Saison 6 : https://docs.google.com/document/d/14S4TIfRErd2aBXG-2rcNoTqkQ6p8BGJ1ITnswlUhURs/edit?usp=sharing

2023 (S6), Chapitre 42 (n°250) : Revue d'effectif

Mercredi 20 septembre 2023, Bennau
Bien loin du calme que je suis venu chercher dans cette bourgade suisse qu’est Bennau, mon téléphone semble agité aujourd’hui. Les appels s’enchaînent : dans un premier temps, tôt ce matin, Sergueï m’a appelé pour qu’on s’explique à propos de mon virage à 180° opéré alors qu’un accord était proche avec McLaren. Si ma décision est logique, il est difficile de l’expliquer à un type qui détient près d’un sixième de l’équipe, même s’il se dit que ce jovial russe pourrait profiter des performances sportives des hommes de Woking pour faire une plus-value monstrueuse alors que les saoudiens sont intéressés pour renforcer leur présence. Depuis désormais près de trois ans, Sergueï cherche à être ce que Flavio Briatore était à Alonso et, même s’il joue ce rôle auprès de Voji, c’est surtout sur moi qu’il veut placer ses pions. En signant chez Red Bull, écurie qui n’a pas vraiment besoin des roubles de mon mystérieux soutien, je viens de lui fermer une porte. Imaginons, si j’avais signé chez Sauber qui est une écurie qui a perpétuellement besoin de deniers pour assurer sa pérennité, il aurait pu faire irruption et bâtir son empire à Hinwil avec, en prime, mon derrière dans l’une des deux voitures. Ici, il semble hautement improbable que ça soit le cas à Milton Keynes.

J’ai également reçu un appel plus surprenant de George Russell. J’ai couru contre George pour la première fois en 2015 en Formule 3 et, même si on s’est de nouveau affrontés en 2017 en GP3 et en 2018 en F2, je ne l’ai pas vraiment découvert avant d’être son équipier chez Williams en 2020. George est un gars humble et respectueux en plus d’être un pilote de grand talent ; parmi tous les mecs contre qui j’ai couru, je crois bien que seul Charles Leclerc tient la comparaison face à l’enfant du Norfolk. C’est lors de cette année 2020 que j’ai vraiment appris à connaître la personne cachée derrière le personnage et le souvenir de notre association il y a trois ans reste un très bon souvenir car la compétition amicale que nous menions nous a servi à extraire le meilleur de nous-même, quelque chose que je n’ai pas ressenti avec Nico Hülkenberg l’année suivante.
L’appel de George m’a agréablement surpris car il avait pour sujet le présent et cette lutte que nous menons au championnat ; le message global de la conversation était “Je voulais te souhaiter bonne chance pour les courses à venir, Niki.”. La compétition n’est plus du tout amicale, bien qu’elle soit encore menée avec respect d’un côté comme de l’autre : George a l’occasion de devenir champion du monde pour la première fois de sa carrière, tout comme moi et, bien que la menace Vettel plane, les médias s’accordent à dire que nous sommes les deux meilleurs pilotes de ce championnat sur l’année. En contraste avec l’absence de confrontation Russell-Vettel et en constatant le désastre qu’est la bataille Kofler-Vettel en piste, il n’y a que les duels Kofler-Russell qui démontrent réellement les enjeux de cette lutte et, fort heureusement pour moi, j’ai gagné lors de ces deux duels. On connaît chacun la rapidité de l’autre et, croyez-moi, j’ai très peur de George. Son appel m’a toutefois fait plaisir parce que je ne pensais pas que deux rivaux pouvaient se téléphoner à quatre courses d’un verdict qui en décevra au moins un - sinon les deux - et ça illustre le fair-play à toute épreuve de l’anglais, chose appréciable quand on sait comment ça se passe face à mon équipier actuel.

