J'ai tendance à me mélanger les pinceaux à force de passer d'un temps à l'autre ~ ~

Je rattraperai mon retard dans la semaine.
Pour le peu que t'en as à foutre.

Je ne sais même pas qui vous êtes monsieur.

UP.

(Je l'effacerais si tu veux racl' / )

Comme tu veux, mais pour moi un up est inutile

Ceux qui lisent sauront bien retrouver le topic quand ils veulent lire, et ceux qui lisent pas s'en foutent

Peut-être qu'il y a aussi des personnes, potentiellement intéressées par ta fic, qui passent sur le fofo en jetant juste un oeil vite fait sur la 1ère page, et qui passent à coté parce qu'ils sont pollué par les topics qui dépassent pas 12 post.

Puis au pire si ça sert pas à faire découvrir ton talent, ça servira à faire coulé les talc.

si ça sert pas à faire découvrir ton talent

L'enfoiré.

Cet acte de haute trahison envers l'auteur du Guide des bouchers est intolérable.
J'ai une commande pour une dinde de noël.
Je note l'odeur de ton pipi, mes chiens vont s'occuper de toi.

PS : Elle est bonne, c'est qui ?

Le 05 novembre 2015 à 22:33:28 Moyashi a écrit :

si ça sert pas à faire découvrir ton talent

https://www.jeuxvideo.com/moyashi/forums/message/737348004

toi ton truc [...] l'écriture.

Le 05 novembre 2015 à 22:51:16 [Lord_Snow] a écrit :

https://www.jeuxvideo.com/moyashi/forums/message/737348004

toi ton truc [...] l'écriture.

Rofl' celui-là est pire.
https://www.youtube.com/watch?v=_RJpDKGubrY
Jay = Goku.

toi ton truc c'est pas la lecture, pas les dessins, (l'intelligence non plus apparemment)

N'oublions pas l'essentiel je vous prie.

Monde d'enfoirés, on ne peut plus rien écrire sans que l'autre mette en favoris

Même pas, je m'en souvenais, et visiblement JCV s'est rappelé qu'il y avait une fonction recherche par message

ça donne des défauts pour mieux mettre en valeur les qualités.
C'est connu ça Jay, c'est une preuve d'admiration, je dirais même plus, c'est une preuve d'amour.

On a franchi un certain cap avec ce gif.

Celui du bon goût.

Mais y en a-t-il déjà eu sur ce forum ?

Yoake no Sensō

Suitai

Chapitre 11

///Myria///

L'emplacement du campement n'était plus très loin. Et avec lui, son père, Baral, ainsi que sa soeur Yami, mais aussi tout le clan Hetsunagi. La dernière fois qu'elle l'avait vu, la situation était tendue. Qui sait comment allait réagir Yami à son retour, accompagné de quelques Aburame qu'elle était.
Certains membres pourraient y voir d'un mauvais oeil sa décision, mais cela évidemment, ce serait avant qu'elle ne sauve leur chef.

Yami, idiote, tu ne sais pas à quel point je t'aime. Mais il t'arrive d'être vraiment idiote parfois.

-J'espère que vous êtes aussi compétent que l'a laissé suggéré votre....votre quoi déjà ?

-Maître alpha. Et oui, je suis aussi compétent qu'il l'a laissé sugéré. Cependant, rien ne peut me permettre d'affirmer que je serais en mesure de sauver votre père. Mais puisque Shigeki l'a demandé, je ferais tout ce qu'il m'est humainement possible de faire.

La phrase était, comme de coutume pour les Aburame, dépourvue d'émotions, aussi infimes pouvaient-elles être. Et bien qu'elle semblait destiné à rassurer Myria, ce n'était pas aisé d'y parvenir.

Ah oui, tu feras tout ton possible, ça je vais m'en assurer personnellement. Et s'il advenait que ce ne serait qu'un piège pour atteindre mon père, je te le ferais payer. A toi. Tes amis. Ton maître alpha. Ton clan. Et même ta précieuse forêt.

Le moment était venu. Le clan était là, tout proche, et les sentinelles avaient (déjà) repérés le groupe que formait Myria, Sanzo et les cinq Aburame chargés d'escorter ces deux-là. Alors même qu'elle avançait avec la conviction que le clan comprendrait son geste, des hommes s'interférèrent dans son projet de sauver son père.

-Qu'amènes-tu là Myria ? Qui sont ces étrangers ?

