Titre original : Colossus: The Forbin Project
Réal : Joseph Sargent
Pays : USA
Année : 1970
Durée : 1h40
Avec : Eric Braeden, Susan Clark, Gordon Pinsent...

Synopsis:
Charles A. Forbin met au point un superordinateur, baptisé Colossus, et chargé de contrôler l'arsenal nucléaire des États-Unis ainsi que celui de ses alliés, afin d'éviter toute erreur humaine. Alimenté par son propre réacteur nucléaire et installé au cœur d'une montagne, Colossus, une fois activé, détecte un autre superordinateur. On apprend bientôt qu'il s’agit de l'homologue soviétique de Colossus, baptisé Guardian. C'est là que les ennuis commencent...

Vu dans le cadre de l'échange avec Emmerald (merci à lui)

Bon déjà le sujet du film est trèèès classique, ça parle ici d'un super ordinateur capable de maintenir la paix dans le monde grâce à des calculs très compliqués. Le gouvernement américain, en pleine guerre froide en plus, est tout heureux d'annoncer ça au public. Mais en pas moins de deux minutes montre en main, tout foire et l'ordinateur va peu à peu affirmer son désir de s'émanciper du contrôle des hommes. Bref, c'est plutôt intéressant, mais c'est pas non plus novateur. Heureusement, ce n'est pas à ce niveau que le film se distingue.

Parce que, malgré le sujet très classique, le film choisi d'adopter un parti pris très prononcé : l'anti spectaculaire, poussé même à l'extrême. Dans l'idée, on reste dans de l'anticipation, du surréel, mais c'est traité de la manière la plus sobre qui soit. Toute la première partie du film se passe dans un bureau, et l'action passe uniquement par les dialogues et les personnalités de chacun. En plus de ça, les discussions sont très techniques.
Ce qui rend ce parti pris encore plus intéressant, c'est que sur la forme le film est impeccable et va de pair avec ce parti pris. C'est encore très sobre, avec des décors assez sombres, mais franchement ça en jette. En plus la technologie est partout mais se fait assez discrète. Les écrans, les téléphones, les messages électroniques, tout parait à sa place et très cohérent dans le décor. Bref, on reste dans un seul bureau pendant un bon moment, mais ça en vaut la peine.
Bon il faut bien avouer que toute cette sobriété apporte quelques problèmes. Au bout d'un certain temps, ça devient tellement austère que le film peut devenir assez difficile à suivre. Je veux dire par là qu'il ne fait rien pour maintenir l'attention de son spectateur. C'est très bien dans un sens, ça évite des artifices un peu nuls qui pourrait nuire à l'expérience, mais ça manque quand même au bout d'un moment.

Sauf qu'à l'heure de film, on sort (enfin ?) de ces bureaux pour donner au film un peu de hauteur. Le film montre maintenant une relation très étrange entre l'ordinateur (qui contrôle tout), et son créateur (qui tente de gérer le bordel). C'est un changement assez brusque, et on peut le regretter à bien des niveaux. Mais au moins on respire, on voit même apparaitre une petite histoire d'amour assez bien vue qui vient apporter un peu de chaleur dans ce monde très froid. Et malgré tout ça le film reste oppressant parce que l'ordinateur se la joue HAL, à surveiller tout ce qui bouge silencieusement.
Donc franchement, même si tout n'est pas parfait et la construction du film peut décevoir, ça reste très intéressant dans son approche, et dans les thèmes qu'il aborde. J'ai vu que le film était avant tout prévu pour la télévision, et ça se voit à l'image. Mais quand même, que ce film a de la gueule ! Les couleurs, les décors, même les acteurs ont des belles gueules bien mises en avant par des plans souvent rapprochés. En plus de ça y a quelques idées originales de mises en scènes. Un brin farfelues peut être, mais je les accepte avec plaisir. C'est un film qui maitrise son sujet en somme, il a une idée derrière la tête et il s'y tient. Et je suis bien rentré dedans.

Je crois que tu as a peu près tout dit. C'est bien que tu ais aimé.

Idem, vu dans le cadre de l'échange avec Emmer, et toujours idem, l'histoire est trèèès classique, ça en devient cliché

Si au début du film j'eus espéré qu'il ne fasse pas le coup de l'ordinateur qui prend le contrôle, malheureusement si, m'enfin, après tout ce n'est que l'histoire...

Déjà le film se repose uniquement (presque) sur ses dialogues. La plupart des scènes se passent dans un bureau où différentes personnes dialoguent. Ça ne m'a absolument pas gêné, même si forcément ça gonfle un peu à certains moments.
Mais d'un autre côté c'est assez maîtrisé donc ça passe vraiment bien la plupart du temps.

En parlant de maîtrise, techniquement c'est plutôt bon, certains plans valent le coup d'oeil. Et l'oppression du décor n'en devient pas totalement chiante pour autant.

Pour ce qui est des thèmes..., mouais, du déjà vu et déjà revu je trouve... Certes ça reste dans le plausible et dans le réaliste (possiblement, soyons d'accord avec ce terme), mais bon, j'ai vraiment eu l'impression de revoir les mêmes choses encore et encore...

Finalement ça reste un bon petit film, avec un certain côté Docteur Folamour/Point Limite d'ailleurs
Ah et la fin est intéressante je trouve, même si y a toujours ce côté de déjà vu mille fois ailleurs (tous supports confondu).

Ma note : 6.5/10

Profitant d'une réédition bluray, je viens de découvrir le film. Et c'était ma foi très intéressant.
J'aurai pas grand chose de plus à ajouter que ce qu'a dit Waho. Bien que la base soit classique, c'est du film qui est bon à voir pour son côté anti-spectaculaire, sa sobriété efficace (dont le bluray rend un très bon hommage), oppressant et intriguant, bien-sûr pour le côté neo-Frankenstein et l'IA en elle-même.
J'aurai peut-être un petit bémol concernant la durée, 10-15 min de plus n'aurait pas était de refus. Mais sinon c'est du tout bon, et j'ai pas vu le temps passé, alors que pourtant ça n'est pas haletant.

Pas vu.
Il a servi d'inspiration à War Games ?

Non je crois pas. Même s'il y a des similarités en terme de thèmes, mais faut dire que c'est de l'histoire assez classique pour l'époque.

Oui, c'est un classique