Antiporno ( アンチポルノ ; Anchiporuno )
2016, Japon
de Sono Sion
Avec :
Ami Tomite
Synopsis :
"Kyoko est artiste et romancière. Elle s'enferme dans une pièce peinte avec des couleurs rayonnantes et, minute par minute, elle s'acquitte de ses tâches qui lui sont envoyées par son agent, Noriko."
Images :
Au passage, le film sera projeté en avant première européenne en septembre pendant l'Etrange Festival. J'ai hâte de voir ça mais je suis déçu de ne pas voir The Whispering Star dans la programmation alors que lui est déjà sorti dans les salles japonaises depuis plusieurs mois et qu'il a l'air somptueux.
Antiporno ne sort qu'à la fin de l'année au Japon lui.
Autre info intéressante, Antiporno fait partie d'un projet de revival du roman porno japonais auquel participent plusieurs réalisateurs. D'ailleus un autre film de ce projet sera projeté à l'Etrange Festival, c'est Wet Woman in the Wind de Akihiko Shiota.
Sono
Sono
Ce titre.
C'est mon Ami Tomite !
Le 18 août 2016 à 16:56:07 Kit-fisto24 a écrit :
C'est mon Ami Tomite !
On en chie pour uno quand même
Je connais pas trop bien Sion mais ça promet. Les deux images aussi, promettent du lourd visuellement.
Moi ce qui m'attire le plus c'est le fait que le film semble ne montrer qu'une seule actrice dans un seul et même lieu tout du long. Une sorte de retour à Keiko desu kedo mais en encore plus radical, sauf que dans ce dernier on n'avait pas qu'un seul lieu. Même le travail sur les couleurs à l'air de faire écho à Keiko.
Par contre niveau plastique ça pourra pas être aussi bandant que ça je pense :
J'étais dégoûté en voyant qu'il était pas dans la sélection de l'Etrange Festival, pour moi c'était obligé qu'il y soit. Plus qu'à espérer qu'il soit dans la sélection de Kinotayo à la fin de l'année.
@sadako_me_voit : tes screens sont tirés de quel film ?
C'est des images de The Whispering Star, le Sono sorti en début d'année. Va sur le topic du film, en page 1 il y a le premier trailer et en page 2 il y a le second : https://www.jeuxvideo.com/forums/42-26-46107860-1-0-1-0-the-whispering-star-sono-sion.htm
ça m'a l'air énorme
Ouai, c'est pour ça que je veux absolument le voir sur grand écran avant de me résigner à le télécharger.
le film semble ne montrer qu'une seule actrice dans un seul et même lieu tout du long. Une sorte de retour à Keiko desu kedo mais en encore plus radical, sauf que dans ce dernier on n'avait pas qu'un seul lieu.
Sur le papier, on dirait un peu un truc casse gueule même si on a encore aucune idée de comment ce sera traité
Dans Keiko desu kedo ça fonctionnait très bien l'actrice unique. On verra bien dans celui-là.
En tout cas Sono est passé d'un extrême à l'autre là. Il sort d'une grosse période de projets à gros budgets et de commande (avec ce que ça implique de réussites et de ratages dans le lot) et il retourne directement à quelque chose de très proche de ses premiers films. On est vraiment dans la veine de toute sa période pré-Suicide Club. Bon il y a quand même SHinjuku Swan 2 sur le feu, mais malgré ça on dirait vraiment qu'il est en train d'effectuer une sorte de retour aux sources.
Et ben c'était... génial. Je sais même pas par ou ni comment aborder le film.
Déjà pour être clair, le synopsis rendu public quand j'ai fais le topic est complètement à la rue. Enfin il est pas faux, mais c'est juste un truc parmi d'autres. Et pareil pour le fait qu'on croyait n'avoir qu'une seule actrice à l'écran, en fait c'est bourré de personnages.
Mais sérieux, comment aborder ça... C'est un film complètement fou. Il y a beaucoup de Noriko's Dinner Table, de Strange Circus, de Guilty of Romance et de Love Exposure dedans, mais pas que. On y retrouve énormément des thèmes et des obsessions chers à Sono, que ce soit coté fond ou coté forme, et tout est mélangé sauvagement dans une espèce d'immense poésie érotique absurde.
C'est assez indescriptible, c'est ultra méta, très riche, très dense, très profond, mais aussi parfaitement regardable en se laissant porter par les images et par la somptueuse plastique de Ami Tomite (j'y reviendrais). C'est aussi fou dans le récit et dans le montage que Réalité, le film de Dupieux, sauf que là ou Dupieux réduisait volontairement le fond à sons strict minimum, Sono lui abrode tout un tas de chose. Il parle autant à travers ses textes qu'à travers l'image, il parle de cinéma, de la perception de la réalité, de sexualité, de perversion, de tabous, de soumission, des femmes, de la place qu'elles cherchent à se faire, de tellement de chose. C'est vraiment extrêmement riche, pour être honnête j'ai la sensation d'avoir loupé trois bons quarts de tout ce que Sono cherche à dire. Pas à expliquer d'ailleurs, juste à dire.