-Pas le temps d'expliquer, ils sont là pour mon père.

-On ne peut pas...

-...Peut pas quoi ? Coupa-t-elle d'un ton qui ne souffrait d'aucun réplique. Laisser votre chef être sauvé ?

Mais si ces individus, que Myria connaissait très bien, ne savaient quelle décision prendre, entre obéir aux directives qu'on leur avait données, et laisser la fille de leur chef agir pour ce qu'elle pensait être le bien de Baral, ils n'eurent pas véritablement le temps de prendre une décision. De plus, il fallait sans doute parler en l'occurrence de fille de leur ancien chef, comme allait très rapidement l'apprendre la très émotive Myria.

-Te revoilà finalement.

Pour elle qui l'avait connu depuis sa naissance, reconnaître la voix de sa soeur n'était pas sorcier. Elle jaillit rapidement, alertée par d'autres sentinelles qui étaient venus l'avertir, comme elle l'avait commandé, de ce retour attendu, ça oui, mais pas foncièrement la bienvenue.

-Oui, ta soeur est revenue, et avec le moyen de sauver père. Maintenant laisse moi passer, ainsi que ces gens-là. Sauf si tu veux être responsable de la mort de notre père.

Chaque trait de Yami respirait une certaine inimitié vis-à-vis de ces paroles. Elle s'approcha calmement de sa cadette, prête à la frapper, si violemment que jamais aucune des deux ne l'aurait cru capable, mais elle s'abstint. Elle retint son coup. Par amour peut-être.

-Notre père est mort. Cela s'est produit il y a deux jours. Il a lutté de tout son être, mais il n'a pas tenu le coup.

La voix débordait d'émotions. Elle se retenait sans doute de pleurer, parce que si l'envie ne lui venait pas alors que l'intonation semblait indiquer le contraire, c'est que Myria ne connaissait pas tant que ça la femme qui avait partagé sa vie depuis tant d'années.
Cependant, d'une voix mélancolique et profondément triste, l'on passa bien vite à un air furibond et des paroles aussi dur qu'était sec son timbre.

-Tu as osé ramener un autre clan ici. Tu as osé indiquer l'emplacement des nôtres. Tu as osé croire que quiconque ici aurait laissé des étrangers toucher au corps de notre bon et respecté chef.

-J'ai osé croire....que j'aurais une chance de le sauver, dit-elle en serrant son poing, comme si elle souhaité en broyer son contenu, alors qu'il était vide.

-Tu as surtout osé croire qu'un autre clan aurait l'envie folle de nous aider. Et comme je n'attribue pas ma confiance aussi facilement que toi, petite soeur, ces gens ne repartiront pas d'ici.

A ces mots, l'expression du désespoir qui se lisait sur le visage de la cadette se transforma. Elle enfila bien vite un masque de détermination, pour offrir un gain considérable de crédibilité aux paroles qu'elle allait prononcer. Mais il ne s'agissait bien évidemment que d'un masque, rien d'autre. La peine et le chagrin étaient encore présent. Mais il ne fallait rien en montrer. Il lui fallait être forte.

-J'ai donné ma parole qu'aucun mal ne leur serait fait.

-Ta parole n'est pas la mienne, Myria. Choisirais-tu de protéger des étrangers plutôt que ta famille ?

-Ils ne sont pas venus avec des motivations belliqueuses. Ils étaient prêts à aider notre père.

-En abrégeant ses souffrances, en s'assurant de sa disparition. Serais-tu profondément stupide, ou aveugle? Crois-tu qu'un clan rival nous aurait tendu la main ?

-Ils ne sont pas nos rivaux. Nous ne les avons jamais combattus, et ils ne participent nullement aux guerres de ce pays. Ils n'ont aucune intention hostile à notre égard.

-Et je garderais ceci comme ce que cela est : ton avis, rien de plus. Mais désormais, en tant que chef du clan Hetsunagi, c'est ma parole qui fait force de loi.

Comme n'importe qui l'aurait remarqué, la tension grimpait. Autant d'un côté que de l'autre. Et les Aburame le voyaient plus que quiconque. Loin d'être des pacifistes, n'étant que des individus restant le plus souvent à part, ces individus inexpressifs n'allaient pas tarder à passer à l'attaque.

-Inutile d'en venir au conflit armé, s'exprima Myria, à l'intention du nouveau chef du clan. Laisse-les au moins repartir en paix, et n'en parlons plus.

