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Sujet : [Fic] Slavetale

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erosdog erosdog
MP
Niveau 10
10 décembre 2017 à 20:33:25

Hey, c'est l'heure d'un nouveau chapitre :D
Je sais, ça fait trois semaines que j'ai rien posté, mais j'ai manqué de temps malheureusement :/
Enfin bref, je sais que vous l'attendiez, donc je vous garde pas plus longtemps.

Chapitre 14 :

C’était un vendredi, un vendredi soir, le début du week-end et la fin d’une longue semaine épuisante. Johanna avait enchaîné les allers-retours entre son atelier et les différentes galeries d’art de la ville, tentant avec acharnement de vendre ses œuvres. La concurrence était rude. Sur les centaines de boutiques, la moitié achetait une œuvre par semaine. Et encore, c’était dans les bonnes périodes. Elle avait d’abord fait le tour des commerces où elle avait ses habitudes, mais les temps étaient dur et le marché en stagnation. Johanna avait tout de même réussi à écouler deux toiles, juste assez pour payer les frais du mois. Puis elle avait fait le tour du carnet d’adresses qu’elle avait concocté au fil des années, se rendant aussi bien dans les galeries qu’elle connaissait assez bien, que dans celles où elle avait mis les pieds trois fois en dix ans. Mais là encore très peu de ses œuvres se vendaient malgré tous ses efforts. L’humaine parvenait bien à dégager suffisamment pour vivre dans un relatif confort, mais elle espérait toujours vendre plus. Son travail d’artiste dévorait tous les jours qui passaient, l’absorbant du matin au soir, le temps s’écoulant sans qu’elle ne le voie. Alors elle espérait toujours que le fruit de tout ce travail soit lucratif, mais la réalité était bien moins reluisante.
Frisk avait elle aussi eut une rude semaine. Ses professeurs semblaient s’être concertés pour les surcharger d'évaluations et autres longs DM, si bien qu’elle n’avait pas eu une seconde pour elle. Et la mort de Papyrus l’avait si profondément choqué qu’elle ne pouvait penser à autre chose, les courts moments qu’elle avait passé avec son ami toujours au-devant de ses pensées ; la jeune fille était plongée dans une profonde nostalgie. Le week-end arrivait donc tel un miracle, la laissant convoiter un repos bien mérité, et peut-être aussi un peu de temps pour se recueillir.
Mais celui qui vivait la pire situation était Sans, sans aucun doute. Le squelette s’était muré dans le silence, ne répondant que par monosyllabes lorsqu’il y était obligé. Il passait le plus clair de son temps à ressasser les mêmes souvenirs heureux, lui aussi perdu dans une mélancolie profonde. La joie éprouvée dans ces moments rapidement minée par l’insurmontable nouvelle.
C’est dans ces conditions que se déroula le repas qui marquait cette fin de semaine. Cinq jours bien sombres que tous trois ne regretteraient pas. Aucun ne disait mot, l’air occupé par le flot de paroles émises par la télé et leurs bouches prises par des sushis à emporter. Ils n’avaient pas eu le temps de se poser jusqu’à présent, et rattrapaient donc leur retard sur les évènements de la journée.
La musique d’un journal télévisé retentit, et le présentateur énonça les titres de la soirée. “Bonsoir messieurs dames, ce soir au cœur de l’actualité, l’équipe nationale déçoit encore au Rugby, le gouvernement accueille deux nouvelles têtes, habitués de la vie politique ou personnage civil ? Vous en apprendrez plus ce soir. Dans la section reportage un étonnant documentaire sur les continents de déchets qui se forment dans l’océan, puis nous accueillerons le réalisateur du tout nouveau film “The Bus”, un thriller émouvant dans les salles mercredi prochain.
Mais tout d’abord débutons ce journal avec l’attentat qui a eu lieu ce matin en plein centre de la capitale. De toutes nouvelles informations viennent de tomber, avec notamment le dernier bilan des victimes qui s’élève à 3563 morts et 721 blessés. Reportage de Gérard Duboulot et Marie Gathiez.”
Ils tournèrent tous trois la tête vers l’écran, intrigués. Un attentat avait eu lieu ? En plein cœur de leur ville ? Comment était-ce possible qu’ils n’aient pas été mis au courant précédemment ? Un frisson les parcourut, inquiets, comme beaucoup, pour leur sécurité. Johanna repensa à tous les trajets qu’elle avait faits ; elle aurait très bien pu se retrouver sur les lieux.
L’écran bascula sur les images du massacre, des corps floutés gisaient sur le béton, et on pouvait très distinctement voir les mares de sang au sol. Tous trois se demandaient comment un tel nombre de victimes et dans des circonstances si barbares était possible, juste là ! À quelques kilomètres d’eux ! La caméra alterna entre différents points de vue, alors qu’une voix off narrait le déroulement du drame. “Ce matin, 9h26, la vie se déroule normalement dans ce quartier animé de la capitale. Une manifestation pour la libération des monstres est sur le point d’avoir lieu sous forte surveillance des autorités. Mais une monstre apparaît soudainement et fait feu sur la foule, tuant des centaines de passants, militants et policiers sans faire de distinction, usant ce que les rares survivants appellent des “lances de pure énergie, terrifiantes”. Rapidement le massacre prend place : ce sont des dizaines et des dizaines de victimes chaque seconde, criblés de lances, qui s'effondrent sur le sol. Les issues sont bloquées par d’autres de ces armes, empêchant les survivants de s’échapper et la police d’intervenir. Les gens sont obligés de se cacher alors que celle que les médias nomment déjà “l’empaleuse” continue de faire des victimes. En quelques minutes, les forces spéciales débarquent et parviennent à l’arrêter après avoir essuyé des pertes. Mais le bilan est déjà lourd : plusieurs milliers de morts en quelques minutes, une puissance de destruction massive ayant pour seule égale l’arme atomique. La monstre faisait partie des fugitifs parvenant à échapper au contrôle de l’état, mais un collier lui a été apposé en urgence après sa capture. Une nouvelle démonstration du risque que les monstres non contrôlés font peser sur notre société, et de leur manque de considération envers ceux qui agissent pour leur cause, les manifestants semblant être la cible de l’attaque.”
Aucun des trois n’osa parler, choqués par ce qu’ils venaient d’entendre. Les faits étaient tellement surréalistes et incompréhensible qu’ils ne parvenaient pas à croire ce qu’ils venaient de voir. Une monstre qui avait tué des humains !? Mais, comment ? Pourquoi ? Toutes ces questions se pressaient dans leur tête. Qui avait bien pu faire ça ?
Les répercussions de l’acte se jouaient déjà dans leurs esprits, surtout dans celui de Sans. Il voyait déjà les espoirs d’une vie meilleure pour les monstres s'envoler. La législation allait durcir, les captures allaient s’intensifier, les camps allaient devenir plus horribles encore. Et chaque fois que quelqu’un tenterait de dire, ou même d’insinuer, que l’esclavage était inhumain, cet attentat serait ressortit en exemple pour le justifier, condamnant les monstres à une éternité de souffrance. Comment l’un d’entre eux avait pu être assez stupide pour faire cela ? Comment avait-elle pu croire que cela apporterait quoi que ce soit de bien ?
Une photo, probablement prise lors de son incarcération, de la responsable s’afficha à l’écran. “Undyne, 38ans, la responsable de l’attaque. D’après les autorités elle exerçait le rôle de-” Frisk et Sans la reconnurent, incrédule, alors que le présentateur en faisait le portrait.
“UNDYNE ?” S’écrièrent-ils à l'unisson, incapables à nouveau de croire ce qu’ils voyaient. Comment était-ce possible ? Pas elle… N’importe qui mais pas elle. Mais qui d’autre maniait la lance ? Qui d’autre aurait pu effectuer un tel massacre ? Le mode opératoire concordait, mais, dans quel but ? Quel était le motif ? La monstre qu’ils connaissaient n’aurait jamais commit cela. C’était un stratège ; elle haïssait les humains plus que tout, mais elle aurait compris l’influence de son acte. Jamais elle n’aurait risqué le futur des monstres pour ça.
“Vous la connaissez ?” Demanda Johanna, surprise de leur réaction.
“c’était la capitaine de la garde royale.” L’informa Sans.
“Et mon amie…” Murmura tristement Frisk.
“et la meilleure amie de Papyrus…” Ajouta le squelette avec la même douleur.
“Oh…” Répondit l’humaine, ne sachant que dire. “Je… Désolée…”
La télé continuait de débiter son flot de paroles, alternant entre des extraits du discours de la maire et des témoignages d’experts venus lever le voile sur la situation. C’est ainsi qu'on parlait d’acte “inhumains” et “ignobles”, sans pour autant qualifier des mêmes termes ce qui avait inspiré ces actes. On condamnait, sans jamais remettre en question ce qui avait poussé la femme poisson à faire ça. On insultait, sans chercher à comprendre. De l’obscurantisme, du fanatisme tout aussi néfaste et dangereux que les “terroristes” qu’ils décriaient. Ils expliquaient aussi que personne n’était à l’abri, semaient le doute et la peur, diviser pour mieux régner comme disait l’adage. Plus les hommes mettaient de distances entre eux et les monstres, plus leurs actes étaient excusables, plus cela soulageait les consciences. Car malgré tout ce qui se disait, et tous les sévices commis, la majorité des gens n’étaient pas dénués de morale et d’empathie. Aussi infime soit-elle, la plupart avaient toujours cette petite voix au fond de leur crâne leur criant à quel point leurs actes étaient méprisables. Alors si on leur offrait l’opportunité de l’étouffer sous les couvertures apaisantes du clivage, du rabaissement, si on leur donnait l’occasion de considérer les monstres comme de vulgaires animaux, des sous-êtres, la plupart la prenaient sans discuter. Bien heureux de pouvoir clouer le bec à cette fichue conscience. C’est normal, ils le méritent, tout le monde le fait, alors pourquoi pas moi ? Combien de temps encore avant que la voix de la raison, infatigable, parvienne à se libérer de ses baillons ? Beaucoup, sûrement. Surtout avec celui qu’Undyne venait de leur offrir.
Mais l’histoire ne collait pas, les détails clochaient. Sans connaissait bien la femme poisson, et Frisk avait vu son vrai visage : ce n’était pas une meurtrière sanguinaire, mais au contraire, sous ses airs de brute se cachait une remarquable intelligence, une fine capacité d’analyse. C’était un stratège, une chef d’armée, pas un vulgaire mercenaire assoiffé de sang.
Et puis, où était-elle toutes ces années ? Pourquoi n’agir que maintenant ? Si elle avait attaqué à nu, se servant simplement de sa magie, pourquoi attendre toutes ces années et prendre le risque d’être capturée ? Non, au contraire, Sans voyait Undyne à la tête d’une coalition souterraine, d’une Résistance qu’elle aurait su former, si telle chose était possible. Ou bien le bras droit du charismatique et puissant leader d’un tel réseau, mais certainement pas un loup solitaire, pas un assaillant isolé.
Frisk, elle, était profondément bouleversée. Elle pensait avoir changé Undyne, elle pensait lui avoir montré que même dans la situation la plus désespérée, il fallait garder espoir, rester déterminé, et se battre non pas par la violence, mais par des actes pacifiques. La petite savait bien qu’une telle chose était ardue, impossible même, dans le monde tel qu’il était actuellement. Mais si violence il devait y avoir, alors au moins qu’elle soit utile. Dirigée, chirurgicalement, envers les responsables de tout cela. Que les morts servent leur cause. Au lieu de ça, la situation venait d’empirer, et Frisk était incapable de comprendre l’acte de son amie.
Soudain, le présentateur fit mention des conditions de captivité d’Undyne. Le trio écoutait d’une oreille distraite, pris dans leurs pensées, quand Frisk entendit quelque chose qui la fit réagir.
“...Et c’est ainsi qu’un collier lui a été posé, et qu’elle sera vendue. Les autorités ont pu obtenir toutes les informations qu’ils désiraient, et l’enquête avance à grand pas pour déterminer qui aurait pu lui venir en aide…”
La jeune fille n’en crut pas ses oreilles. Ils la… vendaient ? Ils ne la tuaient pas ? Ils ne l’emprisonnaient pas ? Même pas un procès ? Et puis, tel un éclair qui frappa son esprit, elle perçut l’opportunité énorme que cela représentait : ils pourraient l’acheter ! Ils pourraient l’acheter, et la sauver, et la faire venir ici, chez eux ! Elle pourrait tout leur expliquer, et elle serait en sécurité.
“Il faut qu’on l’achète.
-Hein ?” Répondit Johanna
“Undyne, ils ont dit qu’ils la vendaient. Il faut qu’on l'achète !”
Sans et Johanna la regardèrent comme si un troisième œil était apparu au milieu de sa figure. Frisk reprit, irritée. “Là ! À la télé ! Ils ont dit qu’Undyne était à vendre. Il faut qu’on l’achète, pour la sauver !”
Les deux autres se regardèrent. “t’es sûre que t’as bien entendu petite ?” Fit Sans.
“Écoutez !” Répondit-elle en pointant l’écran du doigt. “Ils vont le répéter.”
Et en effet, comme s’il avait entendu sa demande, le présentateur réitéra la nouvelle quelques secondes plus tard. “La criminelle sera vendue comme les autres monstres, les autorités ayant jugé qu’elle serait “plus utile ainsi qu’en prison” et que ce serait une “punition bien meilleure”. “
Sans tourna les yeux vers Frisk, puis vers Johanna, l’ombre d’un sourire se dessinant sur son visage éteint. C’était… inattendu, et inespéré. C’était une opportunité à ne pas louper.
“tu… t’as raison petite, on doit la sauver… c’est pas normal ce qu’il s’est passé, c’est pas undyne la personne qu’a fait ça, pas celle que je connais en tout cas. il y a quelque chose qui cloche.
-Mais on sait pas où elle est détenue.” Objecta Johanna. “Et si quelqu’un d’autre y va avant nous ? Je suis sûre qu’il y aura plein de gens qui voudront l’acheter. Et… Pas forcément des gens très bien.
-Raison de plus pour y aller le plus tôt possible !” Répondit Frisk avec excitation. Elle avait hâte de revoir Undyne, et hâte d’entendre ses explications. Sans avait raison, cela ne lui ressemblait pas, il devait forcément y avoir quelque chose.
Johanna n’était pas aussi convaincue qu’eux que c’était une bonne idée. Et si c’était une ruse de la police ? Et si il y avait vraiment eu des gens qui l’avaient aidé, quel qu’en soient les raisons, et qu’ils attendaient que ces personnes viennent l’acheter pour la sauver afin de juste les cueillir ? Et si les flics les confondaient avec ces personnes ? Ou alors peut-être qu’en voyant leur mauvaise volonté à lui faire payer ses actes les accuseraient-ils de quelque chose ? C’était risqué, mais elle se montait sûrement la tête, laissant les fantasmes de son imagination prendre le pas sur sa raison. Et après tout, elle avait promis à Frisk qu’elle l’aiderait à retrouver ses amis. Même si les circonstances étaient hors du commun, elle ne pouvait pas tromper sa nièce ainsi, elle ne pouvait pas la trahir, l’abandonner comme ça. Frisk n’avait certainement pas besoin de cela…
“D’accord.” Concéda Johanna. “J’irai demain.”

