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Sujet : [Fic] - KH : Le Crépuscule des dieux

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Sora Sora
MP
Niveau 10
21 juillet 2017 à 21:27:12

Bienvenue sur le topic de la meilleure fic du monde, autrement dit la mienne.

On repart sur une V.3 qui sera la dernière (parce que j’en ai marre de retoucher les premiers chapitres :hap: ). Alors je vous réexplique le principe, le Crépuscule des Dieux est une fanfic. Pour les deux du fond qui ne suivent pas, une fanfiction (fanfic/fic) est un récit rédigé par un ou une fan se basant sur un univers déjà connu de jeu vidéo, film, livre, etc.

Le Crépuscule des dieux, kesecé ? Et bien c’est une fanfic généraliste, fausse suite de KHII tel que je l’avais imaginé à l’époque. La lecture ne demande pas de connaissances étendues de l’univers de Kingdom Hearts, car, et vous pourrez le voir, j’ai détourné le sens de bien des choses. Je n'ai pas non plus pour prétention de faire un KHIII, j'ai en revanche celle de vouloir écrire une bonne fanfic qui vous fera passer un bon moment.

Cependant, et afin que la lecture vous soit plus aisé, voilà trois éléments que je tiens à vous faire remarquer :

  • Il va vous falloir accepter l'idée que le clone de Riku, crée par Vexen n'a jamais été tué dans cette réalité.
  • La fanfic étant assez vieille, elle ne tient nullement compte de tout ce qui se passe après KHII : les éléments que je juge le plus intéressant ont été (ou seront) réadaptés et réutilisés dans le récit. Sans spoiler, je pense à un certain nombre de personnage et même à l’un des éléments principaux du scénario de 3D.
  • Aucun des personnages de FF n'a son background original, ils ont tous été réadapté.

Ceci accepté mes très chers lecteurs, je pense que vous n’aurez aucun mal à la suspension consentie d’incrédulité et vous plonger dans le récit.
Pourquoi une V3 ? C’était prévu de longues dates que les plus vieux chapitres soient remis à l’ordre du jour au moment où j’allais reprendre LCDD et j’en avais parlé à certains lecteurs (et même sur le topic de la V2 six jeunes m’abusent). De plus, entre le début de la V2 et maintenant, il y a eu Respawn qui permet, enfin, de jouer avec la mise en forme, chose que je voulais faire de très longue date. Enfin, la mise à jour des anciens chapitres m’a poussé à modifier certains éléments que je n’avais pas osé toucher par le passé, ce qui, sans changer l’histoire, m’a permis de faire le tri et garder l’essentiel.

Quelques remarques en vrac pour conclure :

- N’hésitez aucunement à commenter. J’aime lire vos avis, j’apprécie d’autant plus lorsqu’ils sont détaillés et évidemment je n’ai rien contre répondre à tes questions, toi, cher lecteur très curieux d’en savoir plus. Que ce soit en bien ou en mal, un avis est toujours bon à prendre et me permet de connaître un peu la température. J’apprécierais également que le topic ne soit pas transformé en HS complet surtout à la sortie des chapitres où j’attends les réactions des lecteurs.
- A ce jour, l'histoire est écrite jusqu'au chapitre 19. La réécriture V3 des anciens chapitres s'étend jusqu'au chapitre 8 actuellement. Ce qui signifie pour les anciens lecteurs que j'ai 3 chapitres dans ma besace :sournois: mais surtout que l'histoire ne connaîtra pas de fluctuation majeure en fonction des commentaires. Et oui ma bonne dame, ici, pas de fan-service. (plus sérieusement, l'ensemble de vos commentaires seront pris en compte mais n'auront réellement d'effets sur mon écriture qu'après le chapitre 19)
- Pour mes anciens lecteurs sachez qu’il y a un intérêt à la relecture. Globalement la trame est la même mais il existe un certain nombres d'éléments changés dont des motivations supplémentaires pour nos méchants.
- Les chapitres sont longs et denses et ça ne va pas en s’arrangeant (même si certains, parmi les anciens chapitres, je pense notamment à une partie sur notre cher Riku, vont être découpés différemment justement pour fluidifier), j’apprécierai fortement de ne pas recevoir de commentaire là-dessus dans la mesure où le commentaire serait un « pavé cesar », du reste, on m’a déjà demandé de couper un peu et pour les chapitres au-delà du 19e, il est effectivement possible que j’en réduise fortement la taille afin de faciliter la lecture mais surtout me permettre de réduire un peu mes délais légendaires.
- Je me suis fixée un rythme de un chapitre par semaine voire deux, à titre exceptionnel et surtout sur les débuts, si ça plaît mais pas plus afin de ne pas épuiser mon avance. En outre, le cas échéant, je m’engage au moins à vous prévenir en cas de mise en hiatus. Je me suis également fixée un quota de chapitre : l’histoire doit se finir impérativement au chapitre 42 grand maximum.
- Je posterais des sommaires, afin de ne pas perdre le fil pour les nouveaux lecteurs, à chaque mise à jour de sorte à ne pas perdre le fil.
- Il est possible que je poste, si le cœur m’en dit, des side stories à la fic (des textes d’approfondissements d’éléments de background ou de relations) ou quelques explications sur tel ou tel élément de background. Certaines de ces side-stories existent de longues dates mais… la morale m’interdit de les poster. Selon votre ressenti, j’en ferai une version adaptée tout public et les posterait.
- Pour les petits curieux qui ne sauraient attendre, ci-dessous les liens de la V1 et de la V2. Si la lecture vous plaît, je vous prierais de commenter ici et d’utiliser les balises de spoiler pour les éléments les plus avancés de l'histoire. Pour rappel, la version 1 était terminée
V1 [Chapitre 17/17] : https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8097-3110747-1-0-1-0-0.htm
V2 [Chapitre 16/ ???] : https://www.jeuxvideo.com/forums/1-18697-33289-1-0-1-0-fic-kh-le-crepuscule-des-dieux.htm

Sur ces mots, je vous souhaite une excellente lecture et j’espère vous retrouver dans les commentaires. :-)

Sora Sora
MP
Niveau 10
21 juillet 2017 à 21:28:37

Prologue

« Mes ailes se brisent, mon âme se casse. »

Lorsqu’il sentit une énième goutte sur son visage, il ouvrit doucement les yeux. Sa vue brouillée ne lui renvoyait que l’image de la terre souillée par son propre sang. Il repoussa la sensation de vertige, se battant avec tout ce qu’il avait contre son propre corps. Il ne pouvait pas arrêter maintenant. S’il le faisait… S’il le faisait… Il y avait trop à perdre.
Le jeune homme réunit tout ce qui lui restait de force, forçant même son bras gauche inerte, mort, à bouger. Sa main droite chercha le manche de son arme. Il sentit des pics de douleurs jusqu’à son épaule lorsqu’il força ses doigts à se refermer sur la garde.
Encore un effort et il fut debout. Chancelant, tremblant de tout son corps, mais bel et bien debout.

Son bras gauche étendu semblait inerte. Quant à sa main droite, elle le lançait douloureusement, mais il la fit se refermer lentement sur la garde de son épée qu’il savait encore à ses cotés. Il se sentait brisé. Lui, l’Elu, il avait si mal. Physiquement, mentalement. Jamais il n’avait ressentit un tel vide, qui, paradoxalement, alimentait sa douleur autant qu’aurait pu le faire milles lames.

« Mon cœur est pourfendu, ma volonté a disparu. »

Ce n’était pas l’affliction physique son problème. Il… il pouvait gérer. Il l’avait toujours pu. Ce qui le menaçait actuellement, c’était la douleur mentale. Son esprit qui saignait, pleurait de toutes ses forces. Lui, l’Unique parmi les élus, le Veilleur, il se sentait brisé. De la tête au pied, de l’âme jusqu’aux tréfonds de son cœur. Rien ne pouvait plus alimenter sa douleur que le macabre spectacle qui se jouait devant lui.
Le sol trempé autour de lui par une pluie lourde, constante, la nuit noire, l’orage menaçant au dessus de leur tête, absolument tout semblait lui montrer qu’il n’avait rien à faire ici.
Et puis que pleurait le ciel ? La défaite de son gardien ? La perte de son fils tant choyé, sa déchéance ?
Il sourit amèrement alors que ses mèches claires se collaient à son visage, se souillant de sang et de bout. Il n’avait rien pu faire. Il n’avait pu qu’être témoin impuissant.

« Même ma mémoire me trahit et chacun de mes souvenirs dépérit. »

Le garçon leva sa main droite devant lui, observant la lame de son arme légendaire. L’or, l’argent et l’azur qui la composait semblaient ternis. Même l’énorme saphir et le rubis, souvenir d’un sacrifice fait il y a longtemps de cela, sur la pointe ne brillaient plus. Même son arme semblait refléter le désespoir total qu’il ressentait. Il ferma les yeux, raffermissant sa prise.
Il ne pouvait pas abandonner. Il ne le pouvait pas, se répéta-t-il comme une litanie. Et ce même si son adversaire était « lui »… Surtout si c’était « lui ».
Tout avait commencé par eux deux, tout se terminerait par eux deux. Il l’accompagnerait jusqu’à la fin, jusqu’à la dernière seconde, et même plus encore.

« Mais je ne voulais qu’une seule chose, de toutes mes forces. »

Il regarda autour de lui, cherchant la présence rassurante des siens. Il trouva le premier, pâle comme la mort, vêtu de rouge, littéralement encastré dans un cristal géant doré gigantesque, à quelques pas de là. Même son visage habituellement si impassible semblait défigurer par la douleur. Pourtant, le jeune guerrier finit par détourner le regard. Il était vivant… c’était l’important… C’est ce qu’il tenta de se dire, du moins.

« Je voulais te protéger, te tenir éloigné, peu m’importait le prix à payer, tant que tu étais en sécurité. »

Il ne s’attarda pas sur le deuxième, il le savait bien plus loin, une épée d’énergie le clouant littéralement au sol, traversant son épaule pour le ficher dans la terre.
Son sang s’étalait autour de lui, linceul morbide d’une fin trop proche.
Il aurait aimé aller l’aider, le sortir de là, sauver sa vie mais à quoi bon ? S’il était la bas, à quoi servirait-il dans son propre état ? A peine trouvait-il la force de se lamenter ici. Devant son corps… il craquerait sans doute. Et il ne devait pas.

« Je voulais que tu puisses vivre sans plus de peines, sans plus de haine.»

Il n’eut pas besoin de chercher le troisième, il se tenait à ses cotés, sa main refermée sur la garde noire de son épée d’onyx. Ses deux mèches couleur neige qui encadraient son visage était couverte de sang séchée, de même que son visage. Son corps avait lui aussi subit d’important dommage, aussi grave que ceux du jeune homme. Mais dans ses yeux azurs, il voyait brûler une froide détermination. Ou la trouvait-il ? Le garçon se le demandait bien. Lui se sentait tellement fatigué… Il secoua la tête.
Ils devaient réussir, ils n’avaient pas le choix. Ils ne l’avaient plus.

« Comment ais-je pu échouer ainsi, réponds-moi, je t’en supplie.»

Il essuya également le sang de son visage de sa manche, ouvrant ses yeux clairs pour dévisager l’ennemi qui s’approchait. La pluie se mit à tomber plus forte, et sous le rideau de gouttes, il ne pouvait distinguer que deux yeux dorés, brillant intensément dans la nuit. Il serra les dents, et s’élança au côté de son ami.
Et alors que sa lame rencontrait celle de son adversaire, une question se forma dans son esprit :

Comment en étaient-ils arrivés là ?

« Mon Dieu. »

Message édité le 21 juillet 2017 à 21:31:20 par Sora
Sora Sora
MP
Niveau 10
21 juillet 2017 à 21:35:47

Introduction

Il marchait lentement, vêtu de son long manteau noir de cuir, la capuche rabattue sur son visage, ne dévoilant rien de ce qu’il était, qui il était. Ses pas résonnaient au milieu de la cité plongée dans une nuit éternelle. Autour de lui, tout partait en une fumée blanche, noire, des particules retombant sur le sol qui lui-même commençait à s’effondrer derrière lui. Ce monde mourait. Cela aurait sans doute dû le toucher, lui serrer le cœur, il aurait même dû le ressentir dans ses chairs mais rien. Il n’arrivait même pas à se sentir concerné. Cet endroit n’était pas réel. Et ça rendait son agonie supportable, souhaitable, même. A l’image de celui qui lui avait donné naissance, Illusiopolis n’était que le miroir d’un lieu, pas une réalité. Et alors que son créateur voyait son existence disparaître petit à petit, le masque tombait, la réalité reprenait ses droits sur cette incohérence. Et la cité noire s’effondrait.
Parfaitement impassible, l’ombre continua de se mouvoir à travers les rues alors que le sol s’affaissait, que les murs s’abattaient les uns après les autres.
L’agonie d’Illusiopolis cesserait bien assez tôt.
Et celle de son maître également.

Son pas calme et mesuré finit par l’amener sur la place principale.
La Tour du Souvenir se dressait fièrement, perçant les cieux, les défiant. Le vestige concret de la puissance d’un simili aux pouvoirs terrifiants. Il était encore intact… comme une insulte à ce qu’il y avait de plus sacré. Mais ça ne durerait plus qu’un instant. Bientôt, tout cela sombrerait dans le néant et l’oubli.
Le regard de l’homme encapuchonné se tourna vers le corps allongé au sol. Il avait encore le regard orangé tourné vers son inatteignable rêve trônant dans le ciel, ce Kingdom Hearts ravagé qu’il avait cherché à créer. Ses longues mèches grises étaient étalées autour de lui, souillées de son sang sur les pointes les plus basses. Xemnas était immobile, ne bougeant pas le moindre muscle.
Pas parce qu’il ne le voulait pas. Parce qu’il ne le pouvait pas. Il n’était pas difficile pour l’inconnu de voir à travers le corps du simili. Il n’y avait plus la moindre goute d’énergie. Son corps s’effondrait, une épaisse fumée noire, ténébreuse et translucide s’en échappant. Son essence même. Seule sa volonté l’avait empêché de sombrer définitivement. Et elle lui permettait de garder un air digne.

Pendant un instant, l’homme se prit à contempler Xemnas. Il le voyait pour ce qu’il était : un simulacre de vie, un pantin désarticulé à peine existant. Il n’éprouvait aucune colère à son endroit, peut-être aurait-il dû ? Sans doute, en réalité, il souillait l’ordre de l’univers par sa simple présence. Mais l’homme savait qu’il était bien plus une victime qu’un acteur. Et quand même n’était-il que le reflet de ce qu’avait un jour été Xehanort, à peine une parodie d’un glorieux passé, il lui devait au moins une mort honorable. Mais elle serait sans compassion.

