Bonsoir tout le monde. Certains ici me connaissent, cela fait 1 an environ que je poste sur ce forum. Je suis une inconditionnelle des fables, surtout le 3°opus. Désormais je joue moins mais se passer d'un univers aussi riche est difficile. Alors pour prolonger le plaisir je me suis lancée dans l'écriture d'une fiction se situant une vingtaine d'année après le F3, et j'ai continué l'histoire me calant sur mon propre jeu, mes propres choix. Au départ j'avais commencé à poster sur le forum écriture de JV mais mes premiers lecteurs pensent qu'elle intéresserait davantage les forumeurs d'ici.Voilà. Merci d'avance de votre indulgence, enfin pour ceux qui auront le courage de lire ma prose.

Ils étaient arrivés la veille au soir dans leurs flamboyants costumes de l’armée d’Albion et n’avaient rien à voir avec les mercenaires que le château leur envoyait habituellement.

Ils étaient 12 hommes, dont 2 qui semblaient à la tête de ce petit cortège. un vieux et un jeune, un peu engoncé dans son costume trop neuf et trop propre, ce qui portait à croire que ce rôle lui était attribué pour la première fois.

Bien sûr ce n’était pas une visite de courtoisie, à chaque fois que Bowerstone leur envoyait une escadre, il était évident que ce n’était pas pour voir si tout allait bien à Pin d’Argent mais bel et bien pour recruter parmi les hommes-loups qu’ils étaient devenus.

Ces surhommes, les Balverines, que tout le monde craignait ne manquaient pas de remettre de l’ordre dans le royaume - par le vide évidemment - contre une paix totale et une absence de taxe. Un accord tacite entre la royauté et Pin d’argent, quelques services expéditifs et sans danger contre une autarcie assurée. Cela à la condition que personne ne quitte la région et ne vienne entacher la douce tranquillité d’un Albion pacifié depuis la guerre contre le tortureur menée de main de maitre par sa reine.
Quelques Balverines trop libres avaient d’ailleurs payées de leur vie chaque entorse à la trêve. Sa majesté, elle-même, toute gantée de son pouvoir, y pourvoyant , lançant ici ou là des sorts impossibles à éviter ou en vous passant au fil d’une épée surdouée.

Il va sans dire que les rapports entre Pin d’Argent et le reste de l’Albion étaient dé-nués de toute chaleur et que la méfiance voire l’hostilité était de rigueur.
Même si tous ici l’avaient à première vue oubliés, la malédiction qui les frappaient depuis voilà 20 ans étaient la conséquence directe d’un froid calcul de leur dirigeante. A l’époque, encore jeune princesse, elle avait préférée sacrifier un village entier contre l’appui des Balverines sévissant dans la forêt.
Ils avaient décimé la plus grande partie de la population sous l’œil impassible de la jeune fille et avaient copulé avec les survivants, donnant cette nouvelle race de monstres, ces hommes-loups surnommés parfois les corrompus. Plus fort que n’importe quel chevalier, n’importe quel soldat surentrainé, ils étaient néanmoins incontrôlables et, au dire de cette charmante population, au vernis trompeur, sauvages et sanguinaires même à l’état primaire c'est-à-dire avant toute transformation.

Elle faisait partie de ces corrompus. Elle avait hérité dès sa naissance de cette malédiction ainsi que de la haine des humains non infectés, et plus encore de la famille royale. Alors cette visite inattendue l’avait comme aux autres mis en état de stress et c’était à grand peine qu’elle retenait son sang de loup qui bouillonnait en elle. Mais sa curiosité était la plus forte, elle voulait savoir. Comme d’habitude on les emploierait en ne leur donnant que de maigres informations. Pourtant les hommes-loups n’avaient pas le sens du calcul, et l’appât du gain ne leur faisait ni chaud ni froid, aussi malgré leur haine, ils n’avaient jamais été tenté par la trahison. Non on ne leur disait rien parce qu’il était clair qu’ils étaient des bêtes sauvages sans aucune intelligence et que leur capacité à comprendre ou à élaborer un plan étant nulle il n’y avait donc aucune raison d’y perdre son temps On les utilisait comme on utilise un cheval ou un chien, et encore même pas un chien, d’ailleurs surtout pas un chien.

