine et celui qui se fait piétiner, tout n'est qu'un moyen de s'assurer qu'on piétinera l'autre à la fin, c'est absolument dénué de valeur morale ou d'espoir en soi ou en l'humanité
Si jusque dans ton logiciel de pensée tu rejettes autrui tu ne peux pas faire naître autre chose que la guerre et la discorde, tu ne t'entendras jamais qu'avec tes esclaves ou ton reflet
La "sagesse des foules" par contre je connais pas
Il n'y a rien de plus dangereux et de plus bête que la foule
La vérité se trouve dans l'individu
La vérité se trouve dans la délibération éclairée entre individus.
fair enough
Le 01 juillet 2018 à 13:12:50 VeyIi a écrit :
De l'erreur bien sûrC'est amusant que l'autre façon de voir soit typiquement marxiste alors que c'est la seule des deux qui ne parviendra jamais à une forme d'égalité ou d'entente, c'est la vision telle que décrite dans 1984, il y a celui qui piétine et celui qui se fait piétiner, tout n'est qu'un moyen de s'assurer qu'on piétinera l'autre à la fin, c'est absolument dénué de valeur morale ou d'espoir en soi ou en l'humanité
On reproche aussi le contraire au marxisme.
Les deux ne sont pas antinomiques.
Je rejoins Jedi.
De l'erreur, mais il faut quand même préciser les choses.
Déjà ce n'est pas parce que je suis prêt à un minimum de compromis que je n'ai aucune convictions, simplement je suis bien conscient que la réalité d'une gestion politique saine ne peut pas se faire à l'encontre d'une partie de la population qui penserait mal. Deuxième chose aussi, ça ne veut pas dire que je ne suis pas conscient des rapports de force qui existent, simplement je crois qu'avec de la volonté réciproque, on peut tenter de les surmonter, ce qui ne veut pas dire qu'on va alors les effacer.
Encore une fois être théoricien du conflit ce n'est pas être marxiste, cette façon de voir le monde date d'au moins la première démocratie athénienne en 594 avant J-C.
Drole de vision manichéenne du monde que nous propose l'auteur...
Le 08 juillet 2018 à 15:12:20 ougrioum a écrit :
Drole de vision manichéenne du monde que nous propose l'auteur...
Elle serait manichéenne si elle impliquait être la seule façon réelle (ou légitime) de diviser les théories et les théoriciens.