Bonjour à tous et à toutes,

Le FOPO manquait jusqu’à lors de quelque chose. Ce quelque chose c’est évidemment ce que vous venez de lire. Et pourtant ça n’est pas faute d’être populaire et apprécié notamment sur Internet. En témoigne ce forum (que je lis souvent, sans poster). Il est « remplit », qu’on soit de droite (héritage historique), de gauche (programme social), libéral (certaines formes de liberté économique), communiste (politique étrangère indépendante) et j’en oublie, de références au Gaullisme.

Tout d’abord s’il fallait faire une présentation générale du Gaullisme je dirai que cela est compliqué tant le gaullisme arrive à être protéiforme et à rassembler des gens d’horizons divers. Une phrase de Malraux résume parfaitement cela : « Le Gaullisme c’est comme le métro à 6 heures du soir. On y croise tout le monde. »

Cependant le Gaullisme peut se résumer à quelques grandes lignes. De manière générale c’est l’idée que la nation française a un rôle à jouer dans le monde, notamment dans l’Europe occidentale. La France est une vielle nation, et malgré ses défaites face à l’Angleterre éternelle et l’Empire Allemand : Elle reste la « Grande Nation ». Il y a une vision mystique, voire religieuse du pays et un amour de la patrie assez puissant ne dérivant pas dans une haine. Je vous ferais l’économie de la célèbre phrase du Général sur le nationalisme.

Le Gaullisme refuse la vision étriquée des « partis » politique. Selon lui, seule une « certaine idée de la France » doit guider la politique du pays. Et non pas une querelle de partis. Ainsi de Gaulle se considérait comme un « arbitre ». Le Gaullisme refuse tout autant la dichotomie Gauche/Droite. Ce qui l’a amené logiquement en matière d’économie à vouloir faire une synthèse entre libéralisme et socialisme. Aucun des deux ne doit prendre le dessus. La liberté économique doit être promue. Vous noterez ainsi que de Gaulle a pu user durant ses mandats de politiques libérales sous l’égide d’Antoine Pinay et de Jacques Rueff (Deux libéraux, dont un de l’école autrichienne).

Cependant, cela n’a jamais empêché le Général de Gaulle de vouloir mener une politique moins libérale dans certains pans de l’économie lorsqu’il juge cela nécessaire. Le fondement du Gaullisme est de ne pas être dogmatique. En politique étrangère, c’est l’apothéose : La France d’aujourd’hui dans le tiers-monde jouissait et jouit encore parfois dans certains pays de sa politique indépendante vis-à-vis de l’URSS et des Etats-Unis d’Amérique. La célèbre « troisième voie ». Il sera le première à reconnaître la République Populaire de Chine et à respecter l'URSS, qu'il nommera sans cesse : Russie.

En ce qui concerne la politique sociétale, elle est évidemment conservatrice teintée d’ordre et se marie parfaitement à la morale traditionnelle/religieuse. De Gaulle était un fervent Catholique ce qui ne l’empêche pas d’être ouvert aux autres religions.
Il faut savoir que le travail de de Gaulle est à la base de la France. Tant d’un point de vue politique la Constitution taillée – presque – pour lui, (Debré et le Parlementarisme ne l’ont pas laissé seul). Il est l’investigateur de la politique nucléaire française, agroalimentaire etc. (Les domaines où la France excelle/excellait).

Aujourd’hui en France beaucoup de personnalité se réclament du Gaullisme. J’en citerai quelques-unes (les plus « crédibles » les ténors l’UMP sont donc e facto éliminés, sauf Chirac en Politique étrangère qui conservait quelques miettes de gaullisme).

Nicolas Dupont-Aignan président de DLR. Issu de la droite classique, il se réclame du gaullisme.
Marie France Garaud, femme politique française, issue de la droite classique elle aussi.
Régis Debray, homme politique de gauche se réclamant du Gaullisme de gauche, au même titre que Malraux.
Henri Guaino, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et député UMP, il se réclame gaulliste.
Florian Phillipot, vice-président du Front National. Se présentant comme sur une ligne néo-gaulliste.

Pour ceux qui aimeraient mieux connaitre le Gaullisme, à travers la figure du Général, car ma présentation n’est guère exhaustive voici quelques ouvrages que je vous conseille de débuter par des biographies :

Les mémoires du Général de Gaulle. - « De Gaulle, mon père » de Michel Tauriac. - « C’était de Gaulle » d’Alain Peyrefitte. / Ou tout simplement d’une simple biographie sur Wikipédia. (Cela fera l’affaire pour débuter). Pour en terminer, je mettrai ici quelques petites phrases (polémiques ?) qui ont fait de Gaulle.

