Pour ceux qui hibernent, c’est le film qui a obtenu la dernière Palme d’Or à Cannes.

Vu cet après-midi en avant-première (sortie officielle le 12 décembre 2018) à Lyon.

Mon avis en quelques lignes :
En prenant en considération les précédents films du réalisateur, ce film fait office de florilège de ce qu’il sait présenter de mieux.
Un film-chorale quasiment.
Les acteurs sont une nouvelle fois prodigieux, et chose intéressante, un peu différente de ses films les plus connus, les faits qui poussent ces gens dans une extrême pauvreté à avoir fondé une famille sur peu de choses, malgré tout primordiales (l’argent, la perte, voire d’autres choses dont je ne parlerai pas ici) sont égrainés au fil du film.
Ce qui est impressionnant, c’est la capacité de Kore-eda à aborder beaucoup de thèmes avec une finesse absolue, ici avec une petite touche Ettore-Scolesque, où les gens sont affreux et sales, mais où la méchanceté laisse place à des réflexes de survie de par le fait que ces individus se savent différents et disfonctionnels.
Rien n’y est didactique, comme d’habitude. Les larmes ne sont pas tirées et, en soi, c’est déjà prodigieux.

Un petit mot sur la Palme d’Or que le film a obtenu. C’est une palme de rattrapage. Pour avoir raté Ozu (connu et reconnu en occident après sa mort) et les précédents films de Kore-eda (dont le merveilleux Still Walking, que je considère comme son meilleur).
Dans le même ordre d’idée qu’Oncle Bonmee (excuse pour avoir raté les plus interessants Tropical Malady voire Syndrome of a Century).
Reste un excellent film, très représentatif du style Kore-eda et qui trouvera sûrement son public malgré sa date de sortie absurde (le 12 décembre, donc)

J'ai hâte de le voir surtout que j'avais adoré Tel père tel fils

Profitant de la retrospective Kore-Eda dans le cadre de la Saison en Asie, j'ai pu enchaîner son "Tel père tels fils" et "Une affaire de famille" le même jour et j'ai été frappé par la similitude des thèmes abordés ainsi que la présence quasi obsessionnelle d'enfants à l'écran qui sont au coeur des intrigues. Je ne sais pas réellement pourquoi j'aime beaucoup ces deux films, Kore-Eda arrive à me happer complètement sans que je comprenne vraiment comment. Sur la forme ça apparaît comme a simplicité même, sans frivolité ni exubérance, on a l'impression d'un style quasi documentaire qui te ferait presque toucher du doigt ce que tu vois, que c'est palpable, vivant et crédible.

Au sujet des thèmes Kore-Eda a l'air très attaché à la notion de filiation et cette question de l'importance de l'amour et du sang dans les rapports enfant/Parents, le couple qui "accueille" cette petite fille ne sont-ils pas plus à considérer comme le père et la mère alors qu'aucun lien de sang n'existe entre eux ?? Il ne répond jamais vraiment à cette question (même si on comprend bien ce qu'il peut penser en filigrane) mais préfère se focaliser à créer des liens et situations émotionnellement chargés qui te font avoir de l'empathie envers ces enfants pris dans le tourbillon des affres de l'humain ( quitte à tomber parfois dans la facilité, notamment avec la famille de cette petite). Pour finir il faut évoquer ces enfants qui jouent extrêmement juste, je ne sais pas comment Eda fait pour les diriger mais c'est bluffant.

Un avis croisé sur ce que j'ai pu voir de ce réalisateur, je conseille ce film mais avec des réserves pour certains spectateurs non-avertis ( car dans ma salle il y a dû avoir près de 20 personnes qui sont parties et à la fin de la séance j'ai entendu plusieurs personnes dirent qu'elles n'avaient rien compris, ce que je trouve plutôt aberrant mais soit). C'est très posé, un style quasiment documentaire sur une famille un peu pauvre du Japon donc il ne faut pas s'attendre à un dépassement de fonction pour Eda, il fait ce qu'il sait faire ( enfin il fait ce que je l'ai vu faire jusque là, je vais m'attaquer au reste de sa filmographie).

