Bonjour, j'ai décidé de poster une courte liste représentative des meilleurs romans japonais, si jamais cela intéresse quelqu'un.
Genji Monogatari de Murasaki Shikibu. C’est une immersion au sein de l’empire Genji, ou les jeux de pouvoir sont de mises. On y traite d’amour, de conquête du pouvoir, des relations entre les Humains. Dans sept ans, cette œuvre fêtera son millénaire, et une immense célébration est prévue au Japon pour rendre hommage à la perle du Japon, le livre le plus apprécié sur l’Archipel.
Dogra Magra de Yumeno Kyusaku : C'est l'histoire d'un homme qui se réveille dans un hôpital psychiatrique. Il ne se souvient de rien, mais à côté de lui, une femme prétend qu'il l'aurait étranglée. Ensuite un médecin arrive, il lui explique qu'il aurait tué quelqu'un, et lui parle d'un protocole expérimental qui sera testé sur l’amnésique.
Pour faire simple, l'auteur aborde les thèmes de la manipulation, de la construction identitaire, de la moralité religieuse. Mais le plus marquant est sans doute la personnalité extrêmement complexe et détaillée des personnages, ainsi que le style particulier de l'auteur qui n'hésite pas à changer de point de vue, ou même de style d'un paragraphe à l'autre. On a l'impression qu'il joue avec le lecteur.
Arrachez les bourgeons tirez sur les enfants de Oé Kenzaburo. Ce fameux auteur japonais qui a rédigé le jeud u siècle, connu en Europe pour son prix Nobel de Littérature. Dans ce livre, il traite de l’imagination des enfants, de violences, de la transformation de la société japonaise sous l’égide des puissances européennes, mais surtout de la construction identitaire.
Fantômes et Samouraïs : Hanshichi mène l’enquête de Kido Otamoto : Un Sherlock Holmes plongé dans l’Empire nippon, avec une bonne dose d’humour, et des éléments fantasmagoriques. Hanshichi est un personnage singulier auquel on s’attache, il préfère se servir de son intuition plutôt que de se fier à la science.
La pierre et le sabre d’Eiji Yoshikawa. Un roman d’initiation sur la vision traditionnelle nippone. Ainsi, ce livre est une sorte de leçon de vie pour tous les japonais, il devient un guide prônant l’autodiscipline et l’honneur, ainsi que d’autres valeurs des samouraïs. C’est également un excellent moyen de découvrir l’Histoire du Japon, et son contexte politique.
Suicides d’amour à Sonezaki de Chikamatsu Monzaemon. Qualifié de Shakespeare, Monzaemon est connu comme l’un des plus grands dramaturges nippons. Cette pièce de théâtre traite de la violence des sentiments et la bassesse des êtres humains.
La vie d’une femme galante de Saikaku. Traite également de la violence des sentiments et de la déchéance graduelle d’une femme qui avait tout.
Heiké Monogatari. Ce livre-ci est toujours un monogatari, mais il traite du pouvoir des Heiké. Une dimension religieuse supplémentaire est ajoutée. En effet, ce livre peut être perçu comme étant le reflet de la vacuité de la vie. La morale de l’histoire est que l’orgueil conduira les Hommes à leur perte.
La mer de la fertilité de Yukio Mishima. Un livre qui traite des effets néfastes de l’Europe et des Etats-Unis sur le Japon qui s’enlise dans une sorte de catatonie. On suit un personnage nommé Honda, meilleur ami de Kiyoaki. Les sentiments de ce dernier auront raison de lui, et Honda se lancera dans une quête pour retrouver les réincarnations de son ami.
Bleu presque transparent de Ryunosuke Murasaki. Un livre sur l’enfer humain, plein de sexe, de drogue et autre joyeuseté dont les Hommes ont le secret.
Je suis un chat de Soseki Natsume. L’histoire d’un chat témoin de la transformation de la société nippone, et de ces conséquences sur ces habitants.
Histoire secrète de Sire Musashi de Tanizaki Juchiro. Livre qui traite d’une manière quasi érotique la monomanie que le personnage principal développe en voyant une tête au nez coupé.
Merci beaucoup, ça sera vraiment utile à ceux qui, comme moi, aimeraient bien découvrir la littérature japonaise. J'ai juste une question, ces livres ont-ils été traduits en français ou en anglais?
De rien.
Ils sont tous traduits, directement des oeuvres originales, en français. Par contre, l'édition française du Genji monogatari est assez onéreuse. Pour les traductions anglaises, je n'en sais rien, mais vu que ce sont des monuments de la littérature nippone je pense qu'elles doivent exister.
