[Seattle]

https://www.youtube.com/watch?v=Ix1tbX8HT04

Le soleil commence à se coucher sur Seattle, de plus en plus tôt marquant l'arrivée de l'Hiver, un Hiver qui sera rude. La ville respire, elle vit, de jour comme de nuit, la populace ne dort que peu. Ce que personne dans cette immense cité ne sait, c'est qu'une Guerre va avoir lieu, dans le plus grand des secrets, et au véritable sein de la ville.
Un homme strict et terne, à la chevelure grisonnante et l'armure rutilante, observait la "skyline" de cette ville du Nouveau Monde, les Amériques. C'est sur ce continent qu'il avait emmené des aventuriers comme Hernan Cortes, découvrir ce que Dieu offrait aux Hommes.

Car cet homme, lui, n'était pas un simple Humain. Dans sa nature enveloppée de mystère et de magie, il n'était qu'un esprit, envoyé par un plan de l'existence supérieur, l'encyclopédie de l'Histoire de l'Humanité, un Servant venu du Trône des Héros, pour superviser le carnage que sera cette Guerre du Graal. Sa classe, Ruler, son nom ? Charles Quint, Empereur du Saint Empire Romain Germanique.

Par le Graal lui-même, il avait été informé de cette guerre, et celle-ci n'avait rien de conventionnel; un véritable chacun pour soi, avec plus de servants que de classes. Et un Ruler, chargé de devoir trouver un moyen de réguler ce conflit, sans que ne soient affectée la vie des citoyens de cette ville innocente.

- Que Dieu vous garde.

Prononça d'une voix calme et stricte l'Empereur, n'ayant pas encore l'idée des désastres qui allaient avoir lieu sur cette ville.

[Dixie - Domaine De Sade, Austin]

https://www.youtube.com/watch?v=oHndSpVFvFo

- ...Si tu leur dis, ils pourraient t'offrir une aide non négligeable.

Le grésillement tonitruant du petit appareil de communication fixé à l'oreille de la militaire, désagréable aux tympans, n'est pas plus supportable aux paroles. De l'autre côté de la ligne, à Washington DC, un supérieur des forces spéciales traite de ce sujet avec des pincettes. Dixie De Sade, droite comme une perche reste hésitante près du pallier de sa propre maison, son oeil clair scrute les environs, incertain, dépité. Sa famille est une grande lignée de mages, une lignée dont elle n'est magiquement pas à la hauteur, et contre toute attente, elle fut celle choisie par le Saint Graal pour se battre. La déception de la famille avait été conseillée de parler de cela à ses paternels, ce n'était nullement un ordre, mais ne pas le faire serait idiot.
Constatant l'absence de réponse de la part de Mademoiselle De Sade, son contact refait entendre sa voix grésillant à travers le haut parleur.

- Quoi que tu choisisses, nous t'épaulerons dans la mesure du possible. Nous allons devoir masquer notre implication afin d'éviter tout incident. Des dossiers sur les autres concurrents te seront parvenus bientôt. Dieu Bénisse l'Amérique. Oliver Terminé.

- Dieu Bénisse l'Amérique...

Soupire la non-mage lorsque le grésillement final devient silence. Elle tend à sa bouche une cigarette qu'elle allume nonchalamment, rangeant un briquet rose bonbon dans sa poche noire.

Dixie ouvre la porte de ce qu'elle n'apprécie plus appeler "chez soi", un grand Domaine en plein milieu d'Austin, au Texas. Dans une salle à manger assez grande pour avoir de l'écho se font entendre deux voix calmes, ayant une conversation se terminant à l'arrivée de la déception de la famille.

- Yo.

Lâche simplement Dixie, inexpressive, faisant réagir ses deux parents. Le premier réagissant d'un regard peu amusé et d'un hochement de tête silencieux est Michel De Sade, un véritable Noble de France, qu'il soit heureux ou non, il a toujours un air sérieux, toujours bien vêtu, les gens le prennent pour un Chef d'Entreprise. Son crâne chauve est luisant, rasé et probablement ciré. Dixie a toujours pensé qu'il ressemblait à un mélange de Jeff Bezos et de Patrick Stewart, d'autant plus maintenant que Monsieur De Sade est coincé sur une chaise roulante, ne le rendant cependant pas moins dangereux en tant que mage.

- Dixie.

Salue t-il froidement. La femme à ses côtés, posant des bibelots dans une armoire de chêne est Mary Swanson de son nom de jeune fille, une Américaine aux cheveux sombres, et à l'accoutrement chic et décontracté, elle enseigne à l'Académie de Magie de Londres, principalement dans le département de l'Evocation Spirituelle.

https://www.youtube.com/watch?v=NkzIj2y18Q0

Le regard sérieux posé sur sa fille, elle ne daigne lâcher un seul mot. C'est au paternel de reprendre la parole.

- Tanya et Emily devraient arriver d'ici demain, elles prennent l'avion cette nuit. Je crains que James ait choisi de rester à Londres pour ses études à l'académie. Tes soeurs ont l'air d'avoir hâte de te voir.

Un petit sourire apparaît sur les lèvres de Dixie, elle ne les avait pas vu depuis longtemps, mais aurait probablement apprécié voir son petit frère aussi.

- Ahah, un vrai bosseur, lui.

Commente la militaire, s'accoudant à une commode luxueuse de mauvais goût.

- En effet, répond la mère, froidement, s'il venait à être celui de la famille choisit pour participer à la Guerre, nous parviendrons à le faire venir assez rapidement, quoi qu'il en soit.

Le léger sourire de Dixie s'affaisse aussitôt.

- A propos...

La jeune fille tend son bras pâlis, presque dépigmenté, par l'accident, et retire délicatement un gant en cuir noir, révélant une marque chatoyante divisée en trois part sur sa main.

Le regard du doyen de la famille devient grave, figé, plus terne qu'il n'ait jamais pu être, quant à celui de Mary, il montre une surprise, elle en paraît tétanisée. Dixie, elle, garde un regard quasi-désintéressé.
Le silence pèse et l'air devient lourd, elle abaisse sa main, coupant ce silence blessant.

- Bref. C'est moi qui ait été choisie, je pensais que j'allais au moins vous le dire. Je pars à Seattle demain. Demandez pas d'où je le sais, c'est classifié, bien que je me doute que vous saviez déjà le lieu.

Michel De Sade a le poing serré avec une telle force qu'il pourrait se fendre les doigts. Sa main se relâche un peu, et son regard ne quitte pas l'oeil singulier de ce qu'il n'ose plus appeler sa fille.

- Une incompétente comme toi... Une barbare militarisée, dépourvu de toute once de mérite, de connaissances magiques. De quoi donner raison aux Démocrates de l'Académie. Et c'est toi que le Saint Graal a choisi.

Ses doigts se posent sur ses tempes, et il ferme les yeux, réfléchissant quelques instants, dépité.

- Seule, tu seras incapable de survivre ici. Ce n'est pas un jeu d'armes pathétiques comme ton métier de brute. C'est quelque chose relevant de la véritable stratégie, habileté, et bien sûr compétence magique. Si tu participes, tu feras honte à notre famille.

- On dirait bien. Tant pis pour vous, je suis sûre que votre tronche sera affichée partout sur vos discussions de vipères que vous avez entre mages. Zut alors.

Fait Dixie, se retournant comme pour partir.

- Attend. Interloque le Père.

- Nous allons te donner une chance, Dixie. Nous savons qui invoquer, et nous disposons d'un artefact. Avec elle, la guerre nous serait donnée.

- Je suis toute ouïe, Michel.

Répond la fille, appelant son père par son prénom, puisque celui-ci ne daigne appeler Dixie sa fille.
Le chauve met une main sous son costume, dégainant de son cou un pendentif violet, dans lequel tourbillonne un siphon noir comme le vide.

- Ceci peut nous permettre d'invoquer Nyx... La Déesse de la Nuit.

[Narration]

Thème : https://youtu.be/qopXy4fl-aw

Dans la plus grande ville de l'Etat de Washington, la société semblait suivre son cours de vie habituel, sous un Soleil chaud et un ciel dégagé. Une journée comme les autres où les gens naviguaient entre les rues, les voitures sur les routes dans un trafic qui battait son plein. L'heure était venue pour les salariés de quitter le travail et les trottoirs étaient bombés de toutes ces personnes bien habillés, sortant des grandes enseignes, afin de prendre les transports en commun. Certains se rendaient sur les terrasses des cafés pour partager un verre entre collègues.

