The Bride of Rip Van Winkle ( リップヴァンウィンクルの花嫁 ; Rippu Van Winkuru no Hanayome )

2016, Japon

de Shunji Iwai

Avec :

Haru Kuroki

Gou Ayano

Cocco

Go Jibiki

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Synopsis :

"Nanami rencontre son futur-mari, Tetsuya, par un réseau social. N’ayant pas beaucoup de proches, Nanami demande à une agence de lui fournir suffisamment d’invités pour son mariage. Malheureusement, peu de temps après l’heureux évènement, Nanami se rend compte que Tetsuya la trompe. Sa belle-mère lui demande alors de quitter le domicile conjugal."

Trailer :
https://www.youtube.com/watch?v=uhF5bqHTkA4

Bon le synopsis pue du fion et n'est pas clair du tout, mais j'ai pas trouvé mieux même en anglais. Quant au teaser il est tellement ésotérique qu'il n'aide pas plus que ça à se faire une vague idée du film.
Quoi qu'il en soit ça sort de 26 mars prochain au Japon, il faudra donc attendre un petit moment avant de savoir à quoi ça ressemble vraiment.

Sous-titres Eng dispo

2 films de 3h à quelques jours d'intervalle
Je deviens trop vieux pour ces conneries

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Sinon j'ai étais un peu déçu. J'en attendais beaucoup plus. J'écrirai peut-être un truc plus détaillé tout à l'heure, mais disons que même s'il y a pas mal de points qui m'on plu, et que je suis direct rentré dedans. Sur la longueur j’avoue être sorti plusieurs fois du film, et par moment avoir eu du mal à m'y intéresser, des fois à cause de temps mort, des autres fois à cause du côté un peu trois froid (et extérieur) du film.

Nouveau film de Shunji Iwai depuis 2011. C'est toujours un peu difficile de prévoir comment se passera le visionnage d'un Iwai, parce qu'autant il a des superbes films à son actif, autant il en a aussi pour lesquels c'est loin d'être cas.
Le synopsis n'en dit pas beaucoup non plus. En fait juste un vague point de départ du film. Mais le teaser (celui du post de Sadako, je ne sais pas s'il y en a d'autres), bien qu'il ne montrait pas grand chose était assez pour me donner envie.

Je préviens direct, le teaser n'a pas grand chose à voir avec le film. En fait il s'agit du début du générique de fin. On peut en tirer quelque chose après avoir vu celui-ci (et c'est pas très subtil), mais l'ambiance, le style que ça donne, n'est pas représentatif du film.

On a là un de ces films centrés sur un personnage, dont toute l'histoire et les protagonistes seront vu à travers celui-ci (et c'est très important ici).
Il s'agit de Nanami, jeune prof, timide, passive, submissive, introvertie, incapable, a du mal à s'exprimer, à se faire entendre, et accorde trop d'importance à la vision qu'on les autres. A cause de ça, elle a facilement honte et ne cesse de cacher la vérité et mentir pour ne pas vexer ou gêner les autres, et se retrouve coincé même face à de petits problèmes.
Bon, de base je ne peux pas dire que ça soit le genre de perso que j'aime. La plupart du temps c'est le genre de personnes que j'ai envie de secouer dans tout les sens pour les faire réagir. Mais ici je l'aime bien, et directement. Iwai arrive à la rendre touchante dès qu'elle apparaît. J'ai envie de la voir vivre et j'ai envie de la voir évoluer.

Donc on a cette jeune femme très introvertie, qui n'arrive pas à s'affirmer, et n'arrive pas à être elle-même. C'est un peu tout le thème du film, la "fausseté". Assumée ou non, qu'on en soit conscient, qu'on soit pas capable ou pas de pouvoir être vrai. Nanami ne veut tellement pas faire ressentir quelque chose d'un tantinet négatif aux autres, qu'elle n'arrive pas à être elle-même. Allant même jusqu'à seulement s'ouvrir à des étrangers sur internet. Et à même mentir à son futur mari sur sa propre famille.
Et en fait elle se retrouve dans un cercle vicieux dont elle ne peut s'arriver à s'échapper. Parce qu'elle en est incapable.
En fait tout le film va tourner autour de ça. D'abord sa "fausseté" (pas complète hein, juste qu'elle ne peut complètement s'ouvrir, être elle-même), ses mensonges. Puis peu à peu, ceux des autres. Des gens qui vont profiter d'elle, qui vont la manipuler, sans même qu'elle ne s'en rende compte. D'abord négativement, puis dans une relation à la base fausse mais dont du vrai et beau en sortira.

