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Sujet : Synthèse sur l'Afghanistan socialiste

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le_litchi01 le_litchi01
MP
Niveau 49
30 octobre 2014 à 12:04:54

Chalut!

Il m'est venu à l'idée, puisque j'ai encore pas mal de temps libre ces vacances, de rédiger une synthèse sur l'Afghanistan dit communiste, afin d'aider à une meilleure compréhension de ce pays par les membres de ce forum qui n'auraient pas eu l'occasion de s'informer sur cette période, essentielle pour comprendre les enjeux d'aujourd'hui, dans ce pays magnifique mais hélas meurtri. Je conseille fortement la lecture du livre "Le Royaume de l'insolence" de Michael Barry, ainsi que d'un article paru dans "Manière de voir", du Monde Diplomatique, il y'a déjà un certain temps il me semble.

I/ Rappel historique

L'Afghanistanest un pays montagneux peuplé de diverses ethnies: les Pashtounes, l'ethnie majoritaires, au Sud du pays, les Hazaras, la seule ethnie chiite, au centre, les Tadjiks, au Nord, les Ouzbeks, au Nord Est. L'énumération des différents peuples occuppe d'ailleurs la majeure partie de l'hymne afghan actuel: http://www.youtube.com/watch?v=Gs9y-P0FdOo
On pourrait penser, en voyant cette diversité, que l'Afghanistan est un Etat composite créé par les occidentaux. Hors il n'en est rien, du moins pas directement.

L'Afghanistan s'est constitué en effet en opposition aux grands empires voisins. Les clans afghans, tantôt vassaux, tantôt ennemis, ont dû depuis le XVè siècle composer avec les puissants empire "de la plaine", à commencer par les empires perses et moghol. L'unité politique de l'Afghanistan est réalisée au XVIIIè siècle. Le clan Ghilzai dirigé par Mir Weis après une querelle contre son vieux rival le clan Abdali, rivalité sur laquelle jouait le pouvoir suzerain perse, représenté alors en Afghanistan par un prince Georgien, se libère de la suzeraineté du Shah. Son fils part ensuite à la conquête de la Perse et se fait couronner Shah. Mais son empire ne lui survit pas, et est renversé par le conquérant Turkmène Nader Shah, qui compte parmi ses lieutenants un prince Abdali, Ahmad. A la mort de Nader, Ahmad s'empare d'une parie de son butin, qui lui permet de devenir à son tour un chef de guerre puissant, et de régner sur un territoire beaucoup plus étendu que l'Afghanistan actuel. Cette construction politique, comme nombre d'empires éphémères, aurait pu s'effondrer deux générations plus tard, mais survit de par sa position d'Etat tampon entre les deux nouveaux empires de la région, qui ne sont cette fois plus musulmans: l'Empire Russe et l'Empire Britannique.

Au cours du XIXè et du début du XXè siècle, l'Afghanistan connaitra un certain nombre de crises politiques et sombrera dans le chaos, mais il tiendra tête aux deux empires et repoussera même les Britanniques au cours de trois guerres, dites "guerres afghanes". La monarchie Afghane fait figure de bouclier de l'Islam face aux infidèles.
Le "grand jeu" auxquels se livrent Britanniques et Russes en Asie centrale verra néanmoins l'Afghanistan amputé d'un certain nombre de territoires, en particulier la région pashtoune de Peshawar, dont les risques de revendications par les Afghans ont peut-être joué dans la politique pakistanaise au XXè siècle.

II/ Naissance des partis communistes.

Le communisme afghan ne doit pas être compris comme une entreprise utopiste, une volonté démiurgique de la part d'idéalistes fous, mais doit être replacé dans le contexte afghan du XXè siècle, marqué par une forte opposition entre un Afghanistan urbain avide de modernisation et d'occidentalisation et des campagnes où perdurent les structures claniques et le poids de la religion, rétif au changement.

