Moi à chaque fin de round, j'entends mon coach me dire de faire ça et ça et ça, je capte la moitié, j'applique pas grand chose; c'est comme si une voix me parlait mais j'écoutais pas. Jsuis tellement mort que j'utilise "mon énergie" pour me reposer et pas écouter....

Le 10 février 2019 à 20:22:33 Aries93 a écrit :
Moi à chaque fin de round, j'entends mon coach me dire de faire ça et ça et ça, je capte la moitié, j'applique pas grand chose; c'est comme si une voix me parlait mais j'écoutais pas. Jsuis tellement mort que j'utilise "mon énergie" pour me reposer et pas écouter....

Ca doit arriver souvent, mais chez nous ils écoutent

Le 10 février 2019 à 20:22:33 Aries93 a écrit :
Moi à chaque fin de round, j'entends mon coach me dire de faire ça et ça et ça, je capte la moitié, j'applique pas grand chose; c'est comme si une voix me parlait mais j'écoutais pas. Jsuis tellement mort que j'utilise "mon énergie" pour me reposer et pas écouter....

C'est pas pendant la minute de repos qu'on prépare un combattant, le boulot doit être fait avant.

Si ton coach a besoin de te dire quoi faire et de te bourrer le crâne de consignes alors que t'es déjà claqué, c'est qu'il a mal fait son boulot en amont, c'est pas compliqué.

Normalement quand tu montes sur le ring, tu as toutes les clés en main pour comprendre la boxe de ton adversaire et t'y adapter, sinon c'est que t'es pas prêt.

Si tu sais très bien quoi faire mais que tu n'y arrives pas, que ce soit pour des raisons énergétiques ou affectives, te bombarder d'infos sera là aussi inutile.

Ton prof devrait considérer le principe de surcharge informationnelle.

Le coach peut quand même avoir un impact au cours d'un combat. Sinon à quoi bon l'avoir dans ton coin?

Évidemment le coach ne peut se permettre de se lancer dans des explications complexes, mais il reste important pour te renseigner sur plusieurs points. Dans un combat, tu perds un peu la notion du temps, tu ne compte pas forcément les points et conséquemment tu gères peut-être mal ton énergie... Le coach est là pour gérer tout ça à ta place. Le travail en amont, c'est de préparer ton combattant à être capable de varier ses stratégies, le travail « live », c'est de lui dire quand passer du plan A au plan B.

Quand tu regarde un combat, et que le combatant change de stratégie d'un round à l'autre, c'est souvent du à l'oeuvre d'un coach. Alors non, si ton coach te fais changer de stratégie en plein combat, c'est pas parce qu'il t'a mal préparé.

Tu peux bien être admirablement bien préparé, ton adversaire peut l'être aussi.

Ceci dit, ça m'a pris quelque combats avant que mon coach ait vraiment un impact sur mes performances live. Au début je pigeais rien, parce que j'étais trop nerveux. C'était pas la faute du coach.

Le 11 février 2019 à 03:37:33 VakarmX a écrit :
Le coach peut quand même avoir un impact au cours d'un combat. Sinon à quoi bon l'avoir dans ton coin?

Évidemment le coach ne peut se permettre de se lancer dans des explications complexes, mais il reste important pour te renseigner sur plusieurs points. Dans un combat, tu perds un peu la notion du temps, tu ne compte pas forcément les points et conséquemment tu gères peut-être mal ton énergie... Le coach est là pour gérer tout ça à ta place. Le travail en amont, c'est de préparer ton combattant à être capable de varier ses stratégies, le travail « live », c'est de lui dire quand passer du plan A au plan B.

Quand tu regarde un combat, et que le combatant change de stratégie d'un round à l'autre, c'est souvent du à l'oeuvre d'un coach. Alors non, si ton coach te fais changer de stratégie en plein combat, c'est pas parce qu'il t'a mal préparé.

Tu peux bien être admirablement bien préparé, ton adversaire peut l'être aussi.

Ceci dit, ça m'a pris quelque combats avant que mon coach ait vraiment un impact sur mes performances live. Au début je pigeais rien, parce que j'étais trop nerveux. C'était pas la faute du coach.

Quand t'es dominé sur le ring, t'as 5 cas de figure possibles et seulement 1 pour lequel le coach a un intérêt sur le moment.

1. Tu ne sais pas faire. Là clairement t'as rien à faire sur le ring et on t'a envoyé au casse-pipe. Les consignes du coach sont inutiles et je te conseille même d'en changer.

2. Tu sais faire, mais t'es dominé techniquement. L'adversaire est plus pertinent, il détecte mieux les ouvertures, a un meilleur sens du timing, une meilleure lecture de la boxe, il frappe plus efficacement avec une prise de risque moindre. Ton coach aura beau te répéter "lève ta garde", "envoie ton crochet du droit" ou "contre-attaque", ça va pas vraiment t'aider. Tu manques tout simplement d'expérience, alors tu vas faire comme tu peux avec ce que t'as dans ton répertoire. C'est pas en combat que tu découvres qu'il faut baisser le menton ou qu'un crochet ne se donne pas à distance, par exemple. Si c'est le cas, c'est que le prof a mal fait son boulot avant.

