Chapitre 1:

Terminale Champêtre ou le début de la fin:

Tu entres en Terminale dans un lycée de pécore au fin fond de la province, dans un bled de 7000 habitants.
Etonnamment, ton lycée a plutôt un bon niveau, en particulier dans la classe où tu es (Terminale S option SI, tu t'es inscrit par défaut car la SVT te faisait chier, tu regrettes ), du moins c'est ce que tes profs affirment et qui sera plus tard confirmé par l'orientation de tes camarades.
Ces dernières années, depuis la seconde à peu près, tu te découvres un petit intérêt pour les maths
Tu constates que tu as une très bonne intuition, une aptitude à visualiser les concepts et les objets, merveilleusement confirmée par ton 142 de QI absolument nofake.
Tu as appris l'espagnol et l'anglais très jeune et apparemment ça a modifié la structure de ton cerveau, ta faculté d'apprentissage, être trilingue a fait de toi un surhomme nietzschéen point de vue intellectuel, tu en es sûr et quelques rapides recherches confirment ta théorie
Tu es bon en maths, tu es bon en langues, en philo, en français mais par contre tu es une daube infâme en physique et SI.
Pas grave, tu regardes autour de toi et tu vois rien de plus doué, tu es persuadé d'être destiné à faire de grandes choses même si tu t'es pas du tout intéressé à tes études supérieures pour l'instant. Tu prends tout le monde de haut, personne n'est à ton niveau intellectuellement.
Bref, le jour de la rentrée tu retrouves tes "potes" (t'as pas vraiment d'amis proches , tu restes QLF mais faut bien s'occuper)
Ils sont tous là, y'a ton pote turc (un khey du forum d'ailleurs) avec qui tu passes le plus de temps. Appelons le Osman.
Ce mec est marrant, il affirme être une pine en maths et ne rien comprendre mais il sèche tout le monde à chaque interro, pourtant c'est un gros branleur. (bon moins que vous quand même)
Vous avez passé votre terminale à vous marrer comme des cons en vous foutant de la gueule de vos divers profs, des fous rires qui resteront gravés dans votre mémoire à jamais
Ce mec c'est un khey, un vrai, les conneries que vous racontez sont ce qui vous permet de survivre dans cet enfer de jean-prépa.

A part ça y'a les deux trois mecs typiques qu'on trouve dans les classes comme ça, des jean prépas justement, très bosseurs, célestins et laids avec des discussions pas très intéressantes même si certains sont marrants. Le genre de mecs qui ne comprend rien à rien mais qui a son bac mention TB en bossant 8h par jour, certains ont des parents qui leur interdisent tout contact avec un écran.
Parmi ces derniers, y'en a un qui sort du lot, avec sa tête de victime, on va l'appeler Implorator parce qu'il a une tête à implorer le destin d'en finir. Bref, passons, ce qui frappe chez ce mec, c'est qu'il a rien pour lui, mais vraiment rien, il a aucun charisme, il est laid, incroyablement sous doué et par dessus tout il incarne la quintessence du jean-prépa, à te parler tout le temps de logique, utiliser à tout va des mots comme "objectif", "rationnel" dans chaque phrase pour te montrer à quel point c'est un ordinateur humain à la logique implacable alors qu'il galère à factoriser un polynôme de degré 2.
Et par dessus tout il te parle tout le temps de prépa, ils en parlent tous tout le temps. Toi tu sais même pas ce que c'est, mais tu décides de mettre un point d'honneur à te désintéresser activement de tout ce qui pourrait te rapprocher de mecs comme ça
Du coup, les études supérieures, tu t'en fous et tu le fais bien savoir.
D'ailleurs, tu n'es pas sans failles toi même, tu fais tout pour faire l'original afin de te donner une petite image de "génie incompris" qui vient mythifier tes quelques talents apparents qui se manifestent parfois.
Tu t'isoles souvent à la récré, tu écoutes du classique bien que tu saches à peine faire la diff entre baroque et romantique, tu parles très peu, tu iras même jusqu'à te faire diagnostiquer asperger plus ou moins volontairement pour convaincre toi, et les autres, que tu es spécial. Bref, un magnifique AW
Comme tous les célestins tu fais genre de te désintéresser des meufs. Tu essayes de faire comme si les maths, la vérité absolue et tes aptitudes de génie asperger t'avaient aidé à te détacher de tes bas instincts mais tu passes tes journées à te branler les couilles comme un malpropre et tu es un pornologue accompli.

Néanmoins tu sais que t'es pas sans espoir, t'es pas trop laid de visage (même si dans les faits t'es dégueulasse parce que tu prends aucun soin de tes cheveux que tu coupes une fois par an ), tu fais 1m80 avec un corps pas trop dégueu, et surtout t'es le mec drôle quand t'es avec des amis ou de la famille, surtout si t'as bu un peu. T'as pas mal de répartie et d'humour quand tu t'y mets.

Avec toutes ces qualités, tu te dis que t'as le temps, qu'un jour tu te réveilleras, tu iras gomuscu, go études, et tu vivras enfin la vie que tu mérites. même si pour l'instant t'as pas les couilles.

Enfin en attendant tu fais surtout rien du tout. Même en maths, qui t'intéressent, tu dépasses jamais le top 5 dans ta classe de 32 jean-prépa déter provinciaux tellement tu fais rien. Pourtant ton prof de maths, un jeune agrégé asiat-arabe hyper sympa, te dit en permanence qu'il sent que tu as une énorme intuition et va jusqu'à qualifier tes aptitudes de "considérables" sur ton bulletin, ça te marque. Un jour il te sort que selon lui tu es largement en mesure de viser une ENS
Ca te touche même si à l'époque ça te fait pas rêver, en bon AW tu es content que ton prof de maths confirme ton potentiel.
En fait en maths, tu y vas uniquement à l'intuition, donc sur les questions de logique tu niques tout le monde mais comme tu connais pas ton cours tu es pas au top pour faire des gros exos, tu tournes à 17 de moyenne.