Il se demanda ce qui pouvait travers l’esprit du Numéro I de l’Organisation XIII. Se demandait-il comment il avait pu perdre face à deux enfants ? L’ombre fut tentée de lui apporter une réponse claire. Face à la lumière, les ténèbres qui constituaient Xemnas n’étaient rien. Voila la seule vérité. Il avait perdu parce que le petit Maître de la Keyblade et son ami avaient su s’unir, surpasser leurs différences, fondre leurs deux cœurs en un avant de faire briller la plus éclatante des aubes au milieu de la nuit. Comment aurait-il pu simplement faire face, lui qui n’était qu’une demi-vie ? Dans sa chute, Xemnas avait entrainé onze de ses semblables. Mais pour quelle finalité ? Aucune.
Le simili tourna finalement sa tête vers celui qui venait d’arriver. Mal en point comme il l’était, il ne distinguait qu’une forme noire proche de lui. Il savait qui était là. Il savait aussi ce qu’il voulait.
Et lui aussi ne désirait plus que cela. Une main tendue qui l’emmènerait dans le seul lieu où il désirait être désormais, le néant.

- Ainsi, vous êtes venu, commenta le simili d’une voix terriblement lente. Vous saviez depuis le début que ça allait terminer ainsi.
- Je n’étais certain de rien, lui répondit la voix aussi grave que posée de l’inconnu.

Les notes étaient pourtant harmonieuses, presque apaisantes. Il y avait quelque chose de presque irréel, inhumain dans la voix de son interlocuteur. Mais il y avait un cœur battant dans sa poitrine, Xemnas pouvait l’entendre.

- Kingdom Hearts était donc un rêve impossible.
- Dans ton état, je le crains, commenta sommairement son interlocuteur en observant la lune en forme de cœur qui se désagrégeait. Le Royaume choisit ses élus Xemnas, personne ne peut franchir les portes de force. Pas sans en payer le prix.
- Je vois alors je vous remercie de m’avoir dit la vérité, soupira le simili. Êtes-vous ici pour terminer le travail ?
- Tu m’as été fidèle Xemnas jusqu’au bout. Te laisser à des souffrances inutiles serait cruel.

Le simili hocha la tête, fermant les yeux. Il était prêt.

Son interlocuteur leva son bras droit. Seule sa capuche masquait son air grave. L’air se densifia autour de lui, se précipitant autour de sa main. Des éclairs dorés crépitèrent le long de son bras et soudain, une épée dorée laser s’éleva. Xemnas ne put que contempler l’ironie de la chose. Il avait voulu condamner deux enfants par cet arcane, et voila qu’elle venait lui apporter son jugement.

- Adieu Xemnas.

Il amorça sa frappe, abattant subitement la lame d’énergie pure pour lui accorder la paix. Au dernier moment, une main gantée arrêta son bras, bloquant le mouvement alors qu’il allait attendre sa cible. Si l’inconnu en fut surpris, il ne réagit pas plus que cela, se contentant de se tourner vers le nouveau venu. Lui aussi portait le long manteau noir caractéristique. Plus petit, d’une moindre carrure, probablement plus jeune. Son visage à lui aussi était caché, mais sans doute pas pour les mêmes raisons. Il fallait y voir une précieuse marque d’humanité qu’il tenait éloigné de ses propres ténèbres.

- Eh bien, je te croyais déjà bien loin. Que puis-je pour toi ? Questionna celui qui s’apprêtait à exécuter le simili sur un ton bien plus chaleureux que précédemment.
- Une faveur, lui répondit le nouvel arrivant, d’une infiniment plus jeune. Je veux sa vie.
- Tu piques ma curiosité jeune homme. Je sais que la vengeance a ses attraits, mais toi, tu y céderais ?
- Je ne t’ai jamais demandé de faveur.

La réaction du plus âgé fut des plus inattendus. Il se mit à rire, d’un rire cristallin qui dénotait avec la situation.

- Comme il te siéra. Xemnas, le destin semble prendre des tours et des détours curieux. Je te libère de tes obligations envers moi.

Et sur ses mots, il tendit la main, une énergie sombre en sortit, rejoignant l’homme. En même temps, le corps du Supérieur arrêta de se décomposer et se régénéra. L’homme aux cheveux gris se leva, laborieusement, ses muscles lui répondaient très mal. Quand bien même la dégénération avait été stoppée, il subissait le contrecoup d’une technique qui aurait dû le tuer. Une fois debout, il retomba bien vite, ses jambes refusant de le porter. Le garçon à ses côtés lui prêta son épaule et le Maître Simili s’effondra dessus.

- Je suppose qu’il est inutile que nous revenions dessus mais par pur acquis de conscience, es-tu bien certain de ne pas vouloir nous rejoindre ? Questionna l’homme en tendant la main derrière lui.

Il ouvrit un portail des Ténèbres, ne désirant pas s’attarder. Curieux sens que celui de cette journée, mais soit. En dépit de cela, il connaissait déjà la réponse, bien sûr, mais demander ne faisait pas de mal. Il suffisait parfois d’un rien pour un changement.

- Je crains d’avoir d’autres projets. Mais je promets d’y réfléchir pour la prochaine fois, Supérieur, répondit le jeune homme en aidant Xemnas à s’asseoir près de lui.
- Je vois, réagit l’autre en hochant la tête avant de se tourner. Alors nous nous disons à la revoyure. J’espère que tu sauras prendre ta décision la prochaine fois, Riku.

Le Supérieur se retourna, les bras croisés dans le dos. Il se mit à marcher à pas lent vers le portail. Son immense silhouette se fit engloutir et bientôt, il disparut totalement. Au même instant, le monde de l’ancienne Organisation XIII cessa d’exister, la planète implosant littéralement, emportant les dernières traces d’une machination sanguinaire.

- Pourquoi m’as-tu sauvé ? Les êtres de lumière comme toi ceux de pures blancheurs, sont effrayés par mes ténèbres envoûtantes. Alors pourquoi ? Demanda Xemnas en regardant celui que l’on avait appelé Riku.

Ils se trouvaient tous deux dans une espace entièrement noire, silencieux et tellement impersonnel, l’ancien emplacement du « monde qui n’a jamais existé » désormais détruit. C’était le pouvoir de ce garçon qui les maintenait tout deux en vie.
Le jeune homme eut un rire sans joie.

- Je pense que tu fais erreur sur la personne Xemnas. Je suis beaucoup plus proche de toi que tu ne peux le croire, mais passons. Je ne suis pas là pour jouer à des jeux d’esprit avec toi.

Un instant Xemnas cilla. Il faisait erreur sur la personne ? Possible. Logique, en réalité. Il avait vu ses deux adversaires s’enfoncer dans les ténèbres tandis que le néant commençait à tout engloutir. Il n’y avait aucune raison à ce qu’il soit là devant lui. Le garçon en face de lui abaissa sa capuche, dévoilant son visage. Les yeux orangés du simili s’attardèrent sur lui.
Il venait de dévoiler des traits juvéniles et tellement reconnaissable. Riku. L’ami de Sora. Celui qui l’avait aidé à le vaincre. Mais ça ne se pouvait pas. L’élu de Point du Jour ne possédait pas un tel niveau de force. Une force capable de les préserver là où plus rien n’existait. Le simili ignorait ce qui se déroulait là, sous ses yeux, mais il comprenait que les machinations du Supérieur avaient été bien plus complexes que ce qu’il avait toujours présumé.

Riku, ou peu importe qui était le garçon en face de lui, leva une main, paume vers le ciel. Une énergie faramineuse s’accumula dans ses mains alors qu’une curieuse énergie orangée entourait son avant-bras. Donc il avait bien réclamé sa vie pour le faire disparaître. Soit. Une lumière éclatante naquit juste au dessus de la paume de Riku, aveuglant le Maître Simili. Quand il pu de nouveau voir, au dessus de la main de Riku flottait un cœur.

Le simili écarquilla les yeux, comprenant quasiment instantanément ce que l’autre avait fait, était en train de faire et allait faire. Il resta muet sous l’impact des actes du plus jeune.

- Disparais Xemnas, s’écria Riku.

Il tendit la paume vers lui et le cœur se dirigea vers le simili. Il chercha à s’échapper, souhaitant au moins avoir une réponse, mais son corps resta cloué au sol, attendant quasiment avec impatience ce qui allait se passer. Il paniqua lorsque la source de lumière toucha sa poitrine… et déjà il se sentait partir.

Les morceaux de son esprit fragile semblaient se recoller petit à petit, chaque secondes qui passaient lui montrait des images issues tout droit d’un passé qu’il avait pourtant oublié. Il se souvint d’abord d’Ansem, sa gentillesse, sa bienveillance, son amour des sciences. De ses collègues, leur amitié, leur étonnement devant ses capacités, leur fierté de le compter parmi eux. Les habitants du Jardin Radieux, chacun de leur visage, l’admiration, la bonté. Il se rappela, son arrivée sur Radiant Garden, ses blessures, son long combat qui les avait causés. Sa mémoire lui montra enfin de vastes plaines vertes, les rires de ces amis, le visage de l’homme qui l’avait sauvé, et bien avant encore, la guerre qui avait ravagé son monde d’origine, la façon dont il avait pris les armes. Son Maître.
Tout lui revint, tout se reconstituait, car après sa mémoire, ce fut ses sentiments emprisonnés depuis dix longues années qui transpercèrent son esprit, amour, amitié, tendresse, colère, haine, vide, tristesse. Des milliers de couleurs qu’ils n’avaient plus vus depuis douze ans, lui qui avait marché à travers une longue nuit noire.
Il avait été aveugle, et voila que la grâce le frappait sous la forme d’une lumière qu’il ne pensait jamais revoir.

Quant ce fut enfin fini, il tomba à genoux, tremblant de tout son long. Il releva les yeux vers celui qui lui avait offert ce que jamais il n’aurait espéré, sa liberté, sa vie. Ses yeux avaient perdus leur teinte orange, propre à des années de servitude aux Ténèbres. Ils étaient devenus, ou plutôt redevenus d’un magnifique azur, presque blanc. Le long de ses joues, deux sillons transparents, des larmes.

En face, Riku l’observait, impassible. Il pouvait lire tant de choses sur le visage de Xemnas à cet instant précis. De la faiblesse, de l’incompréhension, une immense honte et surtout une reconnaissance infinie. Il soupira, avant d’ôter l’un de ses gants noirs, s’approchant de son vis-à-vis. Il lui tendit la main que l’autre finit par serrer de toutes ses forces.

- Bienvenue parmi les vivants…Xehanort.

Sora Sora
MP
Niveau 10
21 juillet 2017 à 21:37:00

Sora émergea doucement de sa sieste sur la plage. Il regardait ses amis jouer au ballon un peu plus loin, tout en se servant une canette de soda. Deux longs mois qu’ils étaient rentrés, et maintenant il pouvait le dire haut et fort : la plage lui avait manqué. Tout ce sable blanc, toute cette eau saphir, toute cette vie normale et terriblement ennuyante, il ne la quitterait pour rien au monde. Il s’étira, souriant avant de se rallonger. Hors de question qu’il bouge d’ici avant d’avoir repris des couleurs.

Et puis, les yeux fermés, à dorer au soleil comme ça, il pouvait laisser son esprit vagabonder.

Le Roi, Donald et Dingo les avaient vite quittés. Ils étaient restés deux ou trois jours puis ils étaient retournés vers leur planète d’origine, en promettant aux trois amis de revenir souvent. Le Maître de la Keyblade ne leur en avait pas tenu rigueur. Eux aussi avaient plus que gagné le droit de retourner à leur train-train quotidien et ils avaient sûrement tout un tas de gens à revoir.
Lui-même n’avait franchement pas été déçu de retrouver un semblant de vie normal au côté de Kairi et Kira. Toute une drôle histoire celui-là d’ailleurs.

Pour poser le décor, peu après leur combat contre ce fou de Xemnas, Sora et Riku étaient arrivés sur une plage dans le monde des ténèbres. Ils avaient cru qu’ils allaient y rester toute leur vie mais grâce au lien fort entre Kairi et le châtain, une porte de lumière s’était ouverte, ramenant les deux jeunes hommes sur l’Archipel de la Destinée. Finalement, ils avaient retrouvés tous leurs amis mais… Toute l’intrigue à dénouer était là. Dans ce mais.
Deux semaines après le départ du Roi, ils avaient reçu une lettre. Pas de soucis, convocation de Kairi et Riku sur la plage des enfants, et ils l’avaient lu à trois.

« Sora, Kairi, Riku, mes chers amis
Je vous écris cette lettre pour vous faire part d’une nouvelle des plus inquiétantes.
Alors que nous étions retournés à nos vies, j’ai reçu la visite d’un voyageur venant d’un moindre très lointain.
Un homme vêtu de noir, comme l’organisation… non, DE l’organisation. Après une longue discussion, il m’a avoué en effet faire parti du « Treizième Ordre ». Il affirmait que celle que nous avions détruite était juste une pâle copie, un leurre. Il ne m’a pas attaqué, ne m’a pas fait de mal, mais je crains que ceci ne soit le début de nouveaux ennuis Sora, c’est pour cela que je te demande de faire attention. Prend soin de toi, et reste sur tes gardes, jeune Maître de la Keyblade. Cette histoire de vraie et fausse organisation cache quelque chose.
Pardonne moi de ne te donner que des nouvelles mauvaises et qui ternissent le bonheur que tu viens de retrouver.
Ton dévoué et fidèle ami, le Roi Mickey »

Une note était ajoutée en bas de page, une syntaxe différente de celle du roi :

« Kairi, Sora, soyez patients, je reviendrai. »

Sora et Kairi s’étaient regardés, qu’est ce que ca signifiait ? Quant à Riku… Il s’était détourné, ses deux amis d’enfance l’avaient alors observé à son tour. Il s’était crispé, tremblant de toute son long. La jeune fille, prévenante vint à côté de lui et lui demanda ce qui n’allait pas et si c’était lié à la lettre. Il avait été incapable de répondre, la gorge nouée par quelque chose qui ne voulait pas sortir. Après un temps à le rassurer, il avait fini par dire ce qu’il avait sur le cœur.

- Ce que je vais vous dire est très complexe mais je veux que vous m’écoutiez jusqu’à la fin. Le mot de la fin vous a été laissé par Riku, le vrai Riku, avait-il ajouté devant leurs airs perdus. Je ne suis pas votre ami d’enfance. Je suis une poupée de combat dépourvue de cœur que l’organisation avait utilisé contre toi dans le manoir Oblivion. Avant que vous me jugiez tous les deux, je suis ici parce que Riku m’a demandé de faire tout ça à sa place. Après ton aventure au manoir j’ai… je suis allé m’installé sur une planète lointaine. Et un jour, ton ami est venu me voir. Il m’a demandé de t’aider car lui ne pouvait le faire. Je n’avais pas oublié ce qui s’était passé, contrairement à toi. Je voulais me racheter auprès de toi Sora et protéger Naminé. Je ne voulais pas vous manipuler, je vous le promets, mais il m’a fait jurer de ne rien dire avant d’avoir pu prendre contact avec vous, d’une façon ou d’une autre. Je vous présente mes excuses même si je sais qu’elles sont insuffisantes.

