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Sujet : [Fic] Slavetale

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Ray2064leretour Ray2064leretour
MP
Niveau 8
14 juin 2019 à 09:32:14

Je vais vous spoil la fin : Les Lamasticots et l'Annoying Dog vont tout faire péter.

Plus sérieusement,est ce qu'il y aura au moins une allusion a l'Annoying Dog?

Message édité le 14 juin 2019 à 09:32:38 par Ray2064leretour
SheogorathDDT SheogorathDDT
MP
Niveau 10
15 juin 2019 à 15:56:20

Bientôt 666

Blazethem Blazethem
MP
Niveau 8
16 juin 2019 à 13:01:47

J'ai raté quelque-chose :question:

assetom assetom
MP
Niveau 35
16 juin 2019 à 15:53:19

Le 16 juin 2019 à 13:01:47 Blazethem a écrit :
J'ai raté quelque-chose :question:

non

assetom assetom
MP
Niveau 35
16 juin 2019 à 15:54:43

:diable: https://www.noelshack.com/2019-24-7-1560693275-image.png

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
16 juin 2019 à 18:23:03

ddb pour flood

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
19 juin 2019 à 09:23:42

Hey ! J’ai une bonne nouvelle. Je peux enfin vous annoncer la date de publication du chapitre final

Ce sera ce vendredi, le 21 juin

Restez à l’affut :-)))

assetom assetom
MP
Niveau 35
19 juin 2019 à 13:54:02

Le 19 juin 2019 à 09:23:42 erosdog a écrit :
Hey ! J’ai une bonne nouvelle. Je peux enfin vous annoncer la date de publication du chapitre final

Ce sera ce vendredi, le 21 juin

Restez à l’affut :-)))

Le même jour que la sortie de la saison 2 de Dark :(

Steellar Steellar
MP
Niveau 10
19 juin 2019 à 15:05:41

Je prépare le café, ça va prendre du temps de tout lire

SheogorathDDT SheogorathDDT
MP
Niveau 10
20 juin 2019 à 09:29:00

Le même jour que l'épisode de Jojo :(

Steellar Steellar
MP
Niveau 10
20 juin 2019 à 10:11:55

Le 20 juin 2019 à 09:29:00 SheogorathDDT a écrit :
Le même jour que l'épisode de Jojo :(

Espérons que ce ne soit pas la même heure

assetom assetom
MP
Niveau 35
20 juin 2019 à 11:02:00

Liste des trucsvqui arrivent le même jiur que le dernier chapitre de slavetale

-dark saison 2
-episode de Jojo
-fete de la musique

A completer

SheogorathDDT SheogorathDDT
MP
Niveau 10
20 juin 2019 à 12:40:35

[10:11:55] <Steellar>

Le 20 juin 2019 à 09:29:00 SheogorathDDT a écrit :
Le même jour que l'épisode de Jojo :(

Espérons que ce ne soit pas la même heure

https://image.noelshack.com/fichiers/2018/10/1/1520256134-risitasue2.png

[11:02:00] <assetom>
Liste des trucsvqui arrivent le même jiur que le dernier chapitre de slavetale

-dark saison 2
-episode de Jojo
-fete de la musique

A completer

Le week-end [[sticker:p/1kki]]

assetom assetom
MP
Niveau 35
20 juin 2019 à 14:41:17

Le 20 juin 2019 à 12:40:35 SheogorathDDT a écrit :

[10:11:55] <Steellar>

Le 20 juin 2019 à 09:29:00 SheogorathDDT a écrit :
Le même jour que l'épisode de Jojo :(

Espérons que ce ne soit pas la même heure

https://image.noelshack.com/fichiers/2018/10/1/1520256134-risitasue2.png

[11:02:00] <assetom>
Liste des trucsvqui arrivent le même jiur que le dernier chapitre de slavetale

-dark saison 2
-episode de Jojo
-fete de la musique

A completer

Le week-end [[sticker:p/1kki]]

osef je suis en vacences

SheogorathDDT SheogorathDDT
MP
Niveau 10
20 juin 2019 à 22:05:08

[14:41:17] <assetom>

Le 20 juin 2019 à 12:40:35 SheogorathDDT a écrit :

[10:11:55] <Steellar>

Le 20 juin 2019 à 09:29:00 SheogorathDDT a écrit :
Le même jour que l'épisode de Jojo :(

Espérons que ce ne soit pas la même heure

https://image.noelshack.com/fichiers/2018/10/1/1520256134-risitasue2.png

[11:02:00] <assetom>
Liste des trucsvqui arrivent le même jiur que le dernier chapitre de slavetale

-dark saison 2
-episode de Jojo
-fete de la musique

A completer

Le week-end [[sticker:p/1kki]]

osef je suis en vacences

Cool story bro

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
21 juin 2019 à 07:43:21

Bon.
Nous y voilà. Le dernier chapitre. Et accessoirement les deux ans de la fic, tout pile. Ça fait bizarre, vraiment. Je me demande ce qu’il y aura après. Je me demande quelle réaction va recevoir cette fin. Est-ce ça sera apprécié ? Est-ce que vous aurez oublié Slavetale dans un an ? Est-ce que vous avez pas déjà oublié la moitié ? Moi, en tout cas, je ne risque pas d’oublier. Tout ce que j’ai appris, tout ce que j’ai ressenti. J’ai du mal à l’écrire.
Mais, en tout cas, ça me fait me sentir bien. D’enfin pouvoir boucler Slavetale, apporter un point final à ce projet qui aura pris deux ans. Ça parait à la fois tellement et tellement peu. Et maintenant… C’est terminé. Mais ne soyons pas tristes ; soyons heureux que cela soit arrivé. Soyons heureux d’avoir pu partager, savourer quelque chose qui je l’espère vous aura marqué – sinon autant que moi – au moins un petit peu. Qui vous aura fait rire, pleurer, réfléchir. Qui vous aura permis de partager un peu plus de temps avec des personnages bien aimés, et également d’en découvrir d’autres, uniques.
Et pour tout ça je voudrais vous remercier. Que vous ayez suivi depuis le début ou que vous ayez rejoint en route. Que vous lisiez ce chapitre le jour même ou un an après. Je voudrais vous remercier car c’est vous qui m’avez permis d’écrire cela. Qui m’avez poussé à réaliser quelque chose dont je peux être fier. Et peut-être même – si je peux me permettre d’être un peu égocentrique – d’avoir pu vous inspirer à créer. Vous montrer que c’est possible, même quand on pense avoir déjà plein de choses à faire à côté.
J’aimerais aussi remercier mon bêta-lecteur, Xeiter, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible. Car sans ses retours inestimables, la qualité de Slavetale aurait été bien en deçà de ce qu’elle est aujourd’hui.
Donc, nous y voilà. La fin. Je suis fier de ce chapitre. Et à une plus grande échelle, de Slavetale. Fier de pouvoir vous présenter quelque chose sur lequel je peux honnêtement dire que j’ai trimé, que j’ai poli jusqu’à faire le mieux que je pouvais. Et je sais que ce n’est pas parfait. Les défauts me sautent aux yeux. Mais ce n’est pas ça l’important. L’important, c’est d’avoir pu donner le maximum, de pouvoir dire honnêtement : c’est la meilleure version que j’ai pu faire. Et j’espère que vous partagerez mon sentiment.
Je suis désolé d’avoir tant tardé. Trois mois. J’ai vraiment mal prévu mon coup haha. Mais je ne voulais pas me dépêcher. Je ne voulais pas sortir un truc bâclé pour respecter un agenda ou en cédant à une pression. Et je vous remercie d’avoir su le comprendre, et d’avoir eu foi en moi, en ma capacité à vous offrir, au bout d’un moment, ce chapitre.
Alors, profitez en bien. Profitez-en autant que j’ai apprécié le faire. Et dites-le-moi. Que vous ayez aimé ou pas. Que vous soyez déçu ou aux anges, c’est le moment ou jamais. Si vous n’avez jamais rien dit, si vous êtes du genre à lire en silence, sans jamais participer, c’est le moment de passer cette frontière. Et même si vous lisez ceci dans longtemps – surtout si vous lisez ceci dans longtemps – dites le moi quand même.
Je ne vous embête pas plus longtemps :)
Bonne lecture.
--Évidement, avertissement der contenu choquant--

Chapitre 40 :