Dans un amas de personnes qui attendait devant un passage piéton se glissa une jeune femme, blonde et bien habillée, de manière élégante avec un sac à main sur l'épaule. Le regard vide, elle s'élança sur la route une fois que son tour soit venu et se rendit auprès d'un arrêt de bus afin d'attendre celui-ci. Peu de temps après, le transport arriva et s'arrêta, embarquant le groupe de personne. La jeune femme était maintenant assise sur un siège, la tête légèrement baissée. De près ou de loin, elle paraissait tout à fait normal, une habitante de Seattle comme une autre. Seulement, son attention se porta ensuite sur sa main, retroussant légèrement sa manche pour voir un étrange tatouage d'un rouge luisant. Elle a été choisie...

https://www.noelshack.com/2021-45-4-1636664386-sol-di.jpg

"- Je n'étais pas bien sûr de moi au début... Était-ce vraiment raisonnable ? Dire adieu à tout ce que je connaissais pour me lancer dans la quête de ce... Saint Graal. J'ai appris son existence lorsque je travaillais encore pour la Guilde. L'homme que l'on m'avait demandé d'assassiner était un mage et j'ai découvert dans ses archives la mention de cette cérémonie, appelant des mages pour se lancer dans une guerre sanglante, invoquant des familiers pour combattre pour eux. Je m'étais résolue à combattre pour mes idéaux, plutôt qu'à suivre des ordres souvent injustes. Mais est-ce réellement le meilleur moyen d'atteindre mes objectifs ? Confier mon souhait le plus cher en une coupe sacrée ? Ça sonne tellement improbable. Peut-être ais-je fais le mauvais choix... Comme toujours."

Le bus continuait de s'arrêter et les passagers descendaient au fur et à mesure, pendant que le Soleil se couchait. La soirée s'installait durant le trajet jusqu'à ce que la jeune femme puisse apercevoir un crépuscule à l'horizon.

"- Tous ces gens que j'ai tué... Pour assouvir les désirs d'une entreprise corrompue. J'aurai du m'en rendre compte plus tôt... Quoique je fasse, je ne pourrais pas réparer le mal que j'ai causé auprès de l'organisation qui m'a pourtant élevé. Mais pour que tout cela cesse, je dois combattre encore. Seulement, pour une fois... J'ai choisi mon camp. Il ne tient plus qu'à moi de sauver les nombreuses victimes de cette conspiration."

Le bus s'arrêta une nouvelle fois et la jeune femme se leva de son siège. Elle ne devait pas être très loin du terminus, puisqu'elle était seule dans le véhicule. Ou presque... Un autre passager, un homme, était assis plus loin. Il portait un chapeau et des lunettes sombres et avait de longs cheveux bruns. S'approchant de la porte de sortie, la jeune femme s'apprêtait à sortir, mais sa curiosité l'appelait à jeter un regard à cet homme qui paraissait mystérieux. Un sourire malsain était dessiné sur son visage et elle ne mit pas longtemps à détourner son regard et sortir. Elle avait apprit à être méfiante avec son expérience et ce contexte de nouvelle guerre lui demandait d'être sur ses gardes. Elle n'avait plus qu'à rejoindre sa demeure, une petite maison au fin fond de Seattle qu'elle a pu obtenir en arrivant dans la ville il y a peu de temps. Ce contexte de nouvelle guerre l'avait amené à rejoindre cette ville qui serait le berceau d'un Graal. Loin de chez elle, elle avait pleinement accepté sa nouvelle vie et faire face à sa destinée.

C'était le grand soir. La veille d'une guerre qui verra Seattle se plonger dans un futur bain de sang. Montant dans sa chambre, elle posa son sac et s'avança près de son bureau où était posé un miroir. Elle observait son reflet et posa une main sur le verre.

"- Mon voyage aura-t-il porté ses fruits ? Ai-je les épaules pour ça ?"

Fronçant ensuite les sourcils, elle parvint à se persuader, glissant ensuite sa main dans un tiroir, cachant une petite boite. L'ouvrant, elle contenait une écaille luisante, aux propriétés magiques. Concentrant un tel pouvoir à l'intérieur, c'était forcément l'écaille d'une créature mythique.

"- Et même si c'était le cas, mon familier acceptera de m'obéir ?"

Refermant ensuite la boîte entre ses doigts, elle releva les yeux, toujours pensive. Elle remontait dans ses souvenirs, lorsqu'elle effectuait son voyage pour recueillir cette relique d'une autre époque.

"- Beowulf... Le Roi de la sauvagerie. Connu pour avoir terrassé Grendel et tué un Dragon de ses propres mains. Son histoire avait atteint mes oreilles lorsque j'étais encore petite et pourtant... Je me rappelle encore de son aventure. Avec une telle volonté, je suis sûre qu'il ne perdra jamais. Toutefois... Peut-être devrai-je rendre ces lieux plus présentables pour l’accueillir."

Consciente de ne pas invoquer n'importe quelle personnalité mais bien un puissant Roi scandinave. Habituée à vivre dans un cadre propre et bien rangée, elle était une véritable maniaque et veillait à ce que tout soit impeccable pour recevoir un Roi. Elle avait prit soin de faire la poussière, border le canapé, faire chauffer de l'eau pour le thé... Ce soir, elle allait invoquer un esprit héroïque.

[Narration]

La nuit tombée, la jeune femme blonde regarda les sceaux qu'elle avait à sa main avant d'enfiler ses gants. Elle s'était préparée pour le grand spectacle, descendant dans sa cave où elle avait au préalable fait un peu de place pour tracer le sceau sur le sol. Gardant un livre ouvert entre ses mains, elle prit le temps de lire quelques versos avant de le claper.

"- Bon... Ça devrait suffire."

Tendant le bras, elle récita ces quelques lignes, fermant les yeux pour se concentrer. elle était peu sensible à la magie, mais elle ne lui était pas inconnue, loin de là. A mesure qu'elle cita l'incantation, le sceau au sol se mit à s'illuminer, pour éclairer la pièce d'une aura rougeâtre flamboyante, créant une bourrasque de vent. Elle devait rester solide et forte si elle ne voulait pas se laisser emporter et restait focaliser sur sa tâche. A mesure que l'invocation progressait, la lumière émise par le symbole devenait plus brillante et la bourrasque s'intensifiait. La puissance de l'esprit héroïque venait de rejoindre ce monde et elle le sentait. Un tel concentré d'énergie et de pouvoir... C'était lui.

"- Réponds à mon appel ! Ô Gardien de l'Humanité !"

Un flash de lumière l'éblouit qui ferma les yeux, interpellée par le mana intense soufflé aux quatre coins de la pièce. Quelques secondes plus tard, elle se remit de ses émotions et ouvrit doucement les yeux, tentant d'apercevoir sa réussite.

"- Ai-je réussie ?" Se demanda-t-elle.

Un écran de poussière entourait le sceau d’invocation, mais... Alors qu'elle s'attendait à apercevoir une silhouette, il n'en était rien. Le sceau avait perdu la lumière vive qu'elle émettait et le Servant ne semblait pas avoir apparut. Un regard désespéré s'afficha alors que le visage de la Master, dégoûtée.

"- Mais... Ça n'a pas marché ?! Ou est-ce que je me suis trompée ?!"

Lorsque soudain un bruit de fracas se fit entendre à l'étage, ce qui l'interpella aussitôt. Se précipitant en courant pour remonter les escaliers, elle ne comprenait pas ce qui se passait.

"- Comment est-ce possible ?!"

Ne savant pas d'où provenait le bruit, elle se hâta en premier lieu dans le salon où elle pue trouver directement la source du problème. Effectivement, le bruit venait bien de là et s'expliquait par l'apparition mystérieuse d'une silhouette humain. Cette dernière était matérialisée par l'apparence d'un homme à la musculature extrêmement développé, assis sur le canapé qui était à moitié enfoncé, ce qui expliquait le son. Subjuguée par cette apparition soudaine, Anastasia était quelque peu désorientée mais fit rapidement le lien avec son invocation qui n'était peut être pas parfaite.

"- Vous êtes... ?" Commença-t-elle.

Thème : https://youtu.be/Z5VUXPsYm2c?list=PLRW80bBvVD3Vwg6Kly83cHCcpDdnDdWqo

L'homme leva les yeux vers la jeune femme. Il était vêtu d'une veste rouge épaisse ainsi qu'un pantalon blanc et portait étrangement un bandeau autour du front. Il tenait près de lui une sorte de grosse épée faite entièrement de métal aux caractéristiques mystérieuses. Il avait un look clairement atypique, ce qui interpella la jeune Master.

https://www.noelshack.com/2021-45-4-1636665082-image.png

"- Vous êtes bien Beowulf... N'est-ce pas ?" Questionna-t-elle.

Soupirant un instant, le Servant observait alors la jeune femme pour lui répondre.

"- Et tu dois être ma Master. Je dois dire que je m'attendais pas à une invocation aussi... Maladroite. Confortable, je dois admettre, mais un peu de haut vol." Répondit-il, se levant du canapé.

Croisant les bras, elle se sent un peu froissée. Mécontente que son invocation n'ait pas fonctionné comme elle souhaitait, finalement son Servant a bien été invoqué.

"- Je me nomme Anastasia et je suis bien évidemment votre Master."
"- Enchanté... Dis moi Anastasia... Pourquoi me battrais-je pour toi ?"

Sa réponse déboussola la jeune femme qui ne s'attendait pas à une réponse pareil.

"- Eh bien... Car je suis..."

Un peu hésitante, elle savait qu'elle faisait face à un Roi et ne souhaitait pas trop s'avancer malgré sa position. Toutefois, elle fit preuve de pragmatisme.

