Je vous propose un top 50 des nations les plus à la pointe du cyclisme professionnel en 2018. Ce classement est bien entendu subjectif et ne prend en compte que le circuit traditionnel, sans considérer les espoirs, juniors et autres amateurs. Il ne s'attarde pas non plus sur les perspectives d'avenir, florissantes ou non, des pays nominés.

Trois variables se détachent : coureurs, équipes et courses. Autrement dit, la chose ne correspondra pas nécessairement au classement UCI tel que vous pouvez le consulter.

Les nations seront dévoilées progressivement, à raison d'une ou deux par jour. Selon moi, il serait inutile d'aller à une vitesse folle dans un sujet qui peut apporter une vision plus féconde de la petite reine. Chaque place sera argumentée, propos que vous serez libres de confirmer ou d'infirmer dans la plus grande courtoisie.

🔹 50. Serbie

🔸 Meilleur coureur : Dusan Rajovic (652e au CQ Ranking)
🔸 Meilleure équipe : Java-Partizan (163e au CQ Ranking)
🔸 Course notable : Tour de Serbie

L'année 2018 de la Serbie est tumultueuse. La division de la formation Dare Viator Partizan a donné naissance a deux équipes instables : Dare Gaviota et Java-Partizan. Si la première n'a su, à aucun moment, peser dans les pelotons professionnels, la seconde a pu compter sur le Grec Charalampos Kastrantas pour amasser des victoires en Indonésie et en Algérie. Les recrutements, en cours de saison, des Indonésiens Bernard van Aert et Projo Waseso ont permis à la formation serbe d'éviter le zéro pointé sur les dernières épreuves asiatiques.

On retiendra de ces équipes serbes des effectifs plus internationaux que la moyenne pour l'UCI Europe Tour, très (trop ?) souvent renouvelés et jonglant entre les mercenaires.

Le gros de la représentation serbe est donc assuré par un seul homme qui commence à se faire un nom dans le milieu : Dusan Rajovic. À 22 ans, il est à la fois le meilleur coureur et le meilleur espoir du pays. Pensionnaire d'Adria Mobil depuis 2017, il s'est progressivement imposé comme l'une des têtes d'affiche du circuit centreuropéen. Ses talents de sprinteur lui permettent de glaner une étape du Tour du lac de Qinghai 2018, devançant des adversaires du calibre de Lucas Carstensen et Brenton Jones.

Le Tour de Serbie, seule course nationale à l'échelon professionnel, a tout du petit tour d'Europe de l'Est. Remportée par German Nicolas Tivani, la course a attiré, entre autres, Minsk Cycling Club et Torku Sekerspor. Pas de quoi en faire un phare du calendrier sur un parcours somme toute très basique.

Pas mal comme projet

Sympathique projet, qui espérons le accroîtra la culture de l'ensemble du forum.

Beau projet, ça va être très intéressant

Super projet. Au niveau des courses tu as oublié Belgrade - Banjaluka qui est classée en 2.1, même si je viens de voir sur pcs qu'elle est à cheval entre la Serbie et la Bosnie.

Dusan Rajovic, très prometteur

Le 06 février 2019 à 01:12:05 LAirDesLampions a écrit :
Super projet. Au niveau des courses tu as oublié Belgrade - Banjaluka qui est classée en 2.1, même si je viens de voir sur pcs qu'elle est à cheval entre la Serbie et la Bosnie.

Effectivement, depuis que la course est un tour, on table sur du 2/3 Bosnie 1/3 Serbie avec un enregistrement bosnien auprès de l'UCI (à noter qu'il est possible d'enregistrer une course sous la mention stateless comme pour le BinckBank Tour)

🔹 49. Iran

🔸 Meilleur coureur : Saeid Safarzadeh (797e au CQ Ranking)
🔸 Meilleure équipe : Pishgaman Cycling Team (123e au CQ Ranking)
🔸 Course notable : Tour de l'Azerbaïdjan iranien

Alors qu'il dominait la scène asiatique il y a encore 3 ou 4 ans, l'Iran est aujourd'hui une nation fragile dans le milieu du cyclisme. Si les plus mauvaises langues évoqueront le dopage, la descente iranienne (44e nation au CQ Ranking en 2018 alors qu'elle était 20e en 2015) est en premier lieu due à une concurrence toujours plus féroce en Asie.

La génération dorée du pays, délitée par les affaires de dopage et son âge avancé, est dispersée en 2018 dans 6 équipes (dont les plus célèbres et compétitives restent Pishgaman Cycling Team et Tabriz Shahrdari) qui courent très peu. Alors que le Tour de l'Azerbaïdjan iranien s'internationalise, les invitations reçues par les formations locales s'amenuisent et ne consistent plus qu'en une sortie sur les routes de l'événement national, revenu au Russe Dmitry Sokolov, et quelques escales en Turquie. L'Indonésie et le Japon, autrefois très fréquentés par Pishgaman et Tabriz, font état d'une scène locale en nette progression qui n'a plus rien à envier aux vieux grimpeurs iraniens.