Elle le voyait.
Juste là.
Il était juste là, à quelques kilomètres. Derrière les hautes grilles d’acier et les gardes armés. Enfermé au milieu du camp, elle le voyait dans ses jumelles. Lui ne pouvait pas la voir ; quel supplice devait-il vivre de se sentir ainsi abandonné par les siens. Et il l’était, en quelque sorte, si ce n’était pour elle.
Skye avait minutieusement préparé son embuscade. La louve était certaine d’avoir pensé à tout. Ce soir, ils seraient réunis. Ou bien ils seraient morts - ce qui revenait au même finalement. Y avait-il quelque chose après la mort ? Vu ce qu’ils avaient vécu, ils le méritaient bien.
Le train de la mi-journée partirait d’ici quelques heures. Cela faisait des jours que la louve observait le camp. À force, elle connaissait l’emploi du temps par cœur. On avait hissé une grande bannière à la couleur du groupe sur le point d’être embarqué. Et grâce au rapport de l’opération, elle savait que c’était celui de Fidget. De nombreux trains avaient quitté le camp depuis que Skye avait armé son piège ; celui-là n’arriverait pas à destination.
En effet, la voie ferrée traversait les montagnes environnantes. Longeait les falaises et empruntait les cols effilés. Des endroits instables, propices à la chute de quelques rocs. La louve avait ainsi disposé les explosifs volés afin de faire sauter les rails. Un plan aussi simple qu’efficace. Le train s’arrêterait net, et il ne lui faudrait que quelques minutes pour extraire Fidget. Avec un peu de chance, les humains ne remarqueraient même pas sa disparition. Et ensuite, ils ne pourraient plus rien faire grâce au bloqueur qu’elle avait également emporté.
Tout ce qu’il lui fallait, c’était savoir dans quel wagon monterait le lion.
Alors elle attendit que le temps passe. Skye se demandait à quoi pouvait bien penser son amant. À sa survie ? À sa rancœur ? À elle ? Ou bien tout cela en même temps ? Pensait-il même à quoi que ce soit ; ne lui avait-il pas raconté comment son esprit était resté vide tout au long de sa première captivité ? Vivement qu’il se tienne de nouveau face à elle. Qu’elle puisse lui demander de vive voix - nonchalamment - “à quoi tu penses ?”
L’air commençait à devenir très froid. Le véhicule perdait lentement sa chaleur, cependant Skye se refusait d’allumer le chauffage. L’essence était déjà assez rare pour la gaspiller ainsi... Jusqu’où iraient-ils avec ce qu’il restait ? Que feraient-ils ensuite ? La résistance avait prévu une grande offensive d’après les dires d’Adalric ; pourvu que cela réussisse. La louve se sentait coupable de sa désertion. Cependant que faire d’autre ? Elle ne pouvait pas abandonner Fidget. Lui ne l’aurait pas laissé mourir. C’était instinctif, viscéral. Un besoin irrépressible d’agir.
Enfin il y eut du mouvement. Telle une horlogerie bien huilée, tous se mirent en rang pour rejoindre le réfectoire. Les files avançaient avec une fluidité surnaturelle qui la faisait frissonner. On aurait dit un énorme organisme, une intelligence collective où les mouvements relatifs de tous les individus étaient organisés comme celui d’un seul être. Skye le savait, ils ressortiraient tous selon la même procession dans exactement une demi-heure. Cela lui laissait à elle aussi le temps d’avaler quelque chose ; la louve n’avait pas très faim, mais il allait lui falloir des forces pour affronter le reste de la journée.
Skye repensa à sa vie sous terre en mordant dans le sandwich fade. Cela lui semblait avoir eu lieu il y a si longtemps - une autre vie… Souvent, on disait qu’avant de mourir, on revoyait sa vie défiler devant ses yeux. Était-ce cela qui lui arrivait ? Ces souvenirs heureux, si loin de sa situation actuelle, étaient-ils pour son subconscient un moyen de la prévenir d’un destin funeste ? Sûrement. C’était la fin après tout. Tant de chances de mal finir : si la résistance échouait, si elle-même échouait. Cependant cet infime espoir d’une fin heureuse également. Si improbable, mais alors quelle fin cela serait.
Comme prévu, les monstres ressortirent peu de temps après. Le flot se divisa, un petit groupe marchant vers les trains. Skye peina à repérer Fidget dans le tumulte de corps. Elle n’aperçut qu’au dernier moment un morceau de sa fourrure. La louve reconnut son profil qui montait dans l’avant dernier wagon.
Il n’y avait plus de temps à perdre.
Elle mit le contact et démarra en trombe. Malgré le trajet qui l’avait bien entraînée, sa conduite était encore un peu hasardeuse. Skye rejoignit la route, puis roula au plus vite ; elle devait battre le train. D’après ses calculs, elle avait le temps. Ce qui ne l’empêcha pas d’enfoncer l’accélérateur : chaque seconde comptait.

La base était en ébullition. Tous les monstres s’activaient dans le hangar pour charger les tonnes de matériel dans les véhicules qui arpenteraient les rues du centre-ville d’ici peu. Les docteurs épuisés finissaient de libérer les derniers combattants, une cacophonie étourdissante régnait dans le centre de contrôle, et chaque commandant revoyait les derniers détails du plan.
Adalric frappa du poing sur la table pour réclamer le silence ;
-L’opération est simple, débuta-t-il. Nous allons nous introduire dans les bureaux de Copperheinmer Industries, et faire croire à une prise d’otage tandis que nous chercherons le moyen de désactiver à distance l’ensemble des colliers. Le temps est compté. Les humains sont peut-être en possession d’informations capitales concernant la résistance ; nous ne pouvons plus nous permettre la lenteur du pacifisme. La mission est risquée. Ce n’est pas le déroulement que nous espérions. Cependant, je compte sur vous pour donner le meilleur de vous-mêmes - et plus encore - pour l’emporter.
L’assemblée acquiesça. Ils connaissaient déjà par cœur tous les actes qu’ils allaient mener aujourd’hui : la réunion était juste une répétition finale.
Toutefois, le résultat de leur action était aussi incertain que le plan était détaillé. Le manque de temps les poussait dans un cul de sac, et bien que la mission présente de nombreux défauts, c’était leur seule issue. L’enjeu se résumait à savoir si oui, ou non, la pression causée par la libération de tous les monstres suffirait à stopper les tueries qui en découleraient inévitablement. Est-ce que la résistance parviendrait à négocier un traité assez vite ? Adalric en était bien moins certain que ce qu’il ne laissait paraître.
Quoi qu’il en soit, il y aurait moins de victimes que si la résistance se trouvait purement et simplement annihilée. Écartant cette pensée, le corbeau continua ;
-Le bâtiment comporte trois entrées. La porte principale par laquelle passeront les premiers groupes d’intervention et qu’il sera crucial de barricader, l’entrée de service que la police tentera de forcer, et enfin le parking où nous ferons entrer nos véhicule avant de refermer derrière nous ;
-Escouades alpha et beta, votre rôle sera de sécuriser l’entrée principale. Deux véhicules vous serviront de protection temporaire, et vous installerez les cloisons qu’ils transportent. L’escouade gamma vous accompagnera également pour pacifier les civils. Une fois l’entrée fermée, le groupe alpha restera dans le hall avec les otages tandis que les deux autres feront le tour des étages pour réunir les employés.
-Oui, mon général ! firent à l'unisson les colonels concernés.
-Évitez à tout prix d’utiliser la force létale contre les civils ; nous ne devons pas nous mettre plus à dos l’opinion publique. L’émotion que nous allons susciter chez les humains est déjà suffisante pour ne pas leur donner d’autres raisons de nous rejeter. Cependant, dans le cas où se présenterait un risque majeur pour le succès de la mission, vous avez permission expresse de tuer. Est-ce clair ?
-Oui, mon général ! répétèrent-ils.
-Bien. Escouade oméga, vous vous posterez à l’entrée arrière. Laissez la gestion des civils aux autres groupes et assurez-vous que personne ne passe. N’oubliez pas de placer les explosifs factices. Ils doivent être bien en évidence pour faciliter les négociations de notre fuite. N’utilisez surtout pas de réelles charges, car cela présenterait un risque majeur pour l’intégrité structurelle du bâtiment, me suis-je bien fait comprendre ?
-Oui, mon général ! Crièrent d’autres voix.
-Enfin, escouades sigma et epsilon, vous garderez le parking. L’utilisation des armes lourdes vous est autorisée. Tentez de ménager les victimes, mais n’hésitez pas non plus à tirer. Les humains, eux, n’hésiteront pas à vous tuer. Compris ?
Une nouvelle approbation retentit.
-Certains parmi vous ont des missions spéciales, fit Adalric en regardant Asgore puis Undyne. Celles-ci sont absolument prioritaires et doivent être accomplies à tout prix. Vous avez l’autorisation de prendre toute initiative que vous jugez utile, ainsi que de réquisitionner des hommes d’autres escouades. J’insiste sur le fait que vos objectifs sont cruciaux.
Les concernés hochèrent la tête en silence.
-Bien. Au combat mes frères. Notez bien ce jour, notez bien ce que vous ressentez, car c’est aujourd’hui la dernière fois que vous vivrez cela. Ce soir, nous serons libres. Tous. Ce soir, nous serons des héros. Tous. Car nous aurons accompli le rêve de mille générations : nous serons libres ! À la surface ! Libérés des chaînes qui pèsent si lourdement sur nos épaules ! Allez-y. Motivez vos troupes. Tenez-vous prêts à vous battre. Donnez toute la détermination qui fait rage au sein de vos âme, et montrez aux humains qui nous sommes réellement ;
-Ceux qui restent à la base, venez avec moi. Nous devons préparer plus avant l’aide extérieure. Les autres, allez-vous préparer.
En sortant, le corbeau croisa Betty. Elle lui avait appris quelques jours auparavant pour la désertion de Skye. L’acte de la louve l’avait profondément déçu. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle aille jusque-là. En plus, elle avait eu le culot de les voler ! Quelle trahison. Son peuple aurait dû passer avant tout. Cela lui semblait couler de source. Ils l’avaient secourue, ils l’avaient aidée, ils l’avaient libérée, et voilà comment elle les remerciait ? C’était avant tout d’une tristesse...
-Tu tiens le coup ? Demanda la colombe en l’embrassant.
-Le plus dur est à venir, éluda-t-il. J’ai confiance.
-Moi aussi. Je n’ai jamais douté que nous vaincrions un jour.
-Tu es sûre de vouloir y aller ? Demanda Adalric avec inquiétude. Tu serais tout aussi utile ici.
-Nous en avons déjà parlé. Ils ont besoin de moi. Je dois me battre.
Le corbeau ne répondit rien, toutefois il n’en pensait pas moins. Il aurait préféré la savoir en sécurité ; l’inquiétude supplémentaire ne l’aiderait pas.
Le flot de la préparation les rattrapa, et ils se séparèrent. Il y avait encore tant à faire, alors que c’était presque l’heure du départ. Tout se devait d’être parfait. Aucun paramètre laissé à la chance. La victoire était loin de leur être promise ; le plan était déjà un pari en soit, ils ne pouvaient se permettre d’en prendre d’autres.