"- Je suis la Master et vous êtes mon familier. Par conséquent, vous..."
"- Non, ce que je te demande, c'est quel est ton objectif ? Tu dois avoir une raison valable pour faire appel à moi, n'est-ce pas ?" Répondit-il, plus sèchement.

Encore légèrement déstabilisée, elle ne se laissa pas ébranlée et garda la tête droite.

"- J'ai pour objectif sauver le Monde d'un mal qui le ronge. Et j'espérais que vous pourriez m'y aider..."
"- Tu es sérieuses ?"

Le Servant se mit à ricaner, ce qui interpella Anastasia et lui arracha un rictus au visage. Elle savait qu'il était risqué de s'énerver, mais le comportement de Beowulf l'inquiétait. S'il était aussi nonchalant, elle allait très certainement avoir du mal à le contrôler.

"- Pourquoi est-ce si drôle ?!" S'énerva-t-elle.
"- C'est le rêve d'un enfant !" Rétorqua-t-il, toujours en riant.

Profondément atteint par cette réplique, Anastasia serra les poings. C'était vraiment cette collaboration qu'elle aspirait obtenir dans ce conflit ? Elle était emplit d'espoir, pour Beowulf, et voilà qu'en partie, il se moquait d'elle. Pour elle, c'était clairement une insulte.

"- Comment oses-tu... ! Je vais... !"
"- Te fatigue pas, va. Je plaisantais." Dit-il, levant le doigt pour arrêter sa Master.
"- Huh... ?"

La première révélation de son Servant l'étonna, l'arrêtant en pleine action. Ce dernier ricana encore, plus sereinement, marchant quelques pas pour lui tourner le dos.

"- Je te demandais ça simplement pour t'emmerder. Je ne suis pas en position pour contester tes désirs ni pour m'opposer à toi. Ce n'est pas en mon avantage. Et puis, si tu désires réellement sauver le Monde..." Dit-il avant de se retourner, esquissant un léger sourire.

https://www.noelshack.com/2021-45-4-1636665242-ss-01.jpg

"... Ça peut être amusant d'essayer."

Même si elle était légèrement agacée par cette altercation avec son familier, la jeune Master soupira, posant le bout de ses doigts sur son front.

"- J'ai fais un peu de thé. Peut-être en souhaitez vous ?" Demanda-t-elle, plus directement.
"- Du thé ? Tu n'as pas quelque chose de... Plus fort ?"
"- Plus fort ? Non, pas vraiment... Pas ici."
"- Bah... Ça me fait une belle jambe."

Encore une fois, Anastasia se sentait quelque peu froissée. Son comportement était vraiment étrange pour un Servant. Elle ne s'attendait vraiment pas à cette personnalité de la part du Servant qu'elle s'attendait à invoquer.

"- C'est quoi ces manières... ? Ce type... Était-il vraiment Roi ?"

[Knight - Londres]

https://www.youtube.com/watch?v=qk-wzULTbC4

Le silence des corridors calmes de l'Académie de Londres fut brisé en cette fin de journée douce, le soleil tombant laissait passer aux fenêtres éclairées quelques bribes de teintes orangées, illuminant les quelques personnes sortant d'une grande salle, et traversant ces couloirs, le tout en causant. En grande partie des personnes dont l'âge traduit la sagesse sur le visage, le ton sérieux, vêtus de façon plus élégante l'une que l'autre, c'étaient des professeurs de l'Académie, tenus au secret, ainsi que le Directeur de celle-ci. Au centre, celui qu'ils suivaient, c'était un jeune homme bien bâti, vêtu d'une tenue aux airs mystiques, portant un masque décoré et capuchonné sous cette sorte de bure blanchâtre. Les hommes semblaient le briefer, l'envahissant de conseils. Eux-seuls connaissaient l'identité du mage, ils l'avaient choisi pour représenter l'Académie dans la Guerre du Graal à venir, et avaient réussi dans leur prédiction. L'homme connu sous le nom de code "Knight" portait sous un gant en cuir épais une marque rougeoyante.

- Là-bas, tous seront sans pitié, il ne faut pas en avoir non plus. Il ne devra rester que toi.

Indiquait l'un des professeurs, d'un ton alarmiste.

- Trêve de poncif, ça je le sais bien, mais qu'en est-il du héros que j'invoquerai ?

Le ton vaillant et confiant de l'élu ne semblait pas atteindre ses aînés, un autre des professeurs s'apprêtait à lui donner un nom, mais la conversation fut coupée nette lorsque des pas firent écho dans les longs couloirs, une silhouette nonchalante s'approchant à une allure soutenue.
Un grand homme, droit comme une perche et à la présence distinguée, son visage pâle semblait illuminé par des yeux argentés, contrastant avec la chevelure ébène tombant sur ses épaules droites. Très bien vêtu, il ressemblait à un Noble venu d'un autre temps. Il y a des années, cet homme enseignait à cette même Académie, certaines élèves lui trouvaient une ressemblance de visage à un jeune Christian Bale sorti d'American Psycho. Lui n'avait cependant rien d'un misanthrope, faisant résonner une voix douceâtre soupçonnée d'une pointe d'accent scandinave.

- Eh bien, ne serait-ce pas le fameux Knight ici présent ? Quelle allure ! Je voulais voir le personnage par moi-même avant qu'il ne s'envole vers les Amériques.

Parla l'ancien professeur, presque joyeusement, en dépit des réactions peu amusées marquant le visage des interlocuteurs.

- Je vois que vous êtes bien informé, monsieur Eriksen.

Répondit Knight, gardant sa position, sans air de défense, mais non pas sans méfiance.

- Oh, un élève qui me connaît. Un élève que je dois aussi connaître. J'espère avoir joué un rôle dans ta qualification, alors. Quant à mes informations sur la Guerre à venir, je suis l'un des fondateurs de l'idée de "Knight", qui serais-je si je ne savais pas ce qui allait bientôt se passer ?

- Si vous en savez assez sur cette satanée Guerre, alors vous savez aussi qu'il n'y a que peu de temps à perdre; et aussi que vous avez l'interdiction de mettre les pieds ici sans autorisation.

Lui indiqua l'un des professeurs, à la barbe grisonnante et au ventre gras, ce qui eut pour réponse un cillement, suivi de quelques pas, passant à côté du groupe.

- Il est vrai, mais j'ai une petite chose à régler voyez-vous. Néanmoins, je vous souhaite bon courage pour cette guerre, allez, hasta la vista.

L'ancien professeur déguerpit de la vue du groupe, laissant celui-ci se diriger vers ce qui semblent être des sous-sols, menant à un coin insalubre mais entretenu, doté de pierres aux couleurs cuivrées, ces souterrains datent d'avant le massacre de Londres par Boudica au premier siècle de notre ère.

- Nous avons déjà tout préparé pour ton Servant. Un personnage fier, peut-être difficile à dompter mais ce pourquoi nous choisissons le meilleur Master.

Le Directeur pointa la main vers ce qui semblait être un autel déjà préparé sur lequel étaient posées des pièces d'armures, bien entretenues, et plaquées d'or.

https://www.youtube.com/watch?v=cPCLFtxpadE

- Le dernier Roi Guerrier d'Angleterre. Qu'en est-il de sa folie, sera t-il un problème ?

- Cela ne devrait pas être trop prononcé tant que nous ne l'invoquons pas en tant que Berserker.

- Parfait. Quand commençons-nous ?

- Cette nuit.

Pendant cette même conversation, l'ex-professeur Janek Eriksen quittait l'enceinte de la Tour de Londres, tenant à la main avec nonchalance un gobelet d'or massif, un véritable artefact, comme si de rien n'était. Se remarquant à lui-même parmi une foule de gens sortant de leur travail pour rentrer chez eux, il prononça ces mots.

- Oh... Alors ça sera Henry Huit ? Cette guerre va être une vraie fête, l'ami.

En lançant un regard amusé à la babiole dans ses mains. De la poche intérieure de son veston, il dégaina ensuite un billet d'avion en direction pour les USA, l'heure indiquant qu'il allait bientôt être en retard.

- J'espère qu'il y aura du bon pinard en vol.

Il claque des doigts et une petite particule blanche ressemblent à un minuscule insecte se désintègre dans le plus grand des calmes dans la fameuse pièce d'invocation de Knight, une sorte de mouchard dont il n'a plus besoin.

[Japon]

Une jeune fille se trouvait dans une pièce au sein d'un bâtiment scolaire. Assise sur un lit d'hôpital, elle portait son uniforme scolaire et ne semblait pas être au meilleur de sa forme. Son visage était plutôt amoché, expliquant sa présence à l'infirmerie.

Un adulte qui avait l'air de la connaître l'interpella, s'approchant en faisant rouler sa chaise de bureau. Il portait une longue blouse blanche avec une chemise noire en-dessous. Il soupira avant de prendre la parole.

- C'est de plus en plus fréquent en ce moment, Akane.

Elle se contenta de hausser les épaules en réaction, sans vraiment lui répondre.

