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Sujet : [Fic] Stalhblume

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Lusso123 Lusso123
MP
Niveau 10
22 juin 2016 à 17:36:52

Gokigenyou bis ! :hap:

Bon, cette fois, c'est la dernière j'espère :hap:

C'est donc la troisième fois que je post cette fic, et pour le coup, je change de technique !
Je me suis bien rendu compte que mon autre Topic était peu intéressant pour les nouveaux, car il n'était qu'un topic d'annonce pour Pokébip ! :hap:

Donc, ici, je vais poster dès ce premier post le lien TextUp que voici qui comporter l'intégralité de la fic actuellement :

\* ~ http://textup.fr/157791Y0 ~ */

Mais aussi le Lien Bip pour ceux qui y sont habitués :

\* ~ https://www.pokebip.com/index.php?phppage=membres/fanfics/affichage-fanfic&f=25560 ~ */

Alors, pour les nouveaux, la fic se présente sous un système de chapitres qui sont divisés en parties, donc ne vous étonnez pas de ne voir que « 3 » chapitres sur le lien TextUp, il y a dans les faits « 27 » chapitres pour le moment. Oui, ça fait beaucoup, la fic est plus où moins bien avancée maintenant, voyez ce nombre de chapitres comme un gage de volonté !

Sur ce topic, je vais maintenant pouvoir poster ma fic normalement, chose que je ne pouvais faire avant puisque je m'étais entêté à vouloir tout post sur JV.C, projet impossible :hap:

ATTENTION : Je vais poster à la suite de cette introduction la 1ÈRE PARTIE DU PROLOGUE , comme une mise en bouche pour ceux qui veulent se lancer dans la lecture. Mais après, je vais continuer la fic NORMALEMENT, donc ce qui suivra sera la PARTIE 3 DU CHAPITRE 3 ! Si vous voulez lire ce qu'il y a entre, il faudra se replier sur TextUp ou sur Bip !

PS : Pour info, dans cette fic, il y a plusieurs narrateur qui se partagent le temps de parole, c'est signalé bien sûr, par le nom du narrateur qui parle et aussi par un " _______________ " .

Attention à ne pas confondre avec les "  *** " qui traduisent une ellipse temporelle, mais gardent le même narrateur !

Sur ce... enjoy ! :cute:

_____________________________

Lusso123 Lusso123
MP
Niveau 10
22 juin 2016 à 17:37:13

Prologue : Stalhblume - Partie 1 : En plein Hertz

Cassis

Épuisée, les pattes endolories par une longue marche éreintante, le corps affaibli par une pernicieuse faim, martyrisée par le soleil de plomb, j'arrivai. Méfiante, j'analysai les alentours ; un village désert, en apparence. Cependant, je n'étais pas dupe, des dizaines de vigiles devaient certainement m'avoir déjà aperçue arriver, et devaient être en train de m'observer attentivement. Mais je n'en avais cure, je continuai d'avancer, en dépit de mes pattes qui me suppliaient de m'arrêter.

Herz était un petit hameau calme, prédestiné à n'avoir aucune histoire particulière. Situé en plein nord-ouest de Iræ, entouré d'un désert peu accueillant, peu était ceux qui en connaissant ne serait-ce que le nom. Pourtant, cet éloignement à la « civilisation » arrangeant bien certains. Dont moi.

Les lieux loin des yeux étaient les plus adéquats au commencement des grands bouleversements, des grandes rébellions. Car oui, je voulais me rebeller, combattre le gouvernement, commencer la guerre.

Mes ennemis étaient nombreux et effrayants. Iræ était un continent fort conséquent, divisé en plusieurs fractions toutes aussi puissantes que différentes. Des ennemis terribles, dont la force militaire dépassait largement la mienne. C'était pour cela que j'avais choisi de me retirer, pour l'instant, et de fonder ma propre armée, une armée invincible, avec laquelle je pourrais purger le mal rongeant le continent.
Soudainement, une voix tonna de nulle part, me sortant de mes pensées.

— Halte-là !

Je m'arrêtai.

— Qui êtes-vous ? Quelles sont vos intentions ?
— Libérer ce village.

J'omis volontairement la première question, je n'étais pas là par courtoisie. Seul mon objectif importait, et je ne comptait pas le cacher.

Je me trouvai actuellement en plein centre d'une place déserte. La place du village, sûrement, vue sa largeur et la petite fontaine trônant à son milieu. Je ne voyais pas mes interlocuteurs, sans doute cachés derrière les rustiques façades de pierre.

Un long moment de flottement suivi ma déclaration, moment où les vigiles devaient sans doute se demander quelle marche suivre à présent. Bien que la réponse était évidente.

Un Carmache bondit soudainement de nulle part, griffe en avant. Je restai immobile, bien que le léger mouvement de mon énorme mâchoire ébène au crocs d'acier trahissait mes intentions.

— Attention !!

Brusquement, alors que le Carmache allait faire mouche, une petite forme volatile fonça ridiculement vite sur moi, m'attrapa par la main et me força à la suivre à travers les ruelles du village. Trop étonnée pour me défendre, je me laissai faire, surtout que mon instinct ne distinguait aucune hostilité dans cette soudaine intervention.

Le petit volatile connaissait visiblement bien Herz, puisqu'il empruntait nombres de couloirs obscurs sans la moindre difficulté. Sûrement un habitant du village. Il s'arrêta brusquement à l'ombre un grand bâtiment de pierre, bien à l'abri des regards, essoufflé.

— Pfiouu..., heureusement que je passais par là ! Un peu plus et ses affreux jojo vous aurez réduit en bouilli ! Je ne sais pas qui vous êtes, mais provoquer les Carmache n'était vraiment pas une bonne idée, ah ça non !
— J'aurais pu les vaincre.

Toujours aussi impassible, je toisai la petite forme ailée m'ayant « secouru ». C'était sans nul doute un Canarticho, bien qu'il portait des petites lunettes rondes au dessus de son bec, et étrangement, il n'avait pas de poireau.

