Bonjour,

Les voyages se poursuivent, les projets aussi. Je suis ravi d’entamer aujourd’hui une nouvelle aventure avec vous. Elle fait suite à la précédente, Sur la piste des Incas et jusqu’au bout du monde, mais pas besoin d’avoir lu celle-là pour comprendre celle-ci. (enfin j’espère )
Cette nouvelle aventure s’est d’ores et déjà davantage étendue dans le temps que la précédente. Elle est encore en cours d’écriture et de vie. J’espère que vous prendrez plaisir à lire ces lignes et que vous serez une fois de plus nombreux :hap : à me suivre…

Bonne lecture,

Mandoulis

Jeudi 2 Janvier 2014

C’est une nouvelle aventure que je vais bientôt débuter. Une aventure sur les traces de mes ancêtres celtes.
Voilà quatre mois que je suis à la maison, cinq que je suis rentré de mon périple équatorien. J’avais repris le travail en cantine, juste pour dépanner et faire un peu de sous. Je me suis retrouvé dans une nouvelle école, avec une nouvelle équipe d’animation et de nouveaux enfants, je leur ai dit au revoir avant les vacances. Malgré sa brièveté, cet arrêt par l’école de la Nouvelle-Ville a été enrichissant. J’ai appris une autre manière de travailler, les gosses avaient un comportement différent de ceux avec lesquels j’avais déjà bossé. Je suis reparti avec d’autres mômes pour le séjour de Noël à Ludwigshafen, le même que celui que j’avais fait deux années auparavant. Cinq jours intenses de rires et de déconnades, de câlins et de potins, de galères et de chansons. Des adieux déchirants. Encore une fois. J’ai beau avoir l’âme d’un aventurier, je m’attache encore trop vite aux gens et, lorsque je les quitte, c’est dans la douleur.
Dois-je me présenter à nouveau ? Et bien soit. Cyril, vingt-cinq ans, originaire du pays de Lorient, breton 100% pur beurre salé, globe-trotter et animateur depuis toujours. Cet incurable virus du voyage qui me ronge, je l’ai attrapé en Octobre 2009, lorsque j’ai débarqué à Düsseldorf, en Allemagne, pour ma troisième année de licence de biologie. J’ai depuis essentiellement travaillé dans l’animation, avec enfants français et allemands, dans différentes structures, telles écoles, centres sociaux ou de loisirs, colos… J’ai voyagé à chaque fois qu’il m’était possible de le faire, principalement en Europe. Jusqu’en Octobre 2012, lorsque cet avion m’a porté jusqu’en terre sud-américaine. J’ai passé huit mois en Équateur, un en Colombie, de part les villes et les routes, les gens et les expériences, comme un véritable routard. Je suis quelqu’un de très ouvert d’esprit, au style de vie atypique et au look anormal. Parfois un peu réservé, je n’hésite néanmoins pas à aller au devant des gens. J’ai tout de même parfois besoin de mon petit moment de solitude, pour écrire, dessiner, ou lire. J’aime également cuisiner, marcher, faire de l’escalade… Lors de mes déplacements, j’aime découvrir l’histoire du lieu, les us et coutumes de ses habitants, je prends absolument tout en photo, afin de pouvoir plus tard le partager sur Facebook avec ceux qui n’ont pas la chance de vivre cela. Beaucoup de mes amis sont fiers de ce que je fais, et admirent mon courage et ma détermination face à l’inconnu. C’est au devant de ce dernier que je m’avance, un inconnu plongé dans le brouillard qui englobe l’île, un inconnu qui respire la nature et la bière, un inconnu irlandais…

Je viens de dire au revoir à Coralie, ma meilleure amie. Elle fait partie du cercle de connaissances appelé « Ludwigshafen », regroupant allemands et français rencontrés là-bas lors de mes participations au centre aéré avec les enfants allemands. Elle est actuellement assistante de français en Autriche. On s’est déjà imaginé une petite Saint Patrick au mois de Mars… ^^
Je ne dispose pas d’une multitude d’amis, et ils sont regroupés en « catégories » : les rares qu’il me reste de la fac, ceux rencontrés lors de mon année d’études à Düsseldorf, le centre aéré de Ludwigshafen, le groupe d’amis de mon frère, avec qui je traine beaucoup (il a 23 ans), ainsi que ceux avec qui j’ai lié connaissance sur deux forums internet, un de jeu vidéo Pokémon, et l’autre pour laisser courir sa plume, la Nouvelle-Ecriture, sans oublier mes sud-américains chéris… Chacun de ces groupes m’apporte quelque chose à sa manière, et je tente de garder contact avec tous, mais ce n’est pas toujours facile. Je poste régulièrement sur Facebook dans les quatre langues que je pratique, afin de faire connaitre à tous où j’en suis rendu dans mes tribulations. Je ne veux pas perdre ces liens qui me sont si chers.

