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Sujet : [Fanfic] Bête enfermée - Recherche des avis !

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floodface floodface
MP
Niveau 5
24 octobre 2015 à 10:51:22

Fiction mise en page sous Quip, ce qui est entre étoile * est en réalité en italique. Donnez vos si ça vous a plu, Bonne lecture !

_**Bête enfermée**_

Je serai amené à regretter mon imprudence, son regard me l'avait bien signifié. Mais cela n'avait plus d'importance. J'avais été porté dans un trop-plein d'émotions et de craintes dans le plus fort de la rue. Là, des personnes marchant au delà de la quarantaine, avançaient cependant la tête haute, n'étant certainement préoccupées qu'à ne pas *arriver en retard* à un quelconque rendez-vous. Efficacité, productivité, chiffre, les clés du monde moderne. Les voir tous ainsi s'agiter dans un ordre absolument inébranlable m'aurait presque amusé si je n'étais pas pris moi-même dans ce terrible flux. J'étais désynchronisé. Salle erreur. Quand on avance, je suis plutôt à reculer. Maintenant c'est différent. Il faut que je me morfonde dans la masse, que je ravale mon orgueil dissident afin de ne pas être repéré. Dans ma tête, les pensées fluctuent de façon aussi ordonnée mais précipitée que tous ces costumés autour de moi, certaines me bousculent, peu se retournent, alors que j'aimerais les attraper pour les regarder de plus près, toutes. Parmi elles, une grosse balafrée, défigurée mais semblant terriblement réelle me murmure avec un effroi dans le fonds de la voix : « Où vas-tu aller désormais ? ». Je lui réponds volontairement à côté de la plaque : « je cours le plus loin possible ». Des échos de ma naïveté résonnent bruyamment dans mon crâne tandis que je m'élance à travers la masse grouillante.

Mon erreur fut complètement fortuite. Mais le choc qu'avait laissé transparaître le visage de ce vendeur quand l'éclat a atteint ses oreilles, comme s'il l'avait pris en plein cœur. Ça m'a fait mal. Non physiquement, le métal encaisse tout, à peine ai-je aperçu le cadre de la porte un peu rayé, mais moralement. En un instant, tout mon petit chez-moi s'était vu pulvérisé d'une façon aussi violente et pathétique qu'un château de cartes que le vent aurait inopinément soufflé. Il a fallu qu'en entrant ma main claque, violemment, acier sur ferraille, sur l'encadrement de la porte. Quel idiot je fais.

Pourtant je me retrouvais dans un sérieux problème : autour de moi, la rue bondée hurle certes, mais uniforme, cadrée, tracée. Tous vêtus de lourds costumes, véritable alphabet des nuances de gris-noirs imaginables, les passants tout autour ne se souciaient pas de moi, mais d'ici peu un autre genre de cravatés risquait d'arriver de toute part. Et ceux-là n'étaient pas munis de pochettes d'ordinateurs ou de sacoches de rapports.

Des deux côtés de l'avenue piétonne, de vastes baies vitrées s'élancent indéfiniment vers le ciel, des célébrités prennent place sur des écrans géants, arborant avec de francs sourires divers vêtements ou accessoires du moment, et des noms de marques écrits dans des designs aussi étudiés qu'épurés ornent majestueusement le dessus des portes. Portes ouvrant sur des magasins étendus, dans lesquels prennent places de splendides rangées de produits en tout genre. Des consommateurs flirtent innocemment dans les rayons, jetant de délicieux regards rêveurs sur ce qui leur est inaccessible. Aujourd'hui je me sens libéré. Libéré d'un genre de blocage, je me découvre un recul nouveau. Je perçois pour la première fois cette société comme magnifique - depuis que je n'en fais plus partie du moins.

Soudain, je chute dans un gouffre. Je me découvre subitement, aux antipodes de toute cette ville. Tout, autour de moi, est adouci, délesté de sa cruauté, libéré de ses aspérités (inadéquates pour une telle autoroute) et éloigné de la vision du sang. Et moi qui suis au milieu de ce paradis, le bras gauche en bandoulière autour de mon cou, entouré d'un chiffon rougi, la peau crasseuse de suie et l'esprit tourmenté. Je n'ai plus rien à faire ici, dans cette ville. Je n'ai pas voulu me plier à la société, donc c'est la société qui va me faire plier. Elle ne cherchait plus qu'un prétexte.

