Ce gai luron est sans doute l'un des plus joyeux drilles à avoir foulé les terrains de football

Bon, un peu d'histoire, poil à la poire.

Les débuts

Chinaglia est né le 24 janvier 1947 à Carrara en Italie. Quand il a 8 ans, sa famille déménage pour le Pays de Galle et vit dans des conditions de grande pauvreté. Le petit Giorgio se révèle être un footballeur prometteur et signe à Swansea en 1964. En deux ans, il ne porte le maillot des Gallois que 6 fois pour un but. Dès cette époque, Chinaglia montre son caractère aimable : "Je déteste m'entraîner. Mais j'ai toujours été ainsi". Il était donc toujours très en retard pour l'entraînement, s'était mis à boire de manière très régulière (à même pas 19 ans, il n'était pas loin d'être alcoolique), dilapidait son argent et celui de ses parents au jeu, ou avec des dames de petite vertu. Cette époque est déjà marquée de clashs avec des joueurs, des entraîneurs et des dirigeants. Comme aucun club anglais ne voulait de lui, et parce qu'il devait faire son service militaire, Swansea l'autorisa à retourner gratuitement en Italie.

Retour au bercail

Chinaglia retourna alors au bercail à 19 ans, pour faire son service militaire. Il déclara plus tard que l'armée l'avait sauvé et qu'il avait adoré son temps au service. La suite de sa carrière, entre 1966 et 1969, se passe en Serie C, dans les clubs de Massese et Internapoli.

Armés et dangereux : la Lazio des années 1970.

En 1969, la Lazio, club alors pas en très bon état, le recrute. La Lazio serait LE club de Chinaglia, celui où il réussirait le mieux. Il y resta 7 ans, jouant 209 matchs et marquant 98 buts, devenant l'un des attaquants les plus en vue d'Italie.

La Lazio des années 70 a été surnommée depuis "Lazio Criminale". On comprend bien pourquoi. Le club gagna le Scudetto en 1973-1974 - le premier de l'Histoire de la Lazio. C'était une équipe de bad boys, clamant haut et fort leurs affinités avec les fascistes et leur nostalgie de Mussolini, amateurs de pistolets. Ils étaient armés et dangereux, luttant contre les équipes adverses sur et en dehors du terrain - il y eut de nombreuses bagarres violentes, notamment dans un restaurant à Rome avec les joueurs et le staff d'Arsenal en 1970, ou avec Ipswich dans leurs propres vestiaires en 1973.

Mais ils se battaient aussi entre eux. Les joueurs se haïssaient, des clans s'étaient formé, à tel point que l'on aménagea deux vestiaires séparés ; se retrouver sur le "territoire" de l'autre clan se terminait invariablement en bagarre. Autre particularité, ces joueurs avaient tous des armes à feu sur eux, sous leur survêtements. Avant chaque match, les joueurs allaient en "ritiro" à hôtel Americana, à l'extérieur de Rome. Là, par ennui, ils se mettaient à tirer sur tout : des lampadaires, des oiseaux, des poubelles, des fans de la Roma. L'un d'eux, Petrelli, déclarait qu'il flinguait la lumière avant de dormir parce qu'il avait la flemme de se lever pour l'éteindre. Considérant que l'équipe était composée de joueurs plutôt moyens, qui passaient leur temps à se disputer et qui se détestaient, le scudetto de 1974 est un vrai miracle, grâce à l'entraîneur Maestrelli.

Et Chinaglia, dans tout ça ? Il était comme un poisson dans l'eau. Sur le terrain, il était fou furieux, épuisant les défenses adverses, hurlant sur l'arbitre, sur ses propres coéquipiers. Il avait de très bonnes qualités - rapide, puissant, avec une frappe monstrueuse. Mais il n'était pas meilleur que ses coéquipiers sur le plan moral : lors d'un match contre le Milan AC, il pourchassa D'Amico et lui donna un énorme coup de pied au cul parce que D'Amico ne lui avait pas passé la balle.

En 1972, Chinaglia déclara qu'il voterait pour le MSI (Movimento Sociale Italiano), un parti ouvertement néo-fasciste, dirigé par Giorgio Almirante, qui avait organisé les rafles antisémites sous l'Italie de Mussolini.