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10 décembre 2017 à 20:34:25

Undyne ouvrit les yeux dans une cellule froide et humide. Une puissante lumière était braquée sur elle, ou plutôt, de puissants néons au plafond éclairaient toute la pièce. La monstre se frotta les yeux, une puissante migraine assaillant le fond de ses orbites. Son crâne la torturait, comme au lendemain d’une longue soirée, qui se serait prolongée sur des semaines. Ses membres étaient également douloureux, pleins de courbatures, comme si un rouleau compresseur lui avait roulé dessus.
Elle était installée sur une couchette en béton, et bien que la tentation de rester prostré là en position fœtale était grande, Undyne devait savoir où elle se trouvait, et comment elle s’était retrouvée là.
En se redressant avec un grognement, des souvenirs de la veille lui revinrent. Des flashs où elle se voyait massacrer des dizaines de personnes. Ses muscles tremblaient légèrement, la mémoire musculaire réactivée par le souvenir des coups donnés ; son poing se serrant sur une lance imaginaire alors qu’elle se revoyait empaler et trancher sans relâche.
La pièce où elle se trouvait était composée de trois murs en béton nus, avec pour seuls meubles une saillie sur laquelle elle était assise et une latrine verdâtre qu’elle s’avisa de ne pas approcher. Le quatrième mur était fait d’épais barreaux encastrés dans le sol et le plafond, placés à quelques centimètres d’intervalles, si serrés qu’elle aurait à peine eut la place d’y passer un doigt.
Undyne essaya de faire appel à sa magie, sans succès ; le collier manifesta sa présence et sa désapprobation par le tiraillement habituel. La monstre se leva, les jambes flageolantes, et s’approcha des barreaux en s’appuyant au mur gelé. Elle se contorsionna pour tenter d’en apprendre plus sur ce qu’il se trouvait derrière les tiges de métal, mais rien n’était visible sinon un autre mur à quelques mètres en face d’elle. De toute évidence, elle se trouvait au milieu d’un couloir.
“Hého ! Il y a quelqu’un ?” Cria-t-elle en frappant sur le métal du plat de sa main, mais seule la vibration grave lui répondit.
Elle continua ainsi durant quelques minutes, mais dans l’absence d’une réponse, Undyne reparti s’allonger sur sa couchette. Son crâne lui semblait sur le point d’exploser, et sa vision était parsemée de petits points brillants, pas vraiment bon signe. Fermant les yeux pour calmer la douleur et faciliter sa méditation, elle se concentra sur les bribes de souvenirs qui sursautaient au-devant de sa conscience.
Comme si elle cherchait à se remémorer un rêve, la femme poisson dû faire un gros effort pour reconstituer les images brumeuses et les replacer dans un ordre logique. Elle se voyait tranquillement installée en haut d’un immeuble, contemplant la ville, un sentiment de fureur et de détermination émanant de son corps. Puis, dans un pic de rage tel qu’il semblait l’avoir emporté sur son apparent calme, elle se jetait dans la foule et commençait à lacérer, à taillader, à empaler tous ceux qui passaient à sa portée.
Désormais que l’ordre était expiré, Undyne ne comprenait pas pourquoi elle avait ressenti une telle colère, et pris un tel plaisir à son acte. Les bribes commençaient à faire sens, la laissant découvrir pour la troisième fois le plan de Katherine, mais cela n’expliquait pas tout. Bien sûr, elle détestait les humains. C’était même évident qu’elle nourrissait une haine profonde à leur égard. Mais de là à les massacrer volontairement, à commettre le génocide qui la révulsait, il y avait un fossé, que son aveuglement lui avait apparemment fait franchir.
Undyne ne savait pas où elle était, mais elle savait une chose désormais, elle était une criminelle, une renégate. Elle avait juré de protéger son peuple en tuant ceux qui voudraient s’en prendre à lui, en tuant les soldats et les dirigeants des forces ennemis. Pas en s’en prenant à des civils - peut-être pas tous innocents, certes, mais sans défense. Elle avait trahi ses convictions, elle s’en était prise à plus faible qu’elle, à des personnes qui n’avaient rien à voir avec son combat. Elle avait été faible, et avait cédé à la colère. Sentiment qui mène à des chemins obscurs tels que celui qu’elle avait arpenté la veille.
On pouvait le dire, elle avait du remord. Qu’aurait pensé Asgore, lui qui prônait la diplomatie­ ? Qu’aurait pensé Papyrus, lui qui était si innocent ? Qu’aurait pensé Alphys, elle qui était si posée ? La monstre soupira, plus qu’un acte insensé, c’était un acte suicidaire qu’elle venait de commettre. Il n’y avait aucun doute là-dessus, il y aurait des répercussions. La répression serait d’autant plus grande. Pour mille de leurs morts, les humains tueraient dix mille monstres, pour cent de leurs blessés, les humains asserviraient cent mille monstres. Et elle, la folle responsable, serait exécutée en place publique pour donner l’exemple, pour dire “voyez ce qui arrive à ceux qui s’en prennent à nous ! Contemplez ce qu’il en coûte de braver notre autorité !”
Pourtant, ironiquement, Undyne avait suivi les ordres. Car après tout, même si elle l’avait fait de bon cœur, elle aurait été forcée à le faire quoi qu’il arrive. Elle commençait à entrevoir les ficelles de la pièce sordide dans laquelle elle avait joué le rôle principal d’un acte. La monstre comprenait, elle n’était qu’un prétexte, qu’un outil pour que ceux qui l’avaient manipulé parviennent à leurs fins. Après tout, quoi de mieux qu’un attentat pour servir leur cause, pour imposer toujours plus de souffrances et de contrôle aux monstres. Si la moindre opposition avait osé s’élever chez les humains, elle venait d’être écrasée, grâce à elle.
“Debout là d’dans !” Lui cria-t-on. Undyne se releva en sursaut, s’attendant à voir quelques bourreaux à la porte. Mais à la place se tenait un homme en uniforme bleu, une arme à la ceinture et un insigne sur la poitrine. Elle se trouvait donc sûrement dans un commissariat. C’était surprenant, un lieu si peu protégé, pour une prisonnière comme elle ? Mais après tout, elle ne risquait pas d’aller bien loin avec ce foutu collier.
La monstre se leva, son mal de crâne ayant enfin décidé de lui laisser un peu de répit. Elle marcha sagement jusqu’à la porte et l’humain lui ouvrit, tendant une paire de grosses menottes. Encore une fois elle n’opposa pas de résistance. Les bouts de métaux étaient inutiles, mais si cela le faisait se sentir mieux.
“T’as de la visite.” L’informa-t-il. Sans répondre elle le suivit dans les couloirs, tentant de faire un plan mental du bâtiment si jamais une occasion d’agir se présentait. Mais une occasion d’agir pour quoi ? S’évader ? Le collier la neutraliserait en quelques minutes…