Désormais je coure, et coupe par des ruelles étroites dans une course effrénée avec derrière moi la seule menace du rejet. Je n'ai aucuns amis. Personne ne me connaît. Je ne connais aucun nom, le mien m'est inconnu. J'essaie de me comprendre. Parfois je tente de me décortiquer, non mon âme, mais mon corps. Mon corps comme plateforme d'expérimentation. La semaine dernière, je m'étais ouvert le bras. Violemment, avec un couteau grignoté par la rouille, j'avais tranché au plus profond que j'avais pu dans mon avant-bras gauche. La lame s'était arrêtée rapidement, j'aurais pu songer qu'il s'agissait là de mon os tout simplement, si seulement le lent et strident gémissement de la lame étouffé par les coulées de mon sang ne m'avait pas rappelé la réalité de mes véritables « os », faits d'acier. Je regarde désormais mon bras qui, enroulé dans un torchon gras et déchiré en guise de garrot semble me narguer en prenant les allures d'un cadeau empoisonné, greffé à moi pour toujours.

Depuis que le gouvernement a décidé de bannir les gens comme nous, augmentés, on doit se cacher du mieux qu'on peut mais quand on se fait remarquer, « rares sont ceux qui réchappent des battues. » Je chasse de quelques naïfs battements de cils et secouements de têtes frénétiques cette pensée dont je ne veux tirer aucune conclusion. J'ai déjà tiré trop de conclusions. En faut-il seulement ? Qu'est-ce qui me dérangerait à mourir dans mes questionnements ? Mourir... J'ai manqué de m'étouffer à cette seule idée. Mourir... Non je ne mourrai pas aujourd'hui, pas dans mon état, pas comme un vulgaire clochard, à me noyer en silence dans une flaque au coin d'une rue... Je tiens à la vie. Et j'ai encore mes chances.

Je progresse donc vite, ne sachant trop dans quelle direction m'orienter je me contente d'avancer le plus rapidement possible devant moi, en m'éloignant du lieu de l'incident. Ma charpente métallique me propulse pas après pas au travers du dédale de ruelles, je crois reconnaître certains lieux, j'ai dû faire plusieurs kilomètres sans m'en rendre compte, je suis en pleine banlieue. J'ai atteint les quartiers-poubelles de la ville. Parfaits pour passer inaperçu quelques temps. L’atmosphère et l'architecture de cette partie de la ville me laisse, à chacune de mes venues, songeur. Les murs crasseux contrastent fortement avec les étincelantes façades des avenues où j'étais auparavant. Les bâtiments, revenus d'une autre époque, s'empilent hasardeusement les uns sur les autres, mais ne vont guère au delà du troisième étage, déjà précaire lorsqu'il existe. Des murs dont les briques semblent tout juste posées les unes sur les autres permettent d'étendre des affiches déchirées indiquant vaguement le contenu des magasins situés derrière. A côté, on trouve des portes en piteux états, parfois il n'en reste que les accroches. L'encadrement, lui, reste toujours en place. Des enseignes disproportionnées aux couleurs néons agressives illuminent tout alentour, et trouvent des échos adoucis, des reflets pacifiés en chaque larme éphémère que laisse couler ce ciel décidé à remplir lentement la rue.

“Viens t'asseoir avec nous mec !” Pétrifié, je balaie la rue du regard avec angoisse. Je m'arrête. Quelques mendiants, seuls habitants du passage désertique que je viens d'emprunter, soulèvent des yeux lourds sur moi. Leur vieille carcasse d'un gris ayant viré au brun boue se redressent lentement, sous un escalier. Quelques lumières venant de la rue attenante éclairent leur yeux et leur visage poussiéreux. De toute évidence ils ont remarqués ma cadence, mon anormalité. Ils se munissent de gestes pesants, lents et craintifs qui sonnent faux. Je baisse ma paranoïa et laisse tomber bas ces trop précoces déductions. Je les observe d'un regard dément mais accablé. Je ne saurai trop dire qui d'eux ou de moi est le plus à plaindre. Eux ont désiré s'intégrer à la société et ont été recraché, jugé inaptes par un hasard qu'on ne peut pointer du doigt. Moi... j'ai voulu m'intégrer à la société. Plus que mon âme c'est mon corps que j'ai sacrifié pour m'intégrer, pour toujours faire progresser mon rang. J'ai sacrifié mon humanité pour tenter de devenir un pilier de cette ville. Je voulais que les gens aient besoin de moi, qu'ils requièrent ma personne, qu'ils soient dépendants de ma puissance. Au début ils crurent en moi, puis ils m'ont craints. Il a été prétendu que la "machine" qui était en moi pouvait devenir “dangereuse”.

