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Sujet : A rebours, de Joris-Karl Huysmans.

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Portailleur Portailleur
MP
Niveau 10
23 mars 2015 à 23:12:47

Comment ne peut-il y avoir aucun sujet consacré à ce livre, sinon à cet auteur ?

Joris-Karl Huysmans appartenait au mouvement naturaliste : c'était un ami d’Émile Zola. Paraît-il que L’Éducation Sentimentale de Flaubert était leur Bible : ils y voyaient le naturalisme parfait.
Mais Huysmans trouve que le naturalisme est un mouvement mort-né : le romantisme, ou alors Balzac ou Flaubert, s'étaient occupés de traiter bien des sujets de société avant eux (oui, même les romantiques). En quelques années, le mouvement s’essouffle et Huysmans trouve que même les écrits de son grand ami Zola sont inefficaces : les personnages sont des ombres, des ébauches de vrais personnes ; ils ne répondent qu'à leurs instincts les plus primaires. Pas beaucoup de réel psychologie à ses yeux (on comprend pourquoi il admire Flaubert alors).

Il va alors créer un anti-roman. Un roman où il ne se passe rien, où on est coupés de la société, où un seul personnage est décrit de fond en comble : A rebours.
Bon évidemment il y a une histoire de base : Jean des Esseintes, Des Esseintes pour les intimes, est un esthète, un misanthrope et un élitiste : il aime Edgar Allan Poe, Baudelaire, Goncourt, Flaubert, Mallarmé, et quelques autres, notamment la littérature latine. Il adore l'art de Gustave Moreau également.
Il va s'isoler de la vie, dégoûté de la société et de sa médiocrité, pour aller vivre dans une maison entièrement décorée par ses soins. C'est un esthète comme précédemment dit : tout est calibré, les couleurs sont choisies afin d'être parfaite, tout comme les parfums de la maison et la décoration. Voilà, on part de ce point de départ.

Effectivement, il ne se passe rien. La lecture est à la fois pénible, car bourrée de hapax (Huysmans allait chercher dans des dicos latino-français afin d'avoir la précision du mot exact, ce qui allait le mieux au sens ce qu'il voulait écrire), mais incroyable, car tout est minutieusement détaillé, les tréfonds de la pensée de Des Esseintes n'a plus aucun mystère.
S'y attacher est un peu une obligation. Je pense qu'on peut lire soit par adoration de Des Esseintes, soit par dégoût. C'est un anti-héros, donc ce sera probablement les deux.
Ça dure environ 230 pages. C'est bien assez, parfaitement composé et équilibré, à l'image de ce qu'aurait fait les protagonistes.

Roman préféré de Gainsbourg, livre qui a énormément influencé Oscar Wilde, je vous le conseille si vous aimez vraiment lire. Si dans votre édition il y a la préface rédigée par Huysmans 20 ans après la publication de l'oeuvre, lisez là (elle ne gâche en rien le livre), on sent une véritable maturité qui s'est crée et un recul vis-à-vis du passé.

J'espère vous avoir donné envie de le lire :oui:

Message édité le 23 mars 2015 à 23:17:07 par Portailleur
Pet-Sematary Pet-Sematary
MP
Niveau 10
23 mars 2015 à 23:16:14

Tu viens de lire Soumission c'est ça ? :hap:

Portailleur Portailleur
MP
Niveau 10
23 mars 2015 à 23:19:01

Absolument pas. Même si j'ai vu sur Wikipédia que le protagoniste adorait A rebours.

Non, si j'ai absolument besoin de me justifier, c'est ma prof de littérature qui nous parlait de la stylistique de Flaubert, de sa précision millimétrique. Ainsi que de son décadentisme, contemporain de Baudelaire. Qui tous deux vont grandement inspirer un petit bonhomme, Huysmans, pour écrire un roman, A rebours.