Allez, cette fois-ci je vais essayer de suivre depuis le début !

Quelques petites fautes au passage :

"Et bien soit" Eh bien
"100 breton" Breton
"je l'ai attrapé en Octobre 2009" octobre
"jusqu'en Octobre 2012" octobre à nouveau ^^
"de part les villes et les routes" par
"un inconnu qui respire la nature et la bière" > niourf ! (non c'est pas une faute, ça m'a juste fait rire, mais flemme de tout bouger )
"regroupant allemands et français" Allemands et Français
"un de jeu vidéo Pokémon" un de jeux vidéos : Pokémon, ou un du jeu vidéo Pokémon mais là ça fait un peu bizarre ^^
"sans oublier mes sud-américains chéris" Sud-Américains

Voilà voilà, pas encore grand-chose à se mettre sous la dent pour l'instant question aventures, mais c'est une bonne entrée en matière et je trouve que ça te présente et te correspond assez bien J'attends de lire la suite de ton périple

J'ai un gros problème de majuscules apparemment
Merci pour les coquilles!

J'appelle ça la majusculite. Cela se soigne.

Allez Mandoulis ! Et n'oublie pas trop mes conseils s'te plaît ( :hap : ), en particulier privilégie toujours le "showing" au "telling". Par exemple, tu nous dis que tu es admiré pour ton courage face à l'inconnu ; tu n'avais pas besoin de l'affirmer ainsi, le seul récit de tes aventures peut nous en convaincre...

Fais confiance au lecteur, et n'aie pas peur, quitte à sembler prétentieux mais on s'en fout, de raconter ton histoire comme si tu étais le héros d'un bouquin d'aventure.

hap fail

Une épopée des origines, ça pourrait être super intéressant (quelles que soient les dites origines) si l'auteur joue le jeu et assume un certain type de narration :o)

Shayde qui met tout de suite la pression

Et on aura droit à des histoires croustillantes lors de ta découverte des haut-lieux bibitifs de Dublin ? (histoire de faire redescendre le niveau et la pression... enfin ça dépend quel genre de pression )

Ben va falloir que je me concentre sur les épopées d'un aventurier plein de courage, je suis pas sûr que ce que tu mentionnes puisse faire partie de son aventure...

Rooooh, mais l'aventurier plein de courage, ce n'est qu'une des facettes de ta (riche) personnalité, enfin

Vendredi 3 Janvier

Je devrais déjà être dans le ferry pour Plymouth, mais il a été annulé à cause de la météo. Je prendrai le suivant et dernier avant longtemps, demain soir. J’embarquerai au port de Roscoff, en Bretagne nord. Je vais tenter de vous retranscrire l’idée de ce voyage sur les traces des celtes. Depuis cet été déjà, j’avais décidé que je partirai pour l’Irlande. Pourquoi ? Mon anglais reste très scolaire, et je souhaite le fluidifier afin d’être quadrilingue. Pourquoi pas l’Angleterre dans ce cas ? Depuis que je suis tout petit, ma ville de Lorient résonne chaque été des rythmes de nos cousins celtiques. Irlandais, écossais, gallois, corniques, et habitants de l’île de Man, sans oublier tout ceux issus de la diaspora tels galiciens, asturiens, et acadiens se retrouvent dans mes rues pour un festival d’une dizaine de jours. J’en ai développé un fort attachement à ma Bretagne, comme en témoigne l’hermine tatouée sur mon poignet. Je souhaiterai donc visiter mes « cousins » de l’île verte, avec l’idée d’y faire un séjour de longue durée, job à la clé. J’ai longuement cherché, les derniers mois, un volontariat, un travail quelconque, une famille au pair, en vain. Il me sera plus facile de dénicher quelque chose sur place. Dans l’animation, le tourisme, les langues, ou bien en tant que serveur. Mon choix s’est porté sur Dublin, où les opportunités seront plus importantes. J’ai également commencé à chercher une chambre, mais en étant loin, ce n’est pas si simple…
Pas de bateau direct entre la Bretagne et l’Irlande en hiver, il me faut donc passer par la Grande-Bretagne. Je me suis dit que, tant qu’à faire, autant visiter un peu… J’irai donc faire un petit tour en Cornouailles, à l’extrême pointe sud-est de l’Angleterre, avant de remonter par le Pays de Galles et retraverser à nouveau la mer, cette fois pour l’Irlande. J’ai déjà déniché des couchsurfings un peu partout, il ne m’en manque qu’à Cardiff et Dublin. En espérant en trouver avant mon départ, pour avoir la conscience plus tranquille…