Sur la gauche, la droite :

« Je n’aime pas les communistes parce qu’ils sont communistes, je n’aime pas les socialistes parce qu’ils ne sont pas socialistes, et je n’aime pas les miens parce qu’ils aiment trop l’argent. »

Sur la Communauté Européenne (L’Union européenne) :

Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ! l’Europe ! l’Europe ! mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. »

Sur l’Orient et ses conflits :

« Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples. » - « les Juifs, jusqu'alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu'ils avaient été de tout temps, c'est-à-dire un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur, n'en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu'ils formaient depuis dix-neuf siècles ».

Sur sa vision de la France :

"Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l'inspire aussi bien que la raison. Ce qu'il y a en moi d'affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des contes ou la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle.

Je tiens à signaler au préalable avant d’ouvrir les discussions et les débats que ce que je fais avec les citations de de Gaulle est dangereux. En effet, beaucoup de gens en usent à foison afin de servir des intérêts parfois à l’encontre de la vision gaulliste. Mais aujourd’hui si de Gaulle était ici n’oubliez pas qu’il prônerait, comme il l’a fait à la fin de la guerre : la Réconciliation nationale. Quel que soit vos origines, vos opinions politiques, votre race ou que sais-je encore. Seul l’intérêt de la nation comptait pour lui.

Il ne s'agit d'ailleurs pas d'idéaliser le personnage qui a fait ses erreurs. Nous pourrons en discuter, mais d'en tirer le meilleur.

https://www.youtube.com/watch?v=s6ylqpyik9M

De Gaulle a eu certes les pleins pouvoirs. Il n'a pas pour autant renversé la République. On peut lui faire confiance.

Bonne présentation. Bonne chance à vous.

Au fait pourquoi il appelait L'URSS la russie?

Selon lui le terme URSS cachait une histoire multi-séculaire. De Gaulle n'aimait pas trop l'URSS bien qu'il soit obligé de composer avec elle. Et il se payait le luxe de continuer à utiliser le terme Russie, donc.

En lien Sa visite en Russie (URSS) : http://www.youtube.com/watch?v=27MXZQrIvRQ

Ou encore une émission entière de 2000 ans d'histoire consacrée à la relation de de Gaulle avec la Russie : http://blog-histoire.fr/2000-ans-histoire/1767-de-gaulle-et-la-russie.html

VonBismarck Voir le profil de VonBismarck
Posté le 28 juillet 2014 à 01:12:53 Avertir un administrateur
Au fait pourquoi il appelait L'URSS la russie?

Si tu remarque bien, tout les hommes politique adulte(Roosevelt, Churchill, Anthony Eden etc) avant la révolution bolchevique appelle l'URSS, Russie. On m'avais expliqué que du a leur age et du fait qu'il avait connu une Russie non communiste, il continuait a appelé Russie pour désigner l'URSS

Après, il y a aussi ces certain, une volonté de manquer de respect au dignitaire Soviétique en faisant bien remarquer que derrière l'URSS, c'est principalement les dignitaire Russes qui gouverne

e vous ferais l’économie de la célèbre phrase du Général sur le nationalisme.

elle est de Romain Rolland

La réponse de liliandu21 est tout aussi valable. Bien que dans le cas de de Gaulle ce soit plus pour marquer l'idée qu'il s'adressait à la "Russie éternelle". Pour reprendre un concept de Maurras : "Le pays réel, pas légal".

Gary pas Rolland pardon

Salut Trisomwizabitch, Ok merci pour cette précision je ne savais pas du tout et pensait sincèrement qu'elle était de lui. Elle est dans tous les cas souvent reprises à son compte sans démenti.

Mais peut-être est-ce comme pour la célèbre phrase qu'on prête à Voltaire sur la liberté d'expression qui n'est pas de lui.

J'ai donc bien fait d'éviter d'utiliser la citation, merci.

Bah on peut dire que papi pour l'UE s'est foutu le doigt dans l'œil.

Mais sinon bien joué J'suis devenu gaulliste

Sur l'UE ça dépend de comment on voit le verre. Cela aurait pu devenir quelque chose de constructif, ce qui n'est pas vraiment le cas.

Et pour ta conversion je suis content !

Je pense que beaucoup de français fantasment un peu sur le passé et sur ce qu'était de Gaulle. Au final, c'était surtout une fripouille de la même trempe que nos dirigeants actuels.

baraban
Posté le 28 juillet 2014 à 02:58:41
Je pense que beaucoup de français fantasment un peu sur le passé et sur ce qu'était de Gaulle. Au final, c'était surtout une fripouille de la même trempe que nos dirigeants actuels.

