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Sujet : Technocratie : Viable ou pas ?

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JeanJean-Astuce JeanJean-Astuce
MP
Niveau 8
19 octobre 2014 à 11:18:23

A mesure que je me renseigne, je trouve la technocratie une forme politique plus viable que la démocratie.
On peut prendre des comparaisons simplettes comme "Est-ce au peuple de choisir par vote quel médicament un malade va prendre ? Non c'est aux médecins car il est normal que ceux qui ont le savoir décident."

Tout ça est parti d'une réflexion autour de l'euthanasie. On demande l'avis de personnes incompétentes (ce qui n'est pas un mal en soi, je suis également incompétent dans ce domaine), car jamais confronté personnellement à ce sujet là. Il faudrait demander aux personnes atteintes (ou qui ont été atteintes) de maladies lourdement handicapantes et aux médecins.
Je prend l'exemple de la médecine car c'est mon registre, mais on peut étendre la réflexion à l'énergie (gaz de schiste, nucléaire), l'agriculture (modèle agricole, OGM...) etc.

Cependant, je ne pense pas qu'il faille une abolition de la classe politique (j'entends par là dirigeant, que ça soit chef d'entreprise, d'état...) car on doit rester dans un système un tant soit peu compétitif. Mais je tendrai plus à une diminution du pouvoir politique au profit du pouvoir technique.
Il faut rester dans un système libéral et capitaliste garantissant une compétitivité galvanisante assurée par la classe politique (comme c'est le cas actuellement), mais où cette dernière reposerai sur les conseils d'une élite technique.
Je ne crois pas non plus à une fusion entre état public/privé car le privé étant le lieu de conflits naturels (compétitivité entre entreprises), le public,lui, vise à une harmonie de la société. Un rôle de "médiateur", là encore, assuré par une élite d'économiste (pour l'économie) et d'autres élites (je sais que ce mot n'est pas apprécié pour son côté condescendant mais il faut le prendre sans préjugé sinon on ne réfléchit pas vraiment à ce que pourrait donner une technocratie).

Je précise que je n'ai que TRÈS PEU de connaissances en politique / économie, que je ne sais pas si ça peut être viable en terme de politique étrangère (mais je suppose que oui vu que la Chine est par certains aspects une technocratie - on peut faire de la technocratie sans être comme la Chine).
Donc si vous voulez démonter ma belle utopie de technocratie, j'en serai ravi ! :) Mais par des arguments sensés, et non des "Lol le pouvoir o élit c sa ke tu di ?".

:merci:

JeanJean-Astuce JeanJean-Astuce
MP
Niveau 8
19 octobre 2014 à 11:24:00

Précision de dernière minute (désolé :hap: ), les experts qui accompagneraient les choix d'entreprise appartiendraient au pouvoir public et non privé (de là mon refus de fusion public / privé), car s'ils dépendaient de l'industrie à laquelle ils contribuaient, leurs choix viseraient à une augmentation de la rentabilité de l'entreprise quitte à (je prend des exemple au pif) une augmentation de la pollution par les activités de l'entreprise, une augmentation du budget publicité pour augmenter ses revenus etc. On n'aurait pas beaucoup bougé les choses par rapport à maintenant ! Les experts ne viseraient pas à une amélioration de la société plus que de l'entreprise mais à l'entreprise plus que la société.

Lustaro Lustaro
MP
Niveau 10
19 octobre 2014 à 13:54:42

Les sciences de gouvernement n'étant pas des sciences exactes, les politiques publiques n'étant pas des processus complètement rationnels, leur mise en oeuvre étant hasardeuse, on peut en conclure que la pire forme de gouvernement est la technocratie.

Monetarisme Monetarisme
MP
Niveau 10
19 octobre 2014 à 14:01:46

Dans un Etat régalien à la limite, et avec une constitution qui impose l'Etat de droit.

Ca ferait un genre de Hong Kong en mieux.