Mais avant que Yami ne parvienne à répondre à cette demande, les manieurs d'insectes passèrent à l'action. Bien vite, une nuée de créatures minuscules et grouillantes se déversèrent sur le sol et dans les airs. Supérieur en nombre, les Hetsunagi organisèrent une riposte très rapidement. Usants de diverses affinités, les ninjas tentèrent de faire front unit, pour bloquer la progression du nuage noir menaçant.
Yami, comme tout membre du clan Hetsunagi, était adepte, voir même experte en ce qui la concernait, du combat à la lance. Utilisant cela, et son affinité de la foudre, elle fendit le mur vivant en deux, en quatre, en six, alors que Myria elle, désarmée, se contenta de cracher sa propre affinité, le feu, pour se protéger.
Loin de se prolonger, le combat n'en était pas moins rude. Un Aburame y trouva la mort, ainsi que quelques Hetsunagi. Le reste des ninjas dompteurs d'insectes prit la tangente. La rencontre avait été brutale, et c'était à Myria qu'en incombait la faute, selon Yami. Mais cela n'allait pas s'arrêter là. De plus graves s'accusations allaient peser sur ses épaules.

-Tu as délibérément amené ces intrus parmi nous. Tu savais les risques que cela comportait. Mais tu l'as fait. Tu l'as fait, et si notre père avait été encore en vie, ces étrangers s'en seraient pris à lui. Je ne voulais pas croire toutes ces histoires que certains racontent, mais je crains de n'avoir pas d'autre choix. Cela explique ton comportement profondément stupide, qui se révèle en fait terriblement intelligent. Traître à ta propre famille.

-Quoi ? Lâcha Myria, abasourdie par cette accusation qui semblait totalement forcée.

-Tu as profité de l'état de notre père pour agir indépendamment. Tu voulais lancer une offensive. Tu as utilisé le clan Aburame à cela. Qu'avais-tu à l'esprit au juste ? M'évincer ? M'éliminer ?

-Tu as perdu la tête ?

-Emmenez-la, et gardez la sous-surveillance !

L'ordre était sans appel, et de ce fait, Myria se retrouva bien vite isolée dans une tente, le clan n'ayant pas l'équivalent d'une prison. Ne lui restait qu'à se plonger dans ses réflexions personnelles pour se donner l'impression que le temps passerait plus vite, en attendant un futur jugement, de la bouche de sa propre soeur. Mais tout, tout semblait cacher quelque chose. Pourquoi cette histoire l'avait amené à subir pareilles accusations ? Pourquoi était-elle considérée comme indésirable par son propre clan, alors même qu'elle avait risqué sa vie à prendre contact avec un obscur clan pour sauver la vie de son père ?

Tout le clan ne peut pas être persuadé que j'ai tenté de profiter de l'état de mon père pour prendre sa succession à la place de Yami. Ils me connaissent. Au moins autant que je les connais. Enfin...je pensais les connaître. Car j'ai l'impression de n'être qu'une étrangère pour eux, autant qu'ils le sont pour moi.

Sans vraiment le vouloir, elle se surprit à repenser à de vieux bons souvenirs avec certains membres du clan, alors même qu'elle était toujours à supporter la nouvelle de la mort de Baral. Elle se souvint de sa première bouchée des galettes de Yozo. Ceux-là même préparé spécialement pour renfermer tous les besoins nutritifs qu'un ninja avait besoin. Ou bien Jiro, ce sale garnement avec qui elle se battait sans cesse alors même qu'elle apprenait tout juste à se battre. Des pugilats, plus proches de véritable rixe d'adulte que de simples jeux d'enfants, qui lui avaient permis de s'endurcir comme il se devait. Jiro ayant toujours eu ce caractère brutale et violent, ce qui ne l'a jamais empêché de développer des liens affectifs avec elle. Comme une relation de frère à frère. D'ailleurs, où était Jiro en ce moment ? Elle ne l'avait pas aperçu. Peut-être lui aussi lui avait-elle tourné le dos.
Dans ses souvenirs revinrent également Okakura. De son propre aveu, il l'exaspéré la plupart du temps. Il n'avait en tête que de plaire à Myria. Il le savait, elle le savait. Sans doute avait-elle fait une erreur le jour où elle avait laissé parler sa passion en le laissant l'embrasser. Un doux et long baiser, durant laquelle elle fut comme hypnotisé par les saphirs qui scintillaient dans ses orbites. Passion, peut-être, ou peut-être pas. Il pouvait également s'agir de curiosité, ou même une simple question d'hormone. Mais elle l'avait embrassé, et depuis, il se faisait plus collant que jamais.
Elle repensait à Takaaki. Vieux sage, qui tantôt avait été comme un grand-père, tantôt comme un mentor, tantôt comme un professeur, et tantôt avait été l'homme qui lui avait remonté maintes fois les oreilles quand elle ne cessait de se couvrir de bleus et de rougeur avec son compagnon de jeu, en la personne de Jiro.
Et elle n'en oubliait pas pour autant tant d'autres membres de cette grande famille qu'était le clan. Oui, une famille. Voilà ce que représentait le clan pour elle. Dont Baral, son propre père de sang, était également le leur, d'un point de vue spirituelle ou symbolique. Peu importe, il était le père des Hetsunagi, alors pourquoi l'avoir jugé de trahison alors qu'elle avait juste souhaité le sauver ?

