Salutations les kheys. A l'inverse des anecdotes relatées dans ce qui va suivre, les patronymes utilisés sont et demeureront fictifs. Ceci étant posé, allons droit au but.

(no oldfag sous couverture )

Chapitre I: Genèse d'une adolescence martyre

La vie s'égrainait sans histoire au groupe scolaire Jean Jaurès d'un chef-lieu rhône-alpin. J'oserais même dire que j'y ai pris une certaine avance: dès le CE1 je m'épris de Perrine, la soeur de mon pote Martin, laquelle bien loin de s'en offusquer prit le parti de s'en amuser et d'en quelque sorte me "couver"... (elle était en CM2). De quoi combler au-delà de ses espérances un apprenti-Célestin dont les camarades ne juraient que par le foot et les jeux vidéos. Cette "idylle" m'a placé sur un nuage pour le restant de ma scolarité primaire... Oh bien sûr, il arrivait qu'elle me prit pour son Pikachu, mais peu m'importait... j'étais si heureux de me trouver ne serait-ce qu'admis dans son cercle, et parfois promis à des élans d'authentique tendresse. A posteriori je pense avoir été le succédané du petit chat que ses parents lui refusaient. Mais Dieu que c'était bon.

Arrivé en CM1 (et donc elle en 5e dans le collège du secteur), j'ai brutalement cessé de la voir. Elle avait du travail, le collège c'est du sérieux, et je devais bien comprendre qu'il allait falloir m'armer de patience.

Personne ne m'a jamais dit qu'elle n'avait tout simplement plus envie de s'amuser avec un merdeux qui de surcroit commençait à montrer des signes de puberté fort peu glamour (oui j'ai tout eu avant tout le monde sauf les meufs, y compris la barbe, mais n'anticipons pas). Je ne m'effondrais pas pour autant: notre mariage était écrit, je pouvais attendre. Martin était satisfait de cette situation nouvelle, il allait désormais pouvoir accaparer toute mon attention et m'initier à cet univers étrange et complexe que l'on nomme football manager. Parce que oui, Martin était un mordu de foot doublé d'un putain d'intello dont le cortex ne se contentait déjà plus de PES. Ma première drogue, la plus constante et la plus pérenne. Cette famille m'aura décidément marqué de façon décisive.

Bien que privé "momentanément" de la dame de mes pensées, les jours continuèrent de s'écouler paisiblement durant ces deux dernières années. J'avais un cercle d'amis assez étendu, nous jouions chez les uns et les autres, Martin me convertissait doucement au PCisme , la vie était belle. J'étais un bon élève. Mais pas un très bon... et c'est le point qui a tout fait basculer.

Alors que tous mes potes de primaire étaient destinés au collège public Victor Hugo, mes parents estimaient que ce n'étais pas là un établissement propice à me faire rattraper mon "retard" sur les meilleurs éléments de ma classe de CM2. Ils supportaient très mal l'écart de points qui avait subsisté toute l'année entre Julie, Marion, Martin, Salomon et moi.

"JC, il faut qu'on parle !"

"(hé merde) Ouais quoi ? Mémé est morte ?"

"Mais non ! Il s'agit de ta rentrée... Voilà, tu n'iras pas à Victor Hugo. Ta mère et moi avons décidé de t'inscrire au collège Sainte-Catherine. C'est un collège... enfin ce sera mieux pour toi, parce que tu sais ceux qui vont là-bas se préparent tous un brillant avenir."

"Mais et mes copains..."

"Tu t'en feras d'autres ! Haha c'est pas un problème du tout ça. En plus tu verras, c'est super beau, en pleine montagne, un cadre splendide, toi qui aimes tant la Nature !"

"Heu d'accord..."

(je m'en foutais à moitié sur le moment, les vacances n'étaient vieilles que de deux jours et tout cela était à des années-lumières de mes préoccupations, à savoir retrouver mon Var natal, la mer, mes cousins, les poissons et les crabes).

A suivre

first

On attend la suite avec impatience .

First page + J'y fus

Chapitre II: Moabit(e) ?

Vacances dont je n'ai plus guère de souvenirs, nous pouvons donc considérer qu'elles furent excellentes.
Vivant au jour le jour, les montées de stress ne s'imposèrent à moi que fin août, pour culminer la veille de la rentrée... Elles se manifestaient principalement par des allers et retours fréquents aux toilettes. Bref, pour paraphraser quelqu'un, j'ai chié mou pendant une semaine.

Le matin fatidique, je suis incapable d'avaler quoi que ce soit. J'ai mal dormi. Entre ma tignasse pourtant lavée la veille au soir déjà luisante de sébum, et les éruptions cutanées fidèles au rendez-vous (le soleil les atténue mais elles se vengent de plus belle après), mon coeur balance . Je n'ai pas le temps de trancher la question:

"Bon t'es prêt ? Il faut qu'on soit en avance !"