- Ton quotidien ne doit déjà pas être tout rose de base. Ne te complique pas davantage la vie en t'attirant des ennuies. Tu finiras par atteindre un point de non-retour.
- Ouais, je sais, répondit la lycéenne avec nonchalance, habituée aux discours et conseils de l'infirmier.

L'homme soupira à nouveau, puis commença à l'examiner. Après la séance, Akane quitta la pièce. Elle se dirigea vers sa salle de classe, entrant en s'excusant auprès de son professeur après avoir frappé à la porte. Elle pouvait sentir que les regards de ses camarades étaient posés sur elle, mais il lui suffisait de les regarder à son tour pour qu'ils se fassent discrets.

La journée continua normalement, les cours s'enchaînant comme habituellement jusqu'à ce qu'elle se termine...

--------------------------

Plus tard et ailleurs, en ville, un homme encapuchonné patientait sur un banc. Son visage était masqué, et il portait un long et imposant manteau dissimulant sa tenue. Il semblait lire un livre tranquillement dans un parc, profitant de l'atmosphère paisible et de l'ambiance détendue.

En réalité, il était simplement en train d'attendre qu'une certaine chose se produise. Bien qu'il donnait parfaitement l'impression de lire, ses yeux n'étaient pas dirigés vers les pages, en constante surveillance et à l'affût. Ils observaient discrètement tout autour de lui alors qu'il tournait les pages avec un rythme naturel et parfait.

Soudain, il finit par se lever, rangeant son livre dans une de ses multiples poches, puis commença à marcher. Il n'était pas du quartier, ni même du pays, mais connaissait parfaitement le chemin qu'il était en train d'effectuer.

Après un certain temps, il arriva à un restaurant situé au fin fond de Shinjuku, le quartier le plus animé de Tokyo. Il y entra, s'installa à une table pour deux personnes - toujours en gardant son accoutrement quelque peu atypique, et attendit qu'une serveuse vienne prendre sa commande. Il fut alors interpellé par une jeune fille disposant d'une mèche de cheveux rouges.

- Bonsoir Monsieur ! Que désiriez-vous commander ? demanda-t-elle, un carnet et un bic en main.

Les yeux de l'homme masqué se levèrent pour la fixer. Ils étaient d'un bleu perçant, presque perturbant.

- Bonsoir, un Sencha ainsi qu'un café. Ce sera tout.
- Bien reçu !

La serveuse s'empressa alors d'apporter la commande, passant au passage par d'autres tables avec énergie et dynamisme. L'homme masqué sembla pensif pendant un instant, puis décida de simplement retourner à sa "lecture", sortant son livre pour effectuer le même procédé qu'auparavant au parc.

Lorsque sa commande arriva, il remercia la serveuse, attendant ensuite qu'aucun regard ne soit posé sur lui pour consommer ses deux boissons. Il avait choisi la table la plus mise à l'écart du restaurant pour faciliter cela. L'homme commença par le thé vert japonais, qu'il engloutit rapidement, ne le savourant pas autant qu'il l'aurait voulu. Il enchaîna avec le café un peu plus tard, qu'il but d'une traite, re-dissimulant son visage immédiatement après.

Il resta à cette table pendant presque deux heures, le regard à l'affût, puis finit par quitter l'établissement silencieusement, sans faire le moindre bruit.

Une fois sorti, il alla se positionner en hauteur sur un bâtiment. Un spot qu'il avait préparé au préalable. Cela faisait partie de son plan. Des jumelles en main, il avait le regard fixé sur l'entrée du restaurant. Il semblait attendre que quelque chose se produise.

Quelques heures plus tard, un groupe de yakuzas commença à traîner autour du restaurant. Aussitôt les avait-il aperçu qu'il se leva, se préparant à descendre du bâtiment. Une fois en bas, il attendit qu'il termine leur conversation, puis commença à les suivre avec furtivité. Cependant, ce auquel il ne s'attendait pas, c'est que quelqu'un d'autre les prenne en filature.

En effet, il reconnut la jeune fille qui l'avait servi dans le restaurant en train de les suivre, plutôt discrètement également. Elle ne semblait pas avoir remarqué sa présence, toutefois.

L'homme masqué considéra sa venue, pensif, puis finit simplement par murmurer intérieurement :

Ça s'annonce plutôt intéressant.

[Akane]

En sortant du restaurant après que son service ait touché à sa fin, Akane aperçut un groupe de yakuzas entretenir une discussion qui attira son attention. Les membres en eux-même ne lui étaient pas inconnus. Ils avaient l'habitude de rôder dans les environs, passant de temps en temps à côté de l'établissement.

- Sacré délire cette histoire, pas vrai ? prononça l'un d'entre eux, probablement le plus bavard du groupe. Je suis même pas sûr d'avoir tout compris.
- Ça doit être pareil pour la plupart d'entre eux.
- Peu importe, on suit juste les ordres du boss, ajouta le troisième. Notre opinion sur le sujet n'a aucune importance.
- Quand même, on parle de bail d'invocation magique chelou là-
- Ferme ta gueule, on est pas censé en parler dehors.

La conversation coupa donc aussitôt, mais ce que put entendre Akane fut suffisant pour qu'elle se décide à les prendre en filature.

Après un certain temps de marche, le groupe finit par arriver dans un chantier abandonné. Un cercle rouge aux motifs ancestraux était tracé sur le sol. Il y avait plusieurs hommes armés, vêtus d'un costume noir pour la plupart. Les nombreux tatouages recouvrant leur visage - et probablement le reste de leur corps - révélaient aisément leur statut. L'un d'entre eux était assis légèrement en hauteur, poing sous le menton. Il avait le regard dur et un visage pour le moins intimidant. Mais surtout, il semblait perdre patience.

- Vous avez pris votre temps, dit-il au groupe d'arrivants, visiblement tardif.
- Pardonnez-nous, Boss. Ils ont été plus résistants que prévu. Mais nous avons récupéré la relique que vous aviez demandé.

Le subalterne s'approcha, tendant à son oyabun une mallette grise tout à fait ordinaire. Le chef mafieux l'ouvrit immédiatement, puis en sortit son contenu. Il s'agissait d'un masque rouge de Oni, démon propre au folklore japonais.

- Excellent. Passons directement à la cérémonie.

Le boss s'avança vers l'imposant cercle dessiné sur le sol. Il y posa au centre le masque démoniaque, puis se mit à prononcer des incantations magiques. Le japonais qu'il parlait était étrange. C'était un accent qu'Akane n'avait jamais entendu et qu'elle avait du mal à comprendre. Comme s'il s'agissait d'une prononciation antique, d'une autre époque.

Au fur et à mesure que le mafieux récitait ses incantations, le cercle s'illuminait, éclairant bientôt à lui seul tout le chantier. Cette lumière, couplée à l'atmosphère étrange, magique qui se faisait ressentir, hypnotisait la jeune fille. Elle avait les yeux fixés sur l'invocation.

A un moment précis, le masque de Oni se mit à s'illuminer à son tour, mais différemment. La lumière du symbole dessiné sur le sol était blanche, presque éblouissante. Celle du masque était rouge et obscure, et sortait de la bouche et des yeux du visage écarlate.

Soudain, peu avant que le rituel s'achève, Akane se mit à courir, sortant de l'ombre pour bondir vers la lumière, atterrissant pile en face de la relique sous les yeux stupéfaits des différents yakuzas, si ce n'est leur boss qui était trop concentré sur l'invocation pour le remarquer. C'était incroyablement stupide, même pour elle, et pourtant, sans qu'elle n'en connaisse la raison, elle se trouvait là, juste en face du masque. Son corps avait bougé instinctivement.

Naturellement, quelqu'un s'apprêtait à lui tirer dessus, mais avant qu'il n'eut le temps d'agir, une balle silencieuse se logea dans son crâne, le tuant sur le coup.

Lorsque l'invocation toucha à sa fin, dans une explosion de lumière aveuglante, éblouissant l'intégralité du chantier, un homme fit son apparition devant la lycéenne. Vêtu d'une armure de combat japonaise datant de plusieurs siècles, il n'était pas particulièrement imposant. Pourtant, il dégageait quelque chose d'incroyablement intimidant, pour ne pas dire supérieur.

Lorsqu'il plongea son regard dans celui de la jeune fille, celle-ci ravala sa salive, décontenancée par l'individu qui se trouvait en face d'elle. Après l'avoir examinée de haut en bas, celui-ci prit la parole, lui demandant :

- Es-tu ma master ?
- Mas... ter ? répondit-elle, perplexe.
- Certainement pas, prononça une voix derrière la lycéenne.

Lorsqu'elle se retourna, elle put apercevoir le poing du chef yakuza fuser vers son visage. Prise par surprise, elle n'eut pas le temps de se protéger et fut propulsé, atterrissant plusieurs mètres plus loin, la joue instantanément gonflée.

- Je suis celui qui t'a invoqué, Saber. Et ceci sera ta première tâche.

De sa main droite où se situaient ses sceaux de commandement, il pointa du doigt la jeune fille avec mépris.

