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Sujet : The Browning Version - Anthony Asquith

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WalterBurns WalterBurns
MP
Niveau 7
03 avril 2015 à 22:38:49

:d) The Browning Version (1951)

:d) Réalisé par Anthony Asquith

:d) Scénario de Terence Rattigan

:d) Photographie de Desmond Dickinson

:d) Produit par Teddy Baird et Earl St. John, pour Javelin Films Ltd.

:d) Interprétation : Michael Redgrave, Jean Kent, Nigel Patrick, Brian Smith...

:d) Genre : Drame

:d) Andrew Crocker-Harris, professeur de langues anciennes dans une école britannique, est en fin de carrière et sa vie professionnelle, un échec. Consciencieux, il n'a pourtant su établir le contact avec ses élèves qui le surnomment « Himmler ». Cet échec pédagogique s'est doublé d'un mariage malheureux. Replié sur lui-même, Andrew Crocker-Harris n'est plus que l'ombre d'un homme...

________________________________________________________________________

Anthony Asquith, cinéaste britannique méconnu mais ô combien talentueux, trouve ici un sujet passionnant dans la pièce de Terence Rattigan, qui signé également le scénario du film. Traitant de l'enfermement affectif et de l'incapacité à ouvrir son coeur aux autres, The Browning Version relate l'histoire d'un professeur de lettres anciennes, malheureux dans sa vie professionnelle et affective, atteint d'une maladie du coeur, un homme éteint qui n'a pas su communiquer la passion de l'enseignement à ses élèves qu'il ennuie, ses confrères qui le respectent à peine et surtout sa femme, qui le méprise. On ne saura rien ou presque de son passé car l'essentiel du film se déroule sur une journée, Asquith choisissant de s'attarder sur les dernières heures passées par Crocker-Harris dans l'enceinte du collège. Pour les première minutes de son film, le cinéaste décide de retarder longuement la première apparition du professeur, ne montrant que la façon dont les autres le voient (son nom est moqué par les élèves, qui le surnomment The Crock) et figurant des professeurs plus chaleureux (le cours de science particulièrement enjoué animé par Nigel Patrick ou le jeune successeur interprété par Ronald Howard). Le contraste en est ainsi d'autant plus frappant lors de l'arrivée de Crocker-Harris : en quelques minutes, le spectateur comprend que son attitude austère, son trait d'esprit fade et trop érudit, son approche mécanique et sans attrait de sa matière et surtout, son manque d'humanité ont contribué à créer un mur infranchissable entre les élèves et le professeur. Ce dernier, qui vit ses dernières heures dans l'établissement pour raisons de santé, va être dès lors confronté à ses échecs, humilié et méprisé par ses collègues et son entourage : la carapace que l'homme s'est forgé durant de longues années pour échapper aux griffures de la vie ne peut plus résister longtemps et Crocker-Harris va devoir se remettre douloureusement en question (on peut, en quelque sorte, voir le film comme une descente aux enfers pour le personnage principal).

Une lueur d'espoir est cependant apportée dans le personnage de Taplow, un jeune élève qui semble éprouver une réelle sympathie (motivée sans doute en grande partie par la pitié) et contrairement à ses camarades, un véritable respect pour son professeur, allant jusqu'à rire à un trait d'esprit qu'il ne comprend pas par pure politesse. Dépassant quelques shillings de son argent de poche, il offrira une traduction de la pièce Agamemnon par le poète Robert Browning, ce qui aura pour effet de raviver le coeur desséché du professeur, touché par l'exaltation de la jeunesse où tous les rêves sont encore réalisables. Profondément ému, le professeur ne pourra que s'effondrer, en larmes, sur son bureau. Cependant, Millie, l'épouse du professeur, n'aura de cesse que de détruire cette flamme, aussi petite soit-elle, tellement sa haine et son ressentiment envers son mari sont tenaces. Le couple ne s'entend pas, ne vie pas dans le même monde. Elle l'a peut-être épouser par ambition, dans l'espoir de profiter de son érudition et de briller en société, mais il est suggéré que son époux n'a pu la satisfaire sexuellement et qu'elle lui fait payer cette frustration, en multipliant les liaisons notamment avec le propre collègue professeur de science de son mari. Tout n'est plus que mépris et haine entre les deux époux, incapables de communiquer, enfermées dans leur propre détresse et leur ressentiment.

