Clément (1ere ES3)
Dossier Thématique : Dom Juan et la représentation de la société Française au XVIIe.
La société dans Dom Juan
La pièce Dom Juan de Molière dresse un véritable tableau social de l’époque où elle fut rédigée (1665), regroupant les différentes classes sociales : des représentants de la noblesse libertine ou féodale, de la bourgeoisie et la paysannerie aux serviteurs et même aux pauvres. Plus encore, elle nous fait part de la réalité des rapports sociaux établis au XVIIème siècle.
1. La Noblesse (Aristocratie) :
=> Dom Juan, Dom Louis, Dom Alonse, Dom Carlos, Elvire.
La pièce Dom Juan nous laisse une vision de l’aristocratie, plutôt désunie, en effet tous les nobles ne sont pas tous dépositaires des valeurs unanimement reconnues au sein de cet ordre…
Nous pouvons ici distinguer deux types d’aristocrates ; d’un coté les Libertins dont les manières sont en oppositions avec celles de leur "caste, athées, se livrant à toutes sortes de plaisirs, décadence, impies… Ils sont représentés par le héros éponyme, Dom Juan.
Pour leur faire face, les Hidalgos, la noblesse "féodale" , fière, mettant son honneur en tête, ceux-ci sont en général pieux et dépositaires des véritables valeurs aristocrates : Dom Louis (père de Dom Juan) , Elvire et ses frères Dom Alonse et Dom Carlos sont ses principaux tenants.
Malgré ses mœurs libertines, Dom Juan dispose tout de même de certains réflexes de classe comme :
- Le courage : En effet, par exemple, il se sent obligé de venir en aide à Dom Carlos (acte III) lorsque celui-ci est assailli par de nombreux brigands.
- L’aisance, la maîtrise du discours et de la rhétorique :
=> Eloges/Monologues : Inconstance, Hypocrisie…
=> Lorsque Dom Juan se débarrasse aisément de M.Dimanche.(Acte IV)
=> Recours à l’hypocrisie : quand Dom Juan promet à son père qu’il a retrouvé "le droit chemin" (rapport aux faux dévots s’abritant grâce au costume religieux tels Condi suite à la Fronde, alors que le pouvoir absolu de Louis XIV s’installait)
- Grand orgueil vis-à-vis des "castes" inférieurs : scène du pauvre par exemple.
- Dépendance financière vis-à-vis de la bourgeoisie : La pièce nous montre que la noblesse, coupée des réalités économiques, décadente, est économiquement sous la dépendance de la bourgeoisie marchande. (M.Dimanche)
2. La bourgeoisie marchande :
=> Monsieur Dimanche.
Elle apparaît ici plutôt "faible" face à l’Aristocratie.
Asservie et exploité tels M.Dimanche l’est (Acte IV), cette pièce nous rappelle que malgré son pouvoir financier grandissant, elle n’est qu’une des composantes du Tiers-Etat et n’a donc que peu de pouvoir face à l’Aristocratie.
Son niveau de langage est au moins égale à celui des nobles (au contraire des paysans), les bourgeois sont éduqués.
La pièce dénonce l’attitude des bourgeois, plutôt vaniteux, ils sont facilement influençables et séduits par le prestige de la Noblesse.
(Par exemple : couardise et lacheté de M.Dimanche face à Dom Juan dans l’acte IV, il subi une "défaite" en s’en allant sans avoir obtenu ce qu’il voulait)
3. Les paysans :
=> Charlotte, Maturine, Pierrot.
Principale composante du Tiers-Etat , la paysannerie est ici représenté par ces trois personnages.
Ils sont définis par leur patois (inventé par Molière) qui marque leur infériorité sociale face à la Bourgeoisie et à la Noblesse, ils sont pauvres, ils n’ont donc aucune éducation et ne parlent donc pas correctement.
Ils sont naïfs et balourds, impressionnables et influençables quant aux richesses mais gardent tout de même un certain sentiment de l’honneur ainsi qu’une certaine dignité.
Ils sont comme les valets, en général croyants, mais aussi dociles d’esprits, ils croient en effets à la superstition.
On peut se rendre compte de l’écart entre la paysannerie et la noblesse lorsque par exemple, Pierrot est impressionné et stupéfait à la vue de la garde robe de Dom Juan.
4. Les serviteurs
=> Sganarelle, Gusman, Violette.
Tout comme la paysannerie, les serviteurs sont susceptibles et dociles quand à la superstition et aux croyances populaires ainsi que la foi naïve (Moine Bourru pour Sganarelle) ils sont fervents croyants.
Leurs places aux cotés de leurs maîtres les rends poltrons, prétentieux et intéressés, ils s’adjugent une certaine importance quant aux pauvres ou aux paysans et quelques fois se plaisent à imiter leur maître. Ils sont asservis mais disposent d’une certaine aisance.
Dans le cas de Sganarelle, nous avons à faire à un confident, en plus d’être un simple valet : Il partage les histoires de son maître , ses secrets, etc…
5. Le(s) pauvre(s)
=> Le Pauvre.
Il représente la foi solide et sincère de ceux qui ont préférés vivre dans la pauvreté, parfois seuls en tant qu’ermites.
Ils n’ont pour survivre que l’espérance d’aumône de la part des passants , ainsi que la croyance et les prières.
Ils rompt parfois le rapport de domination avec les classes supérieurs; en effet Seigneurs ou Aristocrates ont obligation d’aumône vis-à-vis des pauvres.
Leurs principales valeurs sont la piété, la dévotion, l’enthousiasme religieux…
6. La Religion
- A noter que malgré qu’aucun représentant du clergé ne soit présent, la religion est omniprésente, c’est l’un des principaux sujets de l’intrigue.
=> Tous les caractères sont croyants, la seule exception est peut-être Dom Juan.
- Elvire, le Pauvre ainsi que Sganarelle font en quelques sorte tout au long de la pièce, l’apologie de la religion.
=> Nombreuses interventions divines, tels la statut du Commander.
- CONCLUSION :
Ainsi donc la pièce nous donne bien une représentation de la société sous l’Ancien Régime ainsi que les tensions qui commencent à l’agiter.
L’ascension petit à petit de la Bourgeoisie, les divergences au seins de l’Aristocratie mais aussi, une présence de la religion toujours autant présente, et une classe basse qui s’émancipe lentement mais sûrement.