JeanJean-Astuce JeanJean-Astuce
MP
Niveau 8
19 octobre 2014 à 17:00:21

Lustaro --> Tu me donnes l'introduction puis la conclusion de ton raisonnement, mais je n'ai pas le développement ! :-) Peux-tu m'en dire plus ?
Monetarisme --> Hong Kong a une politique ressemblant à une technocratie ? :question:

Super_choco Super_choco
MP
Niveau 13
19 octobre 2014 à 17:26:03

Je suis septique, les avis des économistes sont loin de converger et c'est à cause d'une partie d'entre eux qu'on se retrouve dans des crises.

HashTrois HashTrois
MP
Niveau 10
19 octobre 2014 à 17:29:20

La technocratie ça fait un peu longtemps qu'on est dedans et les résultats ne sont pas très probants.

Anarcapisme Anarcapisme
MP
Niveau 20
19 octobre 2014 à 17:35:51

Pseudo-technocratie* même

Super_choco Super_choco
MP
Niveau 13
19 octobre 2014 à 18:33:14

On est surement pas dans un technocratie, je vois pas en quoi nos ministres sont expert si ce n'est en politique...

Lustaro Lustaro
MP
Niveau 10
19 octobre 2014 à 19:05:50

L'économie, la sociologie, la science politique etc... Ne sont pas des sciences exactes, elles sont plus normatives que positives, notamment parce qu'elles sont fondées sur des axiomes sur le comportement humain, ce sont des sciences d'idéaux-types (qui ne peut pas être réduit à des axiomes ni même à des tendances générales et des idéaux-types). Par exemple, entre Bourdieu et Boudon sur l'école, qui a raison, qui a tort? qui va diriger la politique éducative du pays? Impossible de trancher. Entre Keynes et Mises, qui a raison, qui a tort? Impossible de savoir, la multiplicité des exemples contradictoires rend toute tentative de donner raison ou tort inutile. Maintenant, admettons qu'ils doivent travailler ensemble à l'élaboration d'une nouvelle société. Elle sera mécaniquement un compromis entre deux idéaux-types, c'est à dire des cas déviants des théories respectives. Qui alors pourra dire quelle théorie est plus efficace qu'une autre si le cas observable dévie autant de l'une que de l'autre? C'est impossible. Dès lors, toute forme de technocratie en sciences humaines est structurellement impossible. Les théories sont des idéaux-types, la réalité n'est pas un idéal-type.

Si toutefois il s'avérait que nous étions à même de départager toutes les théories, et que nous tentions d'appliquer la gagnante. Là encore, il y a un sérieux problème : ces politiques là portent en elles des symboles extrêmement forts. Par exemple, baisser les impôts des riches est un symbole, relancer l'économie est un symbole, taxer le capital est un symbole, libéraliser le marché du travail est un symbole. Nous ne nous comportons pas en face des symboles comme des individus rationnels mais comme des individus émotionnels. Gouverner est une action symbolique, par conséquent le processus de décision n'est pas toujours rationnel : il prend en compte les valeurs, les intérêts, les normes, les visions des individus décideurs (et celles des gouvernés), et comme ces valeurs n'ont aucune valeur scientifique ni technique, le processus de décision est mécaniquement biaisé. Qui garantit que le technocrate ne va pas faire avancer sa cause individuelle en prenant des décisions? Secondement, gouverner, c'est choisir sa clientèle et choisir sa victime : toute décision gouvernementale fait des gagnants et des perdants, toujours. Qui est à même de décider scientifiquement qui doit perdre et qui doit gagner? Est-ce possible? Non.