Merci de l'avoir reposté, je relis ta fic quand même, juste pour le plaisir, faut continuer comme ça, même si je connais la suite .

Mais Elle voulait comprendre, Elle savait qu’Elle serait du convoi cette fois ci, leur population n’était pas si importante, et elle faisait partie de la jeunesse forte et en âge d’accompagner les humains.

Elle savait qu’on ne ferait pas attention à Elle, comment imaginer qu’une telle bête, même à l’état humain, pouvait envisager une seule seconde d’espionner ou de chercher une quelconque information. Pour une fois cela serait à son avantage.

Elle s’approcha donc de la tente de commandement furtivement, un petit moment après que les 2 hommes y soient entrés. Ils chuchotaient presque, mais ses sens aiguisés lui permettaient d’entendre parfaitement leur conversation, sans avoir besoin même de se coller à la tente.
Visiblement l’ainé tentait de rassurer le plus jeune, ce qui la fit sourire doucement. Ils parlèrent très longtemps, et rien ne concernait vraiment leur proche avenir. Elle était un peu déçue bien sûr mais elle en apprit beaucoup en revanche sur leur personnalité. Ce qu’elle entendit l’ému même un peu, l’humanité de ces deux hommes était tellement palpable.

- «Ta mère ne t’aurait sûrement pas envoyé si elle avait eu des doutes quant à la conclusion de cette mission mon prince, pourquoi te tourmentes tu autant, les hommes vont s’en apercevoir et ça ce n’est pas bon, je ne pourrai pas toujours te couvrir, si elle a confiance en toi pourquoi douter autant.
- Je ne crois pas qu’elle m’ait mandaté par confiance Elliott, je crois qu’elle s’est tout simple-ment débarrassé de moi, oui j’ai été préparé et entrainé par les meilleurs mais cela fait-il de moi un chef fiable sur le terrain. Les hommes savent mon manque d’expérience ils me le feront payer forcément. Quant à ces corrompus, personne ne peut s’y fier, personne ne peut compter sur eux, alors moi, ils sentiront mes doutes mes peurs, ce sera pire encore
- C’est fou toutes les ressources dont tu disposes mon garçon, tu n’as pas les pouvoirs de ta mère ou de ton grand-père certes, mais eux avaient le sceaux et les gants de pouvoir, toi le pouvoir a couru dans tes veines avant même ta naissance. Tu ne m’enlèveras pas de l’idée qu’il ne demande qu’à sortir de tes mains, il faut que tu t’en persuades. Tu n’es pas seul je serai avec toi autant que possible, mais c’est toi qui mène et tu le peux, sois fort, même si tu as toute les raisons de douter. Ces doutes mets les dans tes poches et assoie-toi dessus. Nous verrons au fur et à mesure. Mais expliques moi pourquoi tu penses que ta mère cherche à se débarrasser de toi
- Et de toi aussi Elliott sois en assuré…
- Je sais cela, je ne me suis jamais fait d’illusion sur ma reine. Elle a acceptée mon retour au château à la mort de Linda, mais dans le fond elle est restée frustrée de mon choix. Elle aurait voulu que je me batte davantage pour la récupérer. Pourtant je l’aimais tu sais, plus qu’il est possible d’aimer. Mais seule à mes yeux sa quête comptait et je l’aurais gêné. Je savais qu’elle devait se consacrer au royaume, qu’elle devait aider la rébellion et ne penser qu’à cela. Je pensais qu’au contraire Linda avait plus besoin de moi, nous nous comprenions tellement bien. Nous avions tous les 2 à cœur de développer l’orphelinat. Accueillir tous ces enfants était plus qu’une nécessité, c’était un devoir. Nous avons bataillés pour ces minots. Les premières années du règne de ta mère ont été terribles. Nous avions même fini par penser que ce flux d’orphelins n’en finirait jamais. Et puis finalement des temps meilleurs sont arrivés, beaucoup des ainés sont restés nous aider auprès des benjamins. Et finalement les familles ont vécues de moins en moins de drames. Aussi quand ma Linda s’en est allé je suis rentré au château.
