Va falloir débiter les pavés plus vite ou les DDB vont partir

Fav + sweet

Merci pour la suite ce soir kheyou

Tu auras le droit de décider quel doigt on te coupera en cas de retard dans la rédaction la prochaine fois

Le 02 avril 2019 à 19:55:56 Astonic a écrit :
Favoris directe

Le 02 avril 2019 à 19:59:41 TesteurDeToast2 a écrit :
Merci pour la suite ce soir kheyou

Tu auras le droit de décider quel doigt on te coupera en cas de retard dans la rédaction la prochaine fois

Très sympa Kheyou, hâte de voir la suite !

alors la suite, j'étais lancé là

Le 02 avril 2019 à 20:05:58 celestable a écrit :
alors la suite, j'étais lancé là

J’étais sur l’autre topic et franchement c’est super intéressant et pour ton risitas la syntaxe et le récit sont vraiment super et pas chiant à lire
Ce risitas sort du lot

J’espère que les sweet ne se feront pas delete

Uppent

Ta surdité arrive si tu n'as tjrs rien fait à 21h.

Le 02 avril 2019 à 20:29:27 MisterMZ-3 a écrit :
Ta surdité arrive si tu n'as tjrs rien fait à 21h.

Heureusement que j'ai des bases de langue des signes alors

Le 02 avril 2019 à 20:32:13 Kelemorph a écrit :

Le 02 avril 2019 à 20:29:27 MisterMZ-3 a écrit :
Ta surdité arrive si tu n'as tjrs rien fait à 21h.

Heureusement que j'ai des bases de langue des signes alors

Stickerification en cours, la suite bientôt

Sweet home alabama

Voilà donc le chapitre 2, par contre vous n’aurez pas plus ce soir hein. Il faut savoir s’imposer.

(Suite demain ou après-demain mes kheyous).
Chapitre 2 : Signez là

Bon on récapitule, j’ai été lâché par tous mes collègues et je suis seul en terre inconnue où je suis passé pour un simplet trois fois en sept minutes, heureusement que je leur ai pas dit que j’étais agrégé parce qu’ils m’auraient surement pas crus.

Je ne me suis pas encore remis de la réunion brève mais intense que la prof s’arrête et ouvre une salle avant de m’inviter à l’intérieur.

J’entre donc dans sa salle et elle ressemble à n’importe quelle salle de n’importe quel lycée de ce pays. Je ne sais pas à quoi à je m’attendais mais ce n’est pas là, il y a les chaises et tables modèle éducation nationale et deux trois affiches laissées accrochés au mur.

La professeure tire la chaise de son bureau et me fait signe de m’y asseoir, pendant une seconde je bug parce que c’est inhabituel comme démarche, d’habitude un visiteur s’assoit à l’arrière de la salle de cours.

Sur le coup je me sens comme une fusion d’Antoine de Maximy et du gars de Man vs Wild, mieux vaut ne pas aller contre les coutumes locales, et puis j’avais pas envi de passer pour un idiot pour la quatrième fois.

Je m’assois donc alors que la professeure arrange une pile de papiers qui trainait sur son bureau, elle jette un coup d’œil à sa montre et ressort pour aller chercher ses élèves. Les observant alors qu’ils rentrent, et vice-versa, je remarque qu’ils sont visiblement surpris de me voir comme si j’étais un intrus, un intrus qui leur sourit comme un con parce qu’il ne sait pas lesquels entendent et lesquels n’entendent pas.

La première chose qui me frappe chez eux c’est la variété de leurs situations. La plupart on des appareils et doivent entendre à des degrés divers, certains parlent avec des voix plus ou moins normales tandis que d’autres ne font que signer.