Des personnes aux intérêts plus grands et aux projets autrement plus ambitieux jouaient sur cette scène où je m'étais élancé humain et dont j'étais ressorti changé en marionnette défiguré, affirmée terrifiante. Je ne suis plus assez humain pour prétendre à mon libre arbitre, pendu que je suis à mes pulsions, à la volonté de puissance inhérente à la machine qui sommeille en moi. Mon intellect et ma raison me poussent à dialoguer avec cet homme (car lui en est encore un) quand mon corps, lui, m'exhorte au combat, à la violence et au déchaînement en invoquant des raisons déplacées telles que ma haine pour cette société. L'humain étant le rapprochement d'un corps, d'un esprit et d'émotions, comment puis-je en être un lorsque les deux premiers se livrent querelle sur le plan de mes émotions, reconverti en champ de bataille ?

Désormais je suis trempé, mon esprit s'embourbe dans de périlleuses réflexions labyrinthiques tandis que mes vêtements délavés et humides se collent à ce corps que je renie. L'eau boueuse forme en certains endroits de véritables bassins. Ils envahissent les rez-de-chaussée de maisons naïvement barricadées de quelques briques et de ferraille. Dans les décharges des coins de rue, je peux voir des nuées de rats migrer vers des étages de déchets plus élevées. On peut déjà voir le cadavre de certains flotter à la surface de l'eau, désaminés. Acculés sur leur îlots de détritus, les courants d'eau qui snobent la gargouille centrale inondent les territoires des rescapés, rien n'étant laissé derrière eux. Leur futile espoir de résistance m'interroge, pourquoi s'accrochent-ils autant à la vie ? Pourquoi un tel instinct de survie ? Mourir non en étant résigné, mais résolu, c'est tout ce qui importe. « Ce ne sont que des rats. » J'émerge brusquement, reprenant ma respiration.

floodface floodface
MP
Niveau 5
24 octobre 2015 à 10:51:31

Ce ne sont que des rats, me répétais-je.

Les toits des bâtiments, faits de matériaux de récupération, provoquaient un bruit assourdissant et continu dans cette atmosphère déjà suffocante. J'ignore comment des personnes peuvent décider de s'infliger pareille torture en décidant d'habiter dans ce quartier. Comment, à l'image de ces meutes de rats impitoyablement noyés jusqu'au dernier, ils peuvent autant s'accrocher à un vain espoir de salut.

Mais tout à coup, je m'aperçois que le niveau de l'eau commence à monter dangereusement. J'en ai presque jusqu'aux hanches. A mon insu, je me suis retrouvé dans une impasse, naturellement délestée de ses issues. La pluie torrentielle me fouette le visage et je ne peux plus rien voir. Les enseignes lumineuses des magasins sont arrachées, la violence de leurs teintes lumineuses et la douceur de leurs réverbérations s'arrêtent brusquement. Le fonds de ce marécage urbain s'accroche à mes jambes, comme une énorme plaque visqueuse et collante qui retiendrait mes jambes. Le niveau monte. En me débattant pour détacher mes pieds du sol, je finis sur les genoux, pitoyable mais acharné. L'eau s'agite violemment au niveau de mon cou quand soudain, un courant traître me pousse en avant, je suis plaqué au fond par des courants impitoyables. Mes yeux s'emplissent de ces substances visqueuses qui tapissent la rivière. Je m'agite frénétiquement mais mon corps ne réponds plus, ma volonté de vivre m'a quitté, ma bouche relâche sa retenue d'air en de grosses bulles imperceptibles depuis la surface. Toutes les ouvertures de mon corps se dilatent et laissent avec calme rentrer les flots de mort dans mon corps inhumain. Les quelques éventuels spasmes qui auraient pus protester face à ma fin ne se sont même pas manifestés. Mon lourd squelette en acier me maintiendra plaqué face contre terre jusqu'à la fin des crues et le dés-engorgement de la rue.