Yami s'est-elle véritablement imaginé que j'ai tenté de trahir le clan...ou bien n'a-t-elle été qu'influençait ?

Difficile pour Myria de trancher sur cette question. Et de toute façon, elle n'avait pas le temps d'y trouver une réponse, puisque quelqu'un avait décidé de lui rendre visite. En la personne d'Okakura.

-Alors ça y est, Yami a décidé quoi faire de sa traîtresse de soeur, et elle t'envoie, toi, pour m'annoncer la nouvelle ?

-Non. Tu es gardé sous surveillance, et il t'es interdit de sortir de cette tente. Mais tu as le droit à autant de visite qu'il plaira à ceux qui voudront venir te voir.

-Il n'y a donc que toi pour se souvenir que je suis toujours un membre à part entière du clan ?

-C'est...compliqué. Yami est à la tête du clan, mais sa prise de commandement est trop récente pour avoir autant de poids qu'il le faudrait pour un authentique chef de clan.

-C'est elle a qui le commandement du clan échoit. Ce n'est pas plus compliqué que ça. Que ça ne plaise pas à certains n'y changera rien.

-C'est pourtant plus compliqué que ça. Il y a les partisans de ta soeur...et les tiens. Et ceux qui restent en retrait dans ce conflit.

-Un conflit ? Quel conflit ? Et que viens-tu me parler là de "mes partisans" ?

-D'aucuns pensent que ta prise de contact avec les Aburame avait pour but de t'offrir l'appui nécessaire pour lancer un coup d'état. T'attaquer directement à Yami, ou tout simplement t'assurer que ton père ne survivrait pas au poison. Mais d'aucuns pensent également que tu ferais un bien meilleur chef que Yami.

-Parce que j'ai voulu lancer un coup d'état ? Lâcha Myria, horrifiée en pensant à l'idée que certains membres de la "famille" pouvaient avoir un tel état d'esprit.

-Non, bien sûr que non. Simplement que...des mots, ici et là, susurrés à telles ou telles oreilles, ont habilement laissé penser que tu ferais un meilleur chef que Yami, du fait qu'en situation difficile, tu réagissais rapidement. En opposition au comportement résignié de...

-...De ma soeur, oui. Mais, à t'entendre parler j'ai fortement l'impression que cela te plaît.

-Bien sûr, répliqua du tac au tac Okakura, toujours aussi envoûtant de son regard digne des reflets de pierres précieuses. C'est moi qui ai susurré ces mots. C'est moi qui ai fait en sorte de t'apporter un gain de crédibilité en tant que chef du clan.

Durant un moment, Myria avait cru mal entendre, ou mal comprendre. Elle avait même cru à une plaisanterie. Il aurait mieux valu que ce soit ça. Plutôt ça, que toute autre chose.

-Tu as réellement fait ça ? Mais....pourquoi ?

-Comment ça pourquoi ? Je pensais que cela t'aurait fait plaisir ? Tu voulais sauver ton père, tu avais visiblement une idée pour y parvenir. Alors moi j'ai voulu t'aider. J'ai d'abord pensé à t'accompagner, mais je me suis dit que je serais plus utile ici. A persuader tout le monde que tu ferais un excellent chef. Tu aurais alors eu une partie du clan à tes côtés pour t'assurer de sauver ton père. Voilà pourquoi j'ai fait cela !

