Le cinéma, ça se discute : quand on regarde les films de l'entre-deux-guerres, au-delà des questions de goûts, on se rend compte que le cinéma français était particulièrement inventif et dynamique : L'Herbier, Gance, Vigo, Duvivier, Clair etc. La France avait alors la primauté internationale, avec les studios Pathé notamment, et seules l'Allemagne expressionniste ou la Russie d'Eisenstein pouvait prétendre à une telle virtuosité.
Mais bien des réas ont fui l'occupation, direction les States et Hollywood, René Clair typiquement, et même Fritz Lang, pionnier de l'expressionnisme allemand! De manière générale, les luttes idéologiques ont affaibli la créativité des artistes européens, d'autant que le cinéma est un media de masse idéal pour manipuler les foules... Art européen, il a été sacrifié pour faire la publicité des meilleurs meurtres de masse.
Faut-il parler de la Nouvelle Vague des années 60-70? C'est intéressant mais pas tellement d'un point de vue cinématographique, je trouve...
Dans les années 90 cependant, il y a encore une génération-clé de réalisateurs orientés "film de genre", Jeunet (initiateur du remaniement numérique des images, couleurs et lumières en post-production, aujourd'hui généralisé, avec Amélie Poulain), Besson, Kounen, etc. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas : ils se sont montrés inventifs dans leur catégorie. Et là encore, la plupart tenteront l'aventure américaine, non pour fuir le vieux continent mais pour financer des budgets trop volumineux pour le petit marché du film d'auteur.
En cinéma, on aura beau dire, la qualité ça se paie.