Autant dire qu’ils avaient été aussi soufflés l’un que l’autre. Kairi avait observé avec attention le clone de leur ami d’enfance, semblant comprendre quelque chose. Pour sa part Sora était resté muet un bon moment. Il avait toujours su que Riku était complétement allumé mais même pour lui, un plan comme ça, c’était quand même vraiment barge. Que faisait-il donc pour être retenu loin d’eux, encore et toujours ? Il avait fini par tourner son regard vers cet autre Riku qui ne savait plus où se mettre. De toutes les choses dont il aurait pu hériter, il avait fallu que ce soit de pessimisme patenté. Comme s’ils allaient dire « Ah bah oui, t’as qu’à dégager » après toute l’aide qu’il avait fourni, tous les sacrifices qu’il avait fait, sans compter.

- Mais pourquoi tu nous présentes des excuses ? C’est ce gros idiot de Riku qui devrait se sentir mal. Pas toi. C’est moi qui m’excuse de ne pas avoir réalisé quel fardeau je t’ai fait porter. Et cette histoire de cœur, c’est stupide. Tu es bien plus qu’une poupée de combat, tu l’as prouvé en te battant à côté sans rien demander en échange. Je ne suis pas certain de comment je dois t’appeler mais sache que du fond du cœur, je te remercie pour absolument tout ce que tu as fait, déclara le jeune homme, en se tournant avec un doux sourire aux lèvres et en posant sa main sur son épaule
- C’est vrai. Riku ou pas, ce que tu as fait pour nous, rien ne t’y forçait. Donc tu es notre ami quoi que tu en dises, ajouta Kairi en serrant l’une de ses mains entre les siennes.

Il avait tremblé de nouveau de tout son long avant de les serrer tous les deux contre lui, dans un geste, qu’effectivement, Riku n’aurait jamais eu. Ça avait beaucoup amusé Sora qui n’avait pas manqué de le lui faire remarquer. Donc ils avaient échangés un peu plus : il ignorait où était Riku. Il s’appelait Kira. Il avait erré un certain temps avant d’être trouvé. Et la Keyblade qu’il maniait était celle que lui avait remise l’argenté.
Après moult réflexions, Sora s’était résigné. Il n’irait pas chercher son ami d’enfance cette fois, il resterait avec Kairi à l’attendre, de toute façon, il réapparaîtra bien un jour, et ce jour là, Sora lui botterait les fesses pour ne pas être rentré plus tôt.

Sora Sora
MP
Niveau 10
21 juillet 2017 à 21:37:34

Il faisait déjà presque nuit quand le porteur de la Keyblade décida de rentrer chez lui. Il adorait passer ses journées à la plage, mais il devait avouer qu’il n’était jamais déçu du retour à la maison. Sa mère lui avait manqué durant son voyage, sa douce maman. C’était une femme très belle du nom de Rachel, de longs cheveux châtains, des yeux verts, et un doux sourire constant aux lèvres. Pendant des années il ne s’était pas rendu compte de la chance qu’il avait eue d’avoir une telle mère. Il en était revenu avec ce long voyage. D’ailleurs, il avait pris le partit de tout lui raconter de ses aventures, Keyblade à l’appui pour bien lui faire comprendre que ce n’était pas que des mensonges. Il n’avait rien omis.
Elle avait plutôt bien réagi, compte tenu du fait qu’elle ne lui avait pas hurlé dessus – encore que ça n’était pas dans ses habitudes – et qu’elle ne l’avait pas pris pour un fou ou un enfant à l’imagination un peu trop galopante. Cependant, elle avait été déçue de savoir que Riku était quelque part, loin d’eux.
Ce n’était pas quelque chose dont ils parlaient régulièrement mais Riku était orphelin. Il ne connaissait pas ses parents biologiques pour être plus exact. Depuis ses quatre ans, il vivait avec eux, sa mère l’ayant légalement adopté. Si on voulait être précis donc, Sora et Riku étaient plus des frères que des amis, ceci dit, ils se considéraient mutuellement comme un peu des deux.
Sora sourit, leur petite vie à trois lui manquait tellement…

Oui, il n’était que trois, le Maître de la Keyblade ne connaissait pas son père, il était parti il y a bien longtemps, probablement quant l’adolescent avait à peine six ou sept ans. Et malheureusement, Sora avait une très mauvaise mémoire, impossible de se souvenir de ce qu’il avait fait exactement une heure auparavant, alors avant ses sept ans… Cependant, on disait souvent de son père qu’il avait été un homme courageux, fort, et extrêmement bon. Sa mère lui avait même avoué que lui aussi avait eut des pouvoirs. Notamment celui de manier la lumière, comme si c’était une matière malléable. S’il avait d’abord cru à des histoires, il devait avouer que son voyage l’avait fait relativiser. Et en parlant de ça, il aurait aimé un jour le croiser… Voir à quoi il ressemblait, pourquoi il était parti.

« Un jeune homme comme toi ne devrait pas rester seul le soir. On ne sait jamais qui on peut croiser la nuit, n’est ce pas… Sora ? » Déclara alors une voix grave venant de derrière lui

L’adolescent fit un mouvement brusque pour se retourner. C’était quoi cette émanation maléfique ? Et pourquoi il ne l’avait pas sentit avant ? Il ouvrit grand les yeux quand il découvrit, adossé à un arbre, les bras croisé, un homme portant le manteau noir de l’organisation, encapuchonné bien sûr…

« Qui êtes vous ? » Demanda Sora, méfiant. Il sentait déjà qu’il n’allait pas aimer la réponse.

« Allons, allons, ce ne sont pas des manières jeune homme. On ne s’adresse pas aux personnes plus âgées que toi sur ce ton. D’autant que je me disais que je pouvais peut-être t’aider… »

« Qui êtes vous !? » Répéta le maître de la Keyblade en détachant tous les mots. Cet homme était dangereux, il pouvait le sentir malgré la distance les séparant.

« Tu n’es vraiment pas très drôle. Je suis… quelqu’un que tu ne connais pas, ca te suffit ? » Fit l’homme au manteau noir en s’approchant de Sora. Ce dernier se crispa.

« Qu’est ce qu… » Commença Sora en reculant d’un bond. Il ne voulait pas que l’étranger soit à portée d’attaque. Parce qu’il n’était vraiment pas certain de pouvoir y faire quoi que ce soit si d’aventure il se décidait à se battre.

« Oublie ça. Je ne te veux aucun mal pour le moment. » En signe de bonne foi, il s’arrêta à bonne distance, croisant les bras sur sa poitrine. Ca ne faisait que renforcer sa stature.

« Je suis ici pour discuter parce que je me demandais à quoi pouvait bien ressembler ce garçon ayant vaincu Xemnas et l’ensemble de son Organisation, au passage. Et pas sans avoir détruit Ansem en utilisant la puissance du Kingdom Hearts lui-même. » Il marqua une pause, cherchant à voir si Sora se détendait mais ce n’était pas gagné. Le châtain était à deux doigts d’invoquer Chaîne Royale, mais il ne voulait pas attaquer le premier.

« Et donc ? » Demanda le plus jeune, conservant ses distances. Mille questions vrillaient son esprit et à commencer par celle-ci : comment est ce qu’il savait tout ça ?

« C’est plutôt pas mal, je dois dire. En fait, je crois que je m’attendais à bien pire, jeune homme. Tu n’es pas trop confiant, tu me jauges mais malgré ça, tu gardes ta distance de sécurité. Oui… bien mieux que ce que j’espérais… je… honnêtement je crois que je pensais que tu allais te jeter sur moi Keyblade la première. » Il sourit sous sa capuche avant de continuer, le ton soucieux. « J’espère que tu te remets bien de tes batailles, elles ont été rudes pour un garçon de ton âge, Sora… » Il se remit à marcher, mais de gauche à droite, ne cherchant pas à combler la distance. « Dis moi… comment va cette jeune fille… la princesse de cœur, Kairi, n’est ce pas ? Se remet-elle de vos dernières péripéties ? Une jeune fille très bien, intelligente, douce, très jolie. Prends en soin et évite de la rendre malheureuse à l’avenir, jeune homme. Ce n’est pas ainsi que l’on traite celle que l’on aime »

Sora l’observait, l’œil critique. Il lui faisait quoi ce type bavard comme pas deux exactement ? Et puis comment il connaissait la rousse… Son cœur se serra, il espérait qu’il ne lui avait pas fait de mal quand elle était rentrée… il l’espérait de toutes ses forces.

« Ne t’inquiète pas, elle est rentrée chez elle, saine et sauve et ne m’a même pas remarqué quand nous nous sommes croisés. Mais dis-moi… Sora » Cette fois, le Maître de la Keyblade put presque sentir son interlocuteur esquisser un sourire moqueur. « Riku… est-il toujours aussi… original ? »

Sora se mit à rire légèrement, il voulait jouer sur les mots celui la ? Très bien…

« Ma maman m’a toujours dit de ne pas parler aux inconnus, sinon elle me crierait dessus, alors si ca ne vous dérange pas, je vais rentrer chez moi. » Puis le maître de la Keyblade reprit ses affaires de plage, se retourna, et marcha machinalement en direction de sa maison. L’homme ne fit rien pour l’en empêcher. Mais avant qu’il ne s’en rende compte, Sora était de retour à son point de départ, un genou au sol. Son cœur se remit à battre violemment dans sa poitrine, alors que le sang lui battait les tempes. Qu’est ce que… de la magie ? Ca c’était de la magie… ?

« Ah la jeunesse… Vraiment Sora, tes bonnes manières laissent à désirer. On dit au revoir quand on s’en va. Mais tu as gagné, je vais t’en dire plus sur moi… »

L’homme remonta ses deux mains sur sa capuche, avec une lenteur stressante. Il la rabattit en arrière, dévoilant son visage aux yeux du jeune homme. Le châtain écarquilla les yeux alors qu’il dévisageait son inconnu. L’homme passa une main dans ses cheveux, remettant en place deux mèches noires qui encadrèrent son visage à la peau très pâle. Une troisième retombait sur son œil gauche, le masquant un peu à la vue de Sora tandis que ses cheveux retombaient sur sa nuque, la caressant au gré du vent. Il avait le nez droit, le menton un peu allongé, des pommettes saillantes, des lèvres fines. Un visage d’une beauté sculpturale, surtout avec cette expression sévère qui ne déformait en rien ses traits. Et surtout, ses longs sourcils noirs surmontaient deux yeux bleus. D’un bleu océan plus sombre que ceux de ses propres yeux et pourtant…
Sora n’aurait pu lui donner un âge précisément. Il semblait jeune. Mais dans ses yeux, il pouvait y lire une longue expérience de vie. Sans doute sa jeunesse apparente était l’œuvre de la magie. Sora se sentait transpercer par les yeux de son étranger quand il se rendait compte que ce dernier lui rendait son regard. C’était comme s’il voyait à travers son âme. Il l’observait, la jaugeait, simplement en le voyant. L’étranger ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire avant de continuer :

- Je suis le Supérieur du Treizième Ordre.

Sora se figea alors qu’il ne pouvait pas quitter des yeux ce regard froid mais plein de curiosité. C’était de lui dont avait parlé le Roi dans sa Lettre.

- Je pense que ton ami le Roi Mickey t’a déjà parlé de moi, n’est ce pas ?

Il n’attendit pas de réponse et enchaîna, reprenant sa marche lente de droite à gauche.

- Je suis marié, depuis une bonne trentaine d’année, avec une femme absolument merveilleuse. J’ai deux fils, le plus vieux a trois ans de plus que toi et le plus jeune… il doit avoir ton âge. Je dirige donc une société secrète au but aussi compliqué que tordu. J’apprécie beaucoup la combativité, et c’est pourquoi je ne peux m’empêcher d’éprouver de la sympathie à ton égard. Je ne suis pas certain d’aimer les gens qui se prennent trop au sérieux, en particulier quand ils n’ont pour eux que leur faiblesse et leur manque de savoir. Ma couleur préférée doit bien être le vert et j’aime beaucoup le café. Nous nous connaissons désormais, ta maman ne devrait donc plus te créer trop de soucis.

Visiblement, il était fier de lui vu l’air largement amusé qu’il arborait en se retournant vers le jeune Maître de la Keyblade. Il poussa la comédie un peu plus loin en prenant un air épouvanté.

- Mais suis-je bête ? J’oublie l’essentiel. Tu peux m’appeler Mythrim, Sora.

Le châtain déglutit. L’autre avait beau s’amuser à le tourner en bourrique, il pouvait lire dans ses foutus yeux. Son cœur tambourinait à un rythme insoutenable et il se retenait d’haleter parce qu’il savait de tout son corps, de toute son âme que ce… Mythrim n’avait rien à voir avec Xemnas. Il ne jouait pas du tout dans la même catégorie. Il n’avait aucune chance de le vaincre. Absolument aucune.

- Ton manque de réponses commence en plus à saper ma patience.

Cette fois, son pas supplémentaire se fit vers l’avant. Ce fut le signal. Le Maître de la Keyblade se dégagea d’un nouveau bond mais à peine eut-il esquissé le mouvement que Mythrim était à quelque centimètre de lui. Il l’observait, l’air moins amusé soudainement. Il sentit la main du Supérieur sur son épaule et ne chercha même pas à se dégager alors que l’autre articulait ces mots

- Ne bouge pas.

Le plus jeune ferma les yeux, obéissant automatiquement, sentant des sueurs froides dans son dos. Lorsqu’il rouvrit les yeux, Mythrim avait déjà rétablit la distance de sécurité. Il était de dos, contemplant la plage depuis la petite butte sur laquelle ils étaient. La nuit avait fini de tomber et les flots s’agitaient un peu en contrebas. L’effet de la lune.

- Honnêtement… je ne sais pas de quoi tu te méfies. Je veux juste discuter, tu sais ? Parce que si j’avais voulu te tuer Sora, ce serait déjà fait.

Il ne tourna que son visage vers le plus jeune. Et il perdit l’idée même de se défendre. L’iris des yeux de Mythrim avait perdu son bleu océan pour se teinter d’or liquide. Toute sa physionomie changea alors.

Il fallu tout ce qu’il avait au fond des tripes à Sora pour ne pas tomber à genoux. En face de lui, il avait un véritable dieu. Et lui n’était qu’un misérable mortel foulant le même sol que cet homme qui pouvait le balayer comme un vulgaire fétu de paille. Il pouvait le voir dans son regard ou il n’y avait plus une seule trace de curiosité. Il n’y avait qu’une frénésie à peine contrôlée, de la folie destructrice se cachant derrière ses prunelles. Ses yeux dorés, et l’aura qu’il dégageait subitement, déclenchèrent quasiment des spasmes chez le jeune homme. Ce n’était pas comme s’il était possédé par les Ténèbres… Non… Cette couleur dorée renfermait un secret bien plus terrible encore.

Mythrim ferma les yeux et sourit de nouveau avant de se retourner. Quand il les rouvrit, ils étaient redevenus bleus.

- Tu vois. Alors détend toi. Profitons de cette soirée.
- Alors qu’est-ce que vous me voulez ? Murmura l’adolescent.

Il bougea légèrement les doigts, cherchant à se décrisper, mais rien n’y faisait. Bien que la pression soit retombée, il était au bord de la crise de larmes. Il fallait qu’il se contrôle…

- Je suis là pour te faire… disons un petit cadeau. Qui je l’espère t’occupera en attendant Riku.