Parce que le film a tout un tas de réflexion oui, mais pas que. C'est tout sauf un film qui veut t'apprendre des choses, en fait c'est un film qui ressemble à quelqu'un qui partirait dans un très long monologue, passant d'un sujet à un autre au fil des associations d'idées. Ce genre de personne qu'on peut écouter, et qu'on aime écouter, pendant des heures. Et parfois on décroche, mais c'est pas grave, on se laisse porter par le son de sa voix, puis on se reconcentre sur le monologue, et ainsi de suite. Sauf que ce monologue est enregistré et que si on veut on peut le réécouter pour mieux comprendre et décortiquer certaines choses. C'est vraiment ça ce film, c'est ultra méta autant que c'est esthétique. Il y a un paquet de façons de le voir, vraiment, et ce qui est génial c'est qu'on peut même les alterner dès la première vision si on en a envie. Ça ne nous casse pas ni l'intrigue, ni le récit, louper une partie du fond n'est pas un problème, pas plus que louper une partie de la forme.
Je sais vraiment pas comment décrire ça, c'est un long truc aussi intéressant qu'enivrant. C'est du cinéma, du théâtre, de la poésie... Je pourrais même pas dire que c'est expérimental vu que ça ne l'est pas, Sono n'expérimente rien ici, il est juste dans une forme d'expression pure, presque directe. La dernière scène est d'ailleurs une synthèse pure et simple de tout le film. L'héroïne fait carrément un résumé oral pur et simple de certains thèmes, puis les images en font de même en partant dans un énorme bordel coloré.
C'est indescriptible, surtout que je veux pas vous spoiler quoi que ce soit, ça pourrait gâcher une partie de l'expérience.
En sortant de la salle j'ai entendu des gens discuter. Ils étaient perplexes, l'un d'eux a dit "J'ai rien compris, c'est quoi l'explication en fait ?", mais bordel de merde il n'y a aucune explication sombre demeuré ! C'est pas un film qui explique ni raconte un truc clair et précis en le rendant pseudo complexe via des artifices de montage, on est pas face à un étron de Nolan là putain !!!
Le mec a rien perçu ? Rien ressenti ? Il lui fait un cadre scénaristique et narratif concret pour s'intéresser au thèmes abordés, à ce qui est dit, montré, imagé ? Bordel, il faut aller au delà de ça ! Antiporno a mille fois plus de fond que tout les Nolan réunit fdp !!!
Et si ça te gonfle de te prendre la tête de cette façon là, c'est pas grave trou du cul, le film est aussi entièrement construit pour être juste agréable à suivre et à regarder.
Parce que bordel... mais Ami Tomite quoi... mais bordel...
Cette fille c'est juste l'une des créatures les plus érotiques qui aient jamais foulé la planète Terre. Pourtant je connais plein d'actrices, ou même de filles de mon entourage, qui ont un corps et un visage encore plus beaux, mais je sais pas... Ami Tomite elle a un truc que très très peu de femmes ont, ce genre de truc qui te donne instantanément envie de lui pulvériser la chatte à grand coups de chibre et de te vider les couilles directement sur son col de l'utérus. Qu'on soit bien d'accords, elle a un corps magnifique et un très beau visage, mais comme je le disais il y a encore bien mieux. C'est juste qu'elle elle a ce truc qui lui donne un charme et un érotisme affolants.
Dans Antiporno elle nous montre ses seins voluptueux, ses fesses magnifiques, ses hanches à tomber par terre, ses poils pubiens si délicats, le débuts de ses grandes lèvres qui ont l'air divines, et pourtant c'est même pas quand elle est complètement à poil qu'elle est au top de l'érotisme. Nan bordel, il faut la voir avec un petit haut de sailor, une toute petite culotte, à quatre pattes et en laisse... cette cambrure à se damner bordel de dieu !
Cette scène c'est un message directement envoyé au cerveau reptilien, un message qui dit "ACCOUPLE TOI AVEC ELLE TOUT DE SUITE".
Voilà, c'était Antiporno, c'était Ami Tomite à poil, et c'était génial.
Et j'ai même pas dis un quart de tout ce que j'avais envie de dire au sujet du film en fait. J'avais vraiment trop de choses en tête et ça passait du coq à l'âne, comme le film en fait. J'ai pas tout retenu du coup.
Tu me donne bien envie
Tu l'as vu en salle obscure ?
Bordel ça me frustre. Je fais quinze milles connexions en repensant au film, à ce qu'il est en lui même, à ce qu'il représente au sein de la filmo de Sono, à ce qu'il est par rapport à ses influences extérieures, par à port à Sono lui même, par rapport au cinéma actuel dans son ensemble, et par rapport à un tas d'autres choses en fait. Pfiouuu, il y a beaucoup trop à en dire. J'ai vraiment du mal à construire un truc cohérent et structuré à son sujet.
C'est frustrant.
En plus je viens de voir le documentaire sur Sono aussi, plein de choses se font écho entre Antiporno et le docu. J'arrive pas à retrouver le topic dédié d'ailleurs, quelqu'un à le lien ?