---

Sa personne s'offusquerait des mille plus élégants adjectifs que j’aurais pour la qualifier. Mes bras l'étreignait avec une ferveur qui ne pouvait être seulement mienne. Mon cœur, mon cœur. Mon cœur battait, à moins que ce ne fut le sien, ou le nôtre. Des larmes coulaient de mes yeux embrumés et allaient se répandre sur son épaule. Comment pouvais-je faire sans elle ? « Comment avais-je pu vivre en ton absence ? » Aucune réponse.

Disparue. Envolée. Délaissé à ma solitude, j'enrage. Mon univers se disloque, j'explose. Mes bras déjà ensanglantés m'infligent de douloureux coups au visage. Plusieurs fois je me frappe, avec irrégularité, avec un effroi inavoué et une rage déchaînée. Mon visage se morcelle sous mes yeux, mes mains se dénudent de leur chair. Soudain, un bruit métallique terrible m'arrête net. Mon crâne résonne et vibre. Je m'arrête. Ma vision est brumeuse, altérée. Sous l'effroi, je saisis au sol un éclat d'une bouteille de verre. Mes bras mécaniques le brisent Je fulmine avec véhémence, j'en ressaisi un, et assiste à nouveau à son explosion, impuissant, ou peut-être au contraire, trop puissant. De mon autre main j'essaie mais obtient les mêmes résultats. Je n'ai plus de sens du touché, c'est désormais certain, *Hors-Service*. Des filets de substance brunes coulent de ma bouche, que j'essuie d'un revers de la main. L'acier me glace les lèvres au passage de mes doigts. J'observe ma main droite, et me surprend à tourner la tête pour le faire. D'un coup un seul je comprends, et de quelques rapides clignements d’œil j'ai violemment percuté et pu confirmer la situation.

Je renonce à ce bout de verre et aperçois finalement une flaque d'eau au coin d'une rue. Je me penche au dessus de celle-ci et commence à scruter mon visage. Ma tête laisse couler des gouttes d'huile et de sang qui troublent mon reflet. Sur la flaque, une face déchiquetée me pétrifie. Abusivement recouverte de taches de sang et de crasse, l'œil droit désaxé, oscillant dangereusement dans son orbite élargie, le nez à demi arraché et quelques cartilages visibles à la surface des plaies encore mal refermées, cette vision horrible de moi me révulse. Pourtant je ne bouge pas. J'essaie de comprendre pourquoi mon corps et mon âme sont à ce point destinés à n'être qu'un perpétuel champ de ruine. Pourquoi, suis-je l'hôte de deux entités aussi incompatibles ?

Soudain, le reflet se change brusquement. Sa peau pâlit, ses yeux se décolorent, sa bouche s'ouvre. Cette même bouche s'emplit d'eau, mon reflet semble se noyer, il ne tente pas de se débattre, mais son regard me fixe. Puis, je me remémore tout aussi soudainement ma noyade, et me rappelle comment, plaqué au fond du torrent, croyant être condamné à mourir, j'avais finalement survécu. Sans comprendre pourquoi, comme une ellipse mentale, durant laquelle seul mon corps aurait remué. Puis cette vision... Je doute de moi: comment puis-je être aussi défaillant alors que je suis une création de la Nature ? 100% humain bien qu'agrémenté d'augmentations biomécaniques. Décomposant ma personnalité, elles fragmenteraient mon individualité et me détruiraient à petit feu. Mon incapacité à raisonner de manière cohérente, mon absence de cohésion dans mes réflexions, mes crises de questionnements, tout serait lié à un corps dénaturé. Je crois que je me cherche une raison. Je crois que je pense pas avec ma propre volonté. Je crois que... Qui est ce “je” ? Qui suis-je ? Cet esprit troublé qui se cherche ? Ou bien ce corps déterministe ? Ou bien cette personne, regroupement de l'esprit et du corps ? dois-je assumer ma personne comme un tout malgré mon incapacité à contrôler la part physique de celle-ci ?