Sora le regarda de nouveau droit dans les yeux, cherchant une réponse. Est-ce qu’il savait ou était son frère ? Mythrim, semblant lire dans ses pensées, hocha la tête négativement.

- Beaucoup de mes problèmes seraient réglés si je savais ou il se trouvait. Il va bien ceci dit. La dernière fois que je l’ai vu… Ca remonte à deux semaines, trois peut être. Il venait de recueillir un chiot blessé… J’ai toujours pensé qu’il avait bon cœur. En particulier quand ça lui permet de prendre un avantage certain.

Mythrim sourit de toutes ses dents, comme s’il se rappelait quelque chose de très amusant. Pourtant, si Sora avait bien compris… il cherchait son meilleur ami alors pourquoi ça semblait lui plaire qu’il puisse lui échapper ?

Il secoua la tête… Et une question lui vint à l’esprit.

« Pourquoi… ? Pourquoi vous avez mis Xemnas à mes trousses ? Qu’est ce que ça vous avancez de monter toute cette histoire ? »

« Oh… ça. » Mythrim perdit son sourire, se grattant le menton. Il avait l’air un peu rêveur, plus détendu que précédemment. « Je voulais que tu t’amuses un peu Sora. Et Xehanort était la personne pour t’occuper un peu. Mais je dois t’avouer que je voulais surtout te tester, toi, le Maître de la Keyblade. Savoir de quoi tu étais fait et si tu finirais par devenir un jour une menace. Mais rassure-toi, comme je te l’ai dit, je ne te veux aucun mal… » Il marqua un temps d’arrêt, toujours aussi pensif. « Cet entretien touche donc à sa fin. J’ai été ravi de te rencontrer enfin maître de « Platina ». Nous aurons l’occasion de nous revoir, sois en certain. Alors d’ici ce jour prochain… fais moi plaisir, profites bien de mon cadeau. »

Et sur ces mots, un couloir des ténèbres apparu juste derrière le Supérieur. Il n’y entra pas et tendit la main vers l’adolescent et une énergie dorée entoura Sora, elle partit de son corps vers la main de Mythrim. De l’autre côté de l’île principal, dans une chambre qui se trouvait être celle de Kairi, le même phénomène se produisit avec le corps de la jeune fille. Les deux auréoles d’or entrèrent en résonance, et une immense lumière, semblable à un soleil illumina le monde de l’Archipel de la Destinée [1] en entier. Lorsqu’elle se dissipa, juste à côté de Sora, il y avait deux corps endormi ou dans le coma… le premier était celui d’un garçon blond, portant des habits blancs et noirs, c’était … Roxas ! Quant au deuxième corps, c’était celui d’une jeune fille de quatorze ou quinze ans environ, elle était blond et portait une robe blanche… Naminé…

« Mais qu’est ce que vous avez fait ? » Cria le maître de la Keyblade en allant prés de la jeune fille d’abord puis du garçon pour voir s’ils étaient vivants. Pas de soucis, ils respiraient l’un comme l’autre. Lui posa sa main sur sa poitrine. Il ne sentait rien de différent mais…

« J’ai… libéré leur cœur prisonnier du tien et de ta jeune amie. Et les voici parmi nous, en chairs et en os. Pensais-tu que les similis du Maître de la Keyblade et d’une Princesse de Cœur étaient normaux ? Ils ont été forgés par vos lumières, et elle est la source primaire de la vie. Il n’y avait aucune raison de les laisser ainsi enfermé, l’un comme l’autre. »

Mythrim sourit de nouveau, plus doucement. Il regarda Sora d’un air entendu.

« J’aurais aimé partager un peu plus de mon temps avec toi jeune homme mais des affaires plus pressantes m’attendent. Alors prends bien soin de toi jusqu’à notre prochaine rencontre. Je doute être aussi clément ce jour là. »

Le Supérieur marcha à reculons et entra dans le couloir des ténèbres qui se referma sur lui.

Sora se tourna vers les deux corps… Et ça, il allait l’expliquer comment à sa mère ?

Sora Sora
MP
Niveau 10
21 juillet 2017 à 21:41:21

Il avait dût attendre une semaine. Une longue semaine de patience et d’inquiétude avant de voir Roxas et Naminé s’éveiller. Il n’avait pas été seul, bien sûr. Sa mère, Kira, Kairi avaient eux aussi veillés sur les deux similis.
Il avait eut du mal à leur expliquer ce qu’il s’était passé. Il avait préféré taire la venue de Mythrim. Il ne voulait pas les inquiéter et sincèrement, tant qu’il ne saurait qu’en penser, il voulait garder ça pour lui.
Enfin… personne n’avait posé trop de questions.

Et puis depuis un mois et demi ils vivaient à quatre à la maison. Sa mère, lui, Kira qui s’était installé dans l’une des chambres d’amis et Roxas qui squattait allégrement la sienne – sous le prétexte que c’était autant la sienne que celle de son original -. Ca lui avait fait bizarre dans les premiers temps mais d’une part le blond ne lui avait pas laissé une seule chance de dire non, d’autre part il n’était pas spécialement difficile à vivre… Sauf ce jour où il avait fallu décider de qui aurait le lit superposé du haut et qui aurait celui du bas – Roxas avait gagné en plus et dormait donc en haut -
Kairi et Naminé ne se quittaient plus, vivant ensemble dans le petit appartement que la rousse possédait dans le centre-ville et où elle vivait seule.
Il avait fallu un petit temps d’acclimatation à tout ce cirque mais… ca allait maintenant. Sora ouvrit les yeux, observant la plage autour de lui.

Kairi était occupée à la construction d’un château de sable avec Naminé. Les deux adolescentes papotaient tranquillement, riant ensemble d’il ne savait trop quoi. Mignon à souhait. Le Maître de la Keyblade jeta un coup d’œil à Roxas et Kira, toujours dans l’eau, qui regardaient les filles aussi. Enfin, Kira les observait du coin de l’œil et Roxas dévisageait l’argenté, comme si ça pouvait le dissuader de mater allègrement – parce qu’il fallait avouer que c’était plutôt ça qu’il faisait – la blonde. Sora ne préférait pas s’en mêler. Ca avait tendance à dégénérer en plus de lui rappeler ses propres souvenirs avec Riku, à l’époque ou ils n’avaient d’yeux que pour la rousse.

Il secoua la tête en souriant. Ah lala. Roxas. Tout un programme ce garçon. Il s’était posé pas mal de questions sur lui, à la fin de son voyage, quand il avait compris qui il était. Il l’avait imaginé de beaucoup de façon. Mais le voir en chair et en os c’était… autre chose. Et il était vraiment très différent de ce à quoi le châtain s’était attendu à première vue.
Le blond était calme. Tout le temps. Il se déplaçait à pas de loup, ne faisait jamais rien tomber, restait le plus discret possible et ne parlait jamais trop. Il ne souriait pas trop non plus, un air mélancolique constamment plaqué sur le visage. Par contre, il était d’une gentillesse et d’une serviabilité à toute épreuve. Et poli comme personne d’autre, selon sa mère… enfin leur mère puisque techniquement Roxas était tout aussi Sora que Sora lui-même – ce qui n’allait pas sans poser deux ou trois cas de conscience au maître de la Keyblade, mais allons bon -.
Il existait par contre un moyen facile de dégeler le blond : Naminé. Dès qu’elle était à proximité, aucun souci, le simili semblait fondre devant elle - Comportement qui n’allait pas sans amener quelques questions dérangeantes dans l’esprit du châtain à propos de ses propres sentiments pour une certaine demoiselle Kairi. Non parce que si on y réfléchissait bien, les sentiments de Roxas pour la belle dessinatrice étaient un reflet probant de ce qu’il éprouvait pour la rousse -

En même temps… la blonde elle aussi avait son petit caractère. Elle était plus discrète que Kairi, plus douce – et ça c’était déjà un miracle en soi -, plus contemplative, plus timide, plus candide et dix fois plus fragile que son originale. Elle avait de grands yeux bleus marins dans lesquels on pouvait y lire toute la tendresse du monde. Surtout lorsqu’elle souriait, toujours un peu gênée. C’était… déstabilisant les premières fois, vraiment. Il n’y avait en Naminé absolument aucune trace de… mauvaises intentions. Jamais. Ca donnait envie de lui faire des câlins.
Et Roxas et Kira avaient vraisemblablement un problème sur la question de qui devait lui en faire. Sora avait bien tenté d’arbitrer le tout mais… C’était trop drôle de les voir se battre en douce pour les yeux de la blonde. Et honnêtement pendant que ces deux là s’embêtaient l’un l’autre – comme maintenant en essayant de se couler -, lui pouvait profiter de la présence de Kairi et de Naminé. Tout benef’. Il se leva d’ailleurs, prenant deux boissons bien fraîches pour ces demoiselles, et s’installa à côté d’elles, leur donnant un coup de main de temps à autre sur leur construction.

Il sourit en pensant à tout cela, et rien ne le lui ôta de l’après midi.

Ils rentrèrent assez tard ce soir là. Le coucher de soleil valait allègrement le voyage, surtout qu’il y avait assisté avec une Kairi si épuisée de sa journée qu’elle en avait posé sa tête sur son épaule. Un geste dont il n’avait pas l’habitude. Mais tellement bienvenue.

Sora sourit, un peu en retrait de ses amis qui se chamaillaient à propos d’il ne savait trop quoi. Comment il pourrait leur expliquer… Il devait… Il voulait repartir. Sa tête désirait de toutes ses forces rester ici, profiter de journée détendue comme celle-ci pour une infinité d’année encore mais… que ce soit en se levant le matin, en rentrant chez lui, ou même en profitant d’une journée paisible, il pensait toujours à Riku. Son frère lui manquait, vraiment. Mais plus que ça, il le savait en danger. Il avait vu de ses propres yeux ce qui le menaçait… Et il ne pouvait accepter de laisser l’argenté seul, affronter un destin bien trop cruel.

Bien sûr, il lui avait fait une promesse… Mais pour la première fois de sa vie, le Maître de la Keyblade doutait réellement qu’il puisse la tenir. Et cette perspective lui coupait l’envie de rester ici une seule seconde, dans l’attente d’un signe de vie qui ne viendrait peut être jamais.
Alors… même si sa mère allait le tuer et que Kairi lui en voudrait pour l’éternité à venir… Ce soir la, il sortit son sac de sous son lit. Il s’était toujours demandé pourquoi au retour de ses aventures, il avait prit le temps de le préparer. Après tout, il n’avait, en tout sincérité, eut aucune intention de repartir… Et pourtant, deux mois après, voilà qu’il devait s’en aller, reprendre les armes, et ramener son grand frère à la maison.

Il releva les yeux pour observer une masse emmitouflée sous une tonne de couverture, avec trois poils blonds qui en sortait. Ca aussi c’était l’une des bizarreries de Roxas, il faisait 25°C, pourtant le blond dormait toujours roulé en boule avec deux chaudes couvertures sur lui. Le châtain espérait que ça irait pour lui.
Il sourit, prenant dans son bureau le mot qu’il avait préparé en guise d’explication. C’était un peu lâche d’agir ainsi mais il se voyait mal dire tout ça de but en blanc à sa mère et la rousse. Elles se feraient un plaisir de l’attacher et le balancer à la cave le temps que l’envie lui passe.
Et puis il aurait sans doute aussi à expliquer à Kira que non, il ne pouvait pas venir. Et l’argenté avait un sale caractère, franchement. Pour quelqu’un qui était supposé ne pas avoir de cœur c’était vraiment SUPER louche.

Avec discrétion, il sortit de sa chambre, marcha le long du couloir, descendit à l’étage et s’en alla, laissant son mot sur la table de la cuisine. On le trouverait le lendemain au réveil, et lui serait déjà loin.
Il se dirigea vers l’île aux enfants, prenant une barque qu’il avait attaché la veille en toute discrétion. La bas, il rejoignit la plage et le vaisseau gummi rouge pétant qui l’y attendait. Le Roi avait jugé bon de lui laisser le Hautvent, au cas ou il aurait, d’aventure, l’envie de leur rendre une petite visite.

En observant le pittoresque véhicule, il se dit qu’il était encore temps de reculer. Il pouvait encore prendre cette barque en sens inverse, rejoindre sa maison, et retourner dormir, bercer par les ronflements de son blond de simili. Ou même aller toquer chez Kairi, se prendre un regard torve pour l’avoir réveillé en pleine nuit, se prendre une claque après lui avoir expliquer pourquoi il était là en pleine nuit, et s’en ramasser une autre quand il tenterait immanquablement de…
Il se mordit la lèvre, coupant court à son imagination.
Il se sentait tellement lâche vis-à-vis d’elle. Et pas seulement parce qu’il ne l’avait pas prévenu. Mais aussi parce qu’il ne se sentait pas le courage d’assumer ses… sentiments qu’il nourrissait envers elle.

D’accord, il était amoureux. Ce n’était pas une nouveauté, à peu prés toute l’ile avait déjà dû faire une vanne à ce sujet vu comment il lui tournait autour depuis qu’il était gamin. De ses amis au collège en passant par les vieux de son quartier. Même les gens qu’ils ne connaissaient pas forcément semblaient le savoir. Mais il s’était rendu compte en rentrant que c’était… plus qu’une petite amourette d’adolescence. Elle avait été sa raison de se battre pendant toute ses années. Il l’avait fait pour la retrouver, pour pouvoir de nouveau être avec elle, comme avant. Et quand il avait finit par rentrer chez lui… Il s’était rendu compte qu’il aimait la jeune fille, vraiment, sincèrement, tendrement. Et il n’avait aucune foutue idée de comment agir à son encontre. Elle le considérait comme son ami, ça il le savait… mais plus ? Il en doutait sincèrement. Il ne voulait pas planter tout ce qu’ils avaient sur une maladresse…
Une maladresse qu’il finirait immanquablement par commettre s’il restait, il le sentait.

Alors… peut être que retrouver Riku n’était pas sa seule raison… mais il devait partir.

- Belle soirée pour partir. Pas de vent, vague plutôt calme, ciel dégagé, Commenta calmement quelqu’un derrière lui.

Cette voix… Sora se retourna vers son interlocuteur, découvrant Roxas vêtu de son T-shirt blanc et de son short noir, les mains dans les poches, les yeux à moitié réveillé. Il jouait avec le sable de ses pieds, regardant autour de lui.

- Avant que tu ne te poses la question, je t’ai suivi. Je me demandais ce que tu trafiquais depuis quelque temps, je suis pas déçu.

Il s’approcha lentement, comme si tout son corps pesait une tonne. Le blond n’était pas franchement quelqu’un de très dégourdi au saut du lit.

Il passa sa main sur la carrosserie du vaisseau

- C’est la première fois que j’en vois un comme ça. C’est un gummi ? Ca marche vraiment au sourire ?