— C'est ce qu'ils disent tous, soupira le Canarticho. Vous ne pouvez imaginer le nombre de Pokémon qui ont essayé de se rebeller contre le régime de Carchacrok ici ! Et à chaque fois, le résultat est sans appel : ils ont tous servi d'engrais aux plantations ! Mais j'y pense, je ne vous ai jamais vu ici. Vous êtes une voyageuse ?
— Effectivement, répondis-je simplement . Je suis une vagabonde.
— Oh ! s'étonna le Canarticho. Voilà qui est bien mystérieux dites donc ! Oh ! Mais où sont mes bonnes manières ? Je papote, je papote, mais je ne me présente pas ! Je me nomme Artichtote, une simple Canarticho érudite. Je conçois que cela puisse être un peu difficile à prononcer, alors vous pouvez simplement m'appeler Artich !

Quelle pipelette. Cette « Artichtote » possédait un débit de parole assez impressionnant vu sa taille. Mine de rien, plus je restais à l'écouter papoter, plus je perdais de mon temps. Il serait tout de même impoli de partir sans rien dire, surtout qu'elle pensait sûrement m'aider. Le courage était une marque suffisamment rare pour ne pas être dénigré.

— Je me nomme Cassis et …
— Cassis ? me coupa effrontément Artichtote. Un drôle de nom pour une Mysdibule ! D'ailleurs, ce n'est pas très commun de voir des Mysdibule ici. Le dernier recensement de la Guilde témoigne que 53% de la population de Mysdibule de Iræ résideraient à principalement à Chtonïa, tandis que le reste serait parsemé entre Mercantide et Voluse , soit complètement à l'opposé d'ici !

« Elle est chiante », avais-je immédiatement pensé. Je n'avais pas l'habitude d'être insultante envers autrui, mais je pouvais assurer que je n'avais jamais eu une impression aussi néfaste d'un Pokémon au premier abord. Elle me donnait déjà mal à la tête.

— Écoutez, tentai-je de me dégager de ce mauvais pas. Je ne suis pas taillée du bois de la défaite, contrairement à ceux ayant échoués avant moi. Je suis venue ici...
— Ils sont là ! Entourez-les ! me coupa une nouvelle fois une voix draconique.

Je me pinçai les lèvres, irritée. C'était une tradition ici de couper les gens alors qu'il tentait de prendre la parole ?! Il n'y avait rien de plus irrespectueux. La parole était le don qui permettait à chacun de faire valoir son individualité, elle était sacrée. Tous ceux qui y portaient préjudice ne méritaient aucune pitié !

— Hiiii ! paniqua Artichtote. Les C-C-Carmache sont là ! C-Comment nous ont-ils retrouvées aussi vite ?!

« Peut-être en suivant ton insupportable voix criarde que tu débites depuis dix minutes », me retins-je d'asséner. Mais je devais peut-être la remercier pour ce coup-ci, au moins, les Carmache venaient à moi, sans que je n'avais à bouger le petit doigt.

— Ne faites pas un geste ! prévint un Carmache. Suivez-nous sans faire d'histoire ! Le grand Carchacrok discutera de votre cas !
— D-D'accord ! capitula immédiatement Artichtote. V-Viens Cassis, ne fait pas d'histoire, ils sont beaucoup trop nombreux et nous sommes cernés !
— Je refuse.

Je sentis Artichtote faire un semblant d'arrêt cardiaque derrière moi. Je n'allais pas me faire dicter ma loi par une bande de dragons. Je jugeai mes adversaires des yeux, huit Carmache, probablement bien entraînés.

— Voyez vous ça ! ricana l'un des dragons. Malheureusement pour vous étrangère, c'est la loi ici. Tout contrevenant à l'ordre public doit être amené de gré ou de force au Grand Carchacrok !
— J'entends bien, répliquai-je. Amenez-moi,… si vous en êtes capables.

Ma provocation ne parut pas leur plaire. Sans doute que ces dictateurs en herbe n'étaient plus habitués aux contestations. Un Carmache bondit sur moi, les griffes luisantes. Le fou. Dès qu'il fut à quelques centimètres de moi, ma mâchoire factice le heurta violemment, telle une lourde masse, et l'envoya s'encastrer contre un mur.

— Qu...

Mes adversaires reculèrent tous d'un pas, pendant que ma mâchoire d'acier – comme si elle était animée de vie – dévoilait ses crocs menaçants.

— Tu l'as f-frappé ! fondit presque Artichtote. C-C'est fini... haha... ils vont tous nous tomber dessus...
— Neutralisez-la !!

Les sept autres Carmache s'élancèrent, pensant me prendre en tenaille. Je sautai au dernier moment, les prenant par surprise. Puis, une fois arrivée à bonne hauteur, je me mis à tournoyer verticalement sur moi-même, avant de me fracasser au sol, pile à l'endroit où les Carmache m'observaient, ébahis.

L'impact tonitruant fissura la terre et provoqua une onde de choc qui fit voler mes adversaires. Sans leur laisser le moindre temps de répit, ma mâchoire d'acier happa trois d'entre eux d'un seul coup et les projeta avec force sur les autres.

Je contemplais mon œuvre, mes huit adversaires étaient au sol, momentanément hors combat. J'aurais pu les achever, mais ce n'était pas mon genre. Frapper un adversaire au sol était contraire aux enseignements de Maître.

Brusquement, je sentis mon genou défaillir. La fatigue de ma longue traversée commençait à se faire cruellement ressentir ; j'avais peut-être trop forcée dans mon récent combat. Je devais trouver un endroit où me reposer avant d'aller affronter Carchacrok.

— Connais-tu un endroit sûr ? demandai-je à Artichtote.

Cette dernière acquiesça rapidement, intimidée. Elle était bien plus agréable lorsqu'elle ne parlait pas. Et si elle pouvait effectivement me trouver un abri, elle prouverait en plus son utilité.

 ***

Message édité le 22 juin 2016 à 17:39:33 par Lusso123
Lusso123 Lusso123
MP
Niveau 10
22 juin 2016 à 17:37:44

Artichtote me conduit encore plus profondément dans les ruelles de Herz, avant de s'arrêter devant une petite hutte de pierre. Je m'étonnai de voir une pareille construction ici, presque à l'extérieur du village, à l'ombre de deux grands bâtiments. Ce n'était certainement pas le premier endroit où l'on penserait chercher une maison.