Par la suite, c’est Arturo qui m’a passé un appel, appel que j’attendais à vrai-dire depuis un moment. Il m’a dit de lui rendre visite en Suisse italienne un de ces quatre mais, plus important, il a enfin lâché l’info : il prendra ses fonctions en janvier chez...Sauber. C’est un retour aux sources pour celui qui a commencé en tant que mécanicien au sein du team de Peter Sauber et qui va, environ vingt ans après, en prendre les commandes. Son arrivée prochaine a néanmoins un élément triste : Fred Vasseur ne sera plus le team manager de l’équipe l’an prochain et il me tarde de savoir ce que le bonhomme deviendra à l’hiver car c’est quelqu’un que j’apprécie. Je n’ai pas connu énormément de team managers mais Fred fait partie de ceux qui ont lancé ma carrière en F1, il a toujours été bienveillant avec moi même si je n’ai piloté que trois séances d’essais sous ses ordres et il a toujours des mots justes quand on se croise dans le paddock de temps à autres. S’il venait à quitter la F1, j’en serai triste, car en plus d’être un humain exceptionnel, c’est un dirigeant hors pair qui a sorti Sauber du cercueil pour la replacer en milieu de tableau. Quant à Arturo, je ne doute pas un instant qu’il saura aider l’écurie à continuer sa résurrection. Si les noms d'Ocon et de Rafaga restent dans les petits papiers chez McLaren, Aston ou encore pour ce baquet Red Bull si indécis à mes côtés, la tendance indique plutôt que le duo sera prolongé et, alors que la première saison avec les moteurs Mercedes est une satisfaction, le futur s'annonce on-ne-peut-plus correct là-bas et ça fait plaisir de savoir que mon ancien boss a trouvé un si bon point de

Finalement, c’est avec Karl que ma journée très téléphonique s’est achevée et en deux phases. Je vous passe la première car elle n’était pas intéressante mais, lorsque je l’ai rappelé, j’ai appris des choses.

Niki : Pourquoi est-ce que tu as raccroché en catastrophe ? Le petit Jésus est venu toquer à ta porte pour te demander si tu avais de quoi enlever des clous ?
Karl : C’était rien.
Niki : Ne joue pas les mythos, pas avec moi. Balance le scoop. Je ne t’avais jamais entendu aussi alarmé au téléphone, c’est qu’il t’es arrivé un truc qui peut m’intéresser !
Karl : C’est un interrogatoire ?
Niki : Vu comment tu réagis, ça pourrait en devenir un. Tu agis comme un coupable. Qui c’était ?
Karl : Personne. Tu m’emmerdes.
Niki : Comment est-ce qu’elle s’appelle ?
Karl : Niki, putain !
Niki : Est-ce que c’est ta banquière ?
Karl : T’es chiant.
Niki : Je prend ça pour un oui. Est-ce que tu as…”inséré ta carte dans le distributeur” ?
Karl : Et puis quoi encore ? Tu veux savoir combien de temps j’ai duré ?
Niki : Alors ça veut dire que tu as inséré la carte dans le distributeur. Tu comptais m’en parler à quel moment ?
Karl : Personne ne sait, pourquoi est-ce que tu saurais ?
Niki : Parce que ça m’intéresse, pardi ! Quand est-ce que tu me la présentes ? Comment s’appelleront vos gosses ? Tu as commencé à chercher un pavillon ?
Karl : T’es invivable, Niki...
Niki : Commençons par le commencement...Comment est-ce qu’elle s’appelle ?
Karl : Gabriella.
Niki : PARDON ?!
Karl : Ha ha ! Je t’ai baisé, mon grand. Tu vois, c’est chiant quand on est de l’autre côté.
Niki : Plus jamais tu me fais ça. Salaud.
Karl : Comment est-ce que la tienne s’appelle ?
Niki : T’es aussi drôle qu’un croque-mort.
Karl : Je t’ai lâché un scoop, tu m’en dois un.
Niki : Je n’ai pas de scoop pour les sales chiens comme toi.
Karl : A propos de canidés, est-ce que tu as…”sorti le chien” depuis tout ce temps ?
Niki : Je te hais.
Karl : Rien du tout ?
Niki : J’ai d’autres préoccupations pour le moment. Je n’ai pas vraiment le temps d’aller conquérir la voisine ou la banquière.
Karl : Tu dis ça mais dans deux ou trois mois je devrais te ramasser à la petite cuillère car la solitude aura fini par te ruiner…Tu n’es pas fait pour vivre seul, encore moins avec deux mômes, je ne te crois pas quand tu me dis que tu gères tout tout seul depuis tout ce temps.
Niki : Tu as probablement raison dans ton constat psychologique mais je ne me vois pas chercher le grand amour dans le contexte actuel. Alors peut-être que tu seras obligé de me ramasser dans pas longtemps mais je ne vois pas vraiment d’alternative actuellement.
Karl : Ne t’inquiète pas, je te vanne mais on sera là pour toi.
Niki : “On” ?
Karl : Oui, Johanna et moi...