J'ai beaucoup aimé le côté assez ambigu de cette représentation de la famille

J'ai d'abord été très surpris, mais finalement agréablement surpris

Le 13 décembre 2018 à 18:43:05 lunissart a écrit :
Profitant de la retrospective Kore-Eda dans le cadre de la Saison en Asie, j'ai pu enchaîner son "Tel père tels fils" et "Une affaire de famille" le même jour et j'ai été frappé par la similitude des thèmes abordés ainsi que la présence quasi obsessionnelle d'enfants à l'écran qui sont au coeur des intrigues. Je ne sais pas réellement pourquoi j'aime beaucoup ces deux films, Kore-Eda arrive à me happer complètement sans que je comprenne vraiment comment. Sur la forme ça apparaît comme a simplicité même, sans frivolité ni exubérance, on a l'impression d'un style quasi documentaire qui te ferait presque toucher du doigt ce que tu vois, que c'est palpable, vivant et crédible.

Au sujet des thèmes Kore-Eda a l'air très attaché à la notion de filiation et cette question de l'importance de l'amour et du sang dans les rapports enfant/Parents, le couple qui "accueille" cette petite fille ne sont-ils pas plus à considérer comme le père et la mère alors qu'aucun lien de sang n'existe entre eux ?? Il ne répond jamais vraiment à cette question (même si on comprend bien ce qu'il peut penser en filigrane) mais préfère se focaliser à créer des liens et situations émotionnellement chargés qui te font avoir de l'empathie envers ces enfants pris dans le tourbillon des affres de l'humain ( quitte à tomber parfois dans la facilité, notamment avec la famille de cette petite). Pour finir il faut évoquer ces enfants qui jouent extrêmement juste, je ne sais pas comment Eda fait pour les diriger mais c'est bluffant.

Un avis croisé sur ce que j'ai pu voir de ce réalisateur, je conseille ce film mais avec des réserves pour certains spectateurs non-avertis ( car dans ma salle il y a dû avoir près de 20 personnes qui sont parties et à la fin de la séance j'ai entendu plusieurs personnes dirent qu'elles n'avaient rien compris, ce que je trouve plutôt aberrant mais soit). C'est très posé, un style quasiment documentaire sur une famille un peu pauvre du Japon donc il ne faut pas s'attendre à un dépassement de fonction pour Eda, il fait ce qu'il sait faire ( enfin il fait ce que je l'ai vu faire jusque là, je vais m'attaquer au reste de sa filmographie).

Ce sont des films marquants, dans tous les sens du terme.
A revoir. Je l’ai vu en Juin et je vais sûrement le revoir ces jours.
Pour Kore-eda de manière générale, je recommande plus que chaudement Still Walking, un Ozu avec un peu plus de cruauté.

Vous me donnez envie d'aller voir cette pépite ! Mais Kore Eda commence à me saouler avec ses thèmes toujours autour de la famille...

'faut arrêter avec la comparaison Kore-Eda / Ozu srx

Le 14 décembre 2018 à 19:29:51 NelsonOliveira a écrit :
'faut arrêter avec la comparaison Kore-Eda / Ozu srx

Still Walking on est pas très loin hein. L’Orni.

Le 14 décembre 2018 à 19:17:11 CineFille a écrit :
Vous me donnez envie d'aller voir cette pépite ! Mais Kore Eda commence à me saouler avec ses thèmes toujours autour de la famille...

Bonne chance alors. Plus sérieusement le thème de la famille a l'air de toujours revenir mais il arrive à diversifier les situations et donner à ses personnages des moments à vivre qui se renouvellent ( Cf: une scène pré et post-coïtale vraiment belle).

C'est beau comme mot "post-coïtale"

J'aurais dit "après-baise" mais ça c'est très bien aussi

Je ne m’attendais pas à cette claque en regardant ce film. Bien sûr, il a la palme d’or, mais connaissant Cannes ça nous laisse une chance de voir une œuvre convenue, voire facile. Sentiment d’autant plus exacerbé que le seul métrage du réalisateur que j’avais vu était The third murderer, dont je suis ressorti déçu. Si on peut effectivement remarquer quelques similitudes, celui-ci est bien mieux réussi.
Une affaire de famille commence par un énième vol dans un magasin d’Osamu et son fils, qui en rentrant un soir d’hiver rencontrent une petite fille, seule dans le froid. Ils décident de la ramener chez eux pour la nuit. Nobuyo, la femme d’Osamu, d’abord réticente, accepte de la recueillir quand elle apprend qu’elle est maltraitée par ses parents.
Ainsi pendant plusieurs mois, la famille, bien que pauvre, vivra heureuse avec leur nouvel enfant.
La force de Kore-Eda est de réussir à présenter des personnages qui sont des moins que rien, sans jamais pour autant les juger, simplement parce qu’ils sont bien écrit, et complet, ce qui nous les rend attachants. Les deux parents, en dépit de leurs vols sont généreux, Aki est une grande sœur admirable même si elle est capricieuse en plus de gagner de l’argent en vendant son corps et la grand-mère est une manipulatrice, mais on sent qu’elle fera tout pour protéger sa famille.
Il aborde tous les thèmes qu’on peut retrouver au quotidien comme la pauvreté, la jalousie sœur/frère, la puberté et bien d’autres encore. Tout est fait avec subtilité et maîtrise.