Enfin, qu'en est-il de la mise en oeuvre? Les analystes des politiques publiques ont montré que la plupart des décisions prises et financées ne sont pas mis en oeuvre. Pourquoi un tel écart? Tout simplement parce que tout mouvement induit une réaction dans le sens opposé. Le conflit est au centre du gouvernement et de la gouvernance, c'est même chez certains penseurs, sa raison d'être. Les victimes d'une décision vont évidemment manifester, quant bien même sur le long terme beaucoup plus de gens bénéficieront de la mesure. Les bonnets rouges sont un exemple. Une faction ultra-minoritaire à l'échelle nationale a réussi à faire capoter un projet entier, alors que celui-ci avait été décidé et les financements accordés. TOUT dans les politiques publiques tourne autour de la mise en oeuvre. La décision, c'est beaucoup plus facile que la mise en oeuvre. De même, admettons que nous mettions des choses en oeuvre, il y a un écart gigantesque entre les buts d'une politique et ses effets, de même qu'il y a un écart énorme entre ce que la politique publique a produit (mettons, plus de policiers dans les banlieues) et ses effets (report de la criminalité ailleurs, haine de l'État dans les banlieues etc...). Encore une fois, comment prévoir des effets sur des humains qui sont par nature imprévisibles, mais surtout dans l'impossibilité de prendre en compte tous les paramètres du fait de leur infinité? Quelle est la meilleure politique, celle qui s'attaque au problème mais qui en crée 1000 autres, ou celle qui laisse le problème exister sans que celui-ci en créé d'autres? Impossible de savoir, c'est comme donner le choix à un individu entre sauver 5 personnes parmi les personnes qu'il aime d'un naufrage ou sauver 1000 inconnus.

Et il y a encore tout un tas de paramètres à prendre en compte dont je pourrais parler pendant des heures, du fait notamment qu'il n'y a aucun moyen de contrôler le comportement des agents qui délivrent des politiques publiques (le policier qui tue un noir par excès de sévérité, faute de l'état? Faute de la police? comment résoudre le problème? idem pour la corruption, idem aussi pour un prof non pédagogique), le fait que le processus de policy-making n'est pas uniforme (notamment le cas des solutions sans problèmes à résoudre), ni même équivalent dans le temps (problèmes d'agenda, un immigré passé à tabas risque de créer une demande pour des mesures anti-racisme ou anti-immigration)
Sans oublier évidemment le fait que les gouvernants sont sous la pression d'une multitude d'agents, de réseaux et autres capables d'influencer leurs décisions etc....

Bref, les politiques publiques et la technocratie sont viscéralement incompatibles. La plupart des politiques publiques sont des échecs pour autant de raisons que stipulées plus haut et plus encore, la liste est longue. Est-ce pour ça qu'il faut arrêter de faire des politiques publiques et de la politique? Non. Parce que les politiques publiques font une différence ÉNORME. La différence entre un bidonville qui a accès à l'eau et un qui n'a pas accès à l'eau est gigantesque, la différence entre une société avec des soins gratuits et une avec des soins exorbitants est énorme, la différence entre une société bien éduquée et une société pas éduquée est considérable. Mais là dedans, la technocratie n'a pas sa place. Seule la démocratie peut régler efficacement les conflits de valeurs.

Trisomwizabitch Trisomwizabitch
MP
Niveau 10
19 octobre 2014 à 19:25:09

Super_choco Voir le profil de Super_choco
Posté le 19 octobre 2014 à 18:33:14 Avertir un administrateur
On est surement pas dans un technocratie, je vois pas en quoi nos ministres sont expert si ce n'est en politique...

:d) parce que tu oublis le poids des cabinets ministériels et surtout de la haute administration. Va voir qui bosse à Bercy par exemple.

Tillieux Tillieux
MP
Niveau 10
19 octobre 2014 à 20:06:59

Comment, dans une technocratie, tu t'assure que les technocrates travaillent pour le bien commun et pas pour eux-mêmes ou pire pour des personnes qui les auraient achetés ?

JeanJean-Astuce JeanJean-Astuce
MP
Niveau 8
19 octobre 2014 à 20:33:10

Lustaro : Je vais me faire l'avocat de la technocratie bien que tu m'aies montré qu'il y avait de nombreuses difficulté quant à la mise en œuvre de celle-ci.
Je répondrais pavé par pavé :