La hutte en question était vide, au premier abord du moins. Artichtote souleva un tapis de feuilles, dévoilant une trappe, qui menait à une échelle. Artichtote m'invita à la suivre, je m'exécutai, intriguée.

— Bienvenue dans la base de la rébellion ! proclama soudainement Artichtote une fois arrivé à terre ferme. Fais comme chez toi, bien que nous n'ayons pas vraiment le grand luxe !

Je devais m'avouer surprise, une base rebelle ? Pourtant, cette Artichtote n'avait rien d'une rebelle au contraire même, elle avait été la première à capituler face aux Carmache. Cependant, elle s'était bel et bien interposée entre les dragons et moi à notre première rencontre ; j'imagine qu'elle devait bien avoir des caractéristiques rebelles en elle.

Cette « base » comme elle l'appelait ressemblait plus à un tunnel creusé à la va-vite. Les parois étaient encore terreuses et peu stables, je me décidai de ne pas faire le moindre geste brusque, de peur de provoquer l'affaissement de la grotte.

La base était éclairée par deux torches, astucieusement incrustées au mur, ce qui me permit de distinguer des couvertures au fin fond de la grotte et un autre Pokémon qui n'avait cessé de me toiser depuis mon arrivée.

— Hé Artich, grogna t-il, c'est qui celle-là ?
— Une nouvelle alliée ! s'enjoua la Canarticho. Tu aurais dû la voir se battre, elle est incroyable !
— Mmmh...

Le Pokémon, un Chimpenfeu, s'approcha de moi, méfiant.

— Alors comme ça, tu sais te battre petite ? J'aimerais bien tester ça...

Ce Chimpenfeu m'insupportait déjà. Typiquement le genre de Pokémon à prendre les autres de haut, tout ça parce qu'il était plus grand qu'eux ! Je n'avais jamais demandé à naître petite, c'était là la marque de mon espèce et en plus, comme je n'ai pas d'évolution, je suis condamné à rester aussi rabougrie toute ma vie ! Il aurait bien moins fait le malin, ce Chimpenfeu, s'il était encore un minuscule Ouisticram, non mais !

— Ce n'est pas le moment ! intervint de justesse Artichtote avant que je ne perdisse mon calme. Ne la fait pas fuir Braz, tu sais très bien que toute aide nous est précieuse !
— … humpf. Mouais, plissa le Chimpenfeu des yeux avant de se retourner vers moi. Je me nomme Brazoro, enchanté. Mes amis m'appelle, Braz, mais... nous ne sommes pas amis.
— Je me nomme Cassis et… je tâcherai de m'en souvenir, répondis-je le plus calmement que je le pouvais.

Il ne me considérait pas comme une amie très bien. Moi non plus. Je décidai d'ignorer cet insupportable énergumène et de me reconcentrer sur l'étude du lieu... bien que dans les faits, il n'y avait rien de plus à détailler. C'était une grotte avec des couvertures posées au fond, et quelques barils disposés contre les murs, point.

— Vous m'aviez bien dit que c'était une base rebelle ? voulus-je confirmer.
— Affirmatif ! s'exclama Artichtote.
— Et où sont les autres ?

Artichtote se gratta la tête, gênée. Je me doutai un peu de la réponse.

— Vous n'êtes que deux, n'est-ce pas ?
— ...ha..haha..., ria maladroitement la Canarticho. O-Oui, enfin... avant on était un peu plus nombreux, mais après de cuisantes défaites contre Carchacrok, beaucoup ont déserté, préférant certes rester en dictature, mais surtout rester vivant...
— Des lâches ! grogna Brazoro. Qu'ils aillent tous crever aux champs !

Ce Chimpenfeu me faisait bien rire, à grogner à tout va, bien au chaud dans sa grotte. Il n'avait pas l'air bien fort, aussi, c'était à se demander s'il avait déjà combattu. Carchacrok était effectivement une menace à prendre en considération, une menace que peu de campagnards pouvaient prétendre s'en débarrasser. Je ne pouvais blâmer ceux qui abandonnaient un combat perdu d'avance.

— J'aimerai un rapport détaillé de la situation, demandai-je à Artichtote. Tout ce qui pourrait m'être utile.
— Euh... hésita t-elle, hé bien c'est assez simple. Herz était un petit village paisible, sans histoire, nous cultivons au nord suffisamment de baies pour nourrir toute la population. Comme ça, nous n'avions pas besoin de l'aide des grandes régions, ce qui fait de Herz un village pleinement indépendant.
Malheureusement, cette indépendance aura été notre principale défaut. Un jour, ce Carchacrok est arrivé de nulle part, il a vaincu le Maire, s'autoproclamant chef suprême ! Nous avions bien sûr tenté de nous rebeller, sans succès. Il était bien trop fort. Nous avons secrètement envoyé des demandes d'aides à travers le pays, mais toujours rien, sans doute sommes nous trop insignifiants pour eux.
Depuis, Carchacrok siège à la mairie, d'où il envoie ses troupes de Carmache nous surveiller H24. Le village a pratiquement été réduit en esclavage, forcé à travailler d’arrache-pied aux champs de baies pour satisfaire l'estomac du dictateur !

C'était donc pour cela que le village était désert, les villageois étaient confinés aux champs. Il était temps que j'intervinsse et que je me payasse une petite visite chez ce Carchacrok.

— Je vois, acquiesçai-je. Et avez vous un plan pour reprendre le pouvoir ?
— Bien sûr ! éructa Brazoro. Nous allons défoncer Carchacrok et reprendre le village !
— Et pourquoi vous ne l'aviez pas encore fait ? répliquai-je en sachant très bien la réponse.
— … ! H-Hé bien...
— Parce qu'il est trop fort pour vous, conclus-je.