Mais je crains que nous devions à nouveau revivre des temps sombres, des dangers se tapissent dans l’ombre. L’hécatombe au camp des gitans de Mistpeak n’est qu’un sombre présage. Nous avons une mission importante, et ce n’est pas par hasard qu’elle t’a été confiée quoique tu en penses.
- Elliott ça je le comprends mais c’est plus que cela, ma mère ne s’est jamais attachée à qui que ce soit – même pas à moi – Oui elle n’a sûrement pas compris ton choix, le lui as-tu vraiment expliqué d’ailleurs, mais ce n’est pas la seule raison n’est-ce pas ?
- Tu as raison, elle a perdue tellement de monde…Elle ne s’est jamais vraiment remise d’avoir dû condamner Logan. C’était son frère quand même ! Et la mort de Walter l’a profondément affecté. Même Ben Flynn l’a laissé tomber (j’ai même pensé un moment qu’il saurait lui apporter le bonheur qu’elle méritait). C’était un électron libre, jamais il n’aurait pu rester se pavaner au milieu de ces nobles superficiels vivants dans l’ombre d’une femme toute-puissante. Mais même cela n’explique pas tout…Je pense sincèrement que ta mère là-bas à Aurora a été également infecté par l’ombre, la noirceur l’a touchée, même si elle ne me l’a jamais avoué. Elle n’a plus jamais été pareille après ça. Et Walter, son fidèle parmi les fidèle s’est retourné contre elle. Oui tout le monde sait que son âme était déjà morte et que le tortureur le possédait complètement, mais elle n’a pu le sauver qu’en le tuant. Il est mort dans ses bras sans qu’elle n’ait pu rien faire d’autre…Si on ajoute ensuite le combat contre elle-même à Ravenscar, d’autres serait devenus fous. Ta mère est une héroïne tout ce qu’elle a fait, personne n’aurait pu le faire à sa place, mais cela laisse des traces. Aujourd’hui elle est instable et noire, je sais qu’elle lutte pour son humanité et qu’elle a fait beaucoup de choses pour l’Albion, mais elle est dangereuse et elle le sait. Cette mission t’éloigne d’elle, ce renoncement (quoique tu penses c’est un renoncement) est aussi un acte d’amour. Et pour être vraiment honnête il me convient. J’aimerai toujours ma reine mais être ici avec toi, malgré ce couperet au-dessus de nos têtes me va très bien, j’ai l’impression d’enfin respirer, d’enfin être libre.
- Merci de ta franchise, elle me fait du bien. Jamais on avait évoqué tout cela auparavant, et je réalise combien, bien souvent je peux être injuste envers elle. Mais je suis obligé d’admettre que malgré mes doutes, moi aussi je respire mieux loin de Bowerstone.
- Maintenant mon prince nous devons nous reposer, ce qui nous attends est bien incertain et je ne suis pas sûr que nous pourrons nous permettre de nous laisser aller, alors profitons-en ce soir, même si je ne nous sens pas en totale sécurité ici. Je vais poster deux de nos hommes au centre de notre campement déjà et nous verrons bien. Je ne m’absente pas longtemps. »

Ils prirent la route au petit matin, un matin brumeux et Humide.

Elle regarda longuement ce jeune homme si faible la veille encore et là si sur de lui presque suffisant. On aurait dit son jumeau si ce n’est cette raideur qui dénotait, et qui, imperceptiblement venait faire le lieu avec l’homme anxieux qu’Elle avait épié la veille au soir.

Ils allaient arpenter sur le chemin maudit où l’haleine fétide des Balverines infestait chaque arbre, chaque pierre. Les quatre corrompus ouvraient et fermaient la marche dans toute leur monstruosité, seuls remparts à d’éventuelles agressions des Balverines pures qui –ils le savaient tous - les guettaient des hauteurs prêtes à leur tomber dessus à la moindre faiblesse ou à la moindre provocation de leur part.