La Lazio termina championne en 1974, et Chinaglia son meilleur buteur, son meilleur joueur, et le préféré des supporters. Mais il était détesté par tous les autres, et c'était dur pour lui de sortir dans Rome, ville entièrement acquise à la cause de la Roma (la Lazio n'étant populaire que dans les banlieues de Rome). Il disait : "Je gardais toujours un 44 Magnum sur moi. Pas seulement pour me défendre mais aussi parce que c'était super drôle".

La coupe du monde 1974 et le Chinagliate

En 1970, l'Italie de Valcareggi était arrivée en finale et avait vaillamment résisté à un Brésil de feu, mais avait perdu la finale. L'équipe de 1974 était composée pour beaucoup des mêmes joueurs stars - Rivera, Riva, Mazzola, Boninsegna, Facchetti, Burgnich - mais ils avaient vieilli. Du fait, l'Italie fut éliminée du premier tour. Elle remporta son premier match contre Haïti, fit match nul contre l'Argentine, mais perdit contre la Pologne.

Chinaglia, pour ses performances avec la Lazio, était titulaire. Mais contre Haïti, il fut, selon tous, totalement catastrophique. L'Italie était menée 1-0. En 2e mi-temps, Rivera égalisa mais Chinaglia fut toujours aussi naze. A vingt minutes de la fin, Valcareggi décida de sortir Chinaglia pour faire rentrer Anastasi. Devant 350 millions de téléspectateurs, Chinaglia craqua. Il se mit à courir vers le banc, dit très clairement à l'entraîneur "VAFFANCULO" et une longue série d'insultes, accompagnée de gestes obcènes. Il se rendit immédiatement dans les vestiaires, et passa sa rage sur des bouteilles de verre (certaines étaient pleines) en les lançant fort sur le mur. Il démolit une douche, et d'une manière générale, foutait le bordel tellement il rageait. L'entraîneur de la Lazio Maestrelli dut être appelé d'urgence d'Italie pour venir calmer l'ami Giorgio.
Chinaglia ne fut pas titulaire pour le match contre l'Argentine, mais étonnamment, on ne le renvoya pas. L'Italie perdit 2-1 contre la Pologne au 3e match et fut éliminée.

L'Amérique

Chinaglia signa en 1976 pour le New York Cosmos, choix étonnant car si beaucoup de stars en fin de carrière comme Pelé ou Cruyff jouaient aux Etats-Unis, Chinaglia avait choisi d'y aller alors qu'il était encore au summum de sa carrière. Ce qu'il montra aux USA, marquant 242 buts en 254 matchs. Mais là encore, Chinaglia ne fut pas le plus populaire. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, la communauté italienne aux USA, une énorme et influente communauté, le considérait comme un traître pour avoir quitté l'Italie et pour son oeuvre à la Coupe du Monde 1974. Encore une fois, Chinaglia fut détesté.

Fin de carrière ?

Il mit fin à sa carrière à l'âge de 29 ans, mais l'Italie n'avait pas fini d'entendre le nom de Girgio Chinaglia.

En 1983, il investit des sommes énormes de sa poche pour acheter la Lazio, qui venait tout juste de remonter de Serie B en Serie A. Il devint donc président de la Lazio. Mais encore une fois, il le fit avec son approche très...Spéciale. Critiquant toujours très violemment les arbitres, il fut suspendu pour 8 mois après avoir attaqué physiquement l'arbitre Meniucci avec un parapluie. En 1986, après des résultats désastreux, Chinaglia quitta la présidence du club, et fut plus tard accusé d'y avoir tenu une comptabilité falsifiée et autres pratiques comptables frauduleuses. En 2005-2006, Chinaglia revint, avec un groupe de businessmen mystérieux qui voulaient racheter la Lazio. Les Ultra étaient tous en faveur, mais cela ne se fit pas ; Claudio Lotito lança la justice derrière Chinaglia. On se rendit très vite compte qu'en fait, l'argent de ce groupe d'hommes d'affaires était de l'argent sale blanchi appartenant au clan Casalesi de la Camorra, la Mafia napolitaine. Chinaglia fut accusé de collusion mafieuse et d'extortion par le parquet de Rome et de Naples, et finit par fuir de l'Italie. Il est donc officiellement considéré, par les autorités italiennes, comme un criminel en fuite. Chinaglia a promis de revenir en Italie pour faire face à la justice, mais depuis 2006, rien n'a été fait.

