On peut faire le choix de structurer les scènes par binôme d'acteurs, j'aime l'idée, chaque acteur aurait autant d'importance et de poids dans des scènes en tandem fruité et juteux.
Des interférences éventuelles peuvent survenir parfois, ce serait de bon goût, comme l'idée d'un glaçon qui arrive, fond vite, et glisse vers la sortie à la fin de sa fusion...
Nous savons de quoi relève la première scène, une carotte et un poulpe coincé au même endroit, cette scène-récipient, lieu de soumission au temps trop lent et absorbant, lieu d'extraction des traits jusqu'au plus plus profonds et déterminants de la personnalité, lieu marécageux où l'un et l'autre ne sait plus quelle part de l'un puis de l'autre est à lui-même ou à l'autre, quête d'identité, individualisme obsolète par macération, veilles sur toi et veilles sur l'autre car tout ce qui te fait fait l'autre, et ce qu'est l'autre te fait.
Le rapport initiale de la carotte est l'enthousiasme par la curiosité mélangée à une peur en oscillation, par petite touche d'une idée puis d'une autre, alors, par distillation, il ne restera qu'une émotion, potentiellement différente.
Une scène devra permettre de faire comprendre l'intelligence de ce vers quoi nous a mené ce hasard dadaïste, nous interagissons tous, quand bien même nous ne nous regardons pas.