“... besoin d’un garde du corps. Les temps sont dangereux et je ne veux pas être la victime d’une agression ou quoi que ce soit.
-Je comprends ce que vous me dites madame, mais je dois m’assurer que vous comprenez l’ampleur de la marchandise que vous achetez.
-Justement ! Après ce qui vient de se passer, tout le monde connaît son visage ! Personne n’osera s’en prendre à moi en voyant qu’elle m’accompagne.”
Undyne fut conduite dans une pièce plus accueillante, et put intercepter le dialogue entre une femme et un autre agent de police en entrant. On la fit asseoir sur une chaise contre le mur, telle une enfant qui devrait attendre que les grandes personnes aient finis leurs affaires.
“La voilà !” s’écria l’humaine, se levant avec excitation pour s’approcher. Alors qu’elle détaillait la monstre sous toutes ses coutures en faisant des petites expressions et signes de mains satisfaits, Undyne pu faire de même. La femme avait l’apparence d’une starlette des années 80 : foulard de soie autour de la tête, attaché comme une capuche, et lunettes de soleil sombres. Son rouge à lèvre outrancier et son épaisse chevelure blonde contrastaient avec son visage clair, fendu d’un grand sourire.
“Elle est parfaite !” Ajouta-t-elle. “Exactement ce qu’il me fallait.”
Undyne tourna les yeux vers l’officier, qui semblait assez décontenancé par le comportement de l’humaine. Il la regardait avec un sourire en coin, peinant à garder son sérieux tant elle ressemblait à une caricature.
Il éparpilla quelques papiers sur la table, des formulaires pour l’achat sûrement. Ç’aurait été le comble pour des flics de ne pas être en règle. Undyne se taisait, elle ne pouvait dire mot ; la tradition était respectée, la marchandise passée de main en main sans considération. Mais bon, n’importe où était probablement mieux qu’ici, et l’humaine ne la frappait pas comme quelqu’un qui lui ferait payer son crime.
“Vous nous confirmez donc votre volonté d’achat ?” Redemanda l’homme, ce à quoi elle s’empressa de répondre. “Oh oui ! Quel magnifique tableau cela fera ! Et puis mon mari pourra se charger de ce que vous m’avez demandé quand je n’aurai pas besoin d’elle. Honnêtement, la violence m’a toujours dégoûté ; quel manque de classe. Mais lui semble y prendre un certaine plaisir, c’est un ancien chasseur vous voyez.
-hum hum…” Répondit le flic, n’ayant que faire de sa vie.
Raté, Undyne allait donc avoir droit à sa correction au final. Tout en poussant un long soupir mental, elle se dit qu’elle aurait bien fait sans. Mais c’était un destin, évidemment, trop beau pour être vrai. La réalité l’avait bien vite rattrapé, ayant pour une fois la décence de ne pas lui donner de faux espoirs.
“Nom et prénom ?” Demanda l’agent, pressé d’en finir. Il était trop heureux de pouvoir se débarrasser de la corvée qu’Undyne représentait.
“Eleana Connor.
-Puis-je voir votre pièce d’identité ?
-Évidemment.” Fit la femme en fouillant dans son sac, avant d’en sortir un gros portefeuille, et de tirer de celui-ci une petite carte plastifiée. L’homme la parcourut rapidement, un air confus sur le visage. “Oui, ce n’est pas mon premier prénom, mais j’ai fait une demande pour en changer, pour avoir le même que mon actrice préférée, vous comprenez. Normalement les deux sont écrits sur la carte.
-Ah…” Répondit le flic, réprimant un sourire. Oui, une risible caricature. Mais bon, il existait vraiment beaucoup d’humains se dit Undyne, quelques-uns d’entre eux devaient bien être excentrique, dans le sens… comme ça, du terme.
“Occupation ?
-Je suis actrice, évidemment ! Vous ne me reconnaissez pas ?” Fit-elle en posant une main offusquée sur sa poitrine.
-Point du tout, madame. Mais ma culture cinématographique laisse à désirer.
-Je vois bien ça !” Rétorqua-t-elle renfrognée.
“Et donc vous désirez acheter ce monstre pour…
-Ma protection personnelle, je vous l’ai déjà dit. On est jamais trop prudent : imaginez qu’un délinquant décide de m’attaquer ? Quelle horreur ! J’ose à peine y penser !”
L’échange se poursuivit ainsi durant de longues et comiques minutes, la pile de papiers ne semblant jamais s'amincir. Mais Undyne gardait son sérieux, elle n’avait pas le cœur à rire. La situation était critique, et son destin bien sombre dans les mains de cette cantatrice du dimanche et son mari brutal.
“Bien, je vais vous demander une signature ici, là et là, ainsi qu’un règlement de 1436 euros.” Dit l’officier en indiquant quelques endroits sur la page.
“1436 euros !” S’écria l’humaine. “C’est presque dix fois le prix normal !
-Pour une marchandise exceptionnelle.
-Hmpf” Fit-elle. “C’est vrai…” Ajouta-t-elle en sortant un chéquier de son sac toujours posé sur ses genoux. Et, quelques minutes plus tard, Undyne sortait du commissariat entre les mains de cette Eleana en maudissant la garce à cause de laquelle tout cela se déroulait. Si les humains n’étaient pas assoiffés d’autodestruction pour asseoir leur pouvoir, elle n’aurait pas autant de sang sur les mains, et aurait vécu une vie normale dès le départ. Enfin, une vie normale pour les circonstances actuelles… La femme poisson la suivit jusqu’à sa voiture, un vieux tacot qui roulait encore par miracle. Étrange pour quelqu’un qui semblait si obsédée par son apparences et par toutes ces choses superficielles. Si l’actrice était si riche que ça, sûrement avait-elle les moyens de se payer une de ces voitures de luxes qui s’arrachaient parmi les stars, non ? Sûrement un caprice d’artiste se dit Undyne en prenant place à l’arrière, faisant grincer la vieille portière.

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Niveau 10
10 décembre 2017 à 20:34:42

Frisk se rongeait les ongles, assise dans un des fauteuils du salon bien trop grands pour elle. Sa tante était partie depuis des heures déjà, et la petite s’inquiétait. Qu’est-ce qui prenait autant de temps ? Est-ce que la police l’avait arrêtée ? Est-ce qu’elle reviendrait bredouille ? Sans avait beau lui avoir répété une dizaine de fois de ne pas s’en faire, que tout irait bien et qu’il n’y avait pas de raison qu’Undyne ait disparu, Frisk ne parvenait pas à se détendre. Le moindre bruit dans la rue en contrebas la propulsait sur ses deux jambes, et elle alternait entre marche nerveuse et assise fiévreuse.
Elle entendit un claquement qui était indubitablement celui d’une portière. Se jetant sur ses jambes, elle se précipita à la fenêtre, se tordant le cou pour tenter d’apercevoir quelque chose. Mais la rue était vide, pas un chat ne bravait le vent glacial. Toutefois, elle n’avait pas rêvé le bruit, il lui avait paru bien réel. Et puis Sans avait relevé la tête. “T’as entendu ?” Lui demanda-t-elle, de l'appréhension plein la voix.
Le squelette hocha la tête. Peut-être qu’elle s’était garée de l’autre côté pensa Frisk, après tout le salon était orienté dans une seule direction, l’arrière du bâtiment leur était invisible. Peut-être même était-ce parce qu’Undyne était avec elle, pour se protéger des regards indiscrets !
Il y eut du bruit dans l’escalier, et Frisk retint son souffle, le cœur battant la chamade. Elle priait de toute son âme pour voir les écailles bleues de son amie surgir dans le pas de la porte. La clé tourna dans la serrure, ajoutant quelques secondes au suspense insoutenable, presque à en pleurer.
La porte s’ouvrit sur Johanna, un foulard à la main. Frisk put percevoir un sourire rassurant sur son visage, mais ses yeux étaient rivés sur la personne juste derrière. Elle était là. Elle était là ! Elle avait réussi ! Undyne était là !
“Undyne !” Cria la petite fille, des larmes de joie perlant au coin des yeux. Elle se mit à courir, esquivant de justesse Johanna et se jetant dans les bras de la femme poisson. Celle-ci, surprise, fit un pas en arrière en accusant le choc, avant d’ébouriffer les cheveux de Frisk, un sourire en coin. “Hey p’tite voyou.” La salua-t-elle.
Undyne releva la tête, son regard croisant celui de Sans. Ils échangèrent un salut chaleureux mais taciturne ; les deux auraient beaucoup à se dire, en temps voulu. La femme poisson se sentait tout chose, c’était bizarre de revoir des gens qu’elle connaissait, c’était bizarre retrouver un climat pacifique, mais surtout, c’était bizarre d’enfin voir la lumière au bout du tunnel. Johanna lui avait brièvement expliqué qui elle était et pourquoi elle l’avait acheté sur le chemin, révélant le stratagème employé : une seconde identité, totalement légale, mais plus précautionneux - on ne savait jamais à quoi s’attendre. Mais Undyne prenait seulement maintenant pleine conscience des faits, comme si elle avait attendu d’avoir une preuve devant elle des dires de l’humaine. Plus de doutes désormais, son supplice était fini. Plus de torture, plus de ventre vide, plus de poignets brûlés par l’acier. Et surtout, plus de massacre à commettre, plus de lavage de cerveau, plus de cette furie sanglante qui sommeillait en elle.
Ils s'installèrent tous autour de la table du salon, Johanna insistant pour que la nouvelle venue consomme un bon thé - chaud et sucré - pour reprendre des forces, et qu’elle s’asseye dans le meilleur fauteuil, ayant longuement manqué de confort. Et, après avoir bu quelques gorgées, elle leur livra son histoire, comment elle avait longuement erré, séparée d’Alphys dès les premiers jours mais servant son roi jusqu’à leur capture commune. Puis comment ils avaient été reconnus, bien qu’ils s’étaient efforcés de changer leur apparence, et menés dans un endroit spécial, loin des camps normaux. Asgore avait été vendu à une sorte d’organisation menant des combats clandestins, elle avait entendu le mot de gladiateur, tandis qu’elle était rapatriée ici à la solde du gouvernement. Puis les mois passés l’esprit embrouillé dans la cellule souterraine, avant enfin qu’on ne lui ordonne de massacrer tous ces humains. Elle ne leur confia pas qu’elle l’avait fait de bon cœur, ni ne livra trop de détails ; cela, elle le gardait pour Sans. Comment aurait-elle pu dire ça face à Frisk ? Et elle ne connaissait pas sa tante.
Eux, à leur tour, lui résumèrent ce qu’il s’était passé ces derniers temps. Comment, par un heureux hasard, ils avaient sauvé Sans, et comment depuis Frisk s’était mise en tête d’aider ses amis. D’ailleurs, Frisk avait bien retenu la remarque sur Asgore, et chercha à en savoir davantage. Toutefois les souvenirs d’Undyne étaient vagues, peut-être qu’avec un certain effort certaines choses lui reviendraient en mémoire, mais rien pour l’instant. La femme poisson apprit aussi, avec la plus grande douleur, la mort de Papyrus. Elle versa des larmes en sa mémoire, serrant les dents avec colère. Elle espérait simplement qu’il était dans un endroit meilleur désormais. De toute façon, rien ne pouvait être pire qu’ici.
Ils discutèrent encore durant tout le reste de la journée, en apprenant plus sur les histoires les uns des autres. C’était l’occasion de revisiter le passé de chacun, d’affronter les passages difficile et d’éclairer les zones d’ombre. Chacun gardait pour lui ce qu’il ne parvenait pas à exprimer, mais cela apportait un certain réconfort d’enfin pouvoir se vider de tout cela, de toutes ces mémoires lugubres.

Plus tard dans la soirée, Undyne ne parvenait pas à fermer l’œil. Son esprit ressassait les évènements des derniers jours sans lui laisser le moindre répit. Et surtout, elle fantasmait tout un tas de projets pour l’avenir. Désormais qu’elle était plus ou moins libre, que comptait-elle faire ? Peut-être pourrait-elle retrouver Alphys, ou encore sauver Asgore. Mais surtout, la mort de Papyrus l’avait profondément affectée. C’était un rayon de soleil en moins qui parvenait à percer le ciel gris du monde. Elle se consolait en se disant qu’il était dans un endroit meilleur, mais y croyait à moitié.
“Sans ? Tu dors ?” Chuchota-t-elle après s’être retournée pour la centième fois. Faute de place, elle partageait la chambre d’ami avec le squelette. Il lui avait laissé le lit, prétextant que ses os ne sentaient de toute façon pas la différence entre un matelas fin posé sur le sol et celui confortable sur lequel elle était allongée. Pur mensonge, mais après les centaines de nuits passées pendue au plafond par ses poignets, Undyne n’avait pas refusé.
“hmm ?” Grommela le squelette. “j’essaye.
-Est-ce que tu crois que… qu’on est les derniers ?” Demanda la guerrière, terrorisée à l’idée que tous ses anciens amis aient connu le même sort que Papyrus.
“impossible.” répondit-il d’un ton qui se voulait rassurant, ce qui n’était pas gagné. “asgore est trop résistant, et alphys trop intelligente.
-Mais Papyrus…
-papyrus…” Répéta Sans. “...était trop gentil…”
Undyne ne répondit rien, méditant sur ces paroles.
“t’en fait pas.” Ajouta le squelette, la voix lente à cause du sommeil. “attend d’être demain, la petite te laissera pas faire un pas avant que t’ait accepté de l’aider à les retrouver.”
Sûrement. Frisk était aussi têtue que déterminée ; quand elle avait une idée en tête, impossible de la faire changer d’avis. Si la gamine s’était déjà débrouillée pour les retrouver, elle et Sans, alors elle ne lâcherait pas le morceau avant que toute sa famille soit réunie. Undyne ferma finalement les yeux pour de bon, glissant difficilement dans un sommeil agité, plein de cauchemars sur le passé et l’avenir.