Ma conclusion fit hisser les poils de mon singe d'interlocuteur. Cependant, il ne dit rien de plus, sachant que j'avais raison. En y repensant, ma demande première était maladroite ; s'ils avaient un plan, le village ne serait plus dans cet état depuis bien longtemps.

— Cet endroit est sûr, n'est-ce pas ?
— Absolument ! confirma Artichtote. Du moins, pour l'instant. Carchacrok sait qu'il reste des rebelles ici, et il fait tout pour nous retrouver, ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne débusque notre repère.

Juste ce que je voulais savoir. Je brûlais d'envie de combattre Carchacrok, mais dans mon état actuel – après une traversée de désert et un combat éclair contre huit Carmache – je ne pouvais pas faire grand chose. Il fallait que je me reposasse.

— Puis-je emprunter une couche ?
— ...euh... oui ?
— Très bien.

J'acquiesçai une nouvelle fois, avant de me diriger vers le fin de la grotte. Et sous le regard interrogateur de mes deux hôtes, je me plongeai dans un sommeil réparateur.

 ***

Deux heures plus tard, je sortis enfin de ma torpeur. Pour moi, qui était entraînée dans de dures conditions, c'était le temps maximum nécessaire pour retrouver pleinement possession de mes forces.
Artichtote et Brazoro étaient encore là – où pouvaient-ils bien aller de toute façon ? Le petit volatile lisait un livre, pendant que le singe jouait avec une pomme qu'il croquait à l'occasion.

Je me dirigeai vers l'escalier menant à la surface, sans un mot. Je comptai affronter Carchacrok. Seule, cela allait de soit. Artichtote et Brazoro étaient bien trop faibles pour pouvoir m'aider.

— Tu vas où toi ? me lança soudainement le Chimpenfeu.
— Combattre votre tyran, lâchai-je sans m'arrêter.
— Pardon ?! sursauta Artichtote en faisant tomber son bouquin. Euh je veux dire... bien dormi ? N-Non, ce n'est pas ça ! Euh... c'est de la folie !
— Je suis venue pour ça, insistai-je.

Je grimpai à l'échelle, et arrivai à nouveau dans la hutte de pierre. J'entendais toujours les protestations des deux rebelles en herbe, mais je ne les écoutais plus. Je n'avais pas besoin de boulet, ma tâche s’avérait déjà suffisamment ardue comme ça.

Au moins, aucun d'eux ne me suivit, c'était une bonne nouvelle. Dans le cas contraire, j'aurai été contrainte de les mettre K-O et donc de perdre ma précieuse énergie inutilement. J'étais bien sûr reconnaissante envers Artichtote de m'avoir hébergée et de m'avoir épargnée la peine de devoir chercher moi-même un lieu sûr. Mais sa contribution s'arrêtait là, chacun avait son rôle, et devait prendre garde à ne pas en dépasser les limites.

Grâce à cette Canarticho, je savais aussi où se terrait mon ennemi : à la mairie. Je ne connaissais pas les lieux, mais je doutais avoir du mal à trouver l'endroit. Déjà, je me servis de ma mémoire pour retrouver mon chemin à travers le ruelles et de retourner à la place du village. Un exercice de routine, l'orientation est une discipline de base que chaque apprenti doit maîtriser sur le bout des doigts.

Ensuite, trouver la mairie. Sans doute le bâtiment le plus imposant du village. Je le repérais en un clin d’œil, il surplombait tout Herz. Il était vraiment gigantesque. Bien que mon avis n'était clairement pas réaliste : tout me paraissait ridiculement grand du haut de mes 58 centimètres. Fichue taille de Flabébé, si seulement j'étais un peu plus grande, plus de gens me prendraient au sérieux...

Je sentais des dizaines de regard pointés sur moi, dans l'ombre. Sûrement des Carmache hésitant à intervenir; sans doute avaient-ils eu vent de mon combat contre leur semblable. Cela m’arrangeait.

Le bâtiment que je supposais être la mairie était gardée par deux Carmache, droit comme des I. A ma vue, ils s’avancèrent d'un pas, méfiant.

— Qui êtes-vous ?!
— Laissez moi passer, déclarai-je, je veux rencontrer Carchacrok.

Les deux dragons se regardèrent, interloqués. Ils ne devaient pas s'attendre à ça. Ils se mirent à se concerter. Cependant, je n'avais pas le temps d'attendre leur réponse, je voulais entrer, point.

Après les avoir proprement mit K-O, je pénétrai enfin cette fameuse mairie. Je pestai en voyant la grandeur de l'escalier. Les petits Pokémon non-volant étaient décidément bien désavantagés dans ce monde. Injustice ! Le pire, c'était que même la première marche était plus grande que mes pattes.

— Mmh...

Heureusement, j'étais plus futée que je pouvais en avoir l'air. Après avoir prit un petit appui au sol, je m'élançai dans les airs. Ma mâchoire d'acier s'ancra fortement dans le mur de pierre, me donnant un autre point d’appui à partir duquel je bondis de nouveau vers le mur opposé, où ma mâchoire s'agrippa une nouvelle fois.

Cette technique était fort utile pour escalader rapidement en dépit de ma fichue taille, cependant, elle avait pour défaut d'endommager quelque peu les murs que j'utilisais comme point d'appui. Enfin, Carchacrok me pardonnera sûrement d'avoir profané son domaine.

J'arrivai donc sans encombre au plus au niveau de la mairie, là où devait certainement se trouver mon ennemi. Mais avant, je devais me débarrasser de l'essaim de Carmache déboulant vers moi. Apparemment, ma petite grimpette n'était pas passée inaperçue. Il fallait dire que je n'était pas très discrète, planter ma mâchoire d'acier dans un mur sans faire de bruit relevait de l'impossible.

Une bonne dizaine de dragons dévalait à toute vitesse les escaliers. Sauf que moi, j'étais en haut. Je les observais avec un petit sourire. Pour la première fois, je pouvais les prendre de haut, pour la première fois, ils me paraissaient tout petit. Et non, le premier qui me dis que je fais un complexe sur ma taille, il se prend ma mâchoire dans le cubitus !