-Mais cela n'a fait qu'empirer les choses. A cause de cela, des rumeurs ont émergés parmi les mots que tu as si bien susurrés. C'est sans aucun doute pour cela que Yami m'a jugé coupable de trahisons. Parce qu'à entendre trop de murmures laissant suggérer que je ferais un meilleur chef qu'elle, ma soeur s'est laissé croire que c'est ce que je voulais.

Okakura avait fait une erreur. Une grave erreur. Et il venait de le comprendre.

-Je...je pourrais en parler à Yami alors. Ou...

-Non, riposta une Myria aussi furieuse que le laisser lire les traits de son visage. Tu as assez parlé comme ça. Ramène-moi Takaaki. Il sera d'une meilleure aide que toi.

Après cela, il quitta la tente, sans dire quoi que ce soit de supplémentaire. Elle s'attendait à voir le vieux sage du clan apparaître rapidement. Cinq, dix, ou vingt minutes après le départ d'Okakura. Mais ce ne fut qu'après plusieurs heures qu'il se présenta à elle.

-Tu m'as fait demander ?

-Oui. Il y a déjà quelques heures. Je pensais que vous ne viendriez plus.

-Je serais bien venu plus tôt, mais ta soeur...

-...Oui, ma soeur. Coupa sèchement la jeune femme.

Yami ne voulait pas qu'il vienne sans aucun doute. Je ne sais pas si je dois l'en remercier de finalement être venu, ou bien lui reprocher de ne pas être venu plus tôt

Elle saisit l'instant où l'ami de son père avait tenu un silence dérangeant pour mettre en ordre autant que possible ses idées, ses réflexions, ses préoccupations. Puis, enfin, elle brisa ce mutisme persistant.

-J'ai besoin de vos conseils. Plus encore dans ces moments de trouble. Il semble que le clan soit diviser et...

-Il l'est. Interrompit brusquement Takaaki avant qu'elle ne poursuive sa phrase, souhaitant mettre clairement les points sur les i. Il l'est, et je ne te mentirais pas ni ne prendrais de gant avec toi. Tu es en partie responsable de ce schisme au sein des Hetsunagi. Pas de tout, certes, mais en grande partie responsable.

-Vous ne comprenez pas. Je suis au courant que beaucoup de rumeurs ont circulé comme quoi je ferais un meilleur leader que Yami. Mais je n'en suis pas à l'origine. Okakura a tenté de m'aider dans mon intention de sauver mon père, en me légitimant à ce titre. Mais je n'ai pris aucune part là-dedans, et si j'avais su ce qu'il avait en tête, je le lui aurais interdit.

-Je vois, mais le problème vient de ce que tu m'avais dit, dit-il simplement en parcourant de long en large et en travers sa barbe foisonnante. Tu m'as très clairement tenu un discours où tu proclamé ta soeur comme incapable de commander le clan. J'ose croire que tu t'en rappelles.

Oui, les propos que j'ai tenus dans le but de vous inciter à m'aider à sauver mon père car vous restiez impassible à l'idée de le perdre pensa-t-elle, sans en dire rien. Se contentant d'un sobre "oui". Ce à quoi Takaaki, non-content de l'avoir fait il y avait tout juste un instant, refouilla au fond de sa barbe dans l'espoir vain de trouver les bons mots à sortir avec tact, puis poursuivit la conversation.

-Je suis au service du clan, mais je suis aux ordres de son chef. Je ne pouvais dès lors pas passer sous silence ces propos que tu avais tenus avant de prendre la décision de partir contacter un autre clan.

Elle avait envie de s'emporter. De crier sa colère pour avoir fait cela. Malheureusement pour elle, elle comprenait la position du vieux sage à la longue barbe. Ainsi, elle ne pouvait l'en vouloir, et ce, aussi fort qu'elle le désirait.

-Ces paroles, je les ai prononcées par ruse. La vie de mon père avait plus d'importance que l'image que je donnais de moi. Et vous refusiez de m'aider.

-Mais ce n'est pas moi que tu devras convaincre.

-Mais vous pouvez m'aider.

-Pas autant que tu sembles le croire. Si je prenais ton parti auprès de ta soeur, mes paroles seraient liés à ce que tu m'as dit. Et il ne serait pas impossible que l'on te prétende menteuse, et fourbe, au point de remanier les faits à ta guise et comme cela pourrait t'arranger. Certains te croiront, d'autres non. Et tu sais ce que cela signifie.