Pseudo supprimé
Niveau 9
23 mars 2015 à 23:33:14

Je l'ai étudié aussi. :oui:
Ce mec admirait et promouvait des types en marge à l'époque et qui n'étaient pas forcément appréciés (Flaubert, Baudelaire, les peintres impressionnistes...)... La postérité lui a donné raison. Ce Huysmans aurait été un bon ami à moi... :snif:

Portailleur Portailleur
MP
Niveau 10
23 mars 2015 à 23:37:03

En même temps Flaubert aimait titillait la bourgeoisie (comme Huysmans dans A rebours d'ailleurs), alors que le lectorat du XIXème siècle sont les bourgeois (les prolos ont pas le temps, ils sont à la mine). Tu m'étonnes qu'il était en marge :noel:

Pseudo supprimé
Niveau 9
23 mars 2015 à 23:59:35

Le 23 mars 2015 à 23:37:03 Portailleur a écrit :
En même temps Flaubert aimait titillait la bourgeoisie (comme Huysmans dans A rebours d'ailleurs), alors que le lectorat du XIXème siècle sont les bourgeois (les prolos ont pas le temps, ils sont à la mine). Tu m'étonnes qu'il était en marge :noel:

A part les belles femmes et les artistes, Baudelaire et Flaubert n'aimaient pas grand monde ! :rire2:

Les naturalistes, eux, avaient une certaine sympathie pour le prolétaire, en particulier un (ZoLATCHOUMM !) dont je tairais le nom.

Portailleur Portailleur
MP
Niveau 10
24 mars 2015 à 11:36:00

Pour prendre un peu leurs défenses, Flaubert était un éternel cynique (donc je pense qu'il y a plusieurs niveaux de lecture), et Baudelaire est mort juste avant la déferlante marxiste du Capital, qu'en revanche les naturalistes ont du se prendre de plein fouet :oui:

[arashi] [arashi]
MP
Niveau 33
24 mars 2015 à 19:17:38

Ce livre semble dantesque. Mais qu"entends-tu par hapax? Je suis allé voir la définition, je la comprends, mais je vois peu de quelle façon ces hapax restreingnent la lecture. Un exemple?

Pseudo supprimé
Niveau 9
24 mars 2015 à 19:24:28

Le 24 mars 2015 à 11:36:00 Portailleur a écrit :
Pour prendre un peu leurs défenses, Flaubert était un éternel cynique (donc je pense qu'il y a plusieurs niveaux de lecture), et Baudelaire est mort juste avant la déferlante marxiste du Capital

Lis leur Correspondance, je crois qu'il n'y a pas d'ambigüité.
Cela dit, Flaubert et Baudelaire demeureront deux des mes auteurs préférés et j'admire leur œuvre sans défauts.

Message édité le 24 mars 2015 à 19:26:58 par
Portailleur Portailleur
MP
Niveau 10
24 mars 2015 à 20:21:16

Arashi :d) Si l'édition que tu lis n'indique aucune définition, le livre sera incompréhensible. Références multiples à la littérature latine, au Siècle des Lumières ou à Flaubert.
Mais en plus, il utilise des mots qui sont parfois rares, parfois des hapax. Par exemple :
"Jamais la pauvreté des couleurs chimiques n'avait ainsi fait jaillir sur les papiers des coruscations semblables de pierres" (pour l'anecdote, au moment où j'ai tapé coruscation, mon navigateur l'a souligné en rouge :noel: )
"Il y en avait en lui un tempérament de fervente dilection"
"Un pamphlétaire enragé, qui écrivait une langue tout à la fois exaspérée et précieuse, coquebine et farouche"
Sinon, un moment, il utilise le mot "architectonique", parce que dire "architectural", c'est pour les faibles :hap:
Alors, si tu as un très bon vocabulaire et que tu me dis que tu connais tous ces mots, je te crois sans problème, mais ce sera difficile de lire le roman sans annotation.

Je n'ai pas trouvé de hapax dans l'immédiat, désolé :(

Marie :d) Je n'ai lu que des extraits choisis de la correspondance de Flaubert, qui concernaient Madame Bovabitch. Mais après je ne suis pas dupe, quand on voit la province de Madame Bovary ou même Bouvard et Pécuchet... :noel:
Baudelaire je connais pas du tout sa correspondance, même si je ne doute pas de son intérêt.

stoechiometrie stoechiometrie
MP
Niveau 10
25 mars 2015 à 20:00:06

alors que le lectorat du XIXème siècle sont les bourgeois (les prolos ont pas le temps, ils sont à la mine) :d) C'est hyper réducteur de dire ça. Regarde le roman-feuilleton, y a une lecture populaire de masse au 19e, et de toute façon à la Renaissance déjà y a une pratique populaire importante de la littérature via la lecture publique. Rabelais témoigne bien de ça.

