Bonsoir chasseurs de démons
Tristement, je n’ai pas pu conter la suite de mon périple pour des raisons que je garderais obscure.
Toutefois, je n’ai pas oublié mon crapeau, sa quête, son forum dédié. D’ailleurs je réalise que l'orthographe d’un certain nombre de mots est incorrecte, à commencer par le pseudo. Heureusement, c’est son nom, son excuse.
Ainsi vous l’apprenez, l’aventure reprend. Puissiez vous illustrer votre imagination par le souvenir graphique des démons, agrémenté par les mots batailleurs d’une âme guerrière et magicienne irréductible.
C’est l’esprit quelque peu vaseux que mon vilain crapeau a poursuivis par l’archipierre du Val Fangeux. Téléporté par une magie on peut plus mystérieuse, j’allais droit vers les peintures de Belzébuth.
Les planches sont parfois molles tant elles absorbent le jus putride, parfois sèche et friable à tel point que le bois s’est retranché dans la mort la plus profonde. Ce qui ressemble à de la roche n’est qu’un ruissellement de poison, mélangé à la crasse, l’agonie et la chair des corps illustres et inconnus. L’odeur infecte en a fini d’inhiber ce sens qui ne demande qu’à s'étouffer pour de bon.
L’épée brûlante à la main, je m’enfonce dans l’environnement dépourvu d’humanité. Cette première n’aura pas attendu longtemps pour carboniser sa première victime. Un être répulsif, qui semblait tout juste reprendre conscience de son existence lorsque j’approchais. Le dialogue impossible avec cette atrocité vivante à gouverné le massacre qui succéda. Ainsi la sensation des âmes absorbées jusqu’à la poitrine était perpétuelle et disjoint d’un quelconque physique. La preuve irréfutable que la dépouille ineffable avait vécu.
Et voici que les misérables, par nombreux, exterminés jusqu’au dernier se suivirent main dans le mollet. Bientôt les formes composeront la scène, si ce n’est la mienne, à moins que je ne prenne garde !
Plus loin, un géant, au moins à demi, est là. L’arme qu’il tient est en bois et semble assez solide pour me faire oublier quelques années d'errance.C’est avec précaution que j’engage ma destinée sur ce passage tortueux et instable. Rattrapé par quelques rongeurs je fais volt-face, éteignant un à un leurs sons. Le pas lourd de la créature m’alerte et cette fois je ne peux plus anticiper ou fuir. Le combat est lancé. La massue s’écrase au sol et j’ai tout juste le temps de m’écarter par un jeu de jambes pénible. J’assène un premier coup, puis un second. La créature chancelle un instant et bientôt elle balaye ma fougue d’un revers de bras. Le corps sur la planche, l'œil sur le vide, je finis de me redresser, rengaine l’épée et tend le bâton.
Flamme !
Et la créature s’en va, tout bas, dans un râle terrible qui crispe le corps et l’esprit.
Jusqu’à ce que la lumière réconfortante vienne me baigner dans sa splendeur.
Et vous ais-je dit que par delà les ponts de fortune, les chemins tortueux et embuscades, je croise de grosses créatures boursouflées étale ? On devine assez bien quel genre de nutriment reluit dans la poche sur-développée. C’est en essayant d’y enfoncer la tête qu’elle se décale. Peu à peu le chemin se libère, sans que j’ai pu conclure. Déçu, je poursuis.
A l’allure et l’opacité impénétrable, un brouillard se dresse devant moi. Ce n’est ni le premier, ni le second. Pourtant, bien qu’en possession de l’arme d’un forgeron expérimenté tisseur de métaux, j’hésite un instant à entreprendre le péril.
Trop tard à présent. Une forme gigantesque émane de la petite narse en contrebas. Elle projette rapidement des rochers de ce que je devine bientôt être. Des sangsues.
Dieu !
C’est tout mon corps qui est aux abois. Tiraillé du flanc à la plante en passant par le méplat du front. Le corps s’oublie jusqu’au niveau en dessous où les côtes me signalent qu’elles viennent d'atterrir, brisées. Par chance, la chute a aussi écrasé une partie des parasites et éjecté les autres. A moult reprises j’enfonce mon glaive dans les entrailles du monstre. Je crois ne jamais récupérer mon bras quand il finit par l’expulser dans un revirement de feu.
Les actions se répètent et le démon est anéanti. Je ramasse les quelques pierres disséminées dans l’arène et me dirige par delà les lieux, dans une fente nauséabonde.
Au bout d’un moment, je m’arrête. Exténué je tombe sur les genoux, le corps ancré au sol.
Si on aperçoit des points lumineux au loin, c’est pourtant le désespoir qu’ils me renvoient.
Car très vite, c’est la maremme putride qui se dessine au-dessous.
A la prochaine
Umbasa