La figure de la modernisation afghane est sans contexte le roi Amanullah (ou Amanollah) qui prend le pouvoir en 1919 et bat la même année les anglais lors de la troisième guerre anglo-afghane. Ce souverain, influencé par Atatürk, veut lancer une modernisation radicale du pays, rendant facutatif le port du voile pour les femmes, et envisageant même de leur donner le droit de vote. Il établit des relations diplomatiques avec la jeune Russie soviétique.
Mais il veut aller trop vite et trop loin, il est chassé en 1929 par une révolte soutenue par les britanniques. Un bandit Tadjik, surnommé "Batcha-Saqao", le fils du porteur d'eau, règne de manière éphémère sous le nom d'Habibollah II (les adversaires de Massoud n'hésiteront pas à faire le rapprochement, Habibollah étant le seul souverain Tadjik ayant régné à Kaboul). Le général Nader, soutenu pas les Britanniques, est finalement reconnu comme roi.

Au cours du XXè siècle, l'Afghanistan de Nader puis de son fils Zaher Shah continuera de se moderniser lentement, sachant jouer surles rivalités entre les puissances Soviétique et Britannique, puis américaine, tentant de maintenir de bonnes relations tant avec l'un qu'avec l'autre.

C'est dans ce contexte qu'apparaissent des partis communistes, notamment le PDPA, Parti Démocratique Populaire d'Afghanistan. Mais celui-ci ne tarde pas à se diviser en deux branches, nommées en fonction de leurs journaux respectifs: le Khalq ("Peuple") et le Partcham ("Drapeau").

On constate curieusement que les chefs du Khalq sont issus du clan Ghilzai, et ceux du Partcham du clan Dorrani ("la perlée"), l'ancien clan Abdali, le clan royal.

De plus, les leaders du Khalq sont des gens issus de milieux modestes ayant reçu une éducation. On peut comprendre que des jeunes hommes éduqués mais perdus dans une société saturée de tradition et de sacré aient trouvé salutaire la cause révolutionnaire. D'autres jeunes intellectuels de cette époque se tournent déjà vers la révolution islamiste.

Les leaders du Partcham, au contraire, sont issus de la bonne société de Kaboul, parlant persan. Babrak Karmal, qui sera le président désigné par les Soviétiques, est l'amant de l'épouse du complaisant médecin de la famille royale.

Notons qu'il existe également un parti maoiste, Sholah ye Djawed, "la flamme éternelle", créé dans le centre et le Nord. Cela s'explique peut-être par le fait que l'Union Soviétiques est ennemie du Pakistan, et pourrait donc appuyer les revendications de Pashtounes du PDPA à récupérer les territoires Pashtounes appartenant au Pakistan, alors que la Chine maoiste est en bon termes avec le Pakistan, d'où le soutien des minorités du Nord, qui ne souhaitent pas un pays dominés par les Pashtounes.

le_litchi01 le_litchi01
MP
Niveau 49
30 octobre 2014 à 12:05:31

La suite arrive d'ici peu.

le_litchi01 le_litchi01
MP
Niveau 49
30 octobre 2014 à 12:50:38

III/ L'expérience révolutionnaire.

En 1973, le roi Zaher Shah est renversé par un membre de sa famille, Daoud Khan, qui instaure une République dictatoriale.
I est soutenu dans un premier temps par les communistes, qui occupent certains postes importants, notamment dans l'armée. Certains diront que Daoud a fait rentrer le loup dans la bergerie.

En 1978, l'assassinat de Mir Akbar Khaibar, membre de premier ordre du Partcham, déclenche une vive réaction des communistes, qui manifestent en masse. On n'a jamais su qui était à l'origine de l'assassinat: Daoud lui-même ou Hafizullah Amin, l'un des leaders du Khalq?
Quoi qu'il en soit, Daoud se rend alors compte de la dangereuse influence des communistes. Il fait arrêter plusieurs membres du Parti. Mais les arrestations se font plutôt mollement, et Amin parvient à organiser un soulèvement militaire. Prévu depuis longtemps, celui-ci est un succès total. Daoud et sa famille -le plus jeune enfant a trois ans- sont massacrés.