- Élimine cette gamine sur le champ.

https://www.youtube.com/watch?v=DqGtYrMKl9M

Le regard du Servant se dirigea vers Akane, qu'il jaugea et analysa à nouveau. Il se tourna vers elle, la fixant longuement en partant du bas de son corps pour remonter jusqu'à son visage ensanglanté. Et si le sang avait beau recouvrir son visage, son regard demeurait impassible et déterminé.

Les yeux du Servant se tournèrent ensuite vers son invocateur, et se posèrent plus précisément sur la main qui brandissait son sceau de master.

- C'est un joli tatouage.

Avant même qu'il n'ait le temps de saisir ses paroles, le mafieux vit son bras se détacher de son corps dans une effusion de sang brutale. Criant de douleur, il posa un genou à terre, alors que Saber tenait son bras, qu'il avait directement arraché avec sa simple force physique. Il examinait avec curiosité le sceau magique qui y était gravé.

- Salopard ! Comment oses-tu te rebeller contre moi, Saber ?!
- Tu vas faire quoi ? Me donner un coup de poing ? Tu sais déjà avec lequel frapper au moins, balança-t-il, le narguant.

Il jeta le membre arraché vers Akane, la faisant sursauter légèrement. En même temps, il s'approcha d'elle d'un pas lent, avant de lui adresser la parole avec un léger sourire.

- Quel est ton nom ?
- ... Akane. Akane Kimura.
- Je vois. J'aime bien ton regard, Akane. Tâche de garder les yeux grands ouverts. C'est la première fois que tu vas voir ton Yojimbo à l'oeuvre.

Il dégaina son sabre et commença à compter le nombre de yakuza se trouvant dans la pièce.

- 10. Ça devrait durer qu'un instant.
- Qu'est-ce que vous avez l'intention de faire ? demanda Akane, toujours déconcertée par la situation.
- Bah, pour faire simple, disons que je vois une chiée de sang devant moi.

Son sourire s'élargit alors qu'il adopta une position de combat propre aux samouraïs.

- J'ai du mal à résister à son appel.

Les yakuzas avaient tous dégainé leurs armes à feu, prêts à tirer à tout instant. Mais avant même qu'ils n'aient le temps de presser la détente, une large ouverture était visible sur leur torse, engendrant une multitude de giclement de sang. C'était un spectacle admirable et impressionnant, mais également stupéfiant et effrayant. La lame de Saber tranchait dans leurs corps comme dans du beurre.

Comme il l'avait annoncé, en l'espace d'un instant, le samouraï les avait décimé. Tous gisaient sur le sol, sans vie et dans un bain de sang. Tous, à l'exception du boss désormais manchot. Ce dernier affichait un visage grimaçant de douleur et de haine.

- Misérable chien des temps anciens ! C'est ainsi que tu sers ton maître ?! Petit incapable, je comprends pourquoi tu es mort trah-

Avant qu'il n'ait terminé sa phrase, Saber apparût devant lui et planta sa lame dans son torse, lui arrachant un hurlement de douleur.

- Tu es trop bavard. Permets-moi d'y remédier.

Il lui attrapa alors la langue, profitant que sa bouche soit grande ouverte, et l'extirpa directement de sa gueule. Le cri du yakuza tripla d'intensité, sa gorge s'emplissant de son propre sang. Il ne s'arrêta de hurler que lorsque Saber l'abattit avec son fourreau, le frappant avec comme s'il s'agissait d'une barre en acier, le réduisant au silence pour l'éternité.

[Dixie - Texas]

La nuit tombée et la pleine lune veillant sur la résidence De Sade, les paternels de la militaire s'étaient attelés afin de mettre en place le rituel qui servirait à leur fille détestée d'invoquer la Mère de la Nuit, Nyx, fille du Chaos Primordiale. Ce rituel devait avoir lieu dans un grand sous-sol de pierre humide et peu meublé, avec au centre un autel de pierre gravées de symboles anciens, ceci n'avait pas été importé, cette demeure devait avoir été volontairement bâtie sur ce qui devait être un autel sacrificiel d'une tribu éteinte d'Amérindiens. Certaines étagères de bois longeaient les murs, sur celles ci diverses babioles et philtres luminescents accumulaient la poussière. Des chandelles rayonnantes de flammes bleutées servaient de seules vraies sources de lumière dans la pièce, reflétant l'aspect mercure d'un cercle d'invocation dressé devant l'autel, autel sur lequel scintillait brièvement le tourbillon noir et violacé de l'amulette du paternel de Dixie. Celle-ci n'avait aucune confiance en ses deux parents, elle se doutait qu'ils préparaient quelque chose et cela ne serait pour elle pas la première trahison de leur part, une chose dont elle se rappelle chaque jour en voyant son oeil vitreux masqué par son cache oeil et ses cheveux dépourvus de toute pigmentation.
Mais invoquer une divinité Grecque semblait être une idée remarquable. La Maison Blanche avait l'intention de faire parvenir à Dixie le doigt récupéré d'une momie récupérée dans un pillage à Bagdad, mais ici, cela serait une véritable divinité. Sous sa veste noire, Mademoiselle De Sade avait aussi reçu une arme pour pouvoir tuer des mages, un pistolet ayant appartenu à un Corsaire du Roi Soleil, laissé en cadeau aux Américains par Lafayette, une arme ancienne, qui pourrait même servir de catalyseur.

- Nyx, alors... J'aurais cru qu'on invoquerait notre ancêtre le Marquis De Sade, ou un truc du genre.

Michel, son père, frappa du poing sur la poignée de son fauteuil roulant à la simple entente du nom, ce qui n'empêchait cependant pas sa fille de finir sa phrase. Un court silence après cela, et l'homme entonna sa réponse avec amertume.

- Ne prononce pas ce nom. Il a apporté plus de honte à notre famille que quiconque.

- La barre est pourtant haute.

Répond la fille avec une nonchalance palpable, face à quoi ni le père ni la mère ne choisissent de réagir, préférant plutôt continuer, et choisissant de ne pas retarder l'invocation plus qu'elle ne l'est déjà.

- L'heure est venue de commencer, tend ta main vers l'autel, Dixie.

Indiqua sa mère, d'une voix calme et -pour une fois- dépourvue de venin, elle se tint à la droite de la jeune fille, et son père, lui, était assis à sa gauche, le regard grave vers l'artefact.

- Ce rituel ne demande pas énormément d'énergie, mais comme tu es incapable de quoi que ce soit dans le domaine, c'est à nous de la fournir.

[Knight]

https://youtu.be/8HTtWh1zw5E?t=56

Tout comme dans le sous-terrain insalubre de l'Académie des Mages, ce même rituel avait eu lieu avec Knight, face à l'armure ornée d'or du Roi Anglais.

- Ecoute ces mots, de ma volonté sera ton corps, et de ta lame dépendra mon destin. Si tu entends l'appel du Graal, et te soumet à ma volonté, alors le moment est venu d'y répondre !

S'était exclamé le mage anonyme, voyant sous les fentes de son masque le cercle d'invocation s'illuminer d'une lueur grandissante, reflétée en arc-en-ciel sur les courbes des pièces d'armures montées.

[Dixie]

- J'en fais le serment : Je représenterai toutes les virtus du Paradis, et combattrai tous les maux des Enfers !

Les mots de Dixie avaient un lourd écho, égalé uniquement par le son surnaturel chanté par le cercle brillant comme un astre en force. Une force s'exerçait sur la pièce, faisant vaciller les bibelots, ainsi qu'un peu reculer le fauteuil roulant du père De Sade. L'oeil unique de Dixie était concentré, ignorant la lumière, fixant uniquement sa propre marque sur sa main, elle écoutait les propres mots qu'elle prononçait, et y tenait visiblement à coeur.

[Narration]

Dans un parc vide de Seattle, monsieur Eriksen, aussi bien vêtu que d'habitude, prenait part à son propre rituel lui aussi, déjà largement entamé, celui-ci était sur le point de prendre fin, son visage amusé était illuminé par une forte lumière violacée, et il allait maintenant entonner les dernières paroles.

- Descend du septième Paradis, assisté par les trois grands mots de puissance, et traverses le cercle de liaison, gardien de l'équilibre !

Chaque cercle d'invocation explosa en un abîme brillant, laissant place à une fumée éthérée. A Londres, un vaillant Roi fit son premier pas chez les vivants depuis des siècles, dans une armure aussi imposante qu'héroïque, dans un silence ne laissant que le souffle de Knight se faire entendre.

A Seattle, un grand homme bronzé à la crinière violacée sirotait du vin, un sourire aux lèvres et un sceptre dans l'autre main. Son regard se posant sur son master avec amusement.

[Dixie]

... Et chez les De Sade, une figure maternelle émergeait d'une fumée claire se dissipant dans la pièce poussiéreuse, révélant une peau aussi pâle que la neige, un oeil perçant dans les ténèbres et une chevelure soyeuse et douce, son autre oeil obfusqué par un masque excentrique montrait une similarité à la master et son cache oeil, et ses vêtements provocants étaient d'une manufacture cependant trop récente

- Nous avons gagné... Nyx, mère de la nuit !