Oui, cela elle le savait. Plus de disssensions, et un clan plus éclaté qu'il ne l'était déjà. Ce qu'elle ne voulait pas. La famille devait se ressouder. La situation ne devait pas empirer, au risque d'arriver à un point de non-retour. Une guerre civile était à envisager, et c'était sans doute la pire chose qui pouvait arriver pour les Hetsunagi, après la mort d'un chef aussi charismatique que Baral. Mais pire que tout, c'est que si cela arrivait, ce serait la faute de Myria. Chose qu'elle ne pouvait ignorer.

-Les grands troubles attisent toujours le chaos. Que ce soit au sein d'une communauté, ou d'un coeur.

Sans que ce soit véritablement de manière consciente, cette phrase résonna dans l'esprit de Myria, et elle n'était pas prête d'en sortir.

-Certains pensent que tu devrais être à la tête du clan, d'autres que ta soeur y est plus apte. Ta passion émotionnelle flamboyante est mise en opposé face au pragmatisme convaincant de ton aîné. Tu as pris une mauvaise décision en te tournant vers un autre clan. Pour une bonne raison, oui, mais une mauvaise décision tout de même. Désormais, il te faut l'assumer, mais surtout y remédier.

-C'est justement le but de cette conversation. J'ai besoin de vous car je ne sais pas quoi faire. Je...je ne sais plus quoi penser en fait. J'aime ma soeur, au moins autant que mon père, mais...toutes ces accusations soudaines, même si elle a visiblement de bonnes raisons de le faire...nous nous connaissons depuis la naissance. Nous avons eu nos bons et nos mauvais moments. Mais nous restons liées par le sang. Alors pourquoi s'est-elle laissé aveuglait par des rumeurs, ou par ma décision de demander l'aide à un autre clan ? Je n'ai même pas l'impression qu'elle s'est donné le mal de me comprendre, ou de m'offrir le bénéfice du doute. Elle m'a accusé, d'emblée. Comme si cela l'arrangeait.

-Attention Myria, je t'ai dit qu'un grand trouble peut attiser le chaos dans un coeur. Essai de voir les choses sous différents angles. Ne te limite pas à ta seule vision. Vois les choses dans leur ensemble.

-Dites ça à Yami. Il faut que le clan reste solidaire. Les temps sont déjà durs, et cela ne va pas s'arranger avec la puissance du clan Naraka qui croit à chaque contrat. Avec la mort de mon père, c'est la réputation et l'influence du clan qui va en prendre un coup. Mais si en plus de cela, il subit un schisme...

Un sourire vint égayer le visage de Takaaki.

-Tu penses comme un chef. Agis en tant que tel.

-Nous savons tous deux qui est le véritable chef. Et je n'ai jamais spécialement souhaité le devenir.

-Ton coeur est perdu, comme le sien. Je n'ai pas pu venir aussi vite que je l'aurais voulu quand Okakura est venu me quémander, car elle m'avait déjà fait demander. Elle aussi voulait des conseils.

-De quel genre, demanda Myria, intriguée par la réponse qu'il pourrait apporter à cette question.

-Le même genre que ceux que j'essaie de te donner. Elle aussi ne sait pas quoi penser de toi.

Donc, si elle tente de me couvrir de honte et d'infamie, de souiller mon nom et mon image, ce serait par manque de confiance ? Ou bien alors ce qu'elle voudrait, c'est s'assurer de son statut de chef

L'idée s'était déjà insinuée dans son esprit depuis un moment, mais c'est en en faisant étalage qu'elle comprit que cela été a envisager sérieusement. De fait, Myria était devenu comme une concurrente pour Yami, même si les lois du clan exigeaient de faire de l'aîné l'authentique chef. Elle avait ses partisans, et les rumeurs n'aidant pas, beaucoup pouvaient envisager la possibilité de la mettre, elle, plutôt que Yami, à la tête du clan. De là, elle n'avait d'autre choix que de mettre sur la touche sa cadette. Et quoi de mieux que d'user des rumeurs pour prétendre agir pour le bien du clan, alors qu'elle ne faisait que s'assurer d'avoir le champ libre pour prendre bien en main les commandes du clan.
Tel un parasite, cette idée allait s'accrocher à elle, férocement. Mais si ce n'était pas qu'une simple idée ? Si elle avait véritablement compris les intentions de sa soeur bien-aimé ? Il lui fallait en savoir un peu plus sur ce qui se passait dans la tête de celle-ci.

-Qu'a-t-elle demandé à mon sujet ? Quel sort me réserve-t-elle ?