Samedi 4 Janvier

La traversée de ce soir est maintenue. Mon sac est déjà fait. J’angoisse très peu, bien que je n’aie toujours pas d’endroit où dormir à Cardiff et Dublin. J’ai envoyé d’autres demandes ce matin. J’ai encore regardé les annonces de chambres. J’essaierai d’en trouver une qui ne soit pas partagée, afin de pouvoir accueillir des surfeurs et surtout Coralie, qui serait fort intéressée pour venir à la Saint Patrick. Je vais essayer d’achever mon roman en langue allemande cet après-midi, afin d’avoir déjà ça en moins à emmener. J’ai trop hâte !!! =)

Me voici à bord de l’Armorique. Ma mère, mon frère et ma sœur sont venus m’accompagner jusqu’ici en voiture. Le ferry est tout simplement immense !!! Je m’imaginais un navire de la même taille que celui faisant la liaison avec l’île de Groix, face à la rade lorientaise, j’en étais loin. Je ne suis pas bon pour apprécier les distances, mais je lui donnerai cent mètres de long, il est impressionnant ainsi, éclairé de rares torches dans la nuit. À l’intérieur, les sièges s’alignent dans une ambiance feutrée, tout en moquette. J’ai vu des boutiques, un restaurant et aperçu une pancarte « cinéma ». Je doute de ressentir le moindre mal de mer dans le ventre de ce monstre. Il semble y avoir du wifi gratuit, je vais en profiter. Tout cela sent le commencement, tout cela respire l’aventure. Je suis bien, je suis heureux. =)

Dimanche 5 janvier

Il fait encore nuit, nous ne devrions pas tarder à arriver. Des sièges inclinables étaient mis à notre disposition, mais j’ai préféré dormir sur la moquette, comme la plupart des gens. Certains étaient même très bien équipés, avec matelas gonflable. Je risque d’avoir quelques courbatures et d’être fatigué toute la journée. Je regrette de n’avoir pu prendre le ferry de jour.

J’ai eu de la chance ce matin. Pas de pluie pour rejoindre le centre afin de prendre le bus pour mon premier couchsurfing. En premières impressions, je pourrais faire remarquer mon accent de merde, ainsi que ma désorientation face au sens de circulation des véhicules. Les réflexes acquis depuis tout petit, de regarder à gauche, puis à droite avant de traverser, n’ont plus cours. Nouvelle monnaie également, la chauffeuse du bus a souri quand il m’a fallu examiner mes pièces une par une…
J’ai rencontré Shiwei, étudiant en business chinois, vivant en cohabitation avec six autres…chinois ! Nous avons été faire un premier tour en ville, nous en sommes rentrés trempés. Un climat réellement pourri… Rien de tel qu’un bon déjeuner pour se remettre sur pieds ! Légumes sautés à la chinoise, avec piment qui arrache la gueule, riz et quiche lorraine. Un régal tout cela ! Les nuages semblaient s’être calmés, nous en avons profité pour réaliser une autre escapade. Cette fois-ci plus en périphérie, au milieu de maisons identiques alignées et jusqu’au bord du fleuve. Il nous a encore fallu nous changer en rentrant. Les chaussures et les fringues sont sur le radiateur. À quoi va-t-on bien pouvoir s’occuper d’ici ce soir ?