La professeure leur fait signe de s’asseoir, puis elle signe quelque chose à une des élèves du premier rang qui se lève et me regarde. Elle signe ensuite quelque chose à la classe pendant que l’élève debout fait la traduction :
« Bonjour à tous, aujourd’hui nous accueillons monsieur Kelemorph, un professeur d’Histoire-géo d’un lycée voisin. Il va assister à notre cours, saluez notre invité. »
Les élèves font tous le même signe en même temps, je suppose que ça veut dire bonjour, enfin pour tout ce que je savais à l’époque ils pourraient aussi bien insulter ma famille sur quatorze générations.

J’hésite à essayer d’imiter leur signe pour leur renvoyer leur bonjour, mais vu que je n’y connais rien j’ai peur de me planter même si le signe en lui-même n’est pas bien dur. Ils mettent leur main à plat avec le pouce replié, la place sous leur bouche avant de l’envoyer vers l’avant dans un geste ample. Enfin inutile de risquer d’insulter la grand-mère de quelqu’un, sait-on jamais, du coup je dis juste bonjour en faisant coucou de la main.

L’élève traductrice se rassoit et la prof avance un papier sur le bureau, il s’agit de la feuille d’appel. Elle commence à faire des signes et un à un les élèves lui répondent parce que je suppose être un présent. Bref jusqu’ici tout va bien.

Mais ça dure pas, une fois l’appel terminé j’ai complétement décroché, la prof faisait des signes, parfois elle écrit un mot ou une phrase au tableau avant de signer, parfois elle interroge es élèves. Malgré mes efforts, impossible de suivre le contenu.

Du coup je porte mon attention sur la forme, et je fais quelques observations intéressantes.

Déjà je comprends vite pourquoi elle voulait que je m’asseye à son bureau, de derrière j’aurai rien vu.

Ensuite la langue des signes ne ressemble pas du tout à ce à quoi je m’attendais. J’imaginais une espèce de pantomime où les signes essayeraient d’imiter ce que les mots désigner dans des grands gestes.

Autant dire que j’étais à côté de la plaque, le corps ne bouche pas tant que ça, la plupart des signes ne se font qu’avec des mouvements s’arrêtant aux avant-bras, l’essentiel du travail semble se faire au niveau des mains. Ce qui m’impressionne le plus c’est la vitesse des signes, pas que chez la professeure mais aussi les élèves, ils signent tellement vites je me demande comment ils font pour avoir des gestes aussi précis.

Partie 2 :
Il y a quand même des écarts de niveaux, en général les meilleurs élèves sont ceux qui n’ont pas d’appareils, probablement parce que se sont des sourds profonds n’ayant que ça pour communiquer.

Les élèves appareillés ont des niveaux très variables, certains s’en sortent aussi bien que les meilleurs mais d’autres semblent bien galérer. Leurs mouvements sont plus lents, moins fluides ; leurs mains tremblent un petit peu alors que les autres font les gestes d’une traite.

Les plus mauvais semblent être un petit groupe de non appareillés, les pauvres ont l’air presque autant largué que moi. Sur le coup je n’ai pas compris pourquoi vu que ça allait contre mes précédentes observations, plus tard on m’a expliqué qu’il s’agissait d’élèves sourds profonds sans appareils qui n’avaient pas eu la chance d’être pris en charge pour apprendre la langue des signes enfants. Cela avait provoqué de gros retards de développement intellectuel puisqu’ils avaient été complétements incapables de communiquer avec le reste du monde pendant des années.
Certains des élèves parlants disent leurs phrases en même temps qu’ils les signent, est-ce pour moi où si bien s’agissait-il d’un truc de mémorisation ?

« Va savoir » me dit-je, car je n’en avais aucune idée.

Est-ce que j’ai été tapé par un camion en traversant la rue ? Parce que j’ai l’impression d’être tombé dans un isekai chelou.

Alors que le cours avance ne rien comprendre commence à me frustrer, après tout je suis un agrégé d’Histoire moi monsieur, j’ai des diplômes, je pèse dans l’académique game, bref je ne reste pas les bras ballants face à quelque chose que je ne comprends pas.

