Même si la notion de character design reste un sujet délicat car ne pouvant forcément pas faire l'unanimité, tout le monde s'accordera sur le fait que le charisme dégagé par un personnage de jeu vidéo, et tout particulièrement d'un RPG, est une condition essentielle pour permettre à ces jeux de se démarquer. A tel point que l'on trouve même des cas de RPG que l'on ne retient quasiment que pour la qualité ou l'excentricité de leur character design, alors même que leur gameplay n'a pas forcément marqué les esprits. On pense notamment à la série Magna Carta, portée à bout de bras par les superbes artworks de l'artiste coréen Hyung-tae Kim qui nous livre dans le premier opus un héros androgyne d'autant plus marquant qu'il ne manque pas de personnalité. Le titre n'aura en revanche pas marqué les joueurs outre mesure, son gameplay souffrant tout de même d'un certain nombre de défauts ayant empêché le soft de se hisser parmi les titres les plus incontournables de la scène J-RPG.

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Dans le même esprit, le très polémique Lost Odyssey s'est offert les services d'un illustrateur de renom en la personne de Takehiko Inoue. L'auteur des mangas Vagabond, Slam Dunk ou encore Real, confère à Kaim Argonar et ses compagnons un style visuel à la fois atypique et mature qui colle finalement tout à fait à l'atmosphère très particulière de ce RPG. On aime ou pas, mais force est de reconnaître que l'on se souviendra encore longtemps de ces immortels au passif mouvementé.

On ne peut évidemment pas passer sous silence le cas du character designer Akihiko Yoshida, capable d'adapter son style avec beaucoup de justesse aux différents jeux pour lesquels il a travaillé. Epaulé par son collègue Hiroshi Minagawa et d'abord reconnu pour son talent sur Ogre Battle, Tactics Ogre puis Final Fantasy Tactics, l'homme est ensuite acclamé pour tout son travail d'illustration lié à Vagrant Story. En plus d'être l'un des RPG les plus marquants de sa génération, Vagrant Story bénéficie ainsi d'un character design d'exception, chargeant Ashley Riot et ses compagnons d'une maturité presque palpable dans leurs visages et leurs attitudes. Des personnages qui en imposent d'autant plus qu'ils baignent dans une intrigue torturée à souhait, magnifiée par le rendu graphique très singulier qui caractérise le soft.

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Pour autant, la « patte » Akihiko Yoshida se reconnaît surtout dans des jeux tels que Final Fantasy : The 4 Heroes of Light ou plus récemment Bravely Default, où les héros adoptent un style graphique faussement enfantin qui contraste d'autant plus avec leur maturité. L'artiste joue ainsi volontairement sur le paradoxe entre l'allure naïve des personnages et leurs préoccupations sérieuses d'adultes.