Fiche Technique
Titre: Suicide Club
Réalisé par: Sono Sion
Date de sortie: 2002
Format: Couleurs
Durée: 99 minutes
Pays d'origine: Japon
Lien: http://www.imdb.com/title/tt0312843/
Casting
Ryo Ishibashi
Mai Hosho
Synopsis
54 lycéennes se jettent simultanément sous une rame du métro, considéré comme un "fait divers", il s'agit en réalité d'une vague de suicides qui se répandre à vive allure dans tout le pays. Kuroda, un détective est chargé de l'enquête...
Mon avis
Après avoir été remué par Love Exposure du même réalisateur, l'heure était venue pour moi de découvrir davantage de films de Sono Sion qui a l'air d'avoir un style me correspondant. Et Suicide Club rejoint un peu cette idée que j'avais du cinéaste.
L'ambiance change radicalement de Love Exposure qui brassait dans un riche mélange des genres, des émotions et uqi n'était pas avare en sensations. Suicide Club est différent, l'esthétique du film a été travaillée de manière à rendre l'ensemble plutôt crade, avec du gore kitsch et un grain particulier à l'image. L'ambiance du film est étrange, malsaine et le tout est traité avec la légereté qui caractérise les protagonistes adolescents du film.
La mise en scène est inspirée sans être révolutionnaire en soi malgré quelques passages relevant du génie (Cette scène dans le bowling et surtout l'intro) et la photo comme je l'ai dit est travaillée pour rendre cette atmosphère très pesante, chose partiellement réussie. Le scénario peut paraître léger ou du moins plutôt évasif, Sono traite le problème snas jamais sembler vouloir le résoudre. Ca reste un film sur cette société japonaise à bout de souffle qui met la pression sur les épaules de la population et surtout des jeunes pour qui le suicide semble être un moyen tout à fait normal d'échapper à cette société et d'afficher une certaine forme de solidarité, par contre cette critique est implicite, nous sommes bien loin du film dénonciateur et pointeur. Les acteurs sont plutôt bons dans l'ensemble, je reprocherais juste à Sono d'avoir recours à quelques facilités du genre screamers (rares cependant) ou des ralentis assez pompeux. L'ensemble reste néanmoins très bon, original et vraiment intéressant. Un film marquant.
7.5/10
A tout ceux qui ont aimé Suicide Club, je conseille grandement Noriko's Dinner Table (ou Suicide Club 0, pour faire vendre).
Bien plus abouti et bien mieux écrit, Sion Sono se rapproche avec ce film de son Love Exposure (les deux films se ressemblent d'ailleurs beaucoup, spécialement dans la narration).
Bref autant j'ai pas été très emballé par ce Suicide Club, autant Noriko's Dinner Table m'a énormément plu.
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-26-7653586-1-0-1-0-0.htm
mal répertorié (pour une raison obscure, il n'apparait pas dans la recherche à "suicide", mais bien à "club") mais il existe.
Il a l'air pas mal. Les asiatiques sont balèzes pour mettre en scène ce genre d'histoires.
Ça les copains, c'est ce qui s'appelle du retournement de situation .
J'ai compris, enfin, Je ne sais pas si c'est exclusivement grâce au revisionnage ou parce que je savais grâce à la critique d'harmonia sur quoi m'attarder en le regardant mais j'ai enfin saisi le sens de tout ça la ou ma première tentative m'avait laissé de marbre tant je ne comprenais pas la finalité de tout ça. Je ne vais pas dire que j'ai tout compris (que représente Genesis au final ? Un néo gothique bercé d'illusions ? Et desert ? Des enfants qui détiennent la vérité ou une manifestation de la société ? Et quel sens donner à la scène finale ?) mais j'ai au moins compris le semblant de thèse qui parcoure l'oeuvre.
Pour moi "suicide club" reste un film ou la mue de Sono commence pleinement, on retrouve l'aspect fauché de ses productions pré 2000 mais il intensifie déjà tout l'aspect symbolique qui deviendra sa marque de fabrique. Dans ce sens, cela en fait une oeuvre à part tout en étant pleinement intégré à sa filmographie, je trouve ça assez passionnant de constater le mûrissement d'un auteur au cours du temps en regardant ses films .9/10 (même si j'ai longuement hésité à mettre plus )
Je devrais lock ce topic mais ça fait chier, il est mieux présenté
Locke l'autre, mais en postant le lien ici peut-être ?
Pas bête ! Je déclare ce topic nouveau topic officiel de Suicide Club
Ancien topic : https://www.jeuxvideo.com/forums/1-26-7653586-1-0-1-0-0.htm
J'suis trop fort !
Non mais on ne locke pas mes topics comme ça oh!
