Titre français: Les dents de la mort (humf)
Sortie: 1987
Réalisé par: Arch Nicholson
Avec : John Jarratt, Nikki Coghill, Max Phipps...
Genre : Aventure , Epouvante-horreur
Nationalité: Australien
Durée: 1h31

(je ne copie pas le synopsis d'Allociné parce que c'est n'importe quoi )

Arch Nicholson est décidément un réalisateur intriguant, j'étais bien déçu de lire après le film qu'il était mort en 1990 d'une maladie rare. Pour rappel, je l'avais découvert ainsi que quelqu'un autre lors d'une séance pour Fortress, un survival prenant place en pleine cambrousse australienne entre une classe de gamins avec leur maîtresse et des preneurs d'otage. Le téléfilm en question faisait preuve d'une belle maîtrise à tous les niveaux, efficace, beau, sans concession, du coup en fouinant dans sa filmo j'étais bien tenté par ce film de croco. Pour ne rien gâcher, le héros est joué par John Jarratt, désormais plus connu pour les deux Wolf Creek.

Et je n'ai pas été déçu ! Il est évident que le film a été inspiré par Les dents de la mer (comme le titre français l'indique subtilement), mais c'est probablement la meilleur déclinaison du genre que j'ai vu avec Tremors. Les bases sont très semblables: une grosse bête menace les habitants d'une petite ville ainsi que les pêcheurs, et pourrait empêcher de construire un centre de vacances. Les différences majeures sont que le héros ne veut pas tuer la bête puisque son boulot est de protéger les crocodiles en voie de disparition, et elle est considérée comme sacrée par les aborigènes. Ceux-ci trouvent de bonnes raisons à ce que le crocodile ait tué telle ou telle personne (notamment le fait qu'il soit acculé et que l'homme blanc ait démoli son habitat), poussant le concept du film d'animaux tueurs un peu plus loin que d'habitude.

De plus, il est très intéressant de voir à quel point le film s'attache à être crédible dans le déroulement des opérations, avec pas seulement une bande d'aventuriers mais de larges battues pour le retrouver. La lutte contre la nature prend plus de sens qu'une simple traque pour exterminer le monstre avec les personnages que l'on suit, à savoir le héros, son ex et deux aborigènes. Nicholson tire partie au mieux de leur culture et des sublimes décors australiens, donnant une ambiance parfois assez mystique à cette poursuite.

Et le croco, parlons-en ! Pour un film à petit budget (en tout cas comparé à Jaws), le monstre est une sacrée réussite, encore une fois le genre de truc qu'on ne peut pas faire en CGI avec peu de moyens. Un mélange assez judicieux de prise de vues de vrai croco et d'un énorme modèle en caoutchouc rend le tout très crédible, une bonne surprise également. Honnêtement, le seul "défaut" que je peux trouver c'est qu'il n'a pas de sous-titres, et que l'accent australien à couper au couteau est parfois difficile à comprendre. J'imagine que c'est en partie à cause de ça qu'il est très confidentiel, ou inversement, mais c'est dommage car je le recommande chaudement aux amateurs du genre.