Gamopli Gamopli
MP
Niveau 10
10 décembre 2017 à 22:06:13

OMG Asgore gladiateur :bave: On va vraiment l'avoir le Thoriel : Ragnarok

Bref, bon chapitre :noel: ( mais toujours choqué et déçu de toujours pas savoir ce qu'est devenu 01 et 02 et SURTOUT le Froggit du début ( ͡° ͜ʖ ͡°) )

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
10 décembre 2017 à 22:19:20

Le muscle, le pagne, le viriiiiiiil ( ͡° ͜ʖ ͡°) putain en plus j'ai même pas vu le film rt

Tu veux vraiment un chapitre bonus pour eux ? Tu casse les couilles ( ͡° ͜ʖ ͡°) je le ferai si j'ai le temps.

Gamopli Gamopli
MP
Niveau 10
10 décembre 2017 à 22:27:36

Je veux même une fic spin off sur le Froggit, si ça te dérange pas [[sticker:p/1lmh]]

( Bon en vrai je trolle, surtout pour le Froggit, mais j'avoue quand même être curieux de savoir ce que sont devenus 01 et 02, mais te casse pas non plus la tête à faire un chapitre bonus exprès pour eux hein :gni: )

SheogorathCDC SheogorathCDC
MP
Niveau 10
10 décembre 2017 à 23:39:50

Maintenant j'imagine Asgore en gladiateur. :rire:

Ouah tout ces morts, j'imagine même pas si elle été en Undying... [[sticker:p/1jnh]]

Mister_Skull Mister_Skull
MP
Niveau 1
11 décembre 2017 à 18:15:18

Perfect :)

Oisivete Oisivete
MP
Niveau 6
12 décembre 2017 à 19:06:30

Malgré le fait que je te porte pas dans mon coeur, eros, je dois reconnaître que tu monte dans mon estime! Ce chapitre laisse, enfin, entrevoir une étincelle de bon dans cette fit triste! [[sticker:p/1kki]]

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
30 décembre 2017 à 19:21:38

Nouveau chapitre enfin \o/ ça fait 20 jours que vous l'attendiez mais vous serez récompensés pour votre attente.
Hésitez pas à laisser un commentaire à la fin. J'ai l'impression qu'il y en a de moins en moins et du coup que l'audience baisse, donc montrez moi que vous êtes là Faites du bruit :noel:
Sur ce je vous laisse lire tranquillement.

Chapitre 15 :

Une dizaine de jours après être arrivé dans cette nouvelle maison, Fidget commençait tranquillement à s'habituer à sa nouvelle routine. D'abord se lever, se laver, enfiler son uniforme puis retrouver Skye devant le bâtiment. Elle semblait toujours l'attendre, toujours en avance par rapport à lui. Peut-être qu'elle se levait plus tôt ? Peut-être qu'elle aimait être première ? Enfin, les deux amis partaient ensuite vaquer à leurs tâches journalières. Dans l'ensemble, leurs maîtres les laissaient assez tranquille, et ils n'avaient reçu à ce jour qu’une seule punition de la Bestia. Toutefois ils ne la voyaient qu'une vingtaine de minutes par jour au repas...
Durant ce temps, ils avaient pu sympathiser. Ils en savaient un peu plus l'un sur l'autre, les uns sur les autres d'ailleurs, Fidget ne manquant pas de profiter du peu de temps qu'ils passaient tous ensemble pour apprendre à mieux connaître ceux qui partageaient son sort. C'était toujours bon d'être ami avec ceux que l'on côtoyait, cela aidait à passer outre les difficultés qui s’amoncelaient chaque jour, à prétendre que tout allait bien. Mais dans l'ensemble, c'était de Skye qu'il était le plus proche, ce qui était bien normal.
Ainsi donc faisaient-ils leur travail chaque jour, papotant tranquillement sans toutefois s'autoriser la moindre baisse de productivité. Ils n'avaient aucune assurance quant à la stabilité de leur situation, et Fidget qui devenait chaque jour plus proche de la louve ne supporterait pas d'en être séparé. C'était sa seule vraie amie depuis, quoi, dix ans ? Depuis la chute de la barrière, c'était certain, mais peut-être même depuis avant. Pouvait-il vraiment appeler amis les gens de son ancienne vie ? Les gens qu'il ne voyait que par obligation vis à vis de leur passé commun ? La barrière était tombée à une époque charnière de sa vie, une période où il se cherchait, se séparait de certaines personnes pour mieux se rapprocher d'autres. Mais les humains étaient venus tout chambouler, et alors il avait été obligé de se rapprocher d'autres monstres avec qui il n'avait rien d'autre en commun que la liberté et la peur. Sinon pour passer du bon temps, mais pour survivre.
Alors, oui, il pouvait le dire sans sourciller : Skye était son amie, ou du moins, si telle chose n’était plus possible, ce qui s'en rapprochait le plus. Et d'ailleurs, s'il s'autorisait quelques suppositions, il avait l'impression d'être lui aussi plutôt haut placé dans son estime. Elle semblait lui montrer qu'elle aussi l'appréciait fortement, ce qui était somme toute plutôt rassurant. Restait seulement la vague menace symbolisé par leurs maîtres communs, dernière instabilité dans sa vie. Fidget pouvait encaisser les coups et les humiliations, tant qu'il avait quelqu'un pour le supporter après, tant qu'il avait quelqu'un pour le réconforter et bander ses plaies, quelqu'un avec qui partager ses pensées. Et finalement, peut-être qu'en fait ils ne vivaient encore une fois qu'une relation utilitaire, dont le but n'était plus la seule survie physique mais psychologique ? Mais n'était-ce pas là l'essence d'une amitié ? À quoi bon être proche d'autres personnes sinon pour qu'ils apportent un soutient moral, au travers du bon temps passé à leurs côté ?
Enfin, c'était là des questions bien trop philosophiques pour sa situation. Mais, n'était-ce pas alors un signe de sa santé psychique retrouvée ? S'il pouvait se permettre de philosopher ainsi, de se questionner sur l'amitié, sur l'utilitarisme des relations, n'était-ce pas le signe qu'il avait échappé au plus dur ? Que ses besoins primaires étaient accomplis ? Ou au contraire cela ne témoignait-il pas d'une santé mentale fragile ? Une personne saine se serait-elle posée toutes ces questions sur quelque chose d'aussi simple ? Il l'appréciait, elle l'appréciait, ils passaient du bon temps ensemble, ils étaient donc amis. Pas besoin de chercher plus loin que cela.
"À quoi tu pense ?" Lui demanda-t-elle alors qu'il était absorbé depuis plusieurs minutes par l'intense lustrage d'une commode en bois.
"Oh hum... À rien. Passer des coups de chiffons ça me vide l'esprit..."
Skye le regarda, un sourire en coin. "Pourtant d'habitude tu ne manques pas de répartie. T'as toujours quelque chose à dire, un commentaire sur une peinture horrible ou un slogan de marque ringard.
-Ouais..." Fit Fidget, peu convaincu. "Je sais pas, j'suis un peu fatigué aujourd'hui.
-Ah c'est dommage, moi qu'avait prévu quelque chose ce soir."
Le lion se retourna, curieux. Ils n'avaient pas exactement de couvre-feu, du moins pas une interdiction explicite, mais il n'envisageait pas vraiment de faire quoi que ce soit une fois qu'ils avaient tous regagné leur chambre ; c'était une sorte d'accord tacite. "Qu'est-ce que tu comptes faire ?
-Haha !" Dit-elle, toute fière. "Surprise !"
Fidget pouffa. "Allez dit moi !
-Tu verras bien ce soir.
-C'est pas cool !" Fit-il d'un ton plaignant, sa curiosité piquée à vif. "Et tu vas faire ça toute seule ? T'as pas peur de te faire surprendre ?
-J'espérais que tu viendrais avec moi." Répondit la louve avec un clin d’œil. "Et alors ? Ils ne nous ont jamais interdit de sortir. Au pire je serais fatiguée le lendemain.
-Ou tu te prendras je ne sais combien de coups de fouet. Tu sais bien qu'ils rigolent pas." L'averti Fidget. Il ne tenait pas spécialement à l'entendre crier de douleur à cause de son zèle, ni à la voir claudiquer pendant des jours à cause de la douleur. L'image de son amie marchant en canard lui vint à l'esprit, à la fois drôle et inquiétante ; heureusement que les châtiments corporels n'allaient jamais plus loin que les coups.
"Pff." Rétorqua Skye en repoussant l'idée de la main. "Si ce n'est que ça. Au bout de la millième fois j'ai l'habitude.
-Mais ça t'empêche pas de jurer comme un marin pendant des jours après en te plaignant que ça fait mal.
-C'est arrivé une fois !
-Et tu t'en es pris qu'une fois !"
Un silence s'imposa. Fidget regretta d'être peut-être allé trop loin. Il voulait s'excuser, ou changer de sujet, mais les mots restaient coincés au fond de sa gorge. Elle aussi, semblait-il, souffrait du même syndrome.
"Enfin, " dit-elle finalement " normalement j'ai eut une bonne idée, et ça vaudra totalement quelques coups si on se fait prendre.
-Mouais." Dit Fidget, perplexe. "Je sais pas dans quoi tu m'embarque, mais je sens que je vais le regretter..."