Ils étaient d’autant plus sur leur garde sachant que même les habitants de Pin d’Argent n’étaient pas exempts de cette menace permanente. Cette forêt empestée frémissait de danger, chaque craquement de brindille, chaque mot lâché par mégarde était susceptible d’éveiller le mal qui l’habillait de sa lourdeur latente.

Aussi la colonne avança dans un silence de plomb, aussi doucement que possible sur ce chemin interminable. Chacun transpirait sous son armure, les nerfs aux aguets, vidé de son énergie par ce couperet intenable.
Ils finissaient par presque espérer la confrontation. Le danger lorsqu’il se manifeste était finalement plus rassurant. Un combat est palpable, quantifiable et ces soldats étaient préparés pour. Mais ce poids en suspend, invisible et omniprésent les rendait nerveux.

Pourtant tous savaient qu’un combat contre des Balverines serait pour eux fatal. Oh bien sûr elles étaient mortelles, mais l’affrontement n’avait de chance d’être à leur avantage que dans la mesure où on les combattait à distance. Tous savaient que si elles tombaient sur eux tout était perdu. Elles vous touchaient, votre monde s’effondrait et vous avec. Au corps à corps nul victoire n’était possible pour de simples humains. Seul le pouvoir pouvait les maintenir à distance le temps d’ajuster un tir, mais tous en étaient dépourvu et rien n’indiquait que les Corrompus se lèveraient contre leur lointains parents pour les défendre eux humains honnis. Ces deux espèces même si elles ne s’aimaient guère et d’instinct ne se mélangeaient pas voire s’évitaient, se respectaient et n’hésiteraient probablement pas s’il fallait choisir à faire front contre ces gens qui voulaient les dominer et les contrôler.

Enfin ils furent en vue de la cabane du bûcheron depuis longtemps abandonnée.

Elle ne ressentait à vrai dire pas grand-chose. Elle s’était mise en route moins excitée qu’elle ne l’aurait cru.

Bien sûr la perspective de quitter Pin d’Argent était une bonne chose mais trainer sa malédiction comme gage de survie de ces ½ portions – en qui elle n’avait aucune confiance et à qui elle ne devait rien - en était une autre. Cela ne répondait en rien à la soif de liberté qui l’habitait depuis si longtemps. Et il fallait ajouter à cela ce boulet d’Adam, son cousin, qui ne jurait que par sa force animale, prêt à en découdre avec n’importe qui traverserait sa route. A l’inverse, lui ne supportait plus sa condition humaine misérable. Il n’impressionnait personne au village alors il rêvait de violence charismatique, il voulait se faire respecter par la force, s’imposer dans la souffrance et il n’hésiterait pas à le faire savoir à la première occasion.
Donnez du pouvoir à un être frustré, et il ne contrôlera plus rien.

Elle le savait et du coup se méfiait autant de l’intérieur que de l’extérieur, situation des plus inconfortables et cela lui pesait déjà.

Pour elle sa mutation était bien une malédiction, Elle voulait conserver son âme et son humanité. Bien sûr cette enveloppe la protégeait et lui donnait une puissance des plus sécurisante mais à chacune de ses transformations elle se mettait en danger d’une autre manière, et plus elle restait longtemps dans cet état plus elle se sentait irrémédiablement polluée.

Elle enviait finalement ces soldats qui malgré leur serment et leur engagement, conservaient, enfin elle le pensait, leur personnalité et leur libre-arbitre. Ils étaient fiers d’appartenir à l’Albion, ils étaient assurés derrière la mission qu’on leur avait confiée, leur vie avait un sens, leur mort en aurait une aussi.

Chacun avançait lentement vers l’immense porte bien visible mais condamnée depuis des siècles semblait t’il. Chacun perdu dans ses pensées mais bien aux aguets.

Enfin cette pénible marche prit fin devant l’entrée du passage qui, selon le Prince et le chef de la garde, devait les amener sur les hauteurs de Mistpeak, juste derrière le camp des gitans, enfin derrière ses vestiges fumantes plus exactement.

Le prince les mit en faction pour protéger leurs arrières le temps d’élucider l’énigme de cette porte. Il était évident que personne n’avait la moindre idée de son système d’ouverture. Quelque chose devait l’activer vu que rien sur sa surface lisse ne le permettait.