Et ce qui est bien là-dedans, c'est que tout ça est toujours vu du point de vu de Nanami. Les personnages ne sont vu que lorsqu'ils sont avec elle. Ce qui fait qu'on a du mal à dissocier le vrai du faux, à savoir ce qu'ils veulent, qui ils sont, ce qu'ils font. Il y a tout un jeu sur la confiance avec lequel Iwai joue avec le spectateur.
Rien qu'avec le personnage d'Amuro. Bon déjà le mec se fait appeler "Amuro", il a était présenté à Nanami par un certain "Ramba Ral" et son entreprise s'appelle "Aznable". Pour peu qu'on ait une petit culture Jap', notamment en terme d'animation, on voit l'arnaque de loin. Pourtant, il fait bien son job. Il regroupe des gens qui seront de faux invités, et ça se passe bien. Mais après ça, on le voit manipuler Nanami et tout foutre en l'air, puis à nouveau il l'aide, sauf qu'on arrive plus à savoir ce qui se cache derrière. Et durant tout le film c'est comme ça, jusqu'à la toute fin. On ne sait jamais vraiment qu'elle est son rôle, pourquoi il est aussi impliqué, est-ce Nanami n'est qu'un outils pour lui ? Ou plus ?
Et en opposé on à Mashiro. Comme Amuro il y a quelque chose d'étrange avec elle, jamais complètement vrai. Et comme il y a eu Amuro, comme on s'est fait berné, on a du mal à lui faire confiance. Et ça en joue un peu.
En fait ça montre surtout la difficulté de connaitre quelqu'un, à quel point il est très difficile de véritablement connaitre quelqu'un. De faire confiance, d'être capable de le faire.
Mais ce qui est marrant ce qu'on a beau tout voir du point de vu de Nanami. On ne voit pas les choses comme elle, avant tout parce qu'elle est passive et pas débrouillarde. En fait il y a une double vision, celle qu'a Nanami, naïve, et celle du spectateur, qui se rend compte à quel point les choses sont fausses.
Il y a quand même quelques exceptions. On a de rares scènes où l'on voit les choses autrement que par le personnage de Nanami. Où elle n'est pas là. Et là on se rend compte du comportement bien différent des gens que l'on voit. Ce qui rajoute à la fausseté et au mensonge qui entour cette histoire.

Je sais pas comment ça en ressort là comme ça. Mais ce style n'est pas du tout lourd, on n'est pas chez Nolan, c'est pas juste pour se donner un genre ou quoi. Ça fait parti intégrante du film, et c'est assez naturel. On a pas de mal à se dire que ces perso existent, et on peut même voir des ressemblances avec des gens qu'on connait/a connu.
Puis au delà de ça, c'est aussi l'histoire de Nanami qui évolue dans l'adversité, et finalement, même si elle souffre, même si c'est pas toujours très marrant ce qui lui arrive, en fait elle évolue positivement et ça lui fait du bien. C'est quelque chose d'ailleurs qu'on voit bien à travers de sa relation à distance avec une élève. On a quelques scènes comme ça où elle donne des cours à distance à une unique élève, et à chaque fois on voit son comportement légèrement changer. On la voit plus sûr d'elle, moins passive, qu'elle arrive à avoir plus de voix.
Et au delà de la fausseté ou le mensonge, de la mécanique dans la vie, ça parle aussi d'autres choses. Comme l'amour ou la souffrance, même un peu sur le porno.

Sur la forme, j'adore encore une fois ce style très vivant dans la mise en scène d'Iwai. Dès le début on en est baigné et ça permet de faire vivre les personnages. Surtout Nanami, toujours très au centre de l'attention.
Mais à côté de ça, on a aussi un côté froid et austère, surtout dans la DA. On se retrouve souvent avec des murs blancs, des décors épurés, avec des lumières blanches, très mort en fait. Et d'un côté ça fait parti intégrante au style du film et ses thèmes, et ça ressemble bien à l'apparence que donne Nanami. Ça concorde bien avec la fausseté, le vide. C'est surtout important au début.
Mais j'avoue que sur la longueur, ce style m'a un peu fait sortir du film. Parce que justement ça manque de côté plus chaleureux. Et pourtant il y en a, et justement ils ressortent bien par rapport aux restes. Comme la scène du karaoké, avec un décors très vivant, plein de couleurs, on sent l'endroit qui à du vécu, qui n'est plus tout vieux, puis on plus cette lumière toute blanche, presque artificiel. Et là on se ressent une Nanami qui s'ouvre et se connecte à l'autre.
C'est beau, c'est même ma scène préférée du film.
Mais le film fini, quand je me le remémore dans son intégralité, je trouve quand même que ça manque de moment comme ça.

Et ça me gêne, parce qu'au fond le film a beaucoup de choses qui me plaisent. Mais par moment je n'arrivais plus à rentrer dedans. Je restais extérieur à ce que je voyais. Surtout pendant la partie dans la grande maison, alors que paradoxalement, c'est ce qui est censé le plus me plaire (et d'un côté ça me plait, c'est juste que je voyais ça de manière trop éloignée). En fait le rythme et la durée ont plus tendance à peser sur la longueur. Je sais pas, ça manque surement de légèreté pour arriver à captiver tout du long.
Ca me fait chier d'autant plus qu'un "0.5 mm" vu il y a quelques jours et durant même plus longtemps, m'avait bien captivé et je ne m'étais pas ennuyé.