Undyne se réveilla aux aurores, mettant quelques secondes à se souvenir d’où elle était. Désormais qu’elle avait pu profiter d’une bonne nuit de sommeil, ses pensées étaient plus claires, ses idées en place. Elle ne savait encore quel but poursuivre, mais si la petite humaine lui demandait de l’aide, elle la lui apporterait. Son cœur était tiraillé entre Asgore et Alphys, alors l’insistance de Frisk serait la bienvenue pour la forcer à se décider.
Toutefois, elle craignait que leur quête ne soit vaine : ses souvenirs s’étaient un peu éclaircis et le roi avait bel et bien été acheté par un homme trapu qui s’était présenté comme le directeur d’une arène de combat ou quelque chose du genre. Il l’avait dit de façon très politiquement correcte, ces gens là maîtrisaient l’art oratoire, mais Undyne avait oublié la formulation précise. Par conséquent, si Asgore avait été forcé à servir de gladiateur pour les fantasmes d’un riche négociant, peut-être n’était-il désormais plus de ce monde. Rares étaient ceux qui survivaient bien longtemps dans ce genre d’endroits. Mais là encore, vu le prix que le monstre avait coûté, son maître ne le laisserait sûrement pas mourir aussi facilement.
Quant à son amante, Undyne n’avait absolument aucune idée d’où elle pouvait bien se trouver. Son cœur saignait à l’idée que la lézarde soit tombée entre de mauvaises mains, qu’elle soit morte ou pire encore. Le décès de Papyrus l’avait écrasée, apprendre qu’Alphys avait subi le même sort l’achèverait. Mais sa bien aimée était intelligente ; elle aurait bien trouvé un moyen d’échapper aux humains ou, le cas échéant, d'apaiser son sort. Les hommes n’étaient pas stupides, ils ne gâcheraient pas un tel talent. Ils la garderaient en vie, mais que lui feraient-ils subir ? Moins elle restait entre leurs griffes, mieux c’était. Toutefois, la femme poisson n’avait aucune piste, rien qui pourrait l’aider à remonter jusqu’à son amie, c’était aussi ce pourquoi la poursuite d’Asgore était plus réaliste : au moins, elle savait où chercher. Mais elle s’en voudrait éternellement si, faisant cela, elle laissait Alphys souffrir quoi que ce soit.
En enfilant les quelques guenilles qu’elle avait jeté au sol la veille, Undyne réfléchit à un plan pour retrouver son roi. Elle avait une idée assez vague d’où il se trouvait : quelque part à l’est si sa mémoire ne lui faisait pas défaut. Mais il allait lui falloir plus de précisions. Peut-être quelqu’un savait-il quelque chose ? Mais qui ? Ce n’était pas exactement une demande que l’on criait sur tous les toits dans l’attente d’une réponse, ni une information qui s’échangeait facilement d’ailleurs. La tête du roi des monstres valait son pesant d’or, alors les informations menant à lui devaient également coûter cher... Undyne soupira en voyant l’écrasante complexité de ce sur quoi elle se lançait, ainsi que celle de la machine à café. La boisson revitalisante n’aurait pas été de refus…
Elle se rabattit donc sur un thé ; rien de plus simple que de faire chauffer de l’eau, n’est-ce pas ? Encore fallait-il trouver une casserole où la verser. Undyne hésita quelques secondes avant d’ouvrir tous les placards à proximité, fouillant avec désespoir à la recherche d'un récipient en métal.
“Tout à droite, tiroir du troisième étage.” Lui indiqua une voix féminine dans son dos. Undyne se retourna, surprise. Elle n’avait pas entendu la maîtresse de maison arriver avec tout le vacarme qu’elle faisait.
La femme poisson tendit le bras et, en effet, ce qu’elle cherchait se trouvait là. Encore mieux même, une vraie bouilloire ! Tout en l’attrapant, elle demanda. “Merci. Comment vous avez su ?
-Le sachet de thé sur le comptoir, et le fait qu’à part moi personne n’en boit.
-Ah bon ? Je croyais que Frisk aimait ça…
-Frisk ? Aimer le thé ? J’ai jamais vu quelqu’un détester autant ça oui.”
Undyne resta silencieuse, repensant à la leçon de cuisine qu’elle avait donné à la gamine il y a bien longtemps. Pourtant elle avait semblé bien aimer…
“Désolée de vous avoir réveillé.” S’excusa la monstre en allumant le feu, mettant l’eau à bouillir.
“Pas de soucis, je suis une lève-tôt de toute façon.” Répondit Johanna. Un ange passa, aucune d’entre elle ne sachant comment poursuivre la conversation.
“Donc vous êtes la tante de Frisk…
-C’est ça.
-Du côté paternel ou maternel ?
-Sa mère était ma sœur.” La renseigna Johanna, une ombre passant sur le visage.
“Désolée…
-C’était il y a longtemps de toute façon.”
Undyne n’osa demander ce qui était arrivé, mais l’humaine sembla percevoir sa curiosité car elle embraya rapidement sur la suite de l’histoire. “Ils venaient de passer la soirée chez des amis à quelques dizaines de kilomètres d’ici. Il se faisait tard mais, rattrapés par leurs obligations du lendemain, ils ont décidé de rentrer quand même. Peut-être que mon beau-frère avait trop bu, ou que la route était trop glissante dans la forêt. Mais alors qu’ils étaient dans les zigzags du Mt Ebott, leur voiture est sortie de la route et ils ont foncé droit dans un arbre…” Undyne ne dit mot, ayant peu de mal à imaginer la scène et ses conséquences. Toutefois, l’histoire ne devait pas s’arrêter là, qu’était-il advenu de Frisk ? “Les secours sont arrivés sur les lieux tard, beaucoup trop tard, lorsque quelqu’un est passé par là et s’est aperçu de l’accident. C’est pas une route très fréquentée, alors ça faisait bien quelques heures… Ils ont retrouvés les deux parents, morts sur le coup. Mais aucune trace de Frisk, comme si elle s’était volatilisée. Pas d’empreintes de pas, pas de trace de sang, rien. Disparue comme un fantôme.
-Et ensuite ? Ils l’ont retrouvée comment ?
-Ils ne l’ont pas retrouvée.” Répondit Johanna. “C’est vous qui l’avez retrouvé. Personne ne sait ce qu’il s’est réellement passé, et Frisk ne m’en a jamais parlé, ni à moi ni à qui que ce soit. J’ai essayé d’aborder le sujet, mais elle dit qu’elle ne se souvient de rien.
-Ça se comprend, l’accident et le choc combinés… C’est un miracle qu’elle ait même survécu, surtout vu la chute qu’elle a fait derrière...”

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
30 décembre 2017 à 19:22:08

La bouilloire se mit à siffler, mettent un terme à leur conversation en annonçant que l’eau était prête. La femme poisson se munit d’une tasse et versa le liquide chaud à l’intérieur, n’oubliant pas d’y tremper le sachet une fois cela finit. Posant la tasse à côté d’elle pour lui laisser le temps de refroidir et d’infuser, Undyne reprit. “J’ai pas vraiment eut le temps de rattraper le temps perdu avec elle hier soir, comment est-ce qu’elle va ?”
Johanna soupira. “Bonne question. Il y a des jours avec et des jours sans. Les jeunes, tu sais ce que c’est… Je peux te tutoyer ?
-Oui oui pas de soucis.
-Ok. Enfin c’est la puberté tout ça. Du jour au lendemain elle va passer d’hyper active à l’incarnation de la nonchalance.” L’humaine marqua une pause, et un autre soupir. “Mais je sais que c’est que la partie émergée. La pauvre est complètement retournée par le monde dans lequel on vit. La mort de ses amis, l’exploitation des monstres, ça la rend malade… Et elle s’en veut, je sais qu’elle se pense coupable de tout cela, qu’elle se dit que si elle ne vous avait pas aidé à sortir, les choses seraient meilleures pour vous…
-Mais elle ne pouvait pas savoir.” Répondit Undyne. “Personne n’avait anticipé cela. Asgore et moi étions prêts à un violent rejet, la garde royale aussi, mais ça ? Tout est allé si vite… En à peine quelques mois les trois quart d’entre nous étaient capturés, et en moitié moins de temps nous avons presque tous été réduits en esclavage… Enfin, je ne t’apprend rien. Mais ce que je veux dire, c’est qu’il lui aurait été impossible de penser à cela.
-C’est ce que je ne cesse de lui rappeler, mais elle ne m’en parle pas. Elle garde tout ça pour elle, elle s’enferme dans ce qui aurait pu être si ceci et si cela. Peut-être pour me ménager, parce qu’elle n’en a pas la force, ou qu’elle préfère garder ça pour elle, j’en sais rien… Mais je voudrais juste qu’elle comprenne que se torturer pour ça ne l’aidera pas, bien au contraire...”
Undyne trempa ses lèvres dans la boisson ; encore trop chaude. “Tu penses que nous parviendrons à retrouver tout le monde ?” Demanda-t-elle en reposant la tasse sur le comptoir.
“Je ne sais pas, mais je l’espère.” Répondit Johanna. “Je l’espère pour Frisk. Je me dis que si nous parvenons à secourir tous ses amis, peut-être qu’elle guérira ? Mais à vrai dire, je ne connais même pas l’ampleur de la tâche, et il semble que nous n’en soyons qu’au début…”
Undyne acquiesça. En effet, s’ils n’avaient sauvé que Sans et elle, ils n’étaient pas sortis de l’auberge. En fonction de ceux que la petite désirait sauver, ils mettraient plus ou moins de temps, mais ce ne serait pas une tâche faite en un jour. Ils devaient encore secourir Asgore, Alphys, Toriel et Mettaton. Au minimum. Et ils représentaient déjà un défi conséquent en eux même de par le fait que personne n’avait la moindre idée d’où ils se trouvaient exactement. Même pour elle cela avait été un coup de chance finalement. N’eut-elle pas commis ce massacre, elle pourrirait encore dans une geôle.
“Résolvons chaque problème un par un.” Répondit la femme poisson. “La seule chose que nous savons, c’est à peu près où se trouve Asgore. Mais une arène de combat ne doit pas passer inaperçue, des informations doivent forcément circuler ici et là.
-Encore faut-il les obtenir…
-Sans et moi connaissons beaucoup de monde. Reste à prévoir la façon exacte dont nous allons procéder. Mais on verra cela quand Sans et la petite seront levés.”
Undyne sentait ses apprentissages de pisteuse se réveiller. Elle savait comment retrouver les gens, surtout ceux aussi importants qu’Asgore. Son thé était enfin prêt, et tout en buvant une gorgée elle activa les rouages de son esprit pour former une ébauche de plan qui s’épaissirait à mesure qu’ils recueilleraient des informations. La monstre comptait bien faire tout ce qui était en son pouvoir pour aider son roi, et la détermination contagieuse de Frisk la pousserait jusqu’au bout. Peu important combien de temps cela leur prendrait, ils retrouveraient Asgore.