J’ai du mal à accrocher avec Shiwei. Il a passé sa fin d’après-midi sur l’ordi, moi aussi du coup, mais je n’osais pas trop entreprendre de nouvelles choses, ni commencer une partie de jeu quelconque, cela me semblait impoli. J’ai donc désespérément attendu l’heure du repas, luttant contre le sommeil. Il m’a ensuite montré des photos de ses différents petits périples en Chine. Cela aurait pu être très intéressant, mais les asiatiques prennent malheureusement tout et n’importe quoi en photo. Un peu fatigué de voir toujours les mêmes donc. Il n’a pas cours demain matin, nous aviserons de notre emploi du temps en fonction de la météo. Il est plus que temps d’écraser…

Lundi 6 janvier

J’ai toute ma journée à raconter. Je n’avais pas emmené mon magnifique carnet de route, par peur de la pluie. Mais la météo, bien que venteuse, est restée correcte. Après ma longue nuit de profond sommeil et un bref petit-déjeuner, Shiwei et moi-même sommes retournés sur la promenade du front de mer, avec plus de chance cette fois. Du petit port de plaisance au pied de la citadelle jusqu’aux anciens entrepôts de la Royal Navy, mes jambes seront passées par le parc de Hoe et les belles maisons de riches marchands. La mer était haute, les vagues s’abattaient sur les rochers en contrebas. Les habitants ont colonisé le moindre bout de caillou, dressant ici un restaurant, là un club de yacht, à cette saison presque engloutis par l’océan. En l’absence de plage, on trouve une piscine d’eau de mer, un bassin en arc-de-cercle faisant face à la Manche, communiquant avec l’océan. Mon hôte devant aller à l’université, j’ai poursuivi seul dans les ruelles du Barbicon, le vieux centre, et les voies piétonnes de la zone marchande. L’église de St Andrew fut une visite intéressante, d’autant plus que la boutique de l’édifice vendait des bouquins de seconde main. Me voilà donc avec « The light fantastic », de Terry Pratchett, en ma possession. Après quelques courses, je suis rentré à la maison, où j’ai téléchargé et légendé sur Facebook les photos de Plymouth ! Déjà ça de travail en moins ! Une petite douche et après, c’est cuisine !

Sympa, tout ça. Après, j'm'y connais pas assez dans le genre "carnet de voyage" pour livrer un commentaire constructif, j'passerai juste sur des mini-détails qui m'ont fait tiquer :

"rentrés trempés" V'là vraiment le genre d'assonance, pour moi, aussi brutal qu'une fracture de la cheville. A mon gout, "revenus trempés" passerait beaucoup mieux.
Certains "cela" me semblent rompre avec le ton général. Genre "un régal tout cela" que je lirais mieux "un régal tout ça", etc...

Sweet, à part ça

J'ai un réel problème avec cela/ça, parce que ça, c'est pas du langage très soutenu, du coup je ne sais jamais vraiment lequel mettre...
Tu peux me laisser un commentaire constructif en mode Monsieur-tout-le-monde si tu veux, pas besoin d'être expert dans le genre.
Merci pour ta lecture en tout cas!

Mardi 7 janvier

Je dors par terre, sur une grosse couette qui m’isole bien de la dureté du sol. Je me repose plutôt bien, malgré les rêves qui me hantent. Chaque nuit, ils se rapportent de près ou de loin à la quête de chambre et de job. Une autre recherche m’attend aujourd’hui : celle d’un appareil photo. Celui que j’ai actuellement a fait tout l’Équateur et s’en trouve fort fatigué. Les photos ne sont plus aussi nettes, les lumières sont floues. De plus, j’ai égaré le chargeur avant de partir, et celui que m’a filé mon frère ne semble pas vouloir fonctionner. Je vais donc faire péter la carte bleue ! Tout en restant raisonnable hein, j’ai juste besoin d’un appareil numérique de base…
Hier soir, Shiwei a cuisiné et j’ai fait un gâteau aux poires. Il était ravi, moi aussi. J’ai appris trois mots de chinois et lui ai montré des clichés de mes voyages en Amérique du sud, Allemagne, à Paris et ma Bretagne… Ça passe un peu mieux entre nous, mais il y toujours des moments de flottements. J’ai pu remarquer que les chinois font preuve à table de ce que nous, européens, qualifierions d’impolitesse. Ils boivent à grands bruits, mangent de la même façon, rotent sans s’excuser et collent leur bouche grande ouverte à l’assiette pour y enfourner le riz avec les baguettes.