La mise en scène d'Asquith, classique et toute en retenue, demeure néanmoins assez habile, soulignant en permanence l'isolement auquel Crocker-Harris est condamné par son attitude, notamment par l'absence du personnage dans les premières scènes, la manière de le distinguer de son interlocuteur à travers de belles profondeurs de champ, quelques champs contre-champs particulièrement puissants et suggestifs (le discours final où Crocker-Harris est confronté face à l'entité collective des élèves, ou le monologue face à son successeur). Mais il est évidemment impossible de parler du film sans évoquer l'interprétation magistrale de Michael Redgrave, remarquablement vieilli, usé et fatigué. Pour ma part, il s'agit tout simplement d'un des plus émouvantes compositions masculines que j'ai pu voir au cinéma. On retrouve également Jean Kent, une actrice à réhabiliter d'urgence, dans le rôle de Millie, une femme vicieuse, perverse et cruelle pour qui le spectateur ne peut qu'éprouver un profond mépris. Le casting des seconds rôles est ainsi particulièrement judicieux, du jeune Brian Smith qui livre une interprétation très attachante, au confrère de science Nigel Patrick qui va prendre peu à peu conscience de l'enfermement où se trouve son collègue, ou encore Ronald Howard, le successeur de Crocker-Harris, particulièrement juste dans la scène où il révèle involontairement à son prédécesseur le sobriquet « Himmler » que lui attribuent les élèves. S'il fallait citer un défaut, j'ai trouvé la fin optimiste (en plus d'être légèrement prévisible) un peu en porte-à-faux avec le reste du long-métrage, surtout si on le vit comme une descente aux enfers, une telle succession de haine et de mépris ne pouvant avoir qu'une issue tragique ou du moins, désespérée. La forme de rédemption suggérée par la scénariste à la fin du film n'en est pas moins chaleureuse pour le spectateur, et l'écriture demeure une des plus parfaites qu'on puisse imaginer. Asquith, qui signe probablement ici son meilleur film, se révèle comme étant l'un des tous meilleurs cinéastes britanniques et The Browning Version mérite sans hésitation sa place dans la liste des chefs d'oeuvres du cinéma anglais.

Message édité le 03 avril 2015 à 22:39:48 par WalterBurns
Pseudo supprimé
Niveau 10
03 avril 2015 à 23:25:53

Il donne envie ton film, Walter. :hap:

PS : Ton ancien avatar était mieux. :(

Pseudo supprimé
Niveau 10
03 avril 2015 à 23:27:54

Je l'ai sur mon ordi :hap:
Et il me semble que le réalisateur n'est pas du tout méconnu au contraire :(

Pseudo supprimé
Niveau 10
03 avril 2015 à 23:32:53

Et bien, avant ce topic, je n'en avais jamais entendu parlé. :hap:
Juste du film, qui étais apparemment dans mes envies SC depuis quelques temps (et que j'avais oublié).
Et The Browning Version est son film le plus connu si j'en crois SC et CL. :hap:

WalterBurns WalterBurns
MP
Niveau 7
04 avril 2015 à 00:43:55

Le 03 avril 2015 à 23:27:54 WilliamWellman a écrit :
Et il me semble que le réalisateur n'est pas du tout méconnu au contraire :(

En tout cas, sur CL il est plutôt méconnu : http://www.cinelounge.org/?page=perso&num=2862

Mais bon, peut-être que le terme mésestimé serait plus approprié car on en entend très peu parler alors qu'il s'agit d'un des tous meilleurs metteurs en scène britanniques.

Le 03 avril 2015 à 23:25:53 fyndim a écrit :
PS : Ton ancien avatar était mieux. :(

Ce plan sur Mercedes McCambridge a un caractère assez définitif pourtant (comme le film qui le contient) :snif:

Message édité le 04 avril 2015 à 00:44:15 par WalterBurns
Pseudo supprimé
Niveau 10
04 avril 2015 à 01:03:58

Je me suis peut-être trompé, mais comme c'est un des seuls films anglais que j'aie sur mon ordi, et que j'ai déjà vu le nom du réal...