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
21 juin 2019 à 07:43:52

2

Victor observait l’arme posée face à lui avec une fascination presque religieuse. Hypnotisé par les reflets crus du métal. C’était une sensation étonnante que celle d’avoir tant de pouvoir réunit face à soi en un si petit objet. Il ne savait pas vraiment quoi en faire à vrai dire. Le laisser posé là ? Le garder sur lui ? Le jeune homme prit l’arme dans ses mains. Puis il la reposa. Le tintement métallique témoignait de sa lourdeur. Il se leva et s’assura qu’il pouvait bien tenir le pistolet à bout de bras. Victor tenta de stabiliser sa main, y ajouta la seconde. Il avait tout de la parodie de film d’action, mais s’en fichait. Tout ce qui comptait, c’était qu’il puisse menacer correctement sa cible.
Ça lui avait coûté une fortune. Même pour lui qui n’était pas à plaindre, cela représentait une somme conséquente. En même temps, il avait payé le prix du marché noir. Le seul moyen de se procurer rapidement un flingue. L’homme qui le lui avait vendu avait exigé un paiement intraçable dans une de ces monnaies virtuelles, et l’avait retrouvé dans une chambre d’un motel miteux. Tout cela était très nouveau pour Victor ; en réalité, il avait eu peur à plusieurs reprises de se faire rouler ou que les choses tournent mal. Mais non.
Tout s’était bien passé. Et il était là, dans son salon, en train de jouer avec cet instrument de mort.
Victor ne s’était jamais considéré comme le genre à manier une arme. Mais plus il la tenait et plus son pouvoir avait d’emprise sur lui. Sentir son poids dans sa main, sa fraîcheur sous ses doigts, lui apportait une sérénité insoupçonnée. Il se sentait rassuré, puissant, intouchable. Il comprenait que les armes mènent si souvent à la violence : il mourrait d’envie de s’en servir, d’imposer sa justice à quiconque oserait le défier. Pourtant, il se voyait plutôt comme quelqu’un de calme...
Le jeune homme tâchait de ne pas trop penser à ce qu’il se passerait après. Il espérait simplement que sa vengeance aurait des répercussions positives. Une fois qu’il aurait coupé la tête de Copperheinmer Industries, les monstres auraient peut-être une chance ? Cela serait peut-être l’opportunité dont ce peuple avait cruellement besoin ?
Peu importe. Il devait se concentrer sur l’instant présent. Victor avait décidé d’en découdre aujourd’hui. Qu’importe les conséquences. Vite, avant de perdre courage. Tant que la haine pulsait encore dans ses veines.
Tout d’abord, il devait mettre Vaillance et Reitex à l’abri. Il ne pouvait pas les laisser dans les quartiers des autres monstres, vulnérables, tandis qu’il se terrait ici. Par mesure de sécurité, Victor enfonça l’arme dans la poche de son sweat - non sans avoir vérifié à plusieurs reprises que le cran de sûreté était bien enclenché. Puis entama le chemin qu’il connaissait bien.
Vaillance flottait toujours dans cet état second. À chaque fois qu’il posait les yeux sur lui, Victor s’en voulait de l’avoir laissé seul. Tout était de sa faute. S’il l’avait mieux protégé, s’il ne lui avait pas avoué son amour...
Le monstre ne broncha pas quand Victor l’aida à se lever. Ses pas étaient encore hésitants mais au moins il semblait plus présent. Ils se trainèrent jusqu’à l’escalier où le jeune homme le fit asseoir afin d’aller chercher Reitex. Le gamin n’était pas dupe : il voyait bien que quelque chose n’allait pas. Cependant, il obéit sans faire d’histoire. Sûrement était-il habitué à force à ce que les choses ne soient pas normales. Lui aussi faisait de la peine. Avaient-ils eu raison de l’enlever à la rue ? Victor y pensait souvent. Et s’ils s’étaient trompés ? Et si la mère était revenue quelques minutes plus tard sans retrouver son fils ? Comment avait-elle réagi ? Victor avait-il ruiné une vie de plus ? À ça aussi il préférait ne pas penser. Bientôt, tout irait mieux. Tout serait fini. Ils n’auraient plus rien à craindre.
La famille s’enferma dans l’appartement de Victor. Ils installèrent Reitex devant un dessin animé. Celui-ci semblait aux anges, ce qui passa un peu de baume au cœur du jeune homme. Peu importe de quoi il se doutait, cela était vite oublié, et c’était tant mieux. C’était ça qui comptait le plus : que Reitex puisse conserver un peu de son innocence.
Le couple quant à lui s’installa dans le salon, de telle sorte à avoir constamment vue sur la porte. Victor enserra la crosse de l’arme tout en la gardant cachée. Il entama la discussion avec Vaillance, qui parut sortir de son brouillard. Le monstre avait suffisamment renoué avec le monde réel pour lui parler, et Victor en était rassuré. Il faudrait du temps, mais Vaillance guérirait.
Alors ils attendirent. Victor n’avait pas prévu de passer à l’action immédiatement. Pour que le crime soit bien réussi, encore fallait-il s’y prendre au bon moment. Pas tout de suite. Il voulait d’abord profiter un peu du calme. De ces derniers instants de liberté avant de se condamner à une vie de prison pour venger ceux qu’il aimait.

Johanna faisait les cent pas dans son bureau. Un coup elle s’asseyait, puis se relevait immédiatement pour repartir de plus belle. Elle avait beau faire tourner tous les stylos qui tombaient sous sa main, plier compulsivement toutes les feuilles ou jouer avec tous les objets de la pièce, l’humaine ne parvenait à se calmer. Johanna regardait l’heure chaque seconde, ayant l’impression que cent ans s’étaient écoulés à chaque fois.
Elle avait quitté la base à l’heure habituelle, laissant derrière elle une agitation sans précédent. On lui avait expliqué son rôle à une dizaine de reprises, et elle connaissait chaque détail par cœur, pourtant elle craignait de mal s’y prendre. De rater quelque chose. Johanna était un élément critique du plan, et elle espérait être à la hauteur.
En effet, on l’avait chargée de faciliter l’entrée des monstres en leur ouvrant les portes, tout simplement. En tant qu’assistante personnelle de Victor Copperheinmer, Johanna disposait de certains laisser-passer au niveau de la sécurité, notamment le droit de contrôler le verrouillage de l’entrée principale et celui du parking. Cela éviterait aux monstres d’avoir à se battre contre des grilles d’acier ou des portes en verre blindé. Cependant, Johanna ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’il adviendrait si elle n’y parvenait pas. Et si elle n’avait pas les autorisations suffisantes ? Et si son accès était outrepassé ou révolu ? Et si la révolution échouait ? On finirait bien par savoir qu’elle était mêlée à tout ça ; plus aucun espoir alors de protéger Frisk ou sa famille. Elle se sentait impuissante, simple pion dépassé par l’ampleur des évènements. À quel moment avait-elle signé pour ça ? Et si elle avait simplement refusé de partir ce soir-là ?
Johanna compressa la balle anti-stress qui portait très mal son nom. Elle se souvint de ce qu’elle avait dit à l’officier Hobs : comment elle haïssait les Copperheinmer, comment elle avait hâte de se venger et n’aurait aucun scrupule à les trahir. Sur l’instant, c’était la chose la plus évidente à dire, la plus vraie. Ça l’était toujours, seulement elle n’avait pas anticipé la peur. Johanna s’était imaginée agir avec sérénité, puis être prise d’une joie profonde. Au lieu de ça, elle se retrouvait à développer une dizaine de tics en attendant l’heure fatidique.
L’humaine se rassit sur son fauteuil. Il restait encore un peu de temps. En réalité, Johanna avait juste envie que tout cela soit terminé, d’avoir accompli sa part du plan et d’être débarrassée de toute cette pression : les espoirs de tout un peuple pesaient sur ses épaules, et c’était trop lourd pour elle.