S'exclama le patriarche, manquant presque de se lever de son fauteuil roulant. Un joli sourire apparut sur le visage du Servant, observant silencieusement la réaction de l'homme, l'intérêt de la mère, et bien sûr sa master, bouche bée.

- C'est alors en cette douce nuit que je reviens au monde physique... Adéquat. Et vous, êtes-vous mes fidèles disciples ? Servant, Caster. Nyx.

- Caster, commence Mary, avec toi à nos côtés, cette guer...

- Pffrt... Hahaha !

https://www.youtube.com/watch?v=rRWe-igolq4

Le regard innocent de Mary se lève vers le Servant, la professeure est dans l'incompréhension totale à l'éclat du rire fort de la voix douceâtre du Servant, faisant écho dans cette pièce peu attrayante.
Elle tend une main et un sabre apparaît dans celle-ci, son poing ganté se ferme autour du manche, qu'elle apporte vers sa poitrine, la lame vers le ciel.

- Je crois qu'il y a un malentendu. Servant, Lancer ! Julie d'Aubigny, la Maupin ! Qui est donc mon Master, est-ce le paltoquet au crâne luisant, la radasse cachant ses rides, ou la jeune fille qu'ils ont l'intention de trahir ?

L'oeil de Dixie s'écarquille, et le paternel tape du poing sur sa chaise.

- Comment oses-tu, tu es un servant, et tu vas nous respecter...

- Dixie, lève ta m...

Un son d'explosion violent résonne, si fort et puissant que c'en est presque si les tympans des malheureux présents auraient pu en être percés. Les deux parents sursautèrent à ce son, et Dixie habituée aux tirs en intérieur semblait moins effarouchée. Il se trouvait en vérité que Mademoiselle De Maupin pointait actuellement avec un pistolet ancien le crâne de Mary, prête à lui faire exploser la cervelle sans aucune once de vergogne -un peu comme de son vivant lorsqu'elle était prête à exploser le crâne de la Duchesse du Luxembourg- un premier tir avait été fait dans le mur, mais le second n'allait pas être fait pour manquer.

- J'espère que ta première impression de moi menaçant d'envoyer ta mère dans les profondeurs du Tartare ne te choque pas trop, ma jolie Master, mais je n'aime guère les conneries, et celles-ci, je les sens jusqu'à Venise. Quel est ton nom ?

- Wouah... Euh... Dixie De Sade.

- Eh bien eh bien, la famille De Sade existe encore ! Mais ne bavardons plus maintenant, je crois bien que nous avons à guerroyer, n'est-il pas ?

[Anastasia]

Thème : https://youtu.be/W6FaZSmH88w

Peu de temps après avoir invoqué son Servant, la jeune femme se tenait là, en bas des escaliers, les bras croisés. Elle semblait attendre quelque chose et tapota son épaule pour démontrer son impatience. Ses yeux étaient rivés vers l'étage de la maison pendant qu'elle entendait des bruits de pas incessants. Lorsque soudain, elle pouvait apercevoir une silhouette au sommet des marches.

"- C'est une chouette baraque ! Ça fait beaucoup d'espace pour une seule femme, non ?" Fit l'homme, débarquant.
"- Vous avez finit votre visite ?" Fit-elle, légèrement agacée.
"- Héhé... Ouais, c'est pas mal !" Fit-il, descendant les marches en ricanant.

Regardant son Servant parvenir à elle, Anastasia commençait à réfléchir à une question qu'elle s’apprêtait à poser. Posant les yeux sur l'immense "épée" de fer que le Roi avait gardé près du canapé, elle se lança.

"- A en croire cette grosse épée, je peux en conclure que vous êtes un Saber, c'est bien ça ?" Demanda-t-elle.

Beowulf atteignant son niveau, il posa les yeux à son tour sur sa relique avant de sourire, presque comme pour se moquer de l'ignorance qu'avait sa Master pour sa classe.

"- Eh non... Je suis un Berserker." Fit-il, ce qui arracha un air étonné à sa Master.
"- Q-Quoi... ? Mais, je pensais que les Berserker étaient... Enfin... "
"- Fous ? Je vois ce que tu veux dire. C'est vrai que dans la majorité des cas, les Berserker ne sont pas des Servants faciles à vivre... Mais dans mon cas, je suis suffisamment lucide pour ne pas succomber à mes instincts combattifs. Enfin, pas totalement..."

Il est vrai qu'à première vue en regardant Beowulf, elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit Berserker. Pourtant, aussi drôle que cela puisse paraître, sa classe était cohérente à sa légende. La taille de son arme laissait aussi imaginer qu'il possédait aussi une force spectaculaire en plus de son imposante carrure. Ce dernier se déplaça alors pour récupérer son imposante épée et la positionna dans son dos, la gardant en équilibre par une bande de tissu entourant le manche qu'il tenait dans sa main, utilisant son épaule comme appui. Esquissant un léger sourire, il s'approcha de nouveau d'Anastasia.

https://www.noelshack.com/2021-45-5-1636730132-guiltygearthumb1-1611590394536.jpg

"- Très bien. Quand partons-nous ?" Demanda-t-il.

L'initiative de son Servant prêt à combattre surprit légèrement Anastasia.

"- Vous êtes enthousiaste. J'apprécie votre volonté." Répondit-elle, esquissant un sourire plus serein.
"- J'ai déjà hâte de voir ce à quoi les autres Servants ressemblent. Par ailleurs, puis-je te demander un service ?"
"- Eh bien, oui, bien sûr." Fit-elle, un peu surprise de la demande.
"- Peux-tu arrêter de me vouvoyer ? Je n'aime pas vraiment ça."
"- Ah ? Euh... Oui, comme vous voud... Enfin, comme tu veux." Répondit-elle, avec un peu de mal.

Cela fit rire légèrement le Servant. Les évènements avaient quelques peu lâchés Anastasia qui était réellement surprise du comportement de Beowulf. Il n'était vraiment pas cette description qu'elle imaginait du Roi sage, mais fort. Cependant, ce n'était peut être pas un mal... Elle imaginait qu'avec ces formalités abrégés, il était plus simple de communiquer avec Servant. En revanche, il était jusqu'à maintenant imprévisible pour elle.

"- Bien... Hâtons nous." Fit-elle, pour clore la discussion.

[Seattle]

"Ô roi de Bretagne, la nuit tombe... Irons-nous à la rencontre de nos ennemis ?"

Ledit roi de Bretagne observa un long silence, se contentant d'observer les lumières de la ville. Ce spectacle de milliers de feux allumés pour lutter contre l'obscurité grandissante, un événement des plus communs dans ces métropoles du vingt-et-unième siècle, l'impressionnait réellement, lui qui avait régné sur une contrée où nuit et obscurité faisaient bon ménage avec magie noire, monstres et envahisseurs.

Derrière lui, son Master - qui était plutôt en l'occurrence son servant, les rôles habituels étant inversés entre eux - attendait sereinement une réponse, la tête penchée et le genou posé au sol. Cette apparente servitude au familier qu'il avait pourtant invoqué, lui, le puissant mage Aeddan ab Caerwyn, n'était nullement contraignante pour lui. Au contraire, elle répondait à la logique de son plan, de son objectif pour la guerre du Graal.

Il leva ses yeux pâles et fatigués pour contempler la stature remarquable de son Servant, Crimson Saber. Uther Pendragon, le terrible Roi de Bretagne, père du légendaire Arthur. Uther restait de marbre devant la baie vitrée d'une luxueuse suite d'hôtel, bras croisés. Puis il se retourna vers son Master-serviteur, plongeant son regard de braise dans celui d'Aeddan pour enfin lui répondre :

"Probablement..."

Le mage gallois sourit et s'inclina de plus belle, avant de s'en aller pour aller préparer leur sortie. Cette première nuit de guerre du Saint Graal serait l'occasion pour eux d'affirmer haut et fort leur objectif, la victoire, et de lancer un défi aux autres héros.

Au même moment, à plusieurs kilomètres d'ici, le diacre Nelio Trebaldi marchait dans une ruelle, recouvert par un ample manteau et une capuche grises. Devant lui, son Servant ouvrait la marche. Nelio le scrutait silencieusement, observant sa façon de se mouvoir, d'apprivoiser cet environnement moderne. Il serait l'instrument de sa victoire, de la sainte mission qu'il s'était vu confier par sa hiérarchie.

[Akane]

La jeune fille était sans voix face à ce qui s'étaient déroulés sous ses yeux. Elle connaissait ces mafieux et avait déjà eu affaire à eux par le passé. Il s'agissait de salopard de la pire espèce, et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine empathie pour eux tant leur exécution avait été brutale.

- Bien. Maintenant, il ne reste plus que toi.

D'un coup de sabre tranchant dans le vide, il dégagea le sang qui dégoulinait de sa lame, la vivacité du coup suffisant à pratiquement le nettoyer.

- Montre-toi, je sais que tu te caches dans le coin. Inutile de te la jouer discret. Je finirai forcément par te trouver par moi-même, et si c'est le cas, ton sort est déjà scellé. Rends-toi.