C'est vrai que j'y avais pas pensé, mais Niki a bien mis Sergueï en PLS

Bon il est pas à plaindre vu la thune qu'il se fait

Arturo chez Sauber, j'aime En espérant que ça mette pas Vasseur définitivement sur la touche

ça fait plaisir de savoir que mon ancien boss a trouvé un si bon point de

Soit

Cette discussion Niki-Karl Impatient de voir si cette Johanna va être une casse-couille de compétition pour amener de l'action ou si ça va être la femme parfaite pour le GOAT

Le 04 novembre 2019 à 20:27:35 Mouf67 a écrit :

ça fait plaisir de savoir que mon ancien boss a trouvé un si bon point de

Soit

C'était le cliffhanger de l'épisode.
Je sais pas où est passée la fin de la phrase...:hap:

Cette discussion Niki-Karl Impatient de voir si cette Johanna va être une casse-couille de compétition pour amener de l'action ou si ça va être la femme parfaite pour le GOAT

Bien sûr que ça va être la femme parfaite ; alors en détresse après l'échec de sa saison 2027 chez China, Niki tente désespérément de se taper Johanna en réalisant qu'elle est réellement la femme dont il a besoin mais celle-ci le repousse logiquement. Finalement, Gabriella - qui s'est remise en couple avec Niki depuis - l'apprend et Niki est retrouvé à son domicile avec le corps criblé de 8 balles de fusil tirées à bout portant dans le dos. L'enquête conclut à un suicide. Fin.

Bien sûr que ça va être la femme parfaite ; alors en détresse après l'échec de sa saison 2027 chez China, Niki tente désespérément de se taper Johanna en réalisant qu'elle est réellement la femme dont il a besoin mais celle-ci le repousse logiquement. Finalement, Gabriella - qui s'est remise en couple avec Niki depuis - l'apprend et Niki est retrouvé à son domicile avec le corps criblé de 8 balles de fusil tirées à bout portant dans le dos. L'enquête conclut à un suicide. Fin.

Le 04 novembre 2019 à 17:08:08 Soeprapto a écrit :

Niki : Commençons par le commencement...Comment est-ce qu’elle s’appelle ?
Karl : Gabriella.
Niki : PARDON ?!
Karl : Ha ha ! Je t’ai baisé, mon grand. Tu vois, c’est chiant quand on est de l’autre côté.

Bordel Karl qui vient de passer du top 1 sale batard à GOAT

Le 04 novembre 2019 à 20:52:53 [-Monarch-] a écrit :

Le 04 novembre 2019 à 17:08:08 Soeprapto a écrit :

Niki : Commençons par le commencement...Comment est-ce qu’elle s’appelle ?
Karl : Gabriella.
Niki : PARDON ?!
Karl : Ha ha ! Je t’ai baisé, mon grand. Tu vois, c’est chiant quand on est de l’autre côté.

Bordel Karl qui vient de passer du top 1 sale batard à GOAT

Il était déjà le GOAT

Le 04 novembre 2019 à 20:52:53 [-Monarch-] a écrit :

Le 04 novembre 2019 à 17:08:08 Soeprapto a écrit :

Niki : Commençons par le commencement...Comment est-ce qu’elle s’appelle ?
Karl : Gabriella.
Niki : PARDON ?!
Karl : Ha ha ! Je t’ai baisé, mon grand. Tu vois, c’est chiant quand on est de l’autre côté.

Bordel Karl qui vient de passer du top 1 sale batard à GOAT

Ce moment.

L'épisode a un peu donné l'impression que Niki a attendu toute la journée son téléphone à la main.

Arturo chez Sauber c'est cool, mais j'ai du mal à voir l'intérêt scénaristique. Peut-être qu'un constructeur va arriver pour aider à relever Sauber, mais avec les moteurs Mercedes je vois pas lequel. Peut-être plutôt un sponsor. Allez je mise sur Petronas.

