Dans le policier, l'une des caractéristiques les plus fondamentales du genre c'est au contraire que le narrateur soit fiable, puisque ce n'est que par lui qu'on obtient les indices et que dans le pacte traditionnel qui fonde le genre chance est laissée au lecteur de mener sa propre enquête.
Quand Agatha Christie est revenue sur cet élément dans l'astucieux Le Meurtre de Roger Ackroyd, elle s'est faite vertement tancer par la critique de ses pairs pour cet écart.
Ce n'est pas en tant qu'imitation de Conan Doyle que Eco réutilise le principe, c'est dans sa démarche de copier l'incertitude du réalisme magique. Il ne faut pas confondre les codes différents de ces deux sources majeures dans le roman. Et les seuls policiers qui font la liaison entre ces deux démarches - typiquement Chesterton, théorisateur du policier classique et influence majeure de Borges - sont les moins à même de respecter le genre en réalité...au point d'en aboutir par exemple dans The Man Who Was Thursday à un faux policier qui se subvertit peu à peu en fable métaphysique.
Sinon l'auteur pour ta demande c'est effectivement un peu trop générique pour être certain. Gide et le journal ça me fait immédiatement penser à La Porte étroite, mais le reste pas tellement. Le mode de narration ça pourrait être du Mauriac, ça pourrait chasser du côté de Perec ou de Butor, ça évoque Nabokov...etc. C'est délicat.