Des bruits de pas résonnèrent au fond du chantier, leur son se faisant de plus en plus proche. La silhouette d'un homme lourdement vêtu et armé devint visible. Il avait les mains en l'air, signalant son abandon immédiat. Sa combinaison noire laissait supposer qu'il faisait partie d'une unité militaire ou quelque chose de similaire.

- Sage décision, murmura l'épéiste, toujours armé. Qui es-tu ?
- Nom de code : Iblis. C'est tout ce que je dirai concernant mon identité.
- Eh, tu crois sincèrement être en position de choisir les informations que tu donnes ?

Saber ne l'affichait pas sur son visage, mais il était prêt à abattre sa lame sur Iblis à tout instant. Son aura était incroyablement intimidante, charismatique.
Pourtant, l'agent restait parfaitement calme. Impassible, il répondit :

- Je ne dirai rien de plus là-dessus.

Sa réponse arracha un sourire au Servant. L'audace de ce mystérieux individu, pourtant un simple humain à première vue, l'intriguait.

- Tu ne manques pas de cran. Dans ce cas, explique-moi la raison de ta présence.

Iblis resta silencieux pendant quelques instants, son regard fixant le surhomme qui lui faisait face à travers sa visière rouge, couleur qui seyait à merveille le général japonais.

- A l'annonce de la prochaine guerre du Graal, différents clans de yakuzas sont entrés en conflit. Ils se disputaient le catalyseur ayant servi pour ton invocation, et donc prendre part à cette nouvelle guerre. Je ne donnerai pas davantage de détail, mais ma mission consistait à éliminer le master en question et récupérer ses sceaux de commandement.
- Je vois. Intéressant. Comme tu peux le constater, ça ne s'est pas déroulé comme prévu. Le petit souci, maintenant, c'est que tu connais l'identité de ma master actuelle. Donne-moi donc une raison de te laisser la vie sauve.

Iblis se tut brièvement face à l'air menaçant qu'affichait le guerrier. Il savait déjà quoi répondre, mais fut interrompu dans son élan par la lycéenne dont la voix s'éleva.

- Ok, attendez un instant. Guerre du Graal, catalyseur, sceau de commandement... je pige rien à votre charabia là. Vous pourriez pas rendre ça plus clair ? demanda-t-elle, son visage empli d'incompréhension et de perplexité.
- La guerre du Graal est une compétition meurtrière où les participants s'affrontent tous dans le but d'obtenir le Saint-Graal, un artefact magique légendaire capable d'exaucer n'importe quel voeu, expliqua Iblis, passant les détails. Pour se battre, les participants font appel à ce que l'on appelle un Servant, une sorte de familier surpuissant dont la tâche est d'épauler son Master. Il s'agit généralement de héros légendaires ou historiques. Le Samouraï se trouvant à côté de toi en est un.

Constatant que la jeune fille commençait à saisir la situation, bien que non sans difficulté, il enchaîna avec la question que Saber lui avait posé précédemment.

- Pour ce qui est de ma survie, j'ai une proposition à vous faire.

Il s'arrêta un instant, le regard tourné vers ses deux interlocuteurs, et adopta un ton encore plus sérieux.

- Faisons équipe. Cette demoiselle sera le Master, et je serai un allié plus apte à affronter les autres participants directement. A travers notre alliance, je lui en apprendrai davantage concernant la guerre et ses différents concepts surnaturels.
- Oh, voilà qui est intéressant... dit le Servant, deux doigts sur le menton.
- Je pourrais commencer par lui greffer les sceaux de commandement du mafieux que tu as tué, par exemple.

Il pointa du doigt le bras du chef yakuza se trouvant sur le sol un peu plus loin. Par ailleurs, le sang qui dégoulinait auparavant sur le chantier avait étrangement disparu. Les cadavres étaient toujours là, mais le liquide rouge s'était volatilisé.

- Donc, tu disposes de certaines notions dans le domaine de la magie.
- Ce n'est pas mon point fort, mais oui, en effet.
- Qu'en penses-tu, Master ? Devrais-je l'exécuter, ou acceptes-tu sa proposition ?

https://www.youtube.com/watch?v=wFWjmJ7KXxY

Au départ, Akane fut plutôt hésitante. Il était question d'un parfait inconnu, après tout. Et qui était probablement capable de la tuer en l'espace d'un instant s'il le souhaitait. Mais en y réfléchissant, il serait stupide de refuser un potentiel allié lorsque l'on s'embarque dans un voyage vers l'inconnu. D'autant plus qu'elle ne pouvait plus faire demi-tour désormais. Dès l'instant où elle avait bondi au centre du cercle d'invocation, l'aventure pour elle avait commencé.

Inspirant un bon coup, elle hocha la tête puis répondit, l'air confiant :

- Akane Kimura, jeune lycéenne travaillant dans un restaurant à mi-temps. J'espère que nous ferons une bonne équipe, termina-t-elle en tendant la main vers Iblis.

Ce n'était pas visible à cause de son casque, mais le soldat sembla esquisser un demi-sourire sous son masque à gaz. Il s'approcha, puis serra la main d'Akane, scellant le pacte et l'alliance qu'ils venaient de créer.
Saber, quant à lui, laissa échapper un léger rire, puis rengaina son sabre avec amusement.

- On dirait que c'est décidé, du coup. Cela étant dit, je ne me suis pas encore vraiment présenté jusque là.

L'épéiste s'assit sur une grande poutre en métal, tourné vers sa Master avec son arme posée contre son épaule. Il avait le dos courbé et la tête penchée vers l'avant, souriant.

- Servant de classe Saber, je m'appelais autrefois Ushiwakamaru, mais on me connaît plus particulièrement sous le nom de Minamoto no Yoshitsune. Yoshitsune fera l'affaire pour vous. J'ose espérer que vous serez à la hauteur, Iblis, Akane.

[Dixie]

https://youtu.be/RrmWFjnAP2E?t=2

En fin de soirée, le soleil s'apprête à se coucher sur l'état de Washington au Nord des USA, une Chevy Camaro Cabriolet noire dévale la route nationale, dépassant amplement les limites de vitesse. Au volant, une cigarette au bec, Dixie manipule le bolide fournit par le Gouvernement, voyant enfin la grande ville de Seattle pointer le bout de son nez à quelques kilomètres de là. Assise à côté, l'excentrique Demoiselle de Maupin, Lancer.
Le véhicule devait sans l'ombre d'un doute être bourré de mouchards afin de garder l'agent sous écoute, quant au coffre, celui-ci était chargé d'armes de guerre, de munitions, et elle avait installé une bombe sous son propre siège, rien ne vaut mieux qu'une bonne voiture piégée après tout.

- Pas très bavarde, Master ?

Le silence doux fut brisé par la voix agréable et chantante de la chanteuse d'opéra, actrice, aventurière, kidnappeuse de cadavres de nonnes, escrimeuse, et tant d'autres titres, Julie. Cela fit dévier le regard froid de Dixie De Sade, prenant quelques instants avant de répondre avec son agréable accent Texan.

- Nan, désolée ahah. Je réfléchis à beaucoup de choses, là. On m'a fait parvenir les dossiers de potentiels autres Master, aucune idée de leur servants, cependant, comme quoi même la CIA n'a pas tout les secrets.

- J'ai assez hâte d'aller me battre, ma chère Dixie, mais j'espère que tu seras capable de suivre.

Dit légèrement la Servant, la militaire recrachant un peu de fumée par la bouche eut un très léger sourire.

- Je serai aussi dans le feu de l'action, compte sur ça. Certains des participants me mettent mal à l'aise, cependant. Difficiles à percer. Il y a déjà Knight, apparemment, le fameux prodige de l'Académie de Londres.

- Un maudit Anglois, hein ?

- Exact. Mais il y a aussi un ancien prof de cette académie. Eriksen. J'ai pas trop peur des mages, après, j'ai quelque chose pour les envoyer à la morgue... Je suis plus intéressée par d'autres, ils ont une Russe, une véritable assassin. Anastasia. Et un mercenaire, aussi. Un type flippant qui porte un masque. Ceux là... C'est des tueurs, des vrais. Pas des zinzins de la gâchette. Ni des lâches qui font sortir des colombes de leur chapeaux.

Posant ses doigts pâles sur son menton, accoudée à la fenêtre abaissée, D'Aubigny lance un regard intéressé à la Master.

- Et toi, Miss De Sade, n'est-tu pas une tueuse ?

- Si.

La réponse était simple et concise, mais la Maupin insistait d'un regard curieux et intéressé.

- Spec Ops, on fait partie des plus dangereux et imprévisibles. Reconnaissance, Tactiques Non-Conventionnelles, Anti-Terrorisme, Chasse à l'Homme, et caetera. J'ai fait l'Afghanistan.

De Sade regardait toujours droit devant elle, arrivant enfin dans la grande cité de Seattle, elle écrasa sa cigarette dans le cendrier de la luxueuse voiture, les cendres laissant un chuintement incandescent à leur éteinte.

- Peut-être pourrons-nous discuter de cette guerre ensuite autour d'une bouteille de vin, Mademoiselle De Sade ?

