il faut savoir que le gouvernement américainn anglais et français ont soutenue la révolution islamique, ils l'ont regretté : Ronald Reagan, successeur de Jimmy Carter à la Maison-Blanche en 1981, déclarera en 1984 : « Notre politique erronée en Iran qui provoqua la chute du shah est une tache noire dans l’histoire des Etats-Unis. C’est à la suite de notre politique qu’un fou fanatique a pu prendre le pouvoir en Iran et envoyer des milliers d’Iraniens devant les pelotons d’exécution
Le journaliste Jacques Duquesne écrit en 1998 : « Ce qui frappe, c’est l’obstination de l’Occident anglo-saxon à commettre toujours les mêmes erreurs, c’est-à-dire à favoriser l’intégrisme musulman au détriment des pays de l’Islam qui acceptent ou essaient d’établir une certaine laïcité. La raison en est simple, c’est parce que cet Islam non intégriste est également nationaliste et progressiste584. » Pour une universitaire et diplomate américaine, Jane Kirkpatrick585, le jugement est également sans appel : « Mauvaises idées, mauvaises conséquences. » Alexandre de Marenches586, pour sa part, pose les vraies questions : « Pourquoi l’administration américaine avait-elle condamné et exécuté son meilleur et plus puissant allié dans cette région hautement volatile et stratégiquement essentielle ? La réponse se trouve sans doute dans un mélange de myopie, de mauvais renseignements et de naïveté historique. »
Même la gauche française comprendra bientôt, comme la droite, que la révolution iranienne n’avait rien de romantique, pas plus qu’elle n’était le miroir d’une Révolution française dont les idéaux ont également vite chavirés après une période d’enthousiasme.
Nous laisserons à Maurice Druon, fin connaisseur de l’Iran et analyste courageux de la position française, le dernier avis :
C’est au Proche et au Moyen-Orient que les dirigeants américains auront montré avec le plus de persévérance leur magnifique aveuglement… Neauphle-le-Château n’est pas la phase la plus glorieuse de la France. Il est difficile de comprendre pourquoi le président Giscard d’Estaing accorda tant de bienveillance et de moyens à un faux prophète. L’Iran des Pahlavis n’était certes pas parfait, mais il était en pleine modernisation. Fallait-il pousser à le remplacer par un régime arriéré, animé par un fanatisme aveugle ? L’essor de l’islamisme radical date de là587.
source Mohammad Réza Pahlavi, le dernier shah - 1919-1980 - Houchang Nahavandi, Yves Bomati Les « stratégies aveugles »