Sinon, bien que j'aime beaucoup l'esthétique décadente, je dois dire que j'ai toujours eu du mal à accrocher au projet de A Rebours. Du même auteur, je préfère de loin Là-bas, et j'ai une prédilection plus largement pour le taf de Bernanos, de Bloy ou de d'Aurevilly.

stoechiometrie stoechiometrie
MP
Niveau 10
25 mars 2015 à 20:10:35
  • dès la Renaissance, c'est plus propre.
Portailleur Portailleur
MP
Niveau 10
25 mars 2015 à 20:58:22

stoechiometrie :d) J'aurai du préciser, le lectorat qui part de Balzac pour aller jusqu'à Zola. Le romantisme est une lecture noble, et le réalisme une lecture bourgeoise. Ca y décrit des problèmes d'argent et de maris cocus : ce sont typiquement des problèmes bourgeois. Le mineur/paysan moyen n'avait, je pense, vraiment pas le temps de disserter sur les malheurs de Madame Bovary, autant en feuilleton soit-il.

stoechiometrie stoechiometrie
MP
Niveau 10
25 mars 2015 à 21:04:39

Balzac a fait du feuilleton aussi, les parents pauvres avaient plutôt bien marché à leur publication en journaux. On a des traces de pratiques populaires de la lecture avec les découpages + recollages de la rivière du journal sur lequel étaient publiés les romans, à l'image de ce qu'il se faisait beaucoup sur Les Mystères de Paris par exemple. Pour Zola c'est encore plus net, et finalement même chez les romantiques faut faire un tri. La poésie et le théâtre de Hugo par exemple ont toujours visé des classes intellectuelles plus hautes, mais son taf de romancier (que je n'apprécie pas personnellement, notamment pour cette raison) a été plus transversal. D'où cette lourdeur encyclopédique jusqu'à l'indigestion et ce pathos trop appuyé, dans 93 par exemple.

Message édité le 25 mars 2015 à 21:07:15 par stoechiometrie
Portailleur Portailleur
MP
Niveau 10
25 mars 2015 à 21:16:12

Mais Hugo est à part aussi, le gars traite pas des problèmes d'argent des bourgeois (enfin il a surement du écrire sur ça le bougre), forcément les Misérables, l'exemple le plus flagrant, est pas destiné à contenter le petit bourgeois bien gras dans sa position d'homme d'affaire.

Mais Madame Bovary, je pense que lorsque la classe populaire lit le synopsis, les problèmes affectifs d'une petite bourgeoise, il s'en tamponne un peu.

Message édité le 25 mars 2015 à 21:16:28 par Portailleur
stoechiometrie stoechiometrie
MP
Niveau 10
25 mars 2015 à 21:20:22

Pour Flaubert non, probablement pas effectivement. D'ailleurs c'est un aristo, ouvertement anti-démocrate, qui n'a jamais travaillé de sa vie et qui s'est dévoué à son art. Mais du coup il est très spécial lui aussi en un sens :hap:

Après je veux pas détourner le but du topic, juste je réagissais à ta remarque parce que sur la continuité de la géniale littérature du 19e, elle m'apparait un peu restrictive, c'est tout.

Portailleur Portailleur
MP
Niveau 10
25 mars 2015 à 21:26:02

Aucun soucis. De toute manière je suis convaincu que le XIXème siècle est une mine d'or niveau sociologie, en particulier à travers l'art, que ce soit la Comédie Humaine, l’œuvre de Marx, la plume acérée de Flaubert, les engagements de Hugo, la famille Rougon-Macquart de Zola, les analyses de Gustave le Bon... Bref, en somme, un siècle qui a beaucoup plus contribué à l'avancement humain que le XXème siècle.

fromagedechien5 fromagedechien5
MP
Niveau 10
30 avril 2022 à 07:28:29

Vaste sujet qui dépasse de très loin mes compétences en la matière
J'ai le vague souvenir d'une émission de radio sur Huysmans dans laquelle on expliquait la rupture avec Zola à cause du côté scientifique de l'oeuvre de ce dernier qui se révélait anti-artistique
Pour moi le romantisme c'est une sorte de chant du cygne de l'époque des lumières qui s'incline devant l'avènement du monde industriel et scientifique
Et de là les choses se scindent en deux branches : d'un côté les mecs comme Zola qui se dirigent vers une sorte d'utilitarisme, et de l'autre ceux qui se racrochent à la sensualité comme un moyen de sublimer le réel
D'ailleurs parmi les romans préféré de Gainsbourgh, il y avait aussi le Lolita de Nabokov
Je sais pas si c'est clair, pas l'habitude de formuler ces choses là

Message édité le 30 avril 2022 à 07:28:50 par fromagedechien5
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