J'écoutais tout à l'heure une chronique de Monsieur Plouf (https://www.youtube.com/watch?v=AkP-on718SQ) sur le jeu "The Last Guardian" développé par les mêmes studios.

Et j'ai HALLUCINÉ du nombre de défauts qu'il notait qui me semblaient familier, j'ai presque cru que la critique traitait exclusivement de SOTC à certains moments. En un mot : la place de l'aléatoire.

Ce jeu est mon favori, ma perle, toute catégorie confondues, en seconde place The Last of Us.

Tout l'intérêt du jeu se passe dans l'exploration, le sentiment d'immensité, d'oppression et de peur qu'insufflent les colosses. Tout prend place dans un cadre onirique, mystique, qui fait forcément appel à des rêves, des pensées que nous avons déjà eu.

Là où le jeu me rend rouge de rage, comme jamais je ne l'ai été devant un jeu, c'est pour le mode time attack, en hard.

Wander est une vrai loque dans la majeures parties des situations, le gyroscope est inexistant, il est impossible de naviguer dans des espaces étroits, tout simplement car notre protagoniste ne s'adapte pas suffisamment rapidement au changement de position des colosses. Cette direction artistique aux petits soins est gâchée par une interface obsolète : changement d'arme très peu fluide, lenteur de certaines animations, exagérations d'autres (les chutes scriptées lorsque vous montez les marches pour le 15ème colosse par exemple).
Le jeu retranscrit suffisamment ce sentiment d'impuissance, à la perfection, mais il en devient parodique quand dans des situations parfaitement anodines, calmes et sans tension, Wander perd soudainement l'équilibre, chute...

Les grabs sont aléatoires au possible, l'inertie est mal rendue, le personnage possède une sorte d'apesanteur exagérée lors de ses sauts, et il est impossible de se mouvoir correctement à l'horizontal.

Là ou le jeu me dégoûte par rapport au mode Time Attack, c'est qu'il n'y a aucune réelle difficulté, ou du moins elle est artificielle. Réduire les dégâts infligés par l'épée et la barre d'endurance nous pousse à user de méthodes non conventionnelles, laissant encore plus de place au hasard. Passer le 2ème colosse, la moitié du temps consiste à attendre que le colosse se déplace, lentement, se positionne, pour que nous puissions monter...

Me direz-vous, si ce mode t'enrage n'y touche pas, mais en réalité ce qui est triste c'est de voir le changement d'humeur que le jeu provoque intentionnellement. Les problèmes d'escalade, de collision, de secousses sont gommés dans nos premières parties par une immensité d'autres atouts : envie d'exploration, sentiment de solitude, observation du comportement du colosse, découvertes de nouveaux biomes, les courses au gré du vent dans les plaines...
Le mode Time Attack, lui pousse tous ces défauts, toute cette frustration à son paroxysme (charge d'épée annulée par un mouvement inexistant), tellement que je me suis surpris à jeter ma manette, tellement ce qui se passait à l'écran était absurde.

Il faut bien comprendre que si je m'emporte comme cela, c'est que j'y porte un intérêt tout particulier, qu'il m'a réellement touché et ému au plus haut point, j'ai énormément écris dessus, et je pense même en faire une review, comme Simon Puech a pu le faire pour The Last of Us.

Conclusion : Ne pas implémenter de mode challenge à des jeux qui ne s'y portent pas, en haussant artificiellement la difficulté en exploitant des faiblesses de gameplay.

SOTC se suffit à lui-même, jouer pour soi et pour le sentiment que transmet ce média, en faire une épopée personnelle qui résonne pour nous et nous seul. Ni multijoueur, ni score-ami à battre. Une relation privilégiée avec le jeu que je n'avais plus ressenti depuis The Last of Us.

Je publierai de manière sporadique les principaux objets de ma pensée plus tard

J'oubliais également les sauts lunaires, et la caméra aux fraises...