Le bruit des moteurs résonnait dans le hangar de la résistance. On avait mobilisé tous les véhicule, réuni tous les monstres en état de se battre, chargé toutes les armes accumulées au fil du temps. Tout était fin prêt. L’assaut allait commencer. Adalric alla donner les dernières instructions à ses commandants, s’assurant que toutes les escouades étaient au point. Il était primordial que chaque chose se passe exactement comme prévu. Du moins, jusqu’à ce qu’ils soient à l’intérieur. Une fois dedans, le plan devenait plus fluide. L’important était d’accomplir l’objectif, peu importe les moyens. Et pour cela, il leur faudrait gagner du temps. Heureusement, les monstres avaient quelques atouts dans leurs manches.
Le corbeau arriva au dernier véhicule, autour duquel était réunie une troupe bien étrange. Le roi et sa fille, épaulés par la capitaine de la garde, le regardèrent arriver. Sans rejoint également le groupe en contournant la carrosserie.
-Vous êtes au point ? Demanda Adalric.
-Tout se passe correctement, le rassura Asgore.
-Bien.
Adalric s’approcha, et saisit l’avant-bras du roi dans un geste fraternel. Celui-ci lui rendit la pareille, et le corbeau ajouta :
-Tous les monstres comptent sur vous, et le succès de la mission est primordial, mais soyez prudents là-dedans. Je veux que vous ressortiez en un seul morceau, tous. J’en ai assez de perdre mes compagnons, je veux que cette journée soit uniquement consacrée à la célébration ; pas au deuil.
-On y arrivera ! Fit Undyne avec un grand sourire plein de dents acérées. On est les meilleurs, les humains vont voir ce qu’ils vont voir ! Maintenant que j’ai plus ce foutu collier, ça va barder !
-La base sera en liaison directe avec vous. Si vous avez besoin de la moindre aide, dites-le-nous ou aux commandants sur place. Si tout marche comme prévu, vous pourrez toujours communiquer, même sous terre. Alphys vous a déjà expliqué comment désactiver le système, mais surtout n’hésitez pas à lui redemander une fois devant. Elle sera à disposition sur le canal.
-Ne t’en fais pas, répondit Sans avec désinvolture. On a déjà fait des trucs beaucoup plus complexes. Ça va être du gâteau.
-Je l’espère...
Enfin, il se mit à la hauteur de Frisk. Celle-ci se cramponnait à son père, visiblement mal à l’aise dans la situation. La jeune fille savait qu’elle allait devoir se battre - elle en avait envie -, cependant le tout l’intimidait un peu. Ces engins de guerre étaient bien différents des combats sous terre.
-Ça va aller ? Demanda-t-il doucement.
Frisk hocha la tête, et il déplora de voir une enfant ainsi vêtue, prête à aller se battre. Ce n’était pas comme ça que le monde était censé fonctionner.
-Tu te souviens de ce que tu dois faire ?
-Oui.
Elle avait insisté pour venir. Au début réticents, ils avaient finalement décidé que sa présence pourrait leur apporter un avantage inattendu. Après tout, les colliers étaient un mélange complexe de technologie et de magie. Alors, être accompagné d’un être humain avec la magie propre à sa race, d’autant plus un humain déjà sensible à la magie, se révèlerait peut-être être un facteur déterminant de leur réussite.
Et puis, il n’avait osé le dire de peur de passer pour un être trop froid, mais si les choses venaient à mal tourner et la petite à être tuée, Adalric espérait que l’un d’eux aurait la présence d’esprit d’absorber son âme. Cela serait leur dernière chance. Le corbeau espérait par-dessus tout ne pas en arriver jusque-là, mais il valait mieux être paré à toute éventualité.
Il se redressa et leur souhaita courage une dernière fois, puis il s’éloigna. Le départ était imminent ; il devait rejoindre l’aire de commandement pour avoir une vue plus dégagée de la situation et mieux contrôler ses troupes.

Les véhicules déboulèrent de toutes les directions. Afin de ne pas attirer l’attention les escouades s’étaient séparées et avaient suivi différents itinéraires ; mais tous les chemins menaient au pied de la tour Copperheinmer. Le timing était millimétré, et l’heure fatidique sonna au moment où la plupart passaient juste devant le bâtiment.
Les portes latérales s’ouvrirent. Une flopée de monstre se déversa sur le trottoir, tous se précipitant vers les entrées désormais déverrouillées. La plupart des véhicules repartirent sur les chapeaux de roue en direction du parking. Au début, on ne prêta que peu d’attention aux assaillants. Mais dès que quelqu’un remarqua les armes en bandoulière, les cris se mirent à fuser dans le hall. Tous les humains se tournèrent, interloqués, pour voir ce dont il était question. Ils devinrent livides ou alimentèrent la clameur générale en voyant l’énorme attroupement qui semblait grossir sans cesse.
-Ceci est une prise d’otage, mettez les mains en l’air ! Cria l’un des commandants.
La panique s’empara de la foule, rapidement vaincue par le calme des monstres, coordonnés comme un seul homme. L’afflux de soldats semblait infini, et les humains cessèrent bien vite toute résistance en voyant qu’ils portaient des armes bien réelles et - surtout - pas de collier.
Comme prévu dans le plan, on disposa les véhicules restants de façon à complexifier l’accès, et de lourdes barricades d’acier furent érigées face aux entrées. La tour se muait peu à peu en bastion ; le siège n’allait pas tarder à débuter. D’ailleurs, on entendait déjà les sirènes au loin. Cela ne leur faisait pas peur. Les excitait même. Enfin l’envie de révolte contenue durant des années trouvait un moyen de s’exprimer, et les monstres étaient en exaltation totale.
Au sous-sol, on terminait d’installer les armes lourdes et à l’arrière de poser les charges factices. L’accès par la route était impraticable : protégé par des barbelés, des rideaux d’acier et des herses. En quelques minutes, la citadelle était prête. Les employés du rez-de-chaussée neutralisés, et ceux des étages supérieurs en train de faire la rencontre des escouades gamma et beta.
Depuis la base, Adalric était rassuré que tout se passe comme prévu. Le plus dur était à venir, il en était bien conscient. Malgré cela, ce début d’intervention lui donnait espoir. Ils n’avaient besoin que d’un peu de temps. Pas des jours, mais seulement quelques heures. Après, ils seraient tous sains et saufs. Car les humains auraient d’autres problèmes que de pourchasser les résistants.
Finalement, la contre-attaque débuta. Cinq voitures de police s’arrêtèrent en hurlant devant la tour. C’était trop tard. Les monstres étaient abrités à l’intérieur depuis longtemps ; les officiers tentèrent de se rapprocher pour mieux appréhender les barricades, sans imaginer que les monstres avaient prévu une parade. Un mur de lances s’éleva tout autour d’eux, les piégeant dans une enceinte azur. Tremblants, les hommes se tournèrent en tous sens, arme au poing, pour tenter de trouver la source de cette magie.
Undyne pénétra tranquillement le cercle, les lances s’écartant sur son passage. Les humains n’eurent pas le temps de tirer que leurs armes leurs échappèrent des mains : arrachées par des pics sortis tout droit de sous leurs pieds. Ainsi vulnérables, ils battirent en retraite, se coltinant contre l’autre extrémité du mur. La guerrière ne fit même pas mine d’avancer. Elle leur adressa simplement une grimace sanguinaire avant de faire disparaître ses lances. Les humains s’enfuirent sans demander leur reste, préférant attendre l’arrivée des renforts.
Renforts qui, justement, ne tarderaient pas à rappliquer. Undyne le savait, et elle resta patiemment à sa place. Attendant de coller une bonne raclée à ces ordures. La guerrière sentait ses armes s’agiter à l’idée du sang, comme mues d’une volonté propre. Elle avait soif de vengeance, et sa magie tardait de s’abreuver d’âmes humaines.

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21 juin 2019 à 07:44:19

3

À l’intérieur, Frisk, Sans et Asgore avaient trouvé le passage vers les laboratoires. Accompagnés d’une petite escorte, ils s’engagèrent dans les sous-sols. Les escaliers étaient vides mais bien éclairés, loin de l’ambiance lugubre que la jeune fille s’était imaginée. Au contraire, tout brillait d’un blanc chirurgical. Trop propre. Trop parfait.
L’alerte avait dû être donnée car ils ne croisèrent aucun scientifique. Le groupe progressait prudemment, examinant chaque recoin avant d’avancer. La tension était palpable : qui savait ce qu’avait bien pu prévoir Copperheinmer. Une milice privée allait-elle les attaquer d’une minute à l’autre ? Ou alors les portes se refermer soudain pour les piéger dans les couloirs ? Tout était possible, alors ils restaient aux aguets.
D’après les indications d’Alphys, ils devaient s’enfoncer plus profondément pour trouver le cœur du système. La lézarde les avait informés que le complexe était immense, mais même les plans ne parvenaient à rendre compte de la réalité. Les laboratoires s’étendaient sur sept étages différents, chacun de plus d’un hectare. On se serait cru dans un monde parallèle, et cela permettait à peine d’envisager à quel point la traite des monstres était lucrative.
Trouver la salle conçue par Alphys aurait été impossible s’ils n’avaient pas obtenu les plans ; le piratage des serveurs allait s’avérer inestimable. L’escouade avançait dans les couloirs interminables, à un rythme d’une lenteur douloureuse. Frisk commençait à trouver l’arme lourde contre son côté. Il fallait être forte. Rester concentrée sur la mission. En réalité, ce n’était rien vis à vis de ce qu’elle avait connu sous terre.
Seulement, sous terre elle ne disposait pas que d’une seule chance.

