Je vais me faire l'avocat du diable encore une fois. Autant j'ai toujours du mal à lui pardonner sa référence aux "fainéants" (la France, "celle qui souffre" pour reprendre sa propre expression, est lente à réaliser la nécessité de certaines réformes, mais ce n'est pas dû à une quelconque paresse et c'est du mépris de classe de penser ça), autant là son innocence me semble plus claire.
Comme toujours, le monde a prouvé qu'il savait s'indigner au quart de tour, et comme toujours, il faut replacer les choses dans leur contexte. Regardez à partir de 4:42:
http://www.elysee.fr/videos/discours-d-emmanuel-macron-lors-de-l-inauguration-de-la-station-f/
"Les entrepreneurs d'aujourd'hui ne pourront pas réussir simplement pour eux-mêmes. [...] Les gens qui ont réussi ont en même temps un devoir [...] faire réussir ceux qui viennent du plus loin de la réussite [...] La responsabilité qui consiste à envisager à chaque seconde que sa réussite oblige, quand d'autres sont plus démunis"
Cette insistance sur l'éthique de responsabilité globale nuance déjà fortement l'idée de mépris de classe, au moins pour ce discours. "Au mieux c'est du paternalisme", me direz-vous, car il pense toujours que ceux qui ne réussissent pas "ne sont rien". Peut-être. Mais à mon avis, et il faut regarder la vidéo pour que cette possibilité apparaisse, Macron parle ici des entrepreneurs eux-mêmes, distinguant entre ceux qui réussissent vraiment, c'est à dire en accord avec l'éthique développée par son discours, et ceux qui croient naïvement que parce qu'ils réussissent leur start-up "la chose est faite" (je cite encore Macron, juste avant la phrase polémique), et qui ne sont rien parce qu'au final, "en ayant accumulé dans un coin" (propos qui survient juste après ladite phrase), ils auront oublié "d'où [ils viennent] et où [ils vont]", ignorant que le monde, comme une gare, est "un lieu de passage" (on ne peut nier que son discours est une réussite littéraire).
Enfin bref. J'ai fait l'avocat du diable moins par amour pour le diable que par mépris des maîtres de l'indignation facile. Dans ses faits et mots Macron pue le monarchisme et le mépris de classe, même si là on peut et doit le défendre. A vous de juger.
Quand il dit fainéants il parle du PS et de LR, il a déjà utilisé l'expression dans le passé.
J'aime beaucoup cette novlangue libéral qui consiste à nous faire croire que réussir = faire des ventes et des chiffres en exploitant des désirs peu importants. Quand les dirigeants sont atteints de cécité, on sait que ça ne peut rien donner de bon.
Le 10 septembre 2017 à 16:14:22 Paulop a écrit :
Quand il dit fainéants il parle du PS et de LR, il a déjà utilisé l'expression dans le passé.
Quand ça ? Je veux bien une source si tu en as une.
Mais dans tous les cas, l'ambiguïté demeure...
Le 10 septembre 2017 à 20:38:13 shayde09 a écrit :
Le 10 septembre 2017 à 16:14:22 Paulop a écrit :
Quand il dit fainéants il parle du PS et de LR, il a déjà utilisé l'expression dans le passé.Quand ça ? Je veux bien une source si tu en as une.
Mais dans tous les cas, l'ambiguïté demeure...
https://www.lesechos.fr/26/02/2015/lesechos.fr/0204187709819_macron-fustige-les---faineants---du-ps-et-critique-hamon.htm
Le 10 septembre 2017 à 20:48:53 Paulop a écrit :
Le 10 septembre 2017 à 20:38:13 shayde09 a écrit :
Le 10 septembre 2017 à 16:14:22 Paulop a écrit :
Quand il dit fainéants il parle du PS et de LR, il a déjà utilisé l'expression dans le passé.Quand ça ? Je veux bien une source si tu en as une.
Mais dans tous les cas, l'ambiguïté demeure...
https://www.lesechos.fr/26/02/2015/lesechos.fr/0204187709819_macron-fustige-les---faineants---du-ps-et-critique-hamon.htm
Le 10 septembre 2017 à 17:49:32 appiodici_bis a écrit :
J'aime beaucoup cette novlangue libéral qui consiste à nous faire croire que réussir = faire des ventes et des chiffres en exploitant des désirs peu importants. Quand les dirigeants sont atteints de cécité, on sait que ça ne peut rien donner de bon.
Merci. J'ai aussi toujours du mal à considérer que quelqu'un a "réussit sa vie" lorsque tellement prit par ce désir de réussite il ne réalise que sur son lit de mort qu'il a oublié de vivre, tout simplement.
Un héritage de la morale chrétienne, ou pour bien vivre il faut surtout ne pas vivre.