En physique t'aimerais bien comprendre mais t'es vraiment un sous doué, + tu bosses pas, et le prof est un énorme casse couilles qui note hyper strict et qui gueule tout le temps

T'es en spé maths, évidemment , la théorie des nombres te file une gaule comme pas possible , pour toi c'est la quintessence de ce que les maths devraient être, on peut tout visualiser, on peut établir les propriétés soi même et il suffit de les combiner avec subtilité d'ailleurs tu découvres que bien des mathématiciens partagent ton opinion. Tu survoles.

En SI par contre, tu es une vraie merde, la lie de la classe, enfin toi et le poto Osman, tous les jean-prépa sont TRIGGERED que vous traitiez leur matière favorite comme de la merde. Ca par contre tu t'en fous, la SI pour toi c'est une perte de temps énorme.

Les langues tu maîtrises, tu n'as jamais rencontré un francophone (hors prof agrégé et encore) qui ait atteint ton niveau.

Point de vue vie personnelle c'est le néant, tu passes ta vie sur ton ordi à regarder des séries comme un bon khey, tu vois aucun pote, pas de meuf bien entendu.
Tu vis en mode prolo avec ton père et ton frère desco après une année de droit, qui fout rien depuis 2 ans, ce qui a le don d'exaspérer ton père , déjà dépressif et presque constamment au bord du suicide. Ce mec t'en veut vraiment d'être un branleur. Entre lui et toi c'est le drame en permanence, il t'engueule tout le temps et remue le couteau dans la plaie en disant qu'il ne comprend pas, que ce serait tellement facile pour toi de te bouger et de vivre ta vie. Toi tu rêves que de ça mais t'y arrives pas, t'es paralysé par la flemme et le mal-être de tous les celestins de 16 ans. Tu souffres comme un chien chez toi. mais d'un autre côté t'as l'impression c'est formateur, que ça t'endurcit et ça te fait réflechir.

Tu passes donc ton année ainsi, sans bosser une seule seconde. Tu ne participes pas aux PPE, tu ne vas pas en EPS (même pas aux épreuves du bac). Ces cons tenteront de te virer pour ça mais c'est sans compter sur ton diagnostic Asperger, cette botte secrète qui excuse tous tes comportements
Arrive la fin de l'année et t'as vraiment rien foutu pour le bac, tu stresses un peu mais au final tu l'as, sans mention, sauvé par ton 16 en maths (épreuve difficile pour ta défense) et tes 19 en langues ainsi qu'un 16 en français qui te met bien. T'as 0 en EPS et 0 en PPE, tu t'es ramené les mains dans les poches et t'as juste regardé le jury dans les yeux en disant que tu t'étais pogné toute l'année

Ca y est, tu te dis que tu vas pouvoir te barrer en fac de maths et survoler sans rien foutre , débarrassé des matières qui te gênent, et bien non. Quelques mois plus tôt, ta mère, qui vit à l'autre bout du pays mais est absolument obsédée par tes études, t'as emmené chez un conseiller d'orientation et là c'est le drame.
Con que tu es, t'as pas pu t'empêcher de pulvériser son test d'aptitudes pour segpa
Du coup le mec est allé raconter à ta mère qu'il fallait à tout prix t'envoyer en prépa. Ta mère, cette schlag, sachant que tu ferais pas ta procédure APB, l'a faite à ta place et a mis des MPSI en premier voeux
Et par un malheureux hasard, y'en a une qui devait avoir de la place, une MPSI de fin fond de classement qui t'a accepté
C'est le début des emmerdes.

Je lis ça

c'est non !

C'est lourd sweet, bien écrit, psychologique, prenant

Y'a du potentiel sweet iso

up pour la sweet

Je me mets à écrire la sweet, c'est mon premier Risitas j'ai rien préparé

Le 04 juillet 2017 à 20:22:16 ehlefer a écrit :
Je me mets à écrire la sweet, c'est mon premier Risitas j'ai rien préparé

pas de soucis, c'était juste histoire de te motiver à écrire justement

Très bon début, j'attends la suite.

sweet

Génial, suite

Sweet

Sympa sweet

Sweet c'est super bien écris

suite, j’observe attentivement

Ces pavés
Au début je me reconnaissais dans ton histoire mais plus trop vers la fin
Suite ?

Oui c'est un peu dense j'avoue.
J'essaie de plonger dans la psychologie d'un khey, les mensonges qu'ils se raconte à lui même opposés à sa nature véritable.
Je veux pas me contenter d'un énième risitas "ge çui alé en prépa ben cé dure mé ge sui lélite mintnan en plus gé béser".
Je veux vraiment montrer ce que je me disais à chaque instant, bien que ça implique le risque qu'on ne s'identifie plus.
Le mal être, le sentiment d'impuissance face à sa propre connerie, la peur de ne même pas mériter le peu qu'on a.
Bref, plus qu'une apologie ou un critique de la prépa (d'ailleurs je resterai très neutre à ce sujet), c'est le parcours d'un homme que je m'emploie à restituer ici. Tant son cheminement intérieur que la vie qui en résulte. Quitte à être un peu mou parfois même si j'essaierai d'éviter.
C'est ce que je cherchais à exprimer par le titre, pourtant fourre tout.

Les autres vous lisez c'est ça?

Continue c'est génial