Quelle chance que les camps aient été construits dans des endroits si reculés. Le train devait traverser des cols serrés et prendre de longs détours à flanc de montagne. De plus, la liaison ferrée était simpliste, interdisant le trajet à grande vitesse, si bien que Skye parvint à l’emplacement fatidique avant le train transportant Fidget. Elle l’entendait néanmoins arriver au loin, signe qu’il ne fallait pas trop tarder.
Garant la voiture en amont, la louve descendit sur un petit promontoire qui surplombait les rails. Un détonateur l’attendait. La neige était absente à cette hauteur : Skye avait pu placer les charges explosives directement contre le roc. Elle n’était pas experte en démolition, mais espérait au moins que l’éboulement bloquerait la voie. Pas longtemps. Juste assez pour récupérer Fidget. D’après ses observations des autres trains, son wagon s’immobiliserait à une centaine de mètres en dessous d’elle. Pas forcément pratique à remonter, cependant il valait mieux ça que de s’installer en aval des rails et se retrouver enseveli.
Le signe que Skye attendait se manifesta enfin : au loin, la locomotive apparut brièvement entre deux pics. Trois minutes. C’était le temps exact qu’il lui restait à parcourir avant que Skye ne doive activer les explosifs. Trois minutes qui semblaient d’une longueur infinie dans l’instant, et pourtant si courtes à l’échelle d’une vie. La louve pria pour que tout se déclenche correctement, et se tint prête à presser le levier.
Le minuteur arriva à court de temps avant que Skye n’aperçoive de nouveau le train. Le col qu’elle comptait boucher se trouvait à la sortie d’un virage, obstrué par la montagne, et elle espérait que cela ait forcé le train à ralentir pour qu’il s’arrête plus rapidement. Sans hésiter, la louve enclencha le mécanisme. Une énorme déflagration retentit, réverbérée par tous les pics et collines. Et puis ce fut comme si la terre s’était réveillée en poussant un rugissement terrifiant. Le col s'effondra sur lui-même dans un craquement monumental. Semblant aller au ralenti à cause de leur taille, les énormes blocs de granite s’effondrèrent, pénétrant profondément dans le sol comme si celui-ci était liquide. De la terre fut projetée en l’air, des bouts de gravier propulsés comme du shrapnel, et de la fumée s’éleva haut dans le ciel. En un instant, tout était terminé. Le col bouché comme s’il en avait toujours été ainsi.
Le grincement désespéré des freins arracha Skye à sa contemplation sidérée. Le train apparut enfin dans son champ de vision. Elle n’attendit pas de voir s’il s’était arrêté à temps pour foncer dans la pente, exploitant sa forme animale pour se déplacer plus rapidement. La louve sprintait entre les arbres. La forêt prit soudain fin, la laissant face au ver métallique ; immobilisé par la roche. Elle était assez loin de la cabine pour passer inaperçue et se dirigea vers l’avant dernier wagon en reprenant forme humaine. La porte était verrouillée, mais le vieux cadenas ne fit pas le poids face au coup de masse de Skye. Elle fit glisser la paroi, éventrant le wagon et laissant la lumière y pénétrer.
Les monstres ne purent - ou n’osèrent ? - sortir. Elle entra dans le cercueil de fer, repérant son amant recroquevillé dans un coin. Il faisait peine à voir, et Skye s’approcha avec douceur. Elle avait peur qu’il ne la reconnaisse pas, que son regard vide passe au travers d’elle sans la voir.
Heureusement, une étincelle de conscience subsistait, et s’enflamma en la voyant. Son corps restait stoïque, mais son esprit revenait, reprenait le combat. La louve le força à se mettre debout, puis à marcher. Le collier était réticent, cependant il se laissait faire. Elle le poussa au plus vite hors du wagon. Ensuite, une fois sur le sol glacial, Fidget refusa de bouger davantage. Voyant que le monstre était sorti du véhicule, le collier se bloquait complètement. Gelait son porteur ; le rendait incapable de se révolter plus avant.
Alors, malgré elle, Skye sortit une seringue de son sac. Puis elle l’enfonça doucement dans la peau de son amant, lui injectant le tranquillisant. Celui-ci tituba, puis ses muscles lâchèrent prise. Il se serait effondré si ce n’était pour la louve qui le retint. Alors elle chargea le corps endormi de Fidget sur une charrette sommaire qui tenait plus de la planche avec des roues, et entama la remontée. Se changeant une fois de plus en animal, elle attacha la remorque pour la tirer à la façon d’un traineau. C’était lent. C’était dur. Mais c’était mieux que d’avoir à porter Fidget. La louve puisa dans toutes ses ressources, aidée par l’adrénaline et la rage.
Enfin elle arriva à la voiture. Il semblait qu’elle avait réussi, qu’ils étaient tirés d’affaire, que la mission était un succès. Cependant, l’étape la plus critique était à venir. Si Skye ne faisait rien, le lion resterait l’esclave du collier pour toujours, incapable de bouger. Une statue organique. Alors, ignorant les risques, elle devait l’opérer. Lui poser le bloqueur en attendant une solution plus permanente. Ses jambes tremblaient déjà, et des gouttes de sueur perlaient sur son front. Si elle échouait maintenant, Skye ne se le pardonnerait pas.

Au détour d’un couloir, le groupe d’intervention de Frisk tomba nez à nez sur un groupe de gardes. Ils les interpelèrent immédiatement tandis que les membres de la résistance tentaient de reculer à l’abri.
-Stop, arrêtez-vous ! Vous n’avez pas le droit d’être ici !
Les gardes dégainèrent leurs armes. Des tasers ; non létaux. Ils faisaient pâle figure face aux fusils d’assaut de la résistance. Pourtant, ils tenaient bravement en joue les soldats. Et pour cause : c’étaient des monstres. Ils n’avaient pas le choix.
-Baissez vos armes, leur demanda néanmoins Asgore. Nous sommes là pour vous aider. Affrontez les colliers, laissez-nous passer.
-Impossible. Rendez-vous, ou nous tirerons.
-Je vous en prie, implora le roi alors que son escorte se mettait en position. Les soldats étaient prêts à tirer, même contre les leurs.
Frisk restait muette, incapable d’agir. Sous terre, elle avait toujours trouvé une réplique, un acte, une parade pour désamorcer le conflit. Mais ici, rien ne lui venait. Elle restait impuissante, faible et inutile.
L’arme de Sans reposait encore contre sa hanche. Le squelette se tenait prêt à faire usage de sa magie pour protéger les siens. Les projectiles étaient relativement lents et lourds. S’il réagissait assez vite, il pourrait peut-être...
Tout se passa en un instant. Les gardes firent feu, visant le roi et les soldats de la résistance. Cependant, les électrodes n’atteignirent jamais leur cible, stoppées en plein air par la télékinésie du squelette. En guise de riposte, ce furent de vraies balles qui fusèrent vers les gardes. Asgore n’eut le temps de retenir ses soldats, ni de leur imposer une ligne de conduite plus pacifiste.
Criblés de balles, les monstres asservis s’effondrèrent. La mare de sang n’eut même pas le temps d'apparaître ; les quelques gouttes déjà tombées absorbées par la poussière. Frisk poussa un petit cri, et Sans serra les dents. Quand les canons cessèrent de fumer, tous étaient sous le choc. Des monstres avaient tué d’autres monstres. Les choses auraient pu se passer autrement, mais c’était trop tard.
Asgore s’approcha des résidus magiques, et s’agenouilla pour leur rendre hommage. Les pauvres créatures devaient être terrifiées. Maintenant, ils étaient morts.
Mais il fallait continuer.
L’escouade reprit sa marche. Désormais dans un silence solennel. Ils rencontrèrent d’autres gardes ; le résultat était toujours le même. Certaines fois des humains, le plus souvent des monstres. Plus ils tuaient et plus c’était facile de tuer. Cependant, plus ils s’enfonçaient dans les laboratoires et plus les gardes étaient nombreux. Mieux armés également. Ils devaient toucher au but.

À l’extérieur, la présence humaine se faisait de plus en plus forte. On entendait désormais les pales d’un hélicoptère faire trembler la tour. Sur le parvis, des soldats en armure lourde s’étaient positionnés, et on voyait à intervalle régulier briller la lunette d’un sniper. En somme, un lourd dispositif était en train de se mettre en place ; il était temps d’y mettre un terme.
Undyne sortit de son refuge. L’air était frais : une petite brise lui soufflait sur le visage. La guerrière s’immobilisa devant l’entrée de la tour Copperheinmer, face à une marée de militaires. Ils ne lui faisaient pas peur. Eux, en revanche, devaient être terrifiés. Dès qu’ils la virent, ils se mirent à couvert derrière des sacs de sable. Futile. Elle pouvait simplement faire apparaître des lances sous leurs pieds. Après tout, le kevlar ne stoppait pas les armes blanches.
Mais ce ne serait pas drôle. Et, surtout, ce serait trop rapide. La guerrière voulait s’amuser. Elle voulait tester toutes les nouveautés dont l’avait équipée Alphys au travers de sa prothèse ; laisser son génie s’exprimer. Et puis, son but officiel était de gagner du temps. Undyne jogga sur place pour s’échauffer. Un millier de petits lasers dansaient sur sa poitrine, la suivant à la trace. Tous la mettaient en joue. Aucun ne tirait. Ils attendaient l’ordre.
Malgré son air nonchalant, la guerrière restait à l'affût. Sa magie bloquerait les balles, mais pas si elle était prise par surprise. Elle se planta finalement face à eux tous, le torse bombé, attendant qu’ils fassent le premier pas.
Ce qu’ils ne tardèrent pas à faire.
Undyne perçut les balles avant d’entendre les déflagrations. Elle laissa faire son instinct, comme à l’entraînement. Un immense bouclier jaillit du sol. Immaculé, indestructible. Toute sa haine, tout son désir de vengeance, étaient concentrés dans cette barrière. Même un obus ne serait pas passé.
La guerrière sentit une douleur au côté, puis à la jambe, puis partout à la fois. Au ralenti, elle tomba à genoux, le souffle coupé et l’esprit en alerte. Undyne ne comprenait pas. Un liquide chaud coulait contre elle, ses mains étaient enduites de sang. Les balles l’avaient traversée de toute part, ravageant son corps comme celui d’une poupée de chiffon. Comment ? C’était la première fois qu’un quelconque projectile submergeait ses défenses.
Undyne ne comprit jamais ce qui l’avait touché. Il s’agissait de balles spéciales ; faites de ce métal anti-magie que les hommes utilisaient dans leurs menottes ou leurs wagons. Mais cette idée ne vint pas à son esprit. Qui aurait pu s’en douter ? De basiques soldats disposant d’équipement si particulier ? Qui plus est, jamais auparavant les humains n’avaient démontré cet armement.
Chaque seconde, la guerrière sentait sa prise sur la réalité s’amenuir un peu plus. La magie fuyait son corps à la même allure que le sang s’écoulait de ses plaies. La laissant impuissante, incapable de riposter. Ses extrémités commençaient à se désintégrer. Sa poussière se répandait au vent qui lui caressait encore le visage quelques secondes auparavant.
Non. Elle ne voulait pas mourir. Elle ne pouvait pas mourir. Undyne sera les dents, s’accrocha à la réalité de toutes ses forces. Elle sentit son pouvoir revenir, son âme se battre plus fort pour rester en vie. L’esprit dominait la matière ; l’âme pouvait soumettre la réalité à sa volonté. La guerrière se sentit revenir.
Mais ce n’était pas assez. Le monde lui échappait, se défaisait autour d’elle. S'effondrait autour de sa poigne. Ses prises se désagrégeaient comme si elles étaient faites de sable. Où qu’elle prenne appui, l’univers lâchait sous elle, la précipitant dans un vide infini.
Undyne resta consciente juste assez longtemps pour voir les soldats se rapprocher, et la dépasser. Ils profitaient de sa défaite pour s’approcher. Pour attaquer. Exploitaient le désarroi causé par sa mort pour faire échouer la mission. Non... La rage enserra la poitrine de la guerrière. Mais le sentiment était faible, diffus. Il lui parvenait au travers d’un voile épais, comme des voix feutrées par un mur.
Et sur le parvis de la tour Copperheinmer, le combat s’arrêta pour Undyne.
Dans un ultime souffle, le monde prit fin.