1) Effectivement il y a plusieurs écoles de sociologie, d'économie, et l'exemple s'applique jusqu'au sciences "dures".
Cependant, un conseil formé d'un grand nombre d'expert d'écoles différentes serait formé pour voter le modèle que le conseil, dans sa majorité, souhaite appliqué au pays. Une sorte de mise en abîme : une démocratie dans la technocratie (je ne suis pas élitiste : je ne pense pas qu'un économiste ait à décider seul).
Effectivement il peut y avoir un problème : les économistes (je continuerai à prendre le modèle de l'économiste mais on pourrait citer le sociologue, le médecin, l'ingénieur...) voteraient pour le modèle correspondant à leur école, tant et si bien que le modèle appliqué au pays serait celui de l'école majoritaire en nombre.
Cependant, cette imperfection se retrouve dans la démocratie : il n'est pas question "d'école" cette fois, mais d'avis. Par exemple, est-il bon de fermer quitter la zone euro ? Deux écoles de pensée s'affronteront et on se retrouvera dans le même cas que la "démocratie technocratique". Dans cette démocratie technocratique, les pensées seraient plus "éclairées" (je ne dénigre pas les pensées de la population loin de là, mais il est logique que les experts soient plus à même d'être éclairés sur leurs domaines de compétence que les autres).

Je vois 2 idées dans ton 2ème paragraphes :

- Les conflits d'intérêt seront toujours présent. Dans ce cas, pourquoi ne pas créer une deuxième chambre de réflexion (économique, sociale etc.) qui décideraient du modèle à appliquer pour les experts dans leur domaine de compétence (quand c'est possible). Je m'explique en prenant les impôts : une 1ère chambre déciderait des impôts à fixer pour le peuple, une 2ème (soumise aux impôts fixés par la 1ère) des impôts à fixer pour la 1ère. Sans communication possible entre les deux chambres, pour éviter les conflits d'intérêt.
Pour certaines chambres (médecine, énergie...), la deuxième chambre ne serait pas envisageable (exemple en énergie : faut-il arrêter le nucléaire ? --> Pas d'intérêt de deuxième chambre)
Ce système ne serait pas parfait, certes, mais il serait préférable, à mon sens, à celui d'un vote par le peuple où chacun (c'est bien connu) vote selon son propre intérêt généralement (exemple : peu de personnes suivent les politiques pro-austérité car cela signifierait que leur mode de vie s'en trouverait altérer) et non l'intérêt commun. Le comité d'expert aurait plutôt tendance à aller vers l'intérêt commun si les contraintes / avantages qu'il pose ne contrainderont / bénéficieront pas ses experts (ils seront assujettis aux lois de la 2ème chambre). Ainsi, pas de conflit d'intérêt.
Je peux aussi appuyer un argument psychologique à savoir qu'un expert a tendance à avoir du respect pour sa discipline (médecin pour la médecine par exemple), et sera moins sujet à un conflit d'intérêt (qui touche par contre une grande partie de la population : impôt, coût des médicaments...).
Je ne dis pas qu'il n'y aura pas de conflit d'intérêt, mais qu'il y en aura beaucoup moins.

- On ne peut décider scientifiquement qui perdra ou gagnera dans une décision politique.
Là, je ne suis pas d'accord... En fait, je trouve que tu prends la situation à l'envers : on ne décide pas "scientifiquement" (le mot n'est pas forcément bien utilisé) pour que ce soit certains qui gagne et pas d'autre, mais pour que la décision prise soit celle qui profite à un maximum de personnes et sur le plus long terme. Si une décision économique fait des riches les "perdants", mais que sur le long terme cette solution est viable, alors cette décision sera la bonne.

Ton 3ème paragraphe présente pas mal d'idées :
- Il y a toujours une opposition : j'imagine que tu voulais dire qu'il y aura toujours des experts contre la loi décidé par la chambre de réflexion ? Oui, mais on ne peut s'en servir comme argument contre la technocratie, car c'est aussi le cas dans la démocratie. Tant qu'un groupe d'individu vit en grand groupe, il y aura toujours des décisions dont certains ne voudront pas. C'est identique chez des experts en économie, énergie...
- La mise en oeuvre des politiques publiques est difficiles. Oui, c'est le cas actuellement car la mise en oeuvre vient d'acteurs très différents (politique, expert, industriel) qui, forcément, ne s'accordent pas sur les sujets dont ils traitent par conflit d'intérêt / idéologie différente... Il est facile de poser son veto quand ça arrange !
Mais donner un pouvoir suffisant à ces groupes d'expert (dans un domaine très pointu : l'énergie nucléaire avec, pourquoi pas, une division au niveau nationale pour ne pas qu'une chambre décide pour l'ensemble de la France) permettrait une application plus aisée des décisions à prendre.
- La mise en oeuvre ne veut pas dire que les effets voulus se produiront : Non effectivement, mais c'est aussi vrai pour la démocratie, simplement on fait confiance à des experts pour que les effets voulus se produisent et comme leur avis est plus éclairé il y a plus de chance que ces effets se produisent que s'il s'agissait de l'avis d'individus moins éclairés.
Évidemment, il ne s'agit que d'augmenter ses chances que les effets voulus se produisent : les experts sont faillibles et, en cas de tentative infructueuse, un autre modèle économique, social etc. sera appliqué.