@Sykomore : J'avais pensé à mettre Haruki Murakami, j'ai hésité.
Mais la liste est loin d'être complète, il manque d'autres auteurs encore plus reconnus qu'Haruki Murakami.
T'as bien fait de pas le mettre, il vaut pas grand chose par rapport aux autres.
Mais Akutagawa Ryunosuke
@pk_la_vi : Ne t'inquiète pas, il arrive. Je ne pouvais pas omettre un auteur qui a donné son nom à un prestigieux prix littéraire nippon. Je comptais mettre une de ses nouvelles les plus célèbres, "Dans le fourré."
Cours, Mélos ! d’Osamu Dazai. C’est l’Histoire d’un jeune paysan qui s’élève contre un tyran, nommé Dyonis. Le paysan nommé Mélos tente d’assassiner Dyonis, malheureusement, il est arrêté, et sera exécuté. Cependant, il négocie avec le tyran 3 jours de répit pour se rendre au mariage de sa sœur, celui-ci accepte, mais garde Sélinuntius, le meilleur ami du paysan en otage. De nombreuses pérégrinations attendront Mélos sur le chemin du retour. Toute l’œuvre repose donc sur le lien d’amitié qui unit les deux paysans, Mélos l’aime-t-il suffisamment pour mourir à sa place, mais surtout est-il prêt à traverser toutes les épreuves qui se dresseront sur sa route pour sauver son ami ?
Le maître de thé de Yasushi Inoue. C’est une histoire fictive mais fondée sur des faits réels qui tente d’élucider les raisons du suicide de l’homme que l’on nomme le maître de thé. Le thé étant sacré, le maître doit avoir un honneur est une réputation infaillible. Or le maître du thé s’est donné la mort en se faisant seppuku. C’est un livre qui repose donc essentiellement sur l’honneur mais aussi sur « la voie du thé » une sorte de guide sacré.
Les belles endormies de Yasunari Kawabata. Yasunari Kawabata a lui aussi reçu un prix Nobel de littérature mais pour une toute autre œuvre. Ce livre qui est assez mystérieux, traite d’une maison close réservée aux vieillards, ou les geishas sont sous sédatifs. Eguchi, le narrateur, fréquente ce lieu pour se remémoré sa jeunesse. Il est également subjugué par la beauté de ces femmes endormies. Cependant, il n’y a rien de sexuel dans cette œuvre, car Yasunari Kawabata, cherche à atteindre une forme de beauté informelle supérieure à la beauté charnelle qui elle est bestiale. Les œuvres qui tentent d’atteindre l’acmé de la beauté sont extrêmement nombreuses au Japon. Dans la littérature nipponne le plus important n’est pas l’histoire, mais le style, et la manière dont l’œuvre est abordée. Ainsi les auteurs tentent inlassablement d’atteindre cet idéal avec toutes sortes d’histoires. Autrement dit, ce livre est un bon ambassadeur de la culture nippone.
Notes de chevet de Sei Shonagon. Dans ce livre Sei Shonagon, décrit la ville de Kyoto à son apogée, en se focalisant sur les mœurs de son époque, sur les rituels religieux et sur la cour impériale ainsi que les personnalités les plus prestigieuses de l’époque. Au Xème, XIème siècle, Kyoto était une ville ou la paix prospérait, grâce à sa culture incommensurable. Ainsi, ce livre est presque sacré pour les japonais, leur rappelant une époque où la vie était plus sage.
Les œuvres oisives d’Urabe Kenko. C’est un ouvrage de philosophie majeur, ou Urabe Kenko, écrit sur des choses diverses et variées. Il partage ses anecdotes, ses réflexions sur la vie, et s’interroge principalement sur l’impermanence, thème cher à la croyance bouddhiste.
Les années douces de Hiromi Kawakami. L’auteur dans ce livre tente de relevé le défi cher aux japonais qui consiste à atteindre le paroxysme de la beauté sans se soucier du sujet. Ainsi, Hiromi Kawakami arrive à créer un sentiment profond en traitant de sujets simples de la vie quotidienne.
LA bête aveugle d’Edogawa Rampo. Encore un ouvrage sur la beauté perverse, sur l’érotisme sans sexe. Ce livre narre la vie d’un masseur aveugle qui est hanté par les formes féminines. Pour assouvir ses désirs, il enlève des femmes, et les mets en scène dans des positions troublantes.