Des questions s'enchaînent et se battent entre elles pour mobiliser mon esprit. L'une d'elles, gueule cassée, me dévisage et me met mal à l'aise. Elle me demande d'un air léger: “Tu penses qu'ils se sont contentés de te greffer un squelette en acier dans le corps, mais dans ce cas, pourquoi ton sens du touché est-il affecté par des coups au visage ?”. Je l'interromps en le bousculant, mais telle une ombre, la question se volatilise plus loin et continue d'étaler son argumentaire parfaitement censé. C'est trop tard. J'ai admis que ses suppositions étaient parfaitement censées. Me voilà brusqué, j'entreprends de saisir un effet tranchant, je saisis donc en le déformant de mes doigts un large éclat de ferraille coupant. Déchargé du fardeau de la sensibilité physique, je tend mon bras et entreprend de le décharner autant que faire se peut. Mon corps comme plateforme d'expérimentation. Au bout de quelques minutes je ne peux plus voir que le contour arrondi étudié de mon os renforcé sur plus de dix centimètres le long de mon avant-bras. Je suis choqué, décomposé par de longues minutes d'appréhension, à mesure que malgré mon bras de plus en plus détruit, la main se trouvant au bout demeurait inexplicablement fonctionnelle. Lorsqu'il ne resta que l'os et que ma main continuait à répondre avec une terrible efficience, tout fut bien plus clair. J'avais été complètement robotisé. A mi-chemin entre le cyborg et l'humain. On avait abusé de ma docilité, lors de mon sommeil on m'avait changé. Un terrible sentiment d'impuissance m'envahit. En réponse mon corps brûlait d'y répondre en exprimant sa force, quelle qu'elle fut, sur le premier objet ou la première personne qui lui passait sous la main. J'avais tout compris.

Soudainement, comme si cette pensée avait déclenché inopinément déclenché un piège, mon bras, porté par une volonté qui n'était plus la mienne, se jeta sur mon ventre, l’agrippa et arracha violemment ma peau, dans une horreur qui me donna la nausée et me fit cracher ma bile. Viscères et boyaux se répandaient partout, atterrissaient sur le sol et formaient un lit rougeâtre pour cette rue infernale. La scène était insoutenable. Une route directe entre mes puissantes émotions et mon corps s’était faite et ne cessait de s'amplifier. Mes bras devenus incontrôlables m'ôtaient toute enveloppe charnelle. J'agonisais, j'avais l'impression d'agoniser. Pourquoi vivais-je encore ? Comment était-ce possible ? Mon corps était vidé. Vidé de toutes ces reliefs humains encombrants. Vidé de tout ce physique imparfait.

Mon nouveau corps est parfait. Bien que recouvert de sang, je me sens renaître. Tout mon squelette est comme débridé de son fardeau. Mes mouvements sont rapides, efficaces et optimaux. Mes jambes me portent alentour à des vitesses incroyables. Mes yeux sont comme débandés après une vie de cécité. Pourtant, malgré que je n'ai jamais été aussi fort, puissant et efficient, je me sens mal, dans la tête, et j'ignore pourquoi.

Ensuite je me suis dirigé vers la gargouille au centre de cette rue descendante et je me suis servi de son eau étonnamment limpide pour essuyer les dernières taches rouges qui salissaient mon armature métallique. D'où venaient-elles ? La question ne m'avait alors pas traversé l'esprit. Puis ressortant reluisant de ce nettoyage de fortune, débarrassé de cette crasse dont j'ignorais la provenance, je prenais nonchalamment le chemin du centre-ville. J’accélérais ma cadence: j'allais être en retard.

----FIN---

Alors vous en pensez quoi ? Je regrette personnellement un peu la tournure gore qu'a pris la fin mais j'en suis assez satisfait. Merci d'être indulgent :ok: ;)

lost-war lost-war
MP
Niveau 10
24 octobre 2015 à 16:37:59

Salut!

Personnellement j'ai plutôt apprécié ce début de fiction, l'univers cyberpunk octroyant pas mal de libertés à ceux qui voudraient s'en servir comme contexte afin de rédiger une quelconque création je trouve que tu as fait un choix assez intéressant au niveau de l'univers où se déroule l'action(en tout cas moi ça me plait, certains ne seront peut-être pas aussi admiratifs que je l'ai été :o)) )

Le vocabulaire est assez varié, ce qui rend la lecture agréable et qui permet au lecteur d'avoir l'opportunité de se représenter au mieux ce que l'auteur a du ou pu imaginer. Très peu de fautes d'orthographe ou de syntaxe, un texte assez aéré, pas de remarques spécifiques de ce côté-ci.