Non, en bon agrégé je tente de comprendre les bras ballants, et je rate, mais c’est là toute la beauté de la recherche de la connaissance.

En me concentrant sur les signes j’arrive à la conclusion que certains évoque bien des objets ou des idées et qu’ils pourraient servir à les exprimer, mais le lien semble être assez abstrait du coup pour chaque signe j’ai plusieurs interprétations possibles et je suis pas plus avancé pour comprendre ce qui se raconte.

Pour illustrer ça, prenons un exemple, j’irais plus en détail sur la langue des signes lors du one shot sur les cours que j’ai pris.

Le signe signifiant « froid » se fait en serrant les doigts en bouche de canard comme dit ma prof, perso j’appel ça l’italien qui fait « ma que ».

Puis vous faites passer votre main sous cette forme devant votre bouche dans un mouvement rapide et sec. Apparemment ça représente le geste que vous faites lorsque vous soufflez sur vos mains pour les réchauffer, alors avec l’interprétation ça fait sens et ça aide à mémoriser mais en le voyant juste comme ça vous pouvez interpréter à peu près n’importe quoi.

Le cours se termine et les élèves se tourne vers moi et lèvent leurs mains avant d’abaisser et relever leurs doigts, je suppose que ça veut dire au revoir et enhardit par mon heure de recherche intensive je leur renvoi leur signe, ce qui ne manque pas de les faire sourire.

Après avoir raccompagné ses élèves dehors la professeure tire une chaise et s’assoie en face de moi avant de sortir son téléphone, elle écrit quelque chose dessus avant de me le tendre. Elle a créé un contact avec mon nom, il ne reste plus qu’à entrer mon numéro.

Je rentre mon numéro sans vraiment comprendre où elle veut en venir, au moins je suis sûr que je ne le donne pas à un scammeur pakistanais.

Au passage je vois que son fond d’écran est un dessin représentant un jeu de cartes et un lot de dés sur une table de jeu, mais avant que j’ai le temps de me demander si elle arrondie ses fins de mois comme bookmaker elle reprend son téléphone et recommence à tapoter dessus.

Peu après je reçois un message d’elle disant juste :
« Pour communiquer. » J’enregistre son numéro dans mes contacts puis je lui réponds « et j’ai même pas eu besoin de demander votre 06 »

Mais alors que j’envoie le message je réalise que c’était la première fois qu’une fille me donnait son numéro, tout de suite ça donnait un arrière-goût amer à la blague.

Difficile à dire si elle lui avait plus en tout cas, elle inspire de l’air d’un coup mais met sa main devant sa bouche pour stopper tout son d’en sortir. C’est toujours mieux qu’un blanc me dis-je pour me consoler.

Elle me répond rapidement :
« On peut se tutoyer tu sais. »
C’est vrai que dans l’Education National on se tutoie tous, un certain héritage coco j’imagine.

D’habitude je le fais naturellement mais bizarrement pas avec elle, comme s’il y avait une distance.
« Pas de problèmes, du coup on fait comment pour la suite ? Tu pourrais venir à un de mes cours ? »
« Oui bonne idée, ça nous donnera une bonne base pour préparer le projet. »
« Super, je t’envoie un message durant le week-end avec les horaires de la classe quand je l’aurais choisie et tu me dis quand t’es dispo. »
« Ça marche. »
Après ça elle me raccompagne vers la sortie et me serre la main avant que je reparte vers chez moi en me demandant laquelle de mes classes choisir et surtout comment éviter que mes élèves de lycée difficile la fassent fuir.

favori direct, suite needed

Le 02 avril 2019 à 20:12:18 ShrekToilettes a écrit :
J’étais sur l’autre topic et franchement c’est super intéressant et pour ton risitas la syntaxe et le récit sont vraiment super et pas chiant à lire
Ce risitas sort du lot

J’espère que les sweet ne se feront pas delete

Content que ça te plaise, et je croise les doigts également