J'avoue que j'aurai du commencer plus tôt, je n'ai pas la foi de tout lire d'un coup. Je t'en dirai des nouvelles

Oh mais prends ton temps il n'y a pas urgence.

Pourquoi se sentait-elle concernée par cette conversation ?

Pourquoi avait-elle l’intuition d’avoir la réponse à certaines de leurs interrogations ?

Elle se remémorait les paroles de son arrière grand-mère, distillées au fil de ses jeunes années. Son aïeule était considérée comme un esprit dérangé, et pourtant Elle avait le pressentiment que toutes les bribes de son apparent délire allaient s’assembler en puzzle. La vieille dame, plus vieille encore que le grand-père du prince avait une connaissance incroyable de l’histoire de l’Albion, des héros de la guilde et de la famille royale, et surtout, surtout elle lui prédisait un rôle important dans l’avenir.
Ce qui faisait rire tout le monde. Elle fit l’impasse là-dessus – quelle importance ce que les autres pensaient - et essaya alors de faire le tri dans toutes les paroles singulières de la vieille femme.
Et comme par enchantement les choses importantes firent alors surface dans son esprit.

Elle s’avança

- « Toi reste à ta place, un seul souci à la fois
- Je pense avoir la solution. »
Elle reprit forme humaine et continua d’avancer vers Elliott et le prince.
- « N’y pense même pas
- Je sais où est le système d’ouverture si c’est ça que vous cherchez. Mon arrière grand-mère du moins le savait et elle a essayé de me l’expliquer, à l’époque tout était nébuleux pour moi, mais là j’en suis sûre, elle détenait la vérité.
- Ton arrière grand-mère tu dis…Comment pouvait-elle savoir cela.
- Elle savait tout
- Ce serait donc vrai?
- De quoi parlez-vous ?
- Pour l’instant je n’ai rien à ajouter, mais bon qu’avons-nous à perdre, parle.
- Tout est sous nos pieds, juste devant la porte
- Sous nos pieds…mais bien sûr, c’est évident. Sauf qu’il n’y a rien
- Ne soyez pas méprisant, avec le temps bien sûr que tout a été recouvert, il faut creuser, elle est là la solution
- Tu te rends compte du temps que cela va prendre tout ça pour un résultat des plus hasardeux, tout ça sur les dire d’un… D’une…
- Je suis humaine avant tout, alors ne soyez pas si blessant. Mais faites comme vous voulez, qu’est ce que ça peux bien me faire après tout »

Pour la première fois ses yeux croisèrent ceux du prince, qui n’avait rien dit encore. Il les avait juste écoutés les bras croisés. Un lien étrange se noua alors. Il y lut sa sincérité et saisit son intuition jusqu’à se l’approprier entièrement comme si elle émanait de lui-même.

- « Elliott c’est la solution, c’est incroyable mais elle a raison. Ne me demande pas pourquoi j’en suis sûr mais c’est un fait, nous ne creuserons pas pour rien.
- Bon après tout pourquoi pas, ce ne parait pas si farfelu finalement.Enfin c’est même une possibilité plutôt logique. »

Mais comment creuser ?
A mains nues il ne fallait pas y penser. Heureusement la cabane du bûcheron n’était pas loin, mais cela obligea le groupe à se scinder en 2 et ça posait un risque supplémentaire.
Mais plus ils y pensaient, plus la justesse de cette intuition s’imposait à eux, et l’excitation de découvrir ce qui les attendait derrière cette porte, et surtout de quitter cette atmosphère tellement pesante, leur donna l’énergie suffisante pour aller visiter la cabane abandonnée.

Ils n’y trouvèrent que 2 pelles mais c’était toujours cela. Ils y trouvèrent aussi quelques Balverines peu encline à les agresser, mais grognant et montrant les dents, les dominant de leur silhouette gigantesque tout en les serrant de très, très près.