Ton 4ème paragraphe présente un exemple : celui du policier tuant un noir par excès de sévérité. Oui c'est un cas difficile à trancher, mais il le sera mieux par des experts juridiques que par la population ? D'ailleurs, il EST tranché par des experts juridiques (le juge)... C'est ce qu'on fait actuellement et je pense qu'il serait bon d'appliquer ce mode de fonctionnement à l'économie / la médecine etc.

Lustaro Lustaro
MP
Niveau 10
20 octobre 2014 à 03:06:05

"Cependant, un conseil formé d'un grand nombre d'expert d'écoles différentes serait formé pour voter le modèle que le conseil, dans sa majorité, souhaite appliqué au pays. Une sorte de mise en abîme : une démocratie dans la technocratie (je ne suis pas élitiste : je ne pense pas qu'un économiste ait à décider seul).
Effectivement il peut y avoir un problème : les économistes (je continuerai à prendre le modèle de l'économiste mais on pourrait citer le sociologue, le médecin, l'ingénieur...) voteraient pour le modèle correspondant à leur école, tant et si bien que le modèle appliqué au pays serait celui de l'école majoritaire en nombre.
Cependant, cette imperfection se retrouve dans la démocratie : il n'est pas question "d'école" cette fois, mais d'avis. Par exemple, est-il bon de fermer quitter la zone euro ? Deux écoles de pensée s'affronteront et on se retrouvera dans le même cas que la "démocratie technocratique". Dans cette démocratie technocratique, les pensées seraient plus "éclairées" (je ne dénigre pas les pensées de la population loin de là, mais il est logique que les experts soient plus à même d'être éclairés sur leurs domaines de compétence que les autres). "

:d) Et tu t'imagines que ce n'est pas déjà le cas? Tu penses vraiment que les mesures politiques sont faites par des amateurs en la matière, ou même que les ministres proposent autre chose que ce que leurs analystes en tous genres, cabinets et commissions leur mettent sur la table? Ou, pire encore, que le peuple a quoi que ce soit à dire sur ce qui arrive ou sort de la chambre des représentants?

"- Les conflits d'intérêt seront toujours présent. Dans ce cas, pourquoi ne pas créer une deuxième chambre de réflexion (économique, sociale etc.) qui décideraient du modèle à appliquer pour les experts dans leur domaine de compétence (quand c'est possible). Je m'explique en prenant les impôts : une 1ère chambre déciderait des impôts à fixer pour le peuple, une 2ème (soumise aux impôts fixés par la 1ère) des impôts à fixer pour la 1ère. Sans communication possible entre les deux chambres, pour éviter les conflits d'intérêt.
Pour certaines chambres (médecine, énergie...), la deuxième chambre ne serait pas envisageable (exemple en énergie : faut-il arrêter le nucléaire ? --> Pas d'intérêt de deuxième chambre)
Ce système ne serait pas parfait, certes, mais il serait préférable, à mon sens, à celui d'un vote par le peuple où chacun (c'est bien connu) vote selon son propre intérêt généralement (exemple : peu de personnes suivent les politiques pro-austérité car cela signifierait que leur mode de vie s'en trouverait altérer) et non l'intérêt commun. Le comité d'expert aurait plutôt tendance à aller vers l'intérêt commun si les contraintes / avantages qu'il pose ne contrainderont / bénéficieront pas ses experts (ils seront assujettis aux lois de la 2ème chambre). Ainsi, pas de conflit d'intérêt.
Je peux aussi appuyer un argument psychologique à savoir qu'un expert a tendance à avoir du respect pour sa discipline (médecin pour la médecine par exemple), et sera moins sujet à un conflit d'intérêt (qui touche par contre une grande partie de la population : impôt, coût des médicaments...).
Je ne dis pas qu'il n'y aura pas de conflit d'intérêt, mais qu'il y en aura beaucoup moins. "