Un nouveau régime, la République Démocratique d'Afghanistan, est proclamé. Le gouvernement est alors dominé par le Khalq, Babrak Karmal étant alors envoyé comme ambassadeur à Prague.
Le président est alors Nur Mohammad Taraki, et le drapeau est le suivant: http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Flag_of_Afghanistan_(1978-1980).svg?uselang=fr

Le parti communiste se lance alors dans une modernisation à marche forcée, mais se heurte bien vite à la réticence de la population.
En répartissant les terres mais pas l'eau, élément central du système clientéliste traditionnel, il montre en outre son ignorance du pays.

L'armée fond sous l'effet des désertions, des révoltes ont lieu, déclenchées par le mépris du pouvoir à l'égard de la religion. Les rebelles viennent s'ajouter aux islamistes qui combattent depuis la prise de pouvoir de Daoud.

Très vite, le régime bascule dans l'horreur, les opposants sont horriblement torturés. La situation se dégrade.

Le régime de Taraki s'était entièrement aligné sur le pouvoir Soviétique et lui avait permis d'établir des bases militaires dans le pays. Mais l'URSS rechigne à intervenir directement dans le pays, bien qu'elle soit contrainte à plusieurs reprises d'intervenir ponctuellement pour mater des révoltes militaires mettant en péril le régime. Après une visite en Union Soviétique, Taraki se met d'accord avec les responsables soviétiques pour éliminer Amin et lui faire endosser toutes les erreurs du régime. Mais celui-ci a vent du projet et tue Taraki.

Les Soviétiques décident alors d'intervenir pour de bon en Afghanistan et envahissent le pays.
Amin est abattu, comme Daoud avant lui, après s'être retranché dans le palais présidentiel.

Force est de constater que l'invasion soviétique a en fait mis au pouvoir un régime bien plus modéré, comme en témoigne le nouveau drapeau: http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Flag_of_Afghanistan_(1980-1987).svg?uselang=fr
Les couleurs sont celles du drapeau de la monarchie, bien qu'elles soient réinterprétées (le rouge est bien évidemment associé au socialisme). L'étoile rouge est présente...au-dessus d'un Coran ouvert!

Cela ne fait en rien faiblir les rebelles, qui s'activent contre l'occupant étranger.

La suite est connue: le Pakistan et les Etats-Unis favorisent les islamistes les plus radicaux parmi les révoltés (Islamabad ne veut pas d'un Afghanistan organisé à ses frontières), pendant que l'Armée Rouge se livre aux pires exactions.
La stratégie de contre guérilla soviétique s'avère au début payante, d'autant plus que les rebelles se battent parfois plus souvent entre eux que contre les soviétiques.
Tout change en 1987, avec l'arrivée des missiles Stinger américains. L'Armée Rouge perd son principal avantage, la maitrise du ciel.

Gorbatchev décide du repli des forces Soviétiques d'Afghanistan, qui prend effet en 1989.
Dans le même temps, un nouveau gouvernement a vu le jour. Il est dirigé par le membre du Partcham Muhammad Nadjibollah (ou Nadjibullah). Celui-ci est un ancien responsable des tortures, mais s'affiche comme un modéré. La nouvelle constitution est placée sous le patronnage "d'Allah le bon et miséricordieux". L'étoile rouge est supprimée du drapeau, le PDPA rebaptisé Watan ("Patrie"). Le régime n'a plus rien de communiste, mais veut s'affirmer comme nationaliste et musulman.

Force est de constater qu'il tient jusqu'en 1992.
Cela peut s'expliquer: avec le retrait des forces soviétiques, mais le maintient d'un soutien financier et logistique, "Nadjib" peut s'affirmer comme le défenseur de l'indépendance nationale contre le nouvel ennemi étranger, le Pakistan.