Malgré cela j'ai tout de même noté quelques points qui sont à revoir peut-être:

Le plus frappant est le vocabulaire utilisé, certes il est riche et original, mais il faut avoir conscience que certains auront du mal à lire (à comprendre surtout) chaque paragraphe, l'essentiel sera assimilé mais les détails pourraient être omis car trop compliqués à visualiser (ce qui est franchement dommage vu le niveau d'écriture). Mais il se peut aussi (et c'est probablement le cas) que ce soit un choix assumé de l'auteur et dans ce cas tu peux continuer à écrire comme bon te semble :o))

Ensuite l'action se déroule beaucoup trop vite à mon goût, tout comme les descriptions des décors que tu nous dépeins :p) Encore une fois tu as peut-être voulu faire "court", afin de ne pas assommer ou rebuter certains lecteurs, mais personnellement je trouve que pour une introduction trop peu de place a été accordé à la scène choisie. Ainsi qu'au moment où notre ami se questionne et doute à son propre propos.

Bon après ce n'est qu'un début de fiction, je ne sais pas quelle place prendront les décors et leur description dans les prochains chapitres, l'énumération des actions qui prendront place dans ces décors et la façon dont tu nous les contera donc je ne vais pas être trop insistant sur les deux points que j'ai cité au dessus.

Voilà je pense avoir été globalement assez objectif et précis sur ce que j'ai apprécié ou non, j'espère que mon commentaire a pu t'aider à t'améliorer, ou à te donner une idée de ce que certains ont pu ressentir en te lisant :p)

Bonne continuation en tout cas, je lirai le prochain chapitre c'est promis!

ça te fait un lecteur pour le moment (du moins un seul qui s'est manifesté :noel: )

floodface floodface
MP
Niveau 5
25 octobre 2015 à 10:35:21

Coucou à toi !

Tout d'abord merci, d'avoir lu, d'avoir commenté, tes critiques m'ont fait réfléchir sur des aspects auxquels je n'avais avant pas trop fait attention. Et ensuite, je suis navré, car visiblement, mon manque d'explications en début de post a laissé supposer qu'il s'agirait d'une nouvelle en série. Désolé pour la désillusion :/

A vrai dire, je n'ai pas du tout écris cette nouvelle en prenant en compte que j'étais dans un univers futuriste particulier. J'aurai pu d'ailleurs poster le texte sur le forum Deus Ex ou Call of Duty Black Ops 3, ça aurait quand même collé au background. C'est sûrement l'absence de descriptions fournies qui crée cette complémentarité entre l'imagination du lecteur et le peu qui est décrit. Je ne voulais laisser celui-ci faire une bonne moitié du chemin en fait :ok: Cependant je les trouve trop absentes sur la fin, tu pensais la même chose ?

Ensuite, je dois encore m'excuser car j'ai posté la nouvelle en sachant qu'il lui manquait plusieurs coups de ponçage. Notamment pour mieux fixer l'unité scénaristique de l'ensemble (des détails du début sont oubliés par la suite...) et aussi pour ... allonger la fin, qui est trop courte puisqu'elle t'a laissé pensé qu'elle aurait une suite. Mon idée initiale était en fait de montrer que le personnage, à la fin, devient une véritable machine, à l'image de tous les passants du début, qui ne veulent "pas arriver en retard". Il a été, à son insu, absorbé par la société. Mais je n'ai pas suffisamment expliqué qu'il avait accepté un contrat pour recevoir des greffes et j'aimerais aussi faire un genre de parallèle entre les chasseurs d'hybrides évoqués au début (" mais d'ici peu un autre genre de cravatés risquait d'arriver de toute part. Et ceux-là n'étaient pas munis de pochettes d'ordinateurs ou de sacoches de rapports.") et le personnage à la fin, qui en devient un.

La suite plus tard, étant pressé je ferai en deux parties :ok:

floodface floodface
MP
Niveau 5
25 octobre 2015 à 10:35:45

La suite du commentaire hein ^^

lost-war lost-war
MP
Niveau 10
25 octobre 2015 à 12:31:56

Salut.

Je vois que tu as en effet parfaitement compris ce que j'ai pu relever dans ton texte.

C'est vrai qu'en lisant la fiction, je suis immédiatement allé voir sur le forum Deus Ex Mankind Divided si tu n'avais pas posté ta création là-bas :o)) Mais bon l'univers cyberpunk (bon je sais pas trop si on peut classer Deus Ex dans cette catégorie, mais on n'en est pas très loin j'imagine) étant assez vaste et vu qu'on ne sait rien pour le moment par rapport au jeu (Cyberpunk 2077) c'était compliqué de faire quelque chose qui collait parfaitement à l'univers. Donc je n'ai rien à reprocher de ce côté-ci.