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21 juin 2019 à 07:44:48

4

Non.

Non !

Elle ne mourrait pas. Pas ici. Pas comme ça. Soudain animée d’une volonté implacable, Undyne déchira le voile de la mort, transcenda la fin ultime, viola l’interdiction suprême. Emplie d’un pouvoir immense, la guerrière s’arracha au vide. Revint à la réalité, s’accrochant de force à la vie, mordant sans relâcher comme un chien enragé.
Undyne refusa de mourir.

La poussière cessa de se répandre. Prit la direction inverse : se condensa en une seule masse. Comme si, localement, le temps lui-même se repliait pour se soumettre à la volonté d’Undyne. La guerrière sentit le monde revenir, l’univers exister à nouveau. Tout ce qui aurait dû se défaire se refaisait, à la façon d’un film joué à l’envers. Seulement, pour se protéger, le temps tentait de la faire s’effondrer à chaque instant, telle une étoile massive sur le point de devenir un trou noir. Ainsi, le corps d’Undyne ne résista pas à une telle force. La guerrière ne reprit pas son enveloppe habituelle. Non. Ce fut une forme de magie pure qui abrita sa conscience. Un élémentaire éthéré. Une machine interdite n’existant que grâce à la détermination.
Le nouveau corps d’Undyne reprit place dans la réalité, provoquant une onde de choc qui projeta les soldats au loin. Là où ils étaient en train d’avancer quelques secondes auparavant se tenait un nouvel être. Un être qui leur donnait une impression de déjà-vu. N’était-ce pas celle qu’ils venaient d’abattre ? Dans le doute, ils tirèrent à nouveau. Mais cette fois, les balles ricochèrent sur le corps de la guerrière sans aucun dommage ; le métal incapable d’agir sur cet amalgame.
Dans un flottement d'incompréhension la guerrière s’éleva. La lance de la justice avait échoué, incapable d’infliger leur sentence aux humains. Alors un nouvel être naissait de ses cendres. Car la vengeance aveugle que tous partageaient en cet instant avait trouvé un point pour s’exprimer. Et elle transcendait toutes les frontières du réel. Imposante, implacable, éternelle : Undyne l’immortelle se dressa.
-Humains ! Tonna-t-elle d’une voix qui déchirait l’espace. Vous nous avez fait souffrir. Vous nous avez asservis. Vous nous avez tout prit. Aujourd’hui encore vous voulez nous empêcher d’accomplir notre destin. Mais je ne vous laisserai pas faire. Vous avez répandu notre sang ! Vous avez trouvé ça facile, cachés derrière vos colliers. J’espère que vous avez aussi trouvé cela amusant, j’espère que vous en avez profité.
La peur passa sur le visage des hommes.
-Car Moi, Undyne, vais vous détruire !
Les soldats perçurent la détermination pure qui flottait dans l’air avant même de distinguer la guerrière. Son armure d’onyx brillait, éblouissante. Là où se tenait précédemment une monstre en kevlar classique s’élevait désormais une figure terrifiante, un demi-dieu tout de pics et de sang. Les plaques semblaient impénétrables, et on devinait au-dessous sa carrure à côté de laquelle un régiment entier paraissait en infériorité numérique. La lance dans sa main n’était plus un simple pic, mais l’égale d’une arme divine. Enfin, le cœur radiant sur sa poitrine ressemblait à la porte des enfers, et n’avait d’égal en terreur que les dents pointues se dégageant de son sourire.
-Je peux sentir l’âme de tous les monstres battre comme une seule, fit-elle en avançant d’un pas. Et ils n’attendent tous qu’une chose...
Le soleil disparut, le ciel soudain obscurci par un milliard de lances. Les soldats reculèrent, tremblants.
-La vengeance !
La pluie s'abattit sur les militaires, transperçant leurs véhicules et bloquant toutes les issues. Ils étaient piégés ici, avec elle. Cent contre une seule. Mille contre une seule. Avec des armes à feu, électriques, magiques ou tout ce qui pouvait se concevoir. Et pourtant, ils étaient tous incapables de faire le moindre mouvement ; terrifiés.
-Il va falloir y aller un peu plus fort que ça, se moqua la guerrière en s’élançant vers les soldats.
D’un mouvement, elle en empala un sur sa lance. Le pauvre homme n’eut pas le temps de comprendre que déjà son âme était réduite en poussière, dispersée aux quatre vents. Les autres soldats sortirent de leur stupeur, réalisant que le danger était bien réel. Ils se mirent en position : à couvert derrière les sacs de sable, Undyne en joue, tirant de toute part sur la guerrière.
Celle-ci fit une roulade pour éviter les salves. Tel un fluide elle s’élança sur le groupe le plus proche, tentant un coup d’estoc. Sa cible évita de justesse, mais c’était sans compter sur une lance apparue de nulle part qui s’enfonça entre ses omoplates. Le soldat s’effondra, mort également. Ses équipiers à moins d’un mètre connurent le même sort : déchiquetés par des lances surgies de nulle part.
Undyne, mue par une détermination surpuissante, flottait de groupe en groupe sans que nul ne puisse lui résister. Elle était plus rapide que le vent. Plus meurtrière que l’éclair : ses lances frappant avec la froideur d’un pic de glace. Les lames qu’elle projetait étaient comme un blizzard qui s'abattait sur les soldats : mortel, glacial, s’infiltrant dans chaque espace découvert. Certains, chanceux, recevaient un coup en plein crâne. D’autres étaient réduits à se vider de leur sang, incapables de mourir.
C’était un carnage. Les balles ricochaient sur l’armure de la guerrière, et même celles des snipers qui s’apprêtaient à toucher son visage étaient stoppées au dernier moment par un bouclier surgit du néant. C’était le chaos. Les militaires improvisaient quelque chose, seulement Undyne semblait toujours avoir un coup d’avance. Comme si le temps n’était qu’un voile au travers duquel elle pouvait regarder à souhait.
Chaque mort la rendait plus déterminée. Chaque mort la rendait plus forte. Undyne n’existait plus que pour tuer. Exterminer. Elle aurait pu annihiler l’humanité entière tant la rage était intense. Du plus profond de son âme. Cette force au fond d’elle-même qui l’avait fait renaître n’avait qu’un but : la pousser à protéger les siens. À stopper la menace au plus vite. C’était une transe.
Un tir la toucha à la poitrine, laissant un trou fumant dans son plastron. On entendit les humains pousser un rugissement de victoire animal, puis un autre tir suivit. Et un troisième. Certains soldats avaient employé les armes magiques, dont la puissance dépendait de la détermination ambiante. Or, en cet instant, nul endroit ne concentrait plus de volonté.
Seulement, les impacts se refermèrent d’eux-mêmes, comblés par l’amalgame de détermination. À la place d’une plaie mortelle ne se tenait plus qu’une cicatrice rouge vif. Undyne baissa les yeux, elle-même impressionnée et ravie par son propre pouvoir. Elle avança vers les humains, essuyant les tirs sans broncher. La guerrière sentait sa vie se raccourcir avec chaque coup, mais sa limite paraissait infinie... Sa détermination semblait éternelle, et son pouvoir avec.
Parvenue devant les soldats, elle leur arracha les fusils magiques des mains. Puis elle les brisa en deux. D’un coup. Le métal se déchira purement et simplement devant une telle force. Elle souleva ensuite l’un des militaires par la gorge, avant d’enfoncer une lance dans son crâne. Undyne se retourna, achevant un autre dans une chorégraphie mortelle. Bientôt, tout le petit groupe était mort. Leur menace anéantie.
Le génocide se prolongea jusqu’à ce que la rue ressemble au théâtre d’une guérilla sanglante - ce qu’elle était. Il ne restait plus aucun humain en vie, et aucun autre ne tenterait de venir avant un bon moment. Les murs de l’arène s’effondrèrent. Undyne retourna se placer devant la tour tel un gardien divin. Son armure était désormais entièrement recouverte d’une couche de sang, sèche par endroits et encore dégoulinante par d’autres ; mais aucune goutte ne lui appartenait.
Le calme était revenu. À nouveau elle put sentir la brise sur son visage. Le danger était écarté. Elle pouvait se reposer désormais. Undyne fut prise d’une grande fatigue, un poids immense sur ses épaules, si bien qu’elle dû mettre le genou à terre. C’était l’heure.
Undyne ne voulait pas partir. Mais sans détermination elle ne pouvait plus combattre la poigne de la mort. Sans ce pouvoir elle ne pouvait plus imposer au temps sa volonté. Celui-ci n’attendait qu’une chose : faire disparaître cette aberration. Undyne ne pouvait plus bouger, figée dans son armure soudain trop lourde. Sa détermination fondait comme neige au soleil ; comme son corps incapable de tenir en un seul morceau. Sa dernière pensée alla à Alphys. Elle espérait simplement que la lézarde serait fière d’elle, et qu’elle lui pardonnerait de ne pas avoir survécu. Mais Undyne savait, au fond, qu’elle la reverrait un jour. Qu’Alphys vivrait, longtemps, et qu’elle pourrait lui raconter tout ça plus tard. Cela sonnait comme un adieu, mais c’était un au revoir.
Alors Undyne l’immortelle ferma les yeux. Une dernière larme alla éclater au sol, en même temps que son âme. La poussière subsista un instant : corps sans vie, statue digne. Puis tout prit fin. Toute la poussière s’en alla au vent, explosant comme pour imprégner à jamais cette terre. Cette terre sacrée : bénie et pour toujours habitée par la force de la guerrière ressuscitée. Gardée par l’esprit de la lance de la justice.

