Bonjour à tous et à toutes !
Il m'arrive de temps à autre de surfer sur des forums ou de parler à des gens de la vision qu'avait Voltaire de Dieu et je vois que beaucoup se fourvoie. Dans l'idée générale, l'idée de Dieu chez Voltaire se résume à un maître horloger, soit, un Dieu qui n'a fait que créer le monde, le mettre en marche et ne s'y est plus intéressé. Cette idée vient surtout d'une lacune du système éducatif qui, selon moi, se contente de ce terme (horloger du monde) et ne pousse pas l'analyse (ou la lecture...) plus loin. On se contente de citer Voltaire comme un déiste ni plus, ni moins.
Pour moi, c'est complètement faux. Voltaire est déiste, certes, mais un déiste FORTEMENT CHRÉTIEN. Je veux dire par là que Voltaire ne s'est jamais contenté d'attribuer à son Dieu qu'une symbolique d'horloger mais qu'il était entouré d'inspiration chrétienne. Comme par exemple, dans sa lettre sur la Providence écrite à Rousseau suite au tremblement de terre (je crois que c'est un tremblement de terre, ma mémoire me fait un peu défaut) de Lisbonne où Voltaire écrit une longue complainte sur à cet événement tragique, doutant ainsi de la Providence, ou même de la simple existence d'un Dieu bon. Voilà pour moi la faille du système déiste voltairien. Son Dieu serait un maître horloger, bon, et providentiel. Et ce sont ces deux derniers termes qui me dérangent.
Alors voilà ma question : étant donné que je n'ai pas eu encore la chance de lire l'intégralité de Voltaire (actuellement je n'ai lu que Micromégas, Zadig, Candide et quelques lettres), donne-t-il une autre définition plus claire qu'un Dieu horloger et bon ?
Ma conception du maître horloger (et j'imagine que pour beaucoup elle sera ressemblante) est celle d'un Dieu ni bon, ni mauvais, qui met en place le fonctionnement du monde, sans s'en soucier, laissant l'homme libre de ses actes qui n'auront aucunes conséquences à l'avenir. Mais cette conception, de ce que j'ai lu de Voltaire, ne correspond qu'à l'idée que l'on prête à Voltaire de sa conception de Dieu, mais pas de la réalité. Ou du moins, pas de ce que j'en ai lu. :/
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P.S. Je m'excuse d'avance pour les fautes d'orthographe, j'ai une assez mauvaise écriture doublé d'une flemme à la relecture.
Voltaire ne croit pas vraiment en Dieu jusqu'à son lit de mort.
Et encore, même là on peut pas vraiment être sûr.
Pour lui, les dieux sont avant-tout un moyen de contrôle de ceux qui y croient. Et Voltaire trouve ca très bien : il conseille fortement aux dominants d'utiliser dieu pour manipuler les crédules.
Bah, une "fausse idée de dieu" c'est presque un pléonasme.
Sinon peut-être entend-il Par "dieu" l'ensemble des lois physiques ?
Voltaire a surtout critiqué l’église, les prêtres etc, c'est-à-dire l'organisation de la religion, qu'il juge obscurantiste. Il a une conception relativement individualiste de Dieu et de la religion, c'est-à-dire de donner une certaine liberté aux hommes de chercher eux-mêmes ce qu'ils veulent dans ces domaines, sans leur imposer une parole toute faite.
Mais Voltaire n'est pas un métaphysicien donc ce n'est pas son domaine de prédilection. Au contraire, il évacue la question théologique pour parler de politique.
"c'est-à-dire de donner une certaine liberté aux hommes de chercher eux-mêmes ce qu'ils veulent dans ces domaines, sans leur imposer une parole toute faite. "
Non, c'est un contresens total de la pensée de Voltaire.
Dans sa correspondance il explique qu'"Il est fort bon de faire accroire aux gens qu’ils ont une âme immortelle et qu’il y a un Dieu vengeur qui punira mes paysans s’ils veulent me voler mon blé"
Pour lui, la religion est avant-tout un moyen de contrôle du petit peuple ignorant par les élites.
Dans son Essai sur les mœurs et l'esprit des nations explique qu'"un pays bien organisé est celui dans lequel le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne."
Et la religion est un outil privilégié pour arriver à ce résultat.
Voltaire sur la fin de sa vie est devenu un théiste il combattait les idées athées du clan formé autour de Diderot,Baron Holbach,Naigeon.....
Il n'était pas chrétien, mais Déiste.
Pour être chrétien, il faut accepter que Jésus est le fils de Dieu, qu'on le veuille ou non.
Non seulement faut-il accepter qu'il est fils de Dieu, mais fait-il aussi admettre qu'il en est une autre forme, tout comme l'esprit sain.
Expression serait mieux que forme.
Merci à tous pour vos réponses, c'est très intéressant de lire tout ça.
''iLearsi Voir le profil de iLearsi
Posté le 23 octobre 2014 à 21:39:47 Avertir un administrateur
Il n'était pas chrétien, mais Déiste.
Pour être chrétien, il faut accepter que Jésus est le fils de Dieu, qu'on le veuille ou non.
Ça je le conçois tout à fait, et je soutiens qu'il est théiste. Seulement, un théiste dans une société fortement chrétienne, on retrouve (j'ai envie de dire : obligatoirement dès qu'on parle de Dieu) des notions chrétiennes dans ces idées sur Dieu. Mais je pense que Voltaire aurait pu pousser le vice plus loin en réfutant encore plus les idées de Providence et de bonté dans la conception de son horloger. Et que pour une majorité, j'ai l'impression que l'éducation classique de Voltaire oublie ces aspects et se contente d'une définition simple et athée''. Par athée, je pense bien sur; un horloger sans l'influence chrétienne qui est pourtant présente.
Mais merci encore pour ces éclaircissements, c'est un peu plus clair pour moi.
Reste que je trouve dommage que Voltaire n'ait pas poussé le concept de l'horloger à son paroxysme parce qu'il tenait une idée de Dieu presque plus cohérente que toutes les autres religions.
N'oublie pas que Voltaire était aussi un Franc Maçon à la fin de sa vie. Cette société à grandement influencé ses idéaux.
Et je rajoute que la religion chrétienne n'est pas la seule à être monothéiste.
Ce n'est parce qu'on subit l'influence d'une société chrétienne et qu'on récupère quelques-unes de ses idées qu'on est chrétien pour autant. D'ailleurs, tu as donné toi-même la réponse :
""Voltaire est déiste, certes, mais un déiste FORTEMENT CHRÉTIEN. Je veux dire par là que Voltaire ne s'est jamais contenté d'attribuer à son Dieu qu'une symbolique d'horloger mais qu'il était entouré d'inspiration chrétienne. Comme par exemple, dans sa lettre sur la Providence écrite à Rousseau suite au tremblement de terre (je crois que c'est un tremblement de terre, ma mémoire me fait un peu défaut) de Lisbonne où Voltaire écrit une longue complainte sur à cet événement tragique, doutant ainsi de la Providence, ou même de la simple existence d'un Dieu bon."" c'est bien justement parce qu'il ne croit pas à la "Providence" divine et à un un dieu de bonté qu'il 'est pas chrétien, mais déiste.
Il voit justement dans l'événement du séisme de Lisbonne la preuve de l'inexistence d'une bonté transcendante qui n'aurait pas autorisé une telle absurdité de ce produire.