Le 04 novembre 2019 à 21:09:43 Mouf67 a écrit :

Le 04 novembre 2019 à 20:52:53 [-Monarch-] a écrit :

Le 04 novembre 2019 à 17:08:08 Soeprapto a écrit :

Niki : Commençons par le commencement...Comment est-ce qu’elle s’appelle ?
Karl : Gabriella.
Niki : PARDON ?!
Karl : Ha ha ! Je t’ai baisé, mon grand. Tu vois, c’est chiant quand on est de l’autre côté.

Bordel Karl qui vient de passer du top 1 sale batard à GOAT

Il était déjà le GOAT

Le GOAT masculin à la rigueur pourquoi pas

Le 04 novembre 2019 à 21:26:47 Barcelone97 a écrit :

Arturo chez Sauber c'est cool, mais j'ai du mal à voir l'intérêt scénaristique. Peut-être qu'un constructeur va arriver pour aider à relever Sauber, mais avec les moteurs Mercedes je vois pas lequel. Peut-être plutôt un sponsor. Allez je mise sur Petronas.

Qui a dit qu'il devait y avoir un intérêt scénaristique ?
+ Capes budgétaires appliquées pleinement en 2025, pas forcément besoin d'argent

On a jusqu'à quand pour faire un prono de la grille sans avoir trop de réponses qui s'ajoutent avec les épisodes à venir ?

Aston Martin : ZORANOVIC, GASLY
Audi : Verstappen, Vettel
China : Zhou, WIGHELS
Dallara : Ghiotto, Schumacher
Ferrari : Leclerc, Ricciardo
Haas : Pérez, SAINZ
McLaren : Russell, OCON
Red Bull : Kofler, SETTE CAMARA
Renault : Ticktum, Vandoorne
Sauber : RAFAGA, POPFER
Williams : DE VRIES SIGTHORSSON

Le 04 novembre 2019 à 23:35:42 Mouf67 a écrit :
On a jusqu'à quand pour faire un prono de la grille sans avoir trop de réponses qui s'ajoutent avec les épisodes à venir ?

5 nouveaux noms ce week-end, 3 le jeudi suivant et après les tous derniers noms c'est au compte-gouttes

Aston Martin : ZORANOVIC, GASLY
Audi : Verstappen, Vettel
China : Zhou, WIGHELS
Dallara : Ghiotto, Schumacher
Ferrari : Leclerc, Ricciardo
Haas : Pérez, SAINZ
McLaren : Russell, OCON
Red Bull : Kofler, SETTE CAMARA
Renault : Ticktum, Vandoorne
Sauber : RAFAGA, POPFER
Williams : DE VRIES SIGTHORSSON

8 dont 3

5 nouveaux noms ce week-end, 3 le jeudi suivant et après les tous derniers noms c'est au compte-gouttes

Bon je sens que jeudi ou vendredi je vais sortir le tableau Excel, j'aurais sûrement un peu de temps

Par contre j'y passe pas 3h cette fois

Aston Martin : DE VRIES, ZORANOVIC
Audi : Verstappen, Vettel
China : Zhou, PLANZ
Dallara : Ghiotto, Schumacher
Ferrari : Leclerc, Ricciardo
Haas : Pérez, SIGTHORSSON
McLaren : Russell, GASLY
Red Bull : Kofler, SETTE CAMARA
Renault : Ticktum, Vandoorne
Sauber : RAFAGA, OCON
Williams : SAINZ, POPFER

7 dont 4

Grand Prix du Japon demain...Même si Niki apprécie le circuit, on ne peut pas dire que ça soit réciproque ; percuté au départ en 2020 et relégué en fond de classement, typhoned lors de la cultissime édition de 2021 et auteur d'un parti stratégique complètement raté et de sa pire course de la fin de saison 2022 l'an dernier.

Seulement un point d'écart entre Russell et Kofler alors qu'il ne reste que quatre GP et, en plus de ça, Vettel se maintient en vie après son succès en Italie. Reste à savoir si la situation se décantera ou si les trois hommes se marqueront à la culotte.