D'autant qu'il a acquis une certaine popularité, même parmi ses ennemis (Barry cite un moudjahidin qui aurait dit de lui: "il est comme une vieille prostituée, je l'aime mais je ne peux pas m'afficher avec lui").

Mais la fin de l'URSS et de son aide militaire scelle le sort du régime et des projets de réconciliation nationale de Nadjibollah.

Un chef militaire communiste ouzbek afghan, Bachir Dostom (qui n'a pas cessé de changer de camp depuis), coclut un accord avec le modéré Ahmad Shah Massoud, chef militaire des rebelles Tadjiks, qui peut renverser le régime de Kaboul.

Vous connaissez la suite de l'histoire...

Pseudo supprimé
Niveau 10
30 octobre 2014 à 13:05:39

Quel bordel...
Merci Litchi, très intéressant.
Je serais curieux de savoir quelles sources tu as utilisées pour rendre ta dissertation.

le_litchi01 le_litchi01
MP
Niveau 49
30 octobre 2014 à 13:11:13

"Le royaume de l'insolence" de Michael Barry. Il s'agit d'un livre écrit pendant l'occupation soviétique et remis à jour plusieurs fois depuis (on peut voir les espoirs et les désillusions de l'auteur, et la dernière partie critique ouvertement le rôle du Pakistan et la politique étrangère américaine en général). Michael Barry a été membre de MSF et s'est rendu plusieurs fois sur place, s'est un témoin privilégié.

Il y' a aussi un excellent article de Manière de Voir, le magazine du Monde Diplo, mais je ne sais plus dans quel numéro.

Sinon, pour ce qui est de l'évolution du drapeau, l'article de Wikipédia est très bien fait.

neocons neocons
MP
Niveau 10
30 octobre 2014 à 13:33:31

Hum tu aurais pu parler de la dgse et de son programme afghan aussi (moins décisif certes)
MAis sinon très belle synthèse, même si tu décharges trop la barque de l'urss à mon gout
Mais tu fais bien de rappeller que les afghans dans le projet russe à la base ne devaient pas etre annexés mais devenir une finlande bis
C'etait la première fois que l'armée rouge sortait de sa sphère d'influence pour envahir un etat souverain depuis 1945 c'etait à noter :hap:
Mais l'importance de cette intervention est surtout le role qu'elle a joué dans l'effondrement de l'empire et je trouves que tu omets cela et aussi l'echec pathétique qu'elle a été.
De plus tu omets le fait que si l'urss a soutenu un régime modéré une fois amin tué, elle soutenait aussi à bout de bras taraki qui était passablement stupide et ne l'a pas poussé vers une négociation vers la rébellion avant 1979.L'urss en encourageant la ligne dure des communistes de taraki a attisé la rébellion c'est indéniable .
Et le role de l'iran est omis aussi tant dans l'intervention que dans la chute de daoud

Geekas Geekas
MP
Niveau 10
30 octobre 2014 à 14:03:51

Ton topic est vraiment très instructif, Le Royaume de l'insolence est effectivement, aux yeux de beaucoup, le meilleur livre historique français sur l'Afghanistan, un pays qui est fascinant, et surtout qui s'intègre parfaitement dans ce processus global de regain de l'islamisme radical de la seconde partie du XXe, dans l'utilisation d'un Islam politique à la fois guerrier et fédérateur. C'est sur cette terre que naîtra le premier jihad moderne, avec toutes les conséquences que cet événement a engendrées.

L'Afghanistan est un pays empêtré dans un traditionalisme tribal forcené.

On remarque que les tentatives trop brutales de modernisation de cette société segmentaire, malgré des effets qu'on a pu ressentir dans les grandes villes, ne parvinrent jamais à atteindre les campagnes totalement hermétiques aux réformes.

Pire, elles ont engendré un extrémisme instrumentalisant la religion, qui paradoxalement dans une obsession exacerbée de conserver les traditions, les ont ébranler.