Dans le cas présent, ma mâchoire, elle, alla se planter dans l'escalier. Je vis l'effroi dans les yeux des Carmache. D'un geste brusque, ma mâchoire brisa complètement l'édifice et l'escalier s’effondra progressivement jusqu'à devenir poussière, emportant avec lui les dragons impuissants. Satisfaite de mon œuvre, j'éclatai d'un coup de mâchoire la porte me séparant du trône de Carchacrok, certaine que personne n'allait me déranger.
 
 
 
 
 
_________________

Note de l'auteur : Bon je me répète mais la suite se trouve ici : http://textup.fr/157791Y0 , ou encore là : https://www.pokebip.com/index.php?phppage=membres/fanfics/affichage-fanfic&f=25560 .

Le prochain chapitre posté sera LA PARTIE 3 DU CHAPITRE 3.

Oromis-elda3 Oromis-elda3
MP
Niveau 10
22 juin 2016 à 18:52:29

Arichtote n'a jamais entendu parler des pokémons légendaires mais connait Arceus ?

youmario youmario
MP
Niveau 27
22 juin 2016 à 18:54:03

Quel histoire palpitante :coeur:
Vivement la suite du prologue!

Lusso123 Lusso123
MP
Niveau 10
22 juin 2016 à 18:59:43

Le 22 juin 2016 à 18:52:29 Oromis-elda3 a écrit :
Arichtote n'a jamais entendu parler des pokémons légendaires mais connait Arceus ?

Arceus est un cas spécial, je développerais ce point plus tard :o))

Lusso123 Lusso123
MP
Niveau 10
22 juin 2016 à 19:00:09

Le 22 juin 2016 à 18:54:03 youmario a écrit :
Quel histoire palpitante :coeur:
Vivement la suite du prologue!

Merci, lecteur que je n'avais jamais vu avant :cute:

Lusso123 Lusso123
MP
Niveau 10
22 juin 2016 à 23:35:34

Allez, un petit up :hap:

La suite devrait arriver demain ! :hap: /

-Pichukulele -Pichukulele
MP
Niveau 14
22 juin 2016 à 23:42:46

Le titre de ce topic m'est étrangement familier. :(

Evolitions Evolitions
MP
Niveau 10
22 juin 2016 à 23:51:11

J'hésite entre lire cette fanfic et réviser mon bac, tu me conseilles quoi l'auteur ? [[sticker:p/1jnh]]

Lusso123 Lusso123
MP
Niveau 10
22 juin 2016 à 23:53:55

Lire une fanfic est bien plus enrichissant que de se matraquer une tonne de connaissances inutiles dans le crâne :ok:

youmario youmario
MP
Niveau 27
23 juin 2016 à 12:12:09

Le 22 juin 2016 à 23:51:11 Evolitions a écrit :
J'hésite entre lire cette fanfic et réviser mon bac, tu me conseilles quoi l'auteur ? [[sticker:p/1jnh]]

Y a encore des gens qu'ont pas fini leurs épreuves :ouch:

Lusso123 Lusso123
MP
Niveau 10
23 juin 2016 à 14:58:28

Alors, je reprécise :ce que je vais poster est la partie 3 du chapitre III, et pas la suite du prologue !

Donc, tout de suite, la partie 3 du chapitre III ! :hap: /

________________________

Chapitre III - Partie 3 : Il n'y a pas que la guerre dans la vie.

Wildnis

 Lorsque j'ouvris les yeux, et que je vis ceux de mon fils, je compris que mon calvaire était fini. Qu'importe si j'étais mort, ou toujours en vie, sa présence m’apaisait et m'allégeait tellement que plus rien d'autre n'avait d'importance.

— Père ! m'accueille joyeusement sa voix d'enfant.
— G-Gaïan...

Par réflexe, mon bras se tendit vers mon petit Vibraninf, jusqu'à ce qu'une vive douleur paralysa mon corps.
Cette douleur ramena soudain mon esprit à la réalité ; si je pouvais encore souffrir, c'était soit que l'on m'avait menti sur l'autre monde, soit que j'étais encore vivant. Et comme je préférais garder mes douces illusions, j'optai pour la deuxième option.

— Content que tu sois revenu à toi Wildnis, ma lança un certain Pachirisu en pleine préparation d'une mixture. Mais ne bouge pas trop, tes écailles ne s'en sont pas encore tout à fait remises. Qu'est-ce que tu as bien pu faire pour te mettre dans cet état ? On dirait que tu as sauté dans un volcan en pleine éruption !
— ...hahaha...

C'était à peu près ça, oui. Entei – ou Braise –, avait déchaîné ses flammes destructrices sur moi. Il pensait faire fondre ma volonté ; le fou. Je pouvais être bien plus tête brûlée que le plus ardent des magmas, surtout si ma famille était en jeu.

— Hé ! protesta vivement Gaïan. Ne criez pas sur mon père, méchant docteur !
— Je ne le crie pas dessus, soupira Patch. Hé bien, il a un sacré caractère ton gosse. Tu sais qu'il m'a empêché de te faire manger des baies parce qu'il pensait que je t'empoisonnais ?
— Comment je pouvais le savoir aussi ! protesta mon fils. Votre pâté était toute moche et dégoûtante !
— C'est toujours agréable de voir son travail se faire apprécier..., grommela Patch.

Je ne pus m'empêcher de rire légèrement. Cette fois, c'était clair et net, j'étais bien revenu à la maison ; une larme de joie glissa sur ma joue.

— Gaïan..., dis-je du ton le plus doux, tu m'as tellement manqué...
— … m-moi aussi Père..., avoua t-il finalement. Tous ces jours passés dans le noir... sans toi...

Sans plus me retenir, j'enlaçais affectueusement mon fils, en dépit des hurlements de mes articulations. Si j'avais pu supporter les flammes de l'enfer, ce n'était pas de simples douleurs musculaires qui allaient me faire plier !

_____________________

Cassis

 Rendre visite au malade, on ne m'y prendrait plus deux fois. A la base, je voulais simplement prendre des nouvelles de Wildnis, comme il venait de se réveiller ; au moins, j'avais rapidement eu ma réponse, il allait bien, trop bien même.