Oui, c'était une de ces rentrées "portes ouvertes" pour les sixièmes et leurs parents. Léger potentiel de malaise.

Je ne m'étais jamais aventuré dans cette banlieue cossue auparavant. J'ai le temps de la contempler, mon père se trompant deux fois de chemin. Ca monte, ça monte, ça n'en finit pas. Un pincement au coeur quand je m'aperçois que le trajet correspond en partie à celui que nous empruntions jadis pour aller cueillir les champignons. Tout cela ne m'intéressait plus depuis que je m'étais élevé aux JV, au grand dam de mon paternel.

Puis j'aperçois une forteresse en hauteur là où finissent les bois, et des corbacs qui volaient tout autour (vraiment hein). Je m'attends à ce que nous soyons retardés par des postes de contrôle "aussweis papiers !" mais finalement nous atteignons le parking sans avoir à montrer patte blanche. Papa ne m'avait pas menti: le site est très beau. Sinistre en diable, mais beau.

Une fois garés nous suivons le mouvement... non sans avoir au préalable remarqué la présence de sacrés bolides. Mais moi je trouvais ça cool,j'étais naïf et inconscient des rapports de classe. Plus pour très longtemps. On galère un peu, et nous trouvons finalement la porte floquée de la bonne liste, celle où figurait mon nom au milieu de patronymes fleurant bon la baronie locale. Classe de 6e C.
Nous entrons et là, premier choc: Ces petites bourgeoises sont à tomber (je rappelle que malgré ma condition de pustule ambulante, je suis déjà très sensible à certaines choses: je me masturbe d'ailleurs déjà frénétiquement tous les soirs. La Nature ne manque pas d'humour) La plupart sont élancées, bien apprêtées, et ne ressemblent pas à la progéniture de Christine Boutin (ma mère fut spectaculairement démentie sur ce point) Mon prof principal -et d'EPS... joie- se présente à nous, Monsieur Merchadier. Nous apprenons vite que c'est un ancien tirailleur, il aime manifestement beaucoup le rappeler.
Les présentations faites, Merchadier retourne s'adresser à d'autres parents bardés de questions.

Sorry pour le tryhard mais mon post saute depuis tout à l'heure, trop long ? Je l'ai scindé en deux du coup

/Preuve du newfag

J'ai fav, très bon risitas

Sweetent

Le 09 janvier 2020 à 06:59:25 SHIKA- a écrit :
J'ai fav, très bon risitas

Merci khey (et les autres !) mais on me refuse obstinément la suite pour des raisons que j'ignore, déjà trois suppressions

J'ai fav

J'adore ce rsistas rhey

(II suite)

Mes nouveaux camarades semblent pour la plupart d'entre eux se connaître déjà, comme je le craignais. Je ne quitte pas mon père d'une semelle. Lui en revanche ne se prive pas pour faire un brin de causette avec une maman isolée, accompagnée de sa fille. Evidemment très jolie, évidemment très bien sapée, et me toisant comme un chat siamois contemplerait une assiette de croquettes éco+.

"Fanny fait donc sa rentrée dans la même classe que JC hoho" (bordel... )
"Oui, qui sait peut-etre qu'ils s'entendront bien hihi" (tu vas pas t'y mettre aussi Pamela )

Moi:
Elle:
(j'ai presque eu un mouvement de recul pour esquiver un éventuel renvoi)

Ils prennent congé. mon père:

"Elle a l'air très gentille cette fille, et elle est très jolie aussi"
"Humph"
(Putain papa, t'as VU comme moi ce que son langage corporel communiquait, ce n'était absolument pas de la bienveillance merde, redescends du manège enchanté ! )

Nos parents nous quittent peu à peu, nous voici livrés à nous même, ou plutôt à la folie disciplinaire de Merchadier. Du moins le pense-t-on à cet instant, car il s'avèrera rapidement un bon bougre. Une perle dans une marée noire.
En attendant, je me cale devant. Je vous l'ai dit, j'étais naïf. On me flanque d'une épouvantable tête à claques, Thomas. Il parait huit ans mais se prend déjà pour un lord. Il me toise pire que l'autre. De la complexité des écosystèmes humains... ce genre de tocard n'aurait pas fait un pli dans mon ancienne école primaire. Mais ici il semble dans son élément. Il se permet même un "c'est quoi cette trousse ?!"

Mais je vais rapidement oublier ces deux-là. Des anges. Je n'ai encore rien vu, d'aimables prémices.

Nul

Sweet

Suite

Sweat mon quille

C'est super bien écrit, je vais suivre avec attention

Et putain Football Manager, je suis aussi tombé dans cette drogue la tête la première à un moment, tellement chronophage, les gens imaginent même pas

C'est déchirant sinon cette exclusion mais ça correspond à l'image que je me fais de ce genre d'écoles

410, épisode 17524. C'est tout le temps comme ça sérieux ?

Jyfu+sweet

Très bon français, fav + sweet