-Elle est resté évasive de ce côté. Certains lui ont conseillés de vous excommunier, d'autres, de vous exécuter, d'autres encore de vous pardonner. Aucun avis n'est unanime, ni même certain ou encore définitif, après tout, vous restez la fille de votre père.

-Il y avait des témoins de votre conversation avec Yami ?

-Quelques-uns oui. Les quelques membres qui font figure d'autorité.

-Une majorité de ses partisans.

-Je ne saurais lire dans le coeur des gens Myria. Je n'ai pas encore percé à jour le jutsu qui m'offrirait une telle capacité. Mais tu as quelque chose qui te trotte dans la tête.

-Rien ne dit qu'elle ne vous a pas demandé, juste dans l'intention de faire bonne figure. Me bannir...ou m'exécuter trop vite, et cela pourrait affaiblir son statut de chef en soulevant des suspicions, sachant que quelques membres me soutiennent malgré tout. Et les suspicions sont quelque chose qu'il vaut mieux éviter quand il y a des dissensions au sein d'une communauté.

-L'en crois-tu capable ? De t'exécuter ?

-Je....je ne sais pas. C'est ma soeur. Mon propre sang. Mais...je ne l'aurais pas cru non plus capable de me juger si vite...et je ne m'aurais pas cru capable de la juger si vite. Mais vous l'avez dis vous-même...

-Oui, je l'ai dit. Les grands troubles attisent le chaos.

-Et le chaos risque bien de détruire le clan. Peut-être que si j'avais été plus rapide, avec les Aburame...

-Oh oui, "si", mais en pensant ainsi, tu n'avanceras jamais. Ton père a été un grand guerrier, et un bon chef. Et cela avant tout parce que, bonnes ou mauvaises décisions, il les assumait, et avançait sans traîner.

-Oui, mon père était la meilleure personne que j'ai jamais connue. Voilà pourquoi le clan le suivait. Il était un véritable leader. Chaque fois qu'un problème touchait le clan, il savait quoi faire. Sous son règne, le clan était unit. Unit derrière un seul homme.

-C'est ce qui fait défaut au clan aujourd'hui. De ne pas être uni derrière une seule personne.

« Oui, c'est cela qu'il me faut faire. Reconnaître Yami comme unique chef du clan. Après cela on ne pourra pas dire que j'ai voulu prendre sa place. En revanche, il n'est pas non plus impossible que l'on m'accuse de n'être qu'une opportuniste. Et n'ayant pas réussi mon premier coup, je tente de sauver ma peau en me soumettant. Je n'aurais qu'une seule occasion de me sortir de ce pétrin. »

Myria réfléchit un instant. Car des réflexions, elle en était assaillie, et tout devait être parfaitement limpide dans son esprit, sans quoi, elle pourrait en venir à prendre une mauvaise décision. C'était déjà une décision de ce genre qui avait rendu le clan si perturbé.

« Non, il ne s'agit pas que de moi, mais des nôtres, tout entier. Vous l'avez dit vous-même, je dois voir les choses sous différents angles. Ce serait égoïste de ne penser qu'à moi en cet instant, je suis en partie responsable des troubles que nous vivons actuellement. C'est à moi de ramener l'ordre. C'est ce qu'aurait fait mon père. Mais, comment aurait-il fait, lui qui était si intelligent, visionnaire et lucide. Il me faut mettre un terme aux dissensions, une fois pour toute. Je serais prête à m'exiler si cela pouvait apaiser le clan. Mais rien ne garantirait que cela aurait l'effet escompté, et que les tensions disparaîtraient avec moi. »

-En serais-tu capable ? De t'exiler pour le bien du clan ?

-Je pense que oui. Plus facile à dire qu'à faire, mais...le clan était tout pour mon père. C'est son propre père avant lui qui l'avait fondé, mais c'est lui-même qui en a fait ce qu'il est aujourd'hui. L'un des plus puissants du pays. Je ne saurais bafouer sa mémoire en agissant de façon égoïste et en faisant passer mes intérêts avant ceux des nôtres. Ce serait trahir et le clan, et mon père. Une véritable trahison envers LA famille. Ça, jamais ! Une véritable trahison des valeurs qu'il m'a inculquées, lui, mais également vous.

-Tu parles, penses et raisonnes comme ton père. Tu es capable de prendre des décisions difficiles, ça oui, je le vois dans tes yeux. Ta soeur n'a peut-être pas la même force de caractère que toi. Tu ferais ce qu'il faut, quand il le faut, et parce qu'il le faut. Alors, il y a peut-être un moyen.