Je savais même pas qu'il était déjà dispo. Je verrais ça dans pas trop longtemps je pense.

J'ai fait une séance CL, on est plusieurs censés le voir bientôt.
http://www.cinelounge.org/?page=seance&num=67087

En fait le film est dispo depuis un gros mois, mais les sous-titres sont arrivé qu'il y a deux semaines

J'ai trouvé ça pas terrible du tout perso. La flemme d'écrire un truc par contre. Après ça devrait plaire, c'est pas spécialement un Iwai moins bon, même si ça semble plus reposé que des trucs comme Lily Chou-Chou, Swallowtail Butterfly, Hana & Alice (le film) et autres.

En fait s'il avait réussi à concentrer son histoire, en faisant par exemple un truc plus court, ça aurait pu donner quelque chose de mieux. Parce qu'au fond les thèmes abordés sont intéressant et pourrait donner un bon truc.
Mais là c'est trop étalé, et sur la longueur ça perd trop facilement le spectateur je trouve.

Perso c'est pas que ce soit étalé qui me pose problème, c'est précisément qu'il s'en tienne à ça, ses petits thèmes, ses petits personnages, leur petite évolution... Le film est un peu coincé là dedans, j'ai un peu l'impression que ça prend trop le récit comme corps du film. Et paradoxalement c'est un film qui est maniéré, pas forcément super visuel et formaliste (mais peut être alors qu'au lieu de maniéré je devrais dire lyrique, mais alors un lyrisme très faux), mais sur les moments censés être émotionnels tu sens la caméra qui pèse, qui est là à chercher à articuler la scène par elle même. J'ai trouvé tout les mouvements de caméra toujours très faux et profondément étrangers à ce qu'il se passait devant elle, trop dans l'effet de style, dans le sensationnalisme. Ce qui n'est pas non plus toujours très présent, mais quand c'est pas ça, il semble relayer ce qu'il filme à ce dont je parle au début, la construction de son récit, de ses personnages, etc. Jamais il arrive à exprimer quoi que ce soit autrement que par le récit, les effets de caméra, voire la musique (beaucoup trop étouffante qui plus est, prendre Bach ça désert complètement le film par exemple, c'est trop puissant pour ce pour quoi sa musique est au service je trouve).

Oui c'est vrai qu'il y a un certain mécanisme dans la mise en scène, comme si ça n'arrivait pas à dépasser le stade de la technique.
Mais d'un autre côté, comme c'est quelque part en raccord avec ce dont ça parle, ça peut être fait exprès et servir le film. En fait le problème à ce moment là, ça serait plutôt le contraste. Ce qui aurait été beau c'est de voir cette mise en scène, un peu trop froide, évolué en même temps que le personnage principal s'ouvre et devient "vrai". Mais pour cela il aurait aussi fallu changer l'écriture du film sur la longueur.

Après comme je le disais, il y a quand même des scènes justement qui ressortent, et sont plus naturelles.
2 semaines après le visionnage, et la scène qui reste encore le plus dans mon esprit c'est celle du karaoké.
Je sens une vraie connexion entre les deux personnages. C'est chaleureux, c'est émotif, c'est pas caché ou intériorisé. Le décors et la photo renforce ce côté naturelle, et les personnages ressortent plus à l'écran, on les voit bien comme centraux. C'est eux (ce qu'ils disent et ne disent pas) qui crée la scène. Et là ça fonctionne plutôt bien, et c'est vraiment dommage que le film n’évolue pas autour de ça.

Et bien d'accord pour la musique

J'ai pas mal adoré la première moitié. On voit Nanami évoluer dans le doute avec ce mariage qui sonne faux dès le départ, et peu de temps après elle subit l'humiliation de sa vie. La scène où elle part de chez elle en pleurant est vraiment belle je trouve, pour le coup le musique n'est pas trop puissante pour un moment pareil (malheureusement ce n'est pas le cas dans tout le film). Après ça, on la voit se reconstruire, elle trouve un travail et elle se fait une amie avec qui elle passe des moments tendres.
Mais c'est à ce moment que le film a commencé à moins m'intéresser, quand Mashiro vient s'accaparer le récit. Même si la mise en scène reste centrée sur Nanami, l'histoire ne tourne quasiment plus qu'autour du nouveau personnage et c'est dommage parce que moi je voulais continuer de voir l'évolution de Nanami qui est vraiment attachante et touchante. Et même s'il y a de jolies scènes dans la deuxième moitié (quand elles sont en robes de mariées) il faut attendre la toute fin pour revoir vraiment Nanami et comment elle a changé.

J'étais content comme tout quand j'ai vu un nouveau Iwai sortir, même si le synopsis ne me disait trop rien (qui n'est finalement pas très représentatif du film) mais j'en ressors assez déçu.