— Cassis, me fixa durement le Libegon. Ôte moi d'un doute, tu ne pensais tout de même pas qu'un pays se gérait uniquement en gagnant des guerres militaires, n'est-ce pas ? Le budget, la gestion des ressources et des tensions entre la population et bien d'autres paramètres sont aussi à prendre en compte ! Ne me dit pas que pendant la semaine entière où je suis resté convalescent, tu es juste restée là à penser à de futures conquêtes, sans prendre soin du village !

Mmh. Que répondre à ça ? Je n'étais pas une politique moi, simplement une guerrière, je ne faisais pas dans le détail. A Herz et à Lugeni, les populations étaient à la fois réduite et auto-suffisante en ressources, ce qui ne posait aucun problème.

En revanche, Wearl était une ville bien plus grande, et bien que presque la moitié de sa population avait été décimée par Eurasc, il restait tout de même plus de 400 Pokémon à gérer. 400 Pokémon traumatisés qui tentaient de reprendre le cours de leur vie normale du mieux qu'ils le pouvaient.

— Oui ça va, j'ai compris, éludai-je. Cependant, ce n'est pas mon domaine et je ne connais rien à la situation de Wearl ! Que voulais-tu que je fasse à l'aveugle ?
— Te trouver de meilleurs excuses, grommela t-il. Tout d'abord, il faut absolument trouvé un moyen de rétablir la balance financière, reprendre contact avec les villages marchandes alentours... Wearl est loin d'être en autarcie et dépend beaucoup de ce genre de relation. Je doute qu'Eurasc ait fait attention à entretenir nos rapports commerciaux... Une crise suivie d'une famine est la dernière chose qu'il nous faut actuellement.

Plus il parlait, et plus ma tête me faisait mal, je préférais encore devoir affronter Suicune et Entei toute seule plutôt que de continuer sur ce terrain là !

— … mais tu n'as pas de conseillers qui font ça à ta place ? voulus-je savoir. Je sais que Wearl n'est qu'un village, cependant, vu son ampleur, il doit forcément avoir des gens pour t'aider dans ce genre d'affaires.
— Bien sûr, cependant, ils ont tous fuit à ma défaite, soupira Wildnis. Il fallait croire que leur amour-propre passait avant celle de Wearl.
— Je... vois.
— Toutefois, se reprit-il, ce n'est pas une raison pour rester là les bras ballants ! Du nerf Cassis, interdiction de reprendre d'autres conquêtes tant que mon village ne soit pas stabilisé !

 ***

 Stabilisé, stabilisé, il en avait de bonnes, ce Wildnis. Je savais que l'étape politique serait primordiale pour la suite de mon projet, mais je ne cachais pas que cela ne m'enchantait guère. Même si je ne partageais pas le point de vu immensément rigide d'Eurasc, je devais avouer que j'étais plutôt d'accord sur le fait que chacun devait avoir un rôle.

Moi, j'étais faite pour le rôle du commandant militaire, je devais donc trouver quelqu'un qui fût plus porté par la politique et les affaires intérieurs. Mais qui ? Déjà, je pouvais déjà éliminer Morflam, à cause de ses liens avec la Guilde d'une part, mais aussi pour, comment dire, ses centres d'intérêt très limités qui risquerait de provoquer une crise alimentaire d'ampleur jamais égalé auparavant si elle avait plus de pouvoirs.

Brazoro ? Il était comme moi, un guerrier de naissance, absolument pas une tête d'affiche. Patch ? S'il passait en mode cookie devant d'autres Maires, bonjour la crédibilité. Artichtote ? Trop assommante avec ses cours d'histoires improvisés. Non, je ne voyais qu'Affienns pour m'aider sur ce coup là, et en plus, il avait un minimum d'expérience de Maire à Herz.

— Donc, si je comprends bien, plissa mon sauveur des yeux. Tu veux que je devienne ton porte-parole et que je rétablisse la situation de Wearl ? Tout seul ?
— C'est cela, oui, confirmai-je avec aplomb. Comme l'avait dit Wildnis, l'essentiel pour l'instant est de trouver suffisamment de ressources pour relancer l'économie du village. J'ai bien peur que si nous continuons ainsi, notre aventure se terminera de la façon la plus pathétique qui soit.
— … tu sais que tu me demandes beaucoup, n'est-ce pas ?

Oh que oui, je le savais. C'était d'ailleurs pour cela que je faisais tout pour que tu acceptasses, un poids de plus pour toi serait un poids de moins pour moi.

— Selon Wildnis, continuai-je sans lui répondre, il y aurait une alliance de petits villages au sud. On pourrait leur demander de nous aider.
— Et pourquoi elle accepterait ?
— C'est à toi de le trouver, très cher porte-parole ! En tout cas, je te fais confiance, je sais que tu peux tous nous sauver. A bientôt !

Et je m'enfuis. C'était lâche, je l'admettais, mais s'il y avait une chose que je n'aimais pas, c'était bien de m'occuper des ces affaires politiques, financière, alimentaires, culturelles, et d'autres joyeusetés du même genre. Il faudrait vraiment que je pensasse à me construire à une sorte d'administration fiable – où je déléguerais la gouvernance à quelqu'un d'autre –, et ce, dès que j'en aurais les moyens.

___________________

Message édité le 23 juin 2016 à 15:00:23 par Lusso123
Lusso123 Lusso123
MP
Niveau 10
23 juin 2016 à 14:59:13

Affienns

A bientôt, à bientôt, elle en avait de bonnes cette Cassis. Cependant, même si son comportement laissait à désirer, elle avait raison sur un point : notre situation était alarmante. Lorsque Eurasc avait planté son drapeau sur le village, Wearl fut comme coupé du monde, plus personne ne voulait avoir affaire avec le village, et à raison. Résultat : les affaires intérieurs se retrouvaient désormais dans un état frisant le vide sidéral.