J’ai déniché un appareil photo sympa pour soixante pounds (soixante-dix euros). Y’a un zoom, un retardateur et ça fait vidéo, c’est plus que suffisant pour moi ! J’ai également acheté mon billet de train de demain, pour la Cornouaille. Je partirai en matinée pour arriver à Truro, découvrir ce que la bourgade a à m’offrir et terminer en fin de journée à Penryn, où m’attend Jim, mon prochain hôte. Je vais rejoindre Shiwei pour visiter le musée de la ville et après, je retournerai tranquillement à la maison.

Après-midi couchrequests. Je n’ai pas encore expliqué le principe de Couchsurfing. C’est un site internet qui met en relation des voyageurs souhaitant rencontrer les locaux et vice-versa. Chacun offre ce qu’il a : un canapé contre un sourire ou des recettes de cuisine, un matelas gonflable contre une longue soirée de discussions. Il y a une réelle idée de partage derrière tout cela, pour rendre le monde meilleur. Une fois à Dublin, j’espère pouvoir passer de l’autre côté du sofa, et accueillir les gens à mon tour. J’ai passé mon aprèm donc, à chercher quelqu’un pour m’héberger à Cardiff, Lundi prochain, et à envoyer des demandes. Pas à n’importe qui non plus, faut que le profil me plaise, et faut écrire un message bien personnalisé.
Complètement à part, je me suis engagé dans un RP (Role Play) sur le forum Écriture. J’y suis retourné depuis début Décembre, la communauté est active et me plait. Qu’est-ce donc qu’un RP ? En fait, quelqu’un donne un contexte, et chacun va créer un personnage qu’il va faire évoluer dans ce-dit univers. Nous écrivons donc chacun notre tour un petit bout d’histoire. Pourquoi y ai-je pris part alors que je suis en voyage ? J’ai peur de ne plus pouvoir, à force de n’écrire que cela, faire que du carnet de route. Je tente donc de titiller ma plume sur un tout autre sujet afin d’en conserver sa polyvalence. J’ai déjà une idée d’interaction entre personnages avec un autre forumeur. Je travaillerai cela demain dans le train…

PLYMOUTH – PHOTOS 1 À 129
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Mercredi 8 janvier

Les hautes voûtes de la nef centrale baignent dans une lumière dorée. Le retable de marbre derrière l’autel est plongé dans une ombre claire. Un pasteur (ou un curé je ne sais pas trop…) fait son office, sa voix résonne parmi les colonnes soutenant l’édifice. C’est ma première cathédrale anglo-saxonne, et je la trouve très belle, épurée mais élancée. Vue de l’extérieur, la décoration était plus chargée, les tours nombreuses. La cathédrale de Truro trône véritablement au dessus des toits de la petite ville, capitale de la Cornouaille.
Je suis monté ce matin dans mon train plein de bonne volonté. J’ai vite déchanté quand le temps a commencé à se gâter. Pas de casiers à bagages à la gare, des trombes d’eau à l’extérieur. J’ai voulu tenter ma chance à l’office du tourisme, j’ai bien fait, elle a accepté de garder mon sac pour la journée. Ouf ! Je ne me serais pas vu vagabonder dans les rues avec tout mon barda… Je vais terminer mon tour de cette œuvre d’art religieuse avant de filer vers le musée de la Cornouaille. J’espère alors pouvoir vous en dire un peu plus sur la péninsule.