Le prince avait le sang glacé, mais il voulait plus que jamais trouver le mécanisme et ouvrir cette porte, le reste devenait secondaire. Et il y avait Elle, rempart à sa propre peur, qui protégeait ses arrières, sentiment inattendu de sécurité à défaut de confiance mais encore impossible 1h auparavant.
Ce qui les attendait changerait leur vie, enfin la sienne du moins, irrémédiablement et profondément, c’était tellement évident. Se pouvait t-il qu’Elliott ait raison, et qu’il possédait lui aussi quelque chose d’exceptionnel, deviendrait t-il un héros à son tour, contre toute attente?

Bon inutile de penser si loin, d’abord creuser et...survivre!

Ils retrouvèrent les autres qui avaient déblayés le terrain comme ils avaient pu.
A tour de rôle, les humains grattèrent la terre. Cela dura des heures. Si le mécanisme existait il était vraiment très profondément enseveli, et à 2 pelles avec des bras plus habitués à porter les armes qu’aux travaux de force il est évident que cela pouvait les amener facilement jusqu’à la nuit. Mais 'idée de passer la nuit dans ce bourbier n’inspirait personne.

En définitive ce furent les sang-mêlé qui s’y attelèrent, plus par impatience et parce que l’inactivité les rendait trop nerveux, que par générosité. La cavité s’enfonçait, mais rien n’apparaissait. Enfin si …juste un gros anneau rouillé…
Vite ils dégagèrent la trappe tout autour. Tous s’y mirent, oui il y avait bien quelque chose, la persévérance et l’intuition les avaient amenés là où il fallait, ça allait payer.

Enfin l’énorme trappe apparut et dessous…Juste une dalle. Une dalle en pierre polie, ronde aux inscriptions à moitiés effacés. Elle était certes magnifique, mais pour quoi faire?

eh! ne nous laisse pas en plan,j'attends avec impatience...

Oh mais c'est une bonne surprise ce post...Bon je ne peux pas là, au pire demain soir ok?

Elle semblait complètement abasourdie, perdue dans ses pensées. Elle se mit réciter en balbutiant des formules venant d’outre-tombe. L’âme de son aïeule allait t-elle encore les sauver de cette impasse.

Le prince s’approcha.

- « Le pouvoir conjugué, mon ancêtre n’avait que ça à la bouche. Le pouvoir conjugué…Tu seras 1, faible et inutile, tu seras 2, incroyablement puissante et respectée.Tu as le pouvoir, mais il n’apparaitra pas pour toi seule, tu dois trouver le pouvoir conjugué…

Prince je sais, je sais ce qu’il faut faire. Moi non plus je ne vous aime pas, mais nous avons un destin à nouer ensemble, alors si vous voulez honorer les votres, vous devez vous lier à moi!
- Que veux-tu dire l’impur. Ce n’est même pas une question de confiance c’est une question d’éthique et d’honneur.
- Ah ! rien à faire de votre honneur, regardez moi et dites moi en face que vous ne savez pas ce qu’il faut faire
- Eh à qui tu parles !!!!
- Bon vous venez là… »

Une fois de plus leurs yeux se croisèrent, et ils surent.
Ils se placèrent au milieu de la dalle et se prirent les poignets, se les serrèrent assez fort et fermèrent les yeux.

Ils concentrèrent leur esprit sur la pierre. Tous retenaient leur souffle, il se passait quelque chose, mais que faisaient cette corrompue et ce personnage royal encordé dans un seul esprit au milieu de ce cercle apparemment magique ?
Le temps s’arrêta, le sol bougea, le sol gronda…et une lumière aveuglante les mis tous à terre.
Un vortex inimaginable les enveloppa et tout tourna autour d’eux, mais ni l’un ni l’autre ne bougea, en communion totale entre eux et avec la pierre.
Un arc de feu ensuite les cerna.

Puis tout s’arrêta. Tout s’immobilisa.
La porte s’était ouverte. Et quand ils se lâchèrent les poignets, des bracelets de force avaient remplacés l’empreinte laissée par la pression de leurs doigts. Le pouvoir s’était révélé à eux. Le pouvoir conjugué…

Cette rencontre improbable avait bel et bien fait d’eux des héros, mais avec, pour seuls guides, les propos délirants et perdus dans le néant du temps d’une aïeule depuis longtemps disparue, les connaissances encyclopédiques sur l’Albion d’un Homme désabusé, et une intuition hasardeuse mais impérieuse.