Rendez-vous en tout début d'après-midi (entre 12h30 et 14h) puis vers 21h pour avoir la réponse

Saison 6 : https://docs.google.com/document/d/14S4TIfRErd2aBXG-2rcNoTqkQ6p8BGJ1ITnswlUhURs/edit?usp=sharing

2023 (S6), Chapitre 43 (n°251) : La meute

Vendredi 29 septembre 2023, Circuit de Suzuka, Suzuka
Je n’aime pas spécialement le Japon. Je fais partie des rares européens qui n’a jamais rêvé de découvrir la culture japonaise et qui n’a jamais senti de privilège en la découvrant. Il y a toujours un truc qui me dérange au Japon et la seule chose qui me fait envier ce pays, c’est le mythique circuit de Suzuka. Ah et il y a Honda aussi ! Étant donné que c’est le moteur que j’aurai la saison prochaine, je n’ai aucun intérêt à me froisser avec eux, évidemment.
Pour en revenir à Suzuka, bien que j’adore ce tracé, j’y ai vécu des expériences plutôt douloureuses, notamment ce calvaire mental il y a deux ans, un traumatisme qui est encore là en moi après la course ultra-nerveuse qui s’était déroulée. Je n’ai jamais vécu de week-end calme ici et celui-ci ne semble pas près de s’en approcher au vu du contexte sportif actuel. J’arrive en terre nippone avec un état d’esprit disons...perplexe. Je n’ai qu’un point de retard sur George Russell mais, de l’autre côté, les deux circuits Mercedes que sont Spa et Monza ne me seront plus d’aucune utilité maintenant. Maintenant, je dois composer avec des tracés moins dépendants de la puissance et Suzuka est certainement le pire de tous sur ce plan. Je repartirai certainement d’ici avec plus de retard que ce que je n’ai en arrivant mais ce n’est pas une raison de baisser les bras : je dois faire de mon mieux et m’assurer d’empocher chaque point disponible.

J’ai le sentiment que, à moteur égal, les cinq voitures de tête se valent, d’ailleurs ça se voit bien en essais libres puisque l’on retrouve quatre écuries dans le top 5 - pas de Renault mais deux Red Bull - et un écart minime de trois dixièmes entre ces cinq concernés.
Le matin, auteur du troisième temps, je pensais vivre un week-end normal, mais mon neuvième chrono de l’après-midi m’a rapidement fait déchanter : ça va être difficile de rivaliser, mais battre Sebastian serait une autre formidable avancée dans la quête du graal que je mène ; s’il est hors-jeu, l’équipe sera obligée de m’aider et j’aurai donc le même joker que George Russell, celui de la consigne d’équipe. Nyck est désormais totalement voué à la cause de GR - c'est parfaitement logique - et il faut composer avec cela ; si cas de force majeur il y a, McLaren peut facilement permettre à son pilote star de gagner deux unités ou plus et deux unités, à ce moment de la saison, c'est crucial au plus haut point.

Samedi 30 septembre 2023, Circuit de Suzuka, Suzuka
Les journalistes sont comme des fous alors que la fin de saison approche : on pourra bientôt mettre un nom sur tout le monde : le champion, le vice-champion, le mec qui s’en sort bien, le mec qui méritait mieux et ainsi de suite. Avec soixante-dix unités d’avance sur la quatrième place de Vandoorne à quatre manches de la fin, on peut le dire : c’est une bataille à trois pour le titre. Tout le monde le sait depuis longtemps car, depuis quatre bons mois, personne d'autre ne s'est mêlé à la lutte. Stoffel semblait bien parti mais il a rapidement lâché prise, pas toujours aidé par sa Renault ; c'est donc un duel à trois qui se profile mais, dans mon idéal, il faudrait réduire cela à un duel entre George et moi pour que ça devienne un minimum confortable. Si vous n'avez qu'un adversaire vous savez ce que vous avez à faire pour gagner mais, si vous en avez deux, vous ne pouvez pas vous permettre d'être dans la retenue ou dans la mesure. Vous devez à chaque fois essayer de gagner pour infliger un maximum de dégâts aux deux autres et c'est là toute la complexité du problème. C'est d'ailleurs ce qui a eu lieu sur la première moitié de saison : concentrés sur la lutte interne chez Audi, Seb et moi avons laissé de la marge de manoeuvre à George et, aujourd'hui, on regrette tous les deux de ne pas y avoir prêté attention plus tôt.

