Avec son processeur 32 bits cadencé à presque 34 MHz, ses 2 Mo de mémoire principale et une résolution maximale de 640 x 480, la PlayStation est un monstre de puissance. Ces chiffres font évidemment sourire à une époque où les gigas ont remplacé les mégas, mais le bond technologique par rapport aux consoles 16 bits est considérable. Surtout, la machine conçue par Sony embarque deux innovations majeures.
La première, on l'a vu, est le lecteur de CD-ROM remplaçant les traditionnels ports cartouches. Outre une capacité de stockage accrue, l'avantage du support CD est un coût de fabrication beaucoup plus faible. L'argument fait mouche auprès des éditeurs, qui se voient libérés des tarifs de production de cartouches pratiqués par les consoliers. Mais le CD a aussi ses défauts : des temps de chargement plus longs, et un piratage beaucoup plus simple. Ce dernier point est cependant à relativiser : si le piratage facile a pu pénaliser les ventes de jeux, il a sans doute contribué à la popularité de la console, les joueurs se tournant plus volontiers vers une machine capable de lire des disques gravés achetés 10 francs dans la cour de récré...
L'autre innovation majeure de la PlayStation, c'est la 3D. Bien sûr, Sony n'a rien inventé dans le domaine. La 3D était dans l'air du temps, sur bornes d'arcade, sur PC... La précédente génération de consoles s'y était même essayée, comme Nintendo avec la puce Super FX de Star Fox (entre autres). Mais la PlayStation fait partie des premières machines capables de traiter des milliers de polygones par seconde grâce à une unité de son CPU dédiée aux calculs géométriques. Sur le papier, la Saturn de SEGA, sortie à la même époque, est plus puissante. Mais l'architecture complexe de console la rend difficile à programmer – une erreur que Sony commettra plus tard avec la PS3. Quant à la N64, elle écrasera ses rivales en termes de puissance brute... Mais en 1996, deux ans trop tard.
Le pad original de la PlayStation ajoute deux gâchettes aux 6 boutons habituels, et des poignées pour une meilleure prise en main. Il faut attendre le Dual Analog Controller et son successeur le DualShock, en 1997-98, pour voir apparaître deux sticks analogiques – la manette N64 n'en avait qu'un. Enfin, la PlayStation utilise des cartes mémoire pour stocker les sauvegardes, comme toutes ses consœurs basées sur des disques optiques. Pour finir sur le hardware, rappelons que la console connaîtra diverses révisions mineures et surtout une nouvelle version au design plus arrondi et plus compact : la PSone. Paru mi-2000, soit après la sortie japonaise de la PS2, ce modèle paracheva la domination de Sony sur cette génération : plus du quart des PlayStation vendues sont des PSone.