Fidget venait de regagner sa chambre après le repas du soir. Le soleil était couché depuis longtemps, et il n’y voyait qu’à la lueur d’une faible ampoule dénudée au plafond. Les faibles rayons de lumière s’accrochaient dans les fissures aux murs, comme absorbés dans des failles sans fin. Mais il n’y prêtait pas attention. Pour lui, cet endroit était le summum du luxe. Un lit au confort suffisant, une salle de bain personnelle et un peu d’intimité ; que rêver de mieux ?
Il s'affala sur le lit. De toute façon, il avait du temps à tuer avant de pouvoir ressortir avec Skye. La louve lui avait donné rendez-vous à l’extérieur, au même endroit que le matin. Ils s’étaient toutefois convenu d’attendre que tout le monde soit bien endormi pour éviter de se faire prendre.
Ce n’était pas faute d’avoir posé maintes fois la question, mais Skye était restée muette quant au sujet de leur escapade nocturne. Aucun indice n’avait fuité, et à vrai dire, Fidget commençait à légèrement appréhender. Il savait qu’elle ne prendrait pas de risque déraisonnable, mais ce n’était pas pour autant qu’elle n’en prendrait pas du tout. Et il n’était pas sûr de vouloir mettre en péril sa situation.
Que se passerait-il s’ils se faisaient prendre ? Seraient-ils battus ? Séparés ? Vendu ou dispersés aux quatre vents ? Non… De toute façon ils ne seraient pas pris, n’est-ce pas ? Et puis même, rien ne leur interdisait de le faire. Ils joueraient les idiots, diraient qu’ils ne pensaient pas mal faire. Mais là encore, cela convaincrait-il leurs maîtres ? S’ils tombaient sur l’humain, sûrement, mais si la Bestia les prenait…
Pris d’une grande lassitude, Fidget ferma les yeux quelques instants, tentant de percer le mystère autour du programme de la soirée. Skye ne lui avait pas laissé beaucoup d’indices, mais les possibilités étaient minces cela dit. Une nuit sous les étoiles ? Un sanctuaire secret ? Plausible. Après tout il ne savait pas grand chose de la maison, et le terrain était immense. Une escapade citadine nocturne ? Beaucoup trop risqué…
Devant ces suppositions peu fructueuses, l’esprit de Fidget s'échappa autre part. À quand remontait la dernière fois qu’on l’avait invité ainsi ? Il faisait régulièrement quelques soirées avant, sous terre, mais en tête à tête comme ça… Cela dit, Skye ne risquait pas d’inviter grand monde. La louve était, comme lui, en bon terme avec les autres, mais nul ne lui était aussi familier que Fidget. Travailler et souffrir ensemble resserrait les liens. Bien plus que des repas journaliers partagés.
Finalement ce furent des coups à sa porte qui le sortirent de ses pensées. Il se redressa en sursaut, ouvrant ses yeux lourds. Mince, combien de temps était-il resté là ?
“Fidget ?” L'appela une voix féminine en chuchotant. Il se leva et alla ouvrir la porte, tombant nez à nez avec son amie le poing levé, s'apprêtant à toquer une nouvelle fois. Le visage de la louve s’illumina en le voyant. “Ah enfin, j’ai cru que tu t’étais endormi.
-Euh, t’es pas très loin de la vérité..” Chuchota-t-il en souriant, un peu gêné. “Longue journée, mais on m’a promit une nuit qui en vaudrait le coup.
-Ça ! Tu seras pas déçu.
-J’espère bien !” Répondit-il en suivant Skye. Le ciel était illuminé d’innombrables étoiles. Ici, un peu à l’écart de la ville, ils ne souffraient pas de la pollution lumineuse. Les petits points brillants au dessus de leurs têtes étaient si captivants. Lui qui n’avait prit le temps de les contempler qu’à de rares occasions s’en trouvait ravi. Après tout, il avait passé la majeure partie de sa vie en considérant ces boules embrasées comme un mythe, quelque chose qu’il n’aurait jamais la chance d’observer de ses yeux, devant se contenter des vulgaires cristaux de Waterfall.
“Attention où tu mets les pieds, on y voit rien.” L’averti son amie, rappelant à Fidget que s’ils souhaitent rester discrets, il était peut-être préférable de ne pas marcher dans un pot de fleurs ou de trébucher sur une chose qui traînait là.
“Où est-ce que tu m'emmène ?” Demanda Fidget pour la centième fois de la journée.
“Tss tss, on y est dans deux minutes, tu peux bien attendre un peu plus ?
-D'accord…” Grommela le lion en suivant les pas de son amie. Elle l'emmenait dans un coin reclus de la propriété qu’il n’avait jamais visité. Mais bon, il avait abandonné l’idée de trouver ce qu’elle lui préparait, et se laissait donc guider l’esprit vide, remarquant ici et là la beauté des rayons lunaires sur les feuilles d’arbres et les parterres de fleurs.
Au détour d’une haie Skye fit un virage serré sur sa droite, s’engageant dans une sorte de cour végétale, comme une petite clairière artificielle. L’entrée était étroite et les plantes grimpantes cachaient l’endroit aux yeux indiscrets ; parfait pour un rendez-vous secret.
Mais le plus intéressant ne se trouvait pas dans l’intimité chaleureuse de l’endroit, ni dans les lampes qui projetaient une lumière tamisée sur les chaises-longues resplendissantes de confort. Pas même le belvédère qui offrait une vue sensationnelle sur le ciel nocturne et la ville en contrebas. Non, Fidget comprit immédiatement ce qui faisait le charme de l’endroit, et pourquoi Skye semblait si excitée de l’y emmener.
“Alors, ça te plaît ?” Lui demanda-t-elle avec une pointe d'appréhension dans la voix.
Fidget, bouche bée de contemplation du faire un effort pour s’arracher aux reflets lunaires dansant sur la fine surface du bassin devant lui. “C’est… superbe…” Murmura-t-il en s’approchant de l’eau argentée, s’accroupissant pour y tremper sa main. L’eau était froide, mais pas autant que la nuit en cet hiver bien entamé. De petite vaguelettes se formèrent autour de ses doigts, faisant danser la projection de son visage sur l’onde. Celles-ci allèrent se perdre au large, diffractant la lumière des lampes sous-marines et distordant le carrelage vert de jade. À mesure que son regard se redressait vers l’autre bout de l’étendue aquatique, le fond s’aplatissait et le liquide lui renvoyait simplement une réflexion du ciel d’onyx percé de petits points de quartz. Mis à part la perturbation artificielle, l’eau était dormante, la surface totalement plate.
La louve vint s’installer à ses côtés au bord de la piscine, son visage se joignant au reflet du sien, fusionnant par moments à cause de l’eau brouillant leurs portraits. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas eut le luxe de se détendre en milieu aquatique, lui qui adorait cela. C’était vraiment une trouvaille parfaite.
“Ça te dit d’aller piquer une tête ?” Lui demanda la louve, un sourire joueur sur le visage.
“On peut ?” Répondit Fidget.
“Voyons voir jusqu’où on peut aller.” Rétorqua Skye en mettant une pichenette dans son collier. Elle ne comptait pas se faire arracher ce plaisir par la machine, qui de toute façon aurait fait des sienne il y a longtemps si cela leur avait été interdit.
“T’as pas tord.” Fit le lion en se relevant, son amie à sa suite. Celle-ci se plaça entre lui et l’eau.
“Retourne-toi.” Lui demanda-t-elle. En s'exécutant, le lion pu entendre le plissement des vêtements lentement retirés. À l’encontre de sa volonté, son imagination ne lui laissa guère le loisir de penser à autre chose sinon à ce qui se tramait derrière lui. Les courbes enivrantes de la louve, que l’on pouvait à l'accoutumée légèrement distinguer sous ses vêtements, lui apparaissaient désormais comme en rêve.
Il sentit une main tapoter sur son épaule, et il se retourna pour faire face à la vraie monstre dénudée. Ne lui restait que ses sous-vêtements, faute d’une tenue de bain appropriée. La réalité était encore plus douce à l’œil que tout ce qu’il aurait pu imaginer, et il dû faire un effort surhumain pour garder les yeux bien hauts. Le regard verrouillé dans celui de Skye pour ne pas la gêner, ni s'embarrasser lui-même d’ailleurs, elle lui fit un clin d’œil avant d’étendre les bras et de se laisser basculer en arrière, glissant gracieusement dans l’eau froide comme une nymphe dans une rivière. Au grand désarroi du lion, ses poils gorgés d’eau s'étendaient autour d’elle comme une nouvelle tenue. Mais c’était peut-être pour le mieux finalement. Elle ressemblait ainsi à une créature lunaire, son pelage cendré se fondant parfaitement dans les reflets argentés de l’astre.
S’arrachant à sa rêverie, il posa à son tour les bouts de tissus qui le couvraient, révélant son corps revenu à un état normal. Les quelques temps passés ici à manger correctement avaient compensé son passage dans les camps, et son corps frêle avait pu rependre un peu de graisse et de muscle, permettant même à ses blessures de cicatriser. Son dos était toutefois encore couvert de cicatrices. Comme pour beaucoup d’autres, les marques du fouet et de la myriade d’exactions étaient indélébiles, comme un tatouage éternel en témoignage de ce qu’il avait subi. Souvent il passait ses doigts sur les marques dans la salle de bain, sentant la chair meurtrie palpitante, se demandant comment les choses auraient pu mieux tourner. Mais ce n’était pas le moment de se morfondre ; il refusait de gâcher cette soirée ainsi. C’était leur moment, leur pied de nez aux hommes, et hors de question de le ternir.
Faisant quelques pas pour se rapprocher du bord, Fidget fit un plongeon dans la piscine brisant à son tour la surface de l’eau, quoique moins gracieusement. Loin d’être un alter-ego de Poséidon, il n’était pas non plus grossier et lourd. Plutôt un entre-deux. Tel le vélo, l’art des plongeons ne s’oubliait pas. Mais il fallait toutefois en pratiquer quelques uns histoire de réveiller la mémoire bien enfouie.
Nageant jusqu’à Skye, il s’ébroua en sortant la tête de l’eau. Sa crinière tombait sur son visage, cachant ses yeux sous une épaisse couche de fourrure. La louve rit alors que Fidget se donnait en spectacle, jouant avec ses longues mèches trempées.
Disparaissant soudain sous l’onde, Skye se jeta sur sa jambe pour le faire couler, semblable à une sirène ayant réussit à attirer sa proie. Lui se débâti pour garder la tête hors de l’eau, avant de finalement lâcher prise et rejoindre son amie dans le monde sous-marin. Mais cela n’était qu’un stratagème pour mieux se venger et l'entraîner à son tour dans les profondeurs.
Les deux requins ne cessèrent leur lutte sans pitié que de courts instants pour remonter à la surface remplir leurs poumons. Après tout ils restaient des mammifères même si leur ballet aquatique laissait penser différemment. Il aurait été dommage d’interrompre cet exercice de lutte synchronisée à cause d’une noyade malencontreuse. Quoique cela n’aurait pas déplu à Fidget de devoir pratiquer quelque bouche à bouche, réanimant son amie à la façon d’un prince charmant. Il n’en avait ni l'apparence ni le sang, mais il pouvait feindre en être un par son comportement, mettant tout en œuvre pour secourir la gente dame de l’histoire.
Épuisés, ils se laissèrent finalement aller à la dérive, bercés par les vagues et la lune. Nul bruit ne venait les déranger ; pas même les grillons endormis depuis longtemps par le froid hivernal. Flottant ainsi entre deux eaux, ils étaient libres de sentir leurs cœurs et leurs respirations saccadées reprendre une allure normale, voire ralentie comme lors d’une profonde méditation.

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
30 décembre 2017 à 19:22:33