Pour en revenir à la qualification, Q1 voit Schumacher éliminer Ocon, une belle performance qui fait encore parler les médias en raison du patronyme de Michael Junior, qui ne cesse d’être encensé à chacune de ses respirations. En discutant sur le sujet avec Luca, il m'a confié que Mick n’avait rien de si spécial ; il est, selon lui, un bon pilote, quelqu’un qui mérite d’être ici mais pas d’atteindre les sommets où on voudrait le placer un peu trop facilement en raison de son nom. Je me rappelle encore de voir son nom associé à un volant chez Ferrari alors qu'il végétait en milieu de classement en F3 pendant que ma soeur enchaînait les podiums sans qu'aucune écurie ne lui propose de soutien. C'est la triste réalité : si vous avez un nom dans ce milieu, les choses sont parfois plus faciles.

Pour la deuxième partie, l’excitation redescend : rien ne se passe de particulier tant les dix hommes de tête sont en avance ce week-end. Entre Audi, Ferrari, McLaren, Red Bull et Renault, c’est serré, c’est le moins qu’on puisse dire.
J’aborde la séance avec une relative confiance, premier de Q1 puis troisième de Q2, même si tout peut se passer dans les ultimes moments de la séance. Depuis quatorze heures, les stars du show sont autrichiennes : les deux Red Bull et moi. Après un premier run en qualif, cette tendance se confirme en partie et la pole reviendra très probablement à l'un de nous, même si Sebastian vient jouer les trouble-fête en se classant deuxième pendant que je prend le quatrième chrono. Ce quatrième chrono n'est pas suffisant, non seulement car mon équipier a fait mieux, mais aussi parce que j'ai besoin de la meilleure place possible sur la grille pour maximiser le résultat de demain. Alors avec cette réflexion en tête, je prend la piste pour l'ultime essai ; cette fois, mon dash s’allume en violet sur les deux premiers partiels, suffisant pour me surmotiver à l’approche du dernier secteur. Spoon, le 130R, la chicane Casio, trois virages parmi les plus légendaires de ce monde et qui me séparent de la ligne : une fois celle-ci franchie, c’est la pole provisoire pour moi et il ne me reste qu’à attendre les résultats des autres.
Une quarantaine de secondes plus tard, dans le tour de rentrée au stand, Steven m’annonce les résultats : la pole est pour moi. J’ai bel et bien réussi ma mission du jour et avec brio mais je peux toutefois m'estimer un peu chanceux car Dan, qui venait de battre ma référence du premier partiel, est parti à la faute dans Spoon et a tapé avec l'aileron arrière.
Derrière moi, on retrouve Nyck de Vries - auteur d’un tour stratosphérique sorti d’un peu nulle part - qui partira deuxième devant Verstappen : deux pilotes qui n'ont rien à jouer au championnat me sépareront donc de mon premier rival, Sebastian Vettel. Je sais toutefois que Nyck sera missionné de faire de son mieux pour me dépasser au départ demain et me contenir afin d'aider son équipier.

Grille de départ :
1 Kofler (AUD) 2 de Vries (MCL)
3 Verstappen (RBR) 4 Vettel (AUD)
5 Vandoorne (REN) 6 Russell (MCL)
7 Ricciardo (FER) 8 Leclerc (FER)
9 Gasly (REN) 10 Zoranovic (AMR)
11 Ticktum (RBR) 12 Bottas (WIL)
13 Sette Câmara (WIL) 14 Sainz (AMR)
15 Ráfaga (SAU) 16 Schumacher (DAL)
17 Ocon (SAU) 18 Gunther (CHR)
19 Ghiotto (DAL) 20 Zhou (CHR)
21 Maini (HAA) 22 Pérez (HAA)

Après Spa, voici une nouvelle occasion d’assommer ce championnat alors que George Russell a eu un léger trou d’air aujourd’hui : s’il souffre demain, je dois m’assurer de marquer autant de points que possible, car chaque unité compte. Malheureusement, Dan Ticktum, initialement détenteur du sixième temps, perd cinq places car sa boîte de vitesses n'a pas apprécié le contact avec le TecPro. En conséquence, George gagne une place sur la grille de demain, où il partira sixième. Je me serai bien passé de cela mais j'ai bien l'intention de ne pas en tenir compte demain lors de la course.