3. Tu sais faire, mais t'es dominé physiquement. La boxe c'est 50% de physique, du physique orienté vers des efforts spécifiques certes, mais du physique néanmoins. Si t'es trop léger niveau cardio ou que t'as aucune explosivité, on pourra bien te donner toutes les consignes qu'on veut ça servira à rien. Au mieux ça te passera complètement au dessus, au pire ça va augmenter ta frustration et te pousser à faire des conneries. Là y'a pas de secret, faut bouffer de la préparation physique pour ne pas être à la ramasse le jour J. Ici les instructions du coach inutiles.

4. Tu sais faire, mais t'es dominé mentalement. On sait qu'un boxeur peut perdre ou gagner un combat avant même de monter sur le ring. Y'a des outils et stratégies de préparation mentale à s'approprier avant le combat. Ça demande certaines connaissances en préparation mentale : techniques d'imagerie, relaxation, restructuration cognitive etc. Mais si le mec est en zone de surpression, les conseils bidons du style "détend toi", "n'aie pas peur", "soit courageux", ça sert absolument à rien. Tu rassures pas un mec avec ça, et encore moins en 60 secondes. Donc là encore, instructions du coach inutiles, préparation en amont.

5. Tu sais faire, mais t'es dominé tactiquement. C'est le seul cas de figure où le coach fait sens (en dehors de sa présence pour le principe). Il s'agit pour lui de se concentrer non pas sur son boxeur mais sur son adversaire pour envisager comme tu le disais un changement de stratégie. Les moyens ne sont pas communiqués au boxeur (pour éviter la surcharge informationnelle) mais seulement l'objectif général. Ça peut vouloir dire passer d'un profil très offensif à contre-attaquant, amener de la feinte, du changement de rythme, gérer différemment l'espace et le temps etc.

Sauf que même ici il faut nuancer.

Premièrement parce que parfois, c'est le boxeur qui reste le mieux placé pour adapter la tactique, c'est lui qui prend les coups et qui les donne, qui apprécie les distances, qui gère le rapport de force psychologique, etc. On peut se dire que le regard extérieur et froid du coach prédomine, c'est vrai en certaines occasions, mais pas toujours. Parfois le copilote doit laisser le conducteur gérer son affaire comme il l'entend, à moins qu'il le sollicite expressément.

Deuxièmement parce que le binôme a pu procéder à une analyse vidéo de l'adversaire et une préparation adaptée pendant des semaines voire des mois, et qu'il n'est pas toujours judicieux de changer d'approche au dernier moment au risque de déstabiliser complètement le boxeur. Évidemment sur des modifications drastiques il faudra intervenir, sinon on privilégiera des ajustements mineurs pour rester sur du connu. Parce que tu parles de plan B, mais il est rare que ce plan B soit travaillé à hauteur du plan A, souvent c'est un truc qu'on espère pas voir arriver et sur lequel on ne bosse pas suffisamment (je parle pas pour moi).

Enfin bref tout ça pour dire que 80% du temps, le coach enfonce des portes ouvertes ou fait des rappels inutiles en plein combat et devient plus un handicap qu'un atout. Tout le monde n'est pas fait pour être dans un coin. Après bien sûr si le mec est très bon et connais son sujet, t'auras pas trop de soucis, mais depuis le temps que je suis dans le milieu j'ai vu des trucs cosmiques.

Le 11 février 2019 à 13:11:55 Corvus_Rex a écrit :

Deuxièmement parce que le binôme a pu procéder à une analyse vidéo de l'adversaire et une préparation adaptée pendant des semaines voire des mois, et qu'il n'est pas toujours judicieux de changer d'approche au dernier moment au risque de déstabiliser complètement le boxeur. Évidemment sur des modifications drastiques il faudra intervenir, sinon on privilégiera des ajustements mineurs pour rester sur du connu. Parce que tu parles de plan B, mais il est rare que ce plan B soit travaillé à hauteur du plan A, souvent c'est un truc qu'on espère pas voir arriver et sur lequel on ne bosse pas suffisamment (je parle pas pour moi).

C'est pas faux. Mais j'apporte un bémol.

Sujet : Vous écoutez vos coach lors des compétitions?

Si on parle de tournoi. Faut savoir s'adapter à différents adversaires. Le plan A et B n'ont pas à avoir de hiérarchie, ça doit être tous des plans A.
Même si tu connais déjà tes adversaires, ils vont évoluer dans le temps. Ils vont même évoluer à l'intérieur même du tournoi. Savoir s'adapter et changer de stratégie, c'est essentiel. Avoir un coach ça fait vraiment une différence. Encore faut-il savoir l'écouter entre les rounds et entre les combats. Rendu au troisième tour d'un tournoi, souvent t'es pas dans le même état qu'au début, faut s'adapter à sa propre condition. Évidemment avec une certaine expérience, la discussion est plus bidirectionnelle entre l'attaquant avec le coach.