Pour un peu, le châtain se demanda si le blond ne s’attendait pas à ce qu’il lui réponde « oui » pour tester de lui-même. Il avait l’air fasciné par son moyen de transport. Cependant, si en d’autres circonstances il aurait volontiers discuté avec son simili, cette fois, il était agacé par cette arrivée impromptue :

- Qu’est ce que tu fais là Roxas ?
- Je te l’ai déjà dit, je t’ai suivi quand je me suis rendu compte que tu n’étais plus là. Hmm…

Le petit blond trouva le bouton pour ouvrir le cockpit.

- C’est plutôt sympa comme truc… Tu vas ou ?
- Tu le sais très bien. Je dois le…
- Je sais, comme tu dis, intervint son double, continuant son inspection.

Il tapotait ici et là, cherchant tous les recoins cachés de la navette, fasciné par ce bout de métal capable de traverser les étoiles.

- T’as bien conscience que Kairi va vraiment t’en vouloir si tu t’enfuis comme un voleur ? Je veux dire… Je veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais tu sais… Tu devrais peut être reconsidérer ta position.
- De la même façon que tu l’as fait ?
- Hé ! Moi je ne pars pas dans le dos de qui que ce soit et encore moins celui de Naminé déjà et…

Il se tourna vers son aîné… ce qu’il était en théorie

- Je pars pas sans elle non plus So’

Sora tiqua à l’entente de ce surnom. So’. Il l’avait depuis qu’il était enfant, seul les gens les plus proches de lui l’utilisaient : Sa mère, Kairi, Riku - et maintenant Kira -, Naminé et bien sûr Roxas. Uniquement eux. L’utiliser, c’était un coup bas pour lui rappeler ce qu’il s’apprêtait à perdre s’il faisait l’erreur de partir.

- Je refuse de la mettre en danger. Se défendit le châtain, fermant les yeux.
- Des excuses. Mon voyage sera plus dangereux que le tien So’, moi je ne peux pas utiliser la Keyblade, quand bien même ce cœur est le mien. Et sincèrement, ne te voile pas la face, ce que tu veux ce n’est pas uniquement retrouver Riku, c’est fuir ce que tu ressens pour Kairi.

Il s’arrêta quelque seconde, se confrontant au regard désemparé de son original.

- Tu as peur de ce que tu éprouves à son égard.

Touché.

Il n’y avait pas d’autres mots. Roxas venait juste de mettre la bonne combinaison de mots sur ce qu’il ressentait et ça… le châtain n’était vraiment pas prêt à l’accepter. Il reprit son sac qu’il avait posé sur le sol et le jeta dans le cockpit. Plus tendu que précédemment, il dit à son alter-égo :

- Je n’ai franchement pas besoin de tes leçons de morale Roxas. Je m’en sors très bien tout seul. Donc merci, et surtout, au revoir.

Le blond ricana, continuant d’observer la pleine lune. Blanc sur fond noir. Ca lui évoquait immanquablement Souvenir Perdu et Tendre Promesse. Parfois, ses mains le démangeaient. Il aimerait tant… avoir la possibilité de les revoir. Mais il savait que c’était impossible. Elles étaient toutes deux le reflet parfait de Chaîne Royale… ou plutôt Platina, Roxas préférait l’appeler ainsi. Car c’était son véritable nom, quand bien même Sora l’ignorait. Quoi qu’il en soit, Souvenir Perdu et Tendre Promesse constituaient à elles deux la Keyblade de Sora. Et tant qu’il vivrait, tant qu’il posséderait un cœur battant dans sa poitrine, les deux jumelles ne pourraient réapparaître pour Roxas.

Quelque part ça l’attristait. Mais il arrivait à préférer la perspective de ne plus jamais les tenir entre ses doigts plutôt que celle de Sora n’ayant plus son cœur… ne vivant plus. Il ne fallait pas croire, il l’aimait bien, son original. Il ne se serait pas déplacé sinon.

Il s’étira, bailla puis ajouta à l’égard du Maître de la Keyblade :

- Trouillard

Puis le blond se retira. Son rôle était ici s’achevait et il avait vraiment besoin de dormir. Longtemps.

Sora Sora
MP
Niveau 10
21 juillet 2017 à 21:45:36

Le maître de la Keyblade resta un moment devant le vaisseau, pensif… Mais comment il pouvait en savoir autant sur lui ? Jusqu'à ses doutes les plus profonds…
Bon… ok, Roxas était son double… plus que ça en fait, il était une autre version de lui. Et puis ils avaient fusionnés leurs deux cœurs, donc quelque part le blond avait vu et vécu à l’intérieur de lui-même. Mais c’était une raison valable pour qu’il puisse le jauger comme ça ?
Le châtain ne pouvait même pas dire c’était quoi son gout de glace préféré… Alors de la à prétendre le connaître sur le bout des doigts. Il se tapa la tête contre la carrosserie, c’est qu’il l’avait retenu un moment avec ses bêtises en plus.
Au moment où il allait s’élancer, il sentit deux bras s’enroulant autour de sa taille alors qu’une tête se posait contre son dos. Il se figea…

Roxas l’avait retenu. Il l’avait retenu parce qu’il n’était pas venu seul. Ce garçon était plus vicieux qu’il n’y paraissait, ne put s’empêcher de remarquer Sora.

- Je t’en supplie, ne t’en vas pas, lui demanda-t-elle d’une voix cassée.

Il pouvait l’entendre, le distinguer dans le son de sa voix, il l’avait encore blessé. Il jeta un petit coup d’œil par-dessus son épaule. Elle était toujours en pyjama, mal coiffée, les yeux encore à moitié embrouillé par un sommeil dont elle avait dû être tirée à la hâte, et comme il le devinait, quelques larmes semblaient prêtes à s’échapper de ses yeux océan. Cette vision lui brisa le cœur.

- Je te maudis sur quinze génération Roxas, souffla-t-il à l’encontre de son simili qui était sans doute déjà retourné dans les bras de Morphée.

Il se retourna, laissant la rousse refermer de nouveau son étreinte alors qu’elle enfouissait de nouveau son visage dans son épaule. Secouée de sanglots. Il resta les bras ballants un moment.

- Je dois le retrouver Kairi. Je dois vraiment le ramener.
- Non. Non ! Il a dit… Il a dit qu’il reviendrait Sora.

Elle releva ses yeux vers lui, pleurant silencieusement. Il en trembla tant cela le bouleversa. Il n’avait pas voulu… Bon sang, il avait tout fait pour éviter de la voir dans cet état et voilà que… et voilà… que l’autre n’avait rien trouvé de mieux que foutre tout ça en l’air !

- Il a dit qu’il reviendrait. Il l'a dit Sora, il l'a dit.

Elle se crispa contre lui, ses ongles s’agrippant plus fermement à lui. Aïe ! Elle avait plus de force que ce qu’il pensait !

- Qu’est ce que j’ai fait de mal Sora… Qu’est ce que j’ai fait pour que tu me fuies comme ça. Je t’en supplie, dis le moi.

Qu’est ce qu’elle avait… il cru halluciner en l’entendant… Elle pensait que c’était à cause… d’elle ? Jamais de la vie !

- Calme-toi s’il te plaît.

Il posa une main dans ses cheveux, l’autre trouvant sa place dans son dos. Sora la ramena contre lui, lui rendant enfin son étreinte. Ses doigts remuèrent, caressant doucement à la fois son dos et la soie de ses cheveux. Il la serra contre lui, la berçant silencieusement. Jusqu’à ce qu’elle s’apaise un peu. Quand son agitation cessa quelque peu, il finit par lui expliquer :

- Kairi, je suis désolé. Je dois le faire.

Il prit une pause, l’observant. Il la savait à l’écoute.

- Je… sais ce qui le poursuit. Riku est en danger. Et pas seulement lui. Les mondes. Je ne peux juste pas profiter de cette vie ici quand je sais que tout risque de s’éteindre. Je veux l’aider.

Il ferma les yeux, réfléchissant bien à comment il allait formuler la suite. Il devait le lui dire… Il se pencha à son oreille

- Ca n’a rien à voir avec toi, je te le jure… Je… ne suis rentré que parce que tu étais là Kairi. Pas pour ma mère, pas pour ce monde, pas pour le reste. Juste parce que je n’ai voulu autre chose qu’être avec toi. Je te le jure. Je veux rester avec toi… à n’importe quel prix. Et ce, même si c’est juste en étant ton ami… rien que ça… ça me va.

Il la sentit sursauter dans ses bras et relever la tête vers lui, les joues encore rougies par ses larmes. Il posa son front contre celui de la jeune fille.

- Mais savoir que les mondes seront peut être dévastés par ce qui arrive, savoir que tu ne seras plus en sécurité. Je ne peux pas. Je ne veux pas. Alors même si ça me tue de partir… Même si tu dois m’en vouloir toute ta vie, si ça signifie que tu n’aura jamais rien à craindre, ça aussi… ça me va, finit-il dans un souffle.

Il la sentit relâcher son étreinte, lentement mais sûrement. Il se retourna, marchant vers le vaisseau. Elle savait à présent. Et quelque part, il partait le cœur un peu plus léger.

- Sora

Elle l’interpella de nouveau avant qu’il ne puisse s’en aller, se séparant définitivement d’elle pour une période incertaine. Il la regarda alors qu’elle s’approchait de lui en courant doucement sur le sable, couvrant rapidement les quelques pas qui les séparaient.

Il ne sut ni comment ça arrive, ni pourquoi ça arriva, mais il se retrouva repoussé doucement sur le vaisseau. Les lèvres de la rousse collées contre les siennes. Il ferma les yeux, l’espace d’une seconde, d’une éternité, savourant sans vraiment le faire ce baiser. Ce douloureux baiser d’adieu.

- Reviens moi, lui dit-elle à l’issue de ce geste.
- C’est une promesse.

Il la reprit dans ses bras, quelque seconde encore, relevant les yeux vers la personne qui était restée discrète jusque la. Ses lèvres formèrent une seule phrase à son égard, une demande, un vœu solennel.

- Protège-la.

L’autre lui répondu par un hochement de tête, le visage grave.

Puis il se détacha d’elle, grimpa dans le vaisseau et décolla, la laissant s’effondrée en larmes dans les bras de Kira.

A suivre…

[1] Alors c’est une faute de traduction de la VF, c’est Destiny IslandS et pas Island, donc c’est pas une île unique, mais bel et bien une Archipel.

Les 2 minutes des personnages :

Sora, débarquant dans la salle de création : Alors ça y est, ça l’a reprit ?! Seigneur ayez pitié de nous, pauvres âmes perdues que nous sommes !
Riku, se plaquant une main contre le front : Malheureusement… On ne peut que craindre le pire.
Roxas, les mains dans les poches : Vous plaignez pas trop les mecs, ça aurait pu être pire. Jusque la, l’histoire se tient… Je crois.
Kairi : J’ai embrassé Sora *rêveuse*
Roxas : Qu’est ce que je disais…
Mythrim : Et moi je suis enfin intervenu *rêveur*
Riku : C’est bien ce qu’on se demande.
Roxas : Ouais… ok. *se retourne vers une mystérieuse personne, assise à un bureau, une longue plume noire dans la main, inscrivant des runes sanglantes de magie dans un grimoire duquel s’échappe une éthérique fumée sombre* ET MAIS… Qu’est ce que c’est que ce bordel ?
Ryu : Un effet de genre. Tu sais, ça me rend mystérieuse et tout.
Roxas : Mystérieuse *regarde Ryu de haut en bas* ca te vexe à quel point si je te dis que toi et le mystère êtes des concepts complètement opposés ? En plus sérieusement, une longue plume noire avec un grimoire ? Tu écris sur ton ordinateur, les fessées posées sur des pauvres petits sans cœurs qui n’ont, j’en suis certain, rien fait pour mériter ça.
Ryu : Mais… tu peux arrêter d’être aussi méchant ?
Roxas : J’ai jamais su mentir… Bon bref… Donc, on va se taper ces deux là durant tout le reste de l’aventure donc ? *désigne une Kairi les yeux plein d’étoiles, tourbillonnante au milieu de la pièce et un Mythrim les yeux plein d’étoiles, tourbi…* Ouais, arrête toi là, même toi t’es choquée.
Ryu : Euh… effectivement… *se retourne pour ne plus avoir à les voir* Enfin, qu’est ce que tu veux hein ?
Roxas : Tu veux vraiment savoir ce que je veux ?
Ryu : Je sens que je vais regretter d’avoir posé cette question purement rhétorique que ta réponse a transformé en véritable question.
Roxas : Tuer Diz T_T Il est méchant ce type, il m’a enfermé dans Sora, j’étais tranquille moi avant…
Ryu : J’ai été très triste moi aussi, t’inquiètes pas, on trouvera un moyen de le ressusciter le vieux pour que tu le tues.
Roxas : Ca me fait chaud au cœur d’entendre ça…
Ryu : Très drôle… Tu sais que tu viens de faire la blague la plus nulle de tous les temps devant pleins de lecteurs. (enfin j’espère…)
Roxas : Ca me brise le cœur ce que tu me dis là.
Ryu : Nan mais tu vas pas continuer comme ça hein ! Et puis tiens, avant que t’en rajoute, le titre du prochain chapitre, le premier donc sera « Dawn». Nous y retrouverons nos héros favoris…
Roxas : Moi donc.
Sora : Euh… elle parlait de moi.
Riku : Vous allez la fermer ? Continue la naine… Ryu ! J’ai dit Ryu !
Ryu : Enfoirés, je vous tuerai un jour les mecs, franchement. Bref, nous y retrouverons donc nos héros favoris à l’issue d’une prolepse de trois ans. Ne le manquez surtout pas et à la prochaine !

Matt-[Shake] Matt-[Shake]
MP
Niveau 10
21 juillet 2017 à 22:38:16

https://image.noelshack.com/fichiers/2017/15/1492038484-2017-04-13-01-03-30.png

Caladrius Caladrius
MP
Niveau 10
22 juillet 2017 à 02:04:05

Je pourrais mettre un "pavay César", juste pour troller.
Mais bon, j'ai trouvé mon occupation de samedi après-midi: je vais relire ça avec attention et essayer d'apporter des éléments de critique intéressants et pertinents. (J'ai bien dit que j'allais essayer. :-p ) ^^

Sora Sora
MP
Niveau 10
22 juillet 2017 à 11:27:53

J'ai pas compris le commentaire de Matt du coup. [[sticker:p/1jnh]]

En revanche merci Calad, j'attends avec impatience le commentaire (comme ça t'es au pied du mur :hap:)

Et du coup désolée, la troisième partie est absolument dégueulasse, il reste des grosses fautes et la mise en page est à l'ancienne. J'étais persuadée d'avoir fini la correction quand j'ai posté et je m'en suis rendue compte trop tard.

Message édité le 22 juillet 2017 à 11:29:02 par Sora
Caladrius Caladrius
MP
Niveau 10
22 juillet 2017 à 16:45:38

Voilà mon commentaire. Même si je connais plus ou moins la suite (mes souvenirs sont vagues), je commente façon "nouveau lecteur", ou du moins j'essaye.