"la Mafia napolitaine."

DeLaurentiis regarde donc cet énergumène d'un air moqueur.

Sinon pour le reste...

Pour être honnête, je ne le connaissais pas du tout.

"Il se mit à courir vers le banc, dit très clairement à l'entraîneur "VAFFANCULO" et une longue série d'insultes, accompagnée de gestes obcènes. Il se rendit immédiatement dans les vestiaires, et passa sa rage sur des bouteilles de verre (certaines étaient pleines) en les lançant fort sur le mur. Il démolit une douche, et d'une manière générale, foutait le bordel tellement il rageait. L'entraîneur de la Lazio Maestrelli dut être appelé d'urgence d'Italie pour venir calmer l'ami Giorgio. " EXPLDR
" Ce qu'il montra aux USA, marquant 242 buts en 254 matchs. "
" il fut suspendu pour 8 mois après avoir attaqué physiquement l'arbitre Meniucci avec un parapluie."

On en fait plus des joueurs comme ça.

Excellent ce mec.

J'ai adoré le passage sur les joueurs de la Lazio. De grands malades.
"L'un d'eux, Petrelli, déclarait qu'il flinguait la lumière avant de dormir parce qu'il avait la flemme de se lever pour l'éteindre."

C'était franchement un bon joueur, mais il était non seulement totalement dingue, mais aussi égocentrique et avait plus qu'un caractère de merde.

GG pour le pic

javais deja entendu parler de ce bonhomme il me semble

je connaissai pas non plus, mais c'est trés intéréssant ^^

Mais ils se battaient aussi entre eux. Les joueurs se haïssaient, des clans s'étaient formé, à tel point que l'on aménagea deux vestiaires séparés ; se retrouver sur le "territoire" de l'autre clan se terminait invariablement en bagarre. Autre particularité, ces joueurs avaient tous des armes à feu sur eux, sous leur survêtements.

c'est quoi cette équipe sérieux

L'ancêtre du troll.

Regardez la bio de Vinnie Jones, on atteint pas le niveau de ce rocambolesque personnage mais ça vaut tout de même le détour !

Mais il n'était pas meilleur que ses coéquipiers sur le plan moral : lors d'un match contre le Milan AC, il pourchassa D'Amico et lui donna un énorme coup de pied au cul parce que D'Amico ne lui avait pas passé la balle.

Ouahhhhhh j'en peux plus mais c'est quoi ce type!!

"L'un d'eux, Petrelli, déclarait qu'il flinguait la lumière avant de dormir parce qu'il avait la flemme de se lever pour l'éteindre. "

"lors d'un match contre le Milan AC, il pourchassa D'Amico et lui donna un énorme coup de pied au cul parce que D'Amico ne lui avait pas passé la balle. "

Omg.

, il est géniale ce mec

Le mec qui shoot la lampe car la flemme de se lever

Tu as oublié un truc sur lui avec Pele

Quel truc ?

ah ouiiii je crois que je m'en souviens l'histoire entre pelé et chinaglia!

enfin je suis pas sur, mais quand les deux joueurs jouaient ensmble pour le cosmos, ya pelé qui dit "arrête de tirer de n'importe ou" et Giorgio sort un truc du genre "si chinaglia tire d'un endroit, chinaglia sait qu'il peut marquer de cet endroit..." non?

1. Prise_Jack-jack Voir le profil de Prise_Jack-jack
2. Posté le 29 décembre 2010 à 18:18:26 Avertir un administrateur
3. ah ouiiii je crois que je m'en souviens l'histoire entre pelé et chinaglia!

enfin je suis pas sur, mais quand les deux joueurs jouaient ensmble pour le cosmos, ya pelé qui dit "arrête de tirer de n'importe ou" et Giorgio sort un truc du genre "si chinaglia tire d'un endroit, chinaglia sait qu'il peut marquer de cet endroit..." non?

Ouai, c'est à peu près ça je crois. :

C'est ca, je retrouve plus le so foot légende ou ca en parlait

Je connaissais pas.
Chaud quand même

JUSTICE

Le mec est mort et tu trouve que ca a dire Anga ? tu a un sacré soucis