Première partie juste au-dessus

2023 (S6), Chapitre 44 (n°252) : En perte de vitesse

Dimanche 1 octobre 2023, Circuit de Suzuka, Suzuka
Ce matin, tout le monde m’a harcelé avec quelques simples additions : si les choses restent en l’état, je prendrai la tête du championnat avec seize points d’avance sur George et trente-cinq sur Sebastian. Ce serait énorme bien sûr, mais ce serait aussi l’occasion idéale de perdre la tête. Plutôt que de me dire “Si les choses restent en l’état”, je dois m’assurer que ça soit le cas ce soir quand je me couche.
Stefan, aujourd’hui comme tous les dimanches de Grand Prix, est bien présent pour m’aider à garder mon calme et à maîtriser la situation. Récemment, on a vu des Vandoorne, Verstappen ou autres gérer leur première course au titre d’une main de maître. Si Max était dans le punch et l’explosivité, Stoffel a toujours été plus réfléchi, un aspect de sa personnalité qui m’a fasciné au moment où il est allé chercher son titre. Les conseils de Nico Rosberg me sont également très précieux alors que l’heure de vérité approche.

Quatorze heures, dix minutes, zéro seconde. Visière baissée, je suis le premier à faire usage de mon pied droit pour débuter le tour de chauffe, connaissant l’enjeu. Je suis nerveux, tout le monde le serait dans une pareille situation. Ironiquement, toute la saison, je ne me suis pas mis la pression avec cette histoire mais, maintenant que j’ai de quoi faire descendre ma cote à 1.01, me voilà en train d’être nerveux.
Au moment où les feux s’éteignent, mon envol est correct - pas dingue mais correct - et je garde la tête à l’approche du premier virage. Je n’ai qu’une chose à faire aujourd’hui : je dois attaquer de l’extinction des feux jusqu’au drapeau à damiers. Dès les premiers tours, un gap se forme entre ma voiture et celles des adversaires ; par chance, le duo batave fait bloc et empêche Vettel de passer tandis que Russell, quant à lui, tente tant bien que mal de se défaire de Seb, après quoi Nyck pourra lui donner un coup de main pour prendre la deuxième place.

J’aime Suzuka, je l’ai déjà dit en début de week-end mais je crois que ça ne semble pas si absurde maintenant que je suis en tête du Grand Prix et que personne n’est capable de me suivre. Néanmoins, comme d’habitude dans ma vie, dès que tout va bien, tout va mal ; au dixième tour, alors que l’écart avec de Vries est déjà de plus de quatre secondes, la voiture déraille.

Niki : J’ai perdu la synchro de la boîte les gars !
Steven : Fail-One, Fail-One et relance.
Niki : CA NE MARCHE PAS !
Steven : Ok...Gare-toi sur le côté de la piste. Je suis désolé, Niki.
Niki : P***** de m****. Je n’y crois pas, p*****. C’est une blague…
Steven : J’ai bien peur que non. Désolé Niki. Tu méritais mieux que ça.

Impuissant et perturbé par le souvenir du destin d’Alonso en 2012 - destin qui s’est brisé ici-même à cause de son accrochage au premier virage, selon nombre d’observateurs -, je descend de ma voiture, absolument dépité, et lance mes gants contre un grillage, fou de rage après ce qui vient de se passer. Après l’Espagne, voilà une deuxième course où je semble en maîtrise et où tout s’écroule. Cinquante points, rien que ça. Le championnat serait tout autre avec ces cinquante points mais c’est une idée bien stupide que d’essayer de se lamenter en utilisant des “si”. Revenu aux stands sans dire un mot, je remercie malgré tout les gars dans le garage pour leur travail au cours du week-end ; même si la fiabilité nous a fait défaut, il ne faut pas oublier que ces gars en ont sué pour me permettre d’être aussi haut classé jusqu’à mon abandon.