Prologue:
J'ai été moyennement convaincu. Il est certes sympa à lire, mais comme on ne dispose d'aucun contexte, il ne permet pas de rentrer dans la fiction.
Du coup, on reste à la porte, c'est dommage pour le début. Le mettre un peu plus tard aurait été plus pertinent de mon point de vue.
En outre, il est très redondant: tu fais beaucoup de références au sang pour les blessures, alors que des membres cassés ou arrachés, ça aurait fait aussi bien l'affaire.
Idem pour les yeux, cités trop souvent à mon goût.
Il y a 2-3 boulettes qui me gênent (je t'enverrais un MP sur ça) également.
Mais bon, c'est surtout le sentiment que ce bout de récit n'amène pas grand-chose qui me turlupine. Il est trop "mystérieux", d'une façon tellement forcée que ça en devient désagréable. Pour moi, il est dispensable.

Introduction:
C'est déjà bien plus intéressant.
Le trait est un peu forcé au début (Illusiopolis est en train de crever, ok, pas besoin de le dire plusieurs fois). Mais ensuite, c'est bien mieux. Il y a un apport dès le début de la relation inconnu/Xemnas, quand le premier voit le second. Et tout ce qui se passe ensuite est très bon, et apporte par la suite.
D'ailleurs, la fin de ce post aurait pu faire la fin de l'intro. Passer à Sora ensuite, dans une ambiance complètement différente, aurait mérité une scission plus importante. Et puis surtout pour amener la grosse révélation (qui est vraiment une excellente idée à mes yeux). :)
L'arrivée du Supérieur est plutôt bonne également, même si sa conversation avec Sora est assez étrange. Certaines phrases de leur dialogue sont très crédibles (quand le Sup l'a joue décontracté, provocateur même), d'autres beaucoup moins (le fait qu'il dise "Sora", puis "jeune homme", puis "Sora" à nouveau. Son laius sur Kairi, moralisateur alors qu'il semble insouciant et décontracté avant. Idem pour Sora, avec sa phrase sur sa maman qui sort de nulle part et finit tout aussi vite).

Et le retour de Roxas et Naminé, franchement ? :noel:

Enfin bref. A nouveau, un changement de ton qui aurait mérité une scission plus importante. Mais cette portion est agréable à lire, dans la tête de Sora, et on sent que ça va déclencher le départ et j'ai beaucoup aimé cette sensation.
De la même façon, les passages avec Roxas puis Kairi sont vraiment agréables à lire, je me suis dit "l'enfoiré" en pensant à Roxas, puis "c'est mignon" avec Kairi.
Tu as tapé juste, et ça conclue bien l'introduction (si je peux me permettre cette tournure de phrase).
2-3 coquilles sans gravité sont à noter, sans gravité. :)

Au final, c'est bien bon et ça donne envie de voir ce que tu vas faire de ton chapitre 1 ! (Y'a quand même eu LCDD Final Mix, et maintenant c'est Fiction: Re LCDD ? :o) ).

Message édité le 22 juillet 2017 à 16:46:53 par Caladrius
Sora Sora
MP
Niveau 10
22 juillet 2017 à 19:53:24

Bon déjà merci pour le commentaire et le MP [[sticker:p/1lm9]]

Concernant le prologue, j'avais zappé qu'il était pas... corrigé :hap: . En dépit de quoi, le contexte dépeint à son importance et j'ai conscience du caractère obscur mais... une nouvelle lecture quand la fic aura avancée permet de mieux le comprendre. C'est aussi pour ça que j'abuse sur certaines caractérisations, tout à un sens :noel:

Pour l'intro, contente que ça t'ait globalement plu notamment au niveau de Roxas et Kairi, c'est principalement pour ajouter ce genre d'éléments que j'ai repris la fic. Pour son découpage, j'ai conscience de son caractère très paradoxal mais justement, tout ça est là pour montrer quelque chose au sujet du Supérieur. Effectivement il y a plus habile pour amener la révélation mais j'ai toujours vu bien au delà de ce passage et comme je l'avais expliqué dans la V2 six jeunes m'abusent, pour moi ce n'est pas l'essentiel du twist.
Pour en revenir sur le découpage, l'essentiel était aussi de présenter l'ensemble de nos personnages sur un même chapitre, le découpage entre les séquences sera un peu meilleur sur les prochains chapitres puis chacun ses parties :oui:

En tout cas un énorme merci d'avoir pris le temps de lire et commenter, une nouvelle fois, je posterais sans doute les deux ou trois prochains chapitres assez rapidement de sorte à avancer. Il y a notamment un passage dont je ne suis pas peu fière dans cette nouvelle monture [[sticker:p/1kki]]

(PS : LCDD -ReCONNECT - :hap:)

Message édité le 22 juillet 2017 à 19:54:19 par Sora
Caladrius Caladrius
MP
Niveau 10
22 juillet 2017 à 22:52:09

Oui, pour le prologue j'y ai bien pensé, mais reste qu'il est un peu trop forcé mystère à mon goût. Ça fait un peu fin secrète de KH, sauf que là c'est au début d'une histoire dont on ne connait absolument rien. ^^'
Sinon:

Le 21 juillet 2017 à 21:27:12 Sora a écrit :
six jeunes m’abusent.

Le 22 juillet 2017 à 19:53:24 Sora a écrit :
six jeunes m'abusent

Ça fait quand même 12 en deux jours ! oO
Tu ne chercherais pas un peu quand même ? :o)) :dehors:

rocknels rocknels
MP
Niveau 58
23 juillet 2017 à 21:30:56

Cala, Sora, ce beau monde[[sticker:p/1mqv]]

Mariokart3 Mariokart3
MP
Niveau 38
23 juillet 2017 à 21:57:56

Le pseudo de l'auteur bon sang https://image.noelshack.com/fichiers/2017/05/1486163619-riku-495.png

Sora Sora
MP
Niveau 10
23 juillet 2017 à 22:30:20

Oh Rock, ça faisait un moment :hap:

Mario, eh ouais :hap:

Caladrius Caladrius
MP
Niveau 10
23 juillet 2017 à 22:59:10

Rock, tu t'es fait kill par Nin' dans un autre LG, tu viens voir ce qui se passe ici, du coup ? :o))

Sora Sora
MP
Niveau 10
25 juillet 2017 à 19:00:49

Chapitre I
A New Dawn

https://www.youtube.com/watch?v=-OIO3zpS-zE

- Dépêche-toi, on n’a pas tout la journée devant nous, il va gueuler si on arrive en retard, fit une jeune fille tirant son compagnon par la manche tandis qu'il regardait les vitrines des boutiques.
- Ça va, ça va, c’est pas deux secondes qui vont le tuer, argumenta le jeune homme en se penchant un peu plus sur la glace pour observer les objets.
- Lui, ça ne va pas le tuer, mais toi, je vais pas m’avancer. Enfin, tu restes là si tu veux, mais moi je veux pas me faire trucider sur place.
- Fayotte !

La jeune femme de dix-huit ans secoua la tête et profita de l’interlude pour revérifier l’adresse du point de rencontre : une terrasse d’un café pittoresque du coin. Il y avait de nombreuses personnes à cette heure de la journée, des gens de tous bords cherchant un endroit frais pour se relaxer. Et ceux qui regardaient les nouvelles annonces pour effectuer des missions.
C’est qu’il faisait chaud sur la planète désertique où ils se trouvaient. Surtout en cette période de l’année. Et malgré ses constructions faites pour créer un maximum de zone d’ombre, Rabanastre restait une ville extrêmement inconfortable au niveau des températures.
En débardeur orange, bottes assorties, et pantacourt noir, elle observait son reflet dans l’une des vitrines aux alentours, trouvant plutôt à son gout ce qu’elle y voyait. Elle avait des cheveux courts, bleu nuit, encadrant un visage plutôt banal mais féminin. Ses yeux étaient couleur cuivre. Ils ne l’avaient pas toujours été, jadis, elle les avait eu bleu, mais depuis qu’elle prenait ce produit à base d’éther concentré, ils avaient cette étrange couleur. C’était peu cher payé pour un joyeux trip et des compétences renforcées selon elle.
Elle observa son compagnon du coin de l’œil. Il portait une tenue plus sombre, plus discrète, tee shirt gris, pantalon noir. De longs cheveux blond ornés son visage poupon et il avait des yeux d’un noir assez spécial, signe qu’il prenait exactement le même produit qu’elle.
Elle eut beau tirer sur le bras de son compagnon, il ne bougea pas d’un poil. Il fallut bien une quinzaine de minutes pour le tirer de sa contemplation passive des boutiques. Ils marchèrent à un rythme important. Au détour d’une rue, un passant la percuta, ou peut-être que ce fut elle qui le percuta. En tout cas, son compagnon et elle le dévisagèrent tandis qu’il se répandait en excuse. Elle vit le blond à ses côtés se lécher les lèvres, une tension physique le saisissant. Elle dût retenir son geste, clairement un coup de poing destiné à casser les os de l'homme, alors que l’inconnu s’enfonçait dans les rues bondées de la ville. C’était dans les instructions aussi : pas de grabuges après leur dernière affaire.

Ils finirent par arriver au comptoir. Leur rendez-vous était déjà là. Exposé en plein soleil, assis à une table, le visage froid, il lisait un livre. Le même que la dernière fois, machin quantique, elle ne savait trop quoi.
Il releva les yeux vers eux, avec un dédain certain, les observant de la tête aux pieds. Ça faisait trente minutes qu’il les attendait. Et même si d’habitude il n’était pas franchement à cheval sur les horaires – il était bien l’un des rares humains à pouvoir supporter cette chaleur sans en souffrir, rapport avec l’enfance qu’il avait passé sur une planète bien plus infernale que celle-ci et puis il appréciait avoir du temps pour lire – il ne prisait franchement pas l’attitude insouciante de ces deux là. C’était comme si rien de ne les touchait vraiment. En réalité, c’était exactement ça. La drogue qu’il prenait rendait oisif à petit dose. En revanche, l’augmentation du dosage rendait très violents et incapable de ressentir la moindre empathie pour autrui. A mesure que l’on était accoutumé, les effets commençaient à persister et petit à petit le comportement changeait. Plus rien n’avait d’importance, plus rien ne provoquait de réaction sauf peut-être la souffrance.

A ce stade, une seule chose les tenait : la peur. Ce qui expliquait en partie son attitude.
L’autre explication c’est qu’il avait sept ans de sa vie à rattraper et qu’il a-d-o-r-a-i-t jouer le mec cynique, sadique, et taciturne à moitié fou. Sérieusement, c’était tellement marrant de terrifier les autres en les toisant de haut. Quelque part, il savait qu’il devait sa présence à ce genre de comportements… Riku devait avoir eu envie de se venger d’une certaine façon. Après tout il était possible que ce soit cette attitude qui les ai conduit droit dans une piège sur leur précédente affaire. Et il était possible que ce soit également cette attitude qui l'ait aggravé. Possible mais incertain. Il réprima un sourire, toisant ses deux compagnons d’infortune.

- Vous êtes en retard, remarqua-t-il d’une voix calme qui signifiait pourtant « Et vous allez me payer ça très cher ».
- Euh désolé Xeha’ on était…euh, commença la jeune fille.
- Ne m’appelle pas Xeha’, coupa-t-il, l’observant droit dans les yeux sans élever le ton qu'il empruntait.

Elle fut clouée sur place. Xehanort s'en serait presque amusé s'il ne devait pas tenir son rôle. Quand il disait qu’il adorait ça…

- Ok, ok t’énerve pas Xehanort. Bref, on était…
- En train de… , continua son compagnon sous le regard très lourd de l’homme.
- C’est Raxiel ! Il a regardé toutes les boutiques, c’est lui, j’ai rien fait ! Déballa la femme d’un coup en se cachant derrière le plus âgé du trio pour éviter les coups du blond.
- Quoi ?! Mais non ! Tu ne vas pas la croire cette menteuse hein Xeha…nort.

Il n’osa pas dire quoi que ce soit d’autre, tandis que l’autre le fixait de son regard azuré meurtrier. Terrifiant ce mec.

Xehanort. C’était le second de ce gars étrange, Riku. C’est ce qu’il avait compris du moins. De toute façon, on lui expliquait jamais rien à lui. Bref. C’était un mec plus vieux qu’eux. Il devait avoir quasiment la trentaine. Il était froid, terne, toujours à marmonner des trucs à propos des ténèbres et autres délires scientifiques. Un rat de laboratoire donc. Enfin… Rat de laboratoire… Parce que c’était l’un des problèmes avec ce mec, il était puissant. Mais genre, super puissant. Capable de vous exterminer d’une simple pensée.
Déjà, Raxiel avait toujours pensé qu’il avait le physique d’un combattant pas d’un binoclard en manteau blanc. Il faisait un peu plus d’un mètre quatre vingt dix, costaud comme pas deux, le teint bien halé, des cheveux grisâtres soulignant ses yeux d’un azur extrêmement clair – quasiment maladif, lui, ça le terrifiait à chaque fois -, le visage assez carré. Un physique plutôt impressionnant donc. Qui avait son petit effet auprès de la gente féminine en plus. Ne serait-ce que Julia, celle qui l’accompagnait, il l’avait déjà vu plusieurs fois le reluquer en douce, les yeux brillants de désir. Dégueulasse.
Enfin, comme il disait, lui, il était plutôt pas mauvais en combat, mais ce gars… il l’avait déjà vu se battre une fois. Il maniait l’une de ces armes dont on ne parlait que dans les contes pour enfant ou les mythes, une Keyblade. Et il le faisait avec une habilité que Raxiel n’avait jamais vu. Son style était défensif, basé sur les contres. Redoutable. Quasiment un coup, un mort avait un jour fait remarqué leur chef. Pas faux.

Son grand copain Riku était un mec un peu plus cool. Raxiel le trouvait sympathique, bien qu’il n’en n’avait jamais trop dit sur lui. Il avait le contact facile, la plaisanterie encore plus, et semblait être le seul capable de dérider Xehanort. Lui aussi était plutôt grand, plus que lui du moins. Un bon mètre quatre vingt, sans doute. Il avait des cheveux argentés mi longs, la peau bronzé par le soleil, un visage racé et des yeux verts pétillants de vie.
Il portait en général un long manteau de cuir noir, semblable à la tenue qu’arborait quelque fois Xehanort. Ca devait être un truc entre eux. Raxiel les soupçonnait fortement d’être gothiques de toute façon. Il n’y avait qu’à voir ce tatouage dans le dos de Xehanort. Il avait pu l’observer une fois, de loin, de longues lignes blanches qui partaient de sa nuque pour arriver à ses reins.
Pour en revenir à Riku, il avait sa petite réputation dans le milieu. Le genre de gars à l’efficacité démente, doté de pouvoirs mystérieux. Il y avait beaucoup de rumeurs à son sujet, sur ses origines : il serait le fils d’un démon aux yeux de jade et d’une ancienne prêtresse d’une religion obscure, béni par les dieux et les démons. Parfois le descendant d’un riche magnat de l’immobilier. Ou encore, il serait l’esprit incarné de la Guerre. Foutaise, mais ça démontrait que personne le sous-estimait.