En revanche, je pensais effectivement qu'il s'agissait d'une introduction à une fiction, en tout cas qu'il y aurait une suite. Pour une nouvelle, il manque effectivement quelques corrections :o)) Que tu as très bien relevées et notamment au niveau de la fin où je trouve qu'il y a un énorme souci. La chute survient beaucoup trop rapidement :p) Du coup le lecteur ne sait pas trop s'il doit s'attendre à une suite ou non (enfin personnellement je ne voyais pas ton récit s'arrêter ici, la fin tenant en quelques lignes je m'attendais effectivement à une suite.

Mais comme tu le dis c'est un souci de "ponçage", à mon avis tu aurais du prendre plus de temps à écrire ton texte afin qu'il fasse environ le double (en nombre de lignes j'entends) par rapport à ce qu'il est actuellement.

En tout cas le contenu est sympa, encore une fois bravo, l'univers choisi étant très permissif pour l'auteur, ça t'autorise à imaginer pas mal de choses et le résultat final est plutôt sympathique.

Mais n'hésite surtout pas à rajouter beaucoup plus de détails, à passer plus de temps sur le personnage, ses choix et ses sentiments (et leurs conséquences surtout), quitte à devoir faire une nouvelle qui s'étale sur plusieurs pages ça rendra ton texte beaucoup plus intéressant à lire et on se sentira moins "perdu" ou en "manque" à la fin :o)) Et vu la richesse du vocabulaire employé je suis persuadé que tu peux y arriver assez facilement.

floodface floodface
MP
Niveau 5
25 octobre 2015 à 17:34:43

Tant de compliments, arrête ou je vais finir par rougir :noel:

Plus sérieusement merci, ça fait plaisir d'avoir des retours comme les tiens. Cependant, j'ai d'autres questions, des éléments que tu n'as pas relevé et dont je doutais beaucoup avant de poster le texte:

-Les couleurs néons agressives: le cliché cyberpunk est pas trop flagrant ? :p)

-Je me rends compte que du début à la fin, le personnage ne cesse de se mutiler, est-ce que ça n'en devient pas un peu monotone et répétitif par moments ?

-J'ai la sale habitude de faire des phrases-autoroutes. Du coup ici j'ai tenté d'interposer un maximum de points entre mes idées, finalement je trouve que ça permet de poser chaque pensée, mais c'était un essai. ("Je n'étais plus moi. Qui était-ce, moi ?"....). Ça ne t'as pas dérangé ?

-Quand je fais faire se questionner le personnage, est-ce que ça ne tombe pas dans de l'énumération lourdingue dans certains passages ? C'est vraiment dans ces moments que j'ai du mal à rester concis. Je veux témoigner d'un corps qui tombe tout autant en lambeaux que le corps qui l'accompagne, mais j'ai un peu peur de mal le faire...

-En renfermant le texte majoritairement autour du personnage lui-même, j'avais envie de créer une atmosphère spécifique, sans trop savoir ce que j'obtiendrai. Du coup j'ai préféré aérer de temps en temps, avec les passants du début (quoiqu'ils soient bien déshumanisés), les clochards et madame. Est-ce que ce renfermement te semble, à la longue, trop étouffant pour la lecture ? Est-ce que je devrais ouvrir l'aventure, faire des dialogues, donner des noms... ?

-Les descriptions... Avec celles que j'ai faites, je voulais surtout opposer les quartiers du début avec la banlieue qui suit, du reste, j'ai pas énormément approfondi. Devrais-je créer un peu d'interaction entre le personnage et des éléments extérieurs ? (En fait ces deux tirets formulent la même idée...)

-L'enchaînement des idées et des actes. Ayant parfois fait des pauses de plusieurs jours entre certains paragraphes, je me demandais si tu n'avais pas été troublé par des genres de "ruptures" au milieu du texte. C'est le cas ?

Voilà c'était ce que je me demandais ;) Quant à la question du public, je t'avouerai n'y avoir même pas songé. La problématique de l'hybridation m'obsédait, j'avais envie d'écrire, et de m'en servir pour un peu garder la main aussi ...

Et puis tu m'as forcé à y songer, et je pense que je vais la poster sur le forum Deus Ex, j'imagine qu'il doit être bien fréquenté ces temps-ci avec son prochain opus qui arrive ( :bave: ).