C'est là où je ne suis pas d'accord, je m'explique.

Les français fantasmant sur un passé il y a ça, mais pas que. En témoigne d'ancien présidents, complètement oubliés tel que Valéry Giscard d'Estaing, ou Pompidou. Cependant, il n'y a pas que du fantasme il y a des faits sous de Gaulle l'économie française était performante, malgré les difficultés.

En ce qui concerne le côté fripouille là je m'inscris totalement en faux. Pour une simple et bonne raison que de Gaulle n'a jamais été corrompu, et jamais attiré par l'argent. C'est une de ses qualités notables. Il est ressorti plus pauvre de la présidence qu'à son entrée. Si ça n'est pas une preuve flagrante. Il était peu dépensier (lorsqu'il était à l'Elysée, sauf pour les réceptions). Et faisait attention à tout.

Des anecdotes racontent même qu'il comptait le nombre de voitures de ministre en les renvoyant en disant : " Il pourra revenir avec le ministre des affaires étrangères, ça n'est pas loin. Une voiture suffira".

D'ailleurs afin d’étayer mon propos on peut voir ça dans la bouche de l'Historien Henri Guillemin qui n'a pourtant pas fait qu'un portrait élogieux du personnage. Mais il lui reconnaissait cette qualité. http://www.youtube.com/watch?v=bYRxRFmEjfg

D'ailleurs il suffit de lire ses mémoires pour voir que de Gaulle déteste en réalité la finance, l'argent. Dans la pure tradition catholique française.

Présentation un peu hagiographique du fait qu'elle évite de parler de la "trahison" des français d'Algérie et du mécontentement de la population face à un régime relativement autoritaire qui a débouché sur Mai 68.

Om01
Posté via mobile le 28 juillet 2014 à 10:35:38
Présentation un peu hagiographique du fait qu'elle évite de parler de la "trahison" des français d'Algérie et du mécontentement de la population face à un régime relativement autoritaire qui a débouché sur Mai 68.

Salut à toi.

C'est volontaire. J'ai ici essayés de présenter les grandes lignes du gaullisme, en passant souvent par la figure du Général de Gaulle. Je n'ai pas traité de la question algérienne, mais j'ai ouvert cette possibilité à la fin de ma présentation.

En ce qui concerne MAI68 je fais parti au contraire de cette école qui considère que c'est une victoire à court-terme du général de Gaulle, qui se soldera, en effet par sa défaite. Il ne faut pas oublier le raz-de-marée gaulliste aux élections qui ont suivies.

Cependant je considère l'adjectif choisit excessif. Je n'ai nullement parlé de la Résistance, par exemple alors que c'est l'aspect sans conteste le plus évoqué quand on parle du Général dans une idée méliorative. Mais le Topic est là pour ça pour discuter des erreurs ou des réussites du Général. Bien que en ce qui concerne MAI 68 je le soutiens à 100%.

Je rappelle d'ailleurs que plusieurs théories de Gaullistes et autres ont attribués l'aide à ce mouvement à certains services secrets américains, britanniques et Israëliens. Pour l'Historien Henri Guillemin ce sont les Banques.

http://www.dailymotion.com/video/xvjdvy_guillemin-de-gaulle-fut-renverse-car-il-commencait-a-inquieter-les-banques_webcam

http://www.conspiracywatch.info/Mai-68-quand-la-France-gaulliste-denoncait-un-complot-international_a589.html (Article à charge).

Je respecte beaucoup De Gaulle, même si je n'aurais sans doute pas voté pour lui.

Malheureusement, il semble aujourd'hui récupéré par l'extrême-droite qui l'avait jadis couvert d'insultes. Certains Soraliens n'hésitent pas à présenter De Gaulle comme un antisémite et transforment sa volonté d'indépendance en une opposition systématique aux occidentaux.

« Gaulle (Charles DE), général et homme d'État français née à Lille (1890-1970).

Né dans une famille pauvre mais digne, noble mais propre, Charles de Gaulle fut élevé dans l’amour de la patrie, le respect du drapeau, la dévotion à Jeanne d’Arc et la foi en Dieu sans qui l’oiseau qui trille, le ruisseau qui chante et le cancer qui ronge n’existeraient pas.