Mais Walter, tu perds toute ton autorité avec cet avatar. Là on dirait que t'as un déguisement. :-(

Pseudo supprimé
Niveau 10
04 avril 2015 à 01:13:30

Le 04 avril 2015 à 00:43:55 WalterBurns a écrit :

Ce plan sur Mercedes McCambridge a un caractère assez définitif pourtant (comme le film qui le contient) :snif:

C'était pourtant l'une des choses qui avait pu m'insupporter dans Johnny Guitar. Je peux éventuellement apprécier le manichéisme assumé, voir adorer comme dans liberty valance, mais ici, ça ne marchait pas, on tombait souvent dans le surjeu, et c'était... ridicule. Mais il est vrai que ton avatar est plutôt représentatif du film, puisqu'on dirait Jim Carrey en train de faire une tête bizarre. :(
(C'était méchant et gratuit, désolé Walter :) )

Message édité le 04 avril 2015 à 01:14:27 par
WalterBurns WalterBurns
MP
Niveau 7
04 avril 2015 à 01:26:59

Johnny Guitare manichéen, on risque de ne pas s'entendre fyndim. :hap: Pour moi, le film demeure une des œuvres ultimes du cinéma américain, et je t'invite à lire la chronique d'Erick Maurel (quelle plume ce mec !), la plus belle défense du film que je connaisse, pour comprendre pourquoi : http://www.dvdclassik.comom/critique/johnny-guitare-ray

Parkko Parkko
MP
Niveau 20
04 avril 2015 à 09:40:38

Le réalisateur est non seulement méconnu mais assez malaimé.
Quand j'avais commencé à m'intéresser à Asquith et que j'avais vu juste deux films de lui, j'étais tombé sur un article - je ne sais plus où - qui l'avait qualifié de "tâcheron", ça m'avait un peu stoppé dans mon envie de le découvrir plus en me disant que le reste de sa filmo était peut-être nul.

WalterBurns WalterBurns
MP
Niveau 7
04 avril 2015 à 10:03:35

Le 04 avril 2015 à 09:40:38 Parkko a écrit :
Quand j'avais commencé à m'intéresser à Asquith et que j'avais vu juste deux films de lui, j'étais tombé sur un article - je ne sais plus où - qui l'avait qualifié de "tâcheron", ça m'avait un peu stoppé dans mon envie de le découvrir plus en me disant que le reste de sa filmo était peut-être nul.

Je trouve ça dommage, c'est vrai que le cycle de TCM m'a permis de découvrir un certain nombre de ses films, Asquith n'a évidemment pas fait que des chefs d'oeuvre, mais sa filmographie contient de nombreuses perles, comme Evasion ou Winslow contre le roi. Il paraît également que certains de ses films muets (A Cottage on Dartmoor, Underground) valent le détour.

Message édité le 04 avril 2015 à 10:03:57 par WalterBurns
Parkko Parkko
MP
Niveau 20
04 avril 2015 à 10:34:23

Alors pourquoi pas m'y reflonger un de ces jours.

Pseudo supprimé
Niveau 10
04 avril 2015 à 12:34:12

Le 04 avril 2015 à 01:26:59 WalterBurns a écrit :
Johnny Guitare manichéen, on risque de ne pas s'entendre fyndim. :hap: Pour moi, le film demeure une des œuvres ultimes du cinéma américain, et je t'invite à lire la chronique d'Erick Maurel (quelle plume ce mec !), la plus belle défense du film que je connaisse, pour comprendre pourquoi : http://www.dvdclassik.comom/critique/johnny-guitare-ray

J'ai lu l'article, et j'aimerai aussi dire que je ne hais pas Johnny Guitar, je l'aime bien, et je comprends aussi pour quelles raisons toi et le critique adorez ce film. Mais il n'empêche que le surjeu de Mercedes McCambridge (le critique l'admet) m'a vraiment laissé de marbre, et décrédibilisait même tout le propos du film. Puisque oui, j'ai toujours l'impression que ce film est manichéen, et que son propos qui serait anti-moralisateur serait en totale contradiction avec le propos anti-MacCarthisme.