La lune au dessus de leurs têtes avait progressé à vive allure, occupant déjà la place centrale des cieux. Le temps était passé plus vite qu’ils ne l’avaient cru, et leur raison les poussait déjà à quitter leurs batifolements nocturnes.
“C’était une superbe idée.” Complimenta Fidget, conquis par le charme de la soirée.
“Merci.” Répondit humblement Skye en souriant. La louve se hissa sur le bord de la piscine, ses poils retombant à ses côtés dans une large flaque. Elle fit quelques pas jusqu’au belvédère, s’asseyant sur un banc qui donnait vue sur la ville.
“Il faudra qu’on se remette ça.” Ajouta timidement le lion en venant se placer à côté de la louve. Lui aussi laissait de nombreuses gouttes dans son sillage, mais elles auraient séché d’ici le matin, effaçant toute trace.
Son amie se rapprocha imperceptiblement de lui. Il n’eut pas à détourner la tête des buildings illuminés pour sentir sa fourrure frôler la sienne. “Tu verras cet été, ce sera encore mieux.” Répondit-elle en s’inclinant un peu plus. Fidget se rapprocha également, d’un minuscule soubresaut, comme une invitation. La louve ne se fit pas prier, et posa sa tête sur l’épaule de son ami. “On peut entendre les insectes et les étoiles sont encore plus brillantes.
-Je meurs de hâte.” Répondit le lion dans un soupir. Son attention entièrement focalisée sur le moindre poil mêlé à la fourrure de Skye. Il remercia son immersion dans l’eau glacée alors que dans son esprit se jouait un millier de scénarios. Le contact était doux et chaud, et il aurait voulu qu’il se prolonge éternellement. Un amalgame de sentiments se formait dans son esprit bouillonnant, paralysant ses membres et son esprit. Il ne pouvait faire autre chose que rester là, immobile, incapable de réfléchir ou d'enregistrer ce qu’il se passait autour de lui. À l’intérieur il se hurlait de faire quelque chose, n’importe quoi, mais ses lèvres étaient scellées et ses muscles paralysés.
Finalement, au bout de quelques minutes, Skye se releva. Le contact rompu entre eux ramena Fidget à la raison. “Ça caille.” Fit la louve en frissonnant. “On ferait mieux de se sécher et de rentrer.
-T’as raison.” Répondit-il, cachant du mieux qu’il pu son dépit et sa colère envers lui même. Peut-être que ce qu’il venait d’arriver n’était pas si anodin, peut-être que cela aurait pu aller plus loin… Mais c’était trop tard désormais. Et puis de toute façon, il se faisait sûrement des films. À nouveau, Skye le sorti de ses pensées.
“Hum je crois qu’on a un problème…
-Ah bon ?
-Je… J’ai oublié de prendre des serviettes.”
Les deux monstres se regardèrent, dégoulinants et incrédules, avant d’éclater de rire.
“Mais, j’en ai dans ma chambre.” Se reprit la louve, tentant de trouver une solution à son erreur.
“Et bien allons-y. Passe devant.” Répondit Fidget en indiquant la sortie de la main, qu’ils empruntèrent tous deux précipitamment. Le froid commençait à pénétrer leurs fourrures trempées, et ils ne tenaient pas à attendre de geler sur place.
Trottinant comme deux idiots, un bras autour du corps pour se réchauffer et l’autre tenant leurs vêtements, ils arrivèrent finalement dans le bâtiment qui leur était consacré. Laissant quelques gouttes sur le sol, ils se ruèrent dans la chambre de Skye avant de s’enrouler dans deux épaisses serviettes tout en frottant énergiquement leurs corps. Une légère odeur de chien mouillé se dégagea dans la pièce, rien qu’une petite heure d’aération le lendemain ne pourrait arranger.
Fidget n’osa poser le regard sur la louve avant qu’ils ne soient tous deux secs et rhabillés. Ils s’affalèrent sur le lit, riant encore légèrement de ce qu’il venait de se produire. Les deux monstres se calmèrent finalement, contemplant le plafond en repensant à la soirée qu’ils venaient de passer.
“La prochaine fois, essaye de pas oublier les serviettes.” Fit le lion avec un sourire en coin.
“T’aurais pu m’y faire penser.
-Mais je savais pas où on allait.
-Ah oui… Pas faux.”
Le silence retomba dans la pièce. Mais pas un silence de plomb qui inspirait la gène. Plutôt un silence confortable, témoignant de la fatigue qui les prenait soudain après leur escapade. Aucun ne parlait, pas parce qu’ils n’avaient rien à se dire, mais parce qu’au contraire, le silence disait tout. Ils préféraient s’épargner le meublage inutile et économiser leurs réflexions pour le lendemain, afin de pouvoir se remémorer et revivre cette magnifique soirée.
Après tout, c’était la première fois depuis des années que Fidget s’amusait. La première fois qu’il prenait du plaisir autrement que par l’accomplissement de ses besoins primaires. Il sentit une présence timide se frayer un chemin vers sa main, qu’il ouvrit sans attendre. Celle de la louve vint s’y lover doucement, comme un petit animal incertain qui cherchait validation.
Toujours sans décoller ses yeux du plafond, Fidget referma ses doigts autour de la paume douce et chaude de son amie. Le contact de leurs peaux était comme un millier de petite aiguilles électriques picotant l’intérieur de sa main. Le silence se fit soudain plus lourd, car il sentait que ces gestes devaient s’accompagner de quelque chose, de quelque phrase, un trait d’esprit poussant leur union. Mais rien ne lui venait, le vide complet dans son esprit obnubilé par le frêle contact. Peut-être que c’était mieux ainsi, qu’il savourerait plus l’instant s’il n’était pas occupé par la rhétorique. Toutefois ce petit tiraillement d’inconfort, ce signe d’incompletion, ne lui laissait pas de répit.
Que dire ? Tout ce qui lui passait à l’esprit était trop direct ou subtil, trop ringard ou gênant. La réplique parfaite existait, elle devait exister, juste là à la frontière de sa conscience, mais impossible de mettre la main dessus. Partout où il fouillait pour trouver cette satanée phrase, il la voyait filer au coin de ses yeux. Finalement, et de façon surprenante, ce fut Skye qui brisa le silence.
“J’ai vraiment adoré cette soirée avec toi.”
Tout simplement. Pourquoi n’avait-il pas pu trouver quelque chose d’aussi simple? Si parfait de sobriété. Fidget ne parvint qu’à articuler un “moi aussi”, frappé de timidité.
“Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas amusée comme ça…” Ajouta-t-elle.
Le lion hocha la tête, avant de se souvenir qu’elle ne le voyait pas. “Des années.” S’empressa-t-il se répondre pour couvrir son erreur.
Un ange passa. “Ça fait bizarre quand même…
-De ?
-De réaliser que, même dans les pires situations, même quand le tunnel semble interminable, il existe quand même de rares êtres qui viennent apporter du réconfort, et une épaule sur laquelle s’appuyer.
-Je… hum… J’aurais pas mieux dit.
-Tu es vraiment quelqu’un de formidable Fidget. J’ai eut de la chance de tomber sur toi.”
Le lion resta silencieux, tel un idiot décontenancé. Il ne savait si c’était la flatterie ou le fait que Skye avait serré davantage sa main pour appuyer son propos, mais il se sentait soudain tout chose ; ses joues étaient brûlantes, sa voix envolée et son esprit captivé par ce qu’il venait d’entendre.
La louve se leva après quelques minutes, entraînant Fidget avec elle. “Il se fait tard, on ferait mieux d’aller se coucher.” Le monstre acquiesça alors qu’elle le raccompagnait à la porte. Une fois passé l’encadrement, elle le retint, semblant hésiter quelques instants. Puis elle se pencha pour déposer un baiser sur sa joue avant de refermer la porte, laissant Fidget groggy dans le couloir. Il prit quelques secondes pour réaliser ce qu’il venait d’arriver, son cerveau incapable d’enregistrer l’information.
Titubant jusqu’à sa chambre, le lion se laissa tomber sur son lit, la sensation des lèvres de Skye toujours brûlante sur sa joue, comme tatouée au fer rouge. Le rouge sur ses joues, d’ailleurs, ne semblait pas vouloir disparaître, et il était soudainement pris d’une grande euphorie. Elle l’avait embrassé ! Sur la joue, certes, mais tout de même.
Il s’endormit ainsi, l’esprit fiévreux et l’imagination carburant à pleine allure. Il s’en voulait d’avoir été si timide et réservé, se demandant ce qui aurait pu advenir s’il avait été plus courageux et spontané. Toutefois, pris d’un soudain élan, il était bien déterminé à le découvrir prochainement.

Gamopli Gamopli
MP
Niveau 10
30 décembre 2017 à 19:39:44

Fidget qui a eu un bisou... Quel mâle alpha :cool:

Hâte de voir leur première scène de c... câlins *tousse*

Val2502 Val2502
MP
Niveau 2
31 décembre 2017 à 00:32:45

Comme toujours, l'attente en vaut la peine. Magnifique chapitre, rien à dire de plus. :bravo:

SheogorathCDC SheogorathCDC
MP
Niveau 10
31 décembre 2017 à 01:07:12
[[sticker:p/1lmh]]
Mister_Skull Mister_Skull
MP
Niveau 1
31 décembre 2017 à 08:27:49

parfait [[sticker:p/1ljp]]

Remidos Remidos
MP
Niveau 5
31 décembre 2017 à 14:25:14

j'ai tout lu en une journée et j'ai adoré. continue comme ça

Goku-SsjGod Goku-SsjGod
MP
Niveau 14
01 janvier 2018 à 13:49:10

Vraiment pas mal :noel:

JamesTheLemmon JamesTheLemmon
MP
Niveau 6
02 janvier 2018 à 00:02:40

Trés bon chapitre.

erosdog erosdog
MP
Niveau 10
20 janvier 2018 à 18:44:03

-Avertissement de contenu potentiellement choquant ; résumé détaillé à la fin-
Premier chapitre de cette nouvelle année, j'ai pas vu le temps passer et j'ai réalisé y a trois jours qu'on était déjà le 17, et que ce serait peut-être bien de poster.
Enfin bref, le chapitre est là et c'est tout ce qui compte, profitez bien ;)
N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de ce chapitre en commentaire, je suis ouvert à tous les retours pour m'améliorer.

Chapitre 16 :

La vie semblait si douce dans le confort des bras de Vaillance. Cela faisait des heures que les deux amants se câlinaient sur la terrasse de béton, et pourtant Victor avait l’impression qu’il ne s’y trouvait que depuis quelques minutes. Le monde s’était évanoui autour de lui dès qu’il avait posé sa tête sur le buste puissant de son compagnon. Les bruits de la rue en contrebas s’étaient retrouvés étouffés par la fourrure de Vaillance, les odeurs masquées par son parfum enivrant, le froid chassé par sa chaleur corporelle.
Le monstre lui aussi prenait tout un plaisir à sentir l’humain blotti contre lui. Telle une couverture ou une peluche à taille réelle, il lui donnait quelque chose à laquelle s’accrocher afin de ne pas sombrer dans ses pensées. Ses yeux étaient posés sur le lever de soleil mais il n'apercevait même pas l’astre, son esprit obnubilé par la peau de velours sur laquelle couraient ses doigts ; si régulière et parfaite, bien plus que son pelage chaotique.
Passant sa main dans une touffe de fourrure bleutée, Victor repensa aux jours qui venaient de s’écouler. Son père ne leur avait pas laissé une minute, si bien qu’ils n’avaient pu passer un moment à deux depuis la dernière fois. Mais enfin il avait été appelé ailleurs, et enfin ils pouvaient assouvir leur soif de l’autre, s'enivrer de passion. Que de jours prometteurs s'étalaient devant eux, que d’heures savamment dépensées à s’aimer à l’insu de tous. Ils avaient été, semblait-il, assez discret aux alentours des autres ; leur restait désormais à prouver qu’ils pouvaient être aussi bons à rattraper ce temps perdu lorsque, au contraire, l’intimité leur était enfin accordée.
Et ils n’avaient d’ailleurs point tardé. La lune avait pu être témoin de leur chaste passion, ayant passé la nuit à contempler les étoiles serrés l’un contre l’autre dans une étreinte magique. Le désir du plaisir charnel commençait à se faire sentir, mais leurs sens étaient déjà assez saturés pour l’instant, la douceur du contact semblant ne jamais faiblir. L’interrogation était néanmoins toujours là, à la frontière de leur conscience. L’union était déjà si exquise, à quel point le serait-elle encore plus une fois poussée plus loin ?
“Ça te dis de sortir aujourd’hui ?” Fit Victor la voix traînante, comme émergeant d’un profond sommeil.
“De sortir ?” Répondit Vaillance, surpris. “Genre, dehors ? Vu comment c’est risqué ?
-Je connais un endroit pas loin.” Le rassura Victor. “Un coin tranquille, où personne viendra nous déranger.”
Le monstre réfléchit, partagé entre la peur et la tentation. Après tout, le traumatisme était toujours fort, et il ne savait pas s’il était prêt à ressortir tout de suite. “C’est où ?” Demanda-t-il.
“Tu vois, y a ce grand parc pas loin.
-Oui ? Je vois à peu près.
-Et bien y a une partie avec plein d’arbre et des rochers. Personne y va jamais, et de toute façon c’est assez reclus et intime.”
Les doutes de Vaillance commençaient à se lever. Oui, c’était jouable. Suffisait d’agir comme si de rien n’était durant le trajet. “Tu es sûr qu’il y a personne ? Et si ça a changé depuis la dernière fois que tu y es allé ?
-Au pire on rentrera, et ça nous aura fait prendre l’air.
-Pas faux…” Concéda le monstre, qui commençait à être à court d’objections. Ce n’était pas qu’il ne voulait pas y aller ; il mourrait envie de passer un moment nouveau, plus excitant, avec Victor. Mais son amant ne pouvait imaginer ce dont ceux de son espèce étaient capables. Il ne lui en voulait pas, c’était normal, et c’était bien. Ça voulait dire que malgré tout, certains avaient encore du bon en eux. Mais cela voulait aussi dire qu’il ne pouvait apprécier correctement les risques auxquels ils se soumettaient.
Vaillance pensa durant quelques secondes à ce qui pourrait arriver, fussent-ils surpris en train de faire quoi que ce soit. Les unions d’amour entre les monstres et les humains étaient strictement réprimées, car elles mettaient en péril la hiérarchie établie. Si un homme pouvait se lier à un monstre de telle sorte, alors il ne les verrait plus de la même façon, il aurait de l’empathie, il se battrait pour sa moitié et pour les autres. Il se rendrait compte que finalement, ils ne divergeaient pas tant que ça, que n’importe lequel d’entre eux aurait pu être l’élu de son cœur. Et à mesure que de plus en plus d’humains réaliseraient cela, le système s’effondrerait, la guerre civile. Alors ceux qui étaient surpris à être un peu trop proche d’une bête étaient enfermés, leurs compagnons assassinés devant eux de façon cruelle avant qu’ils ne soient envoyés en “réhabilitation”. Ou du moins c’était les rumeurs qui courraient. Et Vaillance avait appris que les rumeurs étaient souvent fondées. Celles concernant les camps l’avaient été en tout cas.
Le monstre réprima un frisson. Ils ne seraient pas pris, ils étaient plus malins que ça. Et puis, aussi cruel qu’il était, Oscar ne laisserait pas son propre fils subir ça, n’est-ce pas ? Vaillance serait tué, c’était une évidence, mais tant que Victor se portait bien, il se souciait peu de son état. En tant que monstre, Vaillance était insignifiant aux yeux de ce monde, et même s’il aurait tout fait pour le changer, rien n’était à faire. Tandis que Victor serait, sinon respecté, au moins entendu par les autres humains. Il pourrait, avec assez de détermination, faire de grandes choses.
“Ça va ? À quoi tu penses.” Lui demanda Victor en se redressant légèrement sur son amant pour voir son visage.
“À rien.” Répondit Vaillance du tac au tac. Pas la peine de tracasser l’esprit de son compagnon avec ces choses grotesques. Passant ses bras autour de Victor pour le faire pivoter tout en se redressant en position assise, le monstre continua. “Ouais, allons-y, laisse-moi juste le temps d’enfiler quelque chose.”
Il ferait cet effort pour son compagnon, voyant à quel point cela lui tenait à cœur. Victor serait là pour le protéger, pour le calmer si jamais il était pris de panique.
Le jeune homme quitta les genoux de son amant non sans douleur et se dirigea vers sa chambre pour se changer également. Après tout, sortir en petite tenue n’était pas forcément une très bonne idée, surtout s’ils voulaient rester discrets. Voir le corps de Vaillance se trémousser à ses côtés ne l’aurait pas dérangé cela dit.