Ce n’est pas un film à scénario, des éléments nous montrent clairement quelle est la situation de ces personnages, qu’il y a des secrets qu’il vaut mieux taire. Ne parlons pas du jeu d’acteurs, on a l’impression de voir une vie de famille capturée au hasard par une caméra cachée tant il est parfait. On n’aura aucun retournement, l’auteur se contente de filmer la vie d’une famille sans artifices, et c’est cette simplicité mêlée à sa grande maîtrise qui fait d’« une affaire de famille » un bon film.

Une immense bouse , je me fais avoir à chaque fois avec les drama japonais enscensé par tout le monde sans que je comprenne pourquoi , un film chiant , sans intérêt , aucune mise en scène , digne d’un téléfilm.

Le 23 décembre 2018 à 11:10:18 sagetressage a écrit :
Une immense bouse , je me fais avoir à chaque fois avec les drama japonais enscensé par tout le monde sans que je comprenne pourquoi , un film chiant , sans intérêt , aucune mise en scène , digne d’un téléfilm.

une vraie pépite , je me suis pris une claque

ca monte crescendo, au début je me suis dit bon un film sur des enfants pauvres en galère j'ai déja vu ca (knobody knows)
mais ce film est beaucoup plus profond, sur l'affection, sur "qu'est ce qu'une famille, ou un parent", y'a un universalisme sur ce sujet que j'ai pas vu ailleurs

c'est beau et triste à la fois, sans être manichéen , avec des scènes ultra banales dans leur réalisation mais pour autant magiques, celle ou la mère brule l'ancienne robe de yuri tout en la serrant dans ses bras, toutes les scènes avec la mamie, la fin avec le père qui court après shota...

c'est filmé de manière joyeuse, tout en étant très triste
magnifique

Le 23 décembre 2018 à 11:10:18 sagetressage a écrit :
Une immense bouse , je me fais avoir à chaque fois avec les drama japonais enscensé par tout le monde sans que je comprenne pourquoi , un film chiant , sans intérêt , aucune mise en scène , digne d’un téléfilm.

remets tes goûts en question si tu sais pas apprécier du bon cinéma limites toi aux avengers, ou

Pour le coup j'ai trouvé ça chiant. Le scénario est vraiment très intéressant mais la façon dont c'est réalisé est ennuyeuse. Les acteurs sont très bons et ça aurait mérité d'aller parfois un peu plus à l'essentiel. Il pouvait faire durer son film 1h45 max et faire quelque chose de vraiment magnifique. Après c'est subjectif, vu le nombre de personnes en désaccord avec moi, mais donnons notre avis

De Kore-Eda, j'ai pu que son autre film sorti chez nous en 2018, à savoir "The Third Murder" qui était très sympa mais surtout très ambigu et difficile à comprendre (ce qui n'est pas nécessairement un défaut, rapellons-le)

Plus facile à comprendre, "Une Affaire De Famille" est lui aussi vraiment touchant et à titres personnel plus que ce dernier.
On ne remarque même pas le jeu des acteurs tellement il est impeccable, tellement j'y ai cru à fond, on aurait effectivement dit une véritable famille filmé parfois façon documentaire et c'est très fort.
L'histoire est vraiment prenante, intéressante, touchante et très subtile.
Je vous cache pas que la fin, sans spoil, ne m'a pas laissé indifférent.
Son sujet, autour de la famille et des liens familiaux est vraiment bien traité tout en ne dirigeant pas volontairement le spectateur.

Une belle réussite.

J'ai trouvé ça beaucoup moins bon que tel père tel fils, j'ai peut être été agacé par la salle aussi ça joue parfois

Très beau film mais j'ai été déçu par la fin.