Dans le fourré de Ryunosuke Akutagawa. C’est une sorte de polar, mais en plus complexe. En effet, l’histoire est construite autour du meurtre d’un samouraï et de nombreux « témoins » viennent raconter ce qu’ils ont vu durant
Kikyo de Jiro Osaragi (nom traduit me semble –t-il) Dans ce livre, Jiro Osaragi traite de la réaction des japonais suite à leur défaite durant la seconde guerre mondiale. C’est un thème souvent abordé au Japon, la perte de l’honneur et des traditions suite à la défaite du Japon durant la seconde guerre mondiale.
Une femme fidèle de Kyoka Izumi. Décrit l’histoire de la révolte des femmes face aux mariages « d’honneur », aux mariages qui reposent plus sur les intérêts des familles, plutôt que sur les sentiments. Dans ce livre, les femmes sombrent progressivement dans la psychose à cause d’un système archaïque.
Comme t'as l'air de t'y connaître, est-ce que Murakami est considéré comme un auteur de roman de gare ?
Je me posais la question.
Il y a deux Murakami actuellement, Ryunosuke et Haruki. Je pense que tu parles d'Haruki. Au Japon, ses livres sont des gros succès commerciaux, mais il n'est pas très apprécié des critiques. Il est jugé comme étant "apatride", ils ont l'impression qu'il renie sa culture nippone. Par exemple, la défaite du Japon durant le seconde guerre mondiale, thème cher aux auteurs japonais, ne l'intéresse pas. Certains japonais le considère plus comme un "auteur américain" et ils pensent que ce genre d'individus provoquent la disparition des valeurs nippones, et de leur littérature si particulière.
Donc en gros, il est aimé par les japonais qui sont le plus marqué par l'Occident, ceux qui préfère Disney à Miyazaki, il est généralement apprécié des plus jeunes, chez qui les valeurs se perdent, mais généralement, il ne fait pas succès au près de l'élite nippone. Donc oui, il est considéré comme un auteur de roman de gare, qui est même nuisible pour la société nippone.
Oui je parlais d'Haruki.
Merci de ton avis, tu as éclairé ma lanterne.
De rien.
Perso j'ai lu que "kafka sur le rivage" de Murakami en littérature japonaise, j'ai tout simplement adoré, du coup j'irait fureter auprès des livres que t'as cité.
Merci
Merci merci beaucoup.
Tu as l'air de t'y connaître et ma liste de Litt japonaise augmente enfin
+ on peut ajouter "La tombe des lucioles" de Nosaka
"Il y a un an Hiroshima" de Hisashi Tôhara
"Tsubaki" ou encore "Zakuro" de Aki Shimazaki
"Sommeil" et "L'attaque de la boulangerie" pour Murakami
Bref y'en a tellement c'est passionnant et riche la littérature japonaise
De rien.
TheGreenMonkey Tu pourrais être déçu vu que Haruki Murakami n'a pas du tout le même style que les auteurs classiques nippons.
YUki_No_seishin J'avais pensé à la Tombe des lucioles de Nosaka, vu qu'il est très populaire sur ce site, que se soit le livre, ou ses différentes adaptations. SI tu veux découvrir d'autres ouvrages japonais, je te conseille de taper JLPP "Japanese Literature Publishing Project." un projet qui a pour dessein d'étendre la culture littéraire nippone au monde, il manque certains ouvrages phares dans leurs listes de livres publiés, mais elle a le mérite d'être bien plus longue.
On peux y ajouter
Kenzaburo Oé
Inoue Yuki
Kenji Miyazawa
Lao She
Yasushi Inoué
Junichirô Tanizaki
Matsumoto
Akutagawa
Osamu
Lao She est chinois
Oui autant pour moi
Gantz_Graf_: J'ai mis la plupart des auteurs que tu cites, mais j'avoue que ce n'est pas très lisible.
Je rajoute Haut le cœur de Jun Takami
Roman dont l'Histoire se déroule de 1922 à 1937, le narrateur Kashiha, nous fait découvrir l'une des époques les plus troubles du Japon. Au programme, complots, crimes, police politique et secrète. Jun Takami dresse le portrait d'hommes révoltés qui lutte contre la montée du fascisme installé suite "à l’effondrement de la société, et surtout de la politique nippone, faisant de ce livre un précieux atout pour mieux saisir le Japon des années 20-30.
Merci pour le partage. Comment t'y connais-tu autant en littérature japonaise ?