Le seul point positif dans cette purée de poids, c'était que notre bon Eurasc avait eut la bonté de continuer à entretenir les plantations de baies du village à l'aide de ses Tsjins. Cependant, même si la production agricole de Wearl était d'excellente qualité, elles restaient largement insuffisante pour nourrir plus de 400 Pokémon. D'autant plus qu'après leur longue captivité, plus aucun des villageois ne pouvait s'occuper des champs qui dépérissaient depuis une semaine.

— Une alliance de villages au sud, hein..., marmonnai-je sans conviction.

Je n'aimais pas ça, mais je n'avais aussi pas le choix. Ce choix, je l'avais déjà fait après tout, lorsque j'avais quitté Herz pour suivre Cassis dans son projet fou. Alors, d'où est-ce que je me plaignais ?

 ***

 J'avais beau dire, les Télégems étaient de véritables merveilles, pouvoir se téléporter d'un endroit à un autre était bien pratique. Évidement il y avait des limites, par exemple, pour une téléportation rapide, il fallait faire entrer deux Télégems en résonance ; autrement dit, il fallait une Télégem présente sur le point de départ et une autre sur le point d'arrivé.

Pour être tout à fait exact, une Télégem pouvait être utilisé seul pour se téléporter n'importe où, sauf que cela demandait à la fois une grande maîtrise en la matière et une quantité d'énergie pouvant être phénoménale selon la distance que l'on désirait parcourir. C'était aussi une téléportation à l'aveugle, avec deux Télégems, la première amenaient directement vers la seconde, sans détour, alors qu'avec une seule, il était très difficile de savoir exactement où est-ce que l'on allait réapparaître. C'était pour cette raison que les Télégems étaient quasiment toujours utilisées par paire.

Heureusement, Cassis avait prévu la situation, et dès qu'elle l'avait pu, elle en avait installées à Herz et Lugeni, mais aussi sur les points stratégiques de la muraille – celle qui était sortie du sable –, pour pouvoir mieux l’observer.

Ce fut donc de cette manière que je me retrouvais subitement en plein désert, au pied d'une muraille d'acier aussi grosse qu'une montagne. Je me sentais vraiment minuscule à côté de cet étrange colosse, j'espérais vraiment que, comme le voulais Cassis, cette muraille nous apporterait plus de bénédictions que de malheurs.

Ceci dit, je n'étais pas là pour philosopher, j'avais une mission. D'après les informations de Wildnis, les fameux villages que je devais rencontrer se trouvaient à tout au plus une heure de marche. Je n'étais pas seul, évidement, Roberto-Michel m'accompagnait en bon garde du corps, et en cas d'urgence, je pouvais toujours utiliser une Télégem pour revenir à Wearl.

— Et bien mon ami, j'espère que tu n'as rien contre une petite promenade avec moi.
— Je resterai aux aguets, me lança le Carmache d'un air alerte. Le danger peut surgir de partout.

J'aurais espéré une réponse un peu plus chaleureuse et conviviale, mais je m'en contenterai, autant se mettre en route avant de plomber encore plus cette ambiance inexistence.

Lorsque ma patte s'enfonça dans l'herbe, un sourire s'inscrit instinctivement sur mes lèvres. De l'herbe, de l'herbe à perte de vue, et des arbres, verts. Cela changeait complètement du jaune à profusion.

Je devais vraiment être resté dans mon grand désert beaucoup trop longtemps pour être impressionné par une chose aussi banal que la couleur verte. Cela me rappelait mes jeunes années, pendant lesquels j'avais vadrouillé à travers tout le continent d'Iræ, explorant d'innombrables contrés, rêvant de gloire et d'aventures, tissant quantité d'amitiés éphémères...

Ces jeunes années où j'avais aussi commis la plus grande erreur de ma vie, une erreur qui me poursuivait aujourd'hui encore, 40 ans après. Azorn, Gloria, Luol, Snowleis, et bien sûr ce bon vieux Virchen. Nous étions toujours ensemble, dans cette Confrérie, avant que cette dernière ne rimât avec folie.

Si j'étais revenu à Herz, c'était uniquement pour fuir cette folie. Sans cette erreur, qui pouvait savoir ce que je serais devenu aujourd'hui ; peut-être serais-je encore à vagabonder de régions en régions, où alors, peut-être que j'aurais déjà pris ma retraite dans une petite campagne reposante...

Pendant que je me laissais emporter de réminiscences et de fictives hypothèses, des petites maisons en bois au loin attirèrent mon attention. Nous étions déjà arrivés ? Je me faisais vraiment vieux, si je parvenais à ruminer sans m'en rendre compte pendant une heure.

Brusquement, une dizaine de Pokémon, menés par un Chapignon, surgit des fourrés, menaçant. Roberto-Michel bondit devant moi, prêt à agir si besoin était.

— Plus un geste ! hurla le Chapignon. Déclinez vos identités !
— Nous ne voulons pas nous battre, tentai-je de tempérer. Je me nomme Affienns, porte-parole de Wearl. Et voici Roberto-Michel, mon garde du corps.
— … Wearl ?

Plusieurs murmures s'élevèrent dans leur rang, le Chapignon fut obligé de hausser le ton pour calmer ses troupes.

— Plusieurs rumeurs courent sur Wearl, continua t-il sans dissimuler sa méfiance. Il paraîtrait que Wildnis a été vaincu par une mystérieuse créature, et que cette dernière vient d'être vaincu par une certaine Stalhblume.
— C'est exacte, Wearl est enfin libéré ; c'est justement ce sujet que je souhaite aborder. Le village va mal, nous manquons de tout, c'est pourquoi nous demandons votre aide.
— De l'aide, vous dites.

Notre interlocuteur végétal ferma les yeux, semblant réfléchir. Puis, il me fixa longuement, droit dans les yeux, avant de basculer vers Roberto-Michel.

— Nous avions toujours eu de bon rapport avec Wearl du règne de Wildnis, lâcha t-il enfin. En revanche, nous ne savons rien de Stalhblume.
— Si cela peut vous rassurez, Wildnis est avec Stalhblume, il se repose actuellement dans le château à Wearl.
— Et nous devions vous croire sur parole, vous, des inconnus ? Qui nous dit que Wildnis n'est pas mort ou votre prisonnier ?