Ces deux là les avaient rejoint quelques semaines plus tôt, quatre ou cinq. Parce que oui, Raxiel faisait partie d’une organisation intergalactique à but lucrative spécialisée dans les vols et les assassinats, comme le disait Lux, leur autoproclamé chef. Le blond ne pouvait se sortir de la tête que le recrutement de ces deux là étaient quand même une sacrée prise. Les succès qu’ils engrangeaient permettaient de payer la dope, et ça, c’était cool.

- Julia, la cible s’il te plait, demanda Xehanort en rangeant son livre dans son sac.

Il aurait le temps de reprendre l'ouvrage plus tard. C'était le libraire du coin de la rue, en bas de chez eux qui le lui avait conseillé quand il l'avait vu venir régulièrement acheter des ouvrages à caractère scientifique. Il lui avait dit que le mystérieux M, nom de l'auteur, était une sorte de légende le monde scientifique, tout un tas de rumeurs courant sur lui. En tout cas, son dernier ouvrage, un petit livre d'une centaine de pages, traitait de l'application des mathématiques au monde quantique et exposait un nombre de théories révolutionnaires dans beaucoup de domaines. La curiosité de Xehanort avait été piquée alors il avait commandé le bouquin. Il n'en était pas ressorti depuis.

- Dix-neuf ans de sexe féminin, blonde, elle se bat avec des dagues, son prénom c’est… Rikku… avec deux « k » que ça s’écrit.
- Oh mon dieu, t’es sérieuse la ? Rikku ? T’es sûr que c’est pas l’autre qu’on doit tuer ? Si ça se trouve, c’est le fils de quelqu’un d’important, fit Raxiel en se mettant à ricaner.

Malgré son air d’enfant, Xehanort savait qu’il était en train de s’imaginer tuer l’argenté. Quelque part, il ne pouvait qu’avoir pitié de celui-là. Raxiel était jeune mais il n’était déjà plus possible de le sauver. Au delà de ça, si seulement il avait su qui était réellement Riku, jamais de sa vie il ne se serait autorisé à penser à ce genre de choses.

- En tout cas, elle, on va se la faire. Puis après j’aimerais bien aller manger un morceau

L’albinos continua de les observer silencieusement. Une part de lui ne pouvait que se rebeller vis-à-vis de ce qu’il s’apprêtait à faire, mais il savait qu’il éprouvait également du soulagement. Il allait pouvoir rentrer chez lui, retrouver un peu de calme, profiter de son laboratoire de fortune et surtout prendre un bon bain.
Peut être était-ce cependant un peu prématuré, de ce qu'il avait compris, il y avait plus derrière la Brigade Écarlate qu'un simple groupe de malfrats. Riku avait probablement ses raisons et Xehanort n’était personne pour les questionner. Il se contentait d’obéir.

- Allons-y, dit l’ancien disciple d’Ansem se mettant en marche vers son destin.

Sora Sora
MP
Niveau 10
25 juillet 2017 à 19:05:39

[Quelques minutes plus tard]

https://www.youtube.com/watch?v=SxThZpslbhE

- Elle devrait être ici, expliqua Julia en désignant une maison dans le désert à l’extérieur de la ville.

Elle descendit de son chocobo, donnant un coup sec sur le fessier du volatile. Il retrouverait son chemin tout seul vers la ville ce poulet géant.

Raxiel descendit du sien, sautant pour rejoindre l’autre adolescente. Il déplia sa main droite, faisant apparaître sa Lance de Dieu. Un coup, et il pourrait faire disparaître la maisonnette. Il prit son élan et s’élança pour jeter son arme mais fut brusquement repoussé par une énergie venant de derrière lui. S’il crut d’abord à une attaque surprise, il se ravisa en constatant que toute cette force venant du corps du scientifique. Xehanort ne laissa à personne le temps de réagir ou de dire quoi que ce soit, il frappa un coup dans le vide, à l’horizontal. Une salve d’énergie s’échappa du plat de sa main, tranchant jusqu’aux dunes de sable derrière eux.

- Qu’est-ce que tu fous ? S’écria le blond en esquivant la lame d’énergie.

Il jeta un coup d’œil à Julia, elle avait été moins prompte à s’échapper, du sang coulait de sa joue et l’entaille semblait profonde.

Le scientifique resta silencieux, se contentant de réunir ses mains devant lui. En les dépliants, il libéra des milliers de rayons de même nature que sa précédente technique. Tranchants et rapides.

Le blond grogna, envoyant sa Lance de Dieu devant lui. Sa technique était également un arcane énergétique, aussi, en rencontrant l’attaque de Xehanort, les deux explosèrent. Julia fut cette fois plus alerte, elle fit apparaître des cartes de tarot, utilisa celle la plus à gauche pour se protéger et s’apprêta à tirer celle la plus à droite pour la lancer sur l’albinos. Elle allait lui montrer ce qu’il en coutait de se frotter à elle ! La sorcière maudite de la brigade écarlate !
A peine put-elle prendre sa carte qu’un coup de coude la percuta en plein menton.
Sa technique consistait à infliger une puissance malédiction à son adversaire, l’empêchant de se mouvoir. Raxiel n’avait plus qu’à envoyer sa Lance de Dieu – une attaque extrêmement lente mais à la puissance véritablement démentielle pour ce que c’était - pour finir le travail.
Pourtant, si sa concentration était perturbée, Julia voyait se retourner sur elle son sort. Ce qui arriva. Xehanort n’eut aucune pitié. Il lui lança deux boules d’énergie sombres, les sphères d’ébène, de la magie ténébreuse hautement concentrée. Incapable de la moindre esquiver, elle ne put réchapper à l’explosion qui ne laissa pas à une trace.

La seule pensée qui traversa l’esprit du scientifique fut que ça en faisait une de moins. A l’autre.

- Julia ! Non ! Tu l’as tué ! Hurla Raxiel, abasourdi.

Il n’en revenait pas, pourquoi ? Qu’avaient-ils fait ? Son regard haineux se posa sur le scientifique. D’une voix froide il déclara :

- Tu vas me le payer !
- Approche.

Il se mit en garde, il n’avait pas l’intention de lui laisser saisir sa chance. Malgré leur énorme différence niveau, Raxiel restait potentiellement dangereux.

- Va au diable Xehanort ! Exclamation Divine !

Plus dangereuse que la Lance de Dieu, plus couteuse aussi. Il lançait d’abord un première javelot, qui à quelque centimètre de la cible se divisait en cinq lance, entourant l’adversaire, avant de fondre sur lui.
La vitesse faisait néanmoins toujours défaut. En particulier contre quelqu’un comme lui.
L’attaque de Raxiel continua, de façon linéaire, balayant la fameuse maisonnette avant de soulever les dunes de sable aux alentours.
Il tomba à genou, essoufflé par l’effort. C’était bien la première fois qu’il utilisait sa technique finale aussi rapidement.
Pourtant, quand il sentit la pointe d’une longue lame noire contre sa gorge, il sut qu’il avait fait une erreur. Il se risqua à jeter un coup derrière lui. Découvrant le scientifique en pleine forme.

Il tenait dans sa main sa Keyblade noire de jais, à la lame semblable à celle d’un long sabre. La seule chose qui permettait de l’identifier en tant que clé des mondes était la garde en forme d’ailes plumeuses noires rabattues.
Pour autant, malgré sa simplicité, pour peu qu’on s’intéresse aux Keyblades, il était impossible de ne pas reconnaître celle-ci. Elle était si particulière que des livres entiers lui avaient été consacrés, décrivant chacune de ses courbes autant que chacun de ses pouvoirs.
Son nom résonnait comme une impitoyable, la promesse d’une fin certaine.
Black Limit, la souveraine sombre. Née de l’obscurité pour s’en faire l’unique maîtresse. Pour quiconque la portait en s’en montrant digne, elle offrait son pouvoir sur l’ombre sans aucune contrepartie. Pour qui le faisait sans en être maître, elle dévorait impitoyablement l’âme de l’impie. Et pour ceux qui se trouvaient en face d’elle, il n’y avait qu’une seule issue : La mort.

De gros nuages gris vinrent couvrir le ciel et il commença à pleuvoir. Raxiel sourit sardoniquement. Même ce monde refusait l’existence d’une telle arme en son sein.

- Pourquoi ? Fut sa seule question, sachant très bien que sa fin arrivait.
- Parce qu’il le faut. Tenter la mort n’a jamais été une très bonne idée Raxiel, un jour ou l’autre, c’est vers toi qu’elle tourne son regard.
- Et c’est tout ? Tu te crois l’émissaire de quelque chose de plus grand que nous espèce de dingue, c’est ça ?
- Non, je crois que Lux, Julia, toi et tout le reste de la Brigade Ecarlate n’aviez pas à massacrer la population du village d’Eryut. Pas sans avoir à en répondre devant la Congrégation Intergalactique.

Raxiel écarquilla les yeux. Attendez deux secondes… Riku et Xehanort…

- Vous bossez pour ce foutu gouvernement ? Questionna-t-il en éructant de rage.

Ces enfoirés, ils les avaient trahis ! Ils avaient été trompés !

- Nous ne sommes que des chasseurs de prime, expliqua l’albinos alors que la pointe de son arme continuait de pointer sur le gorge du jeune homme. Trêve de bavardage Raxiel, je n’ai qu’une envie, c’est en finir avec vous et rentrer.
- Va crever… vieux con ! Tourbillon Divin !

Le blond lança son poing en direction de l’albinos, le surprenant quelque peu. Une attaque directe ? Pourtant, au moment où le poing de l’adolescent passa juste à côté de lui, il sut son erreur. Encore un dérivé de sa Lance de Dieu. Des milliers de lance partirent du sol pour s’élever vers le ciel en tourbillonnant.
Le scientifique sourit. Dommage d’avoir autant de ressources et d’être aussi cruel. Quelqu’un comme lui, avec ses compétences mieux utilisées aurait pu se hisser vers des sommets.

L’albinos fit exploser son énergie, au point que l’air autour de lui s’embrasa d’une flamme sombre.
Le temps sembla même suspendre son court alors que l’air se mit à ralentir. L’attaque dorée de Raxiel s’émietta avant de tomber autour de lui, en une nuée de fleurs de lumière se couchant sur le sable. Il en resta interdit.

Un seul mot vint briser le silence :

- Singularité [1]

Et le chaos commença. La réalité se distendit, formant des renflements. Comme si le monde essayait de contenir quelque chose. Et ce quelque chose finit par sortir quand Xehanort fit courir la lame affutée de Black Limit sur ces espèces de tumeurs du réel.

Une petite sphère noire juste devant le blond à genoux. Raxiel l’observa avec une curiosité morbide, se demandant comment ce petit quelque chose allait le tuer. Et il sut…

Black Limit s’échappa de la main de son maître, s’élevant dans les airs, avant de relâcher un rayon de lumière blanc vers lui. En direction de son corps. Immédiatement, la sphère en face de lui répondit. Elle s’élargit, avant de se rétracter. Et disparaître.

Xehanort se retourna sans un dernier regard, faisant disparaître Black Limit dans un éclat d’une lumière noircie.

Le blond le regarda partir d’un air incrédule. Alors c’était une blague ? Rien qu’une blague ? Mais il avait tué Julia. Attends, peut être que c’était elle la traitresse. Et Xeha avait juste voulu lui faire peur. Rien qu’un peu. Lui signifier qu’il ne devait pas se rebeller sous peine de voir un sort semblable lui arriver. Il avait réussi ce grand con. Raxiel se releva, sourire aux lèvres.

Et il tomba, la tête la première dans le sable. Mort.

Un peu plus loin l’albinos continua sa marche, cherchant à s’éloigner des lieux de son forfait. Il ne pouvait pas dire qu’il regrettait. Ces gamins, si tant est que qualifier des meurtriers drogués ainsi soit correct, étaient dangereux, vraiment.
En vérité, ce qui le gênait plus, c’était la Singularité. Une technique bien spéciale, tirée du pouvoir unique de Black Limit lorsqu’elle résonnait avec son cœur : la possibilité d’ouvrir la porte entre les deux royaumes. Concrètement, il n’avait fait que ça. Rien que ça. Bien qu’il fallait préciser que l’ouverture des mondes n’était faite que sur le cœur de son ennemi.

Son corps restait la, son cœur était aspiré dans le monde des ténèbres. Fin de l’histoire.
Il pouvait le faire à plus grande échelle, quasiment planétaire. Une telle puissance pouvait lui permettre de faire ce qu’on attendait d’un ancien Maître de la Keyblade : changer le destin des mondes. Ce n’était pas un pouvoir auquel il préférait faire appel, son maître l’avait mis en garde face à la dangerosité d’une telle force. C’est pourquoi il préféra s’en aller le plus loin possible. Black Limit pouvait toujours décider que tout ce sable serait mieux dans son sombre royaume. Contrairement à bon nombre de Keyblade, la sienne était dominatrice, en particulier lorsqu’elle se sentait menacée. Et elle se sentait menacée constamment dans le royaume des mortels, gouverné par la lumière. Il avait déjà eu des surprises, plus jeune.

- Bah alors ! Ne fais pas cette tête ! S’exclama une voix féminine avant qu’une tornade orangée ne sorte de nulle part et lui saute au cou.

Il n’eut aucun mal à l’intercepter tandis qu’elle l’étreignait de toute ses forces. Xehanort eut du mal à masquer le début de sourire sur ses lèvres.

- Tu te cachais dans le coin ? Ne t'avais-je pas dit de rester en ville ?

Il la laissa retomber sur ses jambes alors qu’elle relevait ses grands yeux verts vers lui. Il trouvait toujours cela aussi étrange, cet espèce de tourbillon à l’intérieur, presque hypnotisant. Il avait généralement la politesse de ne pas la fixer mais ça arrivait qu’il s’y perde. Un soir, elle lui avait confié que c’était un signe commun dans sa tribu, les Al-Bhed. Ça, les cheveux blonds et une incroyable compétence pour l’utilisation de diverses technologies. Ainsi qu’un don inné pour le bavardage. Il voulait bien la croire sur parole, surtout sur le dernier point. Mais il s’y était fait. Même quand elle décidait qu’il était de bon ton de partager absolument tous les détails de sa journée avec lui. Il soupirait mais l’écoutait avec attention, quand bien même lui et les futilités, ça faisait deux.

https://www.youtube.com/watch?v=4-tKGc8YAys

- Tu l'as dit, mais j'allais pas te laisser seul. Je suis restée bien planquée quand je vous ai entendu arriver. Est-ce que tu vas bien ?

Elle secoua ses dreads blondes, essayant d’en chasser le sable. Il l’observa faire, silencieusement. La jeune femme était une indomptable pile électrique, à tel point qu’il était parfois aisé d’oublier qu’elle était justement une jeune femme. Mais dans ces instants comme ceux-là, ceux où elle abandonnait la façade, il décelait dans ses mimiques une féminité charmante très plaisante. Lui et son faible pour les blondes, songea-t-il en souriant en coin.
Elle remit également son grand bandeau bleu sur ses cheveux. Couleur qui tranchait avec son mini short et son… il n’était même pas certain de la dénomination du bout de tissu jaune qui lui couvrait la poitrine. A ses yeux, c’était un soutien gorge. Un maillot de bain, peut-être. De la se posait la question de la décence de sortir ainsi dans la rue. Il lui avait déjà fait la remarque, juste pour tenter de percer la logique qui poussait la jeune femme à porter ça avec une longue écharpe rouge et orange. La jeune femme l’avait dévisagé, l’air mortifié, découvrant visiblement que porter une tenue aussi courte pouvait lui attirer certains regards et commentaires inappropriés. Ça ne l’avait pas empêché de continuer. Elle lui avait même dit qu’elle comptait sur lui si d’aventure quelqu’un s’amusait à faire des remarques.