On le constate avec Amanullah et sa volonté d'occidentalisation par des mesures un peu trop brutales qui ont provoqué sa chute.

Habibullah Ghazi se revendiquait d'un islamisme radical découlant du hanbalisme (Alors que l'école majoritaire en Afghanistan est l'école hanafite, c'est une donnée fondamentale pour comprendre son histoire et ses évolutions) semblable aux talibans ou du Hezb-e-Islami de Hekmatyar.

Même phénomène avec les communistes, phénomène qui est à chaque fois exacerbé par des ingérences étrangères. Britanniques, puis Pakistan et USA.

Une telle modernisation impulsée par les élites peut se faire sous le prisme de la nation comme facteur fédérateur, permettant une certaine adhésion de la population. Or il est très compliqué de parler de nation dans une société divisée, fragmentée en clans, ethnies, et même religions.

Le PPDA a accumulé les erreurs. Sans parler de ses luttes internes et de son inexpérience du pouvoir qui se fera très largement ressentir, il sous-estime totalement le poids culturel de la société et ne prend pas en considération les aspirations de la population. Il tente d'appliquer des théories socialistes qui ignorent totalement l'infrastructure sociale afghane, et les spécificités historiques et économiques de ce pays.

Par exemple la réforme agraire. La culture afghane, renforcée par des interprétations musulmanes, donnent un aspect quasiment divin à cette répartition riches/pauvres, et entraînent intrinsèquement un grand respect des paysans à l'égard des grands propriétaires. Cette réforme ne pouvait qu'être mal reçue.

Mais le pire c'est que le PPDA a essayé d'imposer ses réformes par la force à une population très réticente. En lançant sa politique secrète, le KHAD le gouvernement a imposé une véritable politique de terreur qui neutralisa le peu de soutien populaire restant.

Les factions moudjahidin (en particulier les plus radicales) ont très vite reçu un soutien considérable, du Pakistan, de l'Arabie Saoudite, de l'Egypte, de la GB, d'Israël, Iran et bien sûr des USA.

Ce qui est assez paradoxal est que les atrocités du régime et l'invasion soviétique ont fait naître un véritable sentiment patriotique dans la population. Les ethnies s'unissent, sous un Islam politique fédérateur lié à un certain patriotisme(le PPDA étant vu comme des athéistes, les islamistes ont volontairement exagéré l'aspect anti-religion)

Et c'est justement ça qui est passionnant dans l'histoire de l'Afghanistan, cette volonté de lutter contre des réformes imposées par la coercition dans un souci de conservation des traditions conduit à une réorganisation sociale de l'Afghanistan.
Les identités locales s'effacent pour laisser place aux identités politiques et idéologiques, phénomène accentué par les mouvements de population, le mélange etc... Surtout le wahhabisme, grâce aux combattants d'Arabie Saoudite dont Ben Laden et son "père spirituel" Abdallah Azzam, pénètre la société afghane (ce qui n'arrangera pas la situation.)

Ainsi en Afghanistan, le rapport à la religion évolue. L'Islam n'est plus seulement vu de façon transcendante, qui transcende les individus, de haut en bas pour faire simple, mais se répand de façon horizontale dans la société et devient réellement politique.

Comme tu l'expliques bien, Najibullah tente une politique de réconciliation nationale, niant même le caractère communiste de son régime, mais il est déjà trop tard.

Bien sûr le critère ethnique ne disparaît pas et revient en force quand les moudjahidin prennent Kaboul, échouent à si ce n'est implanter un embryon d'état, et commencent à s’entre-tuer allègrement. Paroxysme des ingérences étrangères, les pays choisissant chacun son groupe armé, et jouant un jeu dangereux que personne ne parvient véritablement à maîtriser.