:d) C'est une idée absconse. Croire qu'un expert a plus le sens de l'intérêt commun qu'un autre homme lambda est naïf. L'expert est tout aussi biaisé dans sa matière que tout un chacun. Quant à une chambre d'experts, cela existe déjà, au sein de chaque ministère, dans chaque parti politique, dans chaque cabinet de députés, think tank etc... On voit bien le résultat d'une "technocratie démocratiques" : ce sont tous des experts auto-proclamés dans des sciences inexactes prétendant détenir des vérités qui n'existent que dans des théories biaisées, réductrices et simplifiées de la réalité. Autrement dit, ces gens-là seraient des experts si ils ne basaient pas leur savoir sur un monde idéal-typique, quasi manichéen qui n'existe pas.

"Là, je ne suis pas d'accord... En fait, je trouve que tu prends la situation à l'envers : on ne décide pas "scientifiquement" (le mot n'est pas forcément bien utilisé) pour que ce soit certains qui gagne et pas d'autre, mais pour que la décision prise soit celle qui profite à un maximum de personnes et sur le plus long terme. Si une décision économique fait des riches les "perdants", mais que sur le long terme cette solution est viable, alors cette décision sera la bonne. "

:d) Je pense qu'il y a un contre exemple cliché à cette règle générale toute faite : le génocide d'une minorité et la répartitions de leur biens profite à la majorité, et pourtant une telle décision est t-elle bonne? D'autant plus que comme dit, la décision c'est la partie émergée de l'iceberg. La mise en oeuvre est tout dans les politiques publiques.

"- Il y a toujours une opposition : j'imagine que tu voulais dire qu'il y aura toujours des experts contre la loi décidé par la chambre de réflexion ? Oui, mais on ne peut s'en servir comme argument contre la technocratie, car c'est aussi le cas dans la démocratie. Tant qu'un groupe d'individu vit en grand groupe, il y aura toujours des décisions dont certains ne voudront pas. C'est identique chez des experts en économie, énergie... "

:d) Sauf que la démocratie elle ne prétend pas dire ce qui est vrai ou ce qui faux. Elle dit. La technocratie enlève ce pouvoir de parole au gens en prétendant qu'il existe des gens capables de trancher de manière manichéenne le vrai du faux sur ces questions. C'est impossible. D'autant plus que ton modèle est très largement en vigueur aujourd'hui, pour des effets pour le moins déplorable.

"- La mise en oeuvre des politiques publiques est difficiles. Oui, c'est le cas actuellement car la mise en oeuvre vient d'acteurs très différents (politique, expert, industriel) qui, forcément, ne s'accordent pas sur les sujets dont ils traitent par conflit d'intérêt / idéologie différente... Il est facile de poser son veto quand ça arrange !
Mais donner un pouvoir suffisant à ces groupes d'expert (dans un domaine très pointu : l'énergie nucléaire avec, pourquoi pas, une division au niveau nationale pour ne pas qu'une chambre décide pour l'ensemble de la France) permettrait une application plus aisée des décisions à prendre. "

:d) Non, parce qu'au final, ce sont les individus qui détermineront si une politique publique est efficace ou non. Tu peux avoir fait appel à tous les experts que tu veux pour construire une route, si personne l'utilise, c'est un échec. Tu peux mettre en place tous les dispositifs que tu veux, si les gens les utilisent mal, de manière non prévue ou ne les utilisent pas, ce sera un échec aussi. Croire que des experts sont capables de faire en sorte de réduire le taux d'échec des politiques publiques est naïf : ils n'y sont "pour rien".
"- La mise en oeuvre ne veut pas dire que les effets voulus se produiront : Non effectivement, mais c'est aussi vrai pour la démocratie, simplement on fait confiance à des experts pour que les effets voulus se produisent et comme leur avis est plus éclairé il y a plus de chance que ces effets se produisent que s'il s'agissait de l'avis d'individus moins éclairés. "