- Aucune blessure, comme tu peux le remarquer.
- Et mentalement ? Je veux dire, vous étiez quand même avec ces gars depuis des semaines et puis c’était des gamins, et puis je sais que malgré tes airs froids et tout, t’aime pas faire du mal aux autres alors…
- Rikku, l’interrompit-il de sa voix grave qui la fit presque tressaillir.

Elle s’arrêta immédiatement de babiller pour l’écouter. Xehanort ne pouvait nier qu’il appréciait sa jeune partenaire, elle était empathique, toujours à prendre soin d’eux sans rien attendre en retour. Elle était toute mignonne Mais un peu jeune pour lui. Avec quelques années de plus, il n’était pas certain qu’il aurait dit non. Dans tous les cas, elle n’avait pas besoin de s’en faire pour lui. Il était un grand garçon et tout irait bien pour lui. Et malheureusement, ou heureusement, il avait vu des choses bien plus terribles que ce qui venait de se produire dans le désert de Dalmasca.

- C’est très aimable de t’inquiéter, mais je t’assure que je vais bien. Je n’ai qu’à penser à ce que j’ai vu de ce qu’ils ont fait aux Viéras pour savoir que c’était la bonne chose.

Elle fit la moue quelques secondes avant de finalement glisser son bras autour de celui du scientifique.

- Bon, tu me le dis si t’as besoin d’en parler hein ! En tout cas, sache que ça nous fait une belle prime. Est-ce qu’on rentre à la maison maintenant ?

Il hocha la tête, ouvrant un couleur des ténèbres d’une main. Oui, maintenant, ils rentraient. Rejoindre ou attendre Riku, selon qu’ils aient réglés le compte des autres de son côté.

En se laissant entraîner par la jolie blonde à son bras, il se dit que mince, quand même, son fauteuil en cuir lui avait manqué.

Sora Sora
MP
Niveau 10
25 juillet 2017 à 19:10:53

[Autre lieu, au même moment]

https://www.youtube.com/watch?v=mbEZJVa75MM

Le coup d’épée le rata de très peu, entaillant largement son épaule et sa jambe droite. Bon sang, songea-t-il en s’écartant d’un bon en arrière, se mettant à l’abri derrière les débris. Il ne pouvait franchement pas faire grand-chose face à cet adversaire, il en avait pleinement conscience. Il était plus fort, plus rapide, plus doué aussi. Un membre du Treizième Ordre. Le numéro XIII.
Décidément songea Sora en laissant passer un sort de feu au-dessus de sa tête, ce foutu chiffre lui portait malheur. Que ce soit Roxas, ou le gars qu’il avait en face, ils étaient tous les deux tellement forts.
Pour autant, et fort de ces constations, il ne pouvait pas abandonner. Il ne pouvait pas le laisser s’emparer du trésor de Bevelle, une invocation dont il ignorait tout mais que le Treizième Ordre cherchait. Il n'avait pu la mettre à l'abri, l'information lui avait été transmise par les mogs à peine une heure avant. Quand il était arrivé, l'autre s'était déjà débarrassé de toutes les défenses et s'apprêtait à repartir.

Le châtain déséquipa sa Keyblade de son porte clé actuel. Ultima, première du nom, perdit ses couleurs dorées pour redevenir la grise Chaîne Royale.
Ça avait beau être le plus puissant qu’il possédait, et de très loin, c’était précisément la raison pour laquelle il ne pouvait pas effectuer sa prochaine technique. Le faire avec celui-là, il en frémissait d’avance. Les ressources que ça demanderait, il ne les possédait absolument pas.
Il se concentra, prenant en main son médaillon et invoqua un nouveau porte clé. Celui de la deuxième forme d’Ultima. Assez étrangement, bien qu’il l’ait eu plus tard dans son aventure, cette forme était moins puissante que la première. Mais elle restait d’une efficacité incroyable. Sa Keyblade se transforma en grande arme bleutée avec des décorations dorées et ivoires le long de la lame. Dans le même temps, il fondit son énergie au cœur de sa Keyblade, en retirant une bonne partie. Une réplique de Chaîne Royale apparue dans sa main gauche et il lui équipa Fenrir. Cette fois, l’arme se changea en clé d’acier trempée, grande, longue, brute. Elle était entourée de bandages au centre de sa lame.

Il finit de compléter sa technique en utilisant le pouvoir du Flux, une ancienne forme de magie catalysant l’éther courant dans les veines de son utilisateur pour lui permettre de se battre à 200%.
Son adversaire recula, surpris par la manœuvre. Visiblement, personne ne l’avait prévenu qu’il pouvait désormais porter deux Keyblades sans l’aide du cœur de ses amis pour le soutenir. Dommage pour lui. Trois ans, des heures d’entraînements sous la tutelle de Cloud et Léon, et les souvenirs de Roxas lui permettaient pourtant d’y parvenir désormais. Son temps était limité – bien plus encore que lorsqu’il utilisait sa forme Suprême -, mais il allait se battre de toutes ses forces.
Parce qu’il pensait vraiment ce qu’il lui avait dit : Il n’allait pas se laisser vaincre.

D’un bond, Sora porta un premier coup. Ecrasant la puissante Fenrir contre la lame blanche de son adversaire. La garde de celle-ci changea immédiatement, prenant une forme très proche de celle d’Ultima dorée. Le Maître de la Keyblade se demandait à quoi ça pouvait correspondre. Depuis le début du combat, à chaque fois qu’il frappait, l’épée de son ennemi semblait réagir, changeant de forme selon son propre porte clé. Il semblait à Sora qu’il existait une certaine symétrie mais quant à sa signification…

Il tenta de forcer le passage, laissant ses réflexions la où elles étaient. Il devait se concentrer sur son combat, réellement. Son adversaire ne tremblait même pas sous le choc de son assaut.

- Tu es bien plus puissant que ce qu’on m’avait dit, commenta son rival, toujours caché sous sa capuche noire.

Bon sang, qu’est ce que ça avait tendance à l’énerver ces trucs. Pourquoi est ce qu’ils se sentaient tous obligés de cacher là-dessous ? Un peu de courage quand même, il ne pouvait pas être si horrible que ça ! Et puis mince, leurs parents ne leurs avaient jamais dit que c’était impoli de rester couvert en présence d’autres gens ?

Quoi qu’il en soit, Sora se dégagea d’un salto arrière, avant de repartir à l’attaque avec deux fois plus force. Il sauta et effectua un double coup rotatif, mais encore une fois cette étrange épée blanche à ses Keyblades, contenant l’énergie sans aucun problème. Mais loin de se laisser démonter, le jeune homme prit appui, se projetant vers les airs. Fort de cette position, il lança ses deux Keyblades, effectuant un double Diskobolos.

- Stop ! Ordonna le membre de l’organisation

Suivant la volonté de son adversaire, le temps s’arrêta autour de ses armes. Sora s’y attendait, ce n’était pas la première fois qu’il le faisait. Sa propre énergie magique autour d’Ultima rejeta immédiatement la magie via une vague de lumière autour d’elle. Il toucha enfin son adversaire vu le sang qui s’écoula de sa main droite.

Donc, il n’était pas invincible. Voila une bonne nouvelle.

- Miroir… Jolie utilisation d’une magie aussi désuète.
- Mais à ton service, j’en ai encore à revendre si tu veux.

Il reprit en main Ultima, passant d’un bond derrière son adversaire. Celui-ci se retourna immédiatement, parant le coup du Maître de la Keyblade. Sa prise fut moins sûre, aussi recula-t-il. Pile à côté de Fenrir. Sora se concentra, infusant la deuxième Keyblade de son pouvoir.

- Explosion !

Huit sphères blanches se mirent à tourner autour des deux Keyblades, prenant en tenaille l’homme à la capuche. Sora sourit, c’était fini maintenant, il ne pouvait en réchapper. Mais pour en être sur il leva son arme et cria « Orage [2] » tandis que trois arcs électriques tombèrent sur l’homme, créant un trou dans le sol par la même occasion.

- Victoire, souffla le maître de la Keyblade.

Chaîne Royale retomba doucement au sol. Sous cette forme, elle semblait aussi fatiguée que lui. Mais voir sa Keyblade sous sa forme primaire était toujours… réconfortant. En trois ans, elle avait été la seule à ne pas changer.
Il mit ses mains sur ses genoux et prit une bonne bouffée d’air. Bon sang que ça faisait du bien. Maintenant il lui fallait juste une énorme gorgée d’eau fraiche et tout irait mieux. Le jeune homme soupira avant de se redresser et s’avancer doucement, épuisé, vers sa Keyblade. Il s’apprêta à la prendre quand…
Il ne fit qu’entendre l’explosion derrière lui tandis que la salle du temple dans lequel il était s’illumina d’un rideau doré. Il écarquilla yeux.

Cette énergie… Il se souvenait. Trois ans auparavant, sur l’Archipel. Celle de Mythrim. Comment était-ce seulement possible ? Est-ce que l’homme qui avait provoqué tout ces malheurs avait un lien avec ce numéro XIII ? Ou est ce qu’ils n’étaient en faites qu’une seule et même personne ? Après tout, le soi disant Supérieur pouvait lui avoir menti, ou avoir eu l’envie de se jouer de lui, n’est ce pas ?

Il se retourna, s’attendant à découvrir le grand brun derrière lui. Pourtant, la silhouette s’extirpant du cratère n’avait pas l’air d’être celle de son ennemi juré. Il traversa le rideau de poussière, s’avançant d’un pas déterminé vers le châtain. Son long manteau était désormais à moitié déchiré, découvrant son visage.

Ce n’était pas le Supérieur. Déjà, il était plus petit. Mais il lui ressemblait énormément. Il avait la peau blanche, bien plus pâle que la sienne. Ses cheveux auburn étaient en batailles, trônant sur un visage juvénile.
Sora jugeait qu’il devait être un peu plus vieux que lui, la vingtaine ou quelque chose comme ça. Plus jeune que tous ceux qui s’étaient découverts jusque-là. Il lui semblait bien jeune pour faire partie d’une organisation de criminelles de cet ordre.
Et puis il y avait ses yeux…
Enfin un seul de ses yeux.
Vert comme une immense forêt, pas comme ceux de jade de Riku, plutôt d’un vert émeraude. Une couleur qui aurait pu être extrêmement belle si elle ne semblait pas si terne. Si… endormi. Son œil droit par contre témoignait bien de son éveil par contre. Il l’observait comme un prédateur s’apprêtant à fondre sur sa victime. Avec cet iris doré, qu’il avait vu trois ans auparavant pour la première fois sur son monde natal.

Sora se sentit immédiatement nauséeux. Il avait l’impression que sa tête tournait tandis qu’un grand filtre blanc prenait place devant ses yeux. Il secoua la tête, cherchant à se dégager de cette intense impression de malaise. Exactement comme il y a trois ans.

- Qui es-tu ? Demanda le châtain en cherchant à s’échapper de son trouble.

Il sembla débattre intérieurement pour savoir s’il devait répondre puis finit par dire.

- Pour le peu de temps qu’il te reste, tu peux m’appeler Glen, Sora.

L’instant suivant, il fut juste devant Sora. Son poing le frappa directement sur la joue, l’envoyant valser sur le côté. La force qu’il avait mit coupa le souffle du plus jeune. Avant même qu’il ne puisse réagir, ce fut le pied de Glen qui percuta son dos, le renvoyant de l’autre côté. Le plus jeune réunit toute sa volonté, il ne devait pas se laisser faire comme une poupée, sinon ça pourrait effectivement bien être son dernier jour. Il posa sa main par terre et se reprit d’une cabriole, atterrissant sur ses deux pieds. Comme il s’y attendait, Numéro XIIII réapparut devant lui. Cette fois, ce fut son adversaire qui fut cependant surpris. Le maître de la Keyblade lui décocha une droite en plein menton, renforcée par sa magie. Le second coup de Sora fut un direct du gauche, droit dans le visage de son adversaire. Il le repoussa avant de rappeler sa Keyblade.
Glen cracha du sang, l’essuyant de sa manche avant de se remettre en garde, plaçant son épée le long de sa jambe.

Les deux se toisèrent, calculant les angles d’attaque qu’ils avaient. Le Maître de la Keyblade vit cependant son adversaire perdre sa concentration quelques instants. Il écarquilla les yeux.

- Est-ce que vous êtes sûr que…

Il ferma les yeux, semblant contenir une certaine colère.

- Non, cela va sans dire, père. Mais je n’approuve pas.

Il releva la tête vers le châtain qui se demandait vraiment s’il n’avait pas à faire à un fou. Ou alors à quelqu’un qui communiquait pas télépathie avec une troisième personne qui les observait à des milliers de kilomètres de la comme si c’était aussi simple que respirer.

- C’est ton jour de chance Sora. Il semblerait que mon père tienne à ce que tu vives.
- Ton père… tu es le fils de Mythrim, souffla Sora, absolument estomaqué par ses propres mots.

Ça expliquait la puissance de ce type. Et aussi leur ressemblance. Mais… le Supérieur était donc ce genre de personne utilisant jusqu’à son propre fils pour arriver à ses fins ?
Et ce type, est ce qu’il venait de dire qu’il n’approuvait pas que Mythrim le laisse en vie ?

Glen sourit ironiquement devant ce que venait de dire le plus jeune.

- Enfin, tu comprends. Soit rassuré, ce n’est pas aujourd’hui ni par ma main que tu trouveras la mort. Mais tu vas souhaiter l’être, je vais te prendre quelque chose de précieux. Nous t’avons prévenu de ne pas t’opposer à nous ainsi.
- Si c’est mon cœur tu peux toujours courir.

Non parce que bon, il commençait à lui prendre la tête à tous vouloir le lui ôter. C’était le sien hein !

- Tiens… Maintenant que j’y pense, toi qui es le fils d’un génie du mal, tu vas peut être me répondre… Est-ce que si un sans cœur court très longtemps et très vite, il fait un arrêt cardiaque ? Demanda le Maître de la Keyblade en souriant de toutes ses dents à son adversaire abasourdi parce qu’il venait de lui demander.

Ah ! Il était comme ça hein, les longs combats, ça le travaillait trop, il avait besoin de se détendre un peu. Avant de reprendre de plus belle. Glen se retint de lui coller une bonne baffe. Parce qu’en plus, ce sale gamin se foutait de lui ouvertement. Il allait lui montrer de quel bois il se chauffait. Il tendit sa main vers Sora et une lumière blanche apparut juste au dessus.
C’est avec une certaine délectation – plutôt malsaine - qu’il observa la mine déconfite de son cadet.

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