Loin au-dessus, Oscar était pris d’une exaltation unique. Ses ordres fusaient à tout va. Aussi bien monstres qu’hommes s’agitaient pour obéir. Et l’homme d’affaires se sentait vivant. Il aimait cette ivresse de l’improvisation, où chaque décision faisait l’objet d’un débat instinctif, inconscient, qui forçait à agir dans l’instant.
Par la fenêtre et les caméras, il avait vu l’armée se faire écraser par Undyne. Cependant, il n’avait pas peur. Il savait que la guerrière était un monstre à part ; Oscar avait plus d’informations sur les monstres que la résistance ne le pensait. Seuls restaient désormais le roi et le squelette. Tous les autres n’étaient que des pions à abattre. Rien de plus qu’un petit délai avant la domination suprême.
Finalement, cette attaque était parfaite. Elle justifierait tout. Il n’aurait pu suffisamment remercier la résistance de lui offrir cette victoire, ce pouvoir, sur un plateau d’argent. Cependant, la prudence était de mise. Certes Oscar avait gagné au long terme, ce n’était pas pour autant qu’il fallait en oublier le danger immédiat. Il était avant tout nécessaire de repousser cet assaut.
L’homme d’affaires se frotta les mains tant il ne croyait pas à sa chance. Il donna quelques ordres supplémentaires, puis se dirigea vers l'ascenseur. Les monstres croyaient avoir pris possession de la tour, mais c’était sans compter les accès privés. L’immeuble était en vérité rempli de passages dérobés qu’ils ne trouveraient jamais à temps, laissant Oscar libre de ses mouvements.
La cabine le conduisit tout droit vers le sous-sol. Il était temps de mettre fin à la progression du petit groupe. On lui apprit que les deux cibles en faisaient partie : merveilleux ! Il pourrait faire d’une pierre deux coups. Déployant un plan du complexe, Oscar se mit à préparer une embuscade avec l’aide de la sécurité. Ils avaient pour l’instant envoyé des monstres peu armés pour fatiguer les envahisseurs. Mais désormais, l’arsenal entier du laboratoire était dédié à la défense.
On se mit d’accord sur un point de passage, et les préparatifs débutèrent. S’ils survivaient à ça, alors ils méritaient d’atteindre leur but.

Les otages étaient réunis en petits groupes, assis en rang comme des écoliers. Les soldats marchaient dans les allées pour les surveiller, s’assurant que personne n’échange ni mot ni objet. Les humains étaient plus nombreux, mais les monstres avaient armes et magie. S’ils se rebellaient, l’assaut pourrait très vite tourner au bain de sang. Voire tourner court. Cependant, ils restaient dociles pour l’instant.
Betty entra dans la pièce. Elle venait de s’assurer que tout se passait bien aux étages supérieurs. La colombe toisa les otages en passant devant eux. Certains lui jetèrent des regards mauvais - de hargne et de mépris -, d’autres lui faisaient des yeux doux pour la supplier ou au contraire avaient une expression de défi. Mais en réalité, elle voyait la peur au fond de chaque paire d’yeux. Betty pouvait deviner l'odeur des sueurs froides ; l’avantage de se promener avec un fusil en bandoulière.
Finalement, elle s’arrêta à quelques mètres du premier rang. Certains otages commençaient à se rendre compte qu’elle ne se comportait pas comme les autres soldats. Bientôt, de plus en plus de regards se concentrèrent vers elle. Toutefois, Betty restait silencieuse. Elle se faisait attendre, patientait pour disposer de leur entière attention.
N’y tenant plus, l’un des otages lança :
-Qu’est-ce que vous voulez ? Qu’est-ce qu’on fait là ?
La colombe laissa sa remarque s’effacer sans la dignifier d’une réponse, lui faisant par là même perdre tout son pouvoir de rébellion.
Quand elle sentit le moment propice arrivé, Betty se lança ;
-Bonjour mesdames et messieurs. Tout d’abord, laissez-moi vous présenter - au nom de tous les monstres - mes excuses. Je comprends ce que vous ressentez, cependant ne vous en faites pas. Si vous suivez nos consignes, vous serez libre et en bonne santé dès ce soir.
La colombe fit quelques pas.
-Comme vous devez vous en douter désormais, il s’agit d’une prise d’otage. Nous sommes en territoire ennemi et, à ce titre, disposons de très peu de patience. Je vous conseille donc de faire preuve de la plus grande coopération. Tout le monde ici à intérêt à ce que les choses se passent bien, surtout vous.
Les humains semblaient réceptifs à ses paroles. Seulement, Betty n’était pas dupe : il était simple d’avoir de l’autorité au début. Le plus dur était de la garder tout au long de l’assaut. Si tout se passait bien, il n’y aurait pas de difficulté. Mais si l’extérieur réussissait une poussée et que les otages percevaient une opportunité... La résistance venait déjà de perdre Undyne. Heureusement, aucun humain n’était au courant.
-Nous n’hésiterons pas à employer la force létale s’il le faut, dit-elle en considérant son arme. Et si cela vous laisse stoïque, vous désirerez peut-être savoir que nombreux monstres ici possèdent des pouvoirs qui vous feront grandement souffrir ; ils seront plus qu’heureux de vous les faire découvrir aussi longtemps qu’il leur plaira. Est-ce clair ? Si vous restez assis tranquillement, il ne vous arrivera rien. Mais tentez de jouer au malin et nous nous assurerons que ce soit la dernière fois.
La colombe laissa sa phrase en suspend quelques instants, puis tourna les talons. Betty sortit comme elle était entrée. Les soldats étaient compétents, les otages entre de bonnes mains.