-Lequel ? Dites-le-moi Takaaki, dites-le-moi.

-Selon les lois de notre clan, loi que le père de ton père a lui-même créé, il y a potentiellement un moyen. Il t'est possible de prétendre au titre de chef de clan, si tu affrontes l'actuel chef au cours d'un combat singulier.

-Un duel ? En quoi combattre Yami pour prendre sa place pourrait résoudre quoi que ce soit, alors que beaucoup m'accusent justement d'avoir tenté de prendre les commandes du clan, au détriment de mon père et de ma soeur ?

-Le clan a besoin d'un chef. Un seul et unique chef. C'est avant tout la force qui régit notre monde. Les forts soumettent les faibles, et c'est pour cette raison que, malgré la place légitime qu'avait ton grand-père, à la tête du clan, il a mis en place cette loi. Les lois sont faites pour être suivies, plus encore que la parole d'un leader, et sais-tu pourquoi ? Parce qu'elles peuvent perdurer bien après la mort de ceux qui l'ont mises en place. Cela devient une part inhérente d'un groupe, d'une communauté, d'une société. Les lois ne sont alors ni plus ni moins qu'un élément d'une culture. Chaque clan a ses propres lois, ses propres règles. Provoquer ta soeur en duel et la vaincre te permettra de gagner de nouveaux partisans. Beaucoup y trouveront à redire, et l'ordre ne reviendra qu'au fil du temps. Mais nul n'irait à l'encontre de la loi. Car il ne s'agit pas de ton père, de ta soeur, ni même de toi, mais du clan. Ce sera alors ça, qui soudera tout le monde : la culture que nous partageons tous depuis longtemps.

Cela fit rapidement sens aux yeux de Myria. Mais Takaaki apporta une précision dérangeante. Quelque chose qu'elle se devait absolument de savoir. Le duel qui permettrait de renverser le commandement de Yami, devait s'achever sur la mort d'un des deux champions. La loi était très claire à ce sujet. Il ne pouvait en être autrement. Quand cela sortit de la bouche du vieil homme, la jeune femme aux sublimes traits physiques virent ceux-ci se figer. Restant sans voix jusqu'à ce qu'elle parvienne à intégrer et digérer cette éventualité.

-Alors...vous....me suggérer de...tuer ma soeur ?

Chaque mot en était presque à l'étrangler quand elle parvenait à les cracher, machinalement.

-En aucun cas, et que les dieux me préservent de telles pensées. Je vous ai vu, toi et ta soeur, naître chacune à votre tour. Et je n'entends plus être de ce monde le jour de votre mort. J'aimais véritablement ton père, comme un fils, un frère, un ami, un leader, un homme. Et vous êtes, toi et ta soeur, autant ses filles que les miennes à mes yeux. Cependant, pour m'avoir fait comprendre que tu pouvais faire des choix difficiles dans l'intérêt commun, je t'informe de tous les choix qui s'offrent à toi. Je ne te conseillerais pas cette option plus qu'une autre, non ça sûrement pas. Mais je t'informe de son existence. Je veux que tu y réfléchisses par toi-même, et que tu prennes, seule, une décision. En assumant les conséquences, toutes...les conséquences, comme ton père l'aurait fait pour chaque choix dont dépendait le clan qu'il affectionnait tant. Et en ce qui me concerne également, je devrais assumer les conséquences du choix que j'ai fait. Celui de t'avoir révélé l'existence de ton propre choix. Si toi ou ta soeur veniez à perdre la vie dans un possible duel que tu aurais déclenché, j'en serais en partie responsable. Mais si je ne te l'avais pas dit, à quoi aurais-je servis ? L'expérience et le savoir sont des choses à transmettre. C'est en conseiller que tu m'as fait demander, alors c'est en conseiller que je t'offre mon aide. Le reste ne dépend plus que de toi maintenant.

Tout dépendait désormais de Myria, et de Myria seulement. Elle était désormais confrontée à un choix plus que difficile. Privilégier la vie de sa soeur, ou celle du clan. Un choix terrible, cruel, auquel elle ne pouvait pas se soustraire. Elle aurait jusqu'à la prochaine entrevue avec sa soeur, et sans doute la dernière, pour y réfléchir.

Oui, ce pavé est un seul et même chapitre

Tu avances vite.
Je commencerai la lecture tout à l'heure.