Il marquait un point. Comment prouver ma bonne foi ? C'était le moment de voir si Cassis avait vraiment eu raison de me confier cette tâche.

— Wildnis va bien, je ne peux le prouver, et je comprends votre méfiance, répliquai-je haut et fort. Cependant, ce n'est pas de lui dont je viens vous parler, mais de Wearl. Vous êtes au courant de la situation, n'est-ce pas ? Son peuple a été souillé, violenté, privé de sa liberté. Et aujourd'hui encore, alors que son envahisseur a été terrassé, ce même peuple souffre encore. Bientôt, nous n'aurions plus assez de nourritures pour chaque bouche, la famine nous guette. J'abandonne ici toute fierté pour vous implorer de l'aide, de la pitié. Ne laissez pas tout un peuple mourir pathétiquement après avoir subit tant de souffrance.

Aucunement besoin de préciser que je grossissais légèrement le tableau, l'objectif ici étant d'émouvoir mon auditoire. Je ne savais pas si j'avais réussi mon coup cependant, vu que mon ami Chapignon restait de marbre. Soudainement, un Roucarnage se posa derrière-lui.

— Ils sont seuls, déclara le nouvel arrivant. Je n'ai pas perçu la moindre présence aux alentours.

Le Chapignon acquiesça et reprit :

— Il semblerait que vous ne tentiez pas de nous tendre une embuscade, une bonne chose. Mais je m’interroge, pourquoi votre Stalhblume a t-elle conquis Wearl, vu son état actuel ? Même si le village était très convoité, il a beaucoup perdu de son éclat depuis que cette créature – Eurasc vous l'avez appelé, c'est cela ? – y a mis a main dessus. Cela revient à s'encombrer d'un poids inutile.
— L'explication est simple, enchaînai-je rapidement. Stalhblume et Wildnis sont bon amis, ils ont tous les deux fait leur arme à la célèbre école du Roi d'Argent, sous la tutelle du maître Königeld. Lorsqu'elle a entendu la tragique histoire de Wearl, Stalhblume n'a pas pu l'ignorer et c'est fait un devoir d'aider son ami.
— Cette Stalhblume semble être un Pokémon remarquable, lâcha le Chapignon incrédule.
— Je ne recherche pas à l'encenser, je ne fait qu'annoncer les faits.
— Mmmh...

Cette tension ! Je ne pensais pas faire d'erreurs dans mon discours, et pourtant, le visage inexpressif de ce Chapignon me faisait froid dans le dos. Moi aussi au passage, je me faisais froid dans le dos. Je ne me pensais pas capable de multiplier les arguments comme cela, avec autant d'aisance.

Pourtant, en bon politicien, j’omettais énormément de choses, comme le désir de conquête du continent de Cassis par exemple. Ce n'était pas par pure charité qu'elle avait décidé de reprendre Wearl, mais bien parce qu'elle voulait posséder tout Iræ, quelque soit son état. Ah, et j'omettais aussi de dire que si Cassis n'était pas avec moi, c'était simplement parce qu'elle ne voulait pas s'encombrer avec ces histoires politiques...

— Je ne sais toujours pas si je dois vous croire, asséna le Chapignon. Cependant, par respect pour nos relations passées avec Wearl, nous ne pouvons rester les bras croisés. Suivez-moi.

J'avais réussi ? Je peinais encore à le croire. Le Chapignon baissa enfin – légèrement – sa garde.
Cette méfiance accrue, cette rigidité, elle était tristement naturelle, je ne pouvais m'empêcher de trouver cela dommage. Dans un monde où le danger était omniprésent, où n'importe qui pouvait surgir de nulle part et prendre votre place, l'excès de zèle devenait une nécessité.

Heureusement que la famille de Wildnis avait doré Wearl d'une excellente réputation, sinon, mes négociations n'auraient eu aucun espoir de réussite. Enfin, je parlais de réussite, mais je n'étais pas encore sorti de l'auberge ; il me restait encore à convaincre les Maires de cette alliance de village. Je ne pensais pas me tromper en pronostiquant des discussions encore plus ardues...

— … !
— … un problème ? siffla mon guide champignon.
— N-Non, ce n'est rien...

Brutalement, mon esprit devint blanc. Quelqu'un... quelqu'un m'observait. Il était proche, tout proche. Une présence froide, glaciale, qui me suivait à la trace. J'avais l'impression d'être une cible mouvante. Pourtant, j'avais beau fureter à droite et à gauche, je ne pus apercevoir celui qui me terrifiait. Car oui, j'étais terrifié, et à la fois, étrangement nostalgique.

 
 
 
 
 
 
 
_______________

Note de l'auteur : pour vous rassurer, j'aime toujours mettre des notes de l'auteur stupides à la fin des parties du chapitre :hap: /

Melusine29 Melusine29
MP
Niveau 10
23 juin 2016 à 15:01:50

Tiens un Loulou [[sticker:p/zu6]] Un jour tu arriveras à avoir des lecteurs !

PelageDeNeige3 PelageDeNeige3
MP
Niveau 10
23 juin 2016 à 15:26:09

Glacial ? Nostalgique ? Snowleis is comming... :noel:

Lusso123 Lusso123
MP
Niveau 10
23 juin 2016 à 15:37:17

Ça me fait étrange d'avoir des commentaires sur chapitre qui est posté sur JV.C maintenant, j'ai plus l'habitude :hap:

youmario youmario
MP
Niveau 27
23 juin 2016 à 16:51:14

J'ai pris du retard, j'ai pas encore commençé le chapitre 3 :hap:

Lusso123 Lusso123
MP
Niveau 10
23 juin 2016 à 19:18:50

Comment ça en retard, un de mes lecteurs me lâche ? :-(

Tiens une Mélu sauvage, je ne l'avais pas vu :hap:

youmario youmario
MP
Niveau 27
23 juin 2016 à 21:04:03

ayé gé lu

Meloeettttttttaaaaaaaaaaaaaaaaaa

La muraille qui apparait comme ça, et qui les arrange juste complètement :hap:

Intéressant d'introduire encore des fragments du passé d'Affiens :oui:

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