Le Pakistan choisit Hekmatyar qui échoue, puis les talibans, aidé par les américains... Ils "gagnent", mais le goût de la victoire s'avérera très amère. Pour les deux pays. Et surtout pour l'Afghanistan, pays en guerre depuis plus de 30ans.

le_litchi01 le_litchi01
MP
Niveau 49
30 octobre 2014 à 14:06:37

Hum, je n'ai pas eu l'impression d'avoir un biais pro communiste pourtant :hap:

En effet, l'URSS a soutenu le régime de Taraki en intervenant pour mater des rébellions à Herat puis à Kaboul même (c'est le principe de "l'irréversibilité révolutionnaire", on ne peut pas lâcher un régime communiste), qui visaient à rétablir un régime musulman et neutre.

Il est certain que la guerre d'Aghanistan a achevé de clouer le cercueil de l'URSS. Mais je reste du point de vue Afghan.

Quand au rôle de l'Iran, je l'ignorais. Pourrais-tu m'en dire plus?

Geekas Geekas
MP
Niveau 10
30 octobre 2014 à 14:08:01

les ont ébranlées*
sa police secrète, le KHAD *

le_litchi01 le_litchi01
MP
Niveau 49
30 octobre 2014 à 14:10:21

(précision: je répondais à Neocons)

Geekas Geekas
MP
Niveau 10
30 octobre 2014 à 14:16:26

Oui, d'ailleurs je ne savais pas que l'Iran était impliqué dans la chute de Daoud.

Je sais que Daoud a eu une politique étrangère déplorable en voulant plaire à tout le monde.

Il prend ses distances avec l'URSS qui a pourtant soutenu son coup d'état, il se rapproche du Pakistan, des Etats-Unis et de l'Iran. Mais il se rapproche également de l'Inde, ce qui conduit le Pakistan à se méfier de lui, et fera tout pour que les américains ne se rapprochent pas trop de Daoud.
Et en se rapprochant avec le Chah d'Iran, il provoque une très grande méfiance de l'Union Soviétique.
Sans parler des pachtounes qui cessent de soutenir Daoud quand ce dernier se rapproche du Pakistan (conflits frontaliers régions pachtounes etc...)

neocons neocons
MP
Niveau 10
30 octobre 2014 à 14:23:14

Quand au rôle de l'Iran, je l'ignorais. Pourrais-tu m'en dire plus?
:d) Ben déja daoud avait pour intention de se rapprocher du shah d'iran c'est ce qui a causé sa perte en grande partie.
Ensuite la stratégie soviétique en iran tu la connais peut etre, après une tolérance vis a vis du shah , les sovietiques ont soutenu implicitement la révolution des barbus et à l'aide entre autres d'agents à eux infiltrés ont permis la célèbre prise d'otage.
Et pour les stratèges du kremlin consolider un afghanistan attacher à l'urss était une condition essentielle pour peser sur l'iran surtout que le chef de la diplomatie russe gromyko était intimemement convaincu d'une intervention américaine en iran suivi d'une guerre civile ou l'afghanistan servirait de bases arrières aux rebelles iraniens pro sovietiques.Le problème c'est que.... l'administration carter et reagan n'en a jamais eu l'intention et que c'etait juste une fuite en avant agressive.

le_litchi01 le_litchi01
MP
Niveau 49
30 octobre 2014 à 14:23:22

Il me semble que Daoud avait même tenté de négocier le retour des régions Pashtounes du Pakistan, alors même que le président pakistanais de l'époque en était issu!

IamEdward IamEdward
MP
Niveau 10
30 octobre 2014 à 15:29:18

Merci beaucoup Litchi, grâce à toi j'en sais plus sur le cimetière des empires.

Tu as vu "Le guerre selon Charlie Wilson" ?

frede69 frede69
MP
Niveau 10
30 octobre 2014 à 15:37:23

ce topic permet de comprendre la situation actuelle de ce pays fort intèressant.

le_litchi01 le_litchi01
MP
Niveau 49
30 octobre 2014 à 17:55:29

Tu as vu "Le guerre selon Charlie Wilson" ?

:d) non pas du tout

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