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
21 juin 2019 à 07:45:30

5

Chaque seconde, Frisk et son groupe s’enfonçaient plus loin dans les laboratoires. Étrangement, les renforts semblaient s’être épuisés, ce qui les laissait encore plus sur leurs gardes. Selon le plan ils avaient déjà parcouru plus de la moitié du chemin. Ils touchaient au but, et l’excitation devenait palpable. Les ressources limitées et la certitude d’un traquenard à venir les forçaient toutefois à ménager leurs espoirs.
-Je sens quelque chose de différent, averti Sans.
-Je confirme, quelque chose ne va pas, répondit l’un des soldats.
Un nouveau groupe de gardes. Mieux armés. Et plus organisés aussi : ils se mirent à couvert derrière l’angle du mur. Forcément des humains pour avoir ainsi la capacité de se protéger. L’escouade gardait le passage en joue, prêts à faire feu à la moindre menace. Lentement, ils avançaient pour tenter de débusquer les gardes. Sans restait sur le qui-vive. Paré à dévier les balles.
Soudain, la lumière s’éteignit. Le noir complet. Surpris, tous firent feux. Le réflexe leur permettait aussi de se couvrir. Quelques soldats cessèrent de tirer pour allumer leurs lampes. Ce n’était pas ça qui allait les déstabiliser.
On n’entendit pas le projectile rouler sous le bruit des déflagrations. Pas même Sans ne perçut sa présence avant l’explosion. En un instant, il n’exista plus dans le monde qu’un voile blanc impénétrable, et un sifflement strident. Aveugles et sourds, les soldats étaient complètement neutralisés. Pendant plusieurs secondes ils ne purent que tirer à l'aveugle ou se recroqueviller, complètement incapables d’agir.
Quand leur vision revint, ils étaient entourés d’au moins vingt hommes lourdement armés, qui leur intimèrent l’ordre de cesser le feu. L’escouade s'exécuta d’un accord tacite, incapable de se battre sans être réduite en charpie. Ils étaient en infériorité numérique, privés de renforts. Il y avait des gardes partout : devant, derrière. L’escouade était prise au piège. Or ils devaient rester en vie.
Et puis, ils n’étaient pas complètement désarmés. Tandis que le chef des gardes leur parlait, chacun tendit sa perception pour atteindre ses pouvoirs. Ils avaient été sélectionnés pour former le groupe le plus offensifs. Attaquant aussi bien à distance qu’au corps à corps, quelques protecteurs ici et là. Tous n’attendaient que le signal d’Asgore pour passer à l’action.
Cependant, alors qu’ils tentaient de réunir leurs forces, chacun se rendit compte qu’il lui était impossible de produire la moindre magie. Pas la plus petite lame, pas la plus petite flamme. Les boucliers refusaient désespérément d’apparaître. Leur consternation dû se lire sur leurs visages car l’homme qui avait parlé ajouta :
-Essayez pas d’utiliser vos sorts. Les murs suppriment vot’ magie. Vous êtes finis, j’tez vos armes.
C’était donc cela qu’ils avaient senti. Le combat avait accaparé toute leur concentration, les gardes ne leur ayant pas laissé une seconde pour réaliser que le lien avec leurs pouvoirs avait été rompu. Peut-être que s’ils avaient eu une seconde de plus, ils s’en seraient rendus comptes avant et auraient pu agir...
Mais la zone devait être toute petite. Ils devaient être au bord pour ne s’en être aperçus que maintenant. Peut-être qu’en étant assez rapides... Peut-être qu’ils pourraient revenir en arrière, retrouver leurs pouvoir ?
L’escouade hésita. Était-il encore temps de faire volte-face ? Autrement, n’avaient-ils pas quelque arme surprise pour s’en sortir ? Ne pouvaient-ils pas outrepasser la barrière en unissant leurs forces, surtout avec l’aide de l’humaine ? Mais le temps pressait, et les gardes ne les laisseraient sûrement pas reculer. Et encore moins se rapprocher les uns des autres.
Alors l’escouade obtempéra. Il y eut un moment de flottement quand les armes ricochèrent sur le sol. Puis une dizaine de déflagrations retentirent. D’un coup, tous les soldats s’effondrèrent, réduits en poussière avant même de toucher le sol. Il ne restait qu’Asgore, Sans et Frisk. Choqués, frappés aux tripes, incapables de comprendre ce qu’il venait de se passer. Ils s’étaient rendus, et en une seconde tout le monde avait été exécuté. Sans hésitation. Sans bavure. Tout cela était prévu. Frisk vomit, réduite à genoux. Le squelette était enragé, mais restait figé. Son esprit traçait à toute allure sans trouver la moindre solution. Le plus petit écart et c’était la mort. Chaque coup menait à la défaite. Échec et mat.
Les gardes s’approchèrent et les attachèrent à des sortes de brancards verticaux, murs montés sur roues, qu’on avait apportés d’une salle voisine. Ils étaient alors retenus aux poignets, à la taille et aux chevilles. Complètement incapables de bouger. Entourés d’une couche supplémentaire de cet alliage magique, et déplaçables à souhait.
On les fit rouler pour les amener dans une salle dérobée. Une salle dont la décoration tranchait avec le reste du laboratoire. Cela ressemblait davantage à un bureau confortable. Au centre du mur opposé se tenait, justement, un bureau de bois épais, noir mat, à moitié recouvert d’une nappe améthyste. Tous les tons étaient sombres d’ailleurs : du bas des murs en planches d’ébène au lustre en acier couleur charbon.
Et, assit au bureau, se tenait l’être le plus terrible. Haït de tous. Celui qu’ils auraient adoré rencontrer à l’air libre mais répugnaient voir maintenant. L’homme le plus méchant, le plus détestable, le plus méprisable. L’être que même les plus éloquents peinaient à qualifier : Oscar Copperheinmer. Celui qui leur avait tout prit. Celui dont le simple nom faisait bouillonner leur sang.
En les voyant, il sourit. Heureux de les voir ainsi à sa merci. Satisfait que les choses tournent si bien pour lui. Un roi, un troubadour et un élu déchu. À genoux devant lui, à ses ordres. Ceux qui étaient là pour le détruire, neutralisés.
-Quel plaisir de vous voir ici ! S’exclama-t-il en se levant. Vraiment, je suis honoré.
Oscar alla serrer la main du roi, se délectant de son pouvoir.
-Roi Asgore. Nous nous sommes déjà rencontrés, mais je crains que vous n’ayez oublié dans quelles circonstances. C’est si bon de vous voir sorti de cette arène. Quels combats cela dit ! Dommage que vous vous battiez mieux contre les enfants et les esclaves que contre de vrais soldats.
Il ignora Sans, pour aller directement faire face à Frisk.
-Et toi donc, quel plaisir d’enfin te rencontrer. Je crois que je n’ai jamais eu l’occasion de te remercier. C’est vrai : sans toi, rien de tout cela n’aurait été possible. Je ne serais pas là aujourd’hui, et le monde serait bien différent. Peut-être même que les monstres se promèneraient en liberté ! Brrr... Quelle horrible pensée.
Oscar retourna s’installer à son bureau. Il se mit à l’aise, puis dit :
-Trêve de civilités. Nous sommes réunis pour parler affaires après tout. Mes affaires, dans lesquelles vous avez voulu aller fouiner. C’était amusant votre petite tentative. Presque mignon : comme... comme un petit animal qui essaierait de jouer à la bagarre. Vous avez eu votre petit quart d’heure de jeu, mais maintenant il faut s’arrêter. Sauf que, le problème, c’est que vous ne voulez pas arrêter. Si je vous laisse partir, vous allez recommencer, encore et encore.
L’homme d’affaires fit un bruit de bouche réprobateur en secouant la tête. Les prisonniers tentaient encore de se débattre, exaltés par la présence de leur ennemi. Si seulement ils parvenaient à se libérer ne serait-ce qu’une seconde. Un seul coup, c’était tout ce qu’il fallait. Il était si proche...
-Vous voyez : même ligotés vous essayez encore. C’est admirable, et ça pourrait être utile si vous utilisiez cette énergie ailleurs. Cependant, vous avez choisi le mauvais combat. Le mauvais adversaire, ajouta-t-il soudain plus sérieusement. Vous avez voulu me faire tomber. Mais je ne perds jamais. Et je suis rancunier.
Un ange passa.
-Heureusement pour vous, vous avez encore une utilité pour moi. Vos petits amis là-haut sont sur le point de mourir, et ceux que vous avez laissé derrière aussi. Mais vous, vous avez encore quelque chose à faire. Encore un but à accomplir. Quelle ironie : vous vous en seriez mieux sortis à rester esclaves qu’à tenter votre petite rébellion. Et toi, Frisk. Que viens-tu faire là-dedans ? Franchement, tu aurais pu devenir quelqu’un de bien... Avoir un avenir... Oh quelle tristesse aura ta tante. Comment as-tu pu ainsi la trahir ? À moins que tu n’aies eut sa bénédiction, hein ? Ohoh oui. Trahie par la femme en laquelle tu pensais pouvoir avoir confiance. Tu vois : ce n’est pas compliqué à comprendre. Même elle a choisi sa propre race. Quel dommage que tu te sois à ce point obstinée au lieu de voir les choses pour ce qu’elles étaient. Ah, j’imagine qu’elle n’a simplement pas su t’éduquer correctement.
Frisk ne voulait pas croire ce qu’il disait. Elle ne voulait pas l’écouter. Il mentait : Johanna leur avait ouvert. Elle leur avait donné l’accès aux ordinateurs. Elle les avait aidés. Et, surtout, elle l’aimait. Frisk le savait, instinctivement. Et on ne pouvait trahir quelqu’un que l’on aimait, pas vrai ? Mais à côté de ça, comment Oscar avait-il su exactement où ils allaient passer ? Comment avait-il su leur nombre, et le moyen exact de les capturer ?
Les mêmes interrogations passaient par la tête de Sans et d’Asgore. Ils avaient appris à lui faire confiance au fil du temps. Ils l’avaient vu : elle voulait vraiment aider les monstres. Corps et âme. Tout cela n’était qu’une tentative pour les déstabiliser. Mais pourtant... pourtant qui savait ce qu’elle faisait de ses longues journées dans cette tour ? Qui savait vraiment ce dont étaient capables les humains ? Leur avait-elle toujours menti ? Avait-elle été convaincue par une promesse alléchante, achetée, ou simplement menacée ?
Oscar voyait le doute naître sur leurs visages, et s’en réjouissait secrètement. Leurs émotions servaient son plan. Et plus elles étaient fortes, mieux il s’en tirait. C’était parfait, il se sentait comme un chat qui joue avec sa proie. De plus, s’ils étaient déjà touchés par ce simple discours, alors qu’allait donner ce qu’il leur réservait ensuite ? Cette journée allait finir bien mieux qu’elle n’avait commencé.
-Mais quel mauvais hôte suis-je ! Fit Oscar. Je vous ennuie avec mes paroles sans même vous avoir fait faire le tour du propriétaire. Venez ! Mes laboratoires sont passionnants. Je suis sûr que vous allez adorer la visite, dit-il. Il y a plein de choses à voir, et ce serait dommage d’avoir fait le déplacement pour rien.
L’homme d’affaires se leva puis se dirigea vers la sortie, les gardes poussant les prisonniers à sa suite. Ils venaient à peine de sortir de la salle quand son téléphone sonna. Oscar prit soudain un air sérieux et échangea quelques paroles avec son interlocuteur. Asgore, Frisk et Sans étaient d’autant plus perplexes. Un imprévu ? Une opportunité ?
-Je suis désolé, leur dit Oscar. Mon fils appelle, une urgence. Asgore, vous savez ce que c’est. Non ?... Mettez-vous à l’aise, je reviens vite.

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