L'autre est bien présenté aussi. Il est juste introuvable en tapant le nom. Etonnant que Mordechaye l'ait trouvé d'ailleurs
Bah j'ai suivi le lien qu'il y avait sur ce topic si quoi .
(Puis il est trouvable en tapant "sono sion" et en faisant une recherche Google aussi ... mais pas par la recherche parce que c'est de la merde cette recherche)
Un film qui m'intriguait depuis que je m'étais lancé dans la filmo de Sono, notamment pour le statut de film-charnière qu'il semble avoir.
Alors j'ai bien aimé, cependant c'est pour l'instant celui du réalisateur qui m'a le moins plu. C'est très différent de tous les autres films que j'ai vus de lui, plus récents. On a cette intrigue difficilement explicable, cette vague de suicides qui semble s'abattre sans raison. Je pense que c'est un film qui joue avant tout sur l'implicite, la symbolique, mais aussi sans doute un certain constat amère sur la société japonaise (que je ne m'avancerai pas à détailler, n'étant pas plus calé que ça sur le sujet). Et c'est assez étrangement construit, les scènes se succèdent un peu comme ça, on ne se concentre pas vraiment sur un personnage en particulier, même si plusieurs reviennent et servent de fil rouge. Comme d'hab chez Sono, il y a une atmosphère vraiment surréaliste, et encore plus ici, il y a tout un ensemble de scènes étranges mais vraiment fascinantes (le "Because the dead" qui pourrait faire penser à du Phantom of the Paradise en beaucoup plus thrash), particulièrement dans la deuxième moitié. Et Sono met en avant un côté très série B, tant dans les effets spéciaux et la violence, que dans certains effets de mise en scène. Il y a ce côté baroque dans l'esthétique, moins appuyé que dans Strange Circus toutefois.
C'est un film que j'aime bien, plein d'idées intéressantes et sans doute très riche à interpréter. Cependant, il m'a paru un poil déconstruit, inabouti. On sent l'oeuvre pleine de potentiel mais qui a un peu de mal à vraiment le révéler. Sans compter que ça manque un peu de vrai raccord émotionnel, de traitement de personnage fouillé, par rapport aux autres films de Sion. Mais c'est quand même très intéressant.
C'est lequel ton prochain alors ?
Ben Noriko je pense, ce serait le plus logique non ?
Et après Hazard ou WDYPIH.
Tu l'a enfin vu !
Effectivement, tu va enfin pouvoir passer à Noriko, et ça c'est une super bonne nouvelle ! Vraiment, avec Love Exposure pour moi c'est l'un des deux meilleurs films de Sono.
Pour en revenir à Suicide Club, tu viens de toucher à un passage court mais très important dans la filmo de Sono. Un passage où il était encore dans l'expérimentation de ses films précédents, mais où il allait très bientôt se tourner vers un cinéma pas moins riche ni moins pensé, mais plus construit, plus réfléchit. Une période de transition dont la fin est à mon sens marquée par Hazard, qui a un coté très expérimental rien que dans sa conception (tourné à l'arrache dans les rues de New York, avec une scénario écrit au fil du tournage). Après Hazard, c'est fini, on passe dans son cinéma actuel avec consécutivement Noriko et Strange Circus.
J'ai bien hâte pour Noriko oui, ainsi que pour les deux autres
Après je ne sais plus trop et son cinéma pré-Suicide Club m'attire moins bizarrement.
Ben disons que c'est de l'expérimental souvent très personnel.
Sono à la base c'est pas un cinéaste, et donc pendant longtemps il a fait un véritable travail de recherche. Il a expérimenté le média qu'est le cinéma, il s'est cherché autant qu'il a cherché le cinéma lui même. Ça n'a pendant longtemps même pas eu pour but d'être aboutit cinématographiquement parlant.
Du coup quand on aime le personnage, son travail, et qu'on le connait bien, ça peut être extrêmement intéressant tant sa pensée, ses obsession et surtout son cheminement niveau recherche sont omniprésents pendant cette période.
Mais vraiment, ça n'intéressera réellement que ceux qui ne veulent pas que voir le cinéma de Sono, mais aussi appréhender le personnage lui même. Auquel cas il est tout aussi intéressant de se pencher sur tout son travail de poésie, de littérature, de performances, etc. Malheureusement on a accès à rien en France.
En gros, c'est pas spécialement indispensable de voir tout le pré-Suicide Club, sauf si tu es vraiment curieux et que tu cherches plus que du cinéma.
C'est surtout en tant que cinéaste qu'il m'intéresse, même si le gars en lui-même a l'air assez fascinant. Et l'expérimental avec moi c'est hit or miss donc je vais sans doute pas trop m'attarder sur cette partie de sa filmo