Ils n’eurent pas vraiment le temps de réaliser ce qui venait de se passer, les Balverines alertées par ce brusque débordement de pouvoir accouraient vers eux, toute leur violence contenue depuis le matin décuplée.

Elliott fut le premier à réagir :
- « Tous à l’intérieur, vite mon prince, REAGISSEZ. Bougez-vous, vite, et vous aussi, qui que vous soyez réveillez-vous »

Ils se ruèrent vers la porte maintenant béante, le levier à l’intérieur était bien en vu et facile d’accès cette fois. La porte se referma dans un vacarme assourdissant juste au nez du premier homme-loup qui bondissait vers le dernier de la troupe.

Et ils se retrouvèrent dans une obscurité des plus totales.

Ils avaient bien prévus des torches mais dans ce désordre et cette confusion les retrouver puis les allumer s’avéra bien fastidieux.
Lorsque enfin ils purent découvrir ce qui les attendait, ce qu’ils virent en premier fut stupéfiant à la limite du cauchemardesque…Le visage du prince. Cramoisi de colère, déformé de haine.

- « Mon prince, nous avons réussi, vous avez le pouvoir, vous êtes celui que j’ai toujours su que vous étiez, que vous arrive t-il ?
- Tu me demandes ce qui m’arrive Elliott ? Tu n’as pas la moindre idée de ce que je peux ressentir. Oui bien sûr, nous avons réussi, mais je n’ai donc que si peu d’importance pour toi que tu ne voies que cela ?

- Je ne comprends pas…
- Non bien sûr tu ne comprends pas, monsieur est bien trop noble pour laisser ses émotions supplanter le bien du peuple et la raison d’état. Ne vois tu pas combien c’est humiliant de partager ce pouvoir avec cette chose, hein…

Déjà de partager le pouvoir est un sacrifice en soi, mais là c’est comme une malédiction. Je me sens lié, attaché, gouverné par ce lien désormais incassable. C’est plus qu’une intuition, c’est un fait et avec quoi, avec une fille de rien doublée d’un bête sauvage
- Evans...je voulais dire mon prince, je ne vous ai jamais vu ainsi, cette rage, ce mépris?
- Ah oui peut-être je partage aussi l’instinct animal? Je n’y avais pas pensé. Quel cadeau vraiment ! Avançons maintenant, faisons ce qui est prévu et qu’on en finisse, inutile de perdre davantage de temps.
Elliott reste loin de moi pour l’instant je n’ai ni envie de te voir et encore moins de te parler. Quant à toi, tiens toi à distance et ne me parle plus de tes ancêtres c’est clair !!! »

Hey hey hey, voilà une fan-fiction prometteuse... même sans avoir joué aux deux premiers Fable, et à peine commencé le 3e, l'histoire est claire. Je t'encourage vivement a continuer, mais prends ton temps, n'écris pas dans la précipitation non plus (conseil de bibliophile dévoreuse de livres) car sur tes derniers post les dialogues perdent un peu de leur tranchant, sont un peu plus poussifs. Tu n'es pas obligée de trop nous en dévoiler dans les premiers dialogues, prends le temps de nous donner les infos (oui oui, en fait je t'encourage a garder du mystère pour nous tartiner encore des post pendant 10 ans...). Mais continue, c'est très bien ! Très très bien ! je lirais la suite avec grand plaisir !

Comment ça tartiner des posts pendant 10 ans?...Merci de ces conseils avisés, mais le souci c'est que je ne pense pas retravailler mes 30 premières pages. Cependant j'en tiendrai compte pour la suite bien évidemment. Merci de ta lecture nouveau lecteur inconnu mais néanmoins bienvenu.

Je voulais dire bien entendu par "tartiner pendant 10 ans" que j'espère que cette fiction continuera encore longtemps et que mes pauvres critiques t'aideront a mener a bien ce projet (*ding dong c'est mère Thérésa)car ayant moi même essayé d'écrire je sais l'exercice fort délicat (ou juste trop dur pour ma petite cervelle ?)