Le 11 septembre 2017 à 01:02:52 thebabouche a écrit :
Le 10 septembre 2017 à 17:49:32 appiodici_bis a écrit :
J'aime beaucoup cette novlangue libéral qui consiste à nous faire croire que réussir = faire des ventes et des chiffres en exploitant des désirs peu importants. Quand les dirigeants sont atteints de cécité, on sait que ça ne peut rien donner de bon.Merci. J'ai aussi toujours du mal à considérer que quelqu'un a "réussit sa vie" lorsque tellement prit par ce désir de réussite il ne réalise que sur son lit de mort qu'il a oublié de vivre, tout simplement.
Un héritage de la morale chrétienne, ou pour bien vivre il faut surtout ne pas vivre.
Mec, tu dis n'importe quoi. L'idéal moderne de la réussite sociale et économique est aux antipodes de la morale chrétienne. "Mon royaume n'est pas de ce monde", etc. Au contraire, l'exemple de Jésus montre qu'une vie pauvre peut être une vie excellente. Et d'où tu parles de mortification ? On parle d'un gars qui s'asseyait à toutes les tables, parlait avec tout le monde et changeait l'eau en vin... C'était un Socrate juif et pieux, en quelque sorte
Et s'il parle autant de souffrance, c'est qu'elle était une donnée de base à l'époque et touchait tout le monde quotidiennement, du paysan jusqu'au roi. Il fallait donc l'intégrer dans la spiritualité (aucune religion, à ce sujet, n'accorde plus d'importance au corps que le christianisme). Ceux qui accusent le dolorisme du christianisme méconnaissent simplement la réalité des conditions de vie d'antan et ne jugent que du haut d'une société où le bien-être est érigé en norme quasi tyrannique.
Le 10 septembre 2017 à 17:49:32 appiodici_bis a écrit :
J'aime beaucoup cette novlangue libéral qui consiste à nous faire croire que réussir = faire des ventes et des chiffres en exploitant des désirs peu importants. Quand les dirigeants sont atteints de cécité, on sait que ça ne peut rien donner de bon.
Faut pas diaboliser l'entreprenariat non plus. Combien de progrès techniques significatifs lui doit-on et lui devra-t-on ?
Réduire les causes du progrès techniques à "l'entreprenariat" c'est très audacieux, et très faux surtout
Le 11 septembre 2017 à 10:50:50 CeBonFistouille a écrit :
Réduire les causes du progrès techniques à "l'entreprenariat" c'est très audacieux, et très faux surtout
Réduire ainsi le propos de quelqu'un, c'est très audacieux, et très con surtout.
Le 11 septembre 2017 à 02:53:29 shayde09 a écrit :
Le 10 septembre 2017 à 17:49:32 appiodici_bis a écrit :
J'aime beaucoup cette novlangue libéral qui consiste à nous faire croire que réussir = faire des ventes et des chiffres en exploitant des désirs peu importants. Quand les dirigeants sont atteints de cécité, on sait que ça ne peut rien donner de bon.Faut pas diaboliser l'entreprenariat non plus. Combien de progrès techniques significatifs lui doit-on et lui devra-t-on ?
Combien d'entrepreneurs sacrifiés pour en arriver là ? L'intérêt, ce n'est pas de faire reculer le progrès, c'est de permettre à plus de citoyens (pas forcément entrepreneurs) d'apporter leur pierre à l'édifice.
Faudra surtout qu'il explique ce qu'il entend par "réussir sa vie".
Le 11 septembre 2017 à 14:09:10 Jedi_Medic17 a écrit :
Faudra surtout qu'il explique ce qu'il entend par "réussir sa vie".
A moins que j'ai loupé quelque chose, il ne parle dans son discours que de ceux qui ont réussi leur entreprise.
Faudra surtout qu'il explique ce qu'il entend par "réussir sa vie".
Un début de reflexion
https://youtu.be/ssSOuoTAjtY
Quand il dit fainéants il parle du PS et de LR, il a déjà utilisé l'expression dans le passé.
Non visiblement
Faudra surtout qu'il explique ce qu'il entend par "réussir sa vie".
Je sais pas quels sont tous les critères pour dire qu'on a réussi sa vie selon lui mais ça implique nécessairement de faire profiter les autres de cette réussite manifestement.
Je suis plutôt en accord avec ça, d'ailleurs.
Le 10 septembre 2017 à 16:14:22 Paulop a écrit :
Quand il dit fainéants il parle du PS et de LR, il a déjà utilisé l'expression dans le passé.
Vu comment il tente de s'échapper à chaque fois qu'on lui pose la question, j'en doute.
Non il dit fainénats pour tout ceux qui sont opposés à ses réformes libéralisantes.
C'est-à-dire plus de 70% des français. Macron est un déchet pire qu'Hollande ...