L’Histoire de la Cornouaille pourrait débuter en 5500 avant JC, lorsque la période glaciaire néolithique prend fin. Les eaux montent, la péninsule prend forme. Rien de bien intéressant par la suite, jusqu’en 43 après JC. Rome se lance à l’assaut de la Bretagne, les chefs corniques vouent fidélité à l’Empire, ce qui leur permet de conserver leur place. En 410 les Empereurs quittent l’île, leurs vastes possessions se déchirent. De 450 à 655, la Cornouaille se trouve sous l’autorité du royaume de Dumnonia, centré sur le Devon et Exeter. Les rois du Wessex y mettront fin, la religion chrétienne arrive dans la péninsule. Les Normands débarquent en 1066, dressant de nombreux châteaux. Le Duché de Cornouaille est fondé en 1337 par Edouard III. Le prétendant au trône en sera désormais toujours le duc (donc aujourd’hui, c’est Charles). Les années 1400 à 1600 sont turbulentes pour la région, qui se soulève à plusieurs reprises contre la couronne britannique qui tente de lui enlever le peu d’autonomie qui lui reste. Lors du passage au protestantisme, la population refusera les nouveaux livres de prière en langue anglaise, parce qu’ils ne parlent que le cornique… Les inventeurs locaux furent légion à la révolution industrielle, ne laissant pas ce petit bout de terre reculée à la traîne derrière Londres. Le train y apporte les touristes, dont le flux est stoppé net en 1914. C’est surtout la deuxième guerre qui touchera durement le duché. Villes bombardées, troupes américaines stationnées, population évacuée… L’après-guerre verra un « sursaut celtique » de la Cornouaille, cherchant à retrouver sa langue et ses traditions, pour le plaisir des touristes. Sympa cette exposition, mais je regrette fortement qu’il n’y soit fait nulle part mention du peuple celte et de son arrivée dans la péninsule. Ce n’est donc pas aujourd’hui que je ferai le lien entre Cornouaille et Bretagne…

La voiture file sur le bitume défoncé, évitant les nids de poule et les flaques d’eau. Les phares tentent de percer la profonde obscurité qui nous entoure. De hauts talus bordent la route, offrant le gîte aux mousses, fougères et autres petites plantes. De larges troncs prennent racine sur ces murets végétaux, obstruant la vision du moindre carré de paysage. Les branches s’élancent à la rencontre de leurs voisines d’en face pour former une voûte dénudée au-dessus de nos têtes. Un autre virage, la voie se resserre, notre véhicule a tout juste la place pour continuer. La nature semble nous tenir en son sein, je me sens étouffé. La nuit nous absorbe dans sa sombre étreinte, autre virage. Des lumières apparaissent, un bâtiment se dresse là. C’est un pub, le pub où nous allons passer la soirée. J’ai pu y écouter les locaux qui avaient emmené leurs instruments devant un verre de whisky. Ces airs corniques joués au violon m’ont replongé dans mon festival interceltique. C’est comme si j’y étais, en mieux. Une excellente fin de journée grâce à Jim !

TRURO – PHOTOS 130 À 185
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=703532126337841&set=a.699655813392139.1073741858.100000431798464&type=3&theater

Jeudi 9 Janvier

Le temps est superbe. Un grand soleil joue à cache-cache avec les nuages, teintant l’horizon de bleu. Un vent froid souffle néanmoins du sud, mais n’apportera pas de pluie aujourd’hui. J’ai profité de cette accalmie du climat pour me lancer dans une micro-randonnée vers Falmouth et la ligne côtière vers le septentrion. Jim vit à Penryn, à une demi-heure de pattes du port vers l’ouest. J’en suis parti ce matin, ai vu le peu qu’il y avait à voir à Falmouth avant de poursuivre sur la presqu’île de Pendennis. Je viens de pique-niquer au pied du château, face à la Manche et à un paysage de carte postale. Je vais poursuivre mon agréable promenade sur le sentier de bord de mer, et ai dans l’idée de rentrer en stop après. Il me faudra passer faire quelques courses, c’est moi qui fait à manger ce soir !

Je me sens comme chez moi. La même plage de sable, tachetée de goémon échoué. Les mêmes coquillages, les mêmes murs pour éviter que la rue au-dessus ne s’effondre lors des tempêtes. Les chiens se disputent une tige de laminaire, les mamans promènent leur petits garçons et moi, moi j’écris, en pensant à ma Bretagne chérie. Je ne regrette pas d’être venu.

J’ai parcouru le dernier tronçon beaucoup plus lentement, le chemin étant assez gadoueux. J’ai atteint Maenporth, une petite plage sympa cernée par les rochers. Il est un peu plus de quatorze heures, je pense que je vais prendre le chemin du retour. J’en ai pour deux heures avec le prochain tronçon de sentier, donc je préfère ne pas m’y aventurer vu que la nuit tombe tôt. De plus, la route pour Falmouth est coupée, il me va donc falloir faire un détour dans l’autre sens, et en stop ! Je vais bien voir ce que cela donne !