Bis bald Freund !

floodface floodface
MP
Niveau 5
25 octobre 2015 à 17:35:38

Enfin je le reposterai quand j'en aurai fini avec les rectifications ^^

lost-war lost-war
MP
Niveau 10
25 octobre 2015 à 18:07:53

-Concernant les néons ça ne m'a pas gêné, forcément y avait pas mal de néons et de couleurs "flashy" dans le trailer de cyberpunk mais ça aurait pu tout aussi bien être un décor comme on peut en trouver dans Deus Ex Human Revolution dans le bas hengsha ou encore un des nombreux bâtiments qu'on a pu voir dans Remember Me.

-Le personnage qui ne cesse de se mutiler? Non ça n'est pas trop gênant si c'est une nouvelle, parfois elles sont très brèves et nous permettent uniquement d'assister à une brève action et parfois elles sont très longues. Pas gênant donc.

-Les phrases "auto-routes" ne sont pas non plus gênantes, pour l'exemple cité il aurait peut-être été plus judicieux de faire ça en dehors d'un dialogue ("Je n'étais plus moi." A ce moment précis je me demandais...) par exemple mais ça ne m'a pas plus frappé que ça.

-Le personnage qui se pose des questions sur son existence et son humanité, de ce côté-ci il y a peut-être effectivement un peu plus de travail à effectuer, alors bon est-ce que ça devient "lourd"? Je ne pense pas, mais il faudrait effectivement trouver d'autres moyens afin de nous transmettre ce que tu as voulu créer.

-Le texte renfermé autour du personnage est un choix, je ne pense pas qu'il y ait de bon ou mauvais choix à faire ici; dans une nouvelle on peut avoir une infinité de détails qui peuvent paraître impertinents tout comme ne rien avoir du tout (parfois même à propos du personnage (le cas échéant j'entends) principal) donc je ne saurais m'exprimer sur ce point. Alors comment je l'ai perçu? Un texte en effet centré sur une personne, dérangeant pour autant? Personnellement non.

-Pour les décors et les descriptions qui y sont liées je pense qu'il faut tout simplement se contenter de rajouter des détails, de pousser la description "à fond" comme on dit, même si tu dois décrire une enseigne quelconque sur dix ou quinze lignes ça peut être intéressant à lire. Faire interagir le sujet avec les éléments du décor? C'est un plus qui peut-être toujours sympathique à lire mais pas forcément nécessaire, mieux vaut bien le faire ou l'éviter :p)

-Je n'ai pas noté de séparations entre les différentes parties du texte, après comme je te l'ai dit ça va beaucoup trop vite, du coup il est possible qu'en faisant des pauses tu continues ton texte sans vraiment avoir achevé ce qui se déroulait auparavant :o))

Sinon le forum Deus Ex ne jouit pas d'une activité (excessive (mais j'aurais pu m'arrêter à activité :hap: )).

Tu peux éventuellement poster ta fiction sur les forums lecture ou écriture (enfin j'imagine que ça doit exister, je n'ai jamais cherché :p) ), et pourquoi pas sur celui de COD BO3.

Bonne continuation en tout cas et à bientôt!

floodface floodface
MP
Niveau 5
25 octobre 2015 à 20:18:10

C'est moi qui te remercie, à bientôt ! :ok:

lost-war lost-war
MP
Niveau 10
25 octobre 2015 à 20:45:00

Et si tu écris quoi que ce soit, n'hésites pas à me l'envoyer via message privé :o))

floodface floodface
MP
Niveau 5
27 octobre 2015 à 12:14:38

J'y penserai :noel:

Nivlem Nivlem
MP
Niveau 10
17 novembre 2015 à 21:57:45

Wow. Jamais vu une fic de cette qualité sur JVC. Tu es fluide, ton vocabulaire est varié, tu sais où tu va et il y a une vraie réflexion derrière la fiction... Niveau longueur, je trouve ça parfait: les descriptions donnent l'ambiance tout en laissant de la place à l'imagination du lecteur.
Chapeau! :ok:

ggiot ggiot
MP
Niveau 10
03 février 2016 à 23:12:57

Bonjour l'auteur, je t'invite à passer sur le forum de JVC, tu auras des avis de qualité sur ton texte :) !

https://www.jeuxvideo.com/forums/0-58-0-1-0-1-0-ecriture.htm

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