Bon élève, bon camarade, Charles souffre dès l’enfance d’une timidité presque maladive, due sans doute à son aspect physique étonnant. A douze ans, il est déjà grand comme une planche à voile, avec de beaux yeux lourds d’épagneul déçu, un menton fuyant les mondanités sous une bouche d’une tristesse de Chopin surmontée d’un nez plus grand que mon interphone.
En 1913, an bal des Petits-Lillois, cet appendice nasal considérable fait forte impression sur la jeune et belle Yvonne de Taizon Nozémois qui avait ouï-dire que plus un homme avait le nez long, plus longue était son espérance de vie.
Elle l’épouse à Saint-Mauroy, c’est la joie, et la guerre de 14 peut commencer.
Charles brille au feu, à cause, diront les mauvaises langues, de son nez. Il n’en est rien. Le 20 mars 1917, à Verdun, l’épée au poing, il prend seul d’assaut un poste ennemi, faisant 14 prisonniers. Plus tard, dans ses mémoires, le chef de poste prussien, encore ébloui par ce fait d’armes, écrira : « Ach ! » Le lendemain 21 mars, c’est le printemps. Philippe Pétain, pas encore maréchal mais déjà con, décerne au colonel de Gaulle la médaille de bronze du lancer du javelot. Charles est décoré par Roche et Bobois. C’est la joie, et la guerre de 14 peut continuer.

Après l’armistice, comme tous les militaires quand ils n’ont personne à tuer, Charles s’emmerde. Fort de son expérience au front, et très inquiet de l’ampleur du réarmement métallique allemand, il met en garde ses supérieurs dans un livret intitulé Au fil de l’épée qui fera pouffer le général Gamelin, futur commandant en chef des Forces françaises de septembre 39 à juin 40, période au cours de laquelle il fit preuve d’une si considérable inefficacité stratégique qu’il n’a même pas sa photo dans le Larousse.
Le 16 juin 1940, à midi, il fait 27° à l’ombre à Paris. Écœuré, de Gaulle gagne l’Angleterre le 17.
Le 18 juin, d’un bureau climatisé de la BBC, il lance l’appel du même nom, au terme duquel il demande aux français de résister à la chaleur en allant batifoler dans les sous-bois jusqu’à ce que ça fraîchisse.
Le 6 juin 1944, enfin, le thermomètre n’affiche plus que 13° à six heures du matin. On peut faire du bateau au bord des plages normandes sans risquer l’insolation. Ce jour-là, on verra même des Américains (tous de grands enfants) se baigner tout habillés pour aller pêcher le pruneau de mer.
« Mets une laine », dit Yvonne de Gaulle à son mari, qui sort pour prendre le pouvoir sous la pluie. Les vivats surexcités de milliers de cons gelés, fébrilement occupés à retourner leur veste, l’accueillent sur les Champs-Élysées et renforcent en lui l’idée que les Français sont des veaux.
Écœuré pour la seconde fois, de Gaulle laisse bientôt ces bovidés s’entrebrouter sans lui. Le coeur lourd et la déroute sous le bras, il va vivre à la campagne. C’est lui qui rédigera, d’une plume étonnamment fine chez une cigogne de sa corpulence, des livres immenses auprès desquels les catalogues et les maupassanteries des roitelets d’aujourd’hui font figure de bouche-vitrine pour la gare Saint-lazare, départ banlieue.
Le 13 mai 1958, à midi, sur les marches du forum d’Alger, il fait 31° à l’ombre. Les chevaux et les militaires commencent à piaffer. « Seul de Gaulle peut nous tirer de là », s’écrie le roi kaki local, au bord de l’apoplexie insolationniste. Le 18, de Gaulle et les cocus sont au balcon. Immense et solitaire, face à la foule, les bras et les jambes écartés en signe de ventilateur, le général - mais vous ai-je seulement dit qu’il était général ? - lance son fameux : « Je vous hais, compris? »
La foule crie bravo, parce que c’est la foule, et qu’elle est malentendante, pour ne pas dire sourde, et malcomprenante, pour ne pas dire sotte. Par la suite, il fera de plus en plus chaud. « Cet homme nous a trahis », meuglera la foule.

A Paris, cependant, le fond de l’air est frais. « Mieux vaut un bon petit froid sec qu’un mauvaise petite pluie fine, mais, tout de même, mets ta laine », dit Yvonne de Gaulle à son mari qui sort ramasser le pouvoir sous la brise. Il le gardera plus de dix ans. Puis s’en ira mourir à petits pas forestiers et tombera sur la mousse à grand fracas de chêne abattu.
Depuis, nous n’avons plus de grand homme, mais des petits qui grenouillent et sautillent de droite et de gauche avec une sérénité dans l’incompétence qui force le respect. »

Voilà ce que disait Desproges à propos de de Gaulle. C'est un bel hommage.