:d) C'est le cas aujourd'hui. Toutes les mesures sont calculées et mises en place avec toute l'expertise possible et imaginable. Les effets sont les mêmes, tout simplement parce que la politique ne sert pas à trancher des conflits de savoir, des conflits d'experts donc, mais des conflits de valeurs. Et puisque c'est le cas, c'est aux citoyens de défendre et de porter leurs valeurs, et pas à des experts.
"Évidemment, il ne s'agit que d'augmenter ses chances que les effets voulus se produisent : les experts sont faillibles et, en cas de tentative infructueuse, un autre modèle économique, social etc. sera appliqué. "

:d) Aujourd'hui, on a une quantité d'exemples d'échecs de politiques libérales ou de politiques keynésiennes, celles-ci sont toujours appliquées. Gouverner n'est pas une question de régler des conflits de savoir, gouverner c'est gérer des conflits de valeurs. Les experts ont leur place pour donner des justifications théoriques à ces valeurs, pour aider à prendre des décisions ou affirmer son point de vue. Certainement pas pour prendre des décisions à la place de tous les autres.

Lustaro Lustaro
MP
Niveau 10
20 octobre 2014 à 03:08:01

"Ton 4ème paragraphe présente un exemple : celui du policier tuant un noir par excès de sévérité. Oui c'est un cas difficile à trancher, mais il le sera mieux par des experts juridiques que par la population ? D'ailleurs, il EST tranché par des experts juridiques (le juge)... C'est ce qu'on fait actuellement et je pense qu'il serait bon d'appliquer ce mode de fonctionnement à l'économie / la médecine etc. "

:d) Tu n'as pas compris l'exemple. L'exemple est là pour montrer que la réussite d'une politique dépend souvent d'éléments incontrôlable, comme les préjugés d'un policier, ou le caractère d'un professeur. Tout autant de paramètres qu'un expert ne contrôlera pas mieux qu'un autre.

JeanJean-Astuce JeanJean-Astuce
MP
Niveau 8
20 octobre 2014 à 10:37:07

Ah ok si c'est dans ce sens là, oui encore une fois un risque de biais difficile à résoudre. Mais, encore une fois, il est présent dans notre société et c'est une réalité intrinsèque au milieu des chercheurs (le fait d'avoir des contacts avantage un chercheur par rapport à un autre sans qu'il n'ait plus d'expertise par exemple).
Donc le problème serait que ce type de biais avantagerait les chercheurs qui ont plus de contact (on va prendre ce type de biais en exemple) pour accéder à une chambre d'expertise par rapport à ceux qui ont moins de contact.

Dans ce cas, pourquoi (ce n'est pas une solution parfaite mais de toute manière le "0 biais" n'existe pas) ne pas normaliser les candidatures à l'accès d'une chambre : nombre de publications, temps d'exercice de la profession minimal etc. (chacun de ces paramètres prit à part ne voulant rien dire en soi, mais en les prenant tous en compte on cerne mieux l'expert).

JeanJean-Astuce JeanJean-Astuce
MP
Niveau 8
20 octobre 2014 à 11:00:46

"Et tu t'imagines que ce n'est pas déjà le cas? Tu penses vraiment que les mesures politiques sont faites par des amateurs en la matière, ou même que les ministres proposent autre chose que ce que leurs analystes en tous genres, cabinets et commissions leur mettent sur la table? Ou, pire encore, que le peuple a quoi que ce soit à dire sur ce qui arrive ou sort de la chambre des représentants? "
Comme tu l'as dit, la décision d'experts ne signifie pas la mise en œuvre de leur décision car bon nombre de lobby / conflit d'intérêt entravent les décisions prises. Oui les experts sont consultés mais la mise en oeuvre dépend de beaucoup d'acteurs, multipliant le risque de conflit d'intérêt et rendant la situation difficile à faire évoluer : il est difficile d'appliquer une loi car le faire nécessite de passer à travers bon nombre d'acteurs, notamment politiques et industriels qui ont bien entendu des intérêts à ce que cette loi passe / ne passe pas, pour des raisons qui ne comprennent pas l'intérêt commun.
Retirer ces acteurs de l'équation permettrait une marche de manœuvre plus aisée d'un comité d'expert (en sachant que la difficulté serait les chambres d'expert multi-disciplinaires... difficulté déjà présente aujourd'hui).