Un regard curieux fut lancé de la part de Dixie, vers une D'Aubigny intéressée, puis l'unique oeil fonctionnel de Dixie se reposa sur la route.

- Peut-être. Bien que je suppose que ce soir risque d'être agité, certains des Master sont déjà là. Maintenant j'ai aucune idée de qui ils ont pu invoquer. J'ai confiance en tes capacités, mais j'ai encore aucune idée de qui se trouve en face de nous.

- Le meilleur moyen n'est-il donc pas de foncer tête baissée ?

- Mhm. On va devoir aviser sur le tas.

- Mon domaine de prédilection.

Lancer pouvait en effet se montrer utile, une duelliste invaincue, capable de se battre avec excellence même en désavantage numérique et complètement saoule, maligne et vicieuse, si elle peut exploiter une faille elle n'aura guère d'état d'âme à propos de cela. De quoi forcer ses adversaires à en dévoiler trop, et permettre à Dixie d'établir de vraies stratégies.

[Lieu Inconnu]

OST : https://www.youtube.com/watch?v=gOpB12ow-VM&ab_channel=L

Es-tu là ?

- ...

Oui ... Toi ...

- ...

Notre jeune inconnu aux cheveux hérissés traversait un vide spatial à toute allure avant de calmement atterrir sur une plateforme qui lui est familière. Il scruta aux alentours et se mit automatiquement sur ses gardes. Sa présence ici est particulière. Il y a quelqu'un ... ou quelque chose, qui semblait l'appeler. Il ressenti une concentration de mana anormalement gigantesque et se dirigea naturellement vers elle.
Ne voyant aucun danger apparaître, il reprit une posture plus calme avant de lentement lever la tête, comme si il savait à qui appartenait cette mystérieuse voix qui lui parlait quelques secondes plus tôt.

- Vous avez été choisi comme étant l'un des combattants de la Guerre du Graal. Cependant votre présence en elle-même est mystérieuse, vous ne correspondez à aucune époque historique de cette dimension et pourtant ... Le Graal vous as choisi. Qui êtes-vous exactement ?
- Le Graal .. ? Est-ce donc cette mystérieuse mana que j'ai ressenti ? A quel point ce pouvoir est-il fort pour que je puisse le repérer de mon propre monde .. ?
- ...
- Le pouvoir de l'éveil ... C'est la dernière chose que j'ai utilisé, est-ce que ce serait en lien avec tout ça ? J'ai sacrifié ma propre existence pour sauver quelqu'un qui m'est cher. J'imagine que cela doit faire partie des conséquences.
- La Guerre du Graal, une guerre sanglante entre plusieurs mages expérimentés, un seul en ressortira vainqueur et un seul pourra voir son voeu exaucé.
- Un voeu vous dites .. ?

Notre jeune inconnu baissa la tête quelques secondes avant de poser sa main sur son cœur.

- Très bien, j'en suis. Je dois inspecter la puissante mana qui émane de ce monde de toute façon. Qui sait ce qu'on peut y trouver ?

L'inconnu invoqua une mystérieuse clé géante arboré, et concentra sa magie en elle. Une rafale de vent envahit la pièce et une mystérieuse serrure apparut vers le vide.

https://static.wikia.nocookie.net/kingdomhearts/images/6/6b/Keyhole.gif/revision/latest/scale-to-width-down/250?cb=20120324175314

Il pointa son arme en direction de cette dernière et une explosion de lumière jaillit, faisant disparaître notre jeune inconnu si mystérieux.

[Akane]

Plusieurs explications et journées plus tard, le trio se trouvait à Seattle, ville où allait avoir lieu la guerre du Graal. La nuit était désormais tombée. Akane marchait aux côtés de son Servant dématérialisé. Ils se trouvaient non loin d'un espace vert, situé juste à côté d'une vieille usine qui a cessé d'être en activité depuis un moment.

La master portait un sweat à capuche. Les mains dans les poches, elle restait sur ses gardes, à l'affût.

- Pas très éclairé comme coin, souffla-t-elle, le regard allant de droite à gauche.
- Un endroit parfait pour tendre une embuscade, en somme, répondit Yoshitsune, qui regardait cette caractéristique avec l'oeil d'un tacticien.

[Narration]

Pendant qu'Arkane se promenait aux côtés de son Servant, tentant de se dissimuler sous sa capuche, une ombre se faufilait entre les ruelles. Ce n'est qu'au moment où la Master de Saber se retrouva dans l'angle mort des lampadaires, qu'une poignée de couteaux se rua sur elle dans le but de lui transpercer le cou.

[Akane]

Les projectiles fusèrent à toute allure vers la lycéenne, mais furent interrompus juste avant d'atteindre leur cible. Des étincelles crépitèrent alors qu'ils entrèrent au contact avec un objet solide, mais invisible. Au son de l'acier s'entrechoquant derrière sa nuque, Akane sursauta légèrement. Elle se retourna, une goutte de sueur sur le front.

- Une attaque ?
- Il semblerait, répondit Saber, toujours dématérialisé.

- Qui est là ?! Montrez-vous si vous l'osez ! s'écria la jeune fille, cherchant du regard la personne qui avait tenté de l'assassiner.

[Narration]

Une ombre continuait de se faufiler derrière les murs avant d'arpenter les toits à toute vitesse. Cette silhouette se déplaçait sans répit avant de prendre son envol et tenter cette fois d'approcher vivement la jeune Master par les airs, fondant sur elle dans le but de lui trancher la nuque avec ce qui ressemblait une immense lame.

[Akane]

Instantanément, le guerrier japonais fit son apparition, se matérialisant à travers des particules bleutées. Son avant bras protégeait la nuque d'Akane avec son brassard métallique rouge. Dans son autre main, il tenait son sabre qu'il fit s'abattre sur la silhouette assassine.

-------------------

Un peu plus, au fond du parc des travaux à gaz, Iblis était positionné en hauteur dans l'usine, et avec du matériel de pointe. Se fondant dans l'obscurité avec sa tenue militaire sombre et son masque à gaz, il était en train d'installer un fusil de précision au calibre moyen. Une fois parfaitement mis en place, il plongea l'un de ses yeux dans le viseur, inspirant pour optimiser sa précision. Yoshitsune et Akane étaient apercevables faisant face à une autre personne.

Il se concentra, attendant patiemment le bon moment, puis pressa la détente. La balle partit à toute vitesse vers l'assassin.

[Narration]

Voyant que son attaque avait échoué, le spectre était toutefois avertie de la présence de l'individu armé de son sabre et s'empressa de positionner sa lame face à elle pour parvenir à se laisser porter par le coup d'épée, profitant de son agilité et de sa légèreté. Les yeux posés sur le samouraï, elle suivit le mouvement de son sabre, comme une feuille portée par le souffle du vent et parvint à s'échapper.

Thème: https://youtu.be/SAlv71aBNS0?list=PLRW80bBvVD3Vwg6Kly83cHCcpDdnDdWqo&t=66

Cependant, malgré son contrôle aérien, elle ne pouvait échapper aux yeux du tueur et se retrouva dans sa ligne de mire. Lorsque la balle fut tirée, l'assassin disparut soudainement, comme si sa silhouette avait soudainement été évincée. Elle avait été en réalité portée par une ombre plus imposante, s'emparant d'elle pour la poser au sol.

"- Je vais déloger le tireur embarqué. Occupe toi d'eux !" S'exclama la voix féminine, laissant son coéquipier seul.

Son ombre se déplaça à toute vitesse en direction d'un étage de l'usine, savant pertinemment d'où venait le tir. Traversant une fenêtre à la surprise du tireur, elle tenta de lui envoyer sa lame à son tour derrière le crâne.

Pendant ce temps, sur le terrain ouvert, l'homme qui se tenait seul face à la jeune Master portait une épaisse veste rouge ainsi que sa large épée dans son dos, qu'il tenait avec un ruban. Il était grand et imposant, esquissant un léger sourire en observant le samouraï japonais.

https://imgur.com/ggseR1m

"- Un sabre, heh... Tu dois être Saber."

[Akane]

Yoshitsune analysait l'individu qui lui faisait face. Il avait beau puiser dans les informations fournies par le Graal, son style vestimentaire et l'allure de son arme ne lui disaient rien.

- Qui sait ? Ce n'est peut-être qu'un leurre pour te tromper.

Il fit signe à Akane de s'éloigner. La jeune fille s'exécuta, curieuse de voir ce qui allait se dérouler sous ses yeux.

- Qu'en est-il de toi ? Ton arme paraît trop imposante pour une épée conventionnelle, et trop rustre pour une lance.

[Iblis]

Sortant un couteau de combat d'une de ses poches, il para le projectile en donnant un coup dedans, bondissant ensuite en arrière pour prendre ses distances. Des motifs magiques semblaient dessinés sur la lame du couteau.

"The Blonde Huntress", hum. Le combat s'annonce difficile.

Il dégaina ensuite un pistolet qu'il attrapa avec son autre main, et commença à tirer sur son adversaire à répétition.