Et pour en revenir au sujet de départ, il est vrai que ton ancien avatar en noir et blanc faisait "vieux sage possédant le savoir", alors que celui-ci faisant penser à Jim Carrey fait très "humoriste au chômage". (oui je sais je suis méchant) :hap:

WalterBurns WalterBurns
MP
Niveau 7
04 avril 2015 à 13:27:03

Le 04 avril 2015 à 12:34:12 fyndim a écrit :

J'ai lu l'article, et j'aimerai aussi dire que je ne hais pas Johnny Guitar, je l'aime bien, et je comprends aussi pour quelles raisons toi et le critique adorez ce film.

Voilà qui me rassure, parce que le film est assez réputé, et que Nicholas Ray est quand même loin d'être un tocard hein :hap:
Pour ma part, je trouve que le « surjeu » de McCambridge est totalement nécessaire au personnage et à son opposition à Joan Crawford, dont le jeu est beaucoup plus sobre. De mon point de vue, le film est dénué de manichéisme, tous les personnages obéissent à des motivations bien précises et compréhensibles, il n'y a aucun caractère entièrement positif ni entièrement négatif.

Pour l'avatar, j'ai beau chercher, je ne vois vraiment pas le rapport avec Jim Carrey :(

Pseudo supprimé
Niveau 10
04 avril 2015 à 14:11:41

Sadisme exagéré, voix et tête très méchante, alors que joan crawford est au constraire très douce. C'est du manichéisme, peu importe les différentes motivations, puisqu'elles ne sont pas rationnelles par rapport aux comportements finaux.

Et en ce qui concerne ton avatar, le grand sourire sur le côté de la part de l'actrice lui donne un côté très masculin, et sa figure ici lui donne un côté très Jim Carrey oui. Par exemple :
https://www.youtube.com/watch?v=jFnqQbtHeDE
:hap:

Message édité le 04 avril 2015 à 14:14:11 par
WalterBurns WalterBurns
MP
Niveau 7
04 avril 2015 à 20:13:26

Effectivement, je peux comprendre qu'on puisse trouver le personnage d'Emma manichéen, mais ici le manichéisme me semble particulièrement pertinent et judicieux, dans le sens où on peut voir la jeune femme comme une figure du mal, avec ses gestes saccadés, son visage crispé, la forme de ses cheveux pouvant évoquer des cornes... et cela est particulièrement flagrant dans la séquence où le saloon est incendié : pour elle, la destruction du bâtiment est un acte de jouissance. Pour elle, la destruction du territoire de Vienna (assimilé à sa rivale elle-même) semble importer plus que le lynchage...

Mais il y a énormément à dire sur le personnage d'Emma, sans doute un des antagonistes les plus fascinants du cinéma américain.

Pseudo supprimé
Niveau 10
01 juin 2015 à 20:50:49

The browning version, à l'aide d'une interprétation sans faille et d'une écriture grandiose, parvient à révéler chez nous nos plus grandes capacités émotives. Car en effet, l'interprétation de Crocker-Harris est probablement l'une des plus grandes de l'histoire du cinéma britannique. Un jeu à la perfection, dont le simple gémissement est travaillé, sans jamais tomber dans le surjeu, mais nous permettant de nous plonger dans ce personnage tel cette enfant, n'évoquant au début qu'une simple politesse cachant un certain mépris, mais qui évoluera au rythme de l'évolution des sentiments du spectateur.

Il est néanmoins dommage de retrouver certains effets un peu trop attendu, ainsi qu'une mise en scène trop pauvre, qui viennent alors gâcher toute l'émotion que fourni une telle oeuvre. Une émotion profonde et puissante. Des personnages intéressant, représentant symboliquement la transition ayant eu lieu par rapport au type de professeurs et d'éducation au sein des écoles dans les différents pays du monde. Passant d'un système autoritaire à un autre plus encourageant et tolérant.

En un mot : l'émotion.

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