Quelques dizaines de minutes plus tard, le couple se baladait dans les allées du parc. La vue depuis les chemins n’était pas spectaculaire : l’hiver avait dénudé les arbres et la neige fondue avait rendu le sol boueux, si bien qu’un marron sale dominait la scène, uniquement contrasté par le ciel grisâtre.
Les allées étaient vides et pourtant aucun des deux n’osaient se toucher, trop effrayés d’être surpris par un passant malvenu. Cela n’aurait probablement mené à rien, mais le jeu n’en valait pas la chandelle. Ils auraient tout leur temps tout à l’heure, à l’abri de tout risque.
Victor ouvrait la marche, suivit de près par Vaillance. Le monstre reprenait contact avec l’extérieur. À quand remontait la dernière fois qu’il avait pu marcher ainsi librement, sans soucis ? C’était bon, finalement, de pouvoir simplement profiter du vent dans sa fourrure au lieu de constamment regarder autour de soi, à l’affût du moindre danger. Il n’avait plus à se tenir prêt à détaler à chaque instant désormais, tout ça grâce à la bienveillance de son amant.
Le monstre posa son regard sur le jeune homme face à lui. Son cœur débordait d’amour et de reconnaissance à son égard, si bien qu’il ne savait que faire pour le soulager. Il aurait eu beau passer des heures, voire des jours entiers à chanter son allégresse que celle-ci n’aurait pas diminuée d’un iota.
Soudain, Victor embrancha sur un chemin presque invisible, si bien que Vaillance dû s’arrêter pour ne pas continuer tout droit. Le jeune homme se retourna pour vérifier que son amant l’avait bien suivit, avant d’arborer un sourire amusé. C’était ça d’être sur la Lune.
Leur marche continua durant quelques minutes, avant qu’ils ne débouchent sur une zone rocheuse. Quelques rochers étaient empilés çà et là, plantés dans le sol. Quelques-uns étaient au ras du sol, d’autres s’élevaient davantage, formant comme une sorte de pyramide ou de podium. Ils n’étaient pas vraiment impressionnants de par leur taille, mais leurs quelques mètres de haut semblaient amplifiés par le relief alentours légèrement incliné.
Victor s’était d’ailleurs placé au pied de ceux-ci, les examinant attentivement. Le monstre vint se placer à ses côtés avant de demander. “Tu regardes quoi ?
-J’essaye de voir par où on peut monter.
-Là haut ?” Répondit Vaillance, surpris. “Pourquoi ?
-Pour être tranquille. C’est tout plat en haut. Et puis le sol est plein de terre. J’ai pas envie de m’asseoir là.”
Le monstre regarda autour de lui, s'imaginant ce qui pouvait faire l’attrait de cette position surélevée. Il était vrai qu’en été, quand les arbres denses de feuilles garantissaient une intimité maximale, cela devait permettre une vue sur l’horizon autrement obscurcis. Mais à cette période de l’année de telles mesures n’étaient pas nécessaires. Cela dit, il était vrai que le sol ne donnait pas vraiment envie de s’y installer. Et s’ils comptaient rester là un moment…
“Donne-moi un coup de main.” Demanda Victor, suite à quoi le monstre s’approcha pour lui faire la courte échelle. L’humain se hissa sur le rocher avant de se retourner pour aider son amant à faire de même. Vaillance agrippa sa main tendue, puis grimpa à son tour. Ils recommencèrent le même manège jusqu’à atteindre le plus haut roc de tous, culminant par-dessus la cime des petits arbres.
Le jeune homme marcha jusqu’au bord, avant de s’asseoir les jambes dans le vide. Vaillance quant à lui n’avança point, se contentant de s’installer en tailleur au centre du rocher. Victor se retourna tout en lui lançant un regard préoccupé.
“Ça va ?” S'enquit-il immédiatement.
“Oui oui t’inquiète pas.
-T’as le vertige ?
-Non, enfin… J’aime pas vraiment être au bord quoi.”
L’humain hocha la tête avec un petit sourire tendre. Il se releva et vint se rasseoir juste à côté de Vaillance, l’entourant dans ses bras. “T’es sûr que ça va ?” Demanda-t-il, attentif au bien-être de son amant. “On peut redescendre si tu veux.
-C’est bon, je te jure.
-Ok… Pas de soucis.” Murmura Victor.
“Juste… Ici c’est bien, pas plus près.” Le jeune homme sourit, attendrit. Il vint loger sa tête dans le creux de l’épaule de Vaillance tout en appréciant le paysage qui leur changeait de la perpétuelle vue de la tour. Le décor restait urbain, certes, mais la variété était bienvenue.
Alors que le silence grandissait parmi eux, le confort faisait de même. Ils profitaient simplement de la présence de l’autre. Pas besoin de mots pour exprimer leurs sentiments, juste du doux contact de leur corps, de la chaleur corporelle apaisante.
“Ça fait du bien…
-De quoi ?” Demanda Victor en s’écartant pour regarder Vaillance dans les yeux.
“De pouvoir se poser comme ça dehors. Sans avoir peur de me faire arrêter, et avec quelqu’un comme toi à côté.” Répondit le monstre en passant son bras dans le dos de son amant. Puis il vint poser sa main sur l’épaule de Victor, l’attirant contre lui. Il avait besoin de ce contact, besoin de sentir le jeune homme juste là contre lui. “Ça faisait si longtemps…” Ajouta-t-il.
Victor ne savait que répondre. Lui n’avait pas connu les horreurs que son amant avait subi chaque jour pendant des années. “Moi aussi, je suis heureux d’être avec toi.” Dit-il. “C’est peut-être bien la première fois que… que je suis comme ça avec quelqu’un, que je me sens si bien et à l’abri et tout.” Fit-il, exprimant ce qu’il ressentait.
Vaillance vint poser sa tête contre celle du jeune homme. “Exactement…” Murmura-t-il. Leurs sentiments, bien que de sources différentes, se rejoignaient et s’accordaient sur cette simple chose : ensemble, ils étaient heureux, ils étaient en sécurité. Le lieu qui voyait leur union se trouvait transformé en sanctuaire ou l’oppression qui les étouffait habituellement n’avait plus d’emprise. Que tout le reste aille au diable, du moment qu’ils restaient ensemble.
L’humain se laissa tomber en arrière, entraînant Vaillance avec lui. Nul ciel étoilé n’était à contempler au-dessus de leur tête, mais cela était pour le mieux : une distraction de moins qui les éloignait de l’essentiel, de la simple passion qui coulait en eux. Là sur la pierre, il n’y avait rien d’autre qu’eux-mêmes, que l’autre à qui vouer toute son attention. Aucune préoccupation ne viendrait les déranger. C’était comme une toile blanche sur laquelle on aurait largué deux points rouges, aussi ardents qu’attirants, aspirant l’œil et l’attention. Victor bascula sur son côté, laissant son souffle chaud balayer le cou de Vaillance alors qu’il venait passer sa main sous le haut de celui-ci, enfonçant ses doigts dans la fourrure d’azur. Le contact duveteux toujours si captivant. Le monstre lui rendit la pareille, venant faire courir sa main dans le dos de Victor. Il ferma les yeux, réduisant encore les stimuli inutiles accaparant son attention.
Ils restèrent ainsi durant de longues minutes, frissonnant de bien-être, jusqu’à ce que Vaillance ne baisse la tête pour venir quémander un baiser. Immédiatement, les lèvres de Victor vinrent se poser sur les siennes, envoyant une centaine de picotements le long de son dos alors que leurs langues s’entremêlaient doucement, dessinant une danse suave. C’était si bon, si nouveau, si addictif. Le contact ne cessait que brièvement, juste assez pour qu’ils puissent reprendre leur souffle. Rapidement, leurs respirations devinrent haletante, le rythme de leur chorégraphie s’intensifiant. Les mains se joignirent également à la fête, courant sur la peau et la fourrure, avides de découvrir ces terres brûlantes.
Brusquement, Vaillance se retourna pour venir se placer au-dessus de son compagnon, facilitant davantage leur échange. Les deux amants se pressèrent l’un à l’autre, poussant toujours plus loin le contact. Désormais la danse était telle qu’il était impossible de la suivre : d’une douce valse elle s’était muée en une incantation tribale, rythmée uniquement par l’instinct et les tambours de leurs cœurs. Les mains volaient çà et là, cédant à la tentation d’approcher les zones jusque-là inexplorée, de descendre toujours plus bas, de pousser le zèle jusqu’à quelques contacts, quelques caresses furtives en des endroits défendus.
Et, aussi rapidement que leur envolée passionnée était arrivée, la raison revint aux tourtereaux. Pas ici, pas maintenant. C’était trop risqué. Ils seraient bruyants, ils ne paieraient pas attention, et ils se feraient prendre comme les deux jeunes idiots qu’ils étaient. Victor ramena ses bras sur sa poitrine, repoussant légèrement Vaillance qui comprit immédiatement, retombant à côté. Ils restèrent là sur leur dos quelques minutes, reprenant leur souffle et n’osant rien dire.
“Je…
-Ça te dit de rentrer ?
-C’est exactement ce que j’allais dire.” Rétorqua Victor. “À la maison on sera mieux pour… continuer ça.
-J’en meurs d’envie.” Répondit Vaillance en se penchant pour un nouveau baiser, qui lui fût accordé avec hâte.
“Allez viens.” Fit le jeune homme en se redressant, arrangeant correctement ses vêtements. Vaillance l’imita, puis les deux s'aidèrent dans la descente de la même façon qu’à l’allée. Puis, avec plus de précipitation qu’en venant, ils se hâtèrent de rentrer, trop pressés de finir ce qu’ils avaient été forcés d’interrompre.

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Victime de harcèlement en ligne : comment réagir ?
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