" C'est une idée absconse. Croire qu'un expert a plus le sens de l'intérêt commun qu'un autre homme lambda est naïf. L'expert est tout aussi biaisé dans sa matière que tout un chacun. Quant à une chambre d'experts, cela existe déjà, au sein de chaque ministère, dans chaque parti politique, dans chaque cabinet de députés, think tank etc... On voit bien le résultat d'une "technocratie démocratiques" : ce sont tous des experts auto-proclamés dans des sciences inexactes prétendant détenir des vérités qui n'existent que dans des théories biaisées, réductrices et simplifiées de la réalité. Autrement dit, ces gens-là seraient des experts s'ils ne basaient pas leur savoir sur un monde idéal-typique, quasi manichéen qui n'existe pas"
Les experts ne s'auto-proclament pas, ils sont experts au regard de la communauté scientifique : un médecin n'est pas expert mondial en le décidant mais parce que ses travaux et publications ont fait autorité. Evidemment il n'est pas question de discerner "le Mal du Bien", mais trancher en faveur de la solution la plus profitable, même si, comme tu le dis en prenant un exemple de génocide, on ne sait pas vraiment ce qui est le plus profitable. Bien que, pour la question du génocide, l'avis de personnes incompétentes dans ce domaine risque d'être une entrave pour la prise d'une bonne décision. On peut parler de l'euthanasie : il n'y a pas de "bonne" ou "mauvaise" décision, mais les experts (dont une partie de la population qui a été confronté à une maladie grave) seront plus à mêmes de prendre une décision car auront un champs de compétence supérieur à celui des autres.

"Non, parce qu'au final, ce sont les individus qui détermineront si une politique publique est efficace ou non. Tu peux avoir fait appel à tous les experts que tu veux pour construire une route, si personne l'utilise, c'est un échec. Tu peux mettre en place tous les dispositifs que tu veux, si les gens les utilisent mal, de manière non prévue ou ne les utilisent pas, ce sera un échec aussi. Croire que des experts sont capables de faire en sorte de réduire le taux d'échec des politiques publiques est naïf : ils n'y sont "pour rien". "
Je ne crois pas en un système parfait, mais les experts auront plus de chance d'aboutir à un effet voulu que si on complique la prise de décision avec des conflits d'intérêt liés à des industriels ou politiques qui ne vont pas de le sens de l'intérêt commun. Au contraire, on s'éloigne de l'intérêt commun par ce système. Et concernant les conflits d'intérêts des experts, le système "bicaméral" d'expert permettraient de limiter ces conflits d'intérêt (sans les faire disparaître pour autant, mais comme je te l'ai dit aucun système n'est parfait).

Lustaro Lustaro
MP
Niveau 10
20 octobre 2014 à 19:02:50

Je réponds en un court post : tu ne peux pas empêcher les acteurs de se mêler des politiques publiques. Il y aura toujours une multiplicité d'acteurs, d"intérêts et d'enjeux. J'ajoute cela au nombre de raisons qui rendent la technocratie non viable et aberrante. Gouverner n'est pas un processus rationnel, ce n'est pas un conflit de savoir mais un conflit de valeurs, les sciences du gouvernement ne sont pas exactes car idéales-typiques, les politiques publiques sont sources de conflits et porteuses de symboles, le problème des politiques publiques n'est pas la décision mais la mise en oeuvre toujours hasardeuse car soumise à un nombre d'acteurs considérables que l'on ne peut pas réduire, soumise au conflits en interne et en externe, soumise au bon vouloir de la bureaucratie qui a ses propres intérêts et enfin soumise au bon vouloir des gens dont elle essaie de modifier le comportement.

La démocratie technocratique est déjà la norme aujourd'hui, avec des effets contestables.

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