Extrait dudit ouvrage :
« Avant que tu penses et que tu choisisses, la société s'empare de ton entité et la façonne, selon son droit. Dès que tu penses et choisis, efface les plis reçus, c'est-à-dire libère-toi des habitudes contemporaines, selon ton devoir. Pour choisir, sache que tu as trois destins : tu peux être un animal comme ce décadent que les superficiels nomment sauvage; un animique comme tout le monde,
un spirituel comme saint Thomas, ou Dante [...].
L'homme libre est celui qui ne dépend plus que de la maladie, de la misère et des gendarmes. Car, M. F. , je ne peux te donner ni l'élixir de longue vie, ni la pierre philosophale, encore moins l'assurance que demain tu ne seras pas emprisonné et guillotiné injustement ; je ne peux que t'émanciper de l'instinct et de la société ; je ne peux que t'isoler moralement des brutes dites tes semblables, te faire concevoir et la continence, ce qui t'évitera les deux tiers des bêtises qu'un honnête homme commet, et l'indifférence sociale qui t'économisera beaucoup de temps et de péché. »
Amphithéâtre des sciences mortes, Joséphin Péladan, 1892, « Comment on devient mage », Chapitre II : La Société.
Devenez mages vous-aussi, sortez de la société