J’observe la fin de la course depuis le garage après un détour express vers un TV-pen où je n’ai pas été très bavard et, à mon grand malheur, le rythme affiché par les Red Bull en début de week-end ne s’est pas confirmé ; la remontée de Ticktum a été lente, Verstappen n’a pas su garder les commandes de la course et, horreur, c’est Sebastian qui monte sur la plus haute marche. Le scénario est cauchemardesque car, de la sorte, il redevient le premier pilote Audi au championnat. Verstappen termine deuxième et permet quand même de calmer un peu le feu-follet George Russell, à nouveau troisième et détenteur d’un sixième podium consécutif. George semble réellement infaillible et, avec mon abandon, il prend un bon matelas sur nos deux Audi, un matelas qu’il est tout à fait capable d’exploiter au vu de sa régularité.

Classement final du Grand Prix :
1 Vettel (Audi)
2 Verstappen (Red Bull)
3 Russell (McLaren)
4 Vandoorne (Renault)
5 Gasly (Renault)
6 Ticktum (Red Bull)
7 Leclerc (Ferrari)
8 Ricciardo (Ferrari)
9 Sette Câmara (Williams)
10 Sainz (Aston Martin)
…
DNF Kofler (Audi)

Championnat pilotes Championnat constructeurs

Après des débriefings qui ne m’ont pas appris grand-chose étant donné qu’on connaissait déjà le responsable de mon abandon - à savoir la boîte de vitesses - et où on a analysé le “brillant” rythme de Sebastian, je rassemble mes affaires à la hâte et quitte le circuit, abattu. En un peu plus de vingt-quatre heures, mon statut a bien évolué et dans le mauvais sens. Quand je repense à tous ces “Si les choses restent en l’état” entendus ce matin... Me voici désormais à seize points des commandes du championnat et à la troisième place. Ce n’est pas la mer à boire, c’est certain, mais les choses viennent de se compliquer assez drastiquement.

L’amertume vient surtout de cette casse qui intervient au pire des moments ; j’étais en tête de manière indiscutable et, à nouveau, j’étais en train de montrer que je suis le meilleur pilote cette saison ou, au pire des cas, l’un des tous meilleurs. Ca peut paraître abusif de dire ça mais, si vous regardez le nombre de Grand Prix cette saison où j’ai marché sur l’eau, vous pouvez comprendre mon point de vue ; Melbourne, Barcelone, Monaco, Spa ou encore Suzuka sont les meilleurs exemples de cela. Malheureusement, lors de trois de ces cinq Grand Prix, j’ai perdu la victoire pour des éléments qui m’échappent et c’est horriblement frustrant. Je m’étais dit qu’une grosse performance pourrait m’offrir un matelas de luxe à l’amorce du dernier mois de compétition mais tout ce que j’ai, en repartant de Suzuka, c’est un pauvre sommier miteux et qui fait mal au dos, plus précisément tout en bas du dos...

Plateau 2024
Aston Martin : ?, ?
Audi : Verstappen, Vettel
China : Zhou, ?
Dallara : Ghiotto, Schumacher
Ferrari : Leclerc, Ricciardo
Haas : Pérez, ?
McLaren : Russell, ?
Red Bull : Kofler, ?
Renault : Ticktum, Vandoorne
Sauber : ?, ?
Williams :?, ?

16 points de retard à 3 courses de la fin, Niki a encore son destin entre les mains, tout reste à faire Mais si ça continue je vais devoir supporter George

Je n’aime pas spécialement le Japon. Je fais partie des rares européens qui n’a jamais rêvé de découvrir la culture japonaise

On est 2 Niki

cette fois, mon dash s’allume en violet sur les deux premiers partiels, suffisant pour me surmotiver à l’approche du dernier secteur. Spoon, le 130R, la chicane Casio

Spoon est dans le deuxième secteur

Vettel sera le CDM suite à un accrochage dans les derniers tours ,entre Niki et Russel, au dernier GP

Non mieux, Russell en tête à Interlagos, devant Niki et Seb. George virtuel CDM, Niki plus dans la course, Seb champion s'il finit 2ème. Audi demande à Niki de laisser passer Seb, il refuse, dans le parc fermé il fait un fuck à Seb et à tous les mecs d'Audi qui étaient contre lui (mais remercie ceux qui étaient de son côté) et il célèbre (un peu) le titre de George sur le podium