Je n'ai bien entendu pas l'intention de te faire réécrire le début de cette histoire, juste profiter d'un bon moment de lecture, mais à la relecture je peux comprendre ce que mon avis a de pédant (après tout personne ne m'a demander de le donner).

En tout cas bravo a toi de te lancer dans cette fiction, tous mes encouragements et mes vœux de bonne continuation.

Houba ton avis n'a rien de pédant, au moins tu le donnes et ça pour moi ça vaut de l'or. Rien n'est pire que de poster dans une totale indifférence. En plus, franchement, les quelques retours même peu nombreux que j'ai eu étaient des plus intéressants. Merci à ceux qui me suivent, je vais poster la suite à la suite de ce post...Heu...

Elle ne baissa pas la tête, ne chercha pas à éviter le regard du jeune-homme - plus dangereux encore en cet instant que les Balverines laissées à l’extérieur - mais ne chercha pas le conflit.
Elle était profondément meurtrie par ces paroles, mais Elle n’attendait de toute façon rien de ces hommes pathétiques. Ce prince sans envergure, qui cachait son immense désarroi et son manque de charisme derrière une colère injuste, ne lui était rien.

Elle haussa les épaules et prit sa place à l’arrière du groupe. Après tout c’était grâce à elle tout ça, alors qu’ils le veuillent ou non, elle avait son importance, et ce ne serait sûrement pas la dernière fois.
 

La troupe s’étira dans ce long boyau jusqu’à ce que des marches en colimaçon d’un étroit escalier les invitent à descendre plus profondément dans les entrailles de la grotte.
Elles étaient humides et glissantes, les porteurs de torches tenaient leurs compagnons à l’avant qui posaient pied, après pied sur chacune d’elles. Ce fut interminable.

Ils touchèrent enfin le sol d’un nouveau couloir sinueux, tout aussi humide.

- « Je ne comprends pas, cette grotte devrait être sèche et aride, au lieu de cela elle est humide, les parois couvertes de mousses, tout transpire ici. C’est quoi cette blague ?
- Le troll a sans doute disparu depuis des lustres, et la nature a repris peu à peu ses droits, capitaine.
- A ce point ? Peut-être allons nous trouver une rivière souterraine, c’est quand même surprenant…Je n’aime pas ça du tout!
- De quoi as-tu peur Elliott, j’ai un super pouvoir maintenant, nous ne craignons plus rien.
- Mon prince, ce n’est pas digne de vous, reprenez-vous!
Non ! Nous sommes tellement descendus, c’est suffocant ici. Il y a quelque chose d’autre, et je ne crois pas avoir lu quoique ce soit là-dessus, et je ne me sens pas bien du tout. »

A vrai dire tout le monde ressentait plus qu’un malaise, comme une nausée, des sueurs froides.
Les premiers commençaient à vomir, même les hommes-loups ne furent pas épargnés.
Leur corps était devenu si lourd…

Difficilement ils atteignirent ce qui ressemblait au cœur de la grotte. Une pièce gigantesque au milieu de laquelle trônaient uniquement quelques bouts de racines moisies et inoffensives. Les restes assurément du fantastique troll aujourd’hui dévoré par son propre poison. Il avait péri, détruit semblait t-il de l’intérieur.

- « Ne trainons pas ce qui a détruit ce troll nous détruira aussi, ce n’est pas une armée d’hommes-creux, ni de hobbes, c’est bien pire et plus insidieux encore.

Regardez-nous… Dans quel état nous sommes… Et le pouvoir ne pourra rien pour vous sauver. Si nous restons 1 minute de plus ici, il ne restera plus rien de nous dans peu de temps.
- Je ne peux plus bouger mon prince. Je me sens tellement malade… Quelque chose nous enveloppe, mon esprit est congestionné, il y un intrus en moi… »

Et tous ressentaient cela.
Mourir sans combattre était le pire qu’un soldat pouvait endurer, sans comprendre surtout. Dans les râles et les hoquets, l’odeur de la mort commençait à se répandre.

onne continuation.moi j'attends la suite.