Honnête grimpeur, Saeid Safarzadeh est toujours resté dans ses gammes. Pensionnaire de Tabriz depuis 2014 et fort de places d'honneur amassées au quatre coins de l'Asie durant toute sa carrière, son statut de meilleur cycliste iranien de la saison ne s'accompagne pas d'une quelconque explosion de sa part. L'explication illustre parfaitement la situation actuelle : il n'y a plus personne pour le surpasser. Safarzadeh est l'un des derniers vestiges d'un cyclisme qui a connu la gloire en Orient avant de plonger dans une agonie perfide qui le marginalise tant à domicile qu'à l'extérieur.

Dans cette débâcle, le sprinteur Mohammad Ganjkhanlou peut représenter un signe d'espoir. 837e au CQ Ranking pour un profil plutôt rare en Iran, ce pensionnaire de Pishgaman s'est déjà illustré chez lui et en Turquie. À 22 ans, les perspectives d'avenir sont de mise mais encore faudrait-il qu'il ait un circuit où se développer. Réponse en 2019 ?

Très belle initiative encore une fois

Je découvre et j'apprend beaucoup de choses

Énorme. Je suivrais attentivement

Une pause volontaire ? C'était intéressant

Le 13 février 2019 à 14:29:47 MecanoTobias a écrit :
Une pause volontaire ? C'était intéressant

Patience

J'espère que ton instabilité ne t'empêchera pas d'aller au bout.

Le 13 février 2019 à 19:05:34 Chancla2004 a écrit :
J'espère que ton instabilité ne t'empêchera pas d'aller au bout.

Peux-tu me communiquer ton adresse électronique afin que je t'envoie une copie de mon carnet de santé ?

Merci pour ce petit résumé de la situation iranienne. Il est vrai que Samad Pourseyedi était très en vogue ya quelques années. La retraite de Ghader Mizbani a également fait du mal. Quid de Amir Kolahdozhagh ?

Le 13 février 2019 à 23:51:30 Euska1 a écrit :
Merci pour ce petit résumé de la situation iranienne. Il est vrai que Samad Pourseyedi était très en vogue ya quelques années. La retraite de Ghader Mizbani a également fait du mal. Quid de Amir Kolahdozhagh ?

Certainement le meilleur grimpeur iranien en activité, il s'est imposé à l'Ijen en 2017 qui est une montée assez réputée en Asie

🔹 48. Albanie

🔸 Meilleur coureur : Eugert Zhupa (890e au CQ Ranking)
🔸 Meilleure équipe : Amore & Vita-Prodir (104e au CQ Ranking)
🔸 Course notable : Tour d'Albanie

Autre pays en déclin : l'Albanie. Si elle n'a jamais connu un succès comparable à celui de l'Iran, le fiasco d'Amore & Vita-Prodir, qui passera sous licence lettone en 2019, a de quoi laisser amer. 71e au CQ Ranking l'année précédente, le meilleur était à venir pour l'équipe qui s'était enrichie de la présence du Suisse Colin Stüssi et du Letton Maris Bogdanovics, acteurs majeurs du Continental.

La formation albanaise s'est engagée dans une rude saison rythmée par les échecs pour ne briller qu'au Tour d'Almaty, qu'elle animera aux côtés de Delko et Astana pour une domination sans merci sur le reste du plateau (je vous invite à consulter les écarts, c'est consternant). Si la performance permet à Amore & Vita d'échapper au zéro pointé, elle justifie également toutes les attentes placées en l'équipe après un mercato fructueux et le constat déplaisant qu'il faut en tirer.

Quelques individualités subsistent et permettent au drapeau albanais irruption dans les classements. La plus célèbre d'entre elles, Eugert Zhupa, jouit d'un capital sympathie non négligeable acquis grâce à son rôle d'équipier modèle pour Jakub Mareczko chez Willier et son caractère offensif qui a animé les plus indigestes étapes de plaine du Tour d'Italie. Champion national (en ligne) pour la deuxième année consécutive, Ylber Sefa se frotte quant à lui régulièrement à la concurrence occidentale grâce à la formation Tarteletto.

Promu en 2.2 en 2017, le Tour d'Albanie vient compléter un tableau maigrelet mais honorable. Logiquement dominé par les Italiens, il est cette année revenu à Michele Gazzara, tandis qu'à l'échelle locale, Xhuliano Kamberaj s'est montré à son avantage sur les sprints massifs en décrochant une victoire d'étape.

Merci de nous transmettre cette passion.

Zhupa est passé chez EvoPro. Je ne sais pas si cette nouvelle structure va durer mais les débuts de l'équipe ont été solide en Océanie. On entendra parler d'eux sur le futur post à propos de l'Irlande j'imagine.

L'Irlande, c'est top10.