L’Amour
n °1
Eté
D’une voix venue d’un vieil astre fugitif
Je l’entends m’appeler, héroïne stupide
Au milieu de ces rues de ballons inondées
Au milieu de ces rues d’imbéciles noyées
Au milieu de ce rêve
En apaisante pluie sa voix panse mes plaies
Quand mes yeux constellés de nocturnes étés
Se souviennent d’un ciel de jours pétris d’espoir
D’y goûter sachez que nul n’en a le pouvoir
Libérez de vos yeux le blanc qui vous aveugle
Faites jouir la lumière en mon âme troublée
Hommes, femmes, folle foule… souvenez-vous
Du bonheur et des jours d’amour de pluie trempés
D’une voix venue d’un vieil astre fugitif
Je l’entends m’appeler, héroïne stupide
Au milieu de ces rues de ballons inondées
Au milieu de ces rues d’imbéciles noyées
Cauchemar
Damoiselle endormie sur un lit de goudron
Inévitable obstacle au devant du moteur
De cet homme chargé de fer et de fureur
J’ai manqué de trop peu un sanglant carnaval
Et je songe à ces rues de ballons inondées
Et je songe à ces rues d’imbéciles noyées
En vain la nuit durant je cherche leur silhouette
Sous l’astre il n’y a que d’une guerre le squelette
J’ai écouté ton cri s’étendre dans la nuit
Comme un écho sans âme évidé de tout son
Une note orpheline amère et sans nuance
Introuvable portée privée de partition
Sablier
C’est ainsi que je vis privé de ta présence
Inconsolable héros qui, en quête d’exil,
Vacille et se désole, affaibli, asséché
Par une guitare, un chœur, une main, comblé
D’une voix venue d’un vieil astre fugitif
Je l’entends m’appeler, héroïne stupide
Au milieu de ces rues de ballons inondées
Au milieu de ces rues d’imbéciles noyées
J’ai parcouru les murs en quête de cet astre
J’ai traversé la ville en quête de ton coeur
Et à genoux sur l’